La parole aux Français du 21/03/2023

  • l’année dernière
L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00:00 -Bonjour à tous, soyez-les bienvenus.
00:00:02 C'est la parole aux Français qui démarre.
00:00:04 Les 14h, sur CNews, on commence avec le journal.
00:00:07 -Bonjour, Kelly. Emmanuel Macron ne va ni dissoudre,
00:00:10 ni remanier, ni convoquer de référendum.
00:00:12 C'est ce qui est ressorti de la réunion ce matin à l'Elysée
00:00:15 où était présente Elisabeth Borne, la Première ministre
00:00:19 qui s'est rendue à l'Assemblée nationale
00:00:21 pour rencontrer chacun des groupes de la majorité
00:00:24 et les remercier de leur ténacité face aux intimidations.
00:00:27 Le Conseil constitutionnel, saisi par le Rassemblement national,
00:00:31 les députés RN ont déposé ce matin un recours
00:00:33 contre la réforme des retraites adoptée hier par le Parlement
00:00:36 pour que ce texte tombe dans les oubliettes de l'histoire
00:00:40 et soit mis à la poubelle, ont précisé les porte-parole du parti
00:00:43 qui dénoncent une réforme injuste, brutale,
00:00:46 qui va pénaliser les retraités français.
00:00:48 La tension monte
00:00:50 aux dépôts pétroliers de Fos-sur-Mer
00:00:52 où plusieurs centaines de syndicalistes sont rassemblés.
00:00:55 Trois policiers ont été blessés sérieusement lors d'affrontements.
00:00:59 Les manifestants s'opposent aux réquisitions de personnel
00:01:02 annoncées par le gouvernement suite aux tensions
00:01:05 d'approvisionnement des stations-services
00:01:08 dans les Bouches-du-Rhône.
00:01:09 Face à cette situation, comment s'organisent les automobilistes ?
00:01:13 Craignez-vous une pénurie de carburant ?
00:01:15 Nous sommes allés vous poser la question.
00:01:18 -Je soutiens quand même la grève,
00:01:20 les manifestations, dans tous les cas.
00:01:22 Par contre, c'est vrai
00:01:24 qu'ils devraient arrêter de prendre en otage
00:01:27 les usagers, les travailleurs,
00:01:29 qui ont besoin d'aller travailler,
00:01:32 plutôt que de prendre en otage le gouvernement, tout simplement.
00:01:36 -J'ai fait plusieurs pompes ce matin jusqu'à Aix-en-Provence.
00:01:40 J'ai téléphoné jusqu'à Marseille.
00:01:42 C'est compliqué d'en trouver.
00:01:43 Pour ceux qui travaillent, c'est pénible.
00:01:46 -Si y en a plus, on ira plus travailler.
00:01:48 Je restera à la maison.
00:01:50 -Je suis sur la réserve.
00:01:52 On va voir après, sinon, avec l'employeur,
00:01:54 pour faire du télétravail, mais...
00:01:56 C'est difficile.
00:01:59 -Et d'autres mouvements de protestation
00:02:01 contre la réforme des retraites,
00:02:03 toujours dans le secteur de l'énergie.
00:02:05 Un blocage filtrant a été mis en place
00:02:07 aux abords de la centrale nucléaire du Blayé.
00:02:10 Aucun véhicule ne rentre ni ne sort du complexe pour le moment.
00:02:13 Nous reviendrons sur tous ces blocages
00:02:16 dans "La parole aux Français" avec Lely.
00:02:18 Donald Trump bientôt mis en examen.
00:02:20 Il pourrait être inculpé pour avoir acheté le silence
00:02:23 d'une ancienne actrice pornographique
00:02:25 avec qui il aurait eu une liaison.
00:02:27 L'ancien président américain dénonce une chasse aux sorcières
00:02:31 et a appelé ses partisans à manifester.
00:02:33 C'est la fin de ce journal.
00:02:35 "La parole aux Français" démarre avec Lely Mathias et ses invités.
00:02:39 -Merci, on se retrouve à 15h pour le grand journal de l'après-midi.
00:02:43 Je suis en compagnie de Jean-Claude Dassier.
00:02:45 -Bonjour. -Bienvenue.
00:02:47 -Et Yvan Ayoufoll. -Bonjour.
00:02:48 -Et Eric de Ritmaten, spécialiste des questions, écho à CNews.
00:02:52 On va commencer, et Michael en parlait,
00:02:54 de ces blocages, ces différentes manifestations,
00:02:57 notamment dans les dépôts et les raffineries.
00:03:00 On part à Fos-sur-Mer, près de Marseille.
00:03:03 L'or para, bonjour.
00:03:04 Fos-sur-Mer, le gouvernement avait annoncé
00:03:06 les premières réquisitions de personnel dans ce dépôt.
00:03:10 Ca a suscité quelques tensions. Où sommes-nous, maintenant ?
00:03:16 -C'est le retour au calme, là, au moment où on se parle.
00:03:20 Vous le voyez à l'image, ils se font face à face.
00:03:23 D'un côté, les manifestants, qui sont à côté du rond-point
00:03:26 qui permet d'accéder à l'entrée du dépôt de Fos-sur-Mer.
00:03:29 Et de l'autre côté, les compagnies de CRS.
00:03:32 Alors, il y en a deux.
00:03:34 Ils sont un peu plus nombreux qu'au moment des heures,
00:03:37 où il y a eu 3 policiers blessés.
00:03:39 C'était le moment où c'était le plus tendu,
00:03:42 entre midi et midi et demi.
00:03:44 Il y avait de nombreux manifestants qui s'étaient positionnés
00:03:47 sur le pont au-dessus, qui lançaient des projectiles.
00:03:49 Mais très rapidement, les policiers ont riposté
00:03:52 avec des bombes lacrymogènes.
00:03:54 Ce qu'il faut comprendre ici, Clély,
00:03:56 c'est que cette tension pour ces manifestants et ces heures,
00:04:00 c'est la faute du gouvernement. Ils nous l'ont dit et répété.
00:04:04 Ils ont subi, pour certains, des grèves depuis une semaine.
00:04:09 Ils sont en grève.
00:04:10 Et pour eux, cette situation, elle est...
00:04:14 Parce que le gouvernement ne les écoute pas,
00:04:16 ne les entend pas, malgré les mobilisations.
00:04:18 Et elles sont nombreuses depuis le mois de janvier.
00:04:21 Donc, ce qui s'est passé un petit peu aujourd'hui,
00:04:22 eh bien, ces manifestants, ils ont un peu exulté leur colère
00:04:26 parce qu'ils arrivent à un stade où ils veulent se faire entendre
00:04:29 et ils veulent surtout dire non à cette réforme.
00:04:31 Ils maintiennent que s'il faut, aujourd'hui,
00:04:33 ils partiront du site, notamment ici où je me trouve,
00:04:35 mais que demain, ils reviendront.
00:04:37 Et j'ajouterais, pour bien comprendre
00:04:38 pourquoi ce site est stratégique,
00:04:40 c'est qu'en général, c'est entre 800 et 1 600 camions-citernes
00:04:43 qui peuvent quitter le site pour aller fournir
00:04:45 les diverses stations-essence de la région.
00:04:47 -Un impact. Merci beaucoup, Laure Parra.
00:04:49 Vous allez voir quelques chiffres.
00:04:51 Au niveau national, environ 12 % des stations-service de France
00:04:54 sont à cours d'essence ou de gazole, 6 % à sec.
00:04:58 Et alors, dans les Bouches-du-Rhône,
00:05:00 là, c'est près de 54 % des stations-service
00:05:02 qui manquent d'un type de carburant
00:05:04 et 41 % sont à sec,
00:05:07 sachant que dans les trois raffineries de TotalEnergie,
00:05:09 sur les 298 opérateurs prévus ce matin,
00:05:14 36 étaient en grève, selon la direction.
00:05:16 Et nous sommes en ligne avec Fabien Croce,
00:05:18 qui est élu CGT Total à la MED.
00:05:20 Bonjour, monsieur. Merci d'être en direct avec nous.
00:05:22 Vous bloquez les expéditions, là, depuis ce matin,
00:05:25 depuis la bioraffinerie de la MED.
00:05:27 Ça veut dire quoi, concrètement, et jusqu'où allez-vous aller ?
00:05:30 Combien de temps allez-vous tenir ?
00:05:32 -Alors, on bloque rien du tout.
00:05:33 On applique notre droit constitutionnel à faire grève.
00:05:37 Et de fait, quand nous, on ne travaille pas,
00:05:38 il n'y a aucun produit qui sort.
00:05:40 Et ce, depuis maintenant le 7 mars,
00:05:43 donc aucun produit pétrolier, carburant sous forme
00:05:45 n'est sorti du dépôt de la MED et de la bioraffinerie
00:05:49 depuis 15 jours maintenant.
00:05:51 -Vous avez vu, on était en ligne avec notre journaliste,
00:05:55 Laure Parra, qui était depuis le dépôt de Foss-sur-Mer,
00:05:59 où il y a eu quelques tensions ce matin
00:06:00 après les premières réquisitions.
00:06:02 Vous, si la MED doit être réquisitionnée,
00:06:04 là aussi, vous irez au clash ?
00:06:07 -Déjà, je l'ai été. Donc j'ai pu mesurer
00:06:09 tout ce qu'était la répression policière
00:06:12 dans toute sa splendeur ce matin même.
00:06:16 Donc des tirs sans presque pas de formation,
00:06:18 une répression assez forte.
00:06:21 Donc dans tous les cas, pour l'instant,
00:06:23 la question ne se pose pas pour la MED,
00:06:25 parce qu'en termes de volume,
00:06:27 on est bien inférieurs à ce que propose le PF.
00:06:29 Mais effectivement, je pense que l'union départementale,
00:06:34 puisque c'est elle qui coordonne la manière
00:06:36 dont on s'organise dans ce département,
00:06:37 réagirait de la même manière
00:06:39 si ça venait sur n'importe quel site, le mien y compris.
00:06:43 -Le patron de la CGT, Bougeron, Olivier Matheux,
00:06:45 avait dit, et je vous le cite, c'était en février,
00:06:47 il avait dit "Vous touchez un camarade dans une raffinerie,
00:06:49 on vous met le feu au département,
00:06:51 mais pas le feu, on s'énerve, on vous met le feu,
00:06:54 les flammes, est-ce que cette menace,
00:06:56 vous, à la CGT, vous comptez la mettre à exécution ?
00:06:59 -Je pense qu'on a tenu nos engagements.
00:07:02 Ce matin, il y a eu des réquisitions.
00:07:05 On a montré de quoi était capable la CGT des Bougeron
00:07:08 en se mobilisant de manière extrêmement rapide
00:07:10 pour empêcher que ça arrive.
00:07:11 Et la seule réponse du gouvernement,
00:07:12 ça a été d'aller dans l'illégalité,
00:07:15 parce que je vous rappelle que la réquisition,
00:07:17 ou des réquisitions de manière générale,
00:07:18 c'est une atteinte au droit de grève et c'est illégal.
00:07:21 Ça sera prouvé sur la forme.
00:07:23 Nos avocats, les avocats de la fédération
00:07:25 sont en train de travailler dessus.
00:07:26 Le gouvernement a été déjà condamné en 2010
00:07:29 par l'OIT pour des mesures similaires.
00:07:31 Donc on voit un gouvernement qui se criminalise
00:07:34 et qui veut taper le plus fort possible
00:07:37 sur les travailleurs grévistes,
00:07:38 parce qu'on rappelle quand même que les travailleurs
00:07:40 du dépôt de France sont en grève.
00:07:42 On n'a pas bloqué le dépôt.
00:07:43 On a vu soutenir nos camarades en grève.
00:07:45 -Vous, pour être bien clair,
00:07:47 vous, le feu, ça veut dire déjà attaquer en justice ?
00:07:50 -Le feu, c'est symbolique.
00:07:53 Ce que va vous dire mon camarade, sans trop imager,
00:07:56 c'est qu'on sera à la hauteur
00:07:57 de ce que les travailleurs attendent de nous.
00:08:00 -Non, mais c'est important quand même de le préciser.
00:08:02 Vous comprenez bien.
00:08:04 Vous attendez beaucoup de l'interview d'Emmanuel Macron, demain ?
00:08:07 -Non.
00:08:09 -Le maire est d'éclair.
00:08:11 Une question pour vous en plateau, Dylvan Rioufol.
00:08:14 -Bonjour. Est-ce que vous n'avez pas le sentiment, malgré tout,
00:08:17 de vous tromper de cible en pénalisant les usagers
00:08:20 et en prenant le risque, dans le fond,
00:08:22 de braquer l'opinion, cette fois contre vous,
00:08:25 et de faire le jeu d'Emmanuel Macron
00:08:28 en désolidarisant tous ceux qui vous soutiennent pour l'instant
00:08:31 à force d'imposer une sorte de confinement,
00:08:34 un nouveau confinement,
00:08:35 qui, lui, ne serait pas soutenu par le gouvernement,
00:08:37 par des aides financières, bien entendu ?
00:08:40 -Oui, la voie là, c'est magique, est importante.
00:08:42 Je pense qu'on n'impose rien à personne en termes de confinement.
00:08:44 Vous savez ce que ça nous a coûté, nous, les confinements,
00:08:46 les travailleurs de première ligne.
00:08:48 Donc, c'est nous qui ont continué à mourir aux travailleurs.
00:08:50 Donc, les confinements, c'est un peu fort,
00:08:52 mais encore, vous ne nous avez pas traité de preneurs d'otages.
00:08:55 C'est bien que ça avance.
00:08:56 Mais pour l'instant, nous sommes dans la majorité.
00:08:59 Les salariés de ce pays en ont marre de ce gouvernement,
00:09:01 des lois qu'il nous impose,
00:09:03 et nous sommes la majorité, et eux, la minorité.
00:09:05 Donc, pour l'instant, personne n'est contre le mouvement,
00:09:08 et à la limite, même au contraire, il s'amplifie.
00:09:11 Donc, on continuera tant qu'on aura l'effort de continuer,
00:09:14 et je vous garantis que les salariés de mon entreprise
00:09:16 sont extrêmement remontés, parce que eux,
00:09:18 deux ans de retraite en moins, c'est deux ans de vie en moins.
00:09:21 Et on n'a pas envie de mourir au travail.
00:09:23 -Fabien Cross, il y a combien de salariés grévistes,
00:09:27 aujourd'hui, à la Med ?
00:09:29 -Par quart, puisque c'est sur l'outil de production qu'on parle,
00:09:32 entre 80 et 100 % à chaque quart.
00:09:35 -D'accord. Ah oui, quand même.
00:09:36 Donc, c'est massivement suivi à la Med, en tout cas.
00:09:40 -Oui, dans tout total, j'ai envie de vous dire,
00:09:42 puisque c'est le périmètre que je maîtrise,
00:09:44 et quand je vois, chez mes camarades Exxon ou Petro Inos,
00:09:48 où les raffineries s'arrêtent,
00:09:50 je pense qu'on est largement majoritaire.
00:09:52 -Une question pour vous de Jean-Claude Dassier.
00:09:55 -J'ai le sentiment que vous faites surtout de la politique,
00:09:57 quand je viens de vous écouter,
00:09:59 vous disiez, sans vouloir trahir vos propos,
00:10:02 "On en a marre de ce gouvernement qui prend des lois
00:10:05 "qui ne nous plaisent pas."
00:10:07 Est-ce que vous avez quand même pas, vous avez l'air très sûr de vous,
00:10:10 mais est-ce que vous avez quand même pas le sentiment de vous servir
00:10:12 de votre outil de travail pour enquiquiner le monde et les Français ?
00:10:16 Pour la deuxième fois en moins d'un mois,
00:10:18 vous trouvez pas que vous poussez le bouchon un peu loin ?
00:10:21 -Je ne pense que ce qu'on embête, c'est la bourgeoisie.
00:10:23 Les travailleurs, ils ne sont pas embêtés.
00:10:26 -Si la bourgeoisie est en voiture,
00:10:28 les salariés, eux, ne sont pas en voiture, c'est bien connu.
00:10:30 -Je pense que 93 % des travailleurs de ce pays
00:10:34 qui sont d'accord avec nous, 16 %,
00:10:36 sont pour augmenter les blocages.
00:10:37 Donc une fois de plus, nous faisons partie...
00:10:39 La légitimité du mouvement, elle est de notre côté,
00:10:42 pour l'instant.
00:10:44 -Ne simplifiez pas un peu les choses.
00:10:47 -Je sors de la politique, pour reprendre vos questions.
00:10:50 Au sens de la vie de la cité, c'est notre rôle.
00:10:52 Les syndicats, ce n'est pas fait que pour s'occuper du carreau cassé.
00:10:55 La CGT a ce devoir de s'occuper de la politique,
00:11:00 pas politicienne, mais de la vie des travailleurs de ce pays.
00:11:02 -Monsieur, vous n'êtes pas élu.
00:11:04 Ce n'est pas votre boulot, a priori.
00:11:07 -Il y a une différence entre voter des lois...
00:11:09 -Il était élu dans un cadre syndical.
00:11:11 -On va le laisser parler. -C'est extraordinaire.
00:11:13 -Il y a une différence entre voter des lois, être élu,
00:11:16 et avoir conscience, au sens démocratique,
00:11:18 de ce que c'est la politique.
00:11:20 La politique, ça fait partie de notre syndicat,
00:11:22 pas au sens où on appelle quelqu'un à voter,
00:11:24 mais au sens étymologique du terme, qui est la vie de la cité.
00:11:28 Bien entendu que nous nous intéressons
00:11:30 de la qualité de vie de l'ensemble des travailleurs de ce pays,
00:11:33 et plus largement de la totalité de la population de ce pays.
00:11:35 Donc la CGT met tout en oeuvre
00:11:38 pour que la qualité de vie des travailleurs de ce pays
00:11:40 et des Français de manière générale augmente,
00:11:42 et non pas régresse, elle le pèse dans la bataille.
00:11:45 Si on veut s'en prendre au gouvernement,
00:11:47 on s'en prendra au gouvernement
00:11:48 au travers d'un seul outil constitutionnel,
00:11:50 je le rappelle, parce que des fois, ça vous fait défaut,
00:11:52 qui nous reste, c'est-à-dire la grève,
00:11:54 et la capacité de s'organiser en tant que syndicat.
00:11:57 -C'est le 49.3 qui a déclupé votre colère ?
00:12:00 -On n'est pas à un déni de démocratie,
00:12:05 mais j'ai envie de dire,
00:12:07 vu la manière dont les juristes s'en approprieront,
00:12:14 on verra peut-être que tôt ou tard,
00:12:16 cette loi est inconstitutionnelle.
00:12:18 Donc le 49.3... -On verra la réponse inconstitutionnelle.
00:12:22 -Ne fait alimenter le fait
00:12:24 que ce gouvernement n'est pas vraiment démocratique,
00:12:26 en tout cas, c'est pas la voie qu'il utilise
00:12:28 pour même faire marcher la machine démocratique,
00:12:31 le Parlement, etc.
00:12:32 Il a utilisé de tous les articles possibles
00:12:34 qu'il était en mesure d'utiliser pour avancer ce projet.
00:12:37 Après, il y a des gens plus qualifiés que moi
00:12:38 pour le mesurer sur le plan constitutionnel.
00:12:41 -Une question d'Éric Derritte-Mathenne.
00:12:43 -Deux questions rapides.
00:12:44 La première, j'ai l'impression que c'est la CGT seulement
00:12:46 qui mène la danse.
00:12:47 C'est rare de voir d'autres syndicats,
00:12:50 notamment dans votre activité.
00:12:51 Et deuxièmement, à force d'user ou d'abuser
00:12:54 de ce droit de grève, est-ce que vous ne craignez pas
00:12:56 qu'à terme, on le limite ?
00:12:57 J'ai vu qu'un certain nombre de sénateurs
00:12:58 proposent de limiter à un jour par semaine.
00:13:01 -Oui, mais une fois de plus,
00:13:03 c'est des réflexes d'autoritarisme.
00:13:07 Alors pour vous rassurer, ce matin, devant le Fos,
00:13:10 il y avait une intersyndicale.
00:13:12 À mon sens, de ce que je me souviens,
00:13:14 c'est une intersyndicale qui a appelé aux journées d'action.
00:13:17 Donc personne se sent seul.
00:13:18 Après, si nous sommes majoritaires sur nos sites,
00:13:21 c'est peut-être parce que la CGT propose des choses différentes
00:13:24 et qu'elles sont acceptées par les travailleurs de ce pays.
00:13:27 Ça, c'est les salariés qui en sont juges, pas moi.
00:13:29 Abuser du droit de grève, ça veut dire...
00:13:32 Personne n'abuse du droit de grève.
00:13:33 Vous savez, moi, je serais mieux chez moi à m'occuper,
00:13:36 chez moi, dans mon travail, à m'occuper de salariés
00:13:39 qui sont déjà fortement impactés
00:13:40 par la politique de maintenance au total
00:13:42 qui a fait que notre outil ne s'est pas arrêté
00:13:44 suite à la grève, mais parce qu'on a brûlé une semaine avant.
00:13:46 C'était le cas sur la raffinerie de Donge.
00:13:49 Donc je ne pense pas dans le pétrole, malheureusement,
00:13:52 quand les outils de production s'arrêtent,
00:13:54 c'est bel et bien parce que notre patron
00:13:56 ne met pas l'argent nécessaire
00:13:57 pour qu'il fonctionne dans les conditions normales
00:13:59 et qu'il porte atteinte à la sécurité des salariés
00:14:01 et des populations environnantes.
00:14:03 Donc pour la CGT totale, ce qui nous pénalise le plus,
00:14:06 c'est absolument pas la grève,
00:14:07 mais bien les choix de gestion capitaliste
00:14:08 de ce grand patronat.
00:14:10 -Alors, une dernière question d'Yvan Rioufol pour vous.
00:14:12 -Vous nous avez dit préalablement que vous n'étiez pas bloqueur.
00:14:15 Je pense que vous jouez un peu sur les mots.
00:14:17 Là, vous critiquez un déni de démocratie avec le 47-3.
00:14:20 -49-3. -49-3, pardon.
00:14:22 On peut bien l'entendre.
00:14:23 Mais est-ce que vous-même ne faites pas preuve d'autoritarisme
00:14:25 vis-à-vis de cette démocratie ?
00:14:26 Parce que je reprends la réponse que vous avez faite
00:14:28 à Jean-Claude Gassier en disant
00:14:30 que vous vouliez pénaliser les bourgeois.
00:14:32 Mais est-ce que vous ne voyez pas que vous pénalisez d'abord
00:14:33 tous les travailleurs ?
00:14:34 Alors, vous présupposez que tous les travailleurs
00:14:37 sont pour l'instant solidaires de votre cause.
00:14:39 C'est peut-être possible dans l'instant.
00:14:40 Mais est-ce que vous croyez que les travailleurs
00:14:42 vont continuer à vous soutenir si, au bout de quelques jours,
00:14:44 vous allez les empêcher de travailler et donc de gagner de l'argent
00:14:47 et donc de vivre ?
00:14:49 -Alors, je vous le répète pour la troisième fois,
00:14:50 moi, quand je lis les sondages, je ne sais pas,
00:14:52 moi, ce n'est pas la CGT qui les fournit.
00:14:55 Nous sommes largement la majoritaire
00:14:57 et l'ensemble des travailleurs en ont assez
00:15:00 de la manière dont ce gouvernement réduit leurs droits.
00:15:04 Alors, vous pouvez taper du pied autant que vous voulez
00:15:06 et dire qu'on est illégitime, mais moi, pour l'instant,
00:15:08 quand je vois l'ampleur des manifestations,
00:15:11 quand je vois la solidarité qui s'exerce jour après jour,
00:15:14 vous savez, nous, on n'est pas déconnectés de la vie réelle,
00:15:16 je vais faire mon plein comme tout le monde
00:15:17 et je fais la queue comme tout le monde.
00:15:19 Donc, j'ai le temps de pouvoir discuter
00:15:21 avec les salariés et les travailleurs de ce pays
00:15:24 et je n'envoie pas d'hostiles.
00:15:25 Maintenant, si vous, près de vos plateaux,
00:15:27 vous envoyez d'hostiles, vous êtes mieux informés que moi,
00:15:30 mais à l'heure actuelle, dans l'état actuel des choses,
00:15:33 nous sommes majoritaires et, dans tous les cas,
00:15:36 l'extrême minorité qui aura envie d'aller travailler
00:15:40 et qui a envie d'aller travailler maintenant,
00:15:41 elle aura largement le temps de travailler deux ans de plus
00:15:44 si cette retraite, elle le passe.
00:15:46 Donc, personne ne s'inquiète,
00:15:47 même les plus hauts dirigeants d'entre nous,
00:15:52 pour être simple,
00:15:54 il sera pas pour eux si cette loi, elle passe,
00:15:56 mais en tout cas, on fera en sorte que tout le monde,
00:15:59 si on arrive à la brogée,
00:16:00 soit travaille dans les bonnes conditions,
00:16:03 ne vous inquiétez pas.
00:16:04 -Merci beaucoup, Fabien Kroos, d'avoir répondu à nos questions.
00:16:07 Je vous rappelle que vous étiez en direct de l'AMED,
00:16:10 élu CGT, l'AMED, une bioraffinerie totale
00:16:12 qui est donc bloquée depuis le 7 mars,
00:16:15 c'est ce que vous nous disiez.
00:16:16 -En grève. -En grève.
00:16:18 Et ça va... Oui, pardon, vous refusez le mot "bloquée".
00:16:22 Et ça va continuer d'après ce que vous nous disiez.
00:16:24 Merci beaucoup. Des blocages,
00:16:26 des stations essence à sec ou encore des poubelles
00:16:29 qui s'amoncèlent, notamment à Paris,
00:16:32 plus de 10 tonnes de déchets, on en parle souvent.
00:16:35 Une France avec des manifestations, des rassemblements,
00:16:38 quasiment quotidiennement.
00:16:40 Comment les étrangers voient ce qui se passe ?
00:16:42 En France, on est au Liban,
00:16:44 on va retrouver Farid Eli, Arak Tungji.
00:16:46 Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:16:49 Vous êtes vice-président de la Chambre de commerce franco-libanaise.
00:16:52 Vous travaillez beaucoup avec la France.
00:16:54 Vous revenez de Béroud, à l'instant,
00:16:56 enfin, il y a quelques temps.
00:16:58 Comment réagissent ceux qui font du commerce
00:17:01 avec la France actuellement ?
00:17:02 Comment ça se passe ? Comment vous voyez la situation ?
00:17:07 Le Liban est un pays qui aime la France.
00:17:09 Les Libanais aiment la France
00:17:11 et l'ont longtemps surnommée la tendre mère.
00:17:14 Par conséquent, quand on regarde, depuis Béroud,
00:17:17 les événements, on les voit avec effarement.
00:17:20 Les images que je vous montre, que je vous parle,
00:17:24 effarent tout le monde.
00:17:25 Comment peut-on ne pas voir ce qui se passe ailleurs qu'en France ?
00:17:29 Je vous donne l'exemple du système de retraite au Liban.
00:17:33 A quel âge on part à la retraite au Liban ?
00:17:36 On part à 64 ans au Liban.
00:17:38 La plupart des gens, quand ils partent,
00:17:40 s'ils ont été salariés,
00:17:42 touchent ce qu'on appelle des indemnités de fin de sa...
00:17:45 Ah !
00:17:46 Touche une fois et une seule.
00:17:48 Une indemnité qui est égale au nombre d'années vécues
00:17:50 multipliées par le dernier mois de salaire.
00:17:53 S'ils ont travaillé 20 ans, ça fait 20 mois de salaire.
00:17:55 La majorité va reprendre du travail
00:17:57 sous forme un peu contractuelle.
00:17:59 Pendant qu'ils ont travaillé, ils ont accumulé du capital
00:18:02 qu'ils ont mis dans les banques,
00:18:04 dans des espèces de comptes à terme.
00:18:06 Depuis le mois d'octobre 2019,
00:18:08 il y a une crise au Liban, je ne vous donne d'un seul chiffre.
00:18:13 En octobre 2019, le dollar valait 1 500 livres libanaises.
00:18:18 Aujourd'hui, à l'heure où je vous parle, il est à 135 000.
00:18:22 1 500, 135 000.
00:18:23 C'est-à-dire que quelqu'un qui avait un salaire
00:18:25 d'un million 500 000 livres libanaises en octobre 2019,
00:18:29 qui équivalait en gros à 1 000 dollars,
00:18:31 aujourd'hui, à l'heure où je vous parle,
00:18:34 ce salaire fait 11 dollars.
00:18:36 1 011.
00:18:38 Et l'argent qui est confisqué par les banques, de facto,
00:18:42 on y accède au compte-gouttes en vous disant
00:18:45 "Vous nous touchez aujourd'hui 100 dollars,
00:18:48 "on vous les donne à 15 000 livres.
00:18:49 "Si vous voulez les ramener à 135 000,
00:18:51 "vous refaites le calcul,
00:18:52 "vous voyez de combien vous avez été volé."
00:18:54 Donc c'est vrai que...
00:18:57 -Malheureusement, la liaison est mauvaise.
00:19:02 -Le gouvernement ne dépense des millions en communication.
00:19:05 -C'est bon, on vous a retrouvé. -Est-ce qu'elle a repris ?
00:19:10 -Oui, c'est bon, ça a repris.
00:19:12 -Alors, je vous disais, mon voisin m'a dit hier,
00:19:16 hier matin,
00:19:18 plutôt que le gouvernement ne dépense des millions de dollars
00:19:21 ou de millions d'euros en communication,
00:19:23 il devrait affrêter un charter pour Beyrouth.
00:19:25 Et il a emmené tous les leaders
00:19:28 des manifestations actuellement en cours
00:19:31 pour leur montrer comment on survit à quatre heures de Paris.
00:19:34 Comment on survit,
00:19:36 ou plutôt comment on est en train de se préparer à disparaître.
00:19:39 -Vous êtes aussi en liaison avec des journalistes,
00:19:42 vous lisez la presse.
00:19:43 Comment est-ce que la presse, Laurent Legault, par exemple,
00:19:45 décrit la situation à Paris ?
00:19:48 A Paris, en France, en général.
00:19:50 -Quand il copie directement,
00:19:52 en faisant un copier-coller directement
00:19:54 de l'agence France Presse,
00:19:56 donc à ce moment-là, vous savez exactement ce qu'il dit,
00:19:59 quand vous avez des gens qui font des éditoriaux,
00:20:03 ils vont dire que tout ça, ça affaiblit la France
00:20:08 dans le monde, et en particulier au Liban.
00:20:10 Or, finalement, le Liban
00:20:12 est le pays d'influence française
00:20:15 qui est le plus à l'est sur la map monde.
00:20:17 C'est réellement un endroit où il y a des gens
00:20:20 où la France peut avoir réellement une influence,
00:20:23 et elle en a une, effectivement.
00:20:25 Et donc c'est vrai que les gens sont malgré tout
00:20:27 extrêmement surpris, parce que c'est un système,
00:20:30 le système des retraites en France.
00:20:31 Les seuls, j'allais dire, les seuls Libanais
00:20:34 qui vivent encore relativement bien au Liban,
00:20:36 ce sont les gens qui ont travaillé en France,
00:20:38 qui ont pris leur retraite et qui touchent une retraite de Paris.
00:20:41 Donc c'est vrai que les gens sont plutôt effarés,
00:20:44 qu'ils soient des leaders d'opinion
00:20:46 ou qu'ils soient des gens dans la rue.
00:20:49 -Une question pour vous,
00:20:50 d'Yvan Rioufol, qui est avec moi.
00:20:52 -Si j'avais à résumer ce que vous nous suggérez,
00:20:56 j'ai l'impression que vous nous dites
00:20:58 que les révoltes françaises, les révoltes parisiennes,
00:21:01 sont des révoltes d'enfants gâtés.
00:21:03 C'est bien ce que vous nous dites ?
00:21:05 -Je n'ai pas étudié les expressions,
00:21:07 mais c'est à peu près ce que je pense.
00:21:09 -Moi, je retiens votre proposition.
00:21:11 Je retiens votre proposition d'emmener en voyage
00:21:13 un certain nombre de leaders politiques
00:21:16 ou de leaders syndicaux ou de leaders étudiants.
00:21:18 C'est vrai que si on les emmenait d'un certain pays autoritaire,
00:21:22 pour ne pas dire fasciste, ce serait probablement
00:21:24 une façon, eux qui pleurent en permanence,
00:21:27 pour savoir si cette France, en déclin, je le concède,
00:21:30 est une démocratie ou si elle fonctionne encore
00:21:32 dans un cadre démocratique à peu près normal.
00:21:35 -Une question d'Eric de Ritmanten.
00:21:37 -Vous dites également, j'ai bien compris,
00:21:39 que la France doit faire un effort pour accepter les réformes.
00:21:42 C'est ça que vous laissez entendre ?
00:21:44 -Ce que je laisse entendre,
00:21:48 c'est que pour que la France continue à avoir une influence,
00:21:51 il faut qu'elle soit puissante.
00:21:53 Et c'est ça que je dis de chez nous,
00:21:55 en tout cas, les personnes qui regardent l'économie,
00:21:58 puisque je suis secrétaire général
00:22:00 de la Chambre de commerce franco-libanaise,
00:22:03 pour nous, la France est un pays qui a partiellement troqué
00:22:06 son industrie contre le tourisme.
00:22:08 La désindustrialisation de la France
00:22:10 s'est traduite par une montée du tourisme,
00:22:12 puisque la France est le premier pays touristique du monde.
00:22:16 C'est évident que sans attendre que les poubelles ne flampent
00:22:19 dans les rues de Paris, à partir du moment où vous voyez
00:22:23 qu'on a évolué les choses, malgré tout,
00:22:25 sur un sujet qui est...
00:22:26 OK, deux ans de plus pour travailler.
00:22:28 Je vous rappelle qu'en 1981,
00:22:30 Mitterrand était tombé de 65 ans en 60 ans
00:22:32 sans que ça ne fasse frémir qui que ce soit.
00:22:35 Il y avait cinq ans d'un coup.
00:22:37 Donc, c'est vrai que...
00:22:38 -Non, c'est pas ça.
00:22:40 -C'était dans l'autre sens.
00:22:41 -C'est vrai qu'on paye encore le prix.
00:22:44 -C'était dans l'autre sens, mais pas forcément
00:22:46 avec une explication démographique à la clé qui vous le justifiait.
00:22:50 Donc, j'en reviens.
00:22:51 Si vous avez troqué votre industrie automobile, par exemple,
00:22:56 contre du tourisme,
00:22:57 il faut quelque part être attractif.
00:23:00 -Et que là, c'est notre image qui est donc touchée.
00:23:03 Merci beaucoup, Farid Ali Arakdarji,
00:23:05 de nous avoir... -C'est pas dans le bon sens.
00:23:08 -C'est pas dans le bon sens.
00:23:09 Merci de nous avoir répondu depuis le Liban
00:23:12 pour nous donner un petit peu la vue aussi
00:23:14 de la part des étrangers,
00:23:16 de comment ça se passe en France, ce que l'on vit.
00:23:19 On sera en direct de Genève.
00:23:21 En quelques instants, juste après, le "Flash info" de 14h30.
00:23:25 Restez bien avec nous.
00:23:26 Nous aurons en ligne une jeune étudiante
00:23:29 qui manifeste le soir, notamment, dans les rues de Paris,
00:23:32 contre l'utilisation du 49.3
00:23:34 et contre la réforme des retraites en général.
00:23:37 ...
00:23:40 Il est 14h30.
00:23:41 On commence par le "Flash info" avec Adrien Spiteri.
00:23:48 -Olivier Dubois est rentré en France.
00:23:50 Le journaliste a été accueilli par Emmanuel Macron
00:23:53 et ses proches dans les Yvelines.
00:23:55 "Je n'ai pas été maltraité, ni humilié, ni frappé",
00:23:58 a-t-il déclaré.
00:24:00 Otage pendant près de deux ans au Mali,
00:24:02 il a été libéré hier.
00:24:04 Il avait été enlevé par la principale alliance djihadiste
00:24:08 au Sahel.
00:24:09 Kylian Mbappé succède à Hugo Lloris,
00:24:12 le Parisien et le nouveau capitaine des Bleus.
00:24:15 Didier Deschamps l'a annoncé hier,
00:24:17 de son côté, Antoine Griezmann est promu vice-capitaine.
00:24:20 L'équipe de France s'affronte les Pays-Bas ce vendredi
00:24:23 pour les éliminatoires de l'eau 2024.
00:24:27 Epifoumio Kichida est en Ukraine.
00:24:30 Après son arrivée à Kiev,
00:24:31 le Premier ministre japonais s'est rendu à Boucha,
00:24:34 ville martyr où des crimes de guerre
00:24:36 auraient été commis par l'armée russe.
00:24:39 Une visite avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky
00:24:43 est prévue.
00:24:44 ...
00:24:46 -Sur le plateau du "La parole aux Français",
00:24:48 Yvan Rayefold, Jean-Claude Dassier, Eric Doré de Matten
00:24:52 et Gauthier Lebray.
00:24:53 -Bonjour. -Bonjour.
00:24:54 -On vous donne la parole.
00:24:56 On sera en ligne avec une étudiante
00:24:58 qui manifeste le soir contre la réforme des retraites.
00:25:01 Gauthier, on a appris ce matin
00:25:03 qu'il y avait une interview du président de la République.
00:25:06 Ca sera à suivre sur CNews.
00:25:08 Il a prévu d'annoncer ni une dissolution,
00:25:11 ni un référendum, ni un remaniement.
00:25:13 -Il ne s'est rien passé, selon l'exécutif.
00:25:16 Il s'agit de minimiser au maximum l'usage de ce 49-3.
00:25:19 Vous l'avez dit, Elisabeth Borne ne fera pas office de fusible.
00:25:22 Elle reste en place à Matignon.
00:25:24 Il n'y aura pas de dissolution,
00:25:26 encore moins de référendum.
00:25:28 Emmanuel Macron, s'il organise un référendum,
00:25:30 il est sûr de le perdre.
00:25:32 Il y a toujours cette possibilité d'organiser un référendum
00:25:35 pour les parlementaires avec plus de 180 parlementaires
00:25:39 qui signent cette proposition de référendum
00:25:41 et quasiment 5 millions du corps électoral.
00:25:44 Il y a des choses à venir, mais l'objectif,
00:25:47 c'est de minimiser l'usage de ce 49-3 du côté de l'Elysée.
00:25:50 Ca a été redit ce matin autour du chef de l'Etat
00:25:53 alors qu'il y a eu plusieurs réunions
00:25:55 qui vont s'enchaîner à l'Elysée.
00:25:57 Pour Emmanuel Macron, c'est une victoire,
00:26:00 ce qui s'est produit hier, les deux motions de censure
00:26:03 qui ont été rejetées.
00:26:04 Pour l'une d'entre elles, c'est passé à 9 voix près.
00:26:07 L'horaire choisi par Emmanuel Macron,
00:26:09 il s'exprime à 13h.
00:26:11 Donc, majoritairement, face à des retraités,
00:26:14 les retraités qui ont voté majoritairement pour Macron.
00:26:17 Et tant pis pour les actifs qui sont le plus opposés
00:26:20 à cette réforme des retraites.
00:26:21 Quasiment 9 actifs sur 10 sont opposés à cette réforme.
00:26:25 Ils devront attendre de rentrer chez eux le soir
00:26:27 pour voir ce qu'a dit le président de la République.
00:26:30 Il ne s'exprimera pas à 13h, mais pas sous forme d'allocution.
00:26:34 Pour minimiser les enjeux, ce n'est pas une allocution solennelle.
00:26:38 C'est grave quand on fait une allocution solennelle.
00:26:41 L'usage de ce 49-3 n'est pas grave pour Macron.
00:26:44 La Constitution lui permet.
00:26:45 Le texte a été adopté hier.
00:26:47 Il doit être promulgué si le Conseil constitutionnel
00:26:50 n'y met pas son veto.
00:26:51 Donc, minimiser au maximum ce qui s'est passé.
00:26:54 -Ce sera donc assis sur CNews à 13h demain.
00:26:57 Une réaction, Yves-Henri Houffon ?
00:26:59 -Je me mets un quart de seconde dans la tête du président.
00:27:02 Je pense que celui-ci doit penser qu'il a gagné la bataille,
00:27:06 en tout cas une partie, dans la mesure où il se présente
00:27:09 comme il voulait être, en réformiste courageux.
00:27:12 Il a fait une réforme à minima, malgré tout,
00:27:15 car tous les témoignages des pays européens
00:27:18 montrent que notre réforme des retraites est très soft.
00:27:21 Mais pour lui, il a l'avantage de le présenter
00:27:24 comme un homme courageux.
00:27:26 Il doit miser sur les excès qui risquent de se produire
00:27:29 à travers les pénuries d'essence, voire les violences urbaines.
00:27:33 Là encore, j'ai l'impression qu'il mise sur l'essoufflement
00:27:37 d'une opinion qui est majoritairement contre lui,
00:27:40 mais qui pourrait se retourner si ces violences devaient perdurer.
00:27:44 -On va en parler des violences, des manifestations,
00:27:47 des rassemblements. Une grande manifestation nationale
00:27:50 est prévue jeudi. Il y a des rassemblements,
00:27:53 des manifestations, et des blocages,
00:27:55 qui sont organisés de part et d'autre de France.
00:27:58 Nous sommes en ligne avec Aiglantine Laridon.
00:28:01 Vous avez 22 ans, vous êtes étudiante,
00:28:04 photo-reportaire aussi, et vous êtes farouchement opposée
00:28:07 à cette réforme des retraites.
00:28:09 Combien de manifestations avez-vous faites ?
00:28:12 Est-ce que vous manifestiez déjà avant le recours au 49-3 ?
00:28:16 -Non, justement.
00:28:17 Moi, j'ai commencé à venir en manifestation
00:28:19 au moment du recours au 49-3.
00:28:21 Pour moi, c'était la goutte d'eau,
00:28:23 dans le sens où j'étais déjà opposée
00:28:26 contre cette réforme des retraites,
00:28:28 mais là, on a franchi un pas qui, pour moi,
00:28:30 n'est pas démocratique.
00:28:32 C'est à ce moment-là que j'ai décidé d'aller manifester
00:28:35 contre cette réforme.
00:28:37 -Ces manifestations ont souvent lieu en fin de journée.
00:28:40 Et puis, le soir, comment ça se passe ?
00:28:42 Est-ce que, pour vous, ce sont des manifestations
00:28:45 qui ont lieu dans le calme ?
00:28:47 -Pour moi, c'est des manifestations
00:28:49 qui ont lieu dans le calme à partir du moment
00:28:52 où les forces de police ne s'approchent pas trop
00:28:54 des manifestants, mais malheureusement,
00:28:57 on est face à des manifestations
00:28:59 où il y a énormément de forces de police
00:29:01 qui sont déployées par rapport à un nombre de manifestants
00:29:05 si important que ça.
00:29:06 Et donc, forcément, à partir du moment
00:29:09 où les forces de police entrent en opposition
00:29:11 avec les manifestants et tentent de mettre fin
00:29:14 aux manifestations, là, il commence à y avoir des tensions.
00:29:17 Mais pour ma part, j'ai jamais été en situation
00:29:21 de danger, particulièrement.
00:29:24 Et nombreux sont les manifestants
00:29:28 qui, justement, n'ont pas eu à faire face
00:29:31 à des situations de danger à partir du moment
00:29:34 où on se met en retrait. Mais pour les plus aventureux,
00:29:36 les plus courageux, on peut se retrouver
00:29:39 face à des situations dangereuses.
00:29:41 -Quand vous voyez ces images
00:29:42 que l'on voit à l'écran, parce que les forces de l'ordre
00:29:46 interviennent aussi parce qu'il y a des dangers
00:29:48 et que ces manifestations sont interdites,
00:29:51 car non déclarées, notamment dans certains quartiers.
00:29:54 Et est-ce que, voilà, vous voyez des poubelles en feu,
00:29:58 vous voyez les rues de Paris qui sont mises à sac,
00:30:01 notamment parce qu'il y a la grève des éboueurs
00:30:04 et qu'il y a beaucoup de détritus qui s'accumulent ?
00:30:07 Qu'en pensez-vous quand vous voyez ces images ?
00:30:09 -Personnellement, je pense que c'est juste
00:30:12 une réaction de colère face à la violence politique
00:30:15 à laquelle doit faire face, justement,
00:30:17 la population française.
00:30:19 On nous impose une violence politique
00:30:21 avec l'usage du 49-3.
00:30:23 Et on ne nous écoute pas.
00:30:24 Ca fait des semaines que les gens sont dans la rue
00:30:27 pour lutter contre cette réforme des retraites,
00:30:30 pour dire qu'ils ne sont pas d'accord.
00:30:32 Comme vous le disiez, il y a près de 9 actifs sur 10
00:30:35 qui sont contre cette réforme.
00:30:37 On ne nous écoute pas, donc, en fait,
00:30:39 on en vient à devoir avoir recours
00:30:42 à ce genre d'action, parce qu'on a l'impression...
00:30:45 Enfin, on a l'impression.
00:30:47 Les gens ont l'impression que c'est sûrement
00:30:49 la dernière chose qu'il leur reste à faire,
00:30:52 pour qu'ils soient peut-être écoutés,
00:30:54 parce qu'ils ont besoin de choquer, peut-être, en fait.
00:30:57 -Quelles sont les...
00:30:59 J'allais dire, quel est le profil des manifestants
00:31:02 qui manifestent avec vous ?
00:31:03 Quels agentils, à peu près ?
00:31:05 J'imagine que vous avez un peu dialogué, parlé avec eux.
00:31:08 -Moi, je remarque quand même qu'on a énormément de jeunes
00:31:11 dans les manifestations.
00:31:13 Toujours des actifs, aussi.
00:31:15 Hier, j'ai croisé des profs.
00:31:18 J'ai croisé des profs qui faisaient la grève
00:31:20 contre le BAC.
00:31:21 J'ai croisé énormément de jeunes,
00:31:23 des étudiants, syndicats étudiants.
00:31:26 Euh...
00:31:27 Voilà, moi, je pense que ce qui est remarquable,
00:31:30 c'est quand même une population qui est majoritairement jeune.
00:31:33 -Oui, très jeune.
00:31:34 Beaucoup de questions pour vous en plateau.
00:31:37 -Je précie la modération de cette interlocutrice.
00:31:40 En même temps, on sent moins que c'est contre les retraites,
00:31:43 quand on a son âge, mon Dieu, les retraites,
00:31:46 ça paraît tellement loin,
00:31:47 qu'en réalité, de...
00:31:49 Elle condamne et se bat contre une pratique politique.
00:31:54 Je dis pas que c'est de l'antimacronisme pur,
00:31:57 mais ça commence à y ressembler.
00:31:59 Pourquoi pas ? Et il est vrai, je l'ai dit souvent à ce micro,
00:32:02 que pendant des semaines, on n'a pas entendu le président.
00:32:05 À la dernière minute, il nous a sorti le 49-3,
00:32:08 et que ça, dans la méthode,
00:32:09 sur le fond, on en débat tant qu'on veut,
00:32:12 mais que dans la méthode,
00:32:13 le pays entier a été surpris, notamment ces jeunes gens,
00:32:17 et qui considèrent que ce n'est pas normal.
00:32:19 C'est pour ça qu'on est dans une situation
00:32:22 qui est politiquement très compliquée,
00:32:24 parce qu'en même temps,
00:32:25 Macron s'est mis dans une espèce de piège
00:32:28 où il ne peut pas faire preuve de mollesse, me semble-t-il,
00:32:31 dans les jours, semaines ou mois qui viennent.
00:32:34 Et il faut s'attendre, je pense, en effet,
00:32:36 à ce qu'il réponde avec fermeté aux grèves,
00:32:39 grèves reconductibles ou non, ce qui se passe dans les raffineries,
00:32:42 et ce qui se passe dans la rue tous les soirs.
00:32:44 Parce qu'il peut pas non plus donner la tête de borne,
00:32:47 parce que ça serait donner un point au syndicat
00:32:50 et à ceux qui manifestent depuis deux mois.
00:32:52 Il peut pas non plus, au fond, changer deux ou trois ministres,
00:32:56 parce que ça ne servait à pas grand-chose.
00:32:58 Et il ne sait pas comment il va gouverner demain.
00:33:00 -Mais justement, Eglantine,
00:33:02 est-ce que vous vous reconnaissez dans les propos de Jean-Claude Dessier ?
00:33:06 Et surtout, est-ce que vous attendez
00:33:07 l'interview du président de la République demain ?
00:33:10 -Moi, je suis d'accord avec une chose,
00:33:13 c'est qu'en effet, là, on est sur une violence politique,
00:33:16 une façon d'agir qui, pour moi, est antidémocratique.
00:33:20 Utiliser le 49-3 pour mettre fin à des discussions
00:33:22 quand les gens sont d'accord, c'est une chose,
00:33:24 mais utiliser le 49-3 parce qu'on sait que la réforme
00:33:27 va potentiellement ne pas passer, c'en est une autre,
00:33:29 et pour moi, c'est là que ça devient très grave.
00:33:31 Et moi, j'étais opposée à cette réforme,
00:33:32 parce que je trouve que c'est une réforme inégalitaire et précarisante,
00:33:35 mais en fait, ce qui me choque aujourd'hui
00:33:36 et ce qui me fait sortir dans la rue aujourd'hui,
00:33:38 en effet, c'est la violence politique
00:33:40 dont le gouvernement fait preuve,
00:33:42 et c'est ça qui n'est pas normal.
00:33:44 Et...
00:33:45 Je me souviens pas de la deuxième partie de votre question, pardon.
00:33:49 C'était l'allocution, enfin l'interview du président Macron
00:33:51 qui a lieu demain à 13h.
00:33:53 Est-ce que vous en attendez quelque chose ?
00:33:54 -Bah, en attendre quelque chose,
00:33:57 ça voudrait dire que j'ai espoir,
00:33:59 et malheureusement, aujourd'hui, je suis pas certaine
00:34:00 de pouvoir dire que j'ai espoir,
00:34:02 parce que ça fait des semaines, ça fait des mois
00:34:04 qu'Emmanuel Macron a montré qu'il ne voulait pas nous écouter,
00:34:07 qu'il ne voulait pas écouter la population française.
00:34:08 Ça m'étonnerait que du jour au lendemain,
00:34:11 il change d'avis, alors qu'encore aujourd'hui,
00:34:13 Elisabeth Borne disait que pour elle,
00:34:15 on pouvait parler de victoire sur cette réforme des retraites.
00:34:18 Pour moi, il va juste tenir son propos,
00:34:19 et c'est aussi d'ailleurs pour ça qu'il a choisi ce créneau de 13h,
00:34:22 c'est parce qu'il ne veut pas parler
00:34:25 devant les gens qui sont opposés à cette réforme.
00:34:26 Il veut parler devant son électorat,
00:34:28 il veut parler devant les gens qui vont lui donner raison.
00:34:31 Et donc non, à mon avis, il ne va pas revenir
00:34:33 sur ces décisions, loin de là.
00:34:35 -Une question d'Yvan Rioufol, pour vous, Glantin.
00:34:37 -Oui, Glantin Laridon. J'ai bien entendu
00:34:39 que vous ne vouliez pas participer aux violences,
00:34:41 mais j'ai bien entendu également, deux ou trois fois de suite,
00:34:43 que vous dénonciez la violence politique.
00:34:46 Et j'ai cru comprendre, dans le fond,
00:34:47 que vous étiez en train de justifier
00:34:50 les actes de violence qui sont commis
00:34:52 par d'autres que vous dans ces manifestations.
00:34:54 Est-ce que c'est bien l'interprétation
00:34:56 qui doit être faite de ce que vous m'avez dit ?
00:34:59 Et est-ce que vous-même, vous pourriez également
00:35:01 passer à l'acte ? Et est-ce que vous ne pensez pas
00:35:04 que ces actes de violence empêchent d'autres manifestants,
00:35:07 peut-être plus pacifistes, de vous rejoindre ?
00:35:08 Parce que vous nous avez dit également
00:35:10 que ces manifestations, dans le fond,
00:35:11 ne rassemblaient à chaque fois que quelques centaines de personnes.
00:35:14 C'est bien ceci, ce que vous nous avez dit également.
00:35:16 Centaines, voire milliers de personnes, oui, ça dépend.
00:35:19 -Est-ce que vous-même a passé à l'acte ?
00:35:21 Et dans le fond, est-ce que vous cautionnez
00:35:24 les provocations qui sont souvent celles de Black Bloc ?
00:35:27 -"Cautionner", c'est un grand mot.
00:35:30 Je dirais que je les comprends, sans forcément les justifier,
00:35:34 et trouver une raison qui me semble...
00:35:37 Je les comprends, parce qu'en fait, c'est ce que je disais tout à l'heure,
00:35:39 c'est qu'en fait, on est face à une violence politique,
00:35:42 on est face à un gouvernement qui refuse d'écouter les Français.
00:35:44 C'est même pas qu'en fait, le gouvernement dit "on vous entend,
00:35:47 mais on n'est pas d'accord avec vous",
00:35:48 c'est que le gouvernement juste met les œillères
00:35:50 sur ce qui est en train de se passer dans les rues,
00:35:52 et les gens n'ont plus beaucoup de recours, en fait.
00:35:56 Et c'est des choses...
00:35:58 En fait, les gens sont en colère, les gens ne sont pas écoutés,
00:36:00 et donc je comprends ces violences-là.
00:36:01 Après, est-ce que je les cautionne ? Non, parce qu'en effet,
00:36:03 moi, j'ai plein d'amis qui m'ont déjà dit
00:36:05 "je n'ose pas venir en manifestation",
00:36:07 pas parce qu'il y a des violences de la part des manifestants,
00:36:11 mais parce que ces violences, elles sont réprimées
00:36:12 avec une violence d'autant plus dure de la part des forces de police.
00:36:15 Et que moi, j'ai des amis aussi qui vont en manifestation,
00:36:18 qui sont pacifistes, pardon,
00:36:21 et qui se sont retrouvés à se prendre des coups de matraque par des policiers.
00:36:23 Et c'est ça qui fait peur, en fait.
00:36:25 C'est pas les gens qui mettent feu à une ou deux poubelles dans la rue.
00:36:27 Ce qui fait peur, c'est les policiers qui nous nassent,
00:36:31 c'est les policiers qui nous mettent des lacrymos
00:36:34 sans qu'on comprenne pourquoi,
00:36:36 et qui réagissent avec une dureté, en fait.
00:36:41 Et moi, en tout cas dans mon entourage,
00:36:43 ce que je comprends, c'est que les gens ont peur d'aller en manifestation,
00:36:46 pas à cause des manifestants et des black blocs
00:36:48 ou des gens qui font preuve de violence.
00:36:50 Ils ont peur d'aller en manifestation
00:36:51 parce que c'est la répression policière qui leur fait peur.
00:36:55 Et pour finir, de répondre à votre question,
00:36:56 non, moi, jamais, je prendrai part à ces violences-là,
00:36:59 parce que c'est pas ma façon de fonctionner,
00:37:01 parce que c'est pas comme ça que j'ai envie de me faire entendre,
00:37:02 mais en même temps, je ne peux pas dire que je ne les comprends pas.
00:37:06 -Une autre question, dans le fond, qui pourrait satisfaire à ma curiosité,
00:37:10 c'est sur le mode d'emploi des manifestants.
00:37:12 Je veux dire, par là, comment arrivez-vous
00:37:14 à vous rassembler comme ça, d'une manière un peu spontanée ?
00:37:18 Est-ce que vous vous rassemblez sur des réseaux sociaux ?
00:37:20 Quels sont les sites ou quels sont les mots d'ordre que vous recevez ?
00:37:24 D'où viennent-ils ? Et des questions de ce genre-là.
00:37:26 -C'est un intérêt assez ventreux, qu'ils voudraient vous rejoindre.
00:37:28 -Voilà, si j'ai à vous rejoindre.
00:37:30 -C'est des appels qui passent, principalement, en tout cas moi,
00:37:35 de ce que j'ai vu sur les réseaux sociaux,
00:37:37 principalement sur Twitter.
00:37:38 C'est vrai que sur Twitter, c'est hyper facile de faire une recherche
00:37:40 avec "manifestation" en mot-clé et de mettre les trucs les plus récents
00:37:43 pour voir où est-ce qu'il y a des choses qui se passent.
00:37:46 Moi, je sais qu'aussi, avec des amis avec lesquels j'ai manifesté,
00:37:49 aujourd'hui, on en vient à se partager des informations.
00:37:52 Moi, je pense que oui, c'est principalement
00:37:53 les réseaux sociaux, aujourd'hui, qui nous permettent de nous rassembler
00:37:58 et qui permettent de choisir des lieux, des moments
00:38:02 et de faire passer le message.
00:38:03 -Ce sont des rassemblements décidés au dernier moment ?
00:38:07 -Ca dépend lesquels. Là, par exemple, ce soir,
00:38:09 il y a un rassemblement Place de la République.
00:38:11 Je sais que ça fait plusieurs jours déjà qu'il est annoncé,
00:38:13 mais par exemple, ce qui s'est passé jeudi
00:38:15 à la suite de l'annonce du 49.3, c'était quelque chose
00:38:17 de très spontané.
00:38:18 Les gens sont venus par pure colère,
00:38:20 et donc c'est quelque chose qui s'est fait en à peine quelques heures.
00:38:23 -Une dernière question peut-être très rapide sur le planning,
00:38:25 puisque demain, il y a l'interview du président de la République
00:38:28 à 13h.
00:38:30 Jeudi, une grande mobilisation nationale, cette fois,
00:38:32 qui est organisée. Et après, alors ?
00:38:35 Qu'est-ce qui va se passer ?
00:38:36 Qu'est-ce qu'on vous dit autour de vous ?
00:38:38 Jusqu'où continuer ?
00:38:41 -Pour l'instant, moi, j'ai l'impression que le mot d'ordre,
00:38:43 c'est de continuer jusqu'à ce que la réforme soit retirée.
00:38:47 Après, est-ce que c'est vraiment ce qui va avoir lieu ?
00:38:49 Moi, je l'espère, parce que j'aimerais qu'on réussisse
00:38:51 à se battre et j'aimerais qu'on réussisse à se faire entendre.
00:38:54 Mais malheureusement, l'histoire a montré que souvent,
00:38:57 quand les réformes étaient passées de force,
00:38:58 malgré l'opposition farouche des Français,
00:39:01 il y avait un épuisement.
00:39:02 Et en fait, aujourd'hui, c'est ça, c'est ce que je disais tout à l'heure.
00:39:04 Comme on a un gouvernement qui refuse de nous écouter,
00:39:07 il y a un épuisement et les gens n'en peuvent plus.
00:39:09 Et malheureusement, moi, ce qui me fait peur aujourd'hui,
00:39:11 c'est que ça continue, mais que finalement,
00:39:13 le débat soit enterré une fois de plus
00:39:15 et que les Français ne trouvent pas la force de se faire entendre
00:39:18 parce qu'ils n'en peuvent plus de tout simplement être ignorés.
00:39:22 -Merci beaucoup, Eglanty Larridon, d'avoir témoigné aujourd'hui
00:39:26 sur CNew. Soyez prudentes, quand même,
00:39:28 ce soir, dans la manifestation.
00:39:30 Comment est-ce que ces manifestations,
00:39:32 ces blocages sont vus depuis l'étranger ?
00:39:34 Nous allons en Suisse, à Genève, retrouver Philippe Rubot.
00:39:37 Bonjour, monsieur, merci d'être en direct avec nous.
00:39:39 Vous connaissez bien la France, vous êtes aussi un expert en tourisme,
00:39:42 vous êtes un ancien patron d'hôtel
00:39:44 et vous dirigez le Swiss Hospitality Global.
00:39:47 Vous travaillez beaucoup en lien, je le disais, avec la France,
00:39:49 avec des hôtels, avec des restaurants.
00:39:51 Vu de Genève, vu de Suisse,
00:39:53 comment déjà voyez-vous la situation en France ?
00:39:56 -La situation en France nous paraît bien évidemment
00:40:02 assez éloignée de notre culture spécifique,
00:40:05 qui est celle du dialogue,
00:40:08 de l'ouverture d'esprit, du respect.
00:40:12 Et donc, ce qui se passe en France,
00:40:15 tel que cela est rapporté sur les médias,
00:40:19 ne manque pas de nous inquiéter, de nous choquer.
00:40:21 Nous ne sommes pas les seuls,
00:40:23 que ce soit du point de vue de la Suisse, de l'Allemagne,
00:40:26 des États-Unis ou même des pays d'Asie,
00:40:29 qui sont tous des gros clients de la France.
00:40:32 Ce qui s'y passe actuellement choque et interpelle.
00:40:38 -A quel âge est-ce qu'on part à la retraite en Suisse ?
00:40:40 Comment ça se passe ?
00:40:41 -On part à la retraite en Suisse à 65 ans.
00:40:48 Et on a un système de retraite
00:40:51 qui s'appuie principalement sur la capitalisation.
00:40:55 Il y a une toute petite partie
00:40:57 qui est basée sur la répartition,
00:40:59 mais l'essentiel de la retraite
00:41:02 est construit sur la capitalisation.
00:41:05 -Une question d'Éric de Ritmaten, qui est en plateau avec moi.
00:41:07 -Je voulais savoir,
00:41:08 vous pensez que ça peut avoir un impact sur le tourisme ?
00:41:11 -C'est vrai, en partie, Suisse.
00:41:13 -Est-ce que ça peut avoir un impact sur le tourisme ?
00:41:16 Parce que quand vous voyez les images,
00:41:17 je sais que vous avez été patron d'hôtel,
00:41:19 vous venez souvent aussi à Paris,
00:41:21 ça a un impact.
00:41:22 Est-ce que les Suisses, les Allemands, les Belges,
00:41:26 se disent en ce moment "non, on ne vient plus en France" ?
00:41:29 -Vous savez, en fait, la France, c'est quoi,
00:41:33 du point de vue touristique ?
00:41:35 La France, c'est une promesse.
00:41:38 Et cette promesse que fait la France,
00:41:40 qui est déclinée partout et sous toutes ses formes,
00:41:45 c'est la promesse d'un art de vivre à la française.
00:41:48 Ça, c'est l'argument numéro un
00:41:50 de la promotion touristique française.
00:41:53 Et l'art de vivre à la française,
00:41:54 ce n'est pas uniquement des restaurants étoilés,
00:41:57 des galeries d'art et des boutiques de luxe
00:42:00 à l'avenue Montaigne.
00:42:02 L'art de vivre à la française,
00:42:04 c'est un ensemble de valeurs civilisationnelles
00:42:07 qui font que la France prétend être un pays civilisé,
00:42:11 dans lequel il y a un comportement,
00:42:15 un raffinement dans les rapports humains,
00:42:17 une façon de traiter l'autre,
00:42:20 une façon de recevoir des touristes ou des autres,
00:42:26 qui est supposé être le plus haut degré
00:42:29 du raffinement et de la politesse.
00:42:32 Alors, chaque fois que des images ou des événements
00:42:35 comme ceux qui se produisent actuellement en France ont lieu,
00:42:40 imaginez la France d'un paquebot.
00:42:42 Chaque fois que des événements comme ceux que vous montrez
00:42:44 actuellement ont lieu, c'est comme si on creusait
00:42:46 ou on perçait un trou dans la coque
00:42:49 en dessous de la ligue de flottaison.
00:42:50 Et à la fin, il y a péril en la demeure,
00:42:55 parce que d'un côté, une promesse,
00:42:57 et de l'autre, des images qui disent le contraire.
00:43:00 -Une question d'Yvan Rioufol pour vous.
00:43:02 -Courte réflexion et une question.
00:43:03 Il y a encore quelques semaines, ici même, je crois,
00:43:06 certains experts s'affolaient de la décision prise
00:43:09 par le président de la République d'organiser des Jeux olympiques
00:43:12 en Seine-Saint-Denis même, parce que la Seine-Saint-Denis
00:43:14 est quand même un terreau de violences urbaines.
00:43:16 Mais là, on se rend compte, dans le fond,
00:43:18 ce n'est pas tant aujourd'hui les banlieues qui sèment le désordre,
00:43:21 mais c'est bien la France urbaine.
00:43:23 Et donc, ma question était,
00:43:25 dans cette perspective des Jeux olympiques,
00:43:27 est-ce que vous croyez que la France va pouvoir tenir son pari
00:43:30 très général et en Seine-Saint-Denis
00:43:32 et dans le reste de la capitale,
00:43:34 de tenir ces Jeux olympiques d'été ?
00:43:36 -Alors, c'est une question qui, en toute humilité,
00:43:41 dépasse largement le domaine de mes compétences.
00:43:45 La question, c'est de savoir,
00:43:47 est-ce que la France va ou non se donner les moyens
00:43:50 de tenir sa promesse ?
00:43:53 Et j'en reviens à la promesse,
00:43:54 qui est celle de l'art de vivre à la française,
00:43:57 déclinée sous toutes ses formes.
00:43:59 Donc, cette promesse, elle l'oblige.
00:44:02 Cette promesse, elle implique de prendre des décisions
00:44:07 et de se montrer à la hauteur de l'enjeu.
00:44:10 Est-ce que la France sera à ce niveau-là ?
00:44:13 La réponse, elle est plutôt chez vous que chez nous.
00:44:16 -Je vais vous montrer des images en direct.
00:44:18 Il y a Ivry-sur-Seine, non loin de Paris,
00:44:20 une manifestation étudiante, justement,
00:44:23 contre la réforme des retraites
00:44:24 et les méthodes utilisées par le gouvernement.
00:44:27 Il y est écrit dès le 7 mars,
00:44:29 "étudiants et salariés en grève pour tout bloquer".
00:44:32 Voilà. Une manifestation, encore une fois,
00:44:35 ça a lieu en ce moment.
00:44:38 Comment est-ce que ces informations
00:44:40 et, encore une fois, les événements en France
00:44:42 sont-ils relayés par les journaux suisses ?
00:44:46 -Ils le sont.
00:44:47 Bien évidemment,
00:44:51 les Suisses s'intéressent beaucoup à la France
00:44:54 et vous le savez sans doute,
00:44:57 les Suisses, les touristes suisses
00:44:59 représentent une clientèle importante en France.
00:45:05 La Suisse est dans le top 10 des clientèles étrangères
00:45:07 qui visitent la France.
00:45:09 Pas mal de Suisses travaillent en France
00:45:12 et beaucoup de Français travaillent en Suisse.
00:45:14 Il y a une véritable proximité.
00:45:17 Je suis moi-même membre de la chambre de commerce
00:45:21 pour le commerce et l'industrie franco-suisse.
00:45:23 Il y a des relations qui sont très étroites.
00:45:25 Encore une fois, la culture de l'affrontement
00:45:28 n'est pas la nôtre
00:45:30 et nous pensons que le dialogue
00:45:34 est beaucoup plus productif que n'importe quel affrontement.
00:45:37 Mais ça, c'est notre histoire,
00:45:39 ça, c'est notre culture qui le veut.
00:45:41 Je pense pouvoir dire que, d'un point de vue général,
00:45:44 les rapports de force qui mènent à l'affrontement
00:45:47 ne sont pas porteurs de résultats durables.
00:45:51 -La France est connue pour ses grèves.
00:45:53 Une dernière question.
00:45:54 -Monsieur Le Gou, je reviens une seconde
00:45:57 sur la retraite par capitalisation
00:46:00 que vous pratiquez, semble-t-il, largement en Suisse.
00:46:03 En France, elle a très mauvaise réputation.
00:46:06 Vous pouvez nous dire en quatre phrases
00:46:09 avantages et inconvénients de ce système par capitalisation ?
00:46:13 -Dur, hein ? Vous avez 45 secondes, en plus.
00:46:15 -Bon, allez. Une minute, non ?
00:46:17 -On se pose pas tellement la question des avantages,
00:46:21 puisque ce système existe depuis longtemps.
00:46:23 Il y a une partie de la retraite
00:46:25 qui est ce qu'on appelle, nous, le premier pilier,
00:46:29 qui est un morceau de base par répartition,
00:46:34 mais qui représente la portion congrue.
00:46:37 Au-dessus de ça, il y a une retraite par capitalisation
00:46:40 qui résulte d'une cotisation
00:46:43 avec une part employée et une part employeur.
00:46:46 C'est ce qu'on appelle le deuxième pilier.
00:46:48 Le troisième pilier, c'est ce que vous pouvez décider
00:46:51 de vous constituer comme épargne supplémentaire
00:46:54 au cours de votre carrière.
00:46:56 Nous pensons que ce système est beaucoup plus solide
00:46:59 et beaucoup plus durable, et ça franchit, en fait,
00:47:02 des problèmes de démographie
00:47:04 et du nombre sans cesse plus réduit
00:47:09 d'actifs par rapport aux retraités.
00:47:13 -C'est notre cas aussi en France.
00:47:14 Mais le deuxième pilier, cet argent, cotisation,
00:47:17 plus cotisation des entreprises, va où, dans l'économie suisse ?
00:47:21 -Précisez votre question.
00:47:23 -Le deuxième pilier, vous dites, chacun verse la cotisation,
00:47:27 les retraités futurs et les entreprises.
00:47:30 Où va cet argent ? Il aide la Suisse à...
00:47:33 Les cotisations, ça produit une recette, quand même.
00:47:36 -Bien sûr, bien sûr.
00:47:38 -Ils sont principalement réinvestis dans l'économie nationale.
00:47:42 -Merci beaucoup, Philippe Roubaud.
00:47:44 Merci d'avoir témoigné depuis Genève.
00:47:46 Je rappelle que vous aussi, vous pouvez témoigner
00:47:49 si vous voulez nous écrire.
00:47:51 Merci, Jean-Claude, Yvan et Eric de Ruykmaaten.
00:47:54 On se retrouve à 15h pour "Le Grand Journal".
00:47:57 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
00:48:00 -Bonjour à tous.
00:48:01 C'est "Le Grand Journal" de l'après-midi à 15h
00:48:05 avec Miquel Dorian.
00:48:07 On commence avec les titres.
00:48:08 -Absolument. À la une de l'actualité,
00:48:11 Emmanuel Macron enchaîne les réunions.
00:48:13 Ce mardi, avance à prise de parole de demain
00:48:16 le président de la République, Elisabeth Borne,
00:48:18 et les chefs de parti doivent s'entretenir
00:48:21 avec les parlementaires.
00:48:23 -Vous découvrirez comment sont reçus les réquisitions
00:48:26 des personnels indispensables au fonctionnement
00:48:29 du dépôt pétrolier, notamment de fosse-sur-mer.
00:48:32 -Pendant ce temps, dans les bouches du Rhône,
00:48:35 pour faire le plein de carburant, 37 % des stations essence
00:48:38 sont à sec et 50 % manquent au moins d'un carburant.
00:48:41 -On parlera du nouveau capitaine de l'équipe de France de football,
00:48:45 Kylian Mbappé.
00:48:46 Musique de tension
00:48:48 ...
00:48:49 -Pour commencer, Emmanuel Macron ne va ni dissoudre,
00:48:53 ni remanier, ni convoquer de référendum.
00:48:56 -C'est ce qui est ressorti de la réunion de ce matin à l'Elysée,
00:49:00 où étaient présentes Emmanuel et Elisabeth Borne.
00:49:03 Les autres réunions ont lieu toute la journée.
00:49:05 Vous êtes devant le palais de l'Elysée.
00:49:07 On en sait plus sur ce qui s'est dit lors de ces entretiens ?
00:49:11 ...
00:49:13 -Vous l'entendiez, à l'instant, pas de grands bouleversements.
00:49:16 En revanche, le président de la République a demandé
00:49:19 15 jours, 3 semaines de réflexion au cadre de la majorité.
00:49:23 Réfléchir peut-être à une nouvelle méthode,
00:49:25 à un nouveau calendrier législatif,
00:49:27 réfléchir aussi au grand chantier, au futur grand chantier,
00:49:31 dans le but de trouver un cap.
00:49:33 D'ici 15 jours à 3 semaines,
00:49:34 il faudra remettre sa copie au président de la République.
00:49:38 Le président de la République pourrait de nouveau
00:49:40 prendre la parole, peut-être de manière plus solennelle.
00:49:43 Emmanuel Macron continue de consulter.
00:49:46 C'est un déjeuner avec Gérard Larcher et Yael Brone-Pivet.
00:49:49 Ce soir, vous le disiez, la réception des parlementaires.
00:49:52 Le but, surtout, va être de rassurer les parlementaires,
00:49:55 ceux qui voulaient aller au vote,
00:49:57 ceux qui sont confrontés au jugement des électeurs.
00:50:00 Ils attendent ce que va leur dire le président de la République.
00:50:03 -E. Macron va s'exprimer demain à 13h ?
00:50:06 Vous savez pourquoi il a choisi ce créneau horaire
00:50:08 en plein milieu de l'après-midi ?
00:50:10 -Plusieurs raisons à cela.
00:50:14 Tout d'abord, on nous explique que c'est pour éviter
00:50:17 une allocution trop solennelle, trop rigide.
00:50:20 C'est peut-être ce qu'il fera dans 3 semaines.
00:50:22 Ensuite, pour éviter le côté dramatisant du 20h,
00:50:25 et c'est l'idée de montrer un président de la République
00:50:29 qui s'installe dans le foyer des gens,
00:50:31 à l'heure du déjeuner,
00:50:32 d'un président qui est connecté davantage au territoire.
00:50:35 On pense qu'à 13h, les actifs ne sont pas devant la télé.
00:50:38 L'Elysée n'est pas un cas.
00:50:40 On va parler de ça toute la journée.
00:50:42 Les gens sauront ce qu'a dit E. Macron.
00:50:44 -Merci beaucoup, Elodie Huchard, en direct de l'Assemblée.
00:50:48 Le Conseil constitutionnel,
00:50:49 saisi par le Rassemblement national,
00:50:51 les députés RN ont déposé ce matin un recours
00:50:54 contre la réforme des retraites adoptée hier par le Parlement
00:50:58 qui tombe dans les oubliettes de l'histoire
00:51:00 et soit mis à la poubelle, ont précisé les porte-parole du parti
00:51:03 qui dénoncent une réforme injuste, brutale,
00:51:06 qui va pénaliser les retraités français.
00:51:08 -La tension monte
00:51:09 au dépôt pétrolier de Foss-sur-Mer,
00:51:12 où plusieurs centaines de syndicalistes sont rassemblés.
00:51:15 3 policiers ont été blessés lors d'affrontements.
00:51:18 Les manifestants s'opposent aux réquisitions du Persolène
00:51:21 annoncées par le gouvernement.
00:51:23 On vous en dit plus avec Corentin Brio.
00:51:25 -Cette réforme, personne n'en veut.
00:51:27 Après la réforme,
00:51:28 maintenant, ce sont les réquisitions
00:51:30 qui font monter d'un cran la colère.
00:51:32 Les premières ont eu lieu ce matin.
00:51:34 Les salariés et syndicats se sont déplacés
00:51:37 pour soutenir le personnel réquisitionné
00:51:39 et montrer leur mécontentement face aux décisions du gouvernement.
00:51:43 -A chaque fois qu'ils ont réquisitionné, c'est illégal.
00:51:46 C'est une façon de s'en prendre au droit de grève.
00:51:49 Le gouvernement, avec les conneries qu'il fait
00:51:51 depuis des semaines, il rajoute par-dessus
00:51:54 la casse du droit de grève dans le pays.
00:51:56 -Ca va se passer, ça ne se laissera jamais faire.
00:51:59 Il va nous rester quoi ? On va devoir travailler
00:52:01 des années de plus pour continuer à les gaver.
00:52:04 On devrait accepter ça, et en plus, à coup de tricot.
00:52:07 Mais jamais, ils rêvent.
00:52:08 -Si le site n'est ni bloqué ni occupé,
00:52:10 les salariés sont toujours déterminés.
00:52:13 Une colère qui a entraîné des incidents
00:52:15 et un face-à-face tendu entre les CRS et les manifestants.
00:52:18 -Ils sont minoritaires dans ce pays,
00:52:20 donc ils sont obligés de faire des coups d'éclat,
00:52:23 de passer par la force,
00:52:25 de passer par la répression policière,
00:52:27 alors qu'eux-mêmes avaient dit, il y a quelques temps,
00:52:30 pas si longtemps, 2-3 jours, il n'y aura pas de pénuries,
00:52:33 pas de réquisitions, la grève ne se voit pas.
00:52:36 -Alors qu'hier, le syndicat professionnel
00:52:38 des entreprises pétrolières évoquait 5-8 dépôts
00:52:40 de carburant bloqués, 45 sénateurs ont demandé ce matin
00:52:43 la limitation du droit de grève dans les raffineries
00:52:46 et dépôts de carburant.
00:52:47 -Des réquisitions qui interviennent
00:52:49 alors que dans les bouches du Rhône,
00:52:51 37 % des stations-services sont à sec
00:52:54 et 50 % manquent au moins d'un carburant.
00:52:57 Dans le département, il faut s'armer de patience
00:52:59 pour faire le plein.
00:53:01 C'est ce qu'a pu constater Sarah Fenzari.
00:53:03 -Dans les bouches du Rhône,
00:53:05 les réservoirs des automobilistes sont à sec.
00:53:08 -J'ai un petit peu moins que la moitié.
00:53:11 C'est très compliqué.
00:53:14 -La galère.
00:53:15 -Vous en est-ce en ?
00:53:17 -A la limite.
00:53:18 -Je suis sur la réserve.
00:53:20 -Une situation qui se complique,
00:53:22 une station-service sur deux est touchée par la pénurie de carburant.
00:53:26 La préfecture de police du 13 a notamment pris
00:53:29 des dispositions drastiques, dont l'interdiction
00:53:31 de la vente d'essence au détail sur l'ensemble du département.
00:53:35 Mais encore faut-il qu'il y ait du carburant.
00:53:39 Dans cette station-essence de Bouc-Belaire,
00:53:41 une file d'attente de plusieurs dizaines de mètres,
00:53:44 pourtant, elle est bel et bien fermée.
00:53:46 -C'est à sec, là, aussi ?
00:53:48 -Oui.
00:53:49 -Pas d'essence à la pompe.
00:53:52 -Il n'y a rien. On va attendre un peu.
00:53:54 Sinon, il va falloir aller au travail et on repassera dans la journée.
00:53:58 -Malgré la galère, une grande majorité des automobilistes
00:54:01 se sont montrés compréhensifs avec le mouvement syndical
00:54:04 qui bloque les raffineries.
00:54:06 -Le mouvement de grève, oui.
00:54:08 Le fait de ne pas anticiper que les choses vont mal
00:54:11 et qu'on prend des décisions unilatérales,
00:54:13 je ne comprends pas.
00:54:15 -En complément, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône
00:54:18 travaille sur la mise en oeuvre de réquisitions
00:54:21 des services et professions prioritaires.
00:54:24 -D'autres mouvements de protestation
00:54:26 contre la réforme des retraites, toujours dans l'énergie.
00:54:29 -En Gironde, un blocage filtrant a été mis en place
00:54:32 aux abords de la centrale nucléaire du Blayé.
00:54:34 Les précisions sur place avec Antoine Estève.
00:54:37 -Les syndicats nous avaient déjà prévenus la semaine dernière.
00:54:40 Ils veulent une mobilisation importante chaque jour.
00:54:43 Ils sont ici, devant la centrale nucléaire,
00:54:46 depuis une semaine.
00:54:47 Ils veulent montrer un nouveau piqué de grève important
00:54:50 avec l'intersyndical.
00:54:52 Tous les syndicats sont réunis.
00:54:53 Il y a la CGT, Force ouvrière, la CFECGC,
00:54:56 qui viennent en nombre,
00:54:57 plusieurs centaines de personnes dans un roulement
00:55:00 toute la journée à l'entrée de la centrale.
00:55:02 Il faut dire que la sécurité des installations nucléaires
00:55:06 ne sont pas affectées par ce piqué de grève.
00:55:08 Il y a seulement un filtrage,
00:55:10 il y a sûrement des actions de grève
00:55:12 à l'intérieur des centrales,
00:55:14 qui fait qu'il y a une baisse de production d'électricité.
00:55:17 On calcule cette baisse de production
00:55:19 d'environ 9 à 10 réacteurs au total.
00:55:22 Entre 10 et 15 mégawatts ne sont pas produits en France
00:55:25 à cause de cette grève.
00:55:27 À l'heure actuelle, l'Etat français, EDF,
00:55:29 est obligé d'acheter de l'électricité à l'étranger.
00:55:33 C'est ça, l'impact de cette grève dans l'énergie en France.
00:55:36 Cette grève est reconductible
00:55:38 et pourrait durer au moins jusqu'à jeudi.
00:55:41 -Les poubelles continuent de s'entasser
00:55:43 dans les rues de Paris.
00:55:44 Sur ces images, les réquisitions ne semblent pas efficaces.
00:55:48 Pour le moment, et pourtant, selon la préfecture,
00:55:51 674 agents ont été réquisitionnés depuis jeudi dernier.
00:55:55 206 camions ont été mis en service
00:55:57 et 4 centres de tri ont été débloqués.
00:56:00 -Concernant la grève des éboueurs,
00:56:02 dans ce secteur, l'âge légal de départ à la retraite
00:56:05 doit passer avec la nouvelle réforme,
00:56:07 de 57 à 59 ans.
00:56:09 Ce que contestent actuellement les grévistes,
00:56:11 leurs revendications sont-elles justifiées ?
00:56:14 Selon l'OMIC, notre spécialiste éco à CNews,
00:56:17 on n'a pas totalement écouté son argumentation.
00:56:20 -On entend beaucoup dire
00:56:21 que le relèvement de 2 ans de l'âge de départ à la retraite
00:56:25 pour les éboueurs de 57 à 59 ans serait intenable
00:56:27 pour beaucoup d'entre eux.
00:56:29 Dans la réalité, la grande majorité des agents de la propreté de Paris,
00:56:33 dont les "reapers", les employés à l'arrière des camions,
00:56:36 et qui ont le métier le plus pénible,
00:56:38 partent déjà largement après le nouvel âge légal,
00:56:41 à plus de 61 ans.
00:56:42 Le quotidien, l'opinion, c'est procurer les chiffres
00:56:46 des agents des collectivités locales.
00:56:48 Ces chiffres montrent que pour les agents partis à la retraite,
00:56:51 hors invalidité, l'âge moyen de départ était de 61,6 ans.
00:56:54 Le quotidien explique par ailleurs
00:56:56 que cette moyenne n'est pas tirée vers le haut,
00:56:59 on pourrait le penser par des agents qui restent plus longtemps,
00:57:03 car ils ne peuvent pas partir après 62 ans.
00:57:05 En réalité, nombreux éboueurs ont des carrières hachées.
00:57:08 C'est ce qui explique cet âge de départ déjà élevé,
00:57:11 déjà au-dessus des 59 ans.
00:57:13 Cette revendication actuelle ne semble pas vraiment justifiée,
00:57:16 car la situation des éboueurs ne changera pas avec la réforme,
00:57:20 leur âge de départ étant supérieur à la future limite.
00:57:23 D'ailleurs, bon nombre d'agents semblent avoir compris cela
00:57:26 et en avoir conscience,
00:57:27 puisque selon Le Parisien, cette fois-ci,
00:57:30 il n'y aurait en réalité que 6,2 % de grévistes dans leur rang,
00:57:34 6,2 % qui bloquent tout.
00:57:36 C'est une minorité, mais qui reçoit aussi l'aide d'étudiants
00:57:40 et de militants de la gauche radicalisée,
00:57:42 qui empêche, nous dit Le Parisien,
00:57:44 la sortie des engins depuis les garages en les bloquant.
00:57:47 287 personnes interpellées hier,
00:57:50 dont 234 à Paris après l'adoption de la réforme des retraites.
00:57:53 Plusieurs manifestations ont eu lieu dans tout le pays,
00:57:56 entraînant de nouveaux débordements et affrontements
00:57:59 dans les rues, des poubelles et du mobilier urbain.
00:58:02 Des interpellations qui, pour Clémentine Autain,
00:58:05 font partie d'une stratégie d'intimidation du gouvernement.
00:58:08 La députée est la fille de Seine-Saint-Denis.
00:58:11 -C'est une méthode qui est une violence d'Etat.
00:58:14 Ca s'appelle une violence d'Etat,
00:58:16 pour intimider et faire en sorte que tout le monde rentre chez soi
00:58:19 et qu'on supporte la politique injuste, la politique brutale,
00:58:23 la politique antidémocratique du gouvernement.
00:58:26 -Aux Etats-Unis, Donald Trump sera bientôt mis en examen.
00:58:29 -Il pourrait bien être inculpé pour avoir acheté le silence
00:58:32 d'une ancienne actrice pornographique
00:58:34 avec qui il aurait eu une liaison.
00:58:36 L'ancien président américain dénonce une chasse aux sorcières
00:58:40 pour se manifester.
00:58:41 Bonjour, Elisabeth Guedel.
00:58:43 Vous êtes notre correspondante à New York.
00:58:45 Donald Trump risque-t-il d'être poursuivi dans cette affaire ?
00:58:49 -C'est vrai que l'ancien président américain
00:58:52 fait l'objet de plusieurs enquêtes, mais une sérieuse.
00:58:55 Effectivement, on parle d'inculpation,
00:58:57 une affaire qui remonte à 2016,
00:58:59 juste avant le scrutin présidentiel.
00:59:02 Donald Trump aurait demandé à son avocat d'acheter le silence
00:59:05 d'une ancienne actrice de film pornographique
00:59:08 qui assure avoir une relation sexuelle
00:59:10 avec le milliardaire.
00:59:12 Donald Trump aurait cherché à camoufler
00:59:14 ce versement de 130 000 dollars, et c'est ça qu'il lui a reproché,
00:59:18 c'est ça qu'il risque de lui apporter, l'inculpation.
00:59:22 Lui, il nie tout en bloc,
00:59:24 il parle effectivement de cabal politique.
00:59:27 Lui, qui est candidat à la présidentielle de 2024,
00:59:30 en tout cas, il a appelé,
00:59:31 et c'est ce qui fait la situation exceptionnelle,
00:59:34 il a appelé ses supporters, ses partisans,
00:59:37 à manifester, à le défendre.
00:59:39 Jamais un ancien président américain n'a été inculpé,
00:59:42 donc ça serait évidemment une première.
00:59:45 Un appel qui est pris très au sérieux
00:59:47 par les autorités new-yorkaises,
00:59:49 mais également par le FBI, par le Secret Service,
00:59:52 le service de protection dont bénéficient
00:59:54 tous les présidents et anciens présidents,
00:59:57 ce qui fait que là, autour du tribunal,
00:59:59 au sud de Manhattan, tout est prêt en cas de manifestation
01:00:03 violente, barricades, caméras de surveillance,
01:00:06 parce qu'il y a un antécédent.
01:00:07 Tout le monde a en tête l'attaque très violente
01:00:10 du Capitol de Washington, il y a un peu plus de deux ans,
01:00:13 et Donald Trump avait déjà appelé ses partisans
01:00:16 à manifester, à le défendre.
01:00:18 On ne sait toujours pas quand ou si il y aura cette inculpation,
01:00:22 mais Donald Trump a réussi à mettre tout New York en ébulation
01:00:25 en annonçant son arrestation pour aujourd'hui.
01:00:28 -E. Gadel, on va suivre cette actualité américaine,
01:00:31 mais on revient à l'actualité française
01:00:33 avec ce vivé change à l'Assemblée nationale
01:00:36 de la République.
01:00:37 La première ministre, Elisabeth Borne,
01:00:39 et Mathilde Panot, de la France insoumise.
01:00:42 -Vous cèderez car vous ne tenez qu'à 9 voix.
01:00:44 Vous cèderez car 2 Français sur 3 souhaitent votre départ.
01:00:48 Vous cèderez car passer en force contre le peuple,
01:00:51 les syndicats, le Parlement, relève d'une folie.
01:00:54 Vous cèderez car le risque d'un débordement de colère
01:00:58 est déjà trop grand.
01:00:59 Vous cèderez car la police seule ne parviendra pas
01:01:02 à faire régner l'ordre.
01:01:04 -Mme la présidente Panot,
01:01:06 hier soir, votre violence verbale a débordé dans la rue.
01:01:10 Mais alors là, sans surprise,
01:01:13 sans surprise,
01:01:15 vous n'avez plus de mots pour condamner les violences.
01:01:19 Au contraire, vous continuez sans relâche
01:01:22 votre attaque systématique des institutions républicaines.
01:01:26 Vous vous en prenez aux policiers et aux gendarmes.
01:01:30 Vous remettez en cause leur travail.
01:01:32 -Pour ce vive échange dans le chaudron de l'Assemblée nationale,
01:01:36 on termine notre grand journal de l'après-midi
01:01:39 avec la chronique sport de Xavier Delagosi
01:01:41 consacrée au nouveau capitaine des Bleus, Kylian Mbappé.
01:01:45 -Votre programme en équipe avec les pros de maxouti.com.
01:01:50 Maisons, bricolage, équipement jardinage.
01:01:53 -Maxouti.com !
01:01:55 -Le patron des Bleus, c'est bien lui.
01:01:58 Le brassard de capitaine de l'équipe de France
01:02:01 a fini par compléter la tenue soignée de Kylian Mbappé.
01:02:04 -Je ne te reconnaissais pas.
01:02:06 -Un temps dans la balance avec Antoine Griezmann,
01:02:08 Mbappé répond parfaitement à la seule condition
01:02:11 évoquée par Didier Deschamps.
01:02:13 -Le plus important, c'est la légitimité.
01:02:16 -Après un mondial étincelant,
01:02:18 la star des Bleus succède donc à Hugo Loris.
01:02:21 C'est maintenant à capitaine Mbappé
01:02:23 d'entraîner les Bleus dans son sillage.
01:02:26 -C'était votre programme en équipe avec les pros de maxouti.com.
01:02:30 Maisons, bricolage, équipement jardinage.
01:02:32 -Maxouti.com !
01:02:33 -C'est la fin de ce Grand Journal de l'après-midi.
01:02:36 Merci, Michael. Dans un instant,
01:02:38 vous retrouverez Nelly Denac et ses invités.
01:02:41 90 minutes info qui reviendront sur les différents rassemblements,
01:02:45 manifestations et autres blocages au sujet de la réforme des retraites.
01:02:49 N'oubliez pas, demain, à suivre en direct sur CNews à 13h,
01:02:52 l'interview du président de la République.
01:02:55 Bon après-midi.
01:02:56 ♪ ♪ ♪

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