Retraites : «Cette réforme est totalement politique», estime François Hommeril

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François Hommeril président de la CFE-CGC, principal syndicat des cadres, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la réforme des retraites, de la valeur travail, de la crise du travail et de la semaine de quatre jours.

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Transcription
00:00 8h13, votre invitée, Sonia Mabrouk est le président confédéral de la CFE CGC.
00:05 Bienvenue sur Europe 1 et bonjour François Ombril.
00:08 Bonjour et merci de votre invitation.
00:09 Dans la famille des syndicalistes français, il n'y a pas que Philippe Martinez et Laurent Berger,
00:14 il y a vous aussi, vous faites partie de ce front syndical.
00:17 Pour mieux vous faire connaître, François Ombril, ce matin de nos auditeurs,
00:21 est-ce que vous pourriez nous dire ce qui vous caractérise
00:23 et peut-être surtout ce qui vous différencie des autres figures syndicales habituelles et très médiatiques ?
00:28 Écoutez, la CFE CGC, c'est une organisation qui existe depuis 1944
00:34 et qui a effectivement cette caractéristique de représenter les membres de l'encadrement,
00:39 les techniciens, les agents de maîtrise, les cadres et tous les agents de la fonction publique.
00:43 Voilà, c'est ce qui nous caractérise.
00:45 Et puisque vous m'en donnez l'occasion, je suis souvent très fier de dire
00:49 que notre organisation, elle est d'une certaine façon un peu unique au monde.
00:52 C'est-à-dire ?
00:53 Il n'y a qu'en France qu'il existe une organisation aussi puissante
00:57 qui participe au concert des autres organisations syndicales
01:00 dans le parétarisme au niveau national et interprofessionnel
01:03 et qui représente les membres de l'encadrement.
01:05 Par comparaison, juste pour finir, par exemple dans un pays comme le Canada ou Québec,
01:09 eh bien quand on est membre de l'encadrement, on n'a pas le droit de se syndiquer.
01:13 Raison pour laquelle d'ailleurs nos interlocuteurs au Canada,
01:18 chaque année, portent plainte devant l'OIT pour discrimination.
01:21 C'est d'une singularité française dont on peut être fier.
01:25 Alors, vous faites partie de ce front syndical
01:28 qui appelle à de nouvelles journées de mobilisation le 7 et le 11 février.
01:32 En attendant ces mobilisations, François Ombril,
01:34 vous savez ce qui va se passer.
01:35 Le gouvernement va faire de la pédagogie.
01:37 Il estime que des choses restent incomprises dans son projet.
01:40 Qu'ils sont victimes aussi de fausses informations.
01:43 Est-ce qu'ils ont tort ?
01:45 Moi, je ne sais pas quoi dire à ça.
01:47 En fait, à chaque fois que le gouvernement sur ce sujet-là précisément
01:50 dit qu'il va faire de la pédagogie,
01:52 il retourne un peu plus l'opinion contre lui.
01:55 C'est donc que leurs arguments quand même ne tiennent pas la route.
01:58 Et de notre côté, on a fait ce travail de pédagogie.
02:01 On a expliqué, on a valorisé nos arguments, on les a défendus.
02:05 Vis-à-vis de nos troubles, bien entendu,
02:07 et on les a mis sur la place publique.
02:09 Et on a observé une augmentation de l'adhésion
02:12 au rejet de cette réforme pour les raisons que justement on a données.
02:16 Donc, quand le gouvernement parle de fausses informations,
02:19 il est très très mal placé pour faire ça.
02:21 Parce qu'il a lui-même essayé de contrecarrer nos arguments.
02:26 Un exemple, donnez-nous un exemple précis.
02:28 L'exemple, par exemple, c'est l'impact sur les femmes.
02:31 Ça, c'est un exemple caractéristique.
02:33 Vous avez alerté bien en amont, vous, François Ambril, sur ce sujet.
02:36 Mais qu'est-ce qu'on vous a dit ? C'était il y a déjà plusieurs mois.
02:38 En fait, il y a plusieurs mois, quand moi, j'ai soulevé le problème
02:41 dans nos relations bilatérales avec le ministère du Travail
02:44 et avec Matignon, j'avais l'impression que c'était gênant
02:48 pour mes interlocuteurs.
02:50 Je disais sous l'horreur, ils baissent la tête.
02:52 Parce qu'effectivement, ils avaient conscience que l'argument était vrai.
02:55 Mais on en parlait peu, il faut bien le dire, à l'époque.
02:57 Il y avait tout un tas de sujets qu'il fallait traiter peut-être en amont.
02:59 Et tout d'un coup, l'évidence s'est faite que, effectivement,
03:02 la population des femmes, mères de famille,
03:04 allait être particulièrement touchée par cette réforme-là.
03:06 Et là, on a eu un changement de discours au niveau du gouvernement
03:11 et aussi des députés qui portent la réforme.
03:13 Ils se sont mis à nier cette vérité.
03:16 Et là, je pense sincèrement que c'est contre-productif.
03:18 Parce que par ailleurs, les chiffres qui avaient été publiés
03:21 par le ministère du Travail en décembre,
03:23 dans un document du 11 décembre,
03:25 et toutes les études qui sont faites, et notamment l'étude d'impact,
03:28 prouvent, montrent objectif le fait que les femmes, mères de famille,
03:32 sont plus touchées par la réforme de la maison.
03:34 - Ont-ils nié cet argument, François Ombril,
03:36 ou alors est-ce qu'ils ont mis en avant d'autres arguments ?
03:38 Par exemple, celui qu'on a entendu, qu'on entend encore.
03:41 Et est-ce qu'il porte chez ces Français que vous représentez
03:45 le fait qu'il faille sauver le système par répartition ?
03:48 - Ça, c'est la deuxième version.
03:50 Vous savez, on a eu en fait un roman, finalement,
03:53 dans cette affaire, avec plusieurs chapitres.
03:55 Le premier chapitre, je crois, c'est le vrai.
03:58 C'est celui qu'on nous donne au mois de mai,
04:00 entre les deux tours des élections, la présidentielle et législative,
04:03 où on dit finalement que l'État n'a plus de marge
04:06 de manœuvre budgétaire suffisante
04:08 pour pouvoir financer ses politiques publiques.
04:10 On parle de l'hôpital, on parle de l'éducation.
04:13 Tout va bien. Je considère effectivement
04:15 qu'il est de la responsabilité de l'État
04:17 d'avoir des objectifs sur ces sujets-là.
04:19 - Et de financer avec ces économies, l'hôpital, la justice.
04:22 - Tout à fait. Mais là où ça commence un peu à coincer,
04:26 c'est qu'il dit qu'on a fait une analyse macroéconomique,
04:28 il n'y a qu'un seul moyen de récupérer un peu d'argent,
04:30 c'est de faire travailler plus longtemps les gens.
04:32 Et là, j'ai dit stop. Non, on a quand même un problème.
04:35 Parce que les subventions aux entreprises
04:37 ont quasiment doublé en huit ans.
04:39 Donc moi, je n'ai rien contre le fait que je subventionne les entreprises.
04:42 - Surtout qu'il y a une pression fiscale qui n'est pas anodine.
04:45 - Ok, mais de toute façon...
04:47 - Ok, attendez, ce n'est pas un détail.
04:49 - Non, ce n'est pas un détail, je suis d'accord.
04:51 - Ce ne sont pas des cadeaux qu'on fait aux entreprises.
04:52 Il y a une pression fiscale réelle.
04:53 - Mais qu'on aide l'économie, moi je suis pour, d'ailleurs.
04:55 Par ailleurs, on le revendique sur un certain nombre de sujets,
04:58 mais il ne faut pas non plus faire n'importe quoi.
05:00 On a beaucoup lutté contre le CICE, etc.
05:02 On considère que dans une certaine mesure,
05:04 il y a beaucoup de gabegies sur la façon dont on aide les entreprises,
05:06 sans discernement et surtout sans conditionnalité.
05:09 Donc on est sur ce débat-là.
05:11 Et on voit bien, parce que l'élection législative s'est passée,
05:14 il n'y a pas de majorité présidentielle absolue,
05:16 et donc tout d'un coup, on change de discours.
05:19 Et ça devient... le système est en danger.
05:21 Mais là encore, je dis, vous savez,
05:23 nous nous sommes quand même des interlocuteurs crédibles sur le sujet.
05:26 Nous gérons les dispositifs de retraite complémentaire.
05:29 On sait prendre les décisions, parfois d'ailleurs impopulaires,
05:33 pour que justement les équilibres soient maintenus
05:35 dans le cadre de ce que nous contraint la loi,
05:38 c'est-à-dire un niveau de réserve suffisant,
05:41 50% des prestations à 15 ans, etc.
05:43 Enfin bref, je ne rentre pas dans ce détail-là.
05:45 Donc on est quand même des gens responsables.
05:47 Et aujourd'hui, vous venez vers nous avec des arguments
05:49 que vous mobilisez tout d'un coup, là, à la rentrée en septembre,
05:52 et nous on vous dit que vos arguments ne sont pas bons.
05:54 - Donc vous, vous avez vu sur ces plusieurs mois ou semaines
05:57 la volatilité de ces arguments présentés par l'exécutif.
06:00 - Tout à fait. Ce sont des arguments de circonstance,
06:01 ce sont des éléments de langage pour essayer de s'adapter finalement
06:04 à l'évolution de l'opinion.
06:05 - Mais vous croyez que le président de la République a le choix
06:07 de ne pas faire une telle réforme ?
06:09 On dirait que vous pensez qu'elle lui a imposé ?
06:11 - Si moi je pensais qu'il n'avait pas le choix,
06:14 je ne serais pas dans cette opposition-là.
06:16 Voilà, je le redis.
06:18 Cette réforme n'a de sens que dans la mesure où l'État
06:23 s'est privé des moyens nécessaires à sa politique publique,
06:27 en les allouant à...
06:29 J'ai parlé des subventions aux entreprises, à d'autres sujets,
06:32 et donc qu'il vire sur les gens du travail, sur les salariés,
06:36 sur les agents de la fonction publique.
06:37 Il dit finalement "travaillez plus et vous allez m'apporter
06:40 une ressource supplémentaire".
06:41 - Donc vous pensez qu'on va faire des économies sur le dos des salariés ?
06:43 - Mais c'est très exactement ça.
06:45 Et d'ailleurs on en a la preuve, la suppression des 8 milliards
06:48 de cotisations sur la valeur ajoutée des entreprises.
06:50 Pourquoi le faire au même moment où on s'apprête à lancer
06:54 les consultations sur ce décalage de l'âge de départ à 64 ans ?
07:00 Franchement c'est grossier.
07:02 Le gouvernement en a plein la bouche du partage de la valeur.
07:06 Franchement.
07:07 Or, il fait l'inverse en matière de politique,
07:10 c'est-à-dire qu'il augmente, il diminue la valeur apportée au travail
07:15 et il augmente la valeur apportée aux entreprises.
07:17 - Parlez-en.
07:18 François Ambril, ça c'est un vrai sujet, ce qu'il a appelé
07:20 la valeur-travail, ou le rapport au travail.
07:23 La gauche répète à l'envie que les Français ne veulent plus travailler,
07:26 ou en tous les cas veulent travailler différemment.
07:28 Hier à votre place, Sandrine Rousseau revendiquait un droit
07:31 à la paresse.
07:32 Pourtant ce matin, dans les échos, une enquête de l'Institut Montaigne
07:36 dément l'idée d'une rupture entre les Français et le travail.
07:39 Mais alors, qui dit vrai selon vous ?
07:42 - Celui qui dit vrai, c'est celui qui parle au nom de la CFE-CGC.
07:46 C'est celui que vous avez en face de vous.
07:47 - Vous avez le monopole de la vérité ?
07:48 - Non, pas du tout, mais j'ai ma vérité.
07:50 - Vous êtes sûr, évidemment.
07:51 Alors, quelle est-elle ?
07:52 - Moi, vous savez, je le dis souvent, le dialogue social,
07:54 c'est un espace dans lequel chacun est porteur de sa vérité.
07:56 Et il faut avoir l'intelligence et le courage de les confronter,
07:59 de les affronter et si possible de les comprendre.
08:02 Donc en fait, moi, ce que je veux dire, c'est que la vie au travail
08:05 n'est pas plus facile aujourd'hui qu'il y a 10 ans ou qu'il y a 20 ans.
08:09 Au contraire, nous avons des moyens d'objectiver ce sujet-là.
08:13 C'est l'augmentation des risques psychosociaux, par exemple.
08:16 C'est le taux d'arrêt de maladie dans des catégories
08:19 dans lesquelles on n'avait pas l'habitude d'avoir ces taux-là.
08:22 Donc on voit bien qu'aujourd'hui, c'est difficile en fait la vie au travail
08:25 et c'est difficile de rentrer dans le travail.
08:27 - Personne ne le nie, mais selon cette étude
08:29 pour laquelle 5 000 actifs ont été interrogés,
08:31 77% se disent satisfaits de leur travail.
08:34 Est-ce que nous ne sommes pas en train de repeindre en noir
08:36 tout ce rapport au travail et au monde du travail aujourd'hui ?
08:39 - Moi, je pense que 100% des gens devraient être satisfaits de leur travail.
08:42 - Oui, mais ça c'est dans un monde idéal, M. Emeril.
08:44 - Bien sûr. Après, il faut comparer les chiffres dans leurs évolutions.
08:47 Et effectivement, nous, nous sommes les témoins de personnes
08:50 qui dans leur environnement de travail, au sein même de leurs collègues,
08:54 nous font remonter quand même tout un tas de problématiques,
08:57 de pression de l'organisation,
08:59 de déficit de moyens pour atteindre les objectifs.
09:02 C'est ça aussi, vous savez,
09:04 toute la problématique de l'injonction paradoxale.
09:06 On demande aux gens de faire tel type de choses
09:09 et on ne leur donne pas les moyens d'atteindre leurs objectifs.
09:12 Ça, c'est quand même quelque chose de notre société d'aujourd'hui
09:15 qui a mis toute la pression à travers les organisations
09:18 sur la réduction des coûts.
09:19 On vit dans la société du meilleur rapport qualité-prix.
09:21 Et ça, ce n'est pas une société effectivement très engageante.
09:24 - Mais là, vous nous parlez de changer le monde, alors,
09:27 et la façon de travailler plus largement.
09:29 Peut-être une proposition pragmatique.
09:31 Qu'en pensez-vous, François Emeril ?
09:33 La fameuse semaine de 4 jours,
09:35 elle revient sur le devant de la scène.
09:37 Il y a une expérimentation à l'Urssav de Picardie.
09:39 Est-ce que ça peut être, non pas la panacée,
09:42 mais une solution, la semaine des 4 jours ?
09:44 - Oui, nous, on le pense.
09:46 On pense que ça fait partie des dispositions
09:48 qu'il faut examiner avec attention.
09:50 Ce n'est pas nouveau.
09:52 Il n'y a plus de 30 ans,
09:54 un certain nombre d'entreprises ont expérimenté.
09:56 - Mais ça suscite l'envie ?
09:58 - Ah oui, bien sûr.
09:59 Moi, ce que je sais, c'est que partout où on la mise en place,
10:01 le retour en arrière est très, très difficile.
10:04 Et ça impose une organisation,
10:06 d'une certaine façon, un peu plus efficace,
10:08 dont on peut mesurer assez rapidement les bienfaits.
10:12 Après, tout ça nécessite de passer par la négociation d'accords,
10:15 bien entendu, suivant qu'on soit dans les services,
10:17 dans l'industrie, dans le commerce.
10:19 Ça ne se comprend pas et ça ne s'applique pas de la même façon.
10:22 Mais c'est quelque chose à examiner.
10:24 - Bien sûr. Vous parlez de négociations, François Omri.
10:26 L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy,
10:29 affirme que sur les retraites, il faut y aller maintenant.
10:31 Il apporte son soutien à la réforme.
10:33 Il est cohérent avec la droite, qu'il a toujours incarnée d'ailleurs.
10:35 Et il dit ceci dans le Figaro Magazine.
10:37 "Plus vous négociez, plus vous mobilisez la gauche
10:40 qui pense que vous allez céder,
10:42 et plus vous démobilisez la droite."
10:44 En gros, il faut y aller maintenant.
10:46 Il a raison, les négociations n'ont pas donné grand-chose quand même,
10:48 quand on vous entend.
10:50 - Vous savez, je n'aime pas beaucoup commenter
10:52 les déclarations des personnalités politiques.
10:54 Mais là, en l'occurrence, l'ancien président de la République
10:56 vient nous démontrer que cette réforme est exclusivement politique.
11:00 Parce que sur le plan technique, moi j'invite quiconque...
11:03 - Il y a une réforme qui n'est pas politique ?
11:05 - Celle-ci l'est totalement, mais le gouvernement a tenté
11:07 de nous faire croire qu'elle était technique.
11:09 Tout est là, en fait.
11:11 Mais si vous regardez, pas plus tard que ce matin,
11:13 encore un article dans La Croix
11:15 qui rapporte un professeur d'économie de Lille,
11:19 en fait cette réforme sur le plan technique n'est pas justifiée,
11:23 et en plus elle est très injuste.
11:25 Il n'y a pas une seule personne qui soit un peu expert du dossier,
11:28 qui ait, pour tout dire, suffisamment d'autorité
11:31 pour s'exprimer sur le plan technique,
11:33 qui défende cette réforme.
11:35 Donc elle est totalement politique.
11:37 Alors moi, ça ne me dérange pas que les gens fassent de la politique...
11:39 - Mais politique pour obéir à qui ou à quoi ?
11:41 Je ne comprends pas, il y aurait des recommandations
11:43 qui viennent d'où ?
11:45 De la Commission européenne ? De Bruxelles ?
11:47 Il faudrait faire comme les autres pays européens ?
11:49 - Oui, mais ça on le sait, la France gouverne
11:51 dans un cadre relativement contraint.
11:53 - Oui, nous ne sommes pas unis.
11:55 - Dans le cadre du semestre européen, on le sait,
11:57 avec le plan national de réforme,
11:59 tout ça est public, en fait.
12:01 - Ce sont des recommandations, qu'on peut suivre ou pas.
12:03 - Mais ce sont des recommandations, qu'on peut suivre ou pas,
12:05 et moi ce que je pense, pour le coup,
12:07 pour répondre très précisément à cette question,
12:10 c'est pas nouveau, c'est déjà beaucoup commenté,
12:12 et qu'aujourd'hui le gouvernement, le pouvoir,
12:14 Emmanuel Macron, il a le choix entre deux choses.
12:16 Soit défier un peu la Commission européenne,
12:18 soit défier beaucoup son peuple.
12:20 - Ah, vous pensez que c'est un choix aussi manichéen ?
12:22 - Ah, c'est très exactement ça, oui, je le pense, oui, tout à fait.
12:25 - Qu'est-ce qui va se passer maintenant ?
12:27 Parce que le débat dans l'hémicycle commence le 6 février prochain,
12:29 François Omri, le débat va se tenir au Parlement,
12:32 c'est le cœur battant de la démocratie,
12:34 et si le texte est adopté,
12:36 c'est la fin de la partie, vous rangez
12:38 symboliquement évidemment vos armes ?
12:40 C'est terminé.
12:42 - Alors là, on se place au terme,
12:44 si le texte est adopté, effectivement,
12:46 c'est une autre séquence qui va commencer,
12:48 mais moi je veux croire que
12:50 l'Assemblée nationale ne va pas voter le texte.
12:52 D'ailleurs, mon action aujourd'hui,
12:54 comme l'action de mes collègues, c'est aussi une action
12:56 pour faire douter les parlementaires.
12:58 Je respecte énormément le mandat
13:00 qui leur est donné,
13:02 ils ont un gros travail à faire, il y a un débat
13:04 qui est très important, qui va continuer
13:06 à éclairer le sujet.
13:08 - Et la majorité, ou les LR,
13:10 vous les voyez ? Parce que c'est vrai que de retour
13:12 de circonscriptions, certains ont des doutes.
13:14 - On fait notre travail, bien sûr,
13:16 on développe notre argumentaire,
13:18 on leur dit "écoutez, vous représentez la population,
13:20 nous aussi, donc si on n'est pas
13:22 du même avis, c'est qu'il y a un problème, donc il faut
13:24 qu'on en parle, voilà ce qu'on fait". Et on fait notre travail,
13:26 ils font le leur. - On va conclure, François Ombril,
13:28 parce que dans tout ce paysage, il y a quand même de bonnes
13:30 nouvelles, dans le pays aussi, plus personne
13:32 n'en parle, mais le chômage,
13:34 alors il faut voir en fonction des catégories, mais il baisse,
13:36 il y a de plus en plus de
13:38 CDI, et ça vous pouvez le confirmer,
13:40 on dirait que c'est normal désormais
13:42 les bonnes nouvelles, qu'on n'a plus besoin
13:44 d'en parler. - Oui,
13:46 sur la question de l'emploi... - Vous êtes d'accord sur le diagnostic ?
13:48 - Je suis d'accord que les chômeurs de catégorie A
13:50 baissent, ce sont les chômeurs
13:52 indemnisés, mais j'observe
13:54 aussi que les conditions de l'indemnisation
13:56 sont toujours plus difficiles,
13:58 et que la machine à radier
14:00 les chômeurs de catégorie A
14:02 tourne à plein régime, donc ça aussi,
14:04 ça fait partie des sujets, je ne veux pas
14:06 noircir un tableau qui serait
14:08 définitivement clair,
14:10 mais je pense que c'est un sujet
14:12 un peu plus complexe, il y a quand même aujourd'hui plus de
14:14 5 millions de personnes qui sont sans emploi et qui
14:16 pourraient en occuper un. - Et les CDI pour terminer ?
14:18 - Les CDI, oui, effectivement,
14:20 mais on vit un phénomène de société intéressant,
14:22 dans lequel aujourd'hui, l'aspiration
14:24 au CDI
14:26 sur la population la plus jeune n'est pas très très forte,
14:28 et j'observe
14:30 avec attention un peu d'ironie ce retournement,
14:32 c'est-à-dire que là où les entreprises
14:34 ne voulaient pas faire de CDI
14:36 il y a 10 ans, aujourd'hui,
14:38 elles poussent les jeunes à être embauchés
14:40 sous le régime du CDI. - Bien.
14:42 Et bien, ils ont compris les vertus de la stabilité,
14:44 peut-être, et de la pérennité.
14:46 - Si c'était le cas, croyez-moi, ce serait la
14:48 meilleure nouvelle de la journée, si effectivement
14:50 les entreprises avaient compris les grandes vertus
14:52 de la stabilité, ce serait une très bonne chose.
14:54 - Finalement, avec les entreprises, c'est comme en amour,
14:56 "suis-moi, je te fuis, suis-moi, je te suis",
14:58 ça marche un peu comme ça. - Une très belle maxime.
15:00 Merci François Ombril.

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