SMART IMPACT - Emission du mardi 10 septembre

  • il y a 4 jours
Mardi 10 septembre 2024, SMART IMPACT reçoit Lucille Alonso (cheffe de projet services climatiques, résilience et innovation, Ingérop) , Oscar Mondesir (fondateur, Sportingoodz) , Alexandra North (directrice accompagnement et filières, Les Canaux) et Eugénie de Larivière (cheffe de projet Les Résilientes, Emmaüs Alternatives)

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00:00Générique
00:07Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:13Et voici notre sommaire du jour. Notre invitée, c'est Lucille Alonso, la fondatrice de la start-up City Climate X,
00:21qui vient d'être rachetée par Ingerop, le défi de l'adaptation des villes aux changements climatiques.
00:29Le débat de ce Smart Impact, il portera sur l'économie circulaire dans le secteur du textile.
00:34On va découvrir l'accélérateur textile circulaire de l'association Les Canots et le projet Les Résilientes chez Emmaüs Alternatives.
00:42Et puis, dans notre rubrique start-up, coup de projecteur sur Sporting Goods, plateforme de vente d'articles de sport anti-gaspillage.
00:52Voilà pour les titres. On a 30 minutes pour les développer. C'est parti !
00:58L'invité de Smart Impact, c'est Lucille Alonso. Bonjour, bienvenue.
01:07Bonjour.
01:08Vous êtes chef de projet Services climatiques, résilience et innovation chez Ingerop, qui vient de racheter votre start-up City Climate X.
01:15Votre expertise, c'est l'adaptation de nos villes aux changements climatiques grâce à quel outil ? Comment vous faites ?
01:22Effectivement, on va inventer la ville de demain et on va oser aménager la ville de demain en l'adaptant aux fortes chaleurs et aux changements climatiques
01:32par différentes modélisations. Modélisation du confort thermique, modélisation de la température de l'air grâce à des techniques innovantes qu'on a mises en place.
01:41Donc ça, c'est ce que vous avez créé avec votre start-up. Comment ça marche ?
01:45Question de Béossien, la modélisation du confort thermique en zone urbaine. J'entends ça, je vois à peu près de quoi ça parle, mais comment ça marche ?
01:53On a créé cette innovation à partir de l'utilisation de l'intelligence artificielle et de données terrain qui nous permettent de ne pas avoir de limites spatiales
02:05et d'emprises spatiales prédéfinies et de vraiment aller constater et diagnostiquer le territoire dans son ensemble afin de pouvoir apporter une réponse sur la modélisation du confort thermique.
02:20De quelles données vous disposez ? C'est quoi votre matière première ?
02:24On utilise des données qui sont toutes en open data, donc des données satellitaires qu'on vient utiliser à la source en données brutes et traitées en créant nos propres indices de données satellitaires.
02:37Et puis des données des villes, des données qui sont accessibles sur des plateformes. Et tout ça nous permet de reconstruire la morphologie du territoire,
02:46de reconstruire l'occupation du territoire et de donner une modélisation précise du confort thermique.
02:52Je suis en train de bien comprendre, j'espère, ça veut dire modéliser les aménagements avant de décider de les faire, modéliser leur impact réel.
03:02C'est ça, c'est modéliser les aménagements, modéliser des scénarios en fonction de plus ou moins de végétation, de type de matériaux, de leur couleur.
03:11Et puis également de voir en prospection ce qui peut se passer avec le changement climatique et d'adapter une ville dans son futur avec un contexte climatique futur.
03:22Donc on parle de confort thermique. Les données, évidemment, ce n'est pas seulement les températures. C'est quoi ? Ça peut être l'humidité, ça peut être le vent, l'exposition.
03:31C'est ça. Alors souvent, on parle d'îlot de chaleur urbain. L'îlot de chaleur urbain, c'est s'intéresser uniquement à la température de l'air.
03:38Et nous, on ne va plus loin. On s'intéresse au ressenti de la chaleur par les citoyens, par la population. Et dans ce cas-là, on prend en compte différents paramètres,
03:46la température, l'humidité, le vent, le rayonnement. Et tout ça fait qu'on va avoir un ressenti qui va être différent de la simple température de l'air qui peut être mesurée sur notre thermomètre.
03:57Quand on dit confort thermique, qu'est-ce que ça veut dire ? Parce qu'en fonction des personnes, on ne peut pas avoir la même perception de ce qu'est le confort thermique.
04:08C'est ça. En fonction des personnes, on a un bagage climatique qui va être différent en fonction de nos expériences, de nos vécus.
04:15Et nous, on prend en compte à la fois cette expérience, à la fois comment va être habillée une personne, quelle est son activité physique, mais également les paramètres météorologiques,
04:28et notamment l'humidité et le rayonnement qui comptent beaucoup dans le ressenti.
04:31– On en parle à chaque canicule. On en a encore parlé l'été dernier. Ces appartements qui se transforment en bouilloires énergétiques, ce sont les mots que j'ai lus dans pas mal de papiers.
04:42Est-ce que les outils, est-ce que ça va à ce point de granularité ? C'est-à-dire que les outils que vous proposez peuvent permettre aux villes concernées de dire
04:49« Tiens, tiens, on a dans tel et tel quartier potentiellement des appartements bouilloires énergétiques. »
04:54– Oui, c'est ça en fait. Donc nous, notre approche nous permet de ne pas avoir de restrictions spatiales, mais nous permet quand même d'avoir une résolution très précise,
05:03donc à l'échelle métrique, et de constater, de diagnostiquer son territoire dans sa globalité et justement d'avoir des zones à agir sur lesquelles on peut avoir des actions très précises
05:16et permettre potentiellement d'avoir un accès à tous, à la fraîcheur, en ciblant ces espaces particuliers.
05:23– Il y a déjà des villes qui utilisent vos outils ? On peut faire une sorte de premier bilan ?
05:29– Il y a déjà des villes sur lesquelles on a pu modéliser finement le confort thermique.
05:35On a fait une première étude sur la relation entre confort thermique et mobilité.
05:41Est-ce que le piéton va se déplacer de la même façon en période de forte chaleur avec un inconfort thermique assez important sur par exemple la métropole de Lyon et le deuxième arrondissement ?
05:54On a effectué aussi, parce qu'on a un focus très international, des modélisations aussi à l'étranger, dans des villes asiatiques où le confort est un peu plus dégradé comme Tokyo.
06:06Et puis le groupe Angérope a aussi une montée en puissance sur ces questions d'aménagement de la ville résiliente à la chaleur,
06:14avec différents projets assez phares, notamment Notre-Dame, la promenade du Pagnon à Nice,
06:20et puis le quartier de la Pardue à Lyon où là il y a une véritable, on va dire, volonté de produire une ville adaptée et vivable.
06:31– Comment ? On va parler de Notre-Dame quand même après, mais si on prend l'exemple de la Pardue à Lyon, qu'est-ce qu'on peut y changer ?
06:38Parce qu'on se dit, ce quartier il existe depuis des siècles et des siècles, on ne va pas le détruire, le reconstruire.
06:45Vous voyez ce que je veux dire ? Qu'est-ce qu'on modélise ? Qu'est-ce qu'on change ?
06:48– Alors on va modéliser différents scénarios, notamment d'aménagement de l'espace public,
06:52où on va agir sur le type de végétation, la densité de végétation, la densité aussi qu'on peut apporter en espaces en eau.
07:01Et puis également, et c'est un facteur qui est assez prédominant sur l'ombrage,
07:06est-ce qu'on peut apporter de l'ombrage d'une façon ou d'une autre pour améliorer ce confort thermique sur des espaces
07:13qui peuvent être difficiles à aménager comme Notre-Dame, où on doit avoir quand même un espace qui doit être complètement ouvert.
07:21Mais voilà, on essaye d'apporter ces réponses en termes de végétation, d'ombrage et d'évapotranspiration.
07:27– Donc ça veut dire qu'on parle bien de Notre-Dame de Paris ?
07:29– Oui.
07:30– Bon, non, parce qu'il y en a d'autres de Notre-Dame, donc pas mal de Lille-de-France,
07:33mais ça veut dire que le parvis devant Notre-Dame va être quoi ?
07:37Repensé ? Vous avez participé à une modélisation d'un parvis différent ?
07:42– Alors le parvis va être repensé, il ne va pas être ombragé,
07:48mais par contre on va apporter suffisamment d'évapotranspiration pour créer du bien-être
07:56et rendre plus accessible cet espace ouvert.
07:59– Quelques chiffres concernant un J-Europe créé en 1992, 3 000 salariés,
08:06un chiffre d'affaires annoncé en 2023 de 387 millions d'euros.
08:09Et donc vous arrivez avec votre start-up, City Climatics, qui vient d'être rachetée,
08:13annonce faite, c'était la fin du mois d'août.
08:16Ça ne doit pas être si facile d'intégrer un grand groupe,
08:18comment vous vivez, une question plus personnelle, comment vous vivez ce moment ?
08:22– Plutôt très bien parce que, à titre personnel,
08:25je me retrouve parfaitement dans les valeurs du groupe,
08:27en termes d'innovation, en termes de volonté à aller vers l'international,
08:34d'écologie aussi, et donc personnellement je me retrouve dans toutes ces valeurs.
08:39Et puis après c'est une opportunité qui est laissée à une start-up
08:45de pouvoir développer un marché sur lequel la demande est en pleine expansion.
08:48– Qu'est-ce que ça vous apporte justement ?
08:50Ce que vous ne pourriez pas faire si vous étiez restée, entre guillemets, toute seule,
08:54vous n'étiez pas toute seule, mais qu'est-ce que vous apporte d'intégrer un grand groupe ?
08:57– Alors la start-up apporte la solution innovante
09:01et le grand groupe apporte effectivement le marché,
09:06les clients qui sont déjà bien ancrés et qui font confiance à ce grand groupe,
09:11et puis la possibilité de développer une solution
09:16beaucoup plus industrialisée avec ce grand groupe.
09:21– En mars dernier, la Cour des comptes jugeait, je la cite,
09:24insuffisantes les mesures d'adaptation des villes au dérèglement climatique.
09:27Ça veut dire quoi ? La France est plutôt en retard par rapport à ses voisins européens,
09:32vous qui connaissez ça de très près, comment vous jugez notre positionnement en Europe ?
09:38– Alors je dirais que la résilience des villes au fort chaleur est une question très complexe
09:43dans laquelle on est obligé de s'appuyer sur des expériences internationales,
09:47dans lesquelles nous, nous sommes également appuyés
09:49sur des expériences internationales pour construire nos solutions.
09:53Et en ce sens-là, il est important d'aller voir ce qui se fait ailleurs
09:57pour s'inspirer… – C'est une réponse diplomatique ça ?
10:00– Non mais pour s'inspirer de… – Donc on est plutôt en retard ou pas ?
10:03– On n'est pas… – Parce qu'il peut y avoir une explication,
10:05moi je pense par exemple à la question de l'eau,
10:08les pays du sud de l'Europe ont pris des mesures beaucoup plus drastiques
10:12et depuis beaucoup plus longtemps, et donc on est en train de s'en inspirer.
10:15Est-ce que c'est un peu la même chose ?
10:17– Alors on n'est pas en retard, maintenant on n'a jamais jusque-là connu ce climat-là,
10:24et donc on vient s'inspirer de climats qui ont déjà été vécus ailleurs
10:28et sur lesquels on peut avoir des solutions pertinentes.
10:31– Merci beaucoup Lucie D'Alonso et à bientôt sur Be Smart For Change.
10:34On passe à notre débat, l'économie circulaire dans le textile.
10:38Générique
10:45Le débat de Smart Impact, je vous présente tout de suite mes invités,
10:47Alexandra North, bonjour. – Bonjour.
10:49– Bienvenue, vous êtes la directrice d'accompagnement et filière
10:51dans l'association Les Canots et Eugénie de La Rivière, bonjour et bienvenue.
10:55– Bonjour.
10:56– Vous êtes chef de projet Les Résilientes chez Emmaüs Alternatives,
11:00on va présenter ce que vous faites l'une et l'autre
11:03et ce que font notamment, ce que fait votre association Les Canots, c'est quoi ?
11:07– Alors Les Canots, on a deux grands piliers chez Les Canots,
11:11on est à la fois un lieu emblématique de l'économie solidaire et circulaire
11:15et aussi une association avec ses activités pour promouvoir une économie plus durable.
11:21Si je viens sur le lieu emblématique, vous pouvez tous venir visiter la maison des Canots,
11:25on est sur le canal de l'Ourcq dans le 19ème et ça a été un chantier qui a été exemplaire
11:32parce que la maison des Canots a été entièrement réhabilitée
11:35en économie circulaire et solidaire et à l'intérieur de ça,
11:38nous avons des actions en tant qu'association pour promouvoir une économie plus durable,
11:42c'est-à-dire plus circulaire, plus solidaire et plus locale.
11:45– Avec notamment un accélérateur textile circulaire dont on va parler
11:49et dont vous avez bénéficié, Eugénie Delarivière, Les Résilientes, de quoi s'agit-il ?
11:53– Alors Les Résilientes, c'est un studio de design en milieu d'insertion professionnelle,
11:57on travaille au sein d'Emmaüs Alternatives
11:59et on travaille à la réutilisation des matériaux pour faire des accessoires
12:03pour la mode et pour la maison avec des personnes en parcours d'insertion.
12:06– Et donc vous avez été sélectionnée pour rejoindre cet accélérateur,
12:09deuxième édition je crois de cet accélérateur des Canots,
12:14c'était pas sur le textile la première édition, c'est ça ?
12:17– Tout à fait, vous êtes bien renseignée, oui, c'était en Ile-de-France,
12:20on accompagnait une quinzaine de structures à changer d'échelle,
12:23mais c'était sur l'économie circulaire, mais pas forcément sur la filière du textile,
12:28ça pouvait être des structures du bâtiment circulaire, du mobilier circulaire,
12:33il y avait des acteurs comme Gobi qui font des gourdes éco-conçues,
12:38La Sauge qui fait de l'agriculture urbaine,
12:40et là sur cette deuxième édition,
12:41on a décidé de vraiment se concentrer sur la filière textile,
12:44parce que c'est l'une des plus polluantes du monde,
12:47et puis ça fait sens aussi d'avoir une quinzaine de structures
12:50qui sont vraiment sur la même filière.
12:52– Alors comment ça marche, c'est un accélérateur,
12:54donc vous choisissez des projets et vous les aidez quoi,
12:58financièrement, ça fonctionne comment ?
13:00C'est du mécénat de compétences, enfin on peut tout imaginer ?
13:03– On adorerait les aider financièrement et avoir plein de sous à leur donner,
13:07mais on les accompagne surtout sur le fait de structurer,
13:11de consolider leur modèle d'affaires,
13:13grâce à un accompagnement individuel, à du mentorat,
13:16on a aussi des formations collectives pour les accompagner
13:18sur tout ce qui est entrepreneuriat par exemple,
13:21quand on fait du textile circulaire on peut avoir des enjeux comme
13:24tarifier au bon prix ses prestations,
13:26travailler sa posture d'entrepreneur,
13:28on les accompagne aussi sur les cadres réglementaires,
13:30à chercher des subventions,
13:32voilà c'est un accompagnement très complet sur 18 mois.
13:35– Pourquoi vous avez candidaté aux Génies de la Rivière ?
13:37– Alors aujourd'hui nous ça fait 7 ans qu'on a une activité d'upcycling,
13:41et aujourd'hui on avait envie de se professionnaliser,
13:44se structurer et de défricher un nouveau métier
13:46qu'on appelle le tapissier circulaire pour le bâtiment.
13:48– Le ?
13:49– Le tapissier circulaire pour le bâtiment.
13:51– Vous allez m'expliquer ce que c'est, ça m'intrigue.
13:53– On a envie d'intervenir sur tout ce qui est textile à l'échelle du bâtiment,
13:56donc ça va du store à la paroi acoustique, au tapis,
14:01donc tout ce qui va être matériau souple dans une habitation,
14:04et pour structurer cette activité et professionnaliser cette activité,
14:08on avait envie d'être accompagnée justement sur toutes les parties
14:11dont Alexandre a parlé.
14:13– Oui, qu'est-ce que vous en attendez, ça va durer combien de temps ?
14:15Ça dure une année ?
14:16– 18 mois, c'est quasiment 2 ans.
14:18– Oui c'est bien, c'est un accompagnement de longue durée.
14:21Le fait d'être, ce que j'ai bien compris, dans une sorte d'écosystème,
14:24dans un groupe où vous travaillez tous sur des problématiques un peu similaires,
14:29ça vous semble important ça ?
14:30– C'est toujours important, l'échange fait avancer beaucoup plus vite,
14:34donc c'est toujours hyper important, on est sur des métiers qui sont nouveaux,
14:37souvent quand on parle de réemploi, de réutilisation de matière,
14:41donc d'être plusieurs à défricher un même terrain,
14:44ça permet quand même d'aller beaucoup plus vite dans ce qu'on fait.
14:48– Si on jette un petit coup d'œil dans le rétroviseur,
14:50pour les entreprises ou les associations que vous avez accompagnées
14:55sur la première année de cet accélérateur, qu'est-ce que ça donne ?
14:59Quel premier bilan vous pouvez faire, même si, si j'ai bien compris,
15:02on n'est pas encore au bout de l'accompagnement ?
15:05– Alors pour cette première édition, on a bouclé l'accompagnement.
15:08– Ça y est, bon d'accord.
15:09– La deuxième vient d'être lancée et on est très contents des résultats.
15:13Ils ont collectivement, donc ils étaient 15 structures,
15:16augmenté de plus de 50% leur chiffre d'affaires,
15:18c'est un indicateur qu'on suit,
15:20ils ont créé collectivement toujours 200 emplois,
15:23et on regarde aussi l'indicateur du tonnage de matière recyclée réemployée,
15:28qui a augmenté aussi de 70% sur la promo,
15:31donc plutôt des… et j'oublie les 700 millions d'euros de levées de fonds,
15:38qui pareil ont été réalisés collectivement.
15:40– Parce que le fait d'intégrer un accélérateur comme le vôtre,
15:44ça donne à ces entreprises une crédibilité supplémentaire ?
15:48Je dis ça à la question des levées de fonds, est-ce que vous le ressentez ça ?
15:51Ou est-ce que ces entrepreneurs ou entrepreneuses vous le disent ?
15:54– Là, on les accompagne sur des aspects comme le pitch,
15:59on les accompagne à bien pitcher leur activité auprès d'éventuels financeurs,
16:04et aussi on organise des forums du financement
16:06pour qu'ils puissent aussi faire un matching avec différents financeurs,
16:11donc en fait on les aide, on les outille,
16:13et après ce sont eux qui font le travail en vrai.
16:15Il y a un accéléré qui a quand même trouvé son premier financeur
16:19dans le mentorat qu'on leur a proposé.
16:21– On détaille un peu ce que vous faites avec les résilientes,
16:25vous alliez donc textile, circularité, insertion professionnelle, insertion sociale,
16:31comment tout ça, ça se bouffit ?
16:34– C'est un peu un grand écart, un exercice d'équilibriste,
16:38mais en gros nous on est un studio de design et d'insertion professionnelle,
16:42donc l'enjeu c'est de réutiliser des matériaux
16:44qui ne sont pas valorisables par l'association pour laquelle on travaille,
16:48donc Emmaüs Alternatives,
16:49donc tout ce qui est destiné à la baine et au recyclage,
16:51on a démarré comme ça, on a développé des collections
16:54qui étaient destinées à être distribuées dans les boutiques Emmaüs Alternatives,
16:58aujourd'hui on a différentes activités,
16:59on va accompagner les marques sur la revalorisation de leurs invendus, invendables,
17:04à l'époque on avait accompagné made.com,
17:07Madura sur la conception de produits upcyclés,
17:11on a aussi travaillé avec l'entreprise Bonpar,
17:13et de plus en plus on fait une activité de décoration d'intérieur,
17:17on va accompagner les entreprises pour décorer leurs bureaux
17:19et à manéger leurs bureaux à partir de réemploi et de réutilisation,
17:23et donc l'enjeu de faire ça dans l'insertion professionnelle,
17:26c'est parce que les métiers créatifs permettent un vrai développement de compétences
17:32qui sont transférables dans d'autres métiers,
17:34donc c'est pour ça qu'on a démarré cet atelier-là aussi,
17:36et ils permettent vraiment un retoit à l'estime de soi.
17:39Alors j'allais vous poser la question, le lien entre créativité et confiance en soi,
17:43vous voyez ça, parce que ça doit être assez génial de voir ça naître.
17:46Est-ce que vous avez déjà fait une tarte et amené chez des amis votre tarte ?
17:50Écoutez, je ne suis pas un grand cuistot, mais je peux comprendre le plaisir de faire soi-même.
17:55La fierté de dire c'est moi qui l'ai fait,
17:56et donc ça, ça a un véritable impact quand on a fait quelque chose,
18:00et quand il s'agit de réaliser un objet, que ce soit un tabouret, une lampe, un coussin,
18:04ça a un impact énorme, et en fait aujourd'hui la confiance en soi,
18:07c'est le premier frein à l'accès à l'emploi,
18:10et donc pour les personnes qu'on accompagne,
18:12c'est extrêmement important de commencer par ça, par reprendre confiance en soi.
18:16Quelques chiffres, on va prendre un peu plus de recul sur le secteur du textile,
18:23c'est l'ADEME qui nous dit que sur les achats de vêtements,
18:26achats de vêtements en Europe, une personne achète 40% de vêtements en plus
18:30par rapport à il y a 15 ans, et elle les conserve surtout moitié moins longtemps,
18:35ça c'est le constat de ce qu'on appelle le fast fashion ou l'ultra fast fashion.
18:40Alexandre Arnold, est-ce que nos comportements sont un peu en train de changer quand même ?
18:46On vous voit dubitative.
18:48On l'espère, on l'espère, il y a quand même quelques signaux qui nous indiquent que c'est en train de changer,
18:53notamment chez les jeunes, effectivement, de la seconde main par exemple,
18:58la seconde main est beaucoup plus valorisée maintenant dans les achats des jeunes,
19:03même si on observe également l'effet rebond de la seconde main sur des sites
19:07qui revendent des vêtements pas chers, et du coup on en achète beaucoup plus
19:12et on remplit encore plus nos armoires.
19:13Il y a aussi des sites qui ne vendent pas de seconde main et qui ne vendent pas cher du tout,
19:17et qui viennent de Chine d'ailleurs, c'est l'ultra fast fashion.
19:20Donc le comportement de la génération des 15, on va dire 15-25,
19:26il est assez paradoxal sur le textile, c'est intéressant ça.
19:29Oui, tout à fait.
19:30Après, c'est vrai que nous, nos clients, enfin en tout cas les structures qu'on accompagne,
19:34c'est beaucoup des structures qui sont en B2B,
19:37donc B2B, je pense que tout le monde...
19:40Tout le monde ici sait ce que ça veut dire.
19:42Voilà, exactement, et du coup on a plus des indicateurs sur les entreprises,
19:45est-ce que les entreprises s'y mettent, est-ce que les services publics s'y mettent
19:48à faire des commandes et des marchés publics pour...
19:51Et ça, ça bouge ?
19:52Et ça, ça bouge en fait, ça, ça bouge, et un des grands leviers, c'est la loi, la loi AJEC,
19:57qui oblige aussi à faire des heures d'insertion,
20:01qui oblige à commander 20% de mobilier upcyclé,
20:05on peut y introduire du tissu aussi en reemploi,
20:07donc en fait tout ça fait bouger les choses,
20:09et nous, on a de l'espoir.
20:12Mais il faut, il faut avoir de l'espoir.
20:14Nous ici, de notre petite Vigie qui est Smart Impact,
20:18on a ce sentiment quand même que les lignes sont en train de bouger,
20:21mais avec effectivement des effets parfois qui sont des effets pervers.
20:24On parle des grandes plateformes de revente de vêtements,
20:28c'est aussi un appauvrissement pour des associations comme Emmaüs par exemple,
20:32qui voient arriver peut-être des vêtements de moins bonne qualité ou en moindre quantité,
20:39qu'est-ce qu'on peut en dire ?
20:40C'est toujours un peu difficile.
20:41En effet, aujourd'hui, les personnes vont avoir plus de facilité
20:44à revendre en ligne un article de bonne qualité
20:46et à donner les choses qui sont de moins bonne qualité.
20:49On perd aussi la notion du don, je pense,
20:51et donc c'est vrai qu'au sein des structures Emmaüs,
20:55mais autres structures de collecte aussi,
20:57il y a une baisse de qualité des dons.
20:59Et nous, au sein du mouvement Emmaüs,
21:02on a envie de rappeler à quoi nous servent ces dons,
21:06à faire de l'insertion par l'activité économique,
21:08et qu'il est important de continuer à donner aux associations,
21:11justement pour nous permettre de continuer d'accompagner des personnes.
21:15Mais alors, si je comprends bien,
21:16ce n'est pas une bonne nouvelle que la qualité des vêtements
21:20qui sont donnés à Emmaüs baisse,
21:23sauf que pour l'upcycling, c'est presque une matière de créativité, de réinventer.
21:30Si vous voulez quelques chiffres,
21:33il faut voir, si vous voulez connaître un peu le mouvement Emmaüs,
21:36en France, Emmaüs, c'est un mouvement,
21:38c'est une fédération d'associations avec plus de 300 groupes,
21:41tous indépendants des uns des autres.
21:42Moi, je fais partie d'un seul groupe, Emmaüs Alternatives.
21:45Par an, on collecte quasiment 1000 tonnes de textiles.
21:49Donc c'est énorme.
21:50Pas seulement des vêtements d'ailleurs, ça concerne...
21:52C'est textiles, linge de maison, chaussures.
21:54On va parler de TLC.
21:55C'est vraiment une grande famille d'objets, de matériaux textiles.
22:00Et dans ces 1000 tonnes, au sein des résilientes,
22:02on va valoriser une tonne.
22:04Parce qu'on fait un artisanat du réemploi,
22:07un artisanat de la réutilisation.
22:08Donc ça demande du temps, ça demande de l'investissement
22:10dans le design, dans la production.
22:12Donc en fait, notre impact, il est amené à grandir.
22:15On l'espère, avec l'accélérateur.
22:18Mais c'est vrai qu'on ne manque pas de matière.
22:21Donc c'est vrai que la baisse de qualité,
22:25c'est aussi pour ça que les structures Emmaüs
22:29sont intéressées par des projets d'upcycling.
22:31C'est pour contrer à cette baisse de qualité
22:32et se dire comment est-ce qu'on peut avoir
22:34un nouveau modèle économique pour nos structures d'insertion.
22:39Merci beaucoup.
22:40Merci à toutes les deux et à bientôt sur Bismarck.
22:43On passe à notre rubrique start-up.
22:45On va continuer de parler du secteur textile,
22:48un jockeying en vêtements éco-responsables.
22:51Moi, samedi.
22:58Smart Ideas avec Oscar Mondésir.
23:01Bonjour.
23:01Bonjour.
23:02Bienvenue.
23:02Vous êtes le fondateur de Sporting Goods.
23:04Vous l'avez créé en 2022.
23:06Avec quelle idée ? Pourquoi vous l'avez créé ?
23:07Merci pour l'invitation en tout cas.
23:09En fait, j'ai travaillé plus de huit ans dans l'industrie du sport
23:12et notamment dans la distribution chez des grands groupes
23:14ou bien aussi chez des revendeurs,
23:16que ce soit dans le web, dans le physique.
23:18Et en fait, je me suis rendu compte de l'impact de cette industrie,
23:21notamment sur la gestion des retours, des invendus,
23:24des stocks qui en fait finalement prennent la poussière.
23:27Ils prennent la poussière pour plusieurs raisons.
23:28En fait, ces invendus sont soit issus de stocks
23:31où les grilles de taille sont cassées, entre guillemets,
23:33où en fait, il n'y a plus toutes les tailles.
23:34Donc, le stock n'a plus vraiment de valeur aux yeux de fournisseurs,
23:37notamment le coût de stockage qui est important
23:39ou des stocks aussi qui en fait sont reconduits en gamme.
23:42Donc, le marketing évolue, le packaging évolue.
23:45Donc, ces stocks finalement ne sont plus vraiment présentés en magasin.
23:49Et donc, je voulais faire quelque chose qui avait plus de sens
23:51et donner en fait un second souffle, une seconde chance à ces stocks invendus.
23:54Mais ça représente quoi ?
23:56Parce que ça semble assez incroyable de se dire que c'est quoi ?
23:58C'est une masse importante ?
24:01Alors, il y a quelques chiffres qui sont intéressants de connaître.
24:04Il y a plus de 100 000 tonnes d'articles de sport qui sont jetés chaque année.
24:06C'est l'ADEME qui l'annonce.
24:08En plus de ça, les invendus non alimentaires en France
24:12représentent plus de milliards d'euros.
24:14Donc, voilà, c'est quand même un marché assez conséquent.
24:16Et le sport, pourquoi ?
24:18Parce que moi, j'ai été ancien sportif de haut niveau
24:20et c'est vraiment un secteur qui me passionne.
24:22Et je pense qu'aujourd'hui, en plus avec les JO,
24:24tout ce qui se passe autour du sport, toute la dynamique qu'il y a...
24:27Espérons que ça ne se calme pas en France
24:29et que ça reste un moteur de notre économie.
24:31Je suis bien d'accord avec vous.
24:32Donc, qu'est-ce que vous proposez avec Sporting Goods ?
24:35En fait, on propose une plateforme technologique
24:38où on vient connecter des stocks invendus
24:41de la part de fournisseurs ou de marques,
24:42sous différentes façons.
24:44On a un shop en continu où tous les jours,
24:47nouveaux arrivages arrivent.
24:48Nouveaux arrivages, c'est classique.
24:50Et on fait aussi des ventes flash avec des marques en direct
24:53pour aider à écouler ces stocks invendus sur une période donnée.
24:56Donc, on a travaillé avec plusieurs grandes marques.
24:58Voilà le principe.
25:00Est-ce qu'il y a des articles phares ?
25:02Qu'est-ce que vous vendez le plus ?
25:03En ce moment, c'est vrai que...
25:04Je ne sais pas si vous connaissez le padel,
25:06le sport de raquette qui, aujourd'hui,
25:07vend en poupe en France.
25:09C'est un secteur assez intéressant dans les sports de raquette.
25:14Donc, on vend des raquettes.
25:15Alors, si j'achète une raquette de padel chez vous,
25:17parce que je m'y suis mis,
25:18elle va être beaucoup moins chère,
25:2050 % moins chère, 30 % moins chère ?
25:22C'est quoi l'ordre de prix ?
25:23Ça doit dépendre des articles, j'imagine.
25:24Ça dépend des marques, des articles.
25:26En fait, on peut proposer jusqu'à 50 % de remise.
25:29Donc, vraiment, le principe, c'est de donner un second souffle
25:31à ces articles de sport,
25:33à rendre la pratique plus accessible,
25:35également plus circulaire.
25:36On pense qu'il y a des valeurs qui sont,
25:38dans le sport, assez ancrées autour du respect.
25:41Et voilà, le respect de la planète est assez important dans ces thématiques.
25:44Évidemment.
25:45Et justement, est-ce que vous informez vos clients
25:48de l'impact carbone, de l'impact CO2 de ces produits invendus ?
25:52Alors, c'est un vrai sujet.
25:54En fait, il y a deux ans,
25:55on a travaillé avec BPI France autour d'une bourse
25:58qui nous permet d'avoir créé un algorithme
26:02d'émissions de carbone évitées.
26:04Donc, en fait, nous, on sait qu'à notre échelle,
26:06on n'a pas de grand pouvoir.
26:08Donc, notre mission, c'est vraiment de sensibiliser
26:10à cette démarche-là et permettre à chaque acheteur
26:13de connaître les émissions de CO2 qui sont générées par articles de sport.
26:17Les émissions de CO2, c'est quoi ?
26:18C'est finalement l'acheminement, la fabrication de ces articles
26:21provenant généralement d'Asie jusqu'en Europe.
26:23Et donc, en fait, le fait de donner une seconde chance
26:26à des produits qui ont déjà été fabriqués,
26:27déjà été acheminés, ça a un vrai impact sur l'environnement.
26:31Et donc, voilà la mission qu'on se porte, nous, chez Sporting Goods,
26:33c'est de pouvoir informer et sensibiliser autour de ça.
26:35C'est plus des invendus sur la masse d'articles que vous proposez
26:40que des retours, c'est-à-dire des clients qui n'étaient pas satisfaits
26:42d'un produit, qui se sont dit, oh là là, finalement,
26:44ce n'est pas la taille ou ce n'est pas la bonne couleur
26:46et qu'ils l'ont renvoyé au magasin.
26:48Alors, chez nous, ça représente 10% les retours.
26:50Il y a un travail, en fait, de reconditionnement
26:53qui est fait par nos fournisseurs, à nos partenaires,
26:55qui, en fait, permet de remettre le produit à l'état neuf.
26:58Donc, admettons, pour une paire de chaussures,
26:59ça peut être un emballage qui est détérioré
27:01parce qu'avec l'envoi, c'est quelque chose qui peut s'abîmer.
27:04Et donc, c'est souvent cette toute petite chose
27:06qui, en fait, gêne beaucoup les logisticiens,
27:08on va dire, classiques du commerce.
27:11Et voilà, nous, on travaille avec des partenaires
27:13qui nous permettent de remettre à neuf ces produits-là
27:15pour leur donner cette seconde chance.
27:16Dernier mot, est-ce que le conseil que vous avez fait aussi,
27:19c'est parfois une inadaptation entre les produits
27:22et les besoins des clients ?
27:23C'est aussi ce qui explique cette masse d'invendus ?
27:26Les produits qui sont moins à la mode,
27:28vous voyez ce que je veux dire ?
27:29C'est ce qu'il y a un peu derrière ma question.
27:31En fait, des fois, des invendus,
27:34ils peuvent avoir des occasions vraiment très diverses.
27:37Admettons un magasin qui ferme boutique,
27:39qui dépose son bilan,
27:41on se retrouve avec des invendus.
27:43C'est souvent compliqué au niveau de logistique
27:44de renvoyer ça chez les marques.
27:46En fait, il y a vraiment plein d'occasions différentes.
27:49Nous, en fait, ce qu'on aimerait développer à l'avenir,
27:52c'est une plateforme pour les marques
27:53qui puissent permettre, lorsqu'ils le souhaitent,
27:56de connecter des stocks et gérer leur tarification
27:59et qu'on puisse en fait devenir juste un intermédiaire
28:01et de pouvoir se spécialiser sur les stocks invendus,
28:05créer cette communauté autour de ça,
28:07sensibiliser nos acheteurs
28:09et puis continuer sur cette bonne voie.
28:11Merci beaucoup Oscar Mondésir et bon vent à Sporting Goods.
28:15Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:18Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
28:19À demain.

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