Autoroute A69 : perchés en hauteur, des militants empêchent l'abattage des arbres

  • l’année dernière
Avec Thomas Brail, arboriste grimpeur - Fondateur du groupe national de surveillance des arbres
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##C_EST_A_LA_UNE-2023-03-30##
Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Rocher.
00:03 - Il est 7h13, est-ce que les platanes de Toulouse-Castre de l'autoroute, du projet d'autoroute vont devenir
00:10 un nouveau lieu de bataille comme les bassines de Saint-Solines ? Ça fait 30 ans qu'on parle de ce
00:15 trajet. 54 km de bitume censé faire économiser entre un quart d'heure et une demi-heure de temps de trajet.
00:21 Depuis un mois, les écolos sont mobilisés pour ralentir le chantier et l'abattage des arbres.
00:26 Il se nomme les écureuils pour certains
00:29 dans les arbres. Thomas Braille, arboriste, grimpeur, bien connu,
00:33 on l'a eu il y a un instant, perché à la cime d'un
00:37 platane centenaire pour empêcher qu'il ne soit coupé. Votre objectif, c'est quoi, Thomas Braille ?
00:44 - Votre objectif, c'est de rappeler qu'il y a eu une enquête environnementale
00:49 qui a été
00:52 à 90% qui n'a pas été validée par les citoyens. Donc 90% des citoyens ont rappelé qu'ils ne voulaient pas que cette autoroute
00:59 soit encore en place. C'est pour ça que je suis là aujourd'hui.
01:01 Alors, c'est 400 hectares de terre agricole qui vont être artificialisés. On sait bien que les problématiques
01:09 bientôt, ça va être la nourriture et l'eau.
01:12 Donc, on perd l'équivalent d'un département tous les dix ans et ça fait dix ans qu'on a perdu l'autonomie alimentaire en France.
01:19 On connaît les problématiques en Ukraine.
01:21 On sait que
01:23 bien évidemment, ce trajet là, ça va être 12 minutes de gagnée. Donc là, vous avez annoncé entre 15 et 30 minutes.
01:30 - Oui, c'est ça.
01:32 - Clairement, c'est 12 minutes. Alors, est-ce que ça vaut le coup pour 53 kilomètres
01:34 et pour 12 minutes de trajet d'abîmer autant de terre agricole ? Ça va laisser énormément d'agriculteurs sur le carreau puisque ça va diviser leur exploitation,
01:43 voire la réduire pour certains. Et pour 17 euros l'aller-retour, mais qui va pouvoir aujourd'hui se payer ça, quoi ?
01:50 - Mais alors, certains disent "oui, mais alors c'est plus dangereux parce que, évidemment,
01:56 on est obligé de ralentir, il y a beaucoup de déplacements entre Toulouse et Castres".
02:01 - Écoutez-moi, ça fait huit jours que je suis dans une tente et que j'ai une vue sur la Nationale. Tout le matin,
02:07 à partir de 6 heures, je regarde cette route et la circulation qu'il y a sur cette route.
02:12 Je vous invite à regarder une vidéo que j'ai faite
02:14 qui est faite toutes les dix minutes de 6 heures à partir jusqu'à 8 heures. J'ai fait une vidéo, donc
02:20 toutes les dix minutes, j'ai filmé.
02:22 Et bien, vous pouvez voir que le trafic n'est pas du tout saturé.
02:26 - Là, il y a quand même des abattages qui sont en cours, Thomas Braille.
02:30 - Alors oui, bien sûr. Notamment un qui a été réalisé mercredi alors que j'étais accroché en haut d'un platan. On a coupé tous les arbres
02:37 autour de moi avec une grande machine. Donc déjà, en termes de sécurité,
02:41 ils ont mis clairement ma vie en danger. Et le jour où ils ont fait ces abattages-là, ils étaient en toute illégalité
02:47 puisqu'ils n'ont pas respecté la dérogation qui doit être accordée par le préfet sur cet article de loi qui est le
02:52 L350-3 du Code de l'environnement qui interdit tout abattage d'arbres d'alignement. Une fois que ces arbres ont été abattus, en fait, le préfet s'est mis
03:00 à l'égalité en signant cette dérogation pour l'abattage de ces arbres. Donc vous voyez, on n'est pas les seuls à être dans l'illégalité.
03:07 Et ce projet-là, il avance comme un gros rouleau compresseur. Il faut savoir aussi qu'il y a énormément d'oiseaux qui ont été repérés, que les
03:15 modifications aujourd'hui avec le réchauffement climatique, elles se font beaucoup plus tôt.
03:18 Et il y a un arbre juste à côté de moi qui devait être abattu alors que des petites mésanges bleues étaient déjà en train de
03:23 faire leur nid dans une cavité, vous voyez. - Oui, oui. Bon, de l'autre côté, on dit que le pilotage a été confié à l'Office français de la biodiversité.
03:31 Donc, on mène les choses
03:34 avec pertinence, quoi. Donc vous, vous dites non. - Alors très bien. Écoutez, alors parlons-en. Hier, en fait, c'est pas compliqué.
03:42 Il y a des naturalistes qui sont en train d'étudier toutes les cavités.
03:45 Nous avions repéré au niveau de Sais, puisqu'il y a une trentaine d'arbres qui sont tombés au niveau de Sais,
03:50 les naturalistes avaient déjà repéré des nids.
03:52 La préfecture a interdit l'OFB d'intervenir. Je vous le dis clairement, on le sait de source sûre, je n'invente rien du tout.
04:00 Donc, en fait, l'OFB, c'est clair, ce sont les gendarmes de l'environnement.
04:03 Et par la préfecture, en fait, ils n'ont pas eu le droit d'intervenir hier alors qu'on leur avait
04:09 clairement signalé que dans des arbres, il y avait de la présence de nichage. Voilà.
04:13 - Thomas Braille,
04:15 quelle va être la suite ? Vous allez continuer de vous mobiliser ? Est-ce que vous allez être
04:19 rejoint par d'autres écureuils, entre guillemets, d'autres personnes qui vont grimper aux arbres comme vous pour s'opposer à ce projet ?
04:25 - Écoutez, j'ai envie de vous dire, c'est pas moi qui lance un appel.
04:29 Si, c'est vrai, j'ai appelé à la mobilisation de ma profession.
04:34 Après, les gens, ils font ce qu'ils veulent, mais c'est sûr qu'il y a beaucoup de grimpeurs qui sont en train de rejoindre le mouvement.
04:39 Et c'est pas du tout...
04:41 C'est des gens qui travaillent comme vous et moi. Moi, normalement, je devrais être avec mon fils cette semaine. J'ai perdu beaucoup d'argent.
04:46 Mais les gens nous rejoignent.
04:49 - Et est-ce que vous ne craignez pas que ça devienne un lieu de bataille, un petit peu comme les bassines de Saint-Saëline, s'il y avait
04:54 d'autres
04:56 personnes plus radicales qui vous rejoignaient ?
05:00 - Écoutez, j'ai envie de vous dire aujourd'hui, qu'est-ce qui nous reste quand on répond à une enquête environnementale
05:05 où 90% des gens disent non ? Qu'est-ce qui nous reste, en fait, pour nous battre, en fait ?
05:09 Vous voyez ce que je veux dire ? Les citoyens ont dit non. Et aujourd'hui, on fait tout passer en force, quoi.
05:14 Donc, si les gens disent non, c'est non. Et moi, je tiens à rappeler une chose, c'est que j'ai demandé, avant de faire cette action-là,
05:20 à être reçu par les préfets, on a envoyé des courriers en tant que fondateur du groupe national de surveillance des arbres. Je n'ai jamais de retour.
05:25 Et c'est toujours pareil. Et quand j'en arrive à faire des actions comme ça,
05:28 c'est parce qu'à un moment donné, je n'ai plus...
05:30 [Bruit de sirène de police]
05:32 - Oui, on entend les gens, effectivement, qui passent.
05:34 - On n'a plus de retour.
05:36 Moi, quand je vais mettre le pied au sol, je ne sais pas quelle sauce je vais être mangé,
05:39 clairement, au niveau légal.
05:41 Mais peu importe, moi, je reste dans le dialogue et dans la pédagogie, et je continuerai à demander à être reçu par les préfets, quoi.
05:46 - Merci, Thomas Abrahi. On va suivre ce dossier. Donc, vous êtes perché, cime d'un platan centenaire, donc...
05:53 - À Nantdine.
05:54 - Voilà, c'est ça. Entre Toulouse et Castres, précisément.
05:57 Merci d'avoir été avec nous en direct ce matin sur Sud Radio.

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