SMART JOB - Bien dans son job du mardi 18 avril 2023

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Mardi 18 avril 2023, SMART JOB reçoit Emeric Lebreton (Chercheur, Directeur général, Orient'Action)

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00:00 ...
00:11 -Bien dans "Sondejob", on parle aujourd'hui
00:14 de la reconversion de ce moment de vie,
00:16 40, 45 ans, où on s'interroge sur son avenir,
00:19 son envie de poursuivre sa carrière dans ce métier,
00:22 et on en parle justement avec Emeric Le Breton.
00:25 Bonjour, Emeric. -Bonjour.
00:26 -On est ravis de vous accueillir.
00:29 Il y a une année, déjà, sur notre plateau "Smart Job",
00:31 mais vous avez choisi de nous parler de cette heure du mi-temps.
00:35 Vous, docteur en psychologie, avant de parler à l'entrepreneur,
00:39 c'est quoi, ce moment du mi-temps ?
00:41 C'est un moment de bascule ? C'est un moment d'introspection ?
00:44 -Le mi-temps, c'est un moment, au milieu de la vie,
00:47 autour de 40, 45 ans,
00:49 où on a le sentiment d'avoir accompli quelque chose,
00:52 que ce soit dans sa vie professionnelle ou personnelle,
00:55 et le fait d'avoir accompli ça,
00:57 ça va nous donner envie peut-être de faire autre chose,
01:00 de différent, peut-être de plus conforme avec nos valeurs,
01:03 ce qu'on voulait vraiment, ce qu'on a eu le sentiment de sacrifier
01:07 pendant cette première partie de carrière,
01:09 où on a accepté des contraintes
01:11 qu'on a peut-être un peu moins envie d'accepter.
01:14 -Est-ce que le Covid, et je me tourne vers vous,
01:17 vers l'entrepreneur qui accompagne sur les bilans de compétences,
01:20 a-t-il accéléré ce processus de remise en question profonde ?
01:24 -Oui, ça a été incroyable,
01:26 parce que les personnes ont eu tout d'un coup le temps,
01:28 de réfléchir sur elles, ce qu'elles voulaient, ce qu'elles voulaient plus.
01:32 Et donc, à un moment donné, cette pause,
01:35 ce qu'on fait dans un bilan de compétences,
01:37 on fait une pause dans sa carrière, mais là, on l'a eu,
01:40 on avait un, deux mois à penser, à réfléchir,
01:43 et donc il y a eu cette réflexion.
01:45 -Pour prendre le contrepied et faire un effet miroir,
01:48 il y a aussi des salariés qui regardent leur vie au mi-temps
01:51 et qui se disent "J'ai rien fait, ma vie est vide,
01:54 "je dois accélérer, le gros nous tourne."
01:56 Il y a aussi ce phénomène-là ?
01:58 -Il y a aussi ça.
01:59 Il peut y avoir un sentiment de ne pas avoir été
02:02 à la hauteur de ses espérances,
02:04 de ne pas avoir atteint les objectifs qu'on voulait,
02:07 mais en réalité, on n'a pas rien fait.
02:09 On a acquis des compétences, on a développé des talents,
02:12 on ne le voit pas toujours, on n'en a pas toujours conscience,
02:16 mais on a plein de choses qu'on peut utiliser.
02:18 -Il y a deux sujets dans ce qu'on évoque,
02:21 l'aspect psychologique, l'envie de transformer quelque chose,
02:24 et un mot beaucoup plus prosaïque,
02:26 c'est la reconversion, dont on nous parle énormément.
02:29 Ce chiffre, 87 % des Français pourraient être incités
02:32 à changer de métier.
02:33 J'allais dire "incité à changer de métier",
02:36 le mot "incité", c'est qu'on leur dit globalement
02:39 "Tu devrais quand même aller faire un bilan de compétences,
02:42 "car dans 3-4 ans, je ne suis pas sûr que ton métier existe encore."
02:46 C'est un autre volet angoissant.
02:48 Je me retourne encore vers le psychologue.
02:50 C'est assez angoissant quand on vous dit ça ?
02:53 -Ce qui s'est passé, c'est que durant les 20 dernières années,
02:56 le monde s'est énormément accéléré.
02:58 Les emplois se sont transformés très rapidement.
03:01 C'était plutôt les entreprises
03:03 qui imposaient le changement aux salariés.
03:06 Les salariés se sont adaptés à cette nouvelle ère.
03:08 Ils se sont dit que ça peut être aussi intéressant de changer,
03:12 ils avaient une liberté, ils l'exerçaient.
03:14 C'est la situation inverse qu'on vit en ce moment.
03:17 Les entreprises courent après les salariés,
03:20 qui se disent qu'ils veulent faire un métier qu'ils aiment,
03:23 et qui changent par eux-mêmes.
03:25 -C'est intéressant, cette idée qu'il y ait un transfert
03:28 de ce désir qui venait de l'entreprise
03:30 et qui passe chez le salarié.
03:32 Dans les 3 motivations de reconversion professionnelle,
03:35 ça rejoint le début de notre échange,
03:37 qualité de vie à 36 %, la rémunération à 29 %,
03:40 il ne faut pas l'oublier, on est que dans le sens,
03:43 mais la rémunération est là,
03:45 et puis l'équilibre de vie pro et vie perso à 15 %.
03:48 On voit bien, là, encore une fois,
03:51 que l'effet Covid, que l'effet "j'ai besoin de partager du temps
03:54 "avec ma famille", c'est un peu nouveau.
03:57 C'est ce qui vous dit ce qui pousse la porte de votre entreprise ?
04:00 -Oui, c'est vrai. -J'en peux plus ?
04:02 -On sent qu'il y a une aspiration à ne pas faire que travailler.
04:06 Ca dépend des emplois qu'on occupe.
04:08 Si on est dans des emplois contraints,
04:10 ce désir-là est d'autant plus fort.
04:12 Quand on a des jobs où on a de la possibilité
04:15 de prendre de la décision, on a de l'autonomie,
04:18 c'est stimulant, on aime,
04:19 là, on n'est pas forcément dans l'envie de réduire la volure.
04:23 -Concrètement, par rapport à ceux qui poussent la porte
04:26 de votre structure, Orient Action, combien vont au bout ?
04:29 Il y a beaucoup de personnes qui font des bilans de compétences,
04:32 parfois elles le font d'elles-mêmes, d'autres sont incitées à le faire,
04:36 et ça ne va pas au bout. Ils se sont aperçus
04:39 que l'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs.
04:42 Il y a ce phénomène-là, ce fantasme de l'ailleurs,
04:45 et on se dit que ce qu'on a devant soi n'est pas si mal.
04:48 Il y a forcément une transformation,
04:50 un changement, quelque chose qui se passe.
04:52 Ce changement n'est pas aussi spectaculaire
04:55 qu'on se plaît parfois à le lire dans la presse
04:58 avec des changements de vie radicaux,
05:00 où on va habiter en loser, élever des chevaux.
05:03 Les changements, c'est plus des ajustements,
05:05 je vais prendre un nouveau projet, changer de poste en interne,
05:09 je vais me créer une coactivité.
05:11 On est plutôt, nous, en tout cas, chez Orient Action,
05:14 dans des transitions douces, donc on est plutôt incité
05:17 à faire des transformations radicales.
05:19 -Des petits pas, pas le grand pas qu'on n'est pas sûr de faire.
05:23 C'est un peu ça, l'idée. -Exactement.
05:25 Il vaut mieux avancer par petits pas et transformer sa vie dans la durée.
05:29 D'où l'intérêt d'avoir un objectif à 10 ans.
05:32 Et petit à petit, on va s'en rapprocher.
05:34 C'est ça qui est intéressant.
05:36 On se met en dynamique pour se rapprocher de cet objectif.
05:39 -Le bilan de compétences, c'est souvent l'occasion
05:42 de découvrir qui on est. On a accumulé des compétences
05:46 pendant une partie de sa vie sans trop savoir qu'on les avait.
05:49 Ce qui est intéressant, c'est qu'il va venir révéler des choses
05:52 qu'on n'avait pas forcément observées soi-même.
05:55 -C'est un révélateur de talent, de compétences
05:58 et aussi d'aspiration.
05:59 C'est vrai, j'ai parlé tout à l'heure du mot de contrainte,
06:02 mais souvent, au début de sa carrière,
06:05 on se force un peu, on s'adapte au monde dans lequel on est,
06:08 et le bilan de compétences, souvent, on découvre qui on est
06:11 si on n'avait pas l'obligation de s'adapter.
06:14 Ca nous donne un objectif vers quoi on peut aller
06:17 pour être plus épanoui.
06:18 -Avant de nous quitter, la transformation,
06:21 on a son bilan de compétences, on a sa photographie de soi-même,
06:24 de ce qu'on est psychologiquement, dans ses appétences,
06:27 dans son caractère, dans ses compétences.
06:30 La transformation, vous avez des statistiques sur...
06:33 On a fait le bilan, ça se transforme ou pas ?
06:36 C'est quoi, la bascule ?
06:38 -Il y a une personne sur deux, globalement,
06:40 qui change de métier à l'issue d'un bilan de compétences,
06:44 c'est des ajustements. -On ajuste.
06:46 -On change pas forcément de métier, mais on va changer de service,
06:49 prendre de nouveaux projets, faire une formation
06:52 pour développer ses compétences.
06:54 On est dans la transformation, mais pas dans le changement radical.
06:58 -Une personne sur deux, à travers vous,
07:00 et votre entreprise, changent de métier,
07:02 et les autres transforment quelque chose.
07:05 Elles ont pris conscience de qui elles étaient
07:07 de manière plus précise et plus affinée.
07:10 Elles n'en avaient pas forcément conscience.
07:13 -Vous avez rendu visite, l'entreprise est au Mans ?
07:15 -Elle est au Mans, mais elle est implantée partout en France.
07:19 On a 450 implantations.
07:20 -C'est ce que je voulais vous dire.
07:22 Basée au Mans, OrientAction, mais avec des bureaux partout en France.
07:26 Si vous souhaitez vous engager dans un bilan de compétences,
07:29 c'est quoi ? 3 mois, 6 mois ?
07:31 -Il faut compter entre 4 et 6 mois pour se laisser le temps
07:34 de bien réfléchir, d'explorer, de poser les choses.
07:37 -Merci, Emeric Le Breton, de nous avoir rendu visite.
07:40 OrientAction, justement, sur ce moment du mi-temps,
07:43 un moment important dans la vie des femmes et des hommes.
07:46 La suite de notre programme,
07:48 ce sont les entreprises qui s'engagent.
07:50 Vous connaissez notre rubrique.
07:52 Cette communauté d'entreprises engagée
07:55 pour créer des emplois en direction des jeunes
07:57 et de l'insertion.
07:59 Vous allez le découvrir juste après ce Djingle.

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