Emmanuel Macron a voulu se projeter mercredi au-delà des décisions très attendues du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites, attendues ce vendredi, en promettant aux syndicats un "échange qui permettra d'engager la suite et de tenir compte" du verdict des Sages.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 La politique, Mathieu Croissando, le chef de l'État, suit depuis Amsterdam où il était tiré en déplacement ce qui se passe aujourd'hui en France.
00:05 Et il a proposé un échange avec les syndicats.
00:09 Je proposerai en effet à l'ensemble des partenaires sociaux que nous puissions avoir un échange
00:15 qui constatera, nous le savons bien, des désaccords avec l'exécutif,
00:19 mais qui permettra aussi d'engager la suite et de tenir compte des décisions, quelles qu'elles soient, du Conseil constitutionnel.
00:26 Il était temps, ça fait des semaines que les syndicats demandaient à être reçus par le président.
00:30 Le 8 mars, il lui avait même écrit une lettre officiellement,
00:34 mais il s'était toujours heurté à une fin de non-recevoir au sens propre du terme,
00:38 car depuis la présentation du projet de loi, c'était le temps du Parlement, le temps de la politique, leur répondait Emmanuel Macron.
00:43 Alors cet échange permettra d'engager la suite, dit le président de la République.
00:46 Le président de la République qui sait que s'il veut pouvoir tourner la page de la réforme des retraites,
00:50 il va falloir purger, purger le hiatus avec les syndicats, purger le hiatus aussi avec les Français.
00:55 Emmanuel Macron pourrait d'ailleurs s'exprimer dès le début de la semaine prochaine à la télévision.
00:58 À quoi va ressembler la réunion avec les syndicats ?
01:00 Tous les mots sont importants.
01:01 Que propose Emmanuel Macron ? Un échange.
01:03 C'est presque informel un échange, ce n'est pas une réunion, ce n'est pas une négociation,
01:07 c'est encore moins une table ronde.
01:08 On sait que le président de la République déteste ces grandes messes sociales
01:11 dont il estime qu'elles ne servent jamais à rien avec les attitudes figées des uns et des autres.
01:16 Le principal objectif, en fait, c'est de rebrancher le contact.
01:19 Va pour un échange, donc, histoire de se dire en face les désaccords du moment, comme dit le président.
01:24 Mais l'autre expression qui retient l'attention, c'est ce fameux "esprit de concorde".
01:27 Il dit "dans un esprit de concorde".
01:29 Alors l'esprit de concorde, c'est cette union des cœurs et des volontés
01:31 qui produit la paix et une bonne entente, selon de Larousse.
01:34 Clairement, on n'y est pas, en tout cas pas tout de suite.
01:37 Tant les attaques ont fusé entre les deux camps.
01:40 Les syndicats dénonçant un pouvoir sourd et aveugle, coupable à leurs yeux d'un coup de force
01:45 et même d'une crise, enfin un coup de force qui aurait déclenché une crise démocratique.
01:49 Une expression qui a rendu furieux Emmanuel Macron.
01:51 Et de l'autre, le président qui a reproché aux syndicats d'incarner le camp de l'irresponsabilité,
01:55 de n'avoir jamais rien se proposé, ciblant en particulier et à plusieurs reprises
01:59 la CFDT et notamment Laurent Berger, son patron.
02:01 Il faut donc une opération à rabibochage.
02:04 Oui, mais il faudra plus qu'un simple échange pour obtenir une vraie réconciliation.
02:08 Là, l'exécutif va tenter de recoller les morceaux avec le patron de la CFDT, Laurent Berger,
02:12 enfin de voir un petit peu quelle est l'humeur, quelle est l'ambiance.
02:15 Et puis de voir aussi quelle est l'humeur, quelle est l'ambiance
02:17 avec le nouveau visage de cet intersyndical,
02:20 celui de Sophie Binet, la nouvelle patronne de la CGT.
02:23 Le problème, c'est que pour cette réconciliation,
02:25 il n'y a pas encore grand-chose à mettre sur la table.
02:27 La loi travail, attendons de voir ce qu'il y a dedans.
02:29 La question épineuse du partage de la valeur ajoutée, même chose.
02:33 Une mesure fiscale, on sait que la majorité réfléchit.
02:35 Mais pour aujourd'hui, force est de reconnaître que l'exécutif avance à tâtons.