Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous. Merci d'être avec nous pour le Meilleur de l'Info,
00:03 pour revoir quelques-unes des meilleures séquences de la journée sur CNews
00:07 et beaucoup de directs ce soir.
00:09 Dans un instant précisément, on se rend direct depuis la nouvelle manifestation parisienne,
00:13 manifestation au Flambeau, une nouvelle réponse au passage en force du texte sur les retraites.
00:17 Emmanuel Macron, on va dépasser ta loi ! Emmanuel Macron, président Emmanuel Macron, on va dépasser ton droit !
00:31 Emmanuel Macron qui s'est adressé aux Français à 13h35 d'un discours
00:36 où il affirme que cette réforme était ce qu'il fallait faire.
00:39 Le président en a profité pour envoyer un uppercut au visage des syndicats.
00:43 Je regrette qu'aucune force syndicale n'ait proposé un compromis. Et c'est ça aussi, il faut voir depuis le début.
00:50 Je vais dire trivialement, cette interview c'est du foutage de gueule et c'est du mépris.
00:55 La réponse des syndicats, elle se fera demain dans la rue.
00:59 600 000 personnes au moins, au minimum, sont attendues et en fin de cortège,
01:02 sont en crainte d'énormes débordements et ça marche pour demain, ça marche aussi pour les jours qui suivent.
01:08 Ajoutez à cela la venue du roi Charles III d'Angleterre,
01:12 interdiction pour les forces de l'ordre de prendre des congés.
01:16 100% des effectifs de dimanche à mercredi devront être présents cette visite.
01:21 Donc il va découvrir Paris, ses policiers et ses poubelles.
01:24 Voilà pour le programme. Le meilleur de l'info ce soir avec Gauthier Lebret.
01:27 Bonsoir Gauthier. Bonsoir Olivier.
01:29 Hubert Coudurier, acteur de l'information du Télégramme.
01:33 Et puis dans un instant, on sera en ligne avec Reda Bellage, porte-parole unité SGP Police, île de France.
01:38 A tout de suite pour l'heure et puisqu'il est 21h, le rappel des titres.
01:44 Emmanuel Macron, pointe du doigt, les débordements sur le territoire.
01:50 On ne peut accepter ni les factions dans la République.
01:54 Le président s'est exprimé lors d'un entretien d'une trentaine de minutes cet après-midi,
01:59 après deux mois de manifestation de main de nous.
02:04 Les syndicats ont vivement réagi à cette prise de parole.
02:09 Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dénonce le mépris du président.
02:14 Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, parle de mensonges.
02:18 Emmanuel Macron assure en effet que le syndicat s'était initialement prononcé pour faire travailler davantage.
02:25 Et justement, cette colère sociale perturbera-t-elle la visite de Charles III ?
02:29 Elle est prévue la semaine prochaine.
02:31 Cette dernière est dans le viseur des syndicats.
02:34 Des élus à de l'opposition réclament l'annulation.
02:37 Il s'agira pour Charles III de sa première visite d'État à l'étranger comme souverain.
02:43 C2M.
02:45 Vous savez ce que c'est C2M ?
02:47 Colère, mépris, mensonges.
02:48 C'est les mots qu'on a le plus utilisé, je pense, aujourd'hui.
02:51 Colère, mépris, mensonges.
02:52 J'en ai entendu ça toute la journée.
02:55 D'abord la colère des syndicats, on va y revenir dans un instant.
02:59 Mais la colère de ceux qui sont peut-être ce soir encore dans la rue.
03:02 Ça se passe à Paris.
03:04 Régine Delfour est avec nous en direct.
03:08 Bonsoir Régine.
03:10 Vous vous situez où précisément et que se passe-t-il ?
03:13 On a aperçu des CRS qui étaient équipées de leurs boucliers.
03:18 Mais sur ces images, là, pour l'instant, on voit deux jeunes gens chanter.
03:22 Ça a l'air bon enfant.
03:23 Oui, bonsoir Olivier.
03:27 Oui, c'est plutôt bon enfant.
03:28 Ils se sont mis à danser.
03:30 Alors on est rue Rossigny, entre l'angle de la rue Chauchat et de la rue Pelletier,
03:37 vers Richelieu-Drauaux en fait.
03:40 Et ce qui s'est passé, c'est qu'il y avait une marche au flambeau
03:44 vers 18h, 18h30 à Stalingrad, qui devait rejoindre la place du Château-Rouge.
03:50 Et puis vers 19h30, la plupart des manifestants sont partis en comtège sauvage,
03:55 comme c'est le cas depuis un moment.
03:57 Ils ont pu d'ailleurs arpenter énormément de rues,
04:00 puisqu'on est passé devant le Sacré-Cœur, on a descendu la rue des Martyrs.
04:03 Ils arrivaient donc vers la rue Pelletier et prenaient cette rue Rossigny,
04:07 certainement pour se diriger vers les Grands Boulevards ou vers les Halles,
04:10 puisque Châtelet est quand même aussi un des points de prédilection de ces manifestants.
04:16 Et ils ont été bloqués par des forces de l'ordre.
04:19 Actuellement, ce sont plutôt les gendarmes qui bloquent cette rue des deux côtés.
04:23 Il n'y a même pas une centaine de personnes, Olivier, mais ils restent là.
04:28 Ils ont eu... Les forces de l'ordre l'ont demandé de sortir,
04:32 de dire qu'il n'y avait plus d'appel à manifester.
04:35 Donc maintenant, il fallait partir.
04:37 Certains sont partis en petits groupes,
04:40 mais d'autres ont dit qu'ils allaient rester toute la soirée ici.
04:43 Alors, il y a des voisins au-dessus qui l'ont même donné à manger.
04:46 On a vu des paquets de chips tomber des fenêtres, Olivier.
04:50 Pour l'instant, c'est calme, mais évidemment,
04:53 la situation ne va pas pouvoir rester comme ça indéfiniment.
04:56 – On restera sur vos images, évidemment, Régine, en direct et tout au long de la soirée.
05:01 Tant que c'est Bon enfant, ça va.
05:03 Mais Gautier Lebret, si évidemment, on a connu des soirées où c'était comme ça.
05:07 Ça commençait par une manifestation, qui était officielle,
05:10 et puis qui se terminait par ou qui se terminait avec des feux de poubelle
05:14 et des affrontements avec...
05:16 – Et Emmanuel Macron a eu un mot pour eux lors de son interview ce midi.
05:20 Il a parlé de factieux, ni factieux, ni factions.
05:23 Alors les factieux, quand on demande à l'Élysée de faire l'explication en texte
05:27 de ce qu'a voulu dire le président de la République,
05:29 les factieux, ce sont pour l'Élysée, les militants d'extrême gauche
05:32 agités par la France insoumise.
05:34 Et les factions, c'est Marine Le Pen.
05:37 Et selon l'Élysée, Jean-Luc Mélenchon cherche, en attisant les colères,
05:42 à imposer un duel avec Marine Le Pen pour la future élection présidentielle.
05:47 – Moi ce soir, je vois ni factieux, ni factions,
05:49 je vois une veillée d'armes en quelque sorte, tu dirais,
05:51 parce que la manifestation qui sera importante, qui sera très attendue,
05:57 qui sera très regardée, c'est celle de demain.
05:59 On parle de combien ? 600 000 à 1 million de personnes dans la rue, attendues demain.
06:04 – Oui, enfin, il y a eu d'autres débordements à Paris, en province, chez moi, à Brest,
06:10 là les dockers bloquent le port, à Rennes, affrontement très violent.
06:14 Donc on peut se demander effectivement si ça ne va pas continuer
06:17 pendant plusieurs semaines.
06:18 Il y a un problème d'ordre public, et le gouvernement a clairement ciblé
06:22 effectivement la France insoumise à travers Elisabeth Borne, à l'Assemblée hier,
06:26 et aujourd'hui le chef de l'État, il a quand même comparé ça
06:30 à la prise du capital, il faut le faire.
06:33 – On reviendra tout à l'heure sur cette comparaison,
06:36 avec à la fois la prise du capital, puis également ce qui s'est passé
06:39 au Brésil, mais je voulais qu'on commence par parler, finalement, de toute façon,
06:46 dans l'ordre, en quelque sorte, l'intervention d'Emmanuel Macron
06:49 et d'abord l'utilisation du 49.3, parce que la question qui lui a été posée
06:53 tout à l'heure, à 13h, l'une des premières, ça a été "pourquoi le 49.3 ?
06:56 Est-ce qu'il y avait une obligation de passer par ce que Emmanuel Macron
07:01 a appelé un geste solennel ? ", il a dit "oui", il s'en est expliqué,
07:04 et puis l'autre question c'est "est-ce qu'Elisabeth Borne
07:06 va rester en place ? ", la réponse du chef de l'État.
07:10 – Est-ce qu'Elisabeth Borne a toujours votre confiance ?
07:13 – Oui, j'ai nommé Elisabeth Borne, elle doit ensuite avoir la confiance
07:16 du Parlement, là aussi nos institutions, elle a décidé, après avoir examiné
07:22 avec l'ensemble des forces politiques de la majorité et ses ministres
07:26 pour cette réforme, le fait que pour qu'elle passe,
07:28 elle ne laissait aucune incertitude, elle a souhaité engager
07:31 la responsabilité de son gouvernement, c'est ça ce qu'on appelle le 49.3,
07:34 le fameux article, c'est la centième fois qu'on le fait dans notre République,
07:38 c'est un geste très solennel, elle a pris ses responsabilités
07:42 avec son gouvernement, et elle a dit au Parlement
07:45 "si vous avez une majorité alternative, qu'elle s'exprime".
07:48 Lundi, il a été montré qu'il n'y avait pas de majorité alternative.
07:51 Nous devons avancer, parce que c'est l'intérêt supérieur de la nation,
07:55 et je vous le dis en responsabilité, moi je ne cherche pas à être réélu,
08:01 je ne peux pas constitutionnellement, mais entre les sondages et le court terme
08:06 et l'intérêt général du pays, je choisis l'intérêt général du pays.
08:09 Et s'il faut derrière endosser l'impopularité aujourd'hui, je l'endosserai.
08:13 Elisabeth Borne a décidé, elle a décidé, elle a pris la décision, elle a engagé.
08:18 Il en fait un fusible, c'est une classique sous la Ve République,
08:22 quand ça va mal, on fait sauter le fusible, à savoir le ou la Première Ministre.
08:26 Alors elle ne sautera pas tout de suite, effectivement, Elisabeth Borne,
08:29 parce qu'il lui a renouvelé sa confiance, mais une confiance du bout des lèvres.
08:32 Ensuite, il lui a donné une mission impossible quasiment à conclure,
08:36 c'est élargir la majorité, élargir la majorité, au moment où justement,
08:41 elle se rétrécit de plus en plus.
08:43 Je vous rappelle qu'on a utilisé un 49-3, le gouvernement a utilisé un 49-3,
08:47 puisque vous avez un tiers du groupe LR qui refusait de voter cette réforme des retraites,
08:52 d'ailleurs plus d'un tiers, un tiers a voté la motion de censure,
08:54 mais plus d'un tiers refusait de voter cette réforme des retraites.
08:57 Donc c'est quasiment impossible d'élargir cette majorité pour Elisabeth Borne.
09:01 On se souvient que quand elle avait pour mission, il y a dix mois, de former un gouvernement,
09:05 Emmanuel Macron avait même parlé de possibles communistes qui pourraient entrer au gouvernement.
09:09 Bon, les Républicains lui ont dit non, et toute la gauche lui a dit non.
09:12 – C'est bien.
09:13 – Bon, c'est pas nouveau dans l'histoire de la République,
09:17 vous vous rappelez Mitterrand reculant sur l'école libre,
09:20 vous vous rappelez Chirac en 1995 avec Juppé droit dans ses bottes sur les régimes spéciaux,
09:25 reculant dix ans après avec Dominique Juppin sur le CPE.
09:29 Bon, là il y a un délai quand même qui est le délai du Conseil constitutionnel,
09:33 sans doute pendant un mois le Conseil va examiner la loi,
09:37 mais il y a quand même cette idée, même s'il l'a dit de façon moins explicite
09:41 sur le risque de crise financière, c'est, vous savez le syndrome Taina,
09:46 "there is no alternative", c'est-à-dire, c'est ce qu'on disait sous Thatcher,
09:51 il n'y a pas d'alternative économique, les marchés financiers ont les yeux braqués sur la France,
09:56 la France est très endettée, le commerce extérieur est en chute libre, il faut avancer,
10:01 en gros, alors il a dit cette phrase formidable, il a dit,
10:03 "je n'ai pas beaucoup de concurrents en termes de gens responsables",
10:08 donc voilà, il se pose comme moi ou le chaos,
10:12 et ça c'est une démarche qu'il a depuis le début.
10:14 – C'est moi et le chaos pour l'instant.
10:16 – Exactement, à chaque fois la stratégie d'Emmanuel Macron c'est de dire,
10:20 "c'est moi qui incarne l'ordre", et le pari cynique du gouvernement
10:24 depuis le début des mobilisations c'est de faire le pari du pourrissement,
10:27 et qu'au bout d'un moment les Français en auront marre du pourrissement
10:30 et se tourneront vers le chef de l'État, mais évidemment ses opposants lui répondent
10:33 que depuis qu'il est président de la République, c'est plutôt le désordre que l'ordre,
10:36 avec l'épisode des gilets jaunes.
10:38 – Mais pour l'instant Elisabeth Borne reste en place,
10:40 vous dites "elle ne pourra pas rester éternellement, le fusible devra sauter",
10:43 on va écouter la réaction de Marine Le Pen, c'était aujourd'hui sur l'antenne de CNews.
10:48 – Le gouvernement a gagné, pardon, n'a pas perdu de 9 voix,
10:54 mais madame Borne sort pulvérisée de cette séquence.
10:59 Le vote de confiance ne peut s'interpréter que comme une manifestation de défiance,
11:04 bien sûr, du gouvernement mais disons-le aussi du président,
11:08 qui dans les coulisses éliséennes tirait les ficelles,
11:11 les grosses ficelles de ce tour de magie raté.
11:14 – On va écouter d'autres réactions politiques, peut-être Jean-Luc Mélenchon
11:20 qui a parlé lui aussi de mépris et de mensonges,
11:23 alors que vous voyez toujours les images de cette manifestation,
11:29 pour l'instant je dis manifestation, parce que ce sont des manifestants,
11:33 tant qu'il n'y a pas de violence, tant qu'il n'y a pas d'ultra-arabisme…
11:36 – Des manifestations sauvages non déclarées, comme le disent nos reporteurs sur place.
11:39 – Voilà, Jean-Luc Mélenchon.
11:42 – Le président de la République, il y a une fois de plus de parler pour ne rien dire,
11:51 et de ce qu'on en a compris, on n'y retrouve que les marques traditionnelles
11:58 du mépris dont il nous a accablés jusque-là.
12:01 En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'il aura mis son imagination en grève,
12:06 c'est une contribution qui est appréciée.
12:09 Comment peut-on, alors que le pays s'enfonce dans une impasse,
12:16 comment peut-on n'avoir pour toute réponse que de fumeux et habituels projets pour après-demain,
12:24 comment peut-on mentir avec autant d'arrogance,
12:30 que comme à ces moments où il nous dit par exemple
12:34 qu'il faut tenir compte de la pénibilité de l'usure du corps au travail,
12:39 alors même qu'il vient de retirer des critères de pénibilité l'exposition aux matières chimiques,
12:47 dans ce qui vient d'être passé en force par le 49-3 ?
12:51 – Peut-être un décryptage sur comment vont se positionner Émar Nopéno aujourd'hui et Jean-Luc Mélenchon.
12:59 – C'est très intéressant, Jean-Luc Mélenchon a été le premier à dégainer,
13:01 tout de suite après la prise de parole d'Emmanuel Macron.
13:04 Il réagit depuis un café, alors que Marine Le Pen a réagi depuis l'Assemblée nationale.
13:08 On sent bien que Jean-Luc Mélenchon doit regretter de ne pas s'être représenté
13:13 au moment où Élisabeth Borne dégaine le 49-3, il est à l'Assemblée, il est dans les tribunes.
13:19 Et j'ai appris par un député LR qui m'expliquait que l'endroit où se trouvait Jean-Luc Mélenchon,
13:24 c'est-à-dire en surplomb de ses députés, ça s'appelait le cimetière.
13:28 – Le cimetière.
13:29 – Et ça veut dire beaucoup de choses, je pense.
13:30 – J'ai entendu ça ce matin, le cimetière.
13:32 – On paye un peu quand même l'effondrement des partis traditionnels de gouvernement,
13:36 que ce soit les socialistes ou les républicains.
13:38 – Mais qui a permis cet effondrement ?
13:41 – On ne va pas accabler Macron de tous les faux de la terre.
13:45 – Non, non, c'est une stratégie politique.
13:47 – Mais en tout cas il en a joué, et aujourd'hui on voit dans les discours
13:50 à quel point les critiques sont fortes, c'est radical, il n'y a aucune place pour le compromis,
13:56 on est vraiment camp contre camp, classe contre classe,
14:00 et c'est ce qui fait craindre quand même des affrontements,
14:04 je ne sais pas si le gouvernement joue le pourrissement,
14:06 mais une radicalisation du pays dans les prochaines semaines.
14:09 – En tout cas Emmanuel Macron a parlé, s'est exprimé,
14:12 les manifestations se poursuivent ce soir,
14:15 alors encore une fois, les images que vous voyez montrent des manifestations
14:19 qui sont encadrées, qui pour le moment n'ont pas débordé, et tant mieux,
14:25 mais elles se poursuivent, à aucun moment semble-t-il,
14:29 Emmanuel Macron n'a dit les mots pour calmer les esprits.
14:33 – Absolument, sa prise de parole n'a pas du tout réussi à apaiser,
14:36 au contraire même, et il s'est fendu d'un tweet il y a quelques minutes,
14:40 où justement il utilise des mots qui pourraient plus apaiser la situation,
14:44 donc ça prouve bien que s'il se fend d'un tweet
14:47 après une demi-heure de prise de parole à la télévision,
14:50 c'est que l'exercice n'est pas complètement réussi,
14:52 vous voyez ce tweet "j'aime notre pays et nos compatriotes,
14:55 voilà pourquoi je suis à l'œuvre pour faire ce que nous devons faire,
14:57 il y a des moments difficiles qu'il faut assumer, je suis sûr qu'on saura s'unir",
15:00 c'est sans doute des mots qu'il n'a pas réussi à employer lors de sa prise de parole,
15:03 et on a vu la colère des syndicats après la prise de parole d'Emmanuel Macron,
15:07 où il les attaquelait puisqu'il a dit qu'il n'y avait pas eu de volonté
15:10 de compromis et d'accords de la part des syndicats.
15:12 – C'est compliqué parce qu'il est dans un mouvement brownien,
15:15 la veille il avait dit "la foule n'est pas légitime",
15:18 aujourd'hui il appelle à une nouvelle méthode, à plus de consentation,
15:22 il fait quand même une concession, c'est-à-dire que la réforme sur l'immigration
15:26 qui est potentiellement très clivante va être mise de côté.
15:29 – On en reparlera tout à l'heure.
15:31 – Et en même temps il ne peut pas s'empêcher d'ajouter une petite provoque
15:34 en parlant du Capitole et de comparer finalement des manifestations pacifiques
15:38 aux émeutiers américains, donc vous savez c'est toujours le Yin et le Yang avec Macron.
15:43 – C'est ça, il demande aux syndicats de se mettre autour de la table
15:45 et en même temps il leur adresse une petite pique, donc forcément ça ne marche pas.
15:49 – Autre réaction politique, celle du président de Boulafrance, Nicolas Dupont-Aignan,
15:53 pour qui le président est un incendiaire.
15:56 – Le président est un incendiaire qui est dangereux pour le pays,
16:02 qui a soufflé sur les braises, qui est enfermé dans un monde parallèle,
16:07 psychologique, il vit dans un monde parallèle,
16:11 pour oser dire que les smicards n'ont jamais aussi bien vécu depuis des décennies,
16:15 je pense que cet homme a perdu la raison, sincèrement.
16:19 Il a menti, il a menti sur les représentants syndicaux, il a menti sur le Parlement,
16:25 vraiment je suis inquiet ce soir de voir qu'il est incapable
16:30 de comprendre ce qui se passe dans le pays, incapable.
16:33 Cette interview était tragique, tragique pour lui, tragique pour le pays surtout.
16:38 – Incendiaire, tragique, là aussi les mots sont choisis,
16:42 et puis c'est vrai que le terme de smicard en général c'est…
16:44 – C'est péjoratif.
16:45 – C'est péjoratif.
16:46 Bon on va en reparler dans un instant parce qu'il se passe, semble-t-il,
16:49 des choses du côté de l'endroit où se trouve Régine Delfour,
16:53 où on a toujours cette image que vous nous envoyez Régine,
16:56 avec ses CRS et puis ses manifestants, un face-à-face, pour l'instant, sans violence.
17:03 [Bruits de la foule]
17:06 – Oui Olivier, sans violence, et là depuis quelques minutes,
17:09 en fait on assiste à des forces de l'ordre, que ce soit des gendarmes
17:12 ou des CRS qui viennent et qui escortent par petits groupes ces individus.
17:18 Alors je ne sais pas où ils les escortent mais rue Chaussin,
17:21 il y a un commissariat, c'est l'hôtel de police du 9e arrondissement,
17:25 alors je ne sais pas s'ils vont prendre leur identité,
17:28 mais au fur et à mesure là cette rue va se vider,
17:30 puisqu'il n'est pas question qu'ils restent là un petit moment,
17:33 même si eux l'ont dit qu'ils iraient jusqu'au bout,
17:36 qu'ils resteraient jusqu'au bout, jusqu'au retrait de la réforme.
17:40 Alors on voit nous dans ce quartier les forces de l'ordre qui encadrent tout le quartier,
17:45 c'est-à-dire que dans la rue Drouot il y a aussi des forces de l'ordre,
17:48 sur le boulevard il y a également aussi des forces de l'ordre,
17:51 et ça va être très compliqué ce soir pour ces éléments de partir en cortège sauvage,
17:58 comme ils ont l'habitude de le faire depuis maintenant presque six nuits.
18:02 On reviendra vous voir évidemment Régine tout au long de cette heure du meilleur de l'info,
18:09 qui est bouleversée, vous l'avez constaté évidemment,
18:11 mais on va repasser quand même des éléments de l'antenne que vous avez vus,
18:15 ou peut-être entendus aujourd'hui,
18:17 et il y avait notamment ce matin Brice Hortefeux,
18:19 ça me paraissait intéressant de vous faire réécouter Brice Hortefeux,
18:22 aujourd'hui député européen pour Les Républicains,
18:24 ancien ministre de l'Intérieur,
18:26 qui parle lui du poids des mots, de l'importance des mots,
18:30 et peut-être et sûrement du manque de pédagogie dont a fait preuve
18:35 à la fois l'exécutif et peut-être le président Macron personnellement.
18:38 Je pense qu'en réalité il y a une grande évolution dans notre société,
18:42 qui n'est pas d'ailleurs uniquement sur cette période,
18:46 sur la manière de gouverner.
18:48 Il y a eu une époque où la décision était prise et elle était appliquée.
18:55 Il y a eu une époque plus récente dans laquelle la décision était prise
19:00 et après on en faisait la pédagogie.
19:03 Et aujourd'hui notre société ne fonctionne plus comme ça.
19:06 Aujourd'hui il faut commencer par expliquer ce que l'on veut réformer,
19:13 réformer et ensuite bien sûr faire l'explication.
19:17 Et ce qui a manqué dans cette étape,
19:20 et c'est une erreur fondamentale qui explique une partie
19:24 et une grande partie je pense des difficultés, des obstacles sociaux,
19:28 de l'incompréhension de la population sur cette réforme,
19:32 c'est que précisément tout ce travail en amont en réalité n'a pas été fait.
19:36 Personne ne comprend l'utilité de cette réforme.
19:38 Si tout le monde la comprenait immédiatement il n'y aurait pas de soucis.
19:41 Et vous avez raison, une réforme pour être acceptée il faut qu'elle soit comprise.
19:44 Et donc elle n'est pas acceptée aujourd'hui parce qu'elle est incomprise.
19:48 Et pourquoi est-elle incomprise ?
19:49 Parce qu'il n'y a pas eu ce travail en amont de dialogue, de discussion et de préparation.
19:54 Vous avez ici d'ailleurs sur ce plateau souligné toutes les erreurs qui ont été commises,
19:59 toutes les impréparations, toutes les imprécisions.
20:02 Mais non, mais tout a été bien fait selon Emmanuel Macron.
20:05 On a discuté avec les syndicats comme il fallait, on a bien préparé le texte.
20:09 C'est dur.
20:10 Ça fait plus d'un an que… c'est ce qu'a dit le Président.
20:12 Le seul mea culpa qu'il a concédé, qu'il a bien voulu concéder,
20:16 c'était sur… il a échoué à faire comprendre aux Français la nécessité de cette réforme.
20:21 D'ailleurs on pouvait sous-entendre en sous-texte que les Français étaient aussi un petit peu de mauvaise foi
20:24 dans l'esprit du Président de la République.
20:26 Mais effectivement, comme le disait Brice Hortefeux,
20:28 la liste est interminable des échecs de pédagogie du gouvernement.
20:31 Et je vous rappelle, selon les enquêtes d'opinion, plus le gouvernement parle,
20:34 plus il explique son texte, plus les Français s'opposaient à cette réforme.
20:38 Effectivement il y a eu les 1200 euros pour tous.
20:40 On avait compris rapidement que ça ne serait pas du tout 1200 euros pour tous.
20:42 Il y a eu cette grille de bingo sur les carrières longues.
20:45 Vous commencez à un âge impair, vous cotisez une année de moins que si vous commencez à un âge père.
20:49 Donc tout ça effectivement, il y a eu les carrières longues, comme je le disais,
20:52 il y a eu les femmes aussi, les carrières des pensions des femmes.
20:54 Donc il y a eu énormément d'erreurs de communication de plusieurs ministres notamment.
20:59 Oui mais là on est dans les mesures techniques et le gouvernement s'est perdu dans les mesures techniques.
21:03 Il a manqué une vision d'ensemble et en fait il a manqué une campagne présidentielle
21:08 pour expliquer l'état du pays.
21:10 Et la seule qu'il a fait c'est Valérie Pécresse avec le sort funeste que l'on sait.
21:14 Emmanuel Macron a simplement voulu dire qu'il avait tout bien fait, la Start-up Nation,
21:19 et il est passé très rapidement sur les difficultés des industrialisations,
21:23 chutes du commerce extérieur, etc.
21:25 Et donc c'est beaucoup plus difficile de mobiliser les gens si on ne leur tient pas un discours churchilien,
21:30 en leur expliquant que le pays va mal, qu'il faut faire des sacrifices et des efforts,
21:34 puisque lui-même a dépensé de l'argent à tire-larigot pendant la période du Covid.
21:40 Alors il a très bien l'expérience aujourd'hui.
21:43 Il a expliqué la nécessité de réindustrialiser, et que c'était le cas en ce moment.
21:49 Il a expliqué aussi la nécessité de faire encore baisser le chômage,
21:53 même si on était à un niveau historiquement bas, etc.
21:56 Il a été pédagogue aujourd'hui, en réalité, si on veut être honnête.
22:00 Oui, mais c'est un peu tard.
22:01 La pédagogie arrive beaucoup trop tard, surtout qu'elle a été complètement loupée par ses ministres.
22:07 Et on sait d'ailleurs qu'il a jugé sévèrement à plusieurs reprises ses ministres
22:11 quand il s'exprimait dans les médias et qu'il faisait des erreurs de pédagogie.
22:15 Alors le problème, c'est qu'effectivement Emmanuel Macron s'exprime tard.
22:18 Mais pourquoi il s'est exprimé tard aussi ?
22:19 Il ne voulait pas intervenir pendant les débats au Parlement, que ce soit à l'Assemblée ou au Sénat.
22:23 Et je vous rappelle que la seule fois où il s'exprimait, c'était depuis Rungis.
22:26 Il s'est fixé, il s'est fixé.
22:28 Il voulait laisser aussi sa première ministre en première ligne.
22:31 Oui, et surtout s'il s'exprimait, s'il prenait le risque de s'exprimer,
22:35 il pouvait remettre une pièce dans la machine et engranger plus de colère.
22:38 On voit bien que depuis hier, il s'exprime et à chaque fois qu'il s'exprime,
22:41 soit c'est des petites phrases rapportées qui sortent de ses réunions privées à l'Elysée
22:45 qui déclenchent de la colère, soit c'est lui directement
22:47 et ça peut venir renforcer les cortèges de l'intersyndical demain.
22:50 Alors je le disais tout à l'heure, ce qu'il n'a pas manqué, c'est les syndicats.
22:53 Ils n'ont pas fait leur boulot, on n'a pas pu discuter avec eux, on attendait plus d'eux.
22:57 On va écouter Emmanuel Macron sur les syndicats.
23:00 Je regrette qu'aucune force syndicale n'ait proposé un compromis.
23:05 Et c'est ça aussi, il faut voir depuis le début.
23:08 Là où historiquement, les forces syndicales pouvaient proposer des compromis.
23:11 Ne faites pas 65 ans, 63 ans et demi, augmentez la durée.
23:15 On nous a dit aucune réforme.
23:17 Je note que le secrétaire général de la CFDT, pour qui j'ai estime et respect,
23:21 était allé devant son congrès en proposant d'augmenter les durées.
23:24 Il n'a pas été suivi par son propre...
23:26 Mais il avait cette volonté de faire travailler davantage.
23:28 Il nous aurait proposé un compromis.
23:30 D'ailleurs le gouvernement a changé les choses.
23:32 Il a dit 65 ans en 2030, mais 64 ans et une accélération de l'augmentation de la durée de cotisation.
23:37 Mais il n'y a pas eu de proposition de compromis.
23:39 Donc le compromis, il a été fait par le gouvernement, après ces concertations.
23:43 Il a été fait avec le Parlement, mais nous devons avancer.
23:47 Réaction de M.Berger et de la CFDT ?
23:50 Elisabeth Borne en veut à Laurent Berger de ne pas avoir concédé
23:56 un certain nombre de concessions qui avaient été faites par le gouvernement.
23:59 Mais en fait, comme ils étaient bloqués sur l'âge légal,
24:02 les syndicats n'ont pas voulu reconnaître que le gouvernement avait fait un certain nombre d'avancées.
24:07 Déni et mensonge. La CFDT a projet de réforme des retraites.
24:11 Macron 2019 l'avait compris, il avait repris notre ambition d'un système universel.
24:14 Macron 2023 refait l'histoire et ment.
24:17 Déni et mensonge pour Laurent Berger.
24:19 Foutage de gueule, je cite, pour Philippe Martinez.
24:22 Alors on va l'écouter.
24:23 Tant mieux.
24:27 C'est lunaire cette interview.
24:29 C'est tout va bien, je fais tout bien, il ne se passe rien dans la rue.
24:33 Et ceux qui râlent, c'est parce qu'ils n'ont rien compris.
24:37 C'est un président de la République qui est sûr tout seul de lui, de ce qu'il fait.
24:43 Et c'est grave, c'est grave.
24:45 Il n'y a aucune réponse.
24:47 On connaît une mobilisation, certains disent, historique depuis une trentaine d'années.
24:51 Et pour lui, il a fait un bilan très positif de tout ce qu'il a fait.
24:57 Donc c'est grave.
24:58 Je vais le dire trivialement, cette interview, c'est du foutage de gueule.
25:01 Et c'est du mépris encore plus fort vis-à-vis des millions de personnes qui manifestent.
25:06 Et il faut que demain, la réponse, elle soit dans la rue, avec des millions de personnes
25:13 qui soient en grève, qui soient en grève reconductive et qui manifestent.
25:17 Grève reconductive, blocage.
25:19 On a entendu tout à l'heure Olivier Matheu dire, de la CGT 13, dire que ça va être des blocages,
25:26 ça va être beaucoup de blocages.
25:27 Et puis quand on aura compris que l'argent manquera en quelque sorte,
25:33 qu'on tire sur les ressources, vous allez voir que ça va réagir.
25:36 Olivier Matheu qui est d'ailleurs candidat pour succéder dans une semaine à Philippe Martinez,
25:39 puisque Philippe Martinez, on l'oublie, mais il ne sera plus à la tête de la CGT
25:42 dans un peu plus d'une semaine.
25:44 Il a coopté, je crois, une candidate.
25:46 Oui, exactement. Il a autodésigné une possible successeur qui ne plaît pas à tout le monde,
25:50 notamment aux éléments les plus radicaux de la CGT, comme Olivier Matheu, qui s'appelle Marie Buisson.
25:55 Et vous imaginez la première mesure de son ou de sa successeur ?
25:58 Ce serait d'aller discuter avec Emmanuel Macron ?
26:00 C'est totalement impossible, surtout que dans la même interview,
26:03 Emmanuel Macron s'en prend au syndicat et je vous rappelle qu'il a refusé de les recevoir il y a une semaine.
26:07 On verra quelle est la durée de survie de la Première Ministre.
26:11 Peut-être même qu'elle sera reconduite à Matignon en ayant obtenu l'autorisation de changer son équipe,
26:17 dont elle reconnaît en privé qu'il y a beaucoup de nuls.
26:20 Mais on voit que derrière tout ça, il y a un rejet du chef de l'État,
26:24 même dans son camp qui s'accroît.
26:26 Il n'y a pas eu de deuxième mandat de président français depuis fort longtemps.
26:31 Au bout de cinq ans, c'était réglé, on passait à autre chose.
26:34 Là, Macron est là depuis maintenant, c'est la sixième année, il en reste encore quatre.
26:38 Et on sent très bien derrière tout ça une forme d'exaspération à l'égard du style Macron,
26:44 à l'égard d'un certain narcissisme, également une certaine arrogance.
26:48 C'est tout ça qui transparaît et qui fait parfois oublier les raisons de fond de la réforme et sa nécessité économique.
26:56 On va écouter dans un instant les réactions de colère de certains Français.
26:59 Vous allez en entendre beaucoup demain, évidemment pendant les manifestations.
27:03 Il y en a eu chez Jean-Marc Morandini, c'est assez intéressant.
27:06 On va les entendre dans un instant, mais la colère n'est pas apaisée ce soir.
27:11 Elle est loin d'être apaisée.
27:12 Il y a eu tout le discours d'Emmanuel Macron sur la pénibilité.
27:15 Il faut décrypter ça parce que d'un coup, on a entendu le chef de l'État dire
27:19 "bon, cette réforme est imparfaite et on va continuer à discuter,
27:22 et le dialogue social et les syndicats, et il faut qu'on retourne à la table des négociations,
27:26 parler de pénibilité, vous comprenez, les gaziers, les éboueurs, etc."
27:29 "D'usure", c'est le terme qu'a utilisé le chef de l'État, d'usure, effectivement.
27:32 Mais il n'y aura pas les syndicats autour de la table.
27:34 C'est mission impossible de réunir les syndicats autour de la table aujourd'hui,
27:37 vu le niveau de colère, et en plus, effectivement, il n'a sans doute jamais été aussi élevé,
27:41 ce niveau de colère, déjà par le 49-3, et ensuite par les petites phrases d'Emmanuel Macron,
27:45 "victoire, foules irresponsables", et aujourd'hui, les comparaisons qu'il a pu faire
27:48 avec les États-Unis et le Brésil.
27:50 Oui, mais c'était peut-être le moment le plus étonnant, de dire "non, non,
27:53 la réforme est imparfaite, en fait, mais elle n'est pas imparfaite sur la durée,
27:57 non, sur la pénibilité. On va réécouter Emmanuel Macron.
28:02 C'est métier difficile. Ils disent "à 60 ans, on a le dos cassé, on est épuisé", c'est vrai.
28:07 Mais si on est honnête avec nous-mêmes, ce n'est pas 62 ou 64 ans qui est le problème,
28:12 le problème, il est à 55 ou 58 ans.
28:14 Alors on fait quoi ?
28:15 Et donc, le vrai sujet, qui a commencé à être ouvert par le gouvernement
28:18 comme par les parlementaires dans ce texte,
28:20 c'est celui de l'usure professionnelle et des fins de carrière.
28:23 Celui-ci, on doit très concrètement le prendre à bras-le-corps,
28:26 parce que si on veut donner une réponse à cette colère légitime,
28:31 et une réponse efficace, moi je souhaite, il faut attendre quelques jours,
28:34 quelques semaines, mais qu'on réengage avec les partenaires sociaux
28:37 sur des sujets très concrets.
28:39 L'usure professionnelle, la reconversion de fins de carrière.
28:43 Est-ce que ce n'est pas des thèmes dont il aurait fallu parler bien avant
28:47 de mettre en place, de tricoter cette réforme ?
28:50 Et en plus, je me souviens très bien que ça a été abordé lors de sa visite à Rungis,
28:53 où un employé de Rungis lui expliquait ses problèmes de dos.
28:56 Il lui avait répondu "visite médicale, Emmanuel Macron".
28:59 C'était un peu court, visite médicale, pour voir si vous pouviez partir
29:02 plus tôt que d'autres ou non.
29:04 Et effectivement, là il remet ce thème fondamental sur la table,
29:08 mais après le vote de la réforme.
29:10 Enfin, après le vote de la réforme, non.
29:11 Après le rejet d'émotions de censure, puisqu'on rappelle qu'il n'y a pas eu de vote.
29:14 Donc, pour ceux et celles qui ont encore un métier pénible, c'est la même chose,
29:17 c'est kif-kif. On va écouter Jennifer.
29:19 Alors Jennifer, femme de ménage, elle était ce matin en direct
29:22 chez Jean-Marc Morandini, vraiment, elle était très en colère.
29:26 Je suis navrée quand je vois de mes yeux les gens, je vous le dis,
29:29 les gens qui viennent au boulot pour pas perdre une journée de travail
29:33 malgré qu'elles ont mal aux jambes, qu'elles boivent, qu'elles ont des dos.
29:36 Elles préfèrent venir au travail pour pas perdre une journée de salaire
29:38 malgré qu'elles sont cassées. Elles sont cassées.
29:41 Quand je vois ça, j'ai envie de pleurer. J'ai envie de pleurer.
29:44 J'ai pas envie de devenir comme ça un mois plus tard.
29:47 Je serais dégoûtée. Moi j'ai envie de profiter de mes petits-enfants,
29:49 j'ai envie de profiter de la vie.
29:51 Non, j'ai pas envie qu'à 64 ans, d'être sur mon canapé
29:55 et pouvoir bouger et pouvoir rien faire. Non, c'est bon.
29:58 Laissez-nous tranquilles. Laissez-nous tranquilles.
30:01 - Derrière tout ça, il y a des problèmes de fond.
30:04 Tout le monde est en colère, mais à un moment donné,
30:06 il va falloir rebâtir une société, tirer des perspectives.
30:10 On a pris l'habitude dans ce pays de vivre en faisant des chèques.
30:15 Et ça n'est plus possible. On arrive au bout d'un système.
30:19 Et les hommes politiques qui se sont succédés depuis une dizaine d'années
30:23 ont une grosse responsabilité. C'est la raison pour laquelle
30:26 la France a décroché par rapport aux pays voisins.
30:30 Et s'est même appauvrie. Et donc tout ça, on ne pourra pas indéfiniment...
30:34 Alors il va y avoir une catharsis à travers la violence dans le pays.
30:37 On va voir combien de temps ça dure. N'oublions pas quand même
30:40 qu'on a passé deux ans dans une ambiance extrêmement fébrile
30:44 avec des gilets jaunes. Tout ça avait commencé avec la loi El Khomri
30:47 sur le travail. Donc à un moment donné, il va falloir en sortir.
30:51 Et là, on est à l'acmé de la crise.
30:53 21h31. On marque une pause pour rappeler les titres.
30:56 Avec Adrien Aspiteri, on revient tout de suite.
30:58 Emmanuel Macron maintient sa confiance à Elisabeth Borne.
31:05 Le président s'est exprimé lors d'un entretien d'une trentaine de minutes
31:09 cet après-midi. Après deux mois de manifestation
31:12 contre la réforme des retraites, il demande à la Première ministre
31:16 d'élargir sa majorité. Eric Dupond-Moretti s'adresse
31:20 à tous les procureurs. Le ministre de la Justice appelle à la fermeté
31:23 contre les personnes interpellées dans les rassemblements.
31:26 Le garde des Sceaux demande une attention particulière
31:29 aux infractions commises contre des élus. Depuis le 16 mars,
31:33 plusieurs centaines de manifestants ont été interpellés en France.
31:37 Et puis le transport aérien sera perturbé demain, conséquence
31:41 d'une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
31:45 La direction générale de l'aviation civile met en garde
31:48 les compagnies aériennes. Elle demande l'annulation de 30% des vols
31:52 à Orly, 20% dans d'autres aéroports. Les contrôleurs aériens sont en grève.
31:57 On a entendu dans le rappel des titres la demande du garde des Sceaux
32:04 à davantage de fermeté, évidemment. Il y a eu des comparitions immédiates.
32:09 Incarner l'ordre. Incarner l'ordre, c'est la stratégie.
32:12 C'est ce qu'a dit le chef de l'État, donc priorité, retour à l'ordre
32:16 et au respect de la République.
32:18 Bien sûr, c'était une question qui lui a été posée par notre consoeur de TF1.
32:22 Effectivement, Emmanuel Macron veut incarner l'ordre.
32:25 C'est moi ou le désordre. D'ailleurs, c'est ce qu'on disait tout à l'heure.
32:29 Les opposants politiques lui répondent non, monsieur le Président.
32:32 C'est vous et le désordre. Cette thématique c'est moi ou le chaos,
32:36 c'est vraiment ce sur quoi Emmanuel Macron a axé sa dernière campagne présidentielle.
32:41 Et je vous le disais tout à l'heure, vraiment le pari cynique de l'entourage d'Emmanuel Macron,
32:46 je l'ai vraiment entendu de mes oreilles, c'est faire le pari du pourrissement
32:49 en espérant que les Français, face aux violences, face au blocage aussi de la CGT,
32:53 notamment dans les raffineries, face aux détritus qui jonchent les rues de 10 grandes villes en France,
33:00 que les Français en aient assez et arrêtent de soutenir les mouvements contre la réforme des retraites.
33:05 Alors pour l'instant, on ne manque pas de carburant, mais on a vu que par endroits, évidemment, les gens étaient...
33:10 Et pour le moment aussi, les Français font porter la responsabilité des débordements à Emmanuel Macron.
33:14 Je voulais qu'on réécoute un extrait de Punchline où Louis Ragnel revenait sur la technique de maintien de l'ordre
33:22 et sur les difficultés qu'ont des policiers à travailler.
33:26 Et il parlait aussi de certains CRS, certains policiers, l'un d'entre eux qui lui avait donné
33:31 le nombre de kilomètres qu'il avait parcouru avec tout son équipement
33:34 lors des premières soirées d'incidents et de manifestations.
33:38 La difficulté, c'est qu'il y a aussi beaucoup de manifestations spontanées, ce qu'on appelle des happenings,
33:44 ou des "manifactions", c'est comme ça que ça s'appelle maintenant,
33:47 avec des gens qui spontanément s'organisent sur les réseaux sociaux
33:50 et décrètent qu'il y a une manifestation qui se tient à tel endroit, à un moment précis.
33:54 Et donc la difficulté, c'est que pour les forces de l'ordre, surtout les professionnels du maintien de l'ordre,
33:59 c'est qu'ils ont des équipements qui souvent sont assez lourds,
34:01 donc ils doivent courir, marcher parfois des dizaines de kilomètres.
34:05 J'ai notamment un policier à Paris qui me confiait tout à l'heure
34:08 qu'hier il avait mis un podomètre pour savoir combien de mètres il avait marché
34:12 pendant l'après-midi et la nuit, il a marché 17 kilomètres.
34:15 Il faut quand même imaginer que c'est énorme, et donc avec un équipement qui est assez lourd.
34:20 Et donc la difficulté, c'est qu'il faut à la fois mettre un dispositif
34:24 pour éviter que les manifestants prennent le terrain,
34:27 que s'en prennent à des établissements bancaires,
34:29 tous les symboles du capitalisme comme ça avait été évoqué avant,
34:32 et en même temps il faut un dispositif très dynamique,
34:35 donc avec des policiers qui sont chargés d'aller extraire,
34:38 identifier des manifestants de manière très précise,
34:41 les extraire et ensuite permettre la judiciarisation.
34:44 Donc maintenant, pour le coup, il y a des nouvelles méthodes de maintien de l'ordre qui sont en place,
34:48 et donc notamment chez les CRS, il y a ce qu'on appelle les sections de protection et d'intervention, les SPI,
34:53 chez les gendarmes c'est les PI, les pelotons d'intervention,
34:56 et puis il y a les braves à moto, notamment de la préfecture de police de Paris,
35:00 dont la mission quasi exclusive est d'aller justement "chercher" en milieu hostile,
35:05 dans les groupes de manifestants qui cassent, les casseurs qu'ils ont identifiés,
35:10 c'est vraiment ça, pour ensuite les interpeller et les mettre hors d'état de l'ordre.
35:15 Bonsoir Réda Bellahage, merci d'être avec nous, vous êtes le porte-parole UNITES-SGP Police,
35:19 Île-de-France. D'abord première chose,
35:23 demain, énorme mobilisation, ce soir c'est le calme,
35:27 sur les images et pour l'instant, demain, il y a des risques que ça dérape,
35:32 comme à chaque fois qu'il y a eu des grosses manifestations à la suite, est-ce que vous le craignez ?
35:35 Oui on le craint beaucoup, parce que là vous avez certains individus
35:40 qui vont profiter des manifestations légales, pour rentrer dans ces manifestations,
35:46 et puis en fin de cortège, une fois que la manifestation sera finie,
35:49 là ça risque d'être compliqué, voire même pendant.
35:52 En tout cas il y a un gros dispositif policier, environ 12 000 forces de l'ordre ont été mobilisées.
35:58 Alors gros dispositif policier demain, mais qui va se poursuivre,
36:02 l'un de vos collègues disait ce soir, c'est Jérôme Jiménez qui disait,
36:06 on n'a plus le droit de prendre un jour de congé, de vacances,
36:09 parce qu'après les manifs, il y a sans doute d'autres manifestations qui ne sont pas vues,
36:12 surtout il y a l'arrivée du roi, Charles III, donc il va falloir sécuriser ça,
36:16 plus les mouvements de colère, donc on ne s'arrête pas.
36:22 100% des effectifs mobilisés, vous confirmez ?
36:25 Alors 100%, vous avez beaucoup d'effectifs qui sont placés en réserve,
36:29 on a même fait appel durant les quatre nuits, en plus des CRS, des gendarmes mobiles,
36:34 des compagnies d'intervention, des BRAVEM et des effectifs locaux parisiens,
36:38 on a placé en réserve les brigades d'anticriminalité départementales de la petite couronne,
36:43 92, 93 et 94, et ces dernières ont dû intervenir selon ce qui se passait,
36:50 par exemple à Bastille dans les petites rues, sur Porte d'Italie, sur Tolbiac,
36:54 sur Porte de Choisy, ils ont dû intervenir tous les soirs,
36:56 donc oui, vous avez les effectifs de la direction de l'ordre de la préfecture de police,
37:00 et énormément d'effectifs qui sont placés en réserve et qui interviennent à n'importe quel moment
37:05 dans la nuit, qu'ils soient en civil ou qu'ils soient en tenue, je vous confirme.
37:08 On a entendu parler aujourd'hui des BRAVEM, Gauthier,
37:11 parce que Jean-Luc Mélenchon a dit qu'il faut en terminer avec les BRAVEM,
37:15 il faut mettre fin à cette...
37:17 - Désarmer la police.
37:18 - Désarmer la police.
37:19 - Effectivement, depuis le début de ces mobilisations, après le 49.3,
37:24 le soir notamment dans les rues des grandes villes et notamment à Paris,
37:28 la France Insoumise cible très clairement la police dans son maintien de l'ordre,
37:34 elle a même parlé de violences policières, elle dénonce des violences policières,
37:37 je ne sais pas ce que vous pouvez lui répondre.
37:39 - C'est une police qui s'est professionnalisée d'ailleurs,
37:41 il y a un retour d'expérience, les jeunes jaunes.
37:44 - Oui, alors sur la suppression des BRAVEM, justement je pense que c'est l'inverse aujourd'hui.
37:50 Ce qu'on nous prouve c'est que ces unités-là nous permettent en très peu de temps d'être très mobiles,
37:57 on voit qu'aujourd'hui depuis 7 jours, depuis jeudi dernier,
38:01 on fait face à une nouvelle façon de manifester qui n'est pas déclarée de nuit,
38:05 donc c'est très difficile d'identifier les individus, vous avez plusieurs groupes
38:08 et aujourd'hui vous n'avez que les BRAVEM et certains autres effectifs
38:11 comme les brigades d'anticriminalité qui peuvent parer à cette nouvelle façon de manifester
38:16 parce qu'ils peuvent être en un temps record dans un lieu dit.
38:20 D'ailleurs j'espère que la préfecture de police fera très attention à ça
38:23 parce que comme vous l'avez dit tout à l'heure, les effectifs font beaucoup d'heures,
38:27 déjà entre ce soir et demain, je ne sais même pas si réglementairement
38:30 on va pouvoir mettre en place les collègues, on leur tendra au repos, ça ça m'étonnerait,
38:34 parce que c'est toujours la même chose, on met en place beaucoup d'effectifs
38:38 mais les collègues n'ont pas le temps de se reposer et il ne faut pas oublier
38:41 que les policiers aussi ne veulent pas faire ces deux ans de plus
38:44 parce que nous, l'unité de GP, on va manifester demain,
38:47 mais il faut savoir aussi que ces collègues-là, c'est des femmes et des hommes,
38:49 qu'ils ont des familles, j'ai des collègues qui m'envoient des textos,
38:52 qui travaillent normalement le matin à 7h du matin, ils viennent,
38:55 ils prennent leur service, on leur annonce qu'il y a 13h, il faudra qu'ils soient là l'après-midi.
38:58 Bon, Reda Bellage, restez avec nous, on va marquer une pause,
39:02 on reste avec nous, j'aimerais encore vous entendre,
39:05 et on va écouter également un expert des questions de police, Thibaud de Montbriel,
39:08 qui était ce matin l'invité de CNews, et qui parle de la manière
39:12 dont s'organisent très rapidement ces petits groupes qui mettent le feu à Paris.
39:16 Alors encore une fois, pas ce soir, mais c'est arrivé, on les a vus,
39:20 et on a beaucoup commenté ces images sur CNews, restez avec nous.
39:27 On va retourner voir les images en direct de Paris 9ème, tout près de l'hôtel Dros,
39:32 l'hôtel des ventes, c'est là que pour l'instant les policiers, les CRS,
39:37 empêchent les manifestants de passer, ils n'ont pas l'air trop énervés ce soir,
39:43 et c'est tant mieux d'ailleurs, mais combien de soirées ont dégénéré, on le sait.
39:47 Alors comment sont organisés ces mouvements qui dégénèrent la plupart du temps, par qui ?
39:51 Comment se groupe-t-il ? La réponse d'un expert sur les questions de police,
39:55 Thibaud de Montbrial, qui était ce matin invité de la matinale.
39:59 Je parle avec mes interlocuteurs notamment de la préfecture de police à Paris.
40:03 Comme disent-ils ? Ils me disent que depuis jeudi soir,
40:06 ils sont face à des groupes qui se regroupent sur des préavis très courts
40:11 qui ont été donnés sur les réseaux sociaux, sur des boucles WhatsApp,
40:14 sur des boucles Signal ou Télégram, très difficiles à surveiller,
40:17 et qu'ils sont extrêmement mobiles.
40:20 Ce sont des groupes de quelques dizaines de personnes qui agissent,
40:23 qui se regroupent, qui se séparent, qui se retrouvent un peu plus loin.
40:27 Donc on est face à des mouvements qui, d'eux, sont organisés par ceux qui sont à l'œuvre,
40:32 mais ils sont très peu nombreux à l'organiser.
40:34 Il n'y a pas une grande main qui organise et qui coordonne tout ça.
40:37 Par contre, il y a des incitations qui sont, à mon avis, d'une très grande gravité,
40:42 de la part notamment de la France Insoumise, avec des discours incendiaires,
40:46 sans mauvais jeu de mots, de Jean-Luc Mélenchon,
40:49 qui est, au sens propre du mot, à mon sens, irresponsable,
40:53 et qui, évidemment, poussent tous ces gens qui, chacun avec des agendas plus ou moins personnels,
40:59 sortent dans la rue et se mettent à casser et à brûler,
41:02 pas encore à piller, mais enfin c'est la prochaine étape, à passer à l'action.
41:07 Ce qui frappe dans ces mouvements que l'on décrit, c'est qu'il y a des jeunes dans la rue.
41:12 Les renseignements estiment d'ailleurs que pour la première fois,
41:14 c'est la première fois qu'ils l'écrivent dans leurs notes,
41:16 que les jeunes vont entrer dans le jeu. C'est un des risques.
41:18 Vous avez tout à fait raison, il y a une note de renseignement qui le souligne,
41:22 et qui met en avant le calendrier avec des épreuves anticipées du bac qui viennent de se terminer.
41:27 Et comme il y a une grosse agitation de l'extrême gauche dans les lycées,
41:31 et par ailleurs dans les facs, il est effectivement craint que, dès aujourd'hui,
41:38 les jeunes viennent s'ajouter à ce mouvement avec l'énergie qu'on leur connaît.
41:44 C'est là-dessus que je voulais vous faire réagir, Ela Bellade.
41:46 Je rappelle que vous êtes porte-parole du TSGP Police Île-de-France.
41:49 Lorsque les jeunes entrent dans les manifestations,
41:52 est-ce qu'il y a une manière différente d'organiser le maintien de l'ordre ?
41:55 Est-ce que c'est un danger supplémentaire ?
41:58 Oui, parce qu'en fait, c'est difficile.
42:01 Vous savez, dès qu'il y a eu ce 49.3, ça a annulé une envie de participer à leur manière,
42:08 à certains jeunes, qui malheureusement, via les réseaux sociaux, comme ça a été dit,
42:13 ont une espèce de haine qui est un peu attisée,
42:16 et puis on est un peu plus dans la violence, beaucoup plus dans la violence.
42:20 Et quand on arrive face aux policiers, on arrive un peu, pour certains, face au 49.3,
42:25 parce qu'on est les représentants de la République,
42:27 et donc du coup, on va sur des violences policières.
42:31 On a toujours ces images en direct. Bon, ce soir, c'est plutôt calme.
42:37 Vous, Gauthier, également. Il n'y a pas eu d'effet boyard ?
42:42 Il a raté son coup dans un premier temps, parce qu'effectivement,
42:44 il était allé dans différentes universités pour tenter de faire rentrer les facs dans la mobilisation,
42:48 et les lycées également, et il n'avait pas réussi, Louis Boyard, très clairement.
42:52 Depuis le départ de la contestation à la réforme des retraites,
42:55 la France insoumise s'emploie à tenter de faire rentrer les jeunes dans le mouvement.
42:58 Et donc, on y est peut-être. Et pourquoi ?
43:00 Avec un exemple en tête, le CPE, parce que le CPE avait été voté, contrat, première embauche,
43:06 et c'est les jeunes qui ont fait reculer Dominique de Villepin et Jacques Chirac.
43:09 Donc, c'est avec cet exemple très précis que les insoumis essayent de faire rentrer les jeunes dans le mouvement.
43:14 Les jeunes ont fait reculer, c'est Jacques Chirac qui a imposé à Dominique de Villepin de reculer,
43:18 et Ségolène Royal a dit après coup que le CPE était une bonne chose.
43:22 On va voir Régine, parce qu'on suit vos images, celles de Léo Marche-Huguet.
43:28 C'est calme, pour l'instant, Régine ?
43:35 Oui, Olivier, c'est calme pour le moment. Les derniers qui étaient pris en tenaille rue Rossigny,
43:42 entre la rue Pelletier et la rue Chauchat, sont partis, sont escortés.
43:47 Le problème, c'est qu'ils sont escortés par petits groupes au métro,
43:51 et il semblerait que certains essayent après de retourner dans d'autres quartiers.
43:56 Apparemment, c'est dans le 9e, mais c'est très très calme, parce qu'on a vu les forces de l'ordre enlever leurs casques,
44:01 poser les boucliers à terre, donc ça c'est aussi un signe pour montrer qu'il n'y avait vraiment pas de violence apparente.
44:10 Ce petit groupe, il y avait à peine une centaine de personnes qui étaient bloquées dans cette rue.
44:14 Dans l'autre partie de la rue Rossigny, il y avait aussi un petit peu de monde, mais ils ont aussi été escortés.
44:20 Là, on voit les forces de l'ordre, les camions de gendarmerie qui sont en train de partir.
44:24 Il y a quelques forces des gendarmes qui sont dans la rue, mais c'est vraiment des plus calmes pour le moment, Olivier.
44:30 Cette soirée semble calme.
44:32 Si je ne me trompe pas, dans ma carte des commissariats de Paris, il y a un commissariat Ruchochat.
44:38 Est-ce que vous me le confirmez, Réda Bellahage ? Je suis certain.
44:42 Oui, je vous confirme.
44:47 Bon, donc, il y avait des unités de police qui étaient là.
44:50 Je voulais qu'on termine en disant un mot du roi Charles III.
44:53 Sa visite, donc, démarre à la fin de la semaine ?
44:56 Il va arriver dans un beau contexte.
44:57 Ah, ben, il va se régaler.
44:58 Il va être content, oui.
44:59 Alors, est-ce qu'on va masquer tout ça ?
45:01 En tout cas, je voulais qu'on réécoute...
45:02 Je crois qu'ils sont en courant de l'autre côté de la Manche.
45:04 Ils le savent très bien.
45:05 Ils s'inquiètent pour leur roi, déjà.
45:06 Ils s'inquiètent pour leur roi ?
45:07 Oui, c'est ce que j'ai entendu de nos correspondants.
45:09 On va tout le temps pour le mieux en Grande-Bretagne.
45:11 C'est le moins que l'on puisse dire.
45:12 On va regarder juste cette séquence.
45:14 C'est une vraie séquence du Meilleur de l'Info, puisqu'il ne se passe plus rien dans Paris ce soir.
45:19 Pour le moment, je vais me retourner vers l'écran.
45:24 Les inquiétudes de Buckingham Palace alors que Charles III est attendu à Paris à partir de dimanche, Chana.
45:30 Oui, effectivement, le palais de Buckingham se montre inquiet face au climat social dans les rues de Paris.
45:35 Il y a une image forte Versailles.
45:38 Le président...
45:39 Mais les Français adorent ça.
45:41 Ah bon, si vous le dites.
45:42 La vie doit s'arrêter, alors.
45:44 En fait, plus rien ne se passe.
45:46 La France cesse d'être une puissance diplomatique, militaire.
45:48 Il faut arrêter la guerre en Ukraine, aussi.
45:50 Alors, qu'est-ce que c'est ?
45:51 C'est le roi d'Angleterre, accueilli par la France, qui est une fierté pour la France.
45:54 On va connaître, évidemment, des préparations auxquelles travaille le préfet de police et moi-même,
45:58 en lien, bien sûr, avec la présidence de la République et Matignon.
46:02 Donc, on aura l'occasion, sans doute, de pouvoir préciser les forces de l'ordre,
46:06 qui seront nombreuses, pour accueillir, bien évidemment, comme il se doit, notre ami britannique.
46:11 Lundi, il ira à l'Arc de Triomphe avec le président Macron.
46:15 Dîner d'État à Versailles, ça veut dire que pour les policiers, c'est non-stop.
46:19 On est d'accord ?
46:20 C'est non-stop et je vais même aller plus loin que ça, puisque dès dimanche,
46:24 la direction de l'ordre public et de la circulation, la DOPC, a mis une note en place,
46:30 à savoir que 100% des effectifs de dimanche à mercredi devront être présents.
46:35 100% ?
46:36 100%, sauf, je suis quand même à préciser, congés annuels ou RTT, préalablement accordés.
46:43 Donc, il va découvrir Paris, ses policiers et ses poubelles, c'est un bon programme.
46:46 Vu l'état de l'Angleterre et les grèves qu'il y a depuis des mois en Angleterre,
46:50 je pense qu'il est quand même habitué à un niveau de bordélisation,
46:53 parce qu'en Angleterre, c'est quasiment pire que...
46:55 C'est vrai que l'image va être saisissante, mais bon...
46:58 C'est de la démagogie, c'est de la démagogie de 100% des dégâts.
47:01 Il n'y a pas de démagogie de haut étage, mais c'est de la démagogie totale.
47:04 Ça ne veut rien dire.
47:05 Et une année de poubelles.
47:06 L'image sera saisissante, mais ça sera quand même du travail.
47:10 Un peu sous tension, ou vous avez, les policiers, on a l'habitude de ce genre de choses ?
47:15 Non, non, non.
47:16 Les collègues sont sous tension et sont fatigués.
47:19 Comme je vous disais tout à l'heure, les SMS pleuvent.
47:22 Parce que les collègues n'ont pas... Il n'y a pas de respect du temps de repos.
47:25 Ça va être compliqué.
47:26 Le problème, c'est qu'on ne sait pas dans la durée.
47:28 Et là, les yeux sont tournés à l'étranger, sont tournés sur la France depuis quelques jours.
47:33 Et puis avec cette visite, encore plus.
47:35 Donc, il faudra montrer une exemplarité.
47:38 Il faudra que tout soit nickel, qu'il n'y ait aucun débordement.
47:41 Donc, à qui on va faire appel ?
47:42 Encore une fois de plus, comme pendant les Gilets jaunes,
47:44 on va faire appel aux policiers.
47:45 J'espère que les choses seront faites dans les règles.
47:48 On sera là, nous, unité SGP, pour s'en assurer.
47:50 Merci beaucoup, Réda Bellac.
47:51 Je porte parole à l'unité SGP Police Île-de-France d'avoir été en direct avec nous.
47:54 Un mot de conclusion rapide, Hubert.
47:56 Grosse manif des pêcheurs à Rennes aujourd'hui, mais fort heureusement,
47:59 ils n'ont pas incendié le Parlement de la Montagne.
48:01 Heureusement, on a vu les images en direct sur ces news ce matin.
48:04 Pour que sa visite ne soit pas complètement insupplie,
48:06 Charles III a fait le choix de s'exprimer au Sénat et non à l'Assemblée nationale.
48:09 En français ou en anglais ?
48:10 On verra, je sais qu'il parle très bien français.
48:12 Il parle très bien français, c'est pour ça.
48:13 Peut-être qu'il y aura quelques mots en français.
48:15 Merci beaucoup.
48:16 La langue de Shakespeare et de Molière se mélangeront.
48:17 Évidemment, notre ami.
48:19 Notre ami, comme dirait Gérald Darmanin.
48:21 Merci à tous les deux d'avoir été en direct avec nous.
48:24 Dans un instant, pour ceux qui ont raté tout à l'heure Emmanuel Macron,
48:28 les 35 minutes d'interview, on va les rediffuser à 22h.
48:32 Et ils sont nombreux, parce qu'Emmanuel Macron a fait le choix de s'exprimer à 13h
48:36 devant les retraités, qui est l'électorat d'Emmanuel Macron.
48:39 Ils auront des téléphones, ils regardent.
48:40 Bien sûr.
48:41 En tout cas, c'est en direct.
48:42 Ça sera dans un instant.
48:43 Merci beaucoup.
48:44 Restez sur CNews.
48:45 Bye bye, à demain.
48:46 [Musique]