• il y a 2 ans
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos
Manon Aubry, députée européenne La France insoumise, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la tournée européenne de Zelensky, des bénéfices du groupe Total et de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Retrouvez "L'entretien" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video

Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV

Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Il est 8h13, votre invitée ce matin Sonia Mabrouk et députée LFI au Parlement européen.
00:04 Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Manon Aubry.
00:07 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:08 Le président ukrainien Zelensky hier à Paris, il demande à ses alliés des avions de chasse.
00:14 Faut-il franchir ce cap Manon Aubry et les lui fournir ?
00:18 Déjà il faut continuer à les soutenir financièrement, logistiquement comme on l'a fait.
00:24 Moi j'ai voté au Parlement européen un certain nombre de résolutions dans ce sens.
00:29 Et s'agissant de l'aide militaire, je pense qu'on en a déjà fourni un certain nombre jusqu'à présent.
00:35 La question qui est posée des avions de chasse, elle est complexe pour être honnête.
00:38 Je crois que même le gouvernement, Emmanuel Macron, était partagé sur la question.
00:43 Il se pose la question du savoir-faire militaire,
00:46 il se pose la question de l'escalade qui va être créée aussi du côté de l'Ukraine.
00:50 Donc c'est une question qu'il faut regarder avec attention.
00:53 C'est difficile de fournir une réponse précise, ça dépend quelle est aussi l'utilisation derrière.
00:57 Est-ce qu'on peut dire cela et en même temps, Manon Aubry affirmer, comme le dit le président Emmanuel Macron,
01:03 "Poutine doit perdre".
01:06 Bien sûr. Le but de l'issue de la guerre, c'est d'abord de faire reculer Vladimir Poutine, dans un premier temps.
01:15 Et dans un deuxième temps, il faut trouver une issue diplomatique.
01:18 C'est pour ça qu'on ne peut pas fournir une aide, telle qu'elle soit logistique, militaire ou autre,
01:22 sans derrière, dans un deuxième temps, prendre une initiative diplomatique.
01:26 En vrai, on ne connaît pas d'issue à la guerre autre qu'un accord.
01:30 Sinon, c'est la guerre totale. Sinon, c'est je ne sais pas combien de centaines de milliers de morts,
01:34 je ne sais pas combien de temps ça va durer.
01:35 Mais vous entendez des critiques, certains qui disent que quand vous ne voulez pas, vous et d'autres,
01:38 franchir ce cap, il y a un petit peu un parfum d'esprit municois, disent certains.
01:42 Absolument pas. Vous savez, je suis très allée sur le sujet, parce qu'au Parlement européen,
01:46 il se trouve qu'on se prononce quasiment tous les mois sur l'Ukraine depuis le début de la guerre.
01:50 Moi, j'ai voté quasiment l'ensemble des résolutions soutenues militairement et logistiquement l'Ukraine.
01:56 Après, la vérité, c'est que, dites-moi quelle autre issue il existe à une guerre entre deux États,
02:02 qui plus est un État comme la Russie, qui détient l'arme nucléaire,
02:07 qu'à la fin, on fait reculer Vladimir Poutine, on se met tous autour de la même table,
02:12 et fort d'un certain succès militaire, on se pose la question de trouver un accord
02:18 qui est signé par les deux parties et qui met fin à la guerre.
02:20 Ça doit rester notre objectif, et j'en appelle d'ailleurs l'Union européenne,
02:24 aujourd'hui, à prendre une initiative diplomatique dans ce sens,
02:27 dans le cadre des discussions qui vont avoir lieu avec le Conseil européen.
02:30 N'est-ce pas un vœu pur ? En tous les cas, l'appel est lancé, bien sûr.
02:33 Manon Aubry, après ses bénéfices records de près de 20 milliards d'euros,
02:37 le groupe Total s'exprime par la voix de son patron Patrick Pouyanné dans Le Parisien ce matin.
02:41 Il se félicite de tels résultats qui permettront, dit-il, d'accélérer les investissements
02:46 dans les énergies décarbonées. Est-ce que vous dites ce matin "bravo" ?
02:50 Je dis "waouh", encore un super cocorico, un super gavage d'une grande entreprise multinationale.
02:58 Je ne sais pas si vous vous rendez bien compte, 19,5 milliards d'euros,
03:01 c'est le record de bénéfices de l'histoire de Total.
03:04 Et sur quoi ils ont fait ces bénéfices ? Sur une idée nouvelle, extraordinaire ?
03:11 Non, non, ils ont fait ces bénéfices sur le prix de l'essence qui a explosé,
03:15 sur la guerre en Ukraine, on en parlait, pendant que vous,
03:18 alors je ne sais pas si vous avez une voiture, mais vous faisiez votre plein à plus de 100 euros,
03:22 et bien eux, ils ont fait des bénéfices records qui vont finir où ? Dans la poche des actionnaires.
03:26 Qui sont les actionnaires ?
03:28 Alors les actionnaires, vous allez me dire qu'il y a des actionnaires salariés.
03:30 Je vais vous dire la réalité, 70% des salariés du groupe sont actionnaires de l'entreprise.
03:34 Allez jusqu'au bout Sonia Mabrouk, combien vont toucher exactement les salariés de Total de ces bénéfices ?
03:40 Quel pourcentage selon vous ?
03:41 7%, c'est pas moi qui le dit, c'est M. Pouyanné, j'ai aussi lu avec beaucoup d'attention l'interview de Patrick Pouyanné dans Le Parisien,
03:47 c'est 7%, donc vous voyez la question qui est posée derrière, c'est le partage de la valeur ajoutée.
03:52 C'est au moment où on veut nous voler deux ans de vie aux salariés,
03:57 et bien est-ce qu'on ne pourrait pas mieux partager les richesses au sein de l'entreprise ?
04:01 Y compris, je vais vous dire, un exemple précis.
04:03 Attendez, vous avez bien lu la même interview, avec ce mois de salaire en plus,
04:06 avec cette augmentation aussi de pourcentage, ça ne compte pas,
04:09 mais ce qui compte aujourd'hui, c'est comment on partage mieux les richesses.
04:13 Quand je vois une entreprise...
04:14 Oui, mais Total n'est pas responsable du partage de la richesse en France et dans le monde ?
04:17 Ah ben bien sûr !
04:18 Ah bon ?
04:19 Ah ben bien sûr que Total...
04:20 Ah oui ?
04:21 Alors, là où vous avez raison, c'est qu'il est in fine, le premier responsable, c'est l'État.
04:24 C'est à l'État de mieux partager les richesses.
04:27 Et quand je vois qu'une entreprise comme Total, qui n'en est pas à son année record de bénéfices,
04:32 vous savez, avant je travaillais pour l'ONG Total, l'ONG Total, l'ONG Oxfam,
04:36 et chaque année, on regardait le niveau de bénéfices des entreprises du CAC 40.
04:44 Et chaque année, en fait, on disait "mais c'est encore un record".
04:47 Et chaque année, on se posait la question "mais comment c'est possible que des entreprises
04:50 fassent autant de bénéfices et payent si peu d'impôts ?"
04:53 Et Total n'en est pas à son premier record.
04:55 Total a payé la non-brille.
04:57 Peu ou pas d'impôts en France, c'est vrai, en 2021, car il réalise, vous le savez mieux que moi,
05:01 ses résultats à l'étranger. En 2022, il paiera 200 millions en France,
05:04 et on peut rappeler qu'il verse 2 milliards d'euros dans taxes et cotisations sociales.
05:07 - Vous savez où est-ce qu'ils déclament une grande partie de leurs bénéfices ?
05:10 - En tout cas à l'étranger ? - Aux Pays-Bas.
05:12 Alors, soit il y a beaucoup d'habitants aux Pays-Bas, soit ils ont découvert beaucoup de pétrole,
05:17 là aussi ce serait un nouveau scoop sur Europe 1.
05:19 - Vous les accusez de quoi ? - Dernière hypothèse, ça s'appelle du transfert artificiel de bénéfices.
05:23 Tout simplement de l'évasion fiscale. Et oui, Total...
05:26 - Évasion ou optimisation ? - Évasion fiscale.
05:29 - Ça c'est une accusation de l'égalité ? - Non, l'illégalité c'est la fraude fiscale en droit,
05:33 ça s'appelle même l'abus de droit. Dans le cas de Total, ce qu'ils font concrètement,
05:37 c'est ce que font la plupart des grandes entreprises multinationales,
05:40 c'est transférer entre leurs filiales la valeur ajoutée qui est produite.
05:45 De la France aux Pays-Bas, par exemple, mais pas seulement,
05:48 de telle manière à ce qu'ils payent le moins d'impôts possible.
05:51 Eh bien moi je vais vous dire, j'en ai marre en fait que les grandes entreprises multinationales
05:55 ne payent pas leur juste part d'impôt. Quand vous Sonia Mabrouk,
05:57 vous payez votre juste part d'impôt quand vous allez faire vos courses ?
06:00 - Je vous confie. - Vous payez votre TVA ? J'imagine que vous ne fraudez pas ?
06:02 - Vous ne voyez jamais le verre à moitié plein, parfois, Total,
06:06 qui a rendu manombré 550 millions d'euros aux automobilistes français
06:10 avec les différents rabais à la pompe ? Ils n'y étaient pas obligés.
06:13 - Mais ils ont fait... - Ils n'étaient pas obligés ?
06:16 - Regardez le bénéfice qu'ils ont fait. Comment ça se fait qu'ils ont fait ?
06:18 Ils ont rendu 550 millions et ils ont fait 19,5 milliards de bénéfices.
06:22 Il faut que ça reste le grand méchant loup.
06:24 - Vous voulez qu'on fasse le pourcentage de ce qu'ils ont rendu par rapport à ce qu'ils ont fait de bénéfices ?
06:27 Non, sérieusement. C'est pour ça que je disais derrière, quelle question ça pose,
06:31 qui est la question du partage de la valeur ajoutée.
06:33 Si on augmente au Total, au sein des grandes entreprises,
06:37 la part des salaires dans le partage de la valeur ajoutée de ne serait-ce que 2 points,
06:42 c'est pas grand-chose, sachant qu'une très grande partie va déjà aux actionnaires,
06:46 et bien, vous savez quoi ? On comble le déficit des retraites de 12 milliards d'euros.
06:50 Donc vous voyez qu'à la fin, c'est une question de choix politique
06:53 et l'État, ces dernières années, a préféré taxer les gens qui nous écoutent là,
06:58 les gens qui vont faire leurs courses, la CSG, les travailleurs,
07:02 plutôt que les grandes entreprises multinationales.
07:05 Et ça, franchement, c'est insupportable.
07:07 - Et c'est le débat sur la réforme des retraites, pas celui des salaires, qui est ouvert.
07:10 Des actions plus radicales pourraient être décidées, Manon Ombry,
07:13 pour s'opposer dans la rue à la réforme des retraites.
07:16 D'ailleurs, il y a une nouvelle journée de mobilisation. - Samedi.
07:18 - Exactement. Et puis le 16 février, vous êtes favorable au blocage du pays ?
07:23 - Moi, je suis favorable au retrait de la réforme des retraites.
07:26 - Pas ma question. - Non, mais j'y arrive, il n'y a pas de problème.
07:28 Je n'ai pas de soucis à y répondre. Je suis favorable au retrait.
07:31 Donc, qu'est-ce qui se passe ?
07:33 D'abord, on a essayé de s'opposer politiquement.
07:37 On s'oppose à l'Assemblée nationale, on s'oppose dans la rue.
07:42 9 actifs sur 10 sont contre, 8 Français sur 10 sont contre,
07:47 l'ensemble des syndicats sont contre.
07:49 Et le gouvernement, il reste absolument sourd à tout ce qui se passe.
07:53 Tel un peu de dosaire, il passe en force. - Radicalité, blocage, coup de force ?
07:57 - Vous savez, c'est même Laurent Berger, de la CFDT,
08:01 alors ce n'est pas le plus radical des syndicalistes, vous me l'incarderez,
08:04 qui avait dit, et je m'en souviens,
08:06 "ce n'est pas une menace, c'est un avertissement collectif",
08:08 et il met en garde qu'il peut y avoir un risque que ça dégénère.
08:11 Et pourquoi Laurent Berger, qui est plutôt connu comme étant quelqu'un
08:15 tout à fait pas radical, pourquoi il lance l'avertissement ?
08:20 - Parce que c'est le gouvernement qui pousse à la radicalité.
08:22 - Je vais même plus loin. Le gouvernement fait de la provocation.
08:25 - Mais vous, vous n'en faites jamais.
08:27 - Non, non. - Est-ce que vous trouvez que j'ai fait de la provocation aujourd'hui ?
08:30 - On va venir au Parlement. - Non, non, non.
08:33 Nous, on est là pour s'opposer, et quand eux, ils veulent voler
08:38 les demi-heures années de la retraite pour les transformer en deux pires années de la vie,
08:44 eh bien c'est eux qui font de la provocation.
08:46 - Mais là, pourquoi ? - Pourquoi ce débat ne se tient pas ?
08:48 Pourquoi vous ne voulez pas de ce débat à l'Assemblée nationale ?
08:50 - Mais on le veut ! - 3 000 amendements, 13 000, des virgules.
08:54 - Non, c'est pas fait. Sonia Mabrouk, je vous mets au défi de me trouver un amendement sur la virgule.
09:00 - Je les ai lus hier. - Je vais vous dire, déjà, première chose,
09:04 ce n'est pas le texte qui a eu le plus d'amendements dans l'histoire du Parlement.
09:08 Il y en a eu un où il y a eu 140 000 dans les années 2000 sur un texte énergétique.
09:11 - Donc vous trouvez cet argument ? - Non, non, non. Première chose.
09:14 Deuxième chose. Aujourd'hui, qui est-ce qui contraint le débat ?
09:18 C'est le gouvernement. Utilisez l'article 47.1. C'est un dévoiement de la Constitution.
09:23 Il faut que les gens le sachent, qu'ils nous écoutent.
09:25 - Mais à cause de vos amendements, Manon Brie, l'article 7 qui repose l'âge de départ
09:28 pourrait ne pas être étudié. Vous assumez ce choix ?
09:31 - Qu'est-ce que vous en savez ? On n'y est pas encore.
09:33 Vous savez pourquoi autant d'amendements ont été déposés ? C'est pour être maître du temps.
09:36 - Non, vous vous mettez du cours des récrés, comme ça.
09:38 - Non, c'est pour être maître du temps. Vous savez ce qui se passe ?
09:41 C'est qu'à l'Assemblée nationale, en général, comme la majorité est que très relative
09:47 et plutôt une minorité, ils passent leur temps à compter les députés dans l'Assemblée.
09:51 Et dès qu'ils ont une majorité, ce qui n'est pas toujours le cas,
09:54 ils essaient de faire adopter. Et dès qu'ils sont en minorité, ils font durer les débats.
09:58 C'est aujourd'hui le jeu que fait le gouvernement.
10:01 Notre rôle, c'est de nous opposer à cette réforme des retraites.
10:04 Et je vous le dis, oui, on fera tout ce qu'on peut à l'Assemblée nationale.
10:07 Mais comment on peut imaginer qu'un texte aussi important que celui-là,
10:10 qui engage notre avenir pour des décennies, puisse être décidé sans vote ?
10:15 Et je le dis, Sonia Mabrouk, l'article 47.1 qui est un dévoiement de la Constitution,
10:19 par ailleurs, c'est 50 jours minimum. Mais ça peut être plus.
10:23 Rien n'empêche au gouvernement d'avoir le temps de prendre pour le débat.
10:28 Et par exemple, ce week-end, ils ont refusé d'ouvrir les débats, alors que ça aurait pu se poursuivre.
10:32 - Manon Bré, si vous étiez députée au Parlement français,
10:36 est-ce que vous auriez, comme certains de vos collègues de la France Insoumise,
10:39 applaudi, aller jusqu'à applaudir, la première prise de parole d'Edrien Quatennens,
10:43 condamné pour violence conjugale ?
10:47 - Non, je ne l'aurais pas fait. Je vais vous dire plusieurs choses sur cette question.
10:52 Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça n'aide pas notre famille politique,
10:56 en pleine bataille pour la réforme des retraites, où je pense que nous devons être unis.
11:01 Rien que le fait que quand on parle ce matin et qu'on prenne du temps d'interview,
11:04 je pense que ce n'est pas une bonne chose et que ça peut faire diversion.
11:07 Et puis même, applaudir, quelque part, ça brouille le message.
11:11 Et ça contredit peut-être l'exclusion qui a été décidée par le groupe de Quatennens,
11:16 et qui aurait dû être claire, nette, tranchante, de manière à pouvoir ensuite passer à autre chose.
11:21 - Pour qui elle n'est pas claire pour lui-même, pour Edrien Quatennens ?
11:23 - Je ne sais pas, vous lui poserez la question, mais je vais au bout de ce que j'ai en tête.
11:29 À la fin, ce qui m'a le plus insupportée, quand même, c'est La République En Marche et Aurore Bergé qui donnaient des leçons.
11:37 Moi, je ne me suis pas cachée sur le cas Quatennens et je vous ai donné mon avis.
11:39 Mais Aurore Bergé, qui vient donner des leçons, alors qu'ils ont sur leur banc un homme qui est accusé de viol avec préméditation,
11:45 utilisation de drogue, d'amiens à bad, il est accusé par plusieurs femmes.
11:51 - Il n'est pas condamné, il est présumé innocent.
11:53 - Il est accusé par plusieurs femmes. Ils auraient pu prendre des mesures conservatoires.
11:58 - Monsieur Quatennens s'est condamné.
11:59 - Ils l'ont sans cesse défendu. Mais Monsieur Quatennens, il a eu une décision.
12:01 - Faites pas de la diversion.
12:02 - Il a été exclu du groupe. Il est là. Il est revenu. Il a parlé.
12:05 - Eh bien moi je vous le dis, il ne parle pas au nom de notre groupe pendant ces quelques mois.
12:09 Mais moi je trouve ça insupportable que La République En Marche vienne donner des leçons.
12:12 Ils n'ont rien dit sur le cas Abad. Alors, leur bonne leçon morale, ça va quoi.
12:17 - Vous avez fait de la violence faite aux femmes et c'est important, un sujet majeur.
12:21 Et je sais que personnellement, au sein de votre parcours, Manon Brice, c'est même un sujet structurant.
12:25 Aujourd'hui, avec le cas Quatennens, vous n'êtes pas unie sur ce sujet.
12:29 Quelle est la position de votre groupe aujourd'hui ?
12:31 - La position du groupe, c'est qu'il soit exclu pendant 4 mois.
12:35 - Il est là. Il ne parle pas au nom de la France Insoumise.
12:38 - Il est protégé par Monsieur Mélenchon pour être là tranquillement ?
12:41 - Je n'en sais rien. Non, je ne pense pas. Vous lui poserez la question.
12:44 Mais non, je ne pense pas. Il a été exclu. C'est la décision du groupe.
12:46 Et je pense qu'il faut la respecter. Maintenant, je vous l'ai dit, ce qui a été fait.
12:49 Je pense que ça brouille le message. Après, la question c'est comment en prendre la hauteur.
12:52 Vous voyez bien que ce sont des cas difficiles à traiter.
12:55 - Il faut une charte d'ailleurs.
12:57 - Il n'y a pas de manuel de gestion des violences sexistes et sexuelles qui existe.
13:02 Je pense qu'avec nos amis de la NUPES, ça fait partie des sujets sur lesquels nous devons travailler.
13:06 Collectivement, pour avoir une méthode.
13:09 - Travailler, c'est-à-dire quoi ? Se réunir entre vous ?
13:11 Ou alors quelque chose de commun à tous les partis ?
13:13 - Au moins de commun à tous les partis qui ont la lutte contre les violences sexistes et sexuelles chevillées au corps.
13:18 Pour moi, c'est tous les partis de la NUPES.
13:20 - Les autres, vous avez le monopole de la défense des femmes.
13:24 - Ils ont refusé les investissements qui sont nécessaires.
13:26 Par exemple, la République en marche, ils ont refusé le milliard d'euros qui est demandé par les associations.
13:30 Il y a 40% des femmes qui sont victimes de violences sexistes et sexuelles en France
13:34 qui n'ont pas d'hébergement alors qu'elles sont menaces.
13:36 - Vous avez des députés qui se sont levés pour applaudir quelqu'un qui est condamné pour violences conjugales et vous regardez les autres ?
13:40 - Je vous ai dit que je ne l'aurais pas fait.
13:41 Donc je me sens très à l'aise de pouvoir critiquer la République en marche
13:44 et de dire que oui, sur la question de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles,
13:48 ils n'ont aucune leçon à donner quand ils refusent les mesures en la matière
13:51 et quand eux, ils ont dans leur banc Damien Rabanne et qu'ils ne le disent rien.
13:55 Maintenant, est-ce que nous, on peut faire mieux ? Oui, on peut faire mieux.
13:57 Je vais même vous dire qu'on doit faire mieux.
13:59 D'où ma proposition d'y travailler ensemble avec la NUPES.
14:01 - Une question sur un autre parlementaire.
14:03 Je vous amène décidément à cet eurodéputé mais au Parlement français,
14:07 Louis Boyard de la NUPES, qui a dit devant tout le Parlement "la police tue".
14:12 - Oui.
14:14 - Oui ? On dit oui ?
14:15 - Oui, c'est vrai.
14:16 - La police tue. La police, donc. La police.
14:19 - Des policiers ont tué, si vous préférez.
14:20 - La police tue en France. La police républicaine tue.
14:23 - C'est vrai que des hommes et des femmes ont été tués par des policiers.
14:26 Est-ce que l'ensemble des policiers tue ? Non.
14:28 - Je ne sais pas. J'ai en mémoire que des policiers ont défendu surtout des citoyens lors des attentats.
14:32 - C'est vrai. Vous avez raison.
14:33 - Eux-mêmes parfois prient et souvent prient des balles.
14:35 - Vous avez raison. Mais il y a aussi des policiers qui ont tué et des victimes de violences policières.
14:39 - Est-ce que souvent il y a des enquêtes pour ça ?
14:41 - Bien sûr. Et il y a des enquêtes qui sont souvent mises au placard.
14:43 Combien d'enquêtes de l'IGPN ont véritablement abouti ?
14:46 Donc il se pose aujourd'hui un problème.
14:48 - Vous l'auriez dit comme ça ? La police tue.
14:50 - Moi j'aurais dit que les policiers tuent.
14:52 - Non. C'est une nuance importante.
14:54 - Après non. Je pense qu'on ne peut pas jouer sur les mots.
14:57 - À qui dites-vous ?
14:59 - Non. Je pense qu'on ne peut pas jouer sur les mots.
15:01 Et que vous voyez à la fin tout ça, ça crée quoi ?
15:03 - Ça crée de la haine vis-à-vis de nos policiers.
15:05 - Non. Ça crée de la défiance quand des hommes et des femmes ont peur des forces de police
15:10 parce qu'ils ont peur pour leur sécurité alors qu'ils sont censés maintenir la sécurité.
15:14 Gardien de la paix d'ailleurs c'est un autre nom de policier.
15:16 C'est un beau mot.
15:18 Et je souhaite qu'on en revienne à une police apaisée.
15:20 Mais pour ça, ça suppose de prendre sérieusement les cas de violences policières.
15:23 - Elle dit déjà "République a apaisé notre police".
15:26 - On peut saluer d'ailleurs combien les manifestations se sont bien passées grâce à nos forces de l'ordre.
15:30 - Ça vous ennuie un peu du coup ? Vous n'avez rien à raconter ?
15:33 Non ça s'est bien passé grâce aux manifestants.
15:35 - C'est pas moi de raconter.
15:36 - Non mais je sais qu'en général ça peut faire un peu les choux gras.
15:38 De se dire "Ah il y a eu des violences".
15:40 Et d'ailleurs je vous le dis, samedi il y a une grande manif.
15:42 - C'est moi qui vous dis, est-ce que vous saluez justement le bon déroulement de ces manifestations ?
15:46 - Bien sûr que je salue.
15:48 Mais j'espère que samedi il y aura encore plus de monde.
15:50 Et cette fois-ci on vient avec les parents, les copains, les enfants, son chien, son chat.
15:54 Vous même Sonia Mabrouk, vous êtes la bienvenue pour venir en manif.
15:57 Et plus on est nombreux, plus à la fin le gouvernement a des chances de céder.
16:01 C'est un peu comme, vous savez, il y a l'OM qui a gagné hier contre le PSG.
16:04 Donc droit au but, il peut se passer des choses.
16:06 - Merci Manon Brie.

Recommandations