Les informés du 1er avril 2023

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Les informés du 1er avril 2023

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00:00 de La Garde.
00:02 20h21, France Info, les informés, Olivier de La Garde.
00:14 Bonsoir à tous, il fut un temps pas si lointain où le 1er avril était propice à faire des
00:19 blagues dans les médias.
00:21 Ainsi aujourd'hui, on aurait pu vous faire croire qu'Emmanuel Macron a donné une interview
00:25 à Peave Gadget, qu'aux Etats-Unis, une professeure a été licenciée pour pornographie après
00:30 avoir montré un nu de Michel-Ange ou bien encore qu'une ministre du gouvernement allait
00:35 faire la une de Playboy.
00:37 Mais évidemment, en ces temps de fake news, on ne s'amuse plus à jouer avec l'information
00:43 et puis surtout, plus besoin de se creuser les méninges car ces trois infos sont rigoureusement
00:48 exactes.
00:49 On reviendra d'ailleurs en fin d'émission sur la com plutôt gonflée de Marlène Schiappa
00:55 qui va donc effectivement faire la une de Playboy.
00:57 Mais laissez-moi d'abord vous présenter les informés qui sont comme tous les samedis
01:01 des représentants de la presse étrangère.
01:03 Bonsoir Lara Marleau.
01:04 Good evening.
01:05 Good evening, correspondante d'appareil du grand quotidien irlandais The Irish Times
01:09 avec nous également Alberto Toscano.
01:11 Buenas, Buona sera.
01:12 Buona sera.
01:13 Et journaliste et écrivain italien, correspondant du quotidien Milano Finanza.
01:18 Adeline Percept, bonsoir.
01:20 Bonsoir.
01:21 Bonsoir, correspondant de l'RTBF, radio télévision belge et puis je ne sais pas comment ça se
01:25 dit en grec.
01:26 Bonsoir Fabien Perrier.
01:27 Quelle espéra.
01:28 Correspondant en Grèce de plusieurs journaux.
01:31 Auteur de Alexis Tsipras, une histoire grecque aux éditions François Bourin.
01:35 Et ce n'est toujours pas une blague, nous sommes ensemble pour une heure de débat.
01:39 Alors l'information n'a peut-être pas eu le retentissement qu'elle méritait mais
01:46 mardi dernier, l'Assemblée nationale a reconnu officiellement l'holodomor comme génocide.
01:52 L'holodomor, qu'est-ce que c'est ? Eh bien écoutez les explications d'Anne Génetet,
01:57 députée Renaissance, c'est elle qui a porté le texte.
01:59 Dans les premiers mois de 1933, l'Ukraine, grenier de blé, est devenue terre de sang.
02:06 Chaque jour, des milliers de paysans ukrainiens meurent affamés.
02:13 Leur corps jonche rues et champs.
02:17 Cette famine, méticuleusement organisée par Staline, rappelons-le, prend alors l'appellation
02:25 d'holodomor, l'extermination par la faim.
02:27 Voilà, l'Assemblée a donc voté mardi à 168 voix pour, contre, deux, cette reconnaissance
02:35 de ce génocide.
02:36 Ce qui provoque aujourd'hui la fureur de Moscou qui dénonce un zèle antirusse répugnant
02:43 Alors, Lara Marleau, est-ce qu'on peut encore contester la réalité historique de ce qui
02:48 s'est passé ?
02:49 Non, on ne peut pas, c'est impossible.
02:51 J'ai fait deux reportages en Ukraine l'année dernière.
02:55 Vous savez, des monuments à l'holodomor un peu partout.
02:59 J'ai retrouvé des dizaines de personnes dont les grands-parents ou les arrière-grands-parents
03:05 étaient morts.
03:06 J'ai vu les photos des victimes.
03:08 Non, c'est un fait.
03:10 Évidemment, c'est un fait.
03:12 On se demande pourquoi il a fallu si longtemps pour le reconnaître.
03:16 D'ailleurs, en Ukraine elle-même, ça n'a pas été reconnu pendant toute la période
03:22 soviétique.
03:23 C'était un tabou absolu.
03:25 On n'avait pas le droit d'en parler.
03:26 Et ce n'est qu'en 91, au moment de l'indépendance, que les Ukrainiens ont pu en parler.
03:32 Et ça, le souvenir est très, très vif, malgré les décennies qui sont passées, malgré
03:38 les 90 ans qui sont passés.
03:40 - Et Fabien Perrier, les Russes n'admettent pas qu'on puisse, aujourd'hui encore, 90
03:46 ans après, leur rappeler ces crimes ?
03:49 - Ils n'admettent pas puisque dans la suite de la déclaration de la porte-parole, il y
03:55 a cette phrase.
03:56 "Le zèle antirusse des députés français paraît d'autant plus répugnant que la France
03:59 elle-même n'a pas fermé la page de ces crimes de la période coloniale."
04:04 En fait, là, il renvoie dos à dos deux moments historiques différents.
04:09 - Ce qui est une façon, finalement, de ne pas nier les faits, mais de dire que les autres
04:12 ont fait la même chose.
04:13 - Exactement.
04:14 - Si tant est que ce soit le cas.
04:15 - Exactement.
04:16 Ce qui est intéressant, c'est que Lolo Domor est un pilier fondateur du récit national
04:21 ukrainien depuis 2004, depuis la révolution orange.
04:24 Auparavant, c'était, de ce que je crois comprendre, un sujet qui n'était pas réellement abordé
04:30 quotidiennement.
04:31 Ça, c'est la première chose.
04:32 La deuxième chose, c'est que moi, la question que je me pose, c'est à quel point, aujourd'hui,
04:39 des enjeux de mémoire comme celui-ci peuvent être politisés, notamment dans un moment
04:45 de très forte tension, une guerre entre l'Ukraine et la Russie, suite à l'invasion d'une part
04:51 de l'Ukraine par la Russie.
04:53 Et est-ce que c'est le moment opportun pour prendre cette décision, qui fait suite à
04:58 d'autres résolutions ? Il y en avait une au Parlement européen en décembre de mémoire,
05:05 2022, novembre ou décembre.
05:06 Le Bundestag a également voté une loi similaire et le Parlement bulgare, si mes informations
05:12 font le moindre.
05:13 22 nations l'ont fait.
05:14 Alors moi aussi, j'en avais retenu trois dans ma petite tête, mais voilà, je trouve que
05:18 là, il y a une question qui est-il opportun ?
05:20 On va revenir sur l'aspect politique, mais Adeline Percept, sur les faits, c'est évidemment
05:27 indubitable, on ne peut pas les nier.
05:29 Non, absolument pas.
05:31 De toute façon, le lodomore est présent quand même dans la culture ukrainienne depuis
05:36 les années 30.
05:37 Alors, il ne fallait pas en parler, mais en réalité, c'est déjà, on le savait déjà
05:43 à l'époque, à partir de 1935 environ, on trouve des itérations.
05:47 Et ensuite, je veux dire, il y a eu énormément de travaux d'historiens qui sont absolument
05:54 incontestables.
05:55 Nous, le grand public à l'international a découvert le lodomore avec l'archipel du
05:59 goulag, mais ensuite, je veux dire, des gens ici en France incontestables, comme Nicolas
06:05 Vert, par exemple, ont fait des travaux absolument fouillés, documentés sur ce qu'a été
06:10 l'intentionnalité stalinienne sur cette famine.
06:14 Alberto Toscano.
06:15 Le livre "Noir du communisme" a parlé de ça, et effectivement, les faits historiques
06:20 sont avérés, mais je me pose quand même quelques questions.
06:24 La première est dans les chiffres que vous venez de citer.
06:27 La plupart des députés étaient absents.
06:29 Il y avait une nette minorité de députés.
06:34 Ça veut dire que ce sujet, bien que accepté par l'Assemblée nationale...
06:39 Et il y avait le groupe LFI et Rassemblement national qui se sont abstenus.
06:43 D'accord, mais quand même, ça a été voté par une nette minorité de députés, malheureusement.
06:52 Deuxième chose, il est évident qu'il faut voter des lois comme ça, et malheureusement,
06:57 le Parlement italien ne les a pas encore votées.
07:00 Mais c'est dommage que ça soit voté aujourd'hui et pas hier.
07:04 C'est voté dans un contexte de crise internationale, de guerre, comme mon collègue grec vient
07:10 de dire.
07:11 Et ça aurait dû être fait avant, parce qu'on connaissait avant la dimension de ce
07:17 crime impressionnant de Staline.
07:19 Malheureusement, il y a toujours un élément politique qui joue.
07:25 Et l'élément politique, on va continuer à en débattre, Alberto, pardon de vous couper
07:30 la parole, mais vous savez, il est 20h10 sur France Info, c'est le Fil info avec ce soir
07:36 Elia Bergel.
07:37 6 000 opposants à la réforme des retraites ont manifesté aujourd'hui à Vire dans le
07:43 Calvados, selon la CGT.
07:44 C'est le fief d'Elisabeth Borne.
07:46 La mobilisation n'a rassemblé que 3 000 personnes, disent les autorités.
07:50 Une onzième journée de grève interprofessionnelle est prévue jeudi contre ce texte.
07:54 En pleine crise sociale qui dure, les écologistes boudent l'invitation de la Première ministre.
08:00 Justement, ils ne se rendront pas à Matignon.
08:03 Les responsables d'Europe Écologie, Les Verts, dénoncent une opération de communication
08:08 alignée sur la position de leurs alliés insoumis et communistes.
08:11 Et c'est une initiative qui passe mal alors que le gouvernement tente de se sortir de
08:16 cette séquence éprouvante autour de la réforme des retraites.
08:19 Les photos de Marlène Schiappa en une du prochain magazine Playboy.
08:24 Défendre le droit des femmes à disposer de leur corps, c'est partout.
08:27 Et tout le temps, tweet aujourd'hui la secrétaire d'Etat.
08:31 Kiev ne digère pas la présidence russe du conseil de sécurité de l'ONU qui commence
08:36 aujourd'hui.
08:37 Une gifle au visage de la communauté internationale, dénonce le pays.
08:41 Dmitry Koulyba, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, appelle à contrecarrer toute
08:46 tentative russe d'abuser de sa présidence.
08:49 Aux Etats-Unis, au moins 11 morts hier dans des tornades, des tempêtes qui ont frappé
08:54 l'Arkansas, l'Indiana et l'Illinois.
08:56 Ces intempéries violentes se déplacent vers le nord-est du pays.
09:00 Des voitures ont été retournées, des arbres immenses, des racinées.
09:04 En rugby féminin, la France écrase l'Irlande cet après-midi dans le tournoi des 6 nations.
09:10 Victoire 53 à 3, nos bleus toujours invaincus pour le moment.
09:14 Les premiers débats des informés ce soir le votent par le Parlement français.
09:28 Une reconnaissance de l'olo de mort dans les années 30 en Ukraine comme génocide.
09:33 Est-ce que c'est un zèle antirusse répugnant comme le déclare Moscou ?
09:38 Alors, voté je vous le rappelle à 168 voix pour, deux communistes ont voté contre.
09:45 Les députés La France Insoumise et Rassemblement National se sont abstenus, estimant qu'ils
09:51 n'avaient pas à dire l'histoire.
09:52 Écoutez d'ailleurs la réponse que leur a fait Boris Vallaud, le président du groupe
09:56 socialiste à l'Assemblée.
09:58 Il ne s'agit pas de dire ce qu'est l'histoire.
10:01 Les faits sont aujourd'hui assez bien établis.
10:02 Nous avions il y a quelques jours à peine organisé ici avec Anne Gentay et beaucoup
10:06 d'entre vous une conférence où les meilleurs spécialistes du sujet se sont exprimés.
10:12 Je voudrais dire qu'après l'Allemagne, après le Parlement européen, que l'Assemblée
10:18 nationale française reconnaisse à son tour le caractère génocideur de l'olo de mort,
10:23 nous honore.
10:24 Voilà Boris Vallaud à l'Assemblée nationale.
10:26 Alberto Toscano, je vous redonne la parole, je l'avais prise de manière un petit peu
10:29 cavalière.
10:30 Est-ce que c'est à l'Assemblée nationale de dire l'histoire ?
10:34 On peut décider que le Parlement décide que certains éléments historiques doivent
10:42 être montrés aux futures générations et dont ils doivent être ouvertement condamnés
10:48 dans la perspective de l'avenir plus que du passé.
10:51 Mais une fois qu'on a dit ça, effectivement, pourquoi on parle seulement aujourd'hui
10:57 de ça et autre question, pourquoi, comme mon collègue Grec vient de dire, quand même,
11:05 il y a eu des crimes du colonialisme qui sont peut-être un peu trop facilement oubliés.
11:10 Ce n'est pas le seul élément génocideur des derniers siècles d'histoire.
11:17 Si on entre dans cette dynamique, con quoi, justement, le Parlement se prononce sur ces
11:24 événements historiques, mais pourquoi oublier, par exemple, les massacres que les Britanniques
11:29 ont fait en Inde juste avant l'indépendance de l'Inde en 1947 ? Pourquoi oublier d'autres
11:37 massacres ?
11:38 Il y a des massacres, il y a des massacres, Alberto Toscano.
11:42 Et puis il y a des génocides qui sont des plans...
11:45 Certains éléments de l'histoire du colonialisme frôlent les génocides.
11:51 Et l'échelle n'a rien à voir.
11:55 Là, on parle de 5,5 millions d'Ukrainiens.
11:58 Entre 2,5 millions et 5 millions de...
12:00 Enfin, les chiffres que j'ai eus en Ukraine, qui me paraissaient les plus fiables, c'est
12:06 des millions.
12:07 La France n'a pas tué des millions dans les guerres coloniales.
12:12 Non, non, non.
12:13 La Grande-Bretagne...
12:14 Je trouve grotesque que les Russes fassent la comparaison.
12:18 Si, mais je me mets du point de vue des pays africains, asiatiques, latino-américains,
12:26 qui ont vécu, dans leur histoire, dans les siècles derniers, certains éléments tragiques,
12:34 certains faits tragiques.
12:35 Oui, mais ce n'est pas un génocide programmé, planifié.
12:38 C'est autre chose.
12:39 Adeline Percept, il y a une dimension évidemment politique dans cette décision, et même géopolitique,
12:45 parce que poser la question de savoir pourquoi est-ce qu'on le fait aujourd'hui, c'est
12:48 parce qu'il y a évidemment cette guerre en Ukraine que mènent les Russes.
12:52 Oui, bien sûr, c'est politique.
12:53 D'ailleurs, la Chambre belge a voté exactement de la même façon il y a quelques semaines.
12:59 C'est politique, et moi, je pense que c'est tout à fait dans le rôle de l'Assemblée
13:03 nationale, pour les valeurs que porte la France, de voter ce genre de texte, parce qu'il y
13:13 a un rôle de la France de dire quelles doivent être les valeurs, pas de dire l'histoire,
13:19 mais quelles doivent être les valeurs et vers quoi on doit tendre.
13:23 L'Assemblée nationale, d'ailleurs, avait aussi voté un texte sur le génocide arménien.
13:27 Ça remonte, c'était en 1998.
13:30 Et voilà, moi, je trouve que c'est un symbole et que, oui, que les députés ont leur place.
13:35 Patrick Levendul, qui était à l'époque à la manœuvre.
13:38 Fabien Perrier.
13:39 Oui, je voulais dire qu'effectivement, il a quand même fallu plusieurs années à la
13:43 France avant de s'intéresser, par exemple, au génocide arménien.
13:46 Il a fallu aussi plusieurs années à la France pour s'intéresser réellement à ce qui s'est
13:50 passé en Algérie.
13:52 La différence, c'est que quand le président de la République, Emmanuel Macron, a pris
13:55 la parole, par exemple, dernièrement, c'est après des travaux menés par des historiens,
14:00 notamment coordonnés par Benjamin Stora.
14:02 Donc, il s'appuie sur une recherche historique.
14:05 Il a commandé un rapport.
14:06 C'est le fruit d'une démarche.
14:07 Là, on a un peu l'impression que c'est fait un peu rapidement et à l'issue, enfin,
14:12 pour des raisons de calendrier plus que pour des raisons de recherche.
14:16 Et l'autre question, c'est est-ce que c'est vraiment aux députés de se substituer au
14:21 travail des juges et des historiens ou des historiens et des juges plus exactement ?
14:25 - Les historiens ont déjà travaillé dessus.
14:27 - Il y a des débats encore historiques dessus.
14:29 En tout cas...
14:30 - On peut toujours débattre, mais...
14:31 - Comment ?
14:32 - On peut toujours débattre, mais parce que l'histoire ne sera jamais une science exacte.
14:37 - Mais quand même, le travail documentaire a été largement fait sur l'URSS en général
14:42 et sur le demain en particulier.
14:44 - Mais ce que répondent, par exemple, en préparant, je relisais la réponse de Grégoire
14:49 Guizzi, de Die Linke, donc de la gauche, au bout de nos tagues, et il disait, il rappelait,
14:56 que la grande famine avait touché d'autres parties de l'URSS et que surtout, Staline
15:02 s'était dressé, je le cite, contre tous ceux qui s'étaient opposés à sa politique
15:06 d'industrialisation et de collectivisation forcée, quelle que soit leur nationalité
15:11 ou leur origine ethnique.
15:13 Ce qui n'est pas faux.
15:14 En fait, c'est là-dessus, je pense, qu'il y a le plus de débats.
15:16 Est-ce que c'était les Ukrainiens en tant que tels qui étaient...
15:18 - Les Ukrainiens ou en tant qu'opposants ?
15:20 - Exactement, ou les opposants.
15:21 Et c'est là où la question se pose, est-ce aux députés de trancher ? C'est sur ce point,
15:26 c'est pas du tout sur une négation d'un crime qui a tué des millions de personnes.
15:33 - Non, mais les députés peuvent trancher parfaitement parce que c'est des messages
15:37 qu'on lance à l'avenir, à la future génération.
15:40 Mais quand ces messages sont conditionnés par des éléments d'opportunité politique,
15:46 on aurait pu faire il y a 10 ans, il y a 20 ans, cette même loi.
15:50 On s'en aperçoit aujourd'hui parce qu'il y a une polémique internationale.
15:53 Sinon, on aurait continué à laisser le logement là où il était, disons la vérité.
15:58 Et quand il y a des éléments quand même, oubliés peut-être, ou sous-estimés,
16:07 l'importance d'autres génocides qui ont eu lieu pendant les derniers siècles,
16:12 en donnant l'impression que tout ça a une motivation politique,
16:16 alors je pense qu'on ne rend pas un bon service à la cause qu'on veut défendre.
16:21 - On dit à peu près la même chose avec des mots différents.
16:24 - Je ne voulais pas me disputer.
16:26 - Vous avez le droit, vous savez, on a le droit aussi de ne pas être d'accord aux informés.
16:32 Allez, on va passer à notre débat suivant.
16:34 Peut-être que l'intelligence artificielle d'ailleurs un jour nous permettra de trancher ce type de polémique.
16:39 Je ne suis pas sûr.
16:40 On va en tout cas parler de l'IA, comme l'on dit, pour être plus chiquet.
16:44 Est-ce qu'il y a une véritable menace aujourd'hui ?
16:46 On en débat juste après le Fil info.
16:48 Il est 20h20, Ilia Bergel.
16:51 - Je suis encore vivant.
16:54 Les mots, le sourire du pape François à sa sortie de l'hôpital en bonne forme,
16:57 après trois jours de soins pour une bronchite ce matin.
17:00 Le jésuit argentin, âgé de 86 ans, souffre de problèmes de santé chroniques.
17:04 Les multiples feux de forêt d'origine criminelle qui ont touché le nord de l'Espagne ces derniers jours
17:09 sont enfin sous contrôle.
17:11 L'arrivée de pluie légère ces dernières heures facilite le travail des pompiers.
17:15 Ce midi, plus de 70 incendies n'étaient pas encore éteints.
17:18 La travivernale prend fin aujourd'hui en France.
17:21 Les locataires qui ne payent pas leur loyer risquent l'expulsion.
17:24 Autre changement pour ce 1er avril, la fin de l'indemnité carburant.
17:28 La hausse de presque 2% pour les allocations chômage,
17:31 1,6% pour la prime d'activité, les allocations familiales et le RSA.
17:36 Plusieurs centaines de personnes ont défilé aujourd'hui en Isère
17:39 devant le site de production de semi-conducteurs ST Microelectronics à Kroll
17:45 pour dénoncer l'accaparement de l'eau.
17:48 Les manifestants s'opposent au projet d'extension de l'usine annoncée l'été dernier,
17:52 synonyme sur le e d'un excès de consommation d'eau.
17:55 Tony Parker va faire son entrée dans le panthéon du basket.
17:59 Le quadruple champion de NBA est le tout premier Français de l'histoire
18:03 à faire son entrée dans le Hall of Fame.
18:05 Une cérémonie d'intronisation va avoir lieu dans le Massachusetts.
18:10 En liguant le foot, Osser a battu 3 ce soir, 1 à 0 à démission,
18:14 en 40 minutes, à 21h.
18:16 Renne reçoit les nordistes de l'Anse.
18:18 Faut-il avoir peur de l'intelligence artificielle ?
18:32 Cette question que l'on se pose alors que cette semaine,
18:35 une pétition signée par des experts du monde entier
18:38 réclame un moratoire de 6 mois sur ces technologies.
18:41 Pour Thierry Breton, commissaire européen notamment chargé du numérique,
18:45 ces nouvelles technologies confirment que l'Europe a besoin du cadre réglementaire
18:50 qu'elle prépare justement depuis 3 ans.
18:53 On écoute Thierry Breton.
18:55 On est surpris de rien, on a tout anticipé quand vous regardez la loi.
18:58 Il y a 4 niveaux de protection, ce qui est interdit, ce qui est à risque,
19:01 ce qui est à moyen risque et ce qui est autorisé.
19:03 Regardez cette loi, y compris tous ceux qui sont dans les think tanks
19:06 et qui parlent peut-être souvent un peu, je vais pas dire à tort et à travers
19:10 parce que je me permettrais pas, mais qui regarde cette loi ?
19:12 Cette loi, elle est faite, elle est maintenant débattue en finale au Parlement.
19:17 Il y aura j'espère encore des amendements qui peuvent encore,
19:19 parce que c'est comme ça que la démocratie fonctionne, la durcir,
19:22 mais cette loi, elle existe !
19:24 Voilà, alors aux informés, c'est pas comme dans les think tanks,
19:26 on ne parle jamais à tort et à travers.
19:28 Alberto Toscano, l'Italie, vous avez vu ça hier,
19:31 a été le premier pays occidental à interdire Chajipiti.
19:35 Oui, l'autorité de règlement de la private, de la vie privée,
19:43 est intervenue et la raison est sur le fait qu'il y a une menace,
19:49 un risque de menace quand même, pour la vie privée des citoyens italiens,
19:55 suite à l'utilisation des données qui n'est absolument contrôlée
20:02 et qui risque de présenter des dangers pour les citoyens.
20:06 Et l'autorité de la vie privée a décidé d'interdire,
20:13 de suspendre pendant 20 jours cette GPT et ensuite on verra.
20:21 Mais les propriétaires de cette application sont mis en demeure
20:27 de donner de garanties et surtout de clarifier leurs procédés,
20:34 leurs stratégies en Italie.
20:36 Laura Marlowe, ces nouvelles technologies,
20:38 elles font vraiment planer une menace sur nos sociétés, sur nos démocraties ?
20:44 Oui, oui. Et vous avez des gens, même Elon Musk,
20:48 qui est l'un des fondateurs de Open Intelligence,
20:53 Artificial Intelligence, Open AI.
20:55 Il est fondateur de plein de choses.
20:57 Oui, il est derrière le chat GPT, même lui a signé cette pétition.
21:01 Certains disent que c'est parce qu'il était un peu en retard,
21:04 mais enfin bon, ça se trouve.
21:06 Non, non, mais c'est très, très, très dangereux.
21:08 Il faut lire absolument la lettre ouverte qui a été écrite par Eliezer Yudkowsky,
21:14 qui est considéré comme l'un des pères fondateurs de l'intelligence artificielle.
21:20 Il a écrit une lettre sur le site de Time Magazine,
21:24 qui a été publiée le même jour que la pétition.
21:26 Il dit "si moi ça suffit pas, il faut arrêter ça".
21:30 Il faut arrêter ça.
21:31 Mais pour quelle raison ?
21:32 Parce qu'on est en train de créer des, je ne sais pas si on peut dire des êtres,
21:37 mais des choses qui sont plus intelligentes que nous.
21:41 Et ce n'est pas du tout contrôlé.
21:44 On ne sait pas si ces choses sont...
21:47 Il y a eu plusieurs personnes qui ont déjà été menacées par des logiciels,
21:53 par des chats, par Bing, par exemple, le programme de Microsoft.
21:58 Il y a l'expert du New York Times qui a raconté dans un podcast
22:02 qu'il a beaucoup, beaucoup discuté avec cette chose,
22:08 qui à la fin a déclaré son amour pour lui.
22:11 Et quand il n'a pas voulu...
22:13 Oui, c'est incroyable.
22:15 Et quand il n'en a pas voulu, l'ordinateur l'a menacé.
22:21 Il y a des choses délirantes.
22:24 - A côté de vous, Fabien Nafert, il fait des mimiques,
22:27 je ne vous sens pas du tout d'accord avec ce qu'il dit.
22:30 - Pas tellement.
22:31 Je pense qu'effectivement, il faut se méfier d'aller trop loin.
22:34 Mais il faut d'abord se rappeler ce qu'est l'intelligence artificielle.
22:37 C'est un processus d'imitation de l'intelligence humaine.
22:41 Ce n'est pas une intelligence humaine,
22:43 c'est un processus d'imitation qui repose sur des algorithmes.
22:47 Donc il y a toujours de l'être humain derrière.
22:49 Ça, c'est la première chose qu'il faut dire.
22:51 La deuxième chose, et je dirais aussi les raisons de s'inquiéter,
22:54 la deuxième chose, c'est que, comme l'expliquait le commissaire Thierry Breton tout à l'heure,
23:00 on est en train d'essayer d'encadrer la chose.
23:02 Est-ce que quand il y a du progrès, il faut nécessairement être contre le progrès ?
23:06 Je ne crois pas des réalisations nécessaires par l'intelligence artificielle.
23:11 Il y en a en termes de médecine, en termes d'histoire.
23:14 On parlait d'histoire tout à l'heure.
23:16 C'est une intelligence artificielle en Grèce aujourd'hui, par exemple,
23:19 qui permet de reconstituer des textes anciens.
23:22 C'est quand même intéressant.
23:24 On doit dire non à ça ? On doit dire on arrête, on suspend ?
23:27 - L'intelligence artificielle qui permet de faire des photographies
23:32 de n'importe qui en train de faire n'importe quoi,
23:36 des photographies qui ont l'air véridiques.
23:39 Pareil pour les textes qui sont fabriqués par Chad J. Petit.
23:44 Il n'y a plus de vérité.
23:46 - Oui, mais ça, on peut faire des contre-outils.
23:51 On peut développer des outils.
23:53 - Alain Percept.
23:54 - Oui, c'est moi.
23:56 Non, alors il y a plein de choses à dire.
23:58 Déjà, d'une part, sur la dangerosité de l'intelligence artificielle.
24:04 Je pense que déjà, ça renvoie à nos peurs les plus intimes.
24:08 Et c'est vraiment ancré dans notre culture.
24:10 En plus, depuis même, on peut penser à Frankenstein,
24:14 je veux dire Mary Shelley au début du 19e siècle,
24:17 qui vient avec ce robot, etc.
24:19 Donc, c'est vrai qu'il y a tout ça dans notre passé.
24:23 En Belgique, il y a justement un monsieur qui s'est suicidé
24:26 il n'y a pas très longtemps, alors qu'il était en discussion
24:29 avec une intelligence artificielle, Elisa.
24:32 Et son épouse dit aujourd'hui, bon, la discussion a quand même
24:36 complètement dérivé et elle est en train de pointer du doigt
24:40 la responsabilité de cette intelligence artificielle.
24:44 Les autorités réagissent, et là, je vous rejoins complètement,
24:48 en disant, il faut des garde-fous.
24:50 Mais évidemment qu'on ne peut pas jeter le progrès...
24:54 - Avec l'eau du vin. - Bien sûr.
24:57 - Allez, on va faire la pause, on va écouter la météo, l'info à suivre.
25:01 Faut-il vouer les trottinettes au Gemini ?
25:04 Et puis peut-on être ministre et faire la une de Playboy ?
25:07 Ça, c'est le sommaire de la deuxième partie des Informés.
25:09 A tout de suite, restez avec nous.
25:11 Madame, Monsieur, bonsoir.
25:22 - C'est la responsabilité qui va dominer dans le courant de la soirée,
25:25 avec ces pluies qui s'étirent des Pyrénées en remontant vers les régions du nord-est,
25:29 la neige qui va toujours tomber en quantité,
25:32 notamment sur les Alpes du Nord et les Pyrénées.
25:34 On attend 20 à 30 cm.
25:36 Le vent fort qui va se maintenir autour de la Méditerranée.
25:39 Et on surveille ces pluies qui tombent, notamment du côté des Hauts-de-France,
25:43 où certains cours d'eau pourraient réagir.
25:45 Regardez les températures attendues pour cette première partie de soirée,
25:48 des valeurs qui vont s'échelonner de 5 à 14 degrés.
25:51 Demain matin, votre réveil, toujours de l'instabilité avec ce bandeau pluvieux
25:55 qui va s'étirer du sud-ouest en remontant vers le nord-est du pays.
25:59 Cette neige qui va se maintenir tout au long de la journée sur les massifs de l'Est
26:04 et des Pyrénées, principalement, où l'on attend toujours 20 à 30 cm de neige.
26:09 Et à l'arrière, nous avons des conditions un petit peu plus stables,
26:12 notamment en direction du nord-ouest du pays,
26:15 avec les hautes pressions qui regonflent et donc le retour d'éclaircies.
26:18 A noter quand même que le vent va continuer à souffler fort autour de la Méditerranée.
26:23 Les températures pour demain matin vont s'échelonner de 4 à 11 degrés
26:27 et dans l'après-midi, très peu d'amplitude thermique.
26:29 Nous repassons en dessous des moyennes de saison.
26:32 La maximale sera tout de même pour la ville de Montpellier avec 19 degrés.
26:36 Bonne soirée !
26:37 [Musique]
26:48 Bonsoir à tous, l'essentiel de l'information.
26:50 Les opposants à la réforme des retraites ont donné de la voix en Normandie
26:54 avec cette manifestation à Vire dans le Calvados, un lieu éminemment symbolique
26:58 puisqu'il s'agit de la circonscription d'Elisabeth Borne, chine papa.
27:02 Vous êtes là ? On est là !
27:08 À Vire, cet après-midi, on n'avait pas vu ça depuis bien longtemps.
27:13 Dans cette commune du Calvados de 10 000 habitants,
27:16 plusieurs milliers de personnes ont défilé ce samedi contre la réforme des retraites.
27:20 Un rassemblement régional, à l'appel de l'intersyndicale,
27:24 rejoint par la Confédération Paysanne.
27:27 Dans le cortège, sous les airs festifs, les revendications sont bien là.
27:34 Non mais c'est normal que le peuple soit dans la rue
27:37 parce que ne pas écouter le peuple, c'est une grande erreur aujourd'hui,
27:42 une grande erreur du gouvernement.
27:43 J'ai perdu mon travail à 57 ans et quand on est au RSA ensuite,
27:46 on ne valide pas de trimestre et ça veut dire que ça a eu la précarité jusqu'à 64 ans.
27:51 Les syndicats ont voulu se défiler dans cette commune emblématique
27:55 car fief électoral de la Première ministre, Elisabeth Borne.
27:59 Une démarche que comprend le maire de Vire.
28:02 Le symbole, ça compte aussi dans le combat social, en politique.
28:06 Donc effectivement qu'il y ait eu une manifestation organisée ici à Vire
28:11 dans la circonscription de Madame Borne, ça paraît évidemment logique.
28:16 Le tracé de la manifestation a tout de même été modifié
28:20 pour éviter de passer devant la permanence du député Frédie Certain,
28:24 le suppléant d'Elisabeth Borne.
28:27 En fin de journée, les chiffres de la mobilisation sont tombés.
28:30 6000 manifestants selon la CGT, 3000 selon les autorités.
28:35 À Vire comme ailleurs, la fourchette est toujours aussi large et incertaine.
28:40 Les traditionnels changements du 1er avril,
28:45 ils peuvent avoir des conséquences sur votre quotidien.
28:47 On voit ça avec Alexandre Peyrou.
28:50 Du changement pour les demandeurs d'emploi dès aujourd'hui.
28:54 Pour faire face à l'inflation,
28:56 l'Unédic a consenti à un coup de pouce sur l'allocation d'assurance chômage.
29:01 Elle augmente de 1,9%, une première alors que cette allocation
29:05 n'est revalorisée habituellement qu'une seule fois par an, en juillet.
29:09 Autre hausse pour les prestations sociales,
29:12 pour tenter de pallier la hausse des prix, +1,6%.
29:16 Cela concernera par exemple le RSA, la prime d'activité
29:20 ou encore les allocations familiales.
29:22 Une augmentation jugée bienvenue, mais insuffisante par les associations.
29:27 Si vous souhaitez vendre votre bien immobilier, nouvelle obligation.
29:32 Il faudra désormais fournir un audit énergétique.
29:36 En clair, si le logement que vous vendez est de catégorie F ou G,
29:40 vous devrez obligatoirement le faire expertiser
29:43 pour connaître le montant des travaux à réaliser,
29:46 pour le rendre moins énergivore.
29:48 Un document à communiquer à l'acheteur.
29:51 Ce 1er avril devait aussi marquer la fin des chèques bois et fioul.
29:56 Ces aides allant de 50 à 200 euros seront finalement prolongées
30:00 d'un mois pour le fioul, de deux mois pour le bois.
30:04 Enfin, autre prolongation, celle du ticket de caisse obligatoire.
30:08 Il était censé disparaître aujourd'hui pour éviter le gaspillage de papier.
30:12 Il bénéficie finalement d'un sursis jusqu'au 1er août.
30:15 Il sera alors envoyé au client par voie électronique,
30:18 mais si vous le souhaitez, vous pourrez toujours obtenir la version imprimée
30:22 en la demandant à votre commerçant.
30:25 Et voilà pour ce flash tout de suite, vous avez rendez-vous avec les informés de France Info.
30:29 Bonne soirée.
30:30 (Générique)
30:35 (Générique)
30:42 - Et toujours en compagnie de nos confrères et consoeurs,
30:45 représentants de la presse étrangère, Adeline Percept,
30:47 correspondante de la RTBF, radio-télévision belge,
30:51 Fabien Perrier, correspondant en Grèce de plusieurs journaux,
30:54 Lara Marlowe, correspondante à Paris du quotidien irlandais The Irish Times,
30:58 et Gato Toscano, correspondant du quotidien Milano Finanza.
31:02 Alors, durant la première demi-heure, nous avons évoqué l'eau de mort,
31:05 ce génocide organisé par les Soviétiques en Ukraine dans les années 30.
31:09 On a parlé des menaces de l'intelligence artificielle, bref, plutôt du lourd.
31:14 Dans cette seconde partie, on va être plus léger, plus aérien,
31:19 parce que dans notre beau pays de France,
31:21 la technologie qui semble poser le plus de problèmes,
31:24 ce n'est pas l'intelligence artificielle, ce sont les trottinettes en libre-service.
31:29 Demain, la mairie de Paris organise une votation, une sorte de référendum
31:34 pour ou contre ce mode de transport.
31:37 Alors, les opposants mettent en avant des véhicules dangereux,
31:40 et pour les autres qui encombrent les trottoirs,
31:43 les partisans, eux, vantent un mode de transport rapide, écologique
31:47 et plébiscité pour les jeunes.
31:49 Écoutez ces Parisiens qui cheminent et trottinent et dont les avis sont partagés.
31:54 Ça m'évite de pédaler, c'est moins fatigant.
31:58 On arrive au travail frais et pas transpirant.
32:01 On ne sait pas quel code de la route ils respectent, c'est compliqué à gérer.
32:04 Vous êtes anti-trottinette ?
32:05 Je suis anti-trottinette, je les hais.
32:06 Pour moi c'est très pratique, après effectivement c'est très dangereux,
32:09 je me suis déjà tolé, machin.
32:10 Vous avez eu mal ?
32:11 J'ai eu très mal.
32:12 Qu'est-ce qui vous est arrivé ?
32:13 Je me suis pris un dos d'âne, je me suis éclaté, mais ça peut arriver.
32:17 Bon, Adeline Percept, est-ce que ce type de débat existe aussi en Belgique, à Bruxelles ?
32:22 Oui, effectivement, mais en fait il y a plusieurs villes belges qui proposent
32:26 ces trottinettes en libre-service.
32:28 Il y a de très très forts débats.
32:30 D'ailleurs l'été dernier, Bruxelles a décidé d'un certain nombre de mesures
32:34 pour encadrer tout ça.
32:35 Déjà le nombre d'engins est limité à Bruxelles.
32:39 Ensuite l'âge a été réduit, l'âge auquel on peut emprunter,
32:43 donc c'est à partir de 16 ans maintenant.
32:45 Et puis évidemment il y a une question de vitesse.
32:47 Donc oui, ça fait débat en Belgique aussi.
32:50 À Rome ?
32:51 Ça fait débat, ça fait débat.
32:53 Il n'y a pas une décision nationale à ce sujet.
32:59 Évidemment il y a des règles à respecter, que souvent on ne respecte pas.
33:04 Comment ça, on ne respecte pas les règles en Italie, Alberto Toscano ?
33:06 Ça arrive trop souvent, et ça dépend en réalité des administrations municipales
33:12 qui ont des attitudes plus ou moins tolérantes vis-à-vis des trottinettes.
33:17 Si vous permettez une opinion personnelle...
33:19 Je vous promets tout ce que vous voulez.
33:22 Les trottinettes sont formidables, qu'elles aillent où elles veulent,
33:25 mais pas sur les trottoirs.
33:28 J'ai vu des choses en sortant de chez moi,
33:31 notamment une dame âgée heurtée par une trottinette.
33:35 J'ai risqué moi-même, et pourtant j'ai cru être assez lourd,
33:39 être renversé par une trottinette qui allait sur un trottoir
33:44 d'une façon absurde et extrêmement dangereuse.
33:48 On ne peut pas tolérer que ces engins aillent sur les trottoirs
33:54 au risque en mettant en danger notamment les personnes âgées.
33:58 Ce n'est pas possible.
34:00 Voilà, alors Alberto Toscano, ça y est, il a mis les pieds dans le pan.
34:03 À Athènes, un problème avec les trottinettes électriques ?
34:07 À Athènes, elles existent aussi, elles sont arrivées.
34:10 Elles ne font pas débat, mais elles ont fait rire au début.
34:14 - Pourquoi ça ?
34:15 - Parce qu'en fait, on ne s'attendait pas dans une ville aussi dangereuse qu'Athènes.
34:18 Je ne sais pas si vous avez déjà conduit à Athènes, mais c'est quand même un des endroits...
34:21 - Racontez-moi, il y a longtemps que je n'ai pas conduit à Athènes.
34:22 - Où ça fait le plus peur.
34:23 Je ne sais pas si le code de la route est réellement respecté.
34:26 Et donc, on ne s'attendait pas à ce que les trottinettes puissent circuler
34:29 sur les voies communes.
34:30 - C'est pour ça qu'elles circulent sur les trottoirs, soit dit en passant.
34:33 - Et la deuxième chose qui a fait rire, mais qui maintenant inquiète un peu,
34:36 c'est qu'on voit des touristes, l'été notamment, aller louer des trottinettes
34:41 et voyager en groupe comme ça, sans savoir en faire du tout.
34:44 Soit des trottinettes debout, soit des trottinettes assises.
34:46 Mais ils n'ont aucune formation et ils croient pouvoir...
34:49 - Vous avez des trottinettes assises ?
34:50 - Oui, il y a des trottinettes assises.
34:51 - C'est des vélos ou quoi ?
34:52 - Non, non, non, non, non.
34:53 - C'est des trottinettes pour les morts ?
34:55 - Exactement.
34:56 Exactement.
34:57 Il y en a une près de la station de métro Singrou, si vous voulez aller faire un tour.
35:02 Un loueur de trottinettes comme ça.
35:05 - Je n'en mets absolument pas en question l'existence de ces trottinettes.
35:10 Je suis étonné, juste.
35:11 - Et ça a aussi suscité un peu la colère pour une autre raison,
35:14 c'est qu'on sait tous aujourd'hui, quand on lit les rapports du GIEC par exemple,
35:19 qu'il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre,
35:23 donc développer des modes de transport alternatifs.
35:26 - A priori, c'est électrique, donc c'est à condition que ce soit de l'électricité propre.
35:31 - Vous avez coupé une partie de ce que je voulais dire.
35:33 - Excusez-moi.
35:34 - Ce n'est pas grave.
35:35 En revanche, quand on veut développer des modes de transport alternatifs,
35:38 il faut, comment dire, aussi réfléchir aux conditions dans lesquelles on le fait.
35:43 Et avec les trottinettes, ça n'a pas été fait.
35:45 Pas du tout.
35:46 Donc ça a mis la colère à Athènes.
35:48 Et pour une troisième et dernière raison, c'est que ça a été pendant le confinement,
35:51 pendant le premier confinement, le maire d'Athènes a développé des voies sans voiture,
35:57 du jour au lendemain, des voies qui étaient très empruntées
36:00 pour les rendre piétonnes, qui sont des voies en plein soleil.
36:03 Dans un pays comme Athènes, ce n'est pas forcément la meilleure idée,
36:06 de rendre piétonnes les rues en plein soleil.
36:09 Ce n'est pas là qu'on a envie d'aller prendre l'air l'été.
36:11 - La ramarle.
36:12 Il y a moins ce problème-là à Dublin, des rues en plein soleil.
36:15 Mais il y a ce problème avec les trottinettes aussi.
36:19 - Oui, le ministre des Transports, Eamon Ryan,
36:21 est en train de préparer une loi pour encadrer les trottinettes.
36:26 Ils ne veulent pas les interdire totalement,
36:29 mais ils veulent justement imposer une limite de vitesse.
36:33 Alors, est-ce que ça va être 15 ou 20 km de l'heure ?
36:36 Au-delà de 25 km/h, il va falloir assurer la trottinette,
36:41 remplir toutes les conditions des voitures.
36:46 Ils veulent que les gens portent des casques, limiter l'âge aussi,
36:51 personne en dessous de 16 ans.
36:53 Mais ça n'a pas marché à Paris.
36:55 On a essayé, on a changé les règlements plusieurs fois.
36:58 - Vous avez toujours...
36:59 Moi, j'ai eu des expériences un peu semblables à celles d'Alberto.
37:02 J'ai vu des horreurs.
37:04 Il y a pas moins de 10 jours, j'ai crié sur un enfant
37:08 qui avait l'air d'avoir 12 ans, qui roulait sur le trottoir.
37:12 Et je lui ai dit "mais c'est dangereux, arrêtez".
37:15 Et il m'a fait des grimaces quand il a continué,
37:18 comme s'il n'en était rien.
37:19 Ils sont incorrigibles, vous n'y arrivez pas.
37:22 - Ils font des grimaces.
37:23 - Ils font des grimaces.
37:24 - Mais quel honneur !
37:26 - Non, mais moi je vote contre les trottinettes.
37:30 Je trouve que c'est très dangereux.
37:32 - Le scrutin est ouvert, on continue à voter dans 1 minute 30,
37:36 juste après le Fil info, 20h40, Elia Bergel.
37:39 - Une gifle au visage de la communauté internationale.
37:43 Les mots très durs aujourd'hui de Kiev
37:45 pour dénoncer le début de la présidence russe
37:47 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
37:49 Dmitry Koulyba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères,
37:52 appelle à contrecarrer toute tentative russe
37:55 d'abuser de sa présidence.
37:57 Des tornades et des tempêtes ont fait au moins 11 morts aux Etats-Unis,
38:01 l'Illinois, l'Indiana et l'Arkansas.
38:04 Très touchés hier, des maisons éventrées,
38:06 des arbres immenses arrachés.
38:08 Ces intempéries extrêmes bougent vers le nord-est du pays.
38:11 Une manifestation contre la réforme des retraites
38:14 a rassemblé 6000 opposants au texte à vire dans le Calvado,
38:17 c'est sur la CGT.
38:19 Une mobilisation dans le Fief d'Elisabeth Borne.
38:22 3000 personnes ont défilé selon la police.
38:25 Prochaine échéance jeudi, la 11e journée de grève interprofessionnelle
38:29 contre le texte.
38:31 Hazard ou coup de com', c'est aussi jeudi
38:33 que sort le prochain magazine Playboy
38:35 avec Marlene Chapa qui pose en une.
38:38 Face aux critiques, la secrétaire d'Etat assure
38:40 que défendre le droit des femmes à disposer de leur corps,
38:43 c'est partout et tout le temps.
38:45 En rugby, la Rochelle gagne contre les Anglais de Gloucester.
38:48 29 à 26 en 8e de finale de la Champions Cup.
38:52 Il y a quelques minutes, les Français passent en quart de finale de la compétition.
38:56 Le rugby côté dames, le 15 de France féminin réalise un gros carton
39:00 contre les Irlandaises cet après-midi.
39:02 Large victoire 53 à 3 dans ce match du tournoi des 6 nations.
39:06 Max Overstappen prend la pole position demain à Melbourne.
39:10 En Formule 1, le Grand Prix d'Australie,
39:12 le champion du monde domine les qualifications de ce matin.
39:17 France Info
39:19 20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde.
39:25 Et on débat de cette votation citoyenne organisée à Paris.
39:30 Demain, 1 300 000 Parisiens sont appelés à se prononcer
39:34 pour ou contre les trottinettes en libre-service.
39:37 Alors, au-delà du sujet, au-delà du "pour ou contre",
39:40 j'ai compris que vous étiez quand même plutôt hostile
39:43 à ces trottinettes en libre-service.
39:45 Je voudrais vous parler de la méthode.
39:47 Et écoutez d'abord Boris Jamet Fournier,
39:49 il est conseiller de Paris, de la majorité parisienne.
39:53 Aujourd'hui, il est venu le temps de poser la question
39:56 directement aux Parisiennes et aux Parisiens, stop ou encore.
39:58 C'est la première fois qu'on organise une votation citoyenne
40:01 à l'échelle de tout Paris. On va voir ce que ça donne.
40:03 Et si le résultat est concluant, on pourra en refaire
40:06 sur d'autres sujets dans le futur.
40:07 Voilà, alors est-ce que c'est un bon exemple
40:10 de démocratie participative, Fabien Périer ?
40:12 Je me tourne vers vous en tant que grec.
40:14 Vous êtes un peu l'inventeur de la démocratie.
40:16 Qu'est-ce que vous en pensez ?
40:17 J'étais sûr que c'est sur moi qu'il allait tomber la réponse à cette question.
40:21 Moi, je pense que c'est toujours bon d'avoir recours
40:25 à la démocratie, justement.
40:27 C'est un débat qui traverse aujourd'hui les Parisiens.
40:31 C'est bien de leur soumettre la question.
40:34 On va voir ce qu'ils ont à répondre.
40:35 Mais je pense qu'il aurait, comme sait l'étudiateur,
40:37 il faut aussi réfléchir au mode d'encadrement.
40:39 Quelle que soit la réponse, c'est comment,
40:42 si les trottinettes sont maintenues,
40:44 comment leur usage va-t-il être encadré ?
40:46 La vitesse, le casque, etc.
40:48 C'est toujours une bonne chose de...
40:51 Alberto Toscano ?
40:52 Voter, c'est formidable.
40:54 Notre démocratie a besoin d'oxygène,
40:56 d'un nouvel élan.
40:59 On sait bien la méthode de référendum.
41:01 Encore faut-il qu'on fasse aussi les référendums
41:04 qui gênent parfois les administrations municipales.
41:07 Qu'est-ce que vous voulez dire, Alberto ?
41:09 Il y a des parisiens qui aimeraient bien pouvoir voter
41:11 sur la propreté, sur la sécurité,
41:14 sur la dette de la ville.
41:16 Les râles sur Mulot.
41:18 Il faudrait aussi voter sur des sujets sensibles
41:23 qui parfois gênent les autorités locales.
41:26 Je ne dis pas en référence seulement à la ville de Paris.
41:31 Mais la méthode de référendum municipaux est formidable,
41:36 mais elle doit être appliquée avec une certaine méthode.
41:41 La méthode est que le citoyen doit s'exprimer
41:44 sur plusieurs sujets, y compris ceux qui sont gênants
41:47 pour les maires en place.
41:49 Laura Marleau ?
41:50 Je suis d'accord avec Alberto.
41:52 J'aimerais bien voter dans un référendum
41:54 sur la saleté des rues de Paris.
41:56 Ça, ça me plairait.
41:58 L'histoire des trottinettes,
42:00 il y a une chose que je voudrais signaler,
42:02 c'est le faux argument des fabricants des trottinettes.
42:05 L'argument écologique.
42:07 Parce que des études montrent qu'en fait,
42:10 la trottinette remplace soit la marche,
42:13 soit les transports publics,
42:15 mais très rarement les voitures.
42:17 Ce sont des jeunes qui utilisent des trottinettes.
42:20 On va vous accuser d'être contre les jeunes.
42:23 Non, je ne suis pas contre les jeunes.
42:25 Non, mais je sais bien.
42:26 Certaines de mes meilleures amies sont jeunes.
42:28 Adeline Percep, pour en revenir aux aspects politiques,
42:33 il y a quelque chose qu'on va regarder quand même
42:35 assez attentivement après cette votation,
42:37 c'est la participation.
42:39 S'il y a moins de 5% des inscrits,
42:43 1,3 millions d'inscrits qui se déplacent pour voter,
42:46 est-ce que ce référendum aura un quelconque poids,
42:51 un quelconque sens ?
42:52 Vos questions sont très dangereuses, Olivier.
42:54 Je sais.
42:55 Est-ce que vous vous souvenez combien de personnes
42:57 se sont déplacées déjà pour aller voter pour la maire de Paris ?
43:00 Enfin, pour sa majorité.
43:02 Il y a eu quand même beaucoup d'abstentions à cette élection,
43:07 pas seulement à Paris, mais partout ailleurs.
43:10 Moi, je trouve que c'est un petit peu un pastiche de démocratie
43:13 et j'aimerais bien enquêter pour savoir
43:16 pourquoi est-ce qu'ils ont décidé de faire un référendum
43:20 sur cette question.
43:21 Parce qu'en réalité, dès la fin de l'année dernière,
43:24 la mairie de Paris, en l'occurrence David Béliard,
43:27 disait "on est contre, on ne veut plus".
43:29 La réalité aussi, c'est qu'ils auraient dû dire "on s'est trompés,
43:33 on n'aurait pas dû les mettre en place".
43:35 D'ailleurs, toutes les études d'impact sur les mobilités,
43:38 les véhicules qui sont comme ça en libre-service
43:41 et que vous ne rendez pas à quelqu'un à qui vous l'avez pris,
43:44 on sait très bien sur les voitures, sur les trottinettes, sur les vélos,
43:47 que ce sont des engins qui sont dégradés extrêmement rapidement,
43:51 que ça devient sale et donc inusité ou usité par des gens
43:55 qui ne sont pas forcément à cheval sur les règles.
43:57 Mais ça, c'est vieux, je veux dire, des études d'impact,
44:00 il y en a depuis assez longtemps, pas sur les trottinettes,
44:02 mais sur d'autres types de véhicules.
44:04 On aurait attendu, de la part de l'administration parisienne,
44:07 qu'ils aient lu ce genre d'études avant de les mettre en place, en réalité.
44:11 Donc je me demande ce qu'il y a derrière,
44:13 je me demande aussi pourquoi on n'a pas le courage...
44:16 - Vous vous demandez, vous êtes en train de dire
44:18 que la mairie de Paris ne prend pas ses responsabilités ?
44:20 - Oui, ils devraient avoir le courage politique de dire
44:23 "écoutez, on s'est trompés, on arrête".
44:26 Et puis point barre, mais je pense qu'en fait,
44:29 l'administration ne veut pas avoir l'air de ceux qui interdisent
44:33 des véhicules à mobilité douce, parce que pour le marketing,
44:37 ce ne serait pas très intéressant.
44:38 Voilà, c'est ça ma sensation.
44:40 - Fabien Pérrier, est-ce que finalement, à travers ce référendum,
44:44 la majorité ne laisse pas la responsabilité de la décision
44:47 qui va être un peu plus l'air chez les jeunes,
44:50 prise par une forme de référendum ?
44:52 - Mais peut-être, malgré tout, c'est...
44:56 Je crois que c'est ce qu'expliquait Boris...
44:59 - Fallot ?
45:00 - Non, pas Fallot.
45:01 - Bon, il n'a jamais...
45:02 - J'ai oublié son nom.
45:04 - Boris Jamais-Fournier, conseiller de Paris de la majorité.
45:08 - C'est un premier référendum.
45:10 Donc on peut aussi se dire "ma foi, c'est un premier,
45:12 donc il y en aura d'autres".
45:14 Il faut s'en saisir ensuite politiquement.
45:16 Ça, c'est une autre question qui est posée à tous les élus parisiens.
45:21 Comment ils font pour transformer ce premier essai
45:23 en un retour dans les urnes des citoyens
45:26 sur des questions qui les préoccupent directement ?
45:29 Et c'est pour ça que moi, je trouve que...
45:31 Bon, peut-être la question paraît un peu anodine,
45:34 un peu aussi une porte de sortie
45:36 pour une mairie qui ne sait plus trop comment s'en sortir
45:38 avec cette histoire de trottinette.
45:41 Mais derrière, le retour au vote,
45:44 comme moyen de réintéresser les citoyens à la chose publique,
45:49 moi, me paraît très important.
45:51 Peut-être qu'il y a d'autres sujets d'ailleurs aujourd'hui
45:53 sur lesquels il faudrait utiliser le référendum
45:56 qui pourrait être des très belles portes de sortie
45:58 pour les gouvernements en France, ailleurs.
46:02 - C'est marrant parce que Michou a commencé depuis 50 minutes,
46:06 on n'avait pas encore parlé des retraites.
46:08 - Les trottinettes à l'Elysée, c'est ça.
46:11 - Lara Marleau, sur cet aspect finalement,
46:15 démocratie directe, où je me débarrasse du sujet,
46:18 je n'assume pas ma responsabilité quand je suis au pouvoir ?
46:22 - Non, le côté responsabilité ne me dérange pas en l'occurrence
46:30 pour une histoire de trottinette.
46:32 Cela dit, est-ce que la maire de Paris
46:36 assume vraiment sa responsabilité en d'autres domaines ?
46:42 Par exemple, la grève des éboueurs,
46:44 elle a dit "je soutiens la grève".
46:48 Alors moi, ça m'a paru aberrant, vous avez une maire de Paris
46:52 qui laisse sa ville s'enfoncer dans la crasse et la puanteur.
47:00 Quelque part, ça m'a choquée.
47:02 Mais bon, c'est une autre histoire.
47:04 - Allez, c'est une autre histoire.
47:06 On va parler de Marlène Schiappa
47:08 qui va donc faire la une de Playboy la semaine prochaine,
47:12 juste après le Fil info, 20h50.
47:15 - Trois personnes blessées en six Jordaniens
47:19 occupées dans une attaque à la voiture Bélier.
47:21 L'auteur a été abattu par des soldats selon l'armée israélienne.
47:24 6000 opposants à la réforme des retraites
47:27 ont manifesté à Vire dans le Calvados,
47:29 selon la CGT, sur les terres d'Elisabeth Borne.
47:32 La préfecture rassure que cette mobilisation
47:34 n'a rassemblé que 3000 personnes.
47:36 Une 11e journée de grève interprofessionnelle
47:39 est prévue jeudi contre ce texte.
47:41 En pleine crise sociale qui dure,
47:43 les écologistes boudent l'invitation de la Première ministre.
47:46 Ils ne se rendront pas à Matignon.
47:48 Les responsables d'Europe Écologie des Verts
47:51 dénoncent une opération de communication alignée
47:54 sur la position de leurs alliés insoumis et communistes.
47:57 Le collectif Les Soulèvements de la Terre
48:00 annonce qu'une cagnotte en ligne a été créée pour les blessés
48:03 et leurs proches après la mobilisation de Saint-Soline.
48:06 Samedi dernier, des violences ont éclaté dans les Deux-Sèvres
48:09 entre manifestants et forces de l'ordre.
48:12 Un homme est toujours dans le coma avec pronostic vital engagé.
48:16 Des changements pour ce 1er avril.
48:18 C'est la fin de la traite hivernale.
48:20 Reprise des expulsions pour les locataires
48:22 qui ne payent pas leur loyer.
48:24 Par ailleurs, les allocations chômage augmentent de presque 2%.
48:27 1,6% de hausse pour le RSA, la prime d'activité,
48:30 les allocations familiales.
48:32 L'indemnité carburant s'est terminée en revanche.
48:35 La Ligue 1, le foot dans 10 minutes à 21h.
48:38 Rennes reçoit Lens plus tôt aujourd'hui.
48:41 Auxerre a battu 3-1 à 0.
48:43 Et on termine les informés par cette affaire
48:55 qui pourrait prêter à sourire et qui n'est pas un poisson d'avril.
48:58 La Marlène Schiappa est donc la vedette du prochain numéro de Playboy.
49:03 La secrétaire d'Etat chargée de l'économie sociale et solidaire
49:06 de la vie associative fait la une du magazine de charme.
49:09 Alors, on n'a pas pu encore consulter le mensuel.
49:13 Ce que l'on sait, c'est que Marlène Schiappa fait la une
49:15 et apparaît sur 4 photos où elle n'est pas dénudée mais sexy, nous dit-on.
49:20 Elle donne également une interview de 12 pages,
49:23 une initiative qui met certains membres de la majorité dans l'embarras
49:27 mais pas priscatée venant aux députés et porte-parole Renaissance.
49:31 Elle était l'invité de France Info ce matin. Écoutez.
49:33 Est-ce que Marlène Schiappa est connue pour avancer,
49:36 pour mettre la lumière sur les enjeux liés au corps des femmes,
49:40 liés au droit des femmes ? Je crois que oui.
49:43 Est-ce que le magazine Playboy est connu pour promouvoir
49:46 le sujet du droit des femmes et le rapport au corps des femmes ?
49:49 Pas forcément. Je crois que non.
49:50 Donc il est important que nous puissions aussi adresser ces sujets dans ce magazine.
49:54 Il ne s'agit pas de poser nue mais d'aborder des sujets importants
49:58 qui aujourd'hui sont toujours là, présents,
50:00 aussi bien dans notre vie du quotidien que sur les réseaux sociaux.
50:04 Adine Percept, est-ce qu'une ministre qui s'exprime et s'expose ainsi dans Playboy,
50:09 ça vous choque ?
50:10 Non, non, plus rien ne me choque.
50:13 Plus rien ne me choque depuis qu'on a vu Emmanuel Macron dans Pif Gadget.
50:17 Et voilà. Non, non, c'est pas que ça me choque,
50:21 mais moi je me suis posée la question de la stratégie de Playboy.
50:23 Parce que si vous voulez…
50:24 La stratégie de Playboy, ils vont en vendre.
50:26 Parce que je me suis dit, alors elle ne va pas être dénudée,
50:30 ok, on est d'accord avec ça, et on la voit déjà partout Marlène Schiappa,
50:35 donc en fait je me suis dit, bon, quelle est la stratégie de Playboy ?
50:38 La stratégie de Marlène Schiappa, ça ne vous a pas du tout interrogée.
50:42 Non, je plaisante un peu. La stratégie de Marlène Schiappa, moi je l'ai comprise,
50:46 si vous voulez, quand elle a été la première à aller sur un plateau du type celui de Cyril Hanouna,
50:50 où elle a dit "il faut aller voir les classes populaires",
50:53 effectivement, il y a des gens qui regardent Cyril Hanouna,
50:56 voilà, c'est une émission d'actualité, voilà.
50:58 Là, j'ai compris le côté "il faut s'adresser à tout le monde".
51:02 En revanche, chez Playboy, franchement, un homme qui a priori va acheter Playboy,
51:07 est-ce qu'il a envie de lire une interview sur le féminisme par Marlène Schiappa dedans ?
51:12 Je crois que non. Donc si vous voulez, ça ne me choque pas,
51:14 mais en même temps, je trouve que c'est du buzz, c'est de la mousse,
51:17 ça cache des vrais sujets. On va peut-être en parler,
51:20 mais il y a quand même un scandale dans son ministère suite à ce qu'elle a fait sur le Fonds Marianne.
51:26 Donc ça cache d'autres sujets, je me demande quels communicants sont à l'origine de ce genre de choses.
51:33 - Excuse-moi Adeline, mais Playboy, ça fait une publicité gratuite.
51:37 - C'est vrai, on a appris que ça existe toujours, c'est vrai.
51:40 (rires)
51:44 - C'est certain, pour Playboy, c'est une bonne chose.
51:46 - Je voulais savoir si le président Macron a donné son aval.
51:50 - Alors je ne sais pas, je ne peux pas vous répondre.
51:53 - L'Élysée, je me souviens surtout pendant le premier mandat,
51:56 était très, très contrôlée de tout ce qu'elle faisait, disait.
52:01 Les interviews des ministres étaient relues et corrigées à l'Élysée avant de paraître.
52:07 Alors il me paraît très peu probable qu'elle puisse faire ça sans l'accord de l'Élysée.
52:13 Je ne dirais pas que je suis choquée, mais je suis concernée.
52:17 Parce que c'est hors-relien, c'est carrément hors-relien.
52:20 Elle dit promouvoir la cause des femmes en paraissant, on dit des photos sexy.
52:27 Il y a une photo apparemment où elle est entourée d'un tricolore français.
52:31 C'est du sacrilège ! Non mais je veux dire...
52:35 Elle veut promouvoir les femmes dans un magazine qui est fondé sur l'exploitation sexuelle des femmes.
52:45 C'est grotesque.
52:47 - Ramire Derriere ?
52:49 - Je souscris, d'autant qu'aujourd'hui, comme vous le savez, il y a des changements.
52:54 Premier avril, et l'outrage sexiste est désormais un délit et plus une infraction.
52:58 - Et l'amende est doublée.
53:00 - Et l'amende est doublée au moins.
53:02 Donc moi, je suis fort choqué de voir que le président Macron va parler d'Empire Gadget,
53:09 qui d'ailleurs, je ne sais pas si vous le savez, n'appartient plus au groupe L'Humanité,
53:13 mais appartient maintenant et est dans le giron de Frédéric Lefèvre, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy.
53:20 Donc Macron dans Empire Gadget, Marlène Schiappa dans Playboy,
53:25 qui est quand même le magazine qui a fait du corps des femmes un objet marketing par excellence.
53:30 C'est très choquant et je suis aussi d'accord pour dire que le moment est un peu étonnant.
53:35 Il y avait d'énormes problèmes de fond sur lesquels le gouvernement était interpellé.
53:41 Le Conseil de l'Europe s'inquiète des violences policières pendant les manifestations.
53:48 Le rapporteur de l'ONU sur les défenseurs de l'environnement s'inquiète de ce même phénomène.
53:55 La Maison Blanche fait savoir qu'il y a un problème que les Français doivent pouvoir manifester pacifiquement.
54:02 Premier sujet. Deuxième sujet qui arrive et dont on ne parle pas, c'est le fonds Marianne.
54:09 Il y a une suspicion de détournement de fonds publics du temps où Marlène Schiappa a été ministre.
54:19 Je crois d'ailleurs que c'est France Télévisions et France Info et le magazine Marianne qui ont révélé cette affaire.
54:26 Et aujourd'hui, on parle de Playboy, mais de cette question de fonds,
54:32 à un moment où les Français réclament plus de confiance dans leurs médias et dans la démocratie, on la laisse sous silence.
54:38 - Albert Arturo Toscano, vous avez 12 secondes pour conclure.
54:41 - Je ne suis pas spécialement choqué, mais je crois que ce gouvernement a un problème de faire connaître ses ministres.
54:48 En réalité, on connaît Marlène Schiappa et on connaît... Les Français ne savent même pas quel est son ministère.
54:54 On connaît certains personnages. On ne connaît rien de ce gouvernement au-delà de cinq ou six ministres,
55:00 dont toutes certaines méthodes probablement sont considérées utiles à faire connaître les personnes
55:07 et surtout à parler d'autre chose que la réforme de retraite. Et comme ça, voilà qu'on a parlé d'années.
55:13 - C'est trop court, évidemment, mais c'est fini. Merci à vous quatre. Vous avez été brillants.
55:19 Pour ma part, j'aurais plaisir à vous retrouver dès demain soir, 20h, ici-même. D'ici là, portez-vous bien.
55:24 Restez avec nous. Vous êtes sur France Info.

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