Bercoff dans tous ses états - Émission du 6 avril

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-04-06##

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Transcript
00:00:00 [Générique]
00:00:05 Raccrocher, c'est un bonheur.
00:00:07 Ce sont deux farceurs russes, Vovon et Lexus, dont la spécialité, ils ont une émission dans une radio et une télévision en Russie.
00:00:17 Eh bien, leur spécialité, c'est de piéger les personnalités, y compris les personnalités mondiales.
00:00:22 Ils l'ont fait avec Obama, ils l'ont fait récemment avec Christine Lagarde, la patronne de la Banque Centrale Européenne, qui a parlé effectivement avec eux,
00:00:32 pensant parler avec un ministre de l'économie, elle a parlé de l'euro numérique à venir.
00:00:39 Eh bien, là, là, depuis quelque temps, et on a une exclusivité pour vous, l'intégrale de la conversation entre Vovon et Lexus,
00:00:48 en tout cas c'était Vovon ou Lexus, qui se sont fait passer pour l'ancien président de l'Ukraine, Petro Poroshenko.
00:00:56 Ils se sont fait passer pour lui et ont appelé François Hollande, et François Hollande qui connaît très bien Petro,
00:01:02 mais eux ne se sont pas mis en zoom, évidemment, ils ne se sont pas montrés.
00:01:06 En revanche, François Hollande a répondu en zoom, donc on le voit, on voit son image, et vous le verrez sur YouTube, sur la chaîne Sud Radio du YouTube.
00:01:15 Et ils parlent, et ils ont parlé pendant au moins un quart d'heure ou vingt minutes de tout, des accords de Minsk, de la réforme des retraites, absolument de tout.
00:01:25 C'est absolument passionnant, et vous verrez, c'est un document unique. Alors, est-ce qu'un président ne devrait pas dire ça ? Je ne sais pas.
00:01:33 C'est très intéressant, voilà, c'est une technique journalistique qui existe depuis longtemps, c'est évidemment un piège,
00:01:41 mais Hollande a répondu très cash, très franc, et écoutez, c'est vraiment, ça vaut son pesant d'or.
00:01:48 Bonjour, monsieur le président, je suis très heureux de te voir, cher François. Comment vas-tu, mon ami ?
00:01:54 Bonjour, Petro, je vais bien mieux que, hélas, la situation en Ukraine. Je suis bien sûr, tout ce que vous faites sur place,
00:02:04 et je suis heureux de pouvoir m'entretenir avec toi de la situation.
00:02:08 Au fait, comment va-t-il mon ordre de la liberté ? J'espère que tu le portes.
00:02:12 Oui, je le porte, et je suis fier de le porter dans le contexte que nous connaissons.
00:02:18 Mon soutien à l'Ukraine est total, et je fais en sorte, partout où je peux m'exprimer, de demander que l'Ukraine puisse disposer des armements qui lui sont nécessaires.
00:02:30 À ma connaissance, tu as rencontré Emmanuel récemment. Qu'est-ce qu'il dit à propos de l'Ukraine ? Qu'est-ce qu'il en pense dans l'ensemble ?
00:02:39 Emmanuel Macron a été longtemps dans l'idée qu'il pouvait jouer un rôle pour une négociation entre l'Ukraine et la Russie.
00:02:49 Je pense qu'aujourd'hui, il a pris conscience que cette position-là était intenable.
00:02:55 Deuxièmement, il a dit qu'il était prêt à fournir des armements, que l'Ukraine en consommait beaucoup, mais qu'il était important de lui en fournir,
00:03:06 et que nous sommes sans doute dans une guerre longue. Il a aussi convenu que Poutine, en ce moment, ne pouvait pas être un interlocuteur.
00:03:18 Oui, je sais que l'artillerie, les chars, mais en ce qui concerne les chasseurs, je sais que la Grande-Bretagne veut déjà fournir des avions.
00:03:28 Pour toi, est-ce que Macron va nous fournir des F-16 que nous demandons et des armes à longue portée ?
00:03:35 Je pense que l'intérêt de l'Ukraine est de recevoir des armes qui peuvent être utilisées dans un délai rapide,
00:03:43 et ne pas se focaliser sur des armes qui exigent des temps d'entraînement, de formation ou des pièces de rechange compliquées.
00:03:53 Donc tout ce qui peut être un matériel immédiatement disponible pour résister à l'offensive russe, c'est ça qu'il faut demander
00:04:02 aussi bien au Premier ministre britannique qu'aux pays européens, et de les livrer massivement, et pas simplement au compte-goutte.
00:04:11 Et plus la demande est sur des chars lourds ou des avions extrêmement sophistiqués comme les Rafales, plus la livraison risque d'être limitée en nombre.
00:04:24 Ah mais en fait, je pense que tu es d'accord avec moi qu'aujourd'hui, ce n'est pas une guerre entre l'Ukraine et la Russie,
00:04:30 c'est la guerre entre le monde occidental et le monde russe. Qu'est-ce que tu en penses ?
00:04:34 Oui, je pense que de l'issue de la guerre en Ukraine va dépendre un nouvel équilibre du monde.
00:04:40 Si l'Ukraine gagne, ce que je souhaite de tout mon cœur, il y aura nécessairement pour les régimes autoritaires un coup d'arrêt,
00:04:49 aussi bien pour la Chine vis-à-vis de Taïwan que pour d'autres pays qui sont tentés, comme l'Iran, d'aller plus loin.
00:04:57 Ou même la Turquie, même si la Turquie aujourd'hui est dans une autre situation.
00:05:02 Donc, il est très important que la victoire revienne à l'Ukraine, non pas simplement parce que ce seraient des territoires que l'Ukraine reprendrait,
00:05:11 qui lui appartiennent. C'est pour ça que la demande des Ukrainiens sur le plan militaire ne peut pas être simplement pour gagner quelques kilomètres carrés.
00:05:21 Il faut vraiment que ce soit une offensive qui permette d'infliger à Poutine une vraie défaite.
00:05:28 Mais dans ce cas-là, tu es d'accord qu'aujourd'hui la France, comme l'Union européenne, elle participe également à cette guerre, bien qu'à leur propre niveau ?
00:05:38 Oui, ils ne veulent pas être belligérants au sens où la Russie pourrait prendre prétexte de leur soutien pour agir sur un pays européen voisin
00:05:50 et entraîner le monde dans une guerre qui irait au-delà de l'Ukraine. Mais sans être belligérants, ils sont, comme tu l'as dit, participants.
00:06:01 Mais nous, en fait, comme tu le comprends, actuellement l'Ukraine mène cette lutte pour l'ensemble de l'Union européenne.
00:06:08 Oui, je partage ce point de vue. C'est pour ça que les demandes ukrainiennes à l'Union européenne doivent être fortes, sérieuses et suffisamment ciblées pour aider au maximum l'Ukraine.
00:06:23 Il y a l'aspect politique, c'est un point important. Ce dont vous avez besoin, ce sont les avions F-16, les avions américains.
00:06:31 Et la formation des pilotes peut être assurée par d'autres que les américains puisqu'il y a des pays qui utilisent des F-16.
00:06:36 Et une autre question qui me préoccupe. Penses-tu que l'Europe va tenir le coup ? À quel point elle va résister ?
00:06:42 L'Europe a été très durement touchée, notamment par les sanctions antirusses. Les tarifs en Europe, comme le disent mes amis, mes nombreux amis, ont augmenté.
00:06:50 L'inflation a également augmenté à présent. Et l'Europe sera-t-elle en mesure de faire la guerre à la Russie sur le plan économique, maintenant ? Dans quelle mesure elle va tenir ?
00:06:59 Oui, cette question, je me la suis posée au début du conflit quand les prix du gaz et de l'énergie ont flambé en Europe.
00:07:09 C'est vrai. Peut-être que ce n'était pas utile de faire une réforme des retraites en ce moment quand il y a une guerre aux portes de l'Europe qui devrait nous mobiliser.
00:07:19 Mais comme tu l'as dit, je ne suis plus au pouvoir. Et donc, s'il n'avait tenu qu'à moi, il n'y aurait que le sujet de notre propre sécurité, de celle de l'Ukraine.
00:07:29 Et de la lutte contre l'inflation qui aurait été posée. Les médias font leur travail en France. Et il y a encore beaucoup de sujets d'actualité qui portent sur l'Ukraine dans les journaux télévisés.
00:07:43 Mais j'ai une autre question, probablement la principale. Il est maintenant question d'un accord de paix. M. Macron dit que nous devrions nous asseoir à la table des négociations.
00:07:55 Le chancelier Scholz en parle également. Les États-Unis sont bien sûr contre. La question est donc qu'est-ce que nous devons faire ? Devons-nous nous asseoir à la table des négociations maintenant ?
00:08:06 Aujourd'hui, une négociation avec Poutine aboutirait au statu quo. Donc tant que l'Ukraine veut poursuivre le combat, tant que l'Ukraine se met en situation de faire reculer les Russes, il ne peut pas y avoir de négociation.
00:08:27 Ça veut dire, cher François, tu penses que nous devrions les expulser de la Crimée et du Donbass et ensuite seulement pour parler de paix ?
00:08:36 Oui, parce que je ne vois pas que dans une négociation, Poutine pourrait accepter en termes de retrait de ses forces du Donbass et a fortiori de la Crimée.
00:08:48 Donc toute la question c'est de savoir si l'Ukraine, avec les aides qui peuvent lui être apportées, a les moyens militaires de faire reculer Poutine.
00:08:57 Si elle ne les a pas, ces moyens militaires, alors oui, la négociation est nécessaire.
00:09:03 Mais nous devons nous battre jusqu'au dernier Ukrainien, je pense.
00:09:07 Il n'y a pas de négociation et il ne faut pas que des leaders européens évoquent le mot négociation tant que vous êtes dans cet état d'esprit et tant que vous avez la capacité de vous battre jusqu'au dernier.
00:09:21 À propos des "pour parler de paix", je vais être honnête maintenant en ce moment.
00:09:29 Les accords de Minsk étaient à l'origine désavantageux pour l'Ukraine malheureusement.
00:09:33 Bien sûr, nous n'aurions pas dû accepter les plans de Poutine de négocier avec les séparatistes.
00:09:38 C'est notre faute.
00:09:39 À Minsk, comme tu t'en souviens, nous n'étions pas autorisés à dormir ou à manger et nous avons signé ces accords.
00:09:45 C'était une torture.
00:09:47 Et toi-même, tu te rappelles, tu me persuadais de les signer et Angela disait aussi que ce serait mieux.
00:09:53 Eh bien on peut voir où ça nous a emmenés.
00:09:55 Oui, même si dans les accords de Minsk, il y avait l'affirmation de l'intégrité territoriale de l'Ukraine et du contrôle de la frontière qui devait être rétabli.
00:10:07 Mais tu as raison.
00:10:08 Nous nous sommes enlisés après Minsk.
00:10:10 C'est la faute, hélas, de l'absence de pression suffisante du camp européen sur Poutine pour qu'il puisse y avoir le retour à l'intégrité territoriale et la fin du séparatisme.
00:10:26 Et puis, il y avait les difficultés propres à l'Ukraine que tu as connues, d'une difficulté d'avoir une majorité sur un certain nombre de textes.
00:10:35 Et ça, je pense que ça a aussi été utilisé par Poutine alors que l'Ukraine n'était pas responsable.
00:10:43 Oui, mais si tu t'en souviens, il fallait d'abord parler au séparatiste, se mettre d'accord sur les élections, puis organiser les élections et enfin reprendre la frontière.
00:10:52 Nous aurions dû insister pour que nous reprenions la frontière d'abord et ensuite organisions les élections.
00:10:57 Malheureusement, on a eu tort sur ce point et Poutine en a profité.
00:11:04 Bon, alors donc la solution pour l'instant, elle est militaire, elle n'est pas diplomatique.
00:11:10 Eh bien, moi, je pense que tu es d'accord avec moi.
00:11:17 Quand nous avons signé les accords de Minsk, nous savions que la guerre était inévitable, mais nous avons eu besoin de nous préparer pendant toutes ces années, de renforcer notre armée afin d'être prêts à cette guerre.
00:11:27 Les accords de Minsk nous ont donné du temps pour équiper l'armée et Angela Merkel l'a déclaré récemment.
00:11:34 Oui, elle a eu raison de le dire parce qu'il y avait l'idée que c'était Poutine qui avait voulu gagner du temps.
00:11:41 Non, c'est nous qui voulions gagner du temps pour permettre à l'Ukraine de se rétablir, de renforcer ses moyens militaires.
00:11:48 Et c'est pour ça qu'il faut défendre la négociation de Minsk dans laquelle tu as joué un rôle très important.
00:11:55 Il faut la défendre parce que c'est précisément pendant ces sept ans qu'il y a eu pour l'Ukraine des moyens de se renforcer.
00:12:05 Et c'est là que Poutine s'est trompé. C'est qu'il a sous-estimé la capacité des Ukrainiens et leur résistance.
00:12:12 Moi-même, j'aurais sans doute à venir en Ukraine un moment ou un autre.
00:12:17 Mais pour l'instant, je pense que c'est à vous de faire en sorte de nous défendre parce que c'est vous qui nous défendez aujourd'hui.
00:12:26 Je vais juste, excuse-moi François, juste aborder quelques autres brefs sujets.
00:12:32 Je peux dire que la seule chose où nous avons réussi à dépasser Poutine, à part les accords de Minsk,
00:12:38 c'est l'année 2013, lorsque nous avons réussi à chasser Yanukovych et à faire entrer l'Ukraine dans l'Union européenne.
00:12:45 Oui, je pense que tu as joué un rôle très important à ce moment-là.
00:12:54 Je me souviens encore quand tu es venu à l'Élysée avec Bernard-Henri Lévy et que tu étais accompagné par Klitschko.
00:13:01 C'était au tout début du processus.
00:13:04 Et si vous n'aviez pas été là, il n'y aurait pas eu Biden, il n'y aurait pas eu la victoire que vous avez obtenue en chassant Yanukovych.
00:13:13 Donc ce rôle historique qui a été le tien est très important à rappeler.
00:13:18 Très bien, Président. Merci pour cette conversation. Je te souhaite le meilleur.
00:13:24 Reste en contact et bien sûr je t'attends à Kiev. C'est plus ou moins sûr là-bas maintenant.
00:13:29 Écoute, ça sera avec plaisir que je me rendrai auprès de toi et auprès des autorités ukrainiennes pour nous témoigner de mon amitié avec toi,
00:13:40 de mon meilleur souvenir de tout ce que nous avons fait ensemble.
00:13:43 Merci, Vétro. À bientôt à Kiev et j'espère un jour à Paris. Au revoir.
00:13:49 Au revoir, mon ami. Au revoir.
00:13:51 Au revoir. À bientôt.
00:13:53 Une conversation qui fera date. Hollande égal à lui-même, très franc, mais qui affirme et qui corrobore ce qu'on disait,
00:14:03 ce que disaient certains qui paraissaient du purconvotisme, c'est qu'Angela Merkel et François Hollande avaient effectivement signé les accords de Minsk
00:14:12 pour permettre, et c'est leur droit le plus strict et c'est légitime, de permettre à l'armée ukrainienne de se renforcer, de se refaire.
00:14:22 Mais pourquoi ne pas le dire à ce moment-là ?
00:14:25 Deuxièmement, deuxièmement, il parle de son soutien d'envoyer des armes le plus possible, de ne pas négocier avant qu'il n'y ait une défaite de Poutine,
00:14:37 et tout ça c'est clair, en tout cas, ça est clair, vous voyez, c'est ce que j'appelle la vérité qui s'avance masquée.
00:14:44 C'est le masque qui dit la vérité. Ce n'est pas une technique à aborder en permanence, sûrement pas, et ça peut risquer effectivement d'étranges dérives,
00:14:53 mais c'est intéressant quand le témoignage, vous vous rappelez du livre de David et l'Homme,
00:15:00 "Un président ne devrait pas dire ça", les cent heures qu'ils ont passées avec François Hollande,
00:15:05 et bien le président continue à dire "Et ce n'est peut-être pas plus mal".
00:15:10 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, les perles du jour.
00:15:15 Les boulangers qui font le pain, les vrais artisans, mais est-ce que tout ça ne va pas disparaître au profit des chaînes ?
00:15:21 Oui, le pain, on aura toujours besoin du pain, l'homme a besoin de pain, l'homme a besoin de manger.
00:15:30 Mais ces artisans, ceux qui ont fait, vous savez, le froment qui vole dans la lumière, ceux qui font le matin, la farine, tout ça, qu'est-ce qui se passe ?
00:15:39 Et bien en ce moment, ça diminue, ça diminue, ça diminue, voilà.
00:15:43 Et alors, ça provoque quand même d'étranges réactions, quelque part.
00:15:49 On savait depuis quelques temps que beaucoup de boulangeries allaient fermer à cause de la hausse du coût de l'énergie, l'électricité,
00:15:59 et vraiment des gens qui sont là, qui se lèvent très tôt le matin pour faire notre pain.
00:16:04 Et bien, Olivier Agrégoire n'est pas contente que l'on parle de ça.
00:16:09 Olivier Agrégoire, je le rappelle, la ministre déléguée au PME, commerce, artisanat, tourisme, écrit cet étrange tweet.
00:16:16 "Depuis quelques jours, l'extrême droite communique avec une joie à peine dissimulée le nombre de défaillances de boulangeries pour le mois de janvier 2023."
00:16:27 C'est-à-dire que si aujourd'hui, vous constatez qu'il y a des boulangers qui ferment et qui sont en faillite, vous êtes d'extrême droite.
00:16:36 Ça devient très intéressant.
00:16:37 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il n'y a plus de vérité, alors qu'il y a le réel.
00:16:42 Non, selon qui parle la vérité, on vous colle une étiquette, donc elle n'est pas vraie, puisqu'elle est extrême droite.
00:16:49 Et elle ajoute, Olivier Agrégoire, pour ce même mois, on compte 161 installations de boulangeries, soit bien plus que les défaillances.
00:16:56 Mais attention, peut-être, mais ce sont des chaînes, ce sont des chaînes avec d'autres moyens.
00:17:02 Et les petits boulangers, Olivier Agrégoire, si je dénonce, si je dénonce qu'il y ait, je parle d'un boulanger que je connais,
00:17:10 qui est près de chez moi et qui ne peut plus parce que les prises d'intérité se sont multipliées par 10 et par, quelques fois, par 20,
00:17:19 je suis d'extrême droite ?
00:17:21 C'est-à-dire, Olivier Agrégoire, que si je constate que Marine Le Pen ou Marion Maréchal aiment le steak tartare
00:17:29 et que moi-même, j'aime bien le steak tartare, je suis donc lepiniste ?
00:17:34 Non, mais est-ce que vous vous rendez compte de ça ?
00:17:36 Vous ne voulez plus voir la réalité quand elle vous dérange, ce n'est plus la réalité, c'est une étiquette.
00:17:42 Ce n'est plus possible de continuer dans cette espèce d'escroquerie sémantique à laquelle nous assistons en permanence
00:17:50 du matin au soir et du soir au lendemain matin de la part de nos hauts parleurs qui sont un tout petit peu, quelques fois, bas du dos.
00:17:57 Le face-à-face d'André Bercoff avec Didier Raoult, microbiologiste français, spécialiste des maladies infectieuses,
00:18:04 professeur des universités, praticien hospitalier pour son néotobiographie aux éditions Michel Laffont.
00:18:09 Bonjour Didier Raoult.
00:18:10 Bonjour.
00:18:11 Didier Raoult, on vous reçoit, et vous le savez toujours, sans déplaisir, c'est une litote.
00:18:16 Et vous venez de sortir un livre, et voilà, ce n'est plus sur le Covid, ce n'est plus...
00:18:21 Enfin, vous avez écrit énormément de livres, je ne parlerai pas de vos publications, elles se comptent par milliers.
00:18:25 Vos recherches, je rappelle, vous êtes microbiologiste, vous êtes spécialiste des maladies infectieuses,
00:18:31 et ça depuis très longtemps, et puis je ne parlerai pas du fait que vous êtes connu dans le monde entier,
00:18:39 parmi les autorités du monde entier, comme la personne qui est sinon l'un des plus avancés en ces matières.
00:18:46 Et là, vous parlez, là vous... je dirais la focale s'agrandit, et c'est très très heureux qu'elle s'agrandisse,
00:18:54 parce que vous parlez de vous, de votre famille, de votre enfance, et puis après, voilà, de votre carrière,
00:19:01 et pour arriver aussi, bien sûr, de votre chemin, de votre parcours, pour arriver évidemment aux derniers événements
00:19:07 "covidiens", qu'on dit, ou "idio-covidiens", qui nous ont tous marqués.
00:19:12 Et vous dites, à un moment donné, vous dites au fond, "je suis un anarchiste amoureux de la grandeur".
00:19:17 Ça veut dire quoi ?
00:19:19 - Si vous voulez, depuis aussi longtemps que je remonte, si vous voulez, je ne crois pas facilement ce qu'on me dit.
00:19:31 Je ne crois pas qu'il y ait une raison établie et définitive.
00:19:36 Je ne crois pas non plus que nous ayons une civilisation qui soit supérieure à celle des autres.
00:19:41 Donc je vis dans une époque qui est ce qu'elle est, je m'adapte à l'époque dans laquelle je vis, je dis souvent comme l'historicien,
00:19:49 et ça va, donc, j'ai bien les présidents ici, ils se succèdent, quand ils se succèdent, il y en a que j'apprécie plus ou moins,
00:19:58 il y en a dont j'aurais pensé qu'ils feraient mieux, et d'autres dont j'aurais pensé qu'ils feraient moins bien,
00:20:03 mais je constate, je change d'opinion, donc je me donne la liberté de changer d'opinion.
00:20:08 - Vous pensez à quelqu'un que vous dites "il aurait pu faire mieux", mais bon, n'en parlons pas.
00:20:14 - N'en parlons pas, et puis c'est vrai que je pense que, comme le disait De Gaulle, sans la grandeur, en particulier,
00:20:24 la France tombe dans un niveau de médiocrité qui est effarant.
00:20:28 Et donc je crois au leadership, donc je crois qu'il faut partager et que les plus faibles aient le droit de vivre comme tout le monde,
00:20:42 mais qu'on ne fait pas avancer les choses sans aucun leader. Et donc je crois au leadership, et ça c'est la grandeur.
00:20:49 - À l'incarnation, au commandement, au bon sens du terme.
00:20:52 Et d'ailleurs vous avez fait placarder, je dis, sur les murs de l'IHU, l'Infection Méditerranée,
00:20:58 c'était très beau, Henri de Laroche Jacquelin, général des armées vendéen, tué à 22 ans,
00:21:03 il disait cette phrase magnifique "si j'avance, suivez-moi, si je meurs, vengez-moi, si je recule, tuez-moi".
00:21:10 Vous n'avez pas spécialement reculé, vous, c'est peut-être pas votre fond de ta...
00:21:14 - C'est pas votre fond de vocation non plus, je dirais.
00:21:16 - Alors justement, parlons de votre éducation, parce que vous parlez longuement et c'est très intéressant,
00:21:20 vous ne connaissez pas votre famille. Votre famille, vous remontez d'un haut grand-père et même arrière-grand-père.
00:21:26 Alors c'est une famille quand même de rebelles, si j'ai bien lu.
00:21:30 - Oui, à la fois c'est une famille de serviteurs de l'État, donc moi je revendique pas d'être de la première génération
00:21:40 des gens qui ont fait quelque chose dans ma famille. Moi je suis de la quatrième génération d'officier de la Légion d'honneur.
00:21:45 Donc vous savez, c'est des gens, des grands serviteurs de l'État, mais qui, dans chaque occasion, si vous voulez,
00:21:51 quand ils ont considéré que c'était contraire à leur morale, ont décidé de ne pas obéir.
00:21:57 Donc mon arrière-grand-père était Dreyfusard, il a fait démissionner son fils...
00:22:00 - Il était Dreyfusard dès le début, enfin pratiquement.
00:22:02 - Oui, il a fait démissionner son fils, qui était un jeune officier, qui était mon grand-père.
00:22:09 Mon grand-père a été mis en prison dès 40 pour avoir refusé de se rendre aux Allemands,
00:22:14 et il a monté le premier réseau de résistance à Marseille.
00:22:18 Mon père a été le médecin-chef de la brigade Alsace-Lorraine, d'André Malraux.
00:22:24 - Oui.
00:22:25 - Ce pourquoi il a été convoqué par l'armée pour désertion, puisqu'il avait abandonné son poste de médecin dans l'hôpital
00:22:33 pour devenir le médecin de la brigade Alsace-Lorraine.
00:22:36 Et donc, je vous dis, mon grand-père a été mis en prison en 1940
00:22:40 parce qu'il avait refusé de se rendre aux Allemands avant d'avoir eu le temps de se battre.
00:22:43 Donc il y a des moments où il faut savoir désobéir,
00:22:47 même si bien entendu, la désobéissance n'est pas un mode de vie quotidien.
00:22:52 Mais il y a des occasions dans lesquelles on doit désobéir.
00:22:55 Moi j'ai été élevé dans cet esprit-là, dans cette idée-là.
00:22:58 - Savoir dire non, à des moments.
00:23:00 - Savoir dire non, il y a des moments.
00:23:01 Il ne faut pas faire ce qu'on vous dit parce que c'est contre votre morale,
00:23:04 et c'est d'ailleurs une des questions dont on a parlé déjà,
00:23:08 c'est que dans notre monde, dans lequel il y a de moins en moins d'individualité dans le travail,
00:23:15 le fait de se réserver la possibilité de dire non, ça je ne le ferai pas,
00:23:20 est quelque chose qui est de moins en moins supporté,
00:23:23 parce que la proportion du tertiaire, des gens qui doivent obéir pour avoir une promotion,
00:23:28 pour avoir un emploi, devient de plus en plus importante.
00:23:36 Et donc c'est cette liberté qui est liée à l'autonomie et à l'autonomie professionnelle
00:23:42 qui disparaît petit à petit et qui fait que ça semble absolument invraisemblable
00:23:47 à quelqu'un qui pense qu'il a l'autorité politique et administrative
00:23:52 de penser qu'il n'a pas l'autorité morale.
00:23:54 Et moi je ne crois pas que l'autorité politique ni administrative ne donne de l'autorité morale.
00:23:59 - Vous ne pensez pas que la morale et le bien découlent de son statut administratif ou politique ?
00:24:04 - Pas du tout. Sinon, Hitler aurait eu raison, Goebbels aurait eu raison, je ne crois pas du tout.
00:24:09 - Et au fond, c'est une espèce de culture, c'est ça qu'on a intériorisé, vous le ditez.
00:24:14 Mais c'est intéressant, vous savez, ça me rappelle juste une phrase d'un secrétaire de Sartre
00:24:19 qui disait "j'ai travaillé trois semaines pour France Dimanche, il faut bien vivre,
00:24:23 mais au bout de trois semaines je n'en voyais plus la nécessité".
00:24:26 C'est un peu ça aussi. Mais est-ce que c'est votre famille qui vous a...
00:24:29 alors c'est votre famille qui vous a quand même inculqué, après vous faites vous-même bien sûr,
00:24:34 mais qui vous a inculqué ses vertus premières ?
00:24:37 Parce qu'on vous dit par exemple, on vous disait "interdit de pleurer".
00:24:41 Enfin, je veux dire qu'il était dans votre famille "interdit de pleurer".
00:24:44 - Ah oui, oui, c'était comme ça.
00:24:46 - C'était comme ça, non mais c'est intéressant, c'est-à-dire on ne chouine pas, on ne pleure pas,
00:24:51 on ne se plaint pas, c'est ça ? - Oui, oui.
00:24:54 C'était la nature de mon éducation, c'est comme ça.
00:24:58 - Et c'est intéressant aussi, vous parlez de ça, ça c'est vraiment intéressant,
00:25:02 parce que vous reparlez, je voudrais qu'on parle un peu de biologie, de métabolisme.
00:25:05 Vous dites "attendez, on ne veut pas se tenir compte, par exemple moi,
00:25:08 je me suis révélé grand fort, j'avais une mémoire très forte, je réagissais très très vite,
00:25:13 et c'est pas pour vous lancer des fleurs". Vous dites "voilà, j'étais comme ça".
00:25:17 On vous dit "on oublie qu'on ne peut plus parler de ça, parce qu'on ne peut plus dire
00:25:20 qu'il y a encore de la nature et de la biologie".
00:25:22 Vous dites "or, il y a nature et biologie, forcément".
00:25:25 - Oui, oui, oui, et puis d'ailleurs c'est un des mystères du leadership.
00:25:30 On peut en déduire, moi j'étais très intéressé pour comprendre,
00:25:35 et puis ça faisait partie de mon métier d'étudier les microbes qui pouvaient,
00:25:39 c'était à la mode maintenant, les microbes qui pouvaient être communs aux animaux,
00:25:43 en particulier les plus proches de nous, qui sont les grands singes, les singes.
00:25:46 Donc j'ai beaucoup travaillé, beaucoup observé dans cette situation.
00:25:51 Et bien entendu, on sait, il y a toutes formes de civilisation,
00:25:54 on a les grands singes, les gorilles ont des harems, il y a un seul grand mâle dans la troupe.
00:26:02 - Le mâle alpha, le mâle dominant. - Même pas, il y a un seul mâle.
00:26:05 - Ah, un seul mâle. - Un seul mâle et des jeunes,
00:26:07 et les jeunes après quand ils deviennent grands, ils doivent partir où ils les tuent.
00:26:10 Et les femelles et les petits.
00:26:12 Après chez les chimpanzés, il y a le mâle alpha, alpha, le mâle alpha.
00:26:16 On sait biologiquement comment ça se définit, c'est le mâle alpha, alpha,
00:26:20 les mâles alpha ont plus de testosterone, et les mâles alpha, alpha ont plus de cortisone,
00:26:24 ce qui est la résistance au stress.
00:26:26 Mais ils meurent plus jeunes, 9/18, 9/18, 9/18.
00:26:29 Ensuite il y a les mâles alpha et puis les mâles bêta.
00:26:31 Et ensuite il y a les bonobos, qui là au contraire sont des matriarchats,
00:26:36 sont des dominantes avec plusieurs femelles, qui ne sont pas uniques.
00:26:41 C'est plusieurs femelles, des femelles dominantes, qui gèrent la troupe et qui...
00:26:45 Elles sont aussi, elles punissent aussi.
00:26:48 T'entends, elles exilent un jeune mâle qui essaie de faire le malin.
00:26:51 - Un mâle très autoritaire. - Ah oui, très autoritaire.
00:26:54 Donc il y a plusieurs formes sociales.
00:26:57 Il y a une forme sociale des bonobos qui est liée au fait qu'ils étaient isolés sur une île,
00:27:02 et que donc il n'y avait pas de prédateurs.
00:27:04 Et donc la différence, la biologie est incroyable, c'est-à-dire que chez les bonobos,
00:27:08 il n'y a pas le dimorphisme sexuel qu'il y a chez les autres grands singes.
00:27:11 C'est-à-dire que les femelles et les mâles ont pratiquement la même taille.
00:27:14 Ils sont très différents gégories et différents chez les chimpanzés.
00:27:17 - Et ça dit quoi pour les humains alors, ça ?
00:27:20 - Ça dit pareil, c'est-à-dire qu'il y a quand même le nombre de points communs qu'on a.
00:27:25 Nos civilisations en plus, qui fonctionnent avec la mode, basculent souvent d'un extrême à l'autre.
00:27:31 Il y a 20 ans, ou 30 ans, ou même 40 ans,
00:27:34 la mode était de déduire tous nos comportements de l'observation des singes.
00:27:39 Je sais pas si vous vous rappelez, il y avait le singe loup, Desmonde Maurice, qui a, je sais pas, il faisait 68.
00:27:44 Et puis ensuite il y avait un truc qui était de grande mode,
00:27:46 qui était l'évolutionnisme cognitif, qui expliquait que c'est parce qu'on était singes,
00:27:51 et puis ensuite des chasseurs-cueilleurs, qu'on avait ce type de comportement.
00:27:57 J'en sais rien.
00:27:59 Mais globalement, maintenant, on ne peut pas dire il n'y a rien,
00:28:02 on n'est pas tout expliqué non plus par nos cousins les singes.
00:28:07 - Aujourd'hui on essaie d'éliminer la biologie au nom du genre.
00:28:11 - Entre autres, mais avec des paradoxes, qui est que,
00:28:16 si vous regardez le sport, il y a des analogies que j'aime beaucoup,
00:28:19 mais ça ne ment pas trop le sport.
00:28:21 Donc vous voyez bien que cette différence est telle, que vous avez des catégories de poids,
00:28:25 parce que si vous faites boxer les gens de 50 contre les gens de 100 kilos,
00:28:28 c'est pas la peine d'être très technique pour gagner quand on a 100 kilos.
00:28:31 Le judo, vous savez que c'était un truc merveilleux, ça a une histoire extraordinaire.
00:28:35 Les japonais disaient que le judo était extrêmement technique,
00:28:38 et que le poids, la force ne comptait pas.
00:28:40 En réalité, ils s'entraînaient.
00:28:42 Et en 1964, quand il y a eu l'introduction du judo à Tokyo,
00:28:45 en réalité celui qui a gagné c'est un Hollandais qui pesait 120 kilos,
00:28:49 qui a fait la première prise qu'on apprend au judo,
00:28:52 et qui a immobilisé avec la première prise d'immobilisation,
00:28:54 le judo a été le meilleur.
00:28:56 Et donc on dit, bon, on va faire des catégories de poids, c'est fini.
00:29:00 On en continue à en parler.
00:29:02 La biographie, l'autobiographie de Didier Raoult chez Michel Lafon,
00:29:06 et c'est passionnant.
00:29:07 Et vous avez la parole au 0826-300-300 pour interpeller Didier Raoult.
00:29:11 On attend vos appels 0826-300-300 à tout de suite sur Sud Radio.
00:29:15 A lire et à prendre le temps de lire l'autobiographie de Didier Raoult.
00:29:19 Vous savez, il y a un certain professeur à l'IHU, Marseille,
00:29:22 infection, militaire à nez.
00:29:24 Il est maintenant à la retraite, enfin la retraite,
00:29:26 vous n'êtes pas à la retraite Didier Raoult, soyons prêts.
00:29:28 - Je travaille toujours. - Oui, c'est ça.
00:29:30 Alors justement... - Mais un peu moins.
00:29:32 - Oui, vous n'êtes plus quotidiennement là, mais...
00:29:36 C'est intéressant parce que je reviens à ce que vous disiez au début de votre livre.
00:29:40 Vous dites "je suis un Africain blanc, Français de souche bretonne,
00:29:44 et une famille résistante".
00:29:46 Et puis, je voulais savoir au fond comment...
00:29:49 parce que vous avez fait à peu, non pas les 400 cours,
00:29:52 mais vous étiez dès le départ assez rebelle,
00:29:54 vous chargez assez souvent d'établissements scolaires.
00:29:56 Si j'ai bien lu, vous disiez "là ça va",
00:29:59 et puis une fois vous dites "bon ben c'est moi qui parle",
00:30:01 l'autre fois vous dites "non non non",
00:30:02 vous disiez "Raoult, on n'a pas envie qu'il reste là, ça va, il nous fatigue", etc.
00:30:06 Et comment est venue la médecine ?
00:30:08 Pourquoi la médecine ?
00:30:10 Et pourquoi ensuite votre spécialité en médecine ?
00:30:13 - Je pense que j'ai eu une très longue intoxication par mon père,
00:30:18 qui voulait absolument que je sois médecin. - Qui était médecin militaire, je me rappelle.
00:30:21 - Qui était médecin militaire, qui était professeur de médecine à l'armée.
00:30:24 Et qui avait, moi, mon père avait construit une unité de recherche à Dakar,
00:30:29 et il a poussé les choses beaucoup plus loin que moi,
00:30:32 puisque le rez-de-chaussée était le laboratoire d'analyse pour la nutrition,
00:30:37 qui était dirigé par ma mère,
00:30:39 et au premier étage, nous habitions, au premier étage, dans le labo quand même.
00:30:43 - Ah vous étiez au sein du labo ?
00:30:45 - Oui, je suis né là.
00:30:47 Ensuite, dès que mon père a pu, il a commencé à me montrer des malades,
00:30:52 très tôt, quand il est allé en Algérie, en 1963,
00:30:55 donc il a montré des gosses qui avaient des nutritions,
00:30:58 avec des destructions, en particulier faciales, liées à la malnutrition,
00:31:04 et dès qu'il a pu, il a passé son temps à essayer de me convaincre que c'était ça qu'il fallait que je fasse.
00:31:09 Donc, vous savez, moi j'avais 16 ans, 68, donc c'était une époque où,
00:31:14 en plus, on n'aimait pas faire ce que disaient les parents,
00:31:18 donc je faisais partie de cette génération-là.
00:31:21 On avait tous un peu ce mythe du marin qui a persisté,
00:31:25 puisque mes deux frères sont partis faire du bateau,
00:31:28 et sont allés à Tahiti en bateau, faire du charter.
00:31:31 - Et en fait, c'était presque un métier, enfin ils ont... c'est ça le métier, oui.
00:31:34 - Et donc, c'était...
00:31:36 Donc, après, moi, j'ai plutôt suivi ce qu'était mon époque dans un premier temps,
00:31:42 et puis ce qu'on faisait, puis je me suis rendu compte que je m'ennuyais, d'une part,
00:31:46 et que d'autre part, moi, je voulais avoir ce que j'explique,
00:31:52 même si ça peut déplaire, mais moi je voulais faire quelque chose
00:31:57 dans lequel je sois le premier au monde.
00:32:00 Et donc, j'ai bien compris que premier au monde, je serais pas le marin premier au monde.
00:32:04 J'ai cru se dire ça, mais c'est comme ça.
00:32:06 Et donc, après, quand je me suis rendu compte que ça,
00:32:10 je n'étais pas susceptible de le faire,
00:32:12 j'ai... écoutez, mon père m'avait fait un deal, j'ai obéi au deal que nous avions fait,
00:32:18 on avait pris un contrat moral, et donc j'ai commencé à faire ma métier.
00:32:22 - Et vous avez dit, en fait, le contrat moral, c'était "fais ce que tu veux, mais si ça va pas,
00:32:25 tu reviens, mais tu suis mon avis."
00:32:28 - Voilà. Et donc, du coup, ça m'a intéressé,
00:32:32 surtout à partir du moment où j'ai préparé l'internat,
00:32:35 parce que c'était la première fois que je travaillais, en réalité,
00:32:39 et donc, je me suis rendu compte que ce que je ne supportais pas, c'était l'oisiveté.
00:32:43 Ce que j'aimais, c'était apprendre, apprendre, apprendre, apprendre, j'ai pu arrêter.
00:32:46 Donc, j'ai découvert ça tardivement, parce que j'ai découvert ça
00:32:49 pour la préparation de l'internat, qui était à l'époque un concours un peu difficile.
00:32:54 Et donc, quand je me suis rendu compte que c'était ça qui me rendait heureux,
00:32:57 que je faisais plus de bêtises parce que j'étais occupé du matin au soir,
00:33:00 je trouvais que c'était ma voie, si vous voulez.
00:33:03 Et ensuite, les circonstances ont fait que ce qui m'intéressait le plus,
00:33:07 moins, c'était les maladies infectieuses et les maladies tropicales.
00:33:11 - Alors justement, il y a quelque chose, je me suis arrêté là-dessus,
00:33:13 vous dites "j'avais envie de le premier", et c'est intéressant aujourd'hui,
00:33:16 être le premier, être ambitieux, ça devient presque un défaut majeur, une tare.
00:33:21 Mais pourquoi ? C'est bien de vouloir être, d'être dans tel ou tel domaine le premier.
00:33:27 - Oui, d'ailleurs, vous avez vu que j'ai mis un extrait d'une chanson de Goldman,
00:33:32 "Être le premier".
00:33:34 Il se trouve que, pour des raisons x ou y, je savais que j'avais,
00:33:38 vous savez, c'est comme la parabole des deniers,
00:33:40 je savais que j'avais un potentiel qui était ce qu'il était,
00:33:43 et que donc, à partir du moment où je me suis mis à travailler,
00:33:47 à partir du moment où je me suis posé la question de quoi faire,
00:33:50 je me suis posé la question de savoir jusqu'où ce potentiel pouvait me porter,
00:33:55 quelle était la limite de ce que j'étais susceptible de faire.
00:33:59 Et donc, j'ai tâtonné avec cette limite,
00:34:02 autant que j'ai pu, pour voir jusqu'où j'étais susceptible de mener les choses.
00:34:06 Et donc, ça a été vraiment un des guides de ma vie.
00:34:10 Et c'est une des manières de le faire qui est devenue un peu obsessionnelle,
00:34:14 c'est de le quantifier, c'est-à-dire de compter,
00:34:17 pour pouvoir comparer par rapport aux autres,
00:34:20 comment on compte ça, comme les sportifs ont des records...
00:34:23 - Comment on avance, comment on performe, la performance...
00:34:26 - Voilà, nous on a un moyen de quantifier notre performance, bien sûr,
00:34:29 comme les sportifs, ceux qui n'ont pas de très bonne performance,
00:34:32 disent qu'il ne faut pas le faire.
00:34:34 C'est comme si on disait qu'il ne faut pas chronométrer les coureurs,
00:34:37 vous savez, ce n'est pas vrai.
00:34:39 Mais je pense que j'ai la même chose, moi je ne comprenais pas bien le goût des milliardaires.
00:34:42 Je trouve que, une fois qu'on a un milliard, honnêtement,
00:34:45 je ne sais pas si on arrive à faire la différence avec deux.
00:34:47 Mais je comprends que c'est aussi de la performance,
00:34:49 je pense qu'ils se mesurent entre eux, puis je pense qu'ils disent
00:34:51 "Tiens, j'en voudrais deux, j'en voudrais quatre",
00:34:53 qui n'a pas de sens en soi.
00:34:55 - La compétition c'est autre chose, à votre avis ?
00:34:57 - Oui, c'est la capacité à tester ses propres limites,
00:35:01 sa propre capacité, sa propre...
00:35:06 Qu'est-ce que je fais de tout ça ? Qu'est-ce que j'en fais ?
00:35:09 Je pense que c'est pareil, encore une fois, pour les sportifs de haut niveau,
00:35:12 je pense que c'est pareil, voilà, c'est comme ça.
00:35:14 Il y a une partie des gens qui ont...
00:35:16 Mais c'est vrai pour beaucoup d'artisans, par exemple,
00:35:19 il y a beaucoup d'artisans qui...
00:35:21 C'est beaucoup d'artistes, il y a beaucoup de gens qui sont comme ça.
00:35:24 - Bien sûr, que ce soit...
00:35:26 - Bien sûr, chaque fois qu'on fait des choses individuellement,
00:35:28 on a envie de pouvoir se comparer,
00:35:31 de pouvoir voir comment on fait par rapport aux autres.
00:35:34 C'est la nature qui est comme ça.
00:35:36 - Alors, les maladies infectieuses, donc, vous êtes allés dans ce domaine-là,
00:35:39 et vous êtes allés très loin, et ça on le sait,
00:35:43 mais au fond, parce que les maladies infectieuses,
00:35:46 là on rentre dans le domaine de la santé,
00:35:48 qui est un domaine par essence collectif,
00:35:50 parce que vous êtes là pour aider les autres,
00:35:52 quelques fois, pour faire en sorte qu'ils soient
00:35:55 dans le meilleur état possible, dans la meilleure santé possible.
00:35:59 Et donc, individualisme, au bon sens du terme,
00:36:03 ambitieux au bon sens du terme,
00:36:05 mais en même temps, le sentiment d'aider les autres,
00:36:07 est-ce que le côté d'avoir vu ce qu'il se passe en Afrique,
00:36:09 tout ça a joué, vous dites, sans faire le caritatif ?
00:36:14 - Oui, bien sûr, c'est-à-dire que de pouvoir transformer,
00:36:17 si vous voulez, la connaissance en quelque chose,
00:36:20 là aussi, dont on voit les résultats,
00:36:22 c'est un élément très important.
00:36:24 Moi, je le rappelle, mon père a monté, je crois,
00:36:28 ce qui était la première unité de recherche en nutrition tropicale,
00:36:31 et deuxièmement, il s'est occupé de la gestion
00:36:34 de toute la nutrition en Algérie, de 1963 à 1933,
00:36:37 donc à tous les niveaux. - 10 ans.
00:36:39 - Depuis la création d'écoles de diététiciennes,
00:36:42 la gestion des repas en cantine scolaire,
00:36:44 la création d'une poudre faite avec des produits locaux,
00:36:48 donc j'ai vu se transformer son savoir en quelque chose
00:36:52 qui était incroyablement efficace.
00:36:54 Et donc, là aussi, moi, ce qui m'a intéressé,
00:36:57 je me suis intéressé rapidement, après avoir fait ma formation,
00:37:01 c'est ce qu'on appelait bouffer du malade,
00:37:03 on m'a donné des malades, des malades, des malades,
00:37:05 je me suis intéressé à des choses qui étaient en impasse,
00:37:07 c'est-à-dire pour lesquelles on était soit dans des impasses thérapeutiques,
00:37:10 soit dans des impasses diagnostiques,
00:37:12 parce que le diagnostic, dans les maladies infectieuses,
00:37:15 la microbiologie, en réalité, c'est l'outil de l'infectiologue.
00:37:17 L'infectiologue n'a pas la microbiologie, en réalité,
00:37:20 il est désarmé, c'est un interniste qui est spécialisé dans les maladies infectieuses.
00:37:24 Donc, cet outil-là, et donc, les premières choses que j'ai faites,
00:37:28 c'est, un, découvrir des nouvelles maladies,
00:37:30 j'ai découvert des nouvelles maladies, des microbes,
00:37:32 j'en ai découvert plus de mille, d'une part,
00:37:34 et d'autre part, de trouver des solutions thérapeutiques
00:37:37 à des maladies qu'on ne savait pas traiter,
00:37:39 dans lesquelles, moi, il y a une des maladies,
00:37:41 quand j'ai commencé à travailler sur cette maladie,
00:37:43 il y avait 65% de mortalité, maintenant il y a 2%,
00:37:45 qu'avec des choses qu'on a découvertes nous,
00:37:47 qu'on a mis au point, donc ça, bien sûr,
00:37:49 c'est des vraies satisfactions,
00:37:51 quand on voit, étalées sur 30 ans ou 40 ans,
00:37:53 si vous voulez, l'évolution des choses.
00:37:55 Donc, bien sûr, on a le sentiment d'avoir savi à quelque chose.
00:37:59 - C'est certes, quand vous arrivez à baisser la mortalité de 60 à 2%,
00:38:04 quelque chose comme ça, c'est fabuleux,
00:38:06 et en même temps, c'est une satisfaction individuelle,
00:38:08 et une formidable satisfaction collective, quoi.
00:38:10 - Oui, oui, bien sûr, et puis, si vous voulez,
00:38:13 sur ces domaines, il y a quelques maladies,
00:38:15 sur lesquelles, moi, je reçois des demandes d'avis
00:38:19 de l'ensemble du monde, des Etats-Unis, d'Angleterre, etc.,
00:38:23 pour pouvoir traiter ces maladies,
00:38:25 parce que c'est nous qui avons mis au point
00:38:26 toutes les stratégies thérapeutiques.
00:38:28 Donc, bien sûr, c'est valorisant, ça fait plaisir,
00:38:32 mais ce qui fait surtout plaisir, c'est quand elles sont adaptées,
00:38:36 qu'elles rentrent dans tous les ouvrages collectifs,
00:38:38 que tout le monde les utilise, c'est intéressant.
00:38:40 - Que ça devienne la pratique collective.
00:38:42 On se retrouve juste après une petite pause, encore, Didier Raoult.
00:38:45 - Oui, et restez bien avec nous, et vous aurez la parole au 0826-300-300.
00:38:48 Vous continuez de nous appeler pour interpeller Didier Raoult.
00:38:50 On attend vos appels, à tout de suite, sur ce radio 0826-300-300.
00:38:54 - Didier Raoult, vous continuez, évidemment,
00:38:57 votre travail, ces microbiologies, sur les maladies infectieuses,
00:39:01 tropicales, sur les bactéries, etc.
00:39:04 On a parlé d'être, effectivement, le plus avancé,
00:39:07 sinon le premier, en tout cas, le plus avancé là-dedans.
00:39:10 40 ans de travail de recherche,
00:39:12 vous avez été président de l'université d'Aix-Marseille 2,
00:39:15 vous avez fondé l'IHU,
00:39:17 Méditerranée Infection, effectivement.
00:39:20 Et, bon, on peut en parler,
00:39:22 vous avez publié, encore une fois, dans toutes les revues,
00:39:25 les hautes revues du monde entier,
00:39:28 en version scientifique,
00:39:30 et puis arrive, on va en parler,
00:39:33 puis arrive cette espèce de période où, au fond,
00:39:35 avant, vous étiez une autorité,
00:39:37 très, très connue dans le monde scientifique,
00:39:39 vous publiez aussi des articles dans le point voyeur,
00:39:41 dans certaines revues qui circulent,
00:39:44 enfin, des revues, je veux dire, du grand public,
00:39:47 et puis arrive,
00:39:49 et je veux savoir comment vous l'avez vécu, mettant avec le recul,
00:39:52 arrive, non seulement, comme on dit, la puissance et la gloire,
00:39:56 et les attaques les plus hallucinantes,
00:39:58 avec l'histoire du Covid.
00:40:00 C'est-à-dire, Didier Raoult était très connu
00:40:02 par le milieu scientifique mondial,
00:40:04 et les gens qui s'y intéressent,
00:40:06 et puis, tout d'un coup, on vous voit,
00:40:08 et puis vous avez une tenue un peu spéciale,
00:40:10 il faut dire, une chevelure un peu spéciale,
00:40:12 les lunettes un peu spéciales,
00:40:13 vous devenez la personne, les journalistes vont vous voir,
00:40:16 vous les engueulez copieusement,
00:40:18 parce que vous dites "mais vous ne comprenez rien à ce que je dis",
00:40:20 et puis après, ils vous demandent de faire des selfies avec vous,
00:40:22 c'est assez rigolo, enfin, tout ça,
00:40:24 mais vous avez vu aussi les attaques,
00:40:26 vous avez vu aussi, enfin, on ne va pas tout ré-énumérer,
00:40:29 le Lancet, le fameux article bidon du Lancet,
00:40:32 et on s'en rappelle,
00:40:34 et comment, honnêtement, vous avez vécu cela ?
00:40:36 Est-ce que d'un côté, vous dites "bon, c'est aussi au départ une reconnaissance,
00:40:39 plus générale, du grand public,
00:40:41 même s'ils ne connaissent pas, évidemment, on ne peut pas..."
00:40:45 Et puis, ces attaques, comment vous les avez vécues,
00:40:47 maintenant, avec le recul, maintenant ?
00:40:49 - D'abord, si vous voulez, comme...
00:40:53 Moi, j'ai toujours eu, au moins depuis 25 ans dans mon bureau,
00:40:57 un mot qui est derrière moi,
00:41:00 qui fait "attention, la roche tarpayenne est proche du Capitole".
00:41:04 Je connais bien l'histoire,
00:41:06 en particulier l'histoire romane,
00:41:08 et je sais bien que la gloire mène incontestablement à la jolie...
00:41:15 Je suis plus heureux que Jules César, quand même,
00:41:17 il a été assassiné à 52 ans, je suis toujours vivant,
00:41:20 - Ça va ! - Ça va !
00:41:22 Et donc, je sais ça, la jalousie, les complots, tout ça,
00:41:27 je sais ça, depuis que je suis tout petit,
00:41:29 j'ai lu ça, c'est moins à la bonne maintenant,
00:41:32 mais moi, j'ai lu au moins trois fois "La vie des hommes illustres",
00:41:35 donc je connais l'histoire.
00:41:37 Donc je ne suis pas du tout surpris,
00:41:40 je ne suis pas non plus choqué, si vous voulez,
00:41:44 je pense qu'il s'est passé des choses encore plus drôles,
00:41:48 moi, je regarde, si vous voulez,
00:41:51 le truc qui circulait quand nous étions jeunes,
00:41:53 c'était... les gens disaient que Schella était un homme,
00:41:56 c'était un truc, quand même,
00:41:59 c'était quand même un truc hallucinant,
00:42:01 parce que la femme, malheureusement, filmait son accouchement
00:42:03 pour montrer que vraiment, c'était elle qui avait eu un bébé.
00:42:06 C'est un truc qui a duré 5 ou 6 ans,
00:42:10 - La rumeur, la rumeur... - La rumeur, donc,
00:42:13 la gloire amène, ou la notoriété, pour rappeler ça,
00:42:17 simplement amène à des crispations
00:42:21 qui sont absolument extraordinaires.
00:42:24 Et là, par ailleurs, dans une situation comme ça,
00:42:27 dans laquelle l'émotion est à son comble,
00:42:30 l'émotion et le sentiment que tout ça allait être une catastrophe prédite,
00:42:35 d'ailleurs, qui était prédite régulièrement dans ces catastrophes...
00:42:38 - HAN1, des A, le sida, tout... - Oui, oui,
00:42:42 ça va être la peste, ça va tuer 30% de la population,
00:42:45 tout ça circulant, et si vous ajoutez à ça
00:42:49 qu'effectivement, il y a dans la communication
00:42:53 une espèce de simplification obligatoire,
00:42:56 moi, je dis qu'on est un monde de Shadoks, vous savez,
00:42:58 des Shadoks avec 4 cases, donc vous ne pouvez pas leur dire
00:43:01 plus de 4 syllabes, parce que sinon,
00:43:04 ils ne savent pas de quoi il s'agit, et comme les politiques
00:43:07 et beaucoup de journalistes sont en plus des Shadoks
00:43:09 avec des essuie-glaces, c'est-à-dire que le lendemain,
00:43:12 ils essuient tout, ils ne se souviennent plus de ce qu'ils avaient dit la veille...
00:43:15 - Et on efface tout et on recommence. - On efface tout et on recommence.
00:43:17 Donc moi, j'ai eu vraiment l'impression de vivre dans le dessin animé,
00:43:20 les Shadoks, là, vous voyez ? Donc, ça ne me surprend pas
00:43:24 parce que je le dis, d'ailleurs, Terence dit ça,
00:43:27 "Ce qui est humain ne m'est étranger", donc je sais très bien
00:43:29 comment sont les humains, ça me surprend guère,
00:43:33 et comme je suis, encore une fois, à la recherche de ma propre estime,
00:43:37 si vous voulez, je suis content, les gens ont été incroyablement gentils,
00:43:41 vous voyez, vous, les choses sur la presse,
00:43:44 mais vous ne voyez pas comment les gens m'ont traité,
00:43:46 à Marseille, ils m'ont... - On a renoncé, bien sûr.
00:43:48 - J'ai reçu des dizaines de tableaux, des bouteilles de vin,
00:43:51 quand les gens pensaient que je passais la retraite,
00:43:53 j'ai dû recevoir 500 cartes postales, donc si vous voulez,
00:43:56 les gens m'arrêtent seulement pour me donner des selfies,
00:43:58 personne ne me serrait la main, personne ne m'insulte, donc...
00:44:00 - Vous n'avez pas été touché, quand même, même si vous avez
00:44:04 et la culture et l'histoire de prendre le recul, le talent du recul,
00:44:08 mais des fois, il y avait peut-être certaines attaques,
00:44:10 enfin, des diffamations, mensonges, etc.,
00:44:13 ça ne vous touchait pas, quand vous avez dit "Bon, c'est comme ça,
00:44:15 et puis je continue." - Non, mais déjà, si vous voulez,
00:44:17 j'ai une espèce d'étanchéité vis-à-vis de ça,
00:44:20 c'est-à-dire, moi, je ne regarde jamais la télévision,
00:44:22 je n'écoute pas la radio, je ne lise pas les journaux,
00:44:24 parce que ça ne m'apprend pas grand-chose, si vous voulez,
00:44:26 et puis, d'autre part, de temps en temps,
00:44:28 il y a quelqu'un qui franchit la ligne jaune,
00:44:30 parce que c'est dangereux, donc j'ai porté plainte
00:44:33 contre plusieurs personnes, le temps dira bien,
00:44:36 la justice suit son cours, j'ai eu parfois des obstacles
00:44:39 à pouvoir simplement porter plainte, qui m'ont laissé pantois,
00:44:43 j'ai porté plainte contre quelqu'un où les deux lettres recommandées
00:44:46 ne sont jamais arrivées au tribunal, il a fallu que je fasse porter
00:44:50 en main propre, au greffier par l'avocat,
00:44:53 parce que sinon, c'est les lettres disparaissées par malchance,
00:44:56 si vous voulez, donc, si vous voulez, c'est bien, mais ça...
00:44:59 Et d'autre part, au contraire, si vous voulez,
00:45:02 j'ai trouvé que le... c'est ma manière de penser,
00:45:06 vous y reconnaîtrez Nietzsche, si vous l'avez lu,
00:45:08 je pense que les obstacles, si vous voulez,
00:45:10 et l'adversité rend... - Ce qui ne te tue pas te rend plus fort.
00:45:13 - Oui, ça oblige à être intelligent.
00:45:15 Et là, par exemple, on a parlé un petit peu avant,
00:45:18 on a fini de faire l'étude de tous les gens qu'on a traités,
00:45:22 30 000 personnes. - 30 000.
00:45:25 - 30 000. - À l'IHU.
00:45:27 - À l'IHU, oui. Mais pour éviter, si vous voulez, qu'il y a,
00:45:29 sur certaines télévisions, les gens utilisent des documents faux,
00:45:32 des choses qu'ils inventent, si vous voulez,
00:45:35 on a fait valider toutes les étapes par un huissier de justice,
00:45:40 de manière à ce que ce soit plus négociable.
00:45:43 - C'est quoi l'enquête, juste le sujet ?
00:45:45 - C'est les 30 000 personnes qui ont été traitées,
00:45:47 et donc on compare les gens qui ont été traités
00:45:49 par l'hydroxychloroquine avec ou sans l'azithromycine
00:45:52 versus ceux qui ne l'ont pas été.
00:45:54 Et donc c'est un sujet qui est extraordinairement important,
00:45:56 puisqu'on trouve qu'il y a une différence très significative
00:45:59 si on les traite, et si j'ai raison,
00:46:01 ça veut dire que toutes les décisions qui ont été prises,
00:46:03 c'est pour ça que l'ANSM est dans une situation d'énervement colossale,
00:46:07 le ministère de la Santé aussi, si c'est vrai,
00:46:09 ça veut dire que plusieurs milliers de personnes
00:46:11 pouvaient être sauvées, quand même.
00:46:13 Donc l'enjeu de ça, j'espère que ça finira...
00:46:15 - Il va finir. - Oui, j'espère que la Cour de justice
00:46:17 de la République se mêlera, j'ai déjà été interviewé
00:46:19 plusieurs fois, j'espère qu'ils me réintervieweront
00:46:22 avec ces données qui sont entièrement vérifiables.
00:46:25 Et donc je pense qu'à l'avenir, vous voyez,
00:46:27 donc ça m'aura appris ça, peut-être que j'aurai appris ça aux autres,
00:46:30 on ne pourra plus laisser les études financées
00:46:33 par l'industrie pharmaceutique rester secrètes.
00:46:36 C'est-à-dire que ça c'est transparent,
00:46:38 les dossiers sont en ligne, tout le monde peut les regarder,
00:46:41 et on a vérifié avec un huissier que 100% des données
00:46:45 qui nous étaient disponibles étaient là,
00:46:48 et on a pris comme seul facteur d'analyse la mort,
00:46:51 et la mort on l'a prise à l'INSEE,
00:46:54 c'est pas nous qui avons décidé que les gens étaient morts ou pas.
00:46:57 Donc c'est sans faute, ça.
00:46:59 - En fait, le secret d'Idi Raoult a joué peut-être un rôle assez néfaste
00:47:02 dans toute cette histoire du Covid,
00:47:04 enfin de la gestion, je dirais, du Covid.
00:47:07 Le secret, la volonté, vous savez, secret défense,
00:47:10 secret de tout, enfin...
00:47:12 - Oui, et puis si vous voulez...
00:47:15 Dans la position, je...
00:47:18 y compris, vous savez, d'abord je suis pas haineux,
00:47:21 donc je déteste personne, je suis haussien, je m'en fous,
00:47:24 c'est la vie, le monde dans lequel on vit.
00:47:26 C'est un métier difficile de faire la politique,
00:47:29 je te dis que j'en ferai pas,
00:47:31 et c'est très difficile de prendre une décision
00:47:33 quand les gens qui sont autour de vous prennent des décisions.
00:47:36 Si vous les suivez, vous pouvez toujours dire
00:47:39 "j'ai pas fait pire que...", ou "j'étais de bonne foi".
00:47:42 - Et qui étaient mal conseillés, pourront dire ça.
00:47:45 - C'est pire que ça. Si vous regardez le document
00:47:48 le plus important que moi j'ai vu depuis 3 mois,
00:47:51 c'est la fuite de la discussion de Boris Johnson avec son ministre de la Santé,
00:47:54 qui avait un peu le même phénotype que Véran.
00:47:57 Qui s'est ensuite fait la télévision.
00:48:00 Sans préjuger de ce que fera Véran ultérieurement, je veux pas le savoir.
00:48:03 Mais, dedans, si vous voulez,
00:48:06 la nature des conversations sur les décisions,
00:48:09 vous êtes sidérés. - Entre Boris Johnson et son ministre.
00:48:12 - Ah oui, Boris Johnson dit "écoute, on va faire le confinement",
00:48:15 non mais on a pas d'élément pour dire que c'est bien ou pas bien,
00:48:18 mais puisque la première ministre d'Ecosse l'a pris,
00:48:21 on peut pas ne pas le prendre nous, puisqu'elle l'a pris,
00:48:24 et puis que ça la vexerait. Et donc vous vous rendez compte
00:48:27 qu'on a confiné l'Angleterre qui est en ruine.
00:48:30 Parce que la première ministre,
00:48:33 qui est virée peu de temps après d'ailleurs, d'Ecosse,
00:48:36 avait décidé, elle, de faire le confinement.
00:48:39 Et donc tout ça, le suivisme, cette boule de neige,
00:48:42 de dire "mais on peut pas dire que nous, en France,
00:48:45 on a mal fait, puisque les Anglais ont fait pareil,
00:48:48 les Espagnols ont fait pareil, tout le monde a fait pareil".
00:48:51 Donc vous rentrez dans un truc dans lequel plus personne
00:48:54 ne prend la responsabilité, c'est le gaullisme.
00:48:57 Le seul qui disait "non, on cède pas",
00:49:00 c'est de dire "écoutez, c'est pas parce que tout le monde dit qu'il faut faire ça que c'est vrai".
00:49:03 La nature et l'histoire
00:49:06 est pleine de ces moments-là. - Des exemples, bien sûr.
00:49:09 Et puis De Gaulle qui dit "non, la France c'est moi",
00:49:12 on dit "mais ça va pas, la France c'est toi, tu te prends pour qui ?"
00:49:15 On va recevoir peut-être un certain nombre de questions.
00:49:18 - Oui, on a beaucoup d'appels, et vous continuez de nous appeler,
00:49:21 on accueille Jean-Claude Delessonne. Bonjour Jean-Claude.
00:49:24 - Bonjour Jean-Claude. - Oui, M. Bercov, bonjour,
00:49:27 et puis un très grand bonjour à votre invité, au professeur.
00:49:30 - Merci. - Je suis pas marseillais,
00:49:33 je suis parisien, mais ne vous inquiétez pas.
00:49:36 Moi je vais vous dire une chose, déjà, bravo à vous,
00:49:39 monsieur, je ne vous connaissais pas,
00:49:42 on vous a mis en lumière, pour le peuple,
00:49:45 on vous a mis en lumière lors du problème du Covid,
00:49:48 mais moi, M. le professeur,
00:49:51 je vais vous poser une question, elle va être directe.
00:49:54 Est-ce que, j'ai entendu depuis le début de l'émission
00:49:57 un petit peu votre rétrospective,
00:50:00 le côté anarchiste me plaît pas mal,
00:50:03 et puis surtout, ce qui me plaît beaucoup, monsieur,
00:50:06 c'est votre humilité, c'est votre humilité
00:50:09 et votre savoir-faire. Et je voulais vous poser la question suivante,
00:50:12 est-ce que vous ne pensez pas qu'en France,
00:50:15 alors, on parle au niveau, actuellement,
00:50:18 de la médecine, de la science, de la recherche,
00:50:21 de la médecine, de la recherche, de la science,
00:50:24 vous ne préférez pas la médiocrité
00:50:27 politicienne, je dirais, à l'intelligence
00:50:30 de personnes comme vous, qui êtes connues,
00:50:33 renommées dans le monde entier,
00:50:36 quel est votre ressenti par rapport à...
00:50:39 Vous êtes français, hein, alors c'est pas un problème du drapeau,
00:50:42 parce que je pense que... - Non, non, on a compris, on a compris.
00:50:45 Mais vous, vous dites pourquoi, vous dites qu'en France,
00:50:48 il y a un grand nombre de gens qui sont en train de se faire éliminer,
00:50:51 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:50:54 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:50:57 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:00 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:03 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:06 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:09 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:12 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:15 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:18 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:21 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:24 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:27 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:30 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:33 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:36 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:39 et qui sont en train de se faire éliminer,
00:51:42 et on va tuer le plus grand juriste français,
00:51:45 et tout ça en un an.
00:51:48 Et peu de temps après, on a Napoléon.
00:51:51 Et donc la France et cette balance entre l'amour de la grandeur,
00:51:54 Et donc la France et cette balance entre l'amour de la grandeur,
00:51:57 du faste et de la gloire,
00:52:00 et du panache et de la haine de la réussite.
00:52:03 C'est cette étrangeté de notre pays
00:52:06 qui fait la spécificité de notre pays.
00:52:09 Actuellement, on est moins dans une époque de gloire,
00:52:12 Actuellement, on est moins dans une époque de gloire,
00:52:15 mais regardez, on a eu aussi De Gaulle qui était un homme de gloire.
00:52:18 Donc la France balance entre les deux.
00:52:21 Actuellement, c'est vrai que dans le monde que je connais le mieux,
00:52:24 qui est celui de la science,
00:52:27 actuellement, on n'aime pas la gloire en France.
00:52:30 Il y a une fuite des très grands scientifiques français,
00:52:33 et la place de la France recule d'une manière très très singulière
00:52:36 en termes de production scientifique,
00:52:39 avec des mouvements très profonds
00:52:42 qui sont actuellement de dire que finalement ça sert à rien du tout
00:52:45 d'écrire des articles scientifiques quand on est scientifique.
00:52:48 Donc on en est là. Donc n'oubliez pas que la révolution française
00:52:51 a détruit, fermé les universités françaises.
00:52:54 Elle les a fermées
00:52:57 parce que c'était des foyers de réflexion antagonistes.
00:53:00 Donc c'est notre histoire. On est allé jusque là, en 94.
00:53:03 On en est quand même...
00:53:06 C'est un pays qui a une histoire. On ne peut pas oublier l'histoire.
00:53:09 - Mais vous n'êtes pas monarchiste, que je sache.
00:53:12 - Non, je ne suis pas monarchiste.
00:53:15 - Pas vraiment. Merci. - Merci beaucoup Jean-Claude.
00:53:18 Restez bien avec nous. On tourne une rapide page de publicité.
00:53:21 On revient tout de suite sur Sud Radio, 0826 300 300.
00:53:24 Vous êtes bien dans le face-à-face d'André Bercoff avec le professeur Didier Raoult.
00:53:27 Et vous avez la parole au 0826 300 300.
00:53:30 On accueille tout de suite Dust de Heran.
00:53:33 Bonjour Dust. - Bonjour.
00:53:36 Bonjour Monsieur Bercoff, bonjour Monsieur Raoult.
00:53:39 Très content de vous entendre encore une fois
00:53:42 dans cette émission.
00:53:45 Parce que d'abord, je trouve que c'est très bien
00:53:48 d'écouter quelqu'un qui dit que dans la vie, il y a toujours la biologie.
00:53:51 Et je rajouterais aussi peut-être de la génétique.
00:53:54 Et dans ce monde actuel où j'ai l'impression
00:53:57 qu'on est quand même pas mal dominé par l'ego,
00:54:00 ses envies, ses besoins, on ne supporte plus
00:54:03 l'idée d'être un animal
00:54:06 qui pense, certes, qui parle aussi, mais
00:54:09 d'autres animaux pensent et communiquent.
00:54:12 Et ça, je trouve ça très agréable. Et deuxièmement,
00:54:15 je voulais apporter mon soutien
00:54:18 parce que dans les années 90, j'étais chez
00:54:21 Bayer, le laboratoire pharmaceutique.
00:54:24 Et j'ai travaillé sur un produit insecticide qui s'appelait le Gaucho.
00:54:27 Et c'est ce produit qui a rémuné ma conscience
00:54:30 écologique. Et quand je me suis retrouvé face à l'évidence
00:54:33 que ce produit était dangereux, je me suis
00:54:36 bien fait démonter. Et en fait,
00:54:39 j'ai quitté ce travail. Je suis devenu ouvrier à l'école.
00:54:42 Parce que je trouvais ça très dur.
00:54:45 Et franchement, bravo.
00:54:48 Peut-être pour votre côté rebelle, il vous aide plus que moi.
00:54:51 - Merci, merci Dost.
00:54:54 Merci pour ce témoignage, Dost. Philippe, je crois, Lucien.
00:54:57 - Oui, nous allons à Caen. On reçoit Philippe. Bonjour Philippe.
00:55:00 - Oui, bonjour.
00:55:03 Bonjour André et professeur Raoul.
00:55:06 Alors, professeur, on va
00:55:09 aborder d'un sujet qui m'intéresse
00:55:12 et plus spécialement, je dirais, nos politiques
00:55:15 et nos décideurs. Alors,
00:55:18 je vous demanderais votre avis sur la qualité des personnages politiques
00:55:21 en tant que représentants et décideurs.
00:55:24 Surtout de leur niveau d'aptitude. On y reviendra après.
00:55:27 - Allez-y Philippe, parce qu'on a
00:55:30 beaucoup, beaucoup de litteurs. - Si pour être ministre
00:55:33 de la Santé, par exemple, il faut être médecin ou chercheur.
00:55:36 Si pour un ministre de la justice, il faut être avocat,
00:55:39 je ne le pense pas.
00:55:42 Pour moi, le vrai travail, déjà,
00:55:45 d'un ministre, c'est d'être un homme d'Etat avant tout.
00:55:48 Et de prendre la meilleure décision d'expertise
00:55:51 ou l'issue du comité ministériel
00:55:54 parce que ces gens-là travaillent avec des secrétaires d'Etat
00:55:57 en principe compétents et des analystes. Et ma devise,
00:56:00 je finirais là-dessus, pour moi, professeur,
00:56:03 c'est savoir quoi agir, compter sur la nation
00:56:06 et lui donner son meilleur destin.
00:56:09 - Alors ça, c'est très bien. Est-ce que dans la vie réelle,
00:56:12 vous avez eu, professeur Didier Raoult,
00:56:15 en tant qu'effectivement directeur d'IHU et directeur d'hôpital,
00:56:18 au fond, sans généraliser,
00:56:21 votre rapport avec le politique vous a fait
00:56:24 arriver à quelle conclusion ? Ou avec les politiques ?
00:56:27 - Je pense que c'est compliqué. Il y a eu une époque
00:56:30 où, moi,
00:56:33 je connais relativement bien les ministères
00:56:36 de la Recherche et le ministère de la Santé parce que ça fait 30 ans
00:56:39 que je travaille avec eux. Dans le ministère de la Recherche,
00:56:42 incontestablement, le plus intelligent,
00:56:45 c'était Claude Allègre, qui était génial,
00:56:48 mais qui était si brutal
00:56:51 que finalement, il y a eu un rejet
00:56:54 de greffe avec Claude Allègre
00:56:57 alors que quand il était conseiller de Lionel Jospin,
00:57:00 il a été conseiller spécial de Jospin,
00:57:03 il a fait beaucoup avancer les choses
00:57:06 et le ministre, c'est lui qui a permis
00:57:09 de faire évoluer l'université française dans 3 stades,
00:57:12 le 358, qui a été mis en place
00:57:15 et après, c'est très intéressant, celui qui l'a mis en place,
00:57:18 c'est Jack Lang, qui n'avait certainement pas un niveau de performance
00:57:21 scientifique comparable du tout, mais qui était d'une immense adresse
00:57:24 et qui a réussi à faire passer les choses.
00:57:27 J'espère que ça répond à la question. Il faut des gens
00:57:30 qui soient intelligents et visionnaires,
00:57:33 ça ne veut pas dire qu'ils soient capables
00:57:36 de mettre en place les choses, mais il faut qu'ils soient dans le circuit.
00:57:39 Donc ça, c'est une véritable question.
00:57:42 - Pour que ça soit politique au vrai sens du terme, sera-t-il ?
00:57:45 - Pour les ministères de la Santé, j'ai eu un de mes amis qui était un grand scientifique,
00:57:48 un grand médecin, qui était Jean-François Matéi,
00:57:51 honnêtement, il s'est fait prendre
00:57:54 aux pièges de cabinets qui sont extrêmement
00:57:57 flatteurs, ce que vous voyez comme
00:58:00 une flatterie dans ces ministères, c'est absolument hallucinant.
00:58:03 Le ministre qui est là, on a l'impression que c'est Dieu,
00:58:06 Monsieur le ministre, hier soir vous étiez formidable, c'est extraordinaire, etc.
00:58:09 C'est vraiment le corbeau et le renard,
00:58:12 et c'est difficile d'y résister, de résister à la flatterie qui est la pire de nos ennemis,
00:58:15 et quand on ne connaît pas les mécanos,
00:58:18 et puis ces gens ne choisissent pas leur cabinet,
00:58:21 parfois ils arrivent à choisir une ou deux personnes,
00:58:24 et les gens qu'on leur met, c'est des gens qui ont obéi à d'autres choses,
00:58:27 je vous ai dit, c'est ma théorie de l'obéissance, c'est que des gens qui obéissent tout le temps,
00:58:30 qui ne disent jamais non, et qu'on met là-dedans...
00:58:33 - C'est pas ça qui fait avancer les choses. - Voilà, et qui parle de tout en sachant rien,
00:58:36 si vous voulez, et c'est ça qui fait ensuite la politique.
00:58:39 Donc c'est vrai qu'on n'arrive plus à s'appuyer
00:58:42 sur une élite intellectuelle depuis un certain temps,
00:58:45 et donc c'est un vrai problème, il n'empêche que de temps en temps,
00:58:48 il y a de bonnes surprises, hein. - Bien sûr, bien sûr.
00:58:51 - C'est un vrai problème, mais cela étant, je ne crois pas
00:58:54 que les médecins fassent de meilleurs mixtes de la santé en général
00:58:57 que les autres, au contraire, parfois il y a même de la jalousie entre médecins,
00:59:00 ça existe, hein, et si c'est un médecin
00:59:03 qui n'a pas réussi sa carrière comme médecin, souvent il n'aime pas du tout
00:59:06 ceux qui ont très bien réussi leur carrière, je peux vous dire, j'en sais quelque chose.
00:59:09 - Ça joue, ça joue, le tout à l'ego.
00:59:12 Un dernier auditeur. - Rapidement, on attend d'accueillir Fabien de Haigre
00:59:15 dans les Charentes, bonjour Fabien. - Oui, bonjour Fabien.
00:59:18 - Oui, bonjour, attendez, il faut que je coupe mon parleur.
00:59:21 - Il faut que je coupe mon parleur. - Oui, bonjour. - Et soyez bref, cher Fabien,
00:59:24 parce que malheureusement nous arrivons à fin d'émission, dis-toi.
00:59:27 - Oui, oui, j'ai vu, je vais essayer de... d'abord, bonjour à Didier Raoult
00:59:30 et je voulais juste vous dire que je fais partie
00:59:33 des gens qui pensent qu'il avait entièrement raison sur le hydroxychloroquine,
00:59:36 mais bref, on va passer à autre chose. Concrètement,
00:59:39 il me semble qu'il avait déclaré à un moment
00:59:42 qu'il trouvait raisonnable que certains soignants
00:59:45 puissent se faire vacciner avec
00:59:48 les fameux vaccins Covid.
00:59:51 Une partie, selon, j'imagine, la nécessité,
00:59:54 mais bref, je voulais savoir si suite aux publications
00:59:57 de l'Insee britannique sur les bilans
01:00:00 de mortalité, en fonction du statut vaccinal
01:00:03 publié sur 2022, il considérait
01:00:06 toujours, enfin il était toujours de cette opinion-là,
01:00:09 ou s'est trouvé alarmant les résultats qu'on peut visualiser ?
01:00:12 - D'accord. - Excusez-moi, je suis un peu essoufflé, puisque par exemple
01:00:15 les populations de 90 ans, par exemple, les plus
01:00:18 sur carte bleue, taux comparés, ont un
01:00:21 taux de mortalité qui est 94%
01:00:24 supérieur chez les gens vaccinés.
01:00:27 - Non mais vous aurez posé la question au Fabien pendant
01:00:30 ces questions. - Je vais vous répondre d'abord. Encore une fois,
01:00:33 à l'époque où j'ai dit ça,
01:00:36 c'était la loi qui était.
01:00:39 Et donc, je ne me sentais pas
01:00:42 la responsabilité de dire à des gens
01:00:45 qui donc n'ont plus reçu le moindre salaire
01:00:48 pendant deux ans, qu'il ne fallait pas qu'ils appliquent
01:00:51 la loi. Donc je pense qu'il faut que ce soit bien clair.
01:00:54 Si vous dites, et l'État a été d'une sévérité
01:00:57 extrême, la France a probablement été le pays le plus
01:01:00 dur vis-à-vis des gens qui n'obéissaient pas.
01:01:03 Ce qui traduit quelque chose, quand même. Ici, le devoir d'obéissance
01:01:06 a pris une ampleur qui n'est pas raisonnable.
01:01:09 Et donc, je ne me voyais pas dire... Vous voyez les gens,
01:01:12 les milliers de personnes, en me disant "Mais M. Raoult,
01:01:15 vous nous avez dit quelque chose et vous savez qu'on n'a plus à bouffer depuis deux ans".
01:01:18 Donc ça, c'est un premier point. Deuxièmement,
01:01:21 si vous voulez, d'abord, personne à l'époque
01:01:24 ne connaissait vraiment l'ampleur des effets secondaires.
01:01:27 Et ensuite, si vous voulez, on a vu,
01:01:30 mais on a commencé à voir à ce moment-là, que
01:01:33 le vaccin, puisque moi j'avais un tableau quotidien où on voyait
01:01:36 le nombre de gens testés, le nombre de gens vaccinés,
01:01:39 le nombre de gens symptomatiques et le nombre de gens positifs,
01:01:42 on a vu que le vaccin n'était pas protecteur contre l'infection.
01:01:45 On l'a su à ce moment-là. Ce qui veut dire
01:01:48 qu'à partir du moment où on l'a su et on l'a dit,
01:01:51 cette obligation aurait dû tomber
01:01:54 parce que ça montrait que ça n'était pas vrai,
01:01:57 que ça protégeait du risque de contagion auprès des malades,
01:02:00 comme le fait par exemple la vaccination contre la grippe.
01:02:03 C'est de mettre en perspective et d'autre part, c'est la responsabilité
01:02:06 de prendre la parole, c'est de ne pas mettre les gens
01:02:09 en danger professionnel alors que vous n'avez pas
01:02:12 les éléments pour pouvoir dire "écoutez, ce que vous faites est dangereux".
01:02:15 Il y avait une incertitude, si vous voulez,
01:02:18 il y avait une certitude, c'est que ces gens allaient être suspendus.
01:02:21 - Didier Arroul, merci, merci et vraiment,
01:02:24 lisez l'autobiographie chez Michel Laffont.
01:02:27 C'est un parcours
01:02:30 d'anarchistes et la grandeur.
01:02:33 - Merci beaucoup, chers auditeurs d'être toujours aussi nombreux à nous écouter.
01:02:36 Merci à Didier Arroul, microbiologiste français, spécialiste des maladies infectieuses,
01:02:39 professeur des universités, praticien hospitalier,
01:02:42 pour son autobiographie, éditée chez Michel Laffont.

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