Retraites : « Il y a une surdité du pouvoir assez inconséquente »

  • l’année dernière
Éric Kerrouche, sénateur socialiste des Landes, a répondu aux questions de Public Sénat avant le début de la 10e manifestation parisienne contre la réforme des retraites, ce 28 mars.

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Transcript
00:00 Éric Ayrouche, comment on peut sortir de cette impasse ?
00:03 Il n'y a qu'une solution, on va dire.
00:07 C'est le retrait de sa préforme, en tout cas, au moins, la mise en cause de celle-ci.
00:14 On revient qu'il n'y a pas d'autre solution qui se dessine actuellement.
00:18 On ne peut pas avoir un pouvoir qui est complètement sourd
00:21 à l'ensemble des revendications, qu'il soit celle de la population qui défile
00:26 ou celle des syndicats et du reste des Français.
00:30 Et puis, chacun attend en laissant la situation s'en venir.
00:35 Ce n'est pas possible. Je pense qu'on a déjà été trop loin.
00:39 Je pense qu'il y a une espèce de surdité du pouvoir qui est assez inconséquente
00:45 justement dans les conséquences que tout ça peut avoir.
00:50 Et donc, oui, il faut au moins faire un geste et ne pas jouer le bruisement.
00:55 Qu'est-ce que vous pensez de cette demande de l'intersyndical
00:58 d'avoir nommé un, deux, trois médiateurs pour pouvoir apaiser les choses
01:04 et sortir peut-être de cette crise ? Il faut une médiation à tout prix.
01:07 Je pense qu'il y a une volonté d'apaisement qui est globale.
01:11 Et l'intersyndical a montré depuis le départ son sens des responsabilités.
01:16 Et là, ce sont encore eux qui proposent des solutions.
01:21 Quand Emmanuel dit à Macron qu'on peut discuter sur le travail, sur tout,
01:25 mais pas des retraites, ce n'est pas entendable.
01:28 Donc, il faut simplement renouer un dialogue.
01:31 Et quand je dis renouer le dialogue, je suis senti parce qu'en fait,
01:34 le dialogue n'a jamais eu lieu, notamment avec l'intersyndical.
01:38 Donc voilà, il faut juste une prise de conscience par le pouvoir
01:42 de l'ampleur du rejet qui se témoigne encore aujourd'hui.
01:46 Est-ce que le quinquennat va être marqué au fer rouge de cette réforme des retraites ultra chaotique ?
01:53 Il y aura, mais déjà là, on sait qu'on est à un tournant
01:59 avec une élection qui s'est faite par défaut, une élection contre, qui est légitime,
02:05 mais une élection contre, une majorité qui est relative
02:10 et qui s'enferme encore un peu plus après dans la procédure
02:13 parce qu'elle n'arrive pas à générer du consensus sur les sujets importants.
02:18 Donc oui, il y aura un avant et un après.
02:21 Aussi, le tournant radical que prend la mobilisation dans certains endroits,
02:26 on voit de plus en plus de violences.
02:28 Est-ce que c'est quelque chose qui vous inquiète,
02:30 qui est de nature aussi à brouiller le message autour de cette piste de la réforme ?
02:35 Je pense qu'on peut légitimer aucune violence,
02:39 ni celle de certains manifestants, ni celle de certains policiers.
02:44 Dans l'immense majorité des cas, ça se passe bien,
02:47 mais effectivement, il y a cette radicalisation,
02:50 ces points chauds que vous décrivez à des endroits dans le pays.
02:56 Maintenant, il ne faut pas non plus pousser les gens
02:59 par justement l'incapacité à recevoir le message,
03:03 il ne faut pas les pousser tout le temps vers la colère.
03:06 Donc, encore une fois, faire des gestes d'apaisement,
03:09 le premier étant celui de reprendre la discussion et d'enlever la réforme.
03:13 Un dernier mot sur... Est-ce que vous avez bon espoir
03:16 que le Conseil constitutionnel censure tout ou partie de cette réforme ?
03:19 Et est-ce qu'on ne peut pas craindre quand même que le délai,
03:22 encore un parti au Conseil constitutionnel,
03:24 soit... paraisse être une éternité quand on voit la difficulté sociale du pays ?
03:30 C'est une éternité.
03:32 Et entre guillemets, ce n'est pas au Conseil constitutionnel
03:37 de devenir le juge de la situation politique.
03:41 Il va juger sur des questions juridiques.
03:44 Ce n'est pas à lui de dédouer la situation politique,
03:47 c'est à ceux qui ont lancé la réforme,
03:49 donc l'exécutif et le président de la République.
03:52 Donc, sur la censure, juridiquement,
03:55 il y a beaucoup d'éléments qui plaident
03:58 sur le fait que tout ou partie du texte sera censuré,
04:01 mais effectivement, l'horizon est trop lointain.
04:05 Donc il faut avoir des actes politiques avant.
04:08 [Musique]

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