L'invité du 13h

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L'Invité du 13h (13h - 18 Avril 2023 - Serge July et Lilian Alemagna)

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00:00 C'est un journal pas comme les autres.
00:01 Il a porté haut l'art du titre, de la une, de la photographie, du portrait, de la vérification des informations.
00:08 Longtemps, on en était inconditionnel ou on le détestait.
00:11 Ce qui pourrait lui arriver de pire aujourd'hui, c'est d'être guetté par l'indifférence.
00:15 Le quotidien Libération a 50 ans aujourd'hui.
00:18 Il a été fondé le 18 avril 73, dans la foulée de mai 68.
00:22 L'histoire de Libé, c'est un peu celle de la gauche.
00:24 L'arrivée au pouvoir, le tournant réaliste, les combats sociétaux, la perte d'influence peut-être.
00:29 A l'heure des réseaux sociaux triomphants, de la presse en ligne, de MeToo, de la gauche éclatée.
00:33 Quelle est la place de Libération aujourd'hui dans le paysage médiatique et dans le débat public ?
00:38 Joyeux anniversaire quoi qu'il en soit.
00:40 Petite annonce, comme dans le journal.
00:42 Si vous souhaitez entrer en contact avec nos invités du jour, donnez-nous vos témoignages de lecteurs.
00:47 Passez par le 01 45 24 7000 ou l'appli France Inter.
00:51 Nos deux invités sont l'un des fondateurs de Libération,
00:54 celui qui 50 ans après reste la figure à laquelle on associe ce journal.
00:57 Bonjour Serge Jolly.
00:58 Bonjour.
00:59 Et Lilian Alemania, rédacteur en chef adjoint France. Bonjour à vous.
01:02 Bonjour.
01:02 Et spécialiste de politique, c'est important pour la conversation qu'on peut avoir.
01:07 Serge Jolly, est-ce que vous vous souvenez de la formule de la charte de Libération en 73 ?
01:13 Ou est-ce qu'il faut que je vous la rappelle ?
01:14 De toute façon c'est bien de la rappeler.
01:16 Peuple prend la parole et garde-la.
01:19 Oui.
01:19 Ça voulait dire quoi ?
01:21 C'était faire un journal populaire.
01:24 Oui.
01:25 D'ailleurs c'était l'une des recommandations de Jean-Paul Sartre.
01:28 Jean-Paul Sartre.
01:30 Qui était parmi les fondateurs.
01:31 Qui est parmi les fondateurs et qui n'était plus là de fait au début de l'année 73.
01:38 Oui.
01:39 Parce qu'il a eu deux attaques.
01:41 Une attaque en 71 puis une deuxième attaque plus faible en 72 qui l'a rendu aveugle.
01:50 En partie aveugle.
01:52 Mais dans les réunions préparatoires, c'est-à-dire les réunions de l'automne 71, il nous disait
02:01 il faut faire un journal, il faut inventer une langue qui soit plutôt une langue populaire.
02:08 Oui.
02:08 Mais il faut l'inventer.
02:10 Et je ne peux pas vous dire la recette mais il faut l'inventer.
02:13 Ça va vous prendre du temps mais il faut l'inventer.
02:16 C'est intéressant que vous parliez de la langue parce que Dov Alfons, aujourd'hui directeur de l'Ibé,
02:20 insiste pour dire que de son point de vue, alors il défend son canard, mais ça reste
02:24 le journal le mieux écrit.
02:25 Il y a un travail sur l'écriture des papiers, un style libé l'illiant alémanien ?
02:30 Il y a un travail sur l'écriture, il y a un travail aussi de la titraille.
02:34 C'est-à-dire c'est un journal où on fait aussi beaucoup les titres ensemble, les unes ensemble.
02:39 On a tendance à dire qu'il y a des titreurs alibénans, il y a des éditeurs qui sont journalistes
02:45 comme nous et on discute, on déconne aussi.
02:47 Il y a beaucoup de titres qui sont trouvés parce qu'on rigole, on dit aussi des conneries
02:53 autour de la table de rédaction.
02:54 Vous avez des souvenirs de titres marquants pour vous ?
02:56 Oui, il y en a plusieurs.
02:58 Il y a le fils Sarkozy, quand c'était une histoire, quand le fils Sarkozy reprend,
03:06 va être à la tête du groupement de la Défense, c'est une vieille histoire.
03:11 Et un jour, on fait un titre pour déconner, "Moi mon papa il est président".
03:15 Et on le met en titre d'attente, on va dire.
03:19 Il est dans les pages, ça ne marche pas, on galère à faire la manchette, donc le titre de une.
03:24 Et puis en fait on switch, on met la photo de Jean Sarkozy en une et là ça marche.
03:28 Et c'est une manchette qui est restée dans l'histoire du journal aussi.
03:31 L'art de la photo, de l'alliance des deux, de la photo et du journal.
03:34 Qu'est-ce qu'il a de plus en 73 ce journal-là ?
03:36 Vous nous disiez populaire, on travaille la langue.
03:38 Serge Lully, qu'est-ce qu'il a de différent et de plus ?
03:40 Alors, il y a eu un besoin de presse après 68 pour la génération de 68.
03:46 Ce besoin de presse, il y a eu énormément de journaux qui ont été inventés.
03:49 On l'oublie mais il y a Actuel, L'Idiot International,
03:53 alors il y a des journaux qui ont disparu depuis.
03:55 Mais Arakiri, Hebdo, Stasté, c'est la même époque.
03:59 Donc il y a eu plusieurs, il y a eu tout.
04:03 Dans la foulée il y a eu le Matin de Paris, quelques années après.
04:06 Mais c'est après la naissance de l'Ibée.
04:10 Je vais vous dire pourquoi.
04:12 C'est parce que l'Ibée invente un modèle technologique.
04:17 L'Ibée n'existe que parce qu'on a inventé un modèle technologique.
04:20 Quel était-il ?
04:21 Alors, c'était le moment où arrivait l'offset dans l'impression
04:27 et la composition électronique.
04:30 Donc impression plus rapide.
04:31 Alors, parce que quand moi j'allais voir les gens pour demander de l'argent,
04:36 puisque la question de l'argent a joué un rôle évidemment toujours important,
04:40 en presse c'est toujours un classique.
04:42 D'ailleurs, qui payait à l'époque ? Qui finançait ?
04:44 Je vais vous répondre.
04:45 Mais quand on me demandait, les gens me disaient
04:47 "mais vous êtes fous de faire un quotidien, il vous faut un milliard, deux milliards,
04:51 vous ne vous rendez pas d'accord."
04:52 Pourquoi ?
04:53 Parce qu'un quotidien, c'était une usine où il y avait 700 à 1000 ouvriers
04:59 qui faisaient le journal.
05:01 Et nous, on a dit "c'est simple, on va le faire".
05:05 On a commandé au Canada deux compus graphiques,
05:09 des machines sur lesquelles des clavistes tapaient le journal.
05:14 On a besoin de deux personnes, là, au lieu de 700.
05:20 Besoin de moins de monde.
05:21 Mais qui payait pour l'Ibée ?
05:22 Qui a financé l'Ibée au départ ?
05:24 Alors, il y a eu d'abord un financement, une souscription qui a été très forte.
05:32 Il y a, comme c'est dit dans le journal, mais stuff exact,
05:35 aujourd'hui, il y a eu des héritiers qui ont donné,
05:41 sans doute sans enthousiasme pour certains, d'autres avec plus d'enthousiasme.
05:47 J'ajoute, mais ce n'est pas dedans,
05:50 mais j'ajoute qu'il y a des comédiens et des acteurs de cinéma, des chanteurs.
05:54 Isabelle Huppert et Maxime Le Forestier.
05:57 Le Forestier qui ont donné, eux, avec enthousiasme.
06:03 Mais c'est quelque chose, évidemment, qu'ils ne vivent pas aujourd'hui.
06:07 Heureusement, mais dans tout démarrage, il y a des jours,
06:12 on ne savait pas si le journal sortait parce qu'il fallait trouver de l'argent pour payer l'imprimeur.
06:16 - D'ailleurs, ça fait partie de l'histoire.
06:18 - Et donc, on se démenait.
06:20 On ne faisait pas qu'écrire les séances, on se démenait pour aller chercher de l'argent dans la journée,
06:25 pour payer les imprimeurs le soir et que le journal soit là avant les 15.
06:30 - Lillian Alemania, témoignage d'une lectrice de l'Ibée Annick.
06:34 "Le journal m'a accompagnée dans ma vie de femme quand j'étais étudiante en lettres,
06:38 dans une fac où il y avait un activisme délirant.
06:40 J'ai dans les mains l'une des premières publications.
06:42 Je regrette cette période. Mes enfants ont lu l'Ibée toute leur vie.
06:45 Si l'Ibée m'accompagne toute ma vie, je regrette cette période militante et l'esprit militant du journal."
06:50 Qu'est-ce que vous lui répondez à cette lectrice ?
06:51 - On n'est pas militant, on est engagé.
06:53 C'est-à-dire qu'on milite pour des causes qui étaient déjà le cas dans les années 70, des années 80.
07:02 - Elles n'ont pas changé les causes ?
07:03 - Non, c'est de la solidarité, c'est la justice sociale, c'est la lutte contre la pauvreté,
07:08 la lutte pour l'égalité, les droits des femmes, aujourd'hui l'environnement.
07:12 Voilà, le besoin de faire, on en parlera, de faire cohabiter aussi les gauches
07:19 et de se faire parler les différentes gauches pour que ce soit cette...
07:23 C'est là où on peut nous dire "on est militant".
07:25 Non, on est engagé, on est dans une presse d'opinion, en France c'est le cas et on l'assume.
07:30 En même temps, ceux qui nous critiquent le plus, ce n'est pas la droite et l'extrême droite,
07:33 souvent c'est la gauche, c'est des gens de gauche, je vais me bien placer pour le savoir.
07:36 Mais donc on n'est pas un journal militant, on est vraiment un journal engagé,
07:42 sinon on ne critiquerait pas autant aussi la gauche qu'on le fait depuis toutes ces années.
07:48 - C'est une liberté, ça.
07:50 C'est quand même différent des premières années.
07:53 Avril 1975, l'Ekmer Rouge au Cambodge, Libétytre, Pnompène, 7 jours de fête pour une libération.
07:58 - Oui, terrible, ça.
08:00 - Inenvisageable, évidemment, heureusement aujourd'hui.
08:02 - Alors d'abord, c'était la prise de Pnompène.
08:10 Le journaliste d'ailleurs qui avait fait ça est reparti, évidemment, je crois deux ans après
08:18 et a fait un long reportage, et a fait ce qu'on pourrait appeler une autocritique.
08:26 Voilà, c'est évidemment...
08:27 Mais je ne veux pas dénoncer des petits camarades qui travaillent dans notre rédaction.
08:32 - Non, non, mais ça raconte une époque.
08:34 - Oui, parce que d'autres ont fait des titres équivalents sur Pnompène.
08:40 - Absolument, allusion au monde, absolument.
08:42 Libé et Mélenchon, l'union alémanière, vous qui connaissez très bien Jean-Luc Mélenchon.
08:46 - C'est très spécial.
08:47 - Alors dites-moi.
08:48 - Non, non, c'est très spécial parce que Jean-Luc Mélenchon a un rapport particulier
08:51 aux médias aussi.
08:52 - Parce que la grande figure de gauche aujourd'hui, c'est lui.
08:54 - Aujourd'hui, c'est lui.
08:55 Moi, j'ai commencé à le suivre, on n'était que deux journalistes ou trois journalistes
08:58 à le suivre.
08:59 Peu après que je suis arrivé à Libération, en 2009, personne ne s'intéressait trop
09:04 à Jean-Luc Mélenchon.
09:05 Donc, il y a eu une histoire compliquée parce qu'il pensait peut-être à une époque que
09:11 Libération allait devenir le journal de la France Insoumise, le journal de Jean-Luc Mélenchon,
09:15 ce qui n'est pas notre cas.
09:16 On nous a souvent dit que vous étiez le journal du Parti Socialiste, ce qui n'était pas le
09:19 cas non plus.
09:20 On a accompagné les débats à gauche quand le Parti Socialiste était très important,
09:25 voire hégémonique, il prenait beaucoup de place dans le journal.
09:27 Aujourd'hui, le Parti Socialiste est beaucoup plus petit, il prend beaucoup moins de place
09:30 et c'est la France Insoumise qui prend beaucoup plus de place dans le traitement de la gauche,
09:34 dans notre traitement quotidien de la politique.
09:38 Donc oui, on critique, il y a des moments où il revient, il ne veut plus nous parler,
09:42 puis il vient faire des interviews.
09:43 - Il a l'habitude de faire comme ça.
09:46 - Il fait ça avec beaucoup de médias et en particulier avec Libération.
09:49 - Dans le numéro de ce matin, le numéro spécial "50 ans", Laurent Geoffrin a ces mots.
09:54 "Nous avons sous-estimé", il parle de Libé, "les effets de la mondialisation.
09:58 Nous avons été les avocats flamboyants de l'ouverture des frontières par conviction.
10:02 Ça a créé une coupure avec les classes populaires.
10:04 Il y a plein de références qui leur échappent.
10:06 Il y a une vision de la culture exigeante.
10:07 Les ouvriers et les employés lisent peu Libération.
10:11 Est-ce que l'un et l'autre, vous voyez ça comme un échec ?
10:14 - En tout cas, c'est une observation que je trouve exacte.
10:19 On a été, par goût de l'universel, on a été pour l'ouverture des frontières.
10:30 Parce que c'était une liberté, parce que c'était y compris la liberté de circuler,
10:38 qui n'était pas entière à l'époque.
10:40 Donc, effectivement, sur 30 ans, ça a des conséquences dont on voit les conséquences aujourd'hui.
10:54 - Ça raconte la gauche aujourd'hui ? C'est un échec ou pas, Lilian ?
10:57 - Oui, c'est un échec.
10:59 Et c'est une préoccupation, un peu quotidienne aussi, qu'on peut avoir.
11:03 Comment on raconte aujourd'hui ce que les gens qui ne sont pas à Paris ou dans les grandes villes pensent,
11:08 disent, parlent au café ?
11:11 Et aujourd'hui, on a un journaliste qui s'appelle Rachid Lairech qui suit ces questions-là,
11:16 qui suit, on va dire, un peu les colères, qui a fait des reportages dans la grande bande parisienne
11:24 sur la question des zones à faible émission, par exemple,
11:26 ou cette semaine, qui est allée dans Lhot pour raconter comment les maires des petites communes
11:32 ne sont pas contents contre la règle du zéro artificialisation net des sols,
11:37 qui créent des problèmes. On essaye de raconter des choses de la France
11:40 et c'est une préoccupation qu'on a très régulièrement aussi sur comment on doit...
11:44 - Et pour se rapprocher aussi de ce type de lectorat. - Exactement.
11:46 - Oui mais il faut... - On va au standard. Un mot, Serge Jullien, on va au standard.
11:49 - Il faut penser contre soi. Et donc, c'est pas simple.
11:54 La formule est belle, mais penser contre soi, je pense que c'est un des moteurs du journal.
12:00 - C'est pour ça qu'on a des conférences de rédaction, qui s'appellent des comités,
12:02 qui sont ouvertes à toute la rédaction.
12:04 - Alice, au standard. Bonjour, Alice.
12:06 - Oui, bonjour, monsieur. - Votre question.
12:09 - Oui, j'aurais une question. Alors, c'est comment aujourd'hui Libération est face...
12:15 Quelle position elle prend face aux enjeux, voire aux critiques, en fait,
12:18 du fait que les grands médias français soient pour la plupart silencés
12:24 par des gens très très riches, alors millionnaires, voire milliardaires ?
12:28 - Il faut s'abonner. - Alors Lilian Lehmannia,
12:31 quand le milliardaire tchèque, Daniel Kretinsky, met 15 millions au pot,
12:34 alors vous êtes protégé par une fondation, on ne va pas rentrer dans les détails techniques,
12:37 mais néanmoins, quand il met 15 millions... - Enfin, ça existe quand même.
12:40 - Bien sûr, ça existe, il n'est pas question de le nier.
12:42 Quand il met 15 millions, quel autre objectif, si ce n'est de gagner de l'influence via l'Ibée,
12:46 et donc d'essayer de gagner une influence via la rédaction ?
12:49 - Je pense que l'influence n'est pas sur la rédac, parce qu'il y perdrait.
12:52 C'est-à-dire que les actionnaires qui ont essayé de mettre un doigt
12:56 pour changer le modèle économique ou le projet de libération,
13:01 ils ne sont jamais arrivés, et de toute façon, les milliardaires, comme on dit,
13:06 n'ont jamais essayé de le faire.
13:07 S'ils veulent de l'influence, ce qu'ils possèdent,
13:09 et c'est le cas pour d'autres milliardaires qui financent d'autres journaux,
13:13 c'est pour pouvoir faire des affaires ailleurs.
13:15 Ce n'est pas pour faire des affaires avec libération.
13:17 Moi, ça fait presque 15 ans que je suis là...
13:20 - Ça leur sert presque comme un instrument de prestige, c'est ça que vous dites ?
13:22 - Exactement, et ça leur permet de faire d'autres affaires et d'autres deals, comme ils disent, en France.
13:27 Mais je n'ai jamais eu, à aucun moment,
13:32 un milliardaire ou une pression de l'actionnaire ou de la direction,
13:35 par rapport à l'actionnaire, sur de la politique.
13:38 Et pour qu'on soit totalement libre de ça,
13:40 il faut s'abonner et c'est nos objectifs.
13:43 On en a 75 000 aujourd'hui pour arriver à l'équilibre
13:46 et ne plus avoir besoin de cet argent des milliardaires.
13:48 - Serge Julie, l'histoire de Libé, elle commence à être longue, 50 ans,
13:52 elle a eu des épisodes douloureux.
13:55 Est-ce que vous avez des regrets ?
13:57 Je pense à la tribune de Duras, sublime, forcément sublime,
14:01 au moment de l'affaire Grégory.
14:03 Vous envoyez Marguerite Duras à l'éponge sur Vologne,
14:06 elle décrète la culpabilité de Christine Villemin,
14:09 au nom du délire de l'artiste, de la liberté de l'artiste.
14:13 Est-ce que cet épisode-là, vous le regrettez ?
14:16 - Je ne sais pas le mot.
14:19 C'est moi qui l'ai envoyé, parce que je la voyais souvent,
14:24 on déjeune ensemble, et elle me dit "je suis sûr que c'est elle".
14:29 Je lui dis "mais comment tu peux dire ça ?"
14:32 "C'est elle".
14:34 Alors, bon, je lui dis "écoute, tu ne veux pas y aller ?"
14:38 Et donc, Eric Favreau, d'ailleurs, qui travaille toujours à Libération,
14:43 va être le chauffeur, l'emmène, on a un correspondant sur place.
14:48 Arrive le texte.
14:50 Je lis ça, c'est un texte incroyable,
14:55 parce que c'est un texte exceptionnel de littéraire.
14:59 - Elle ne l'a pas rencontré.
15:01 - C'est un texte exceptionnel.
15:03 Et donc, avec tous les avocats de Libération,
15:07 on lit le texte, on voit le texte, etc.
15:10 Et on décide, j'assume, avec les avocats qui l'ont relu,
15:17 on dit "on ne peut pas censurer un texte littéraire de cette qualité".
15:23 - Et donc, vous assumez aujourd'hui encore ?
15:25 - Et donc, on l'a publié.
15:27 Alors, j'ai fait un chapeau pour expliquer le problème que ça posait.
15:32 - Mais le texte littéraire valait la prise de risque,
15:35 y compris l'accusation affrontée que vous avez eu d'une mère.
15:37 - Je l'assume.
15:38 - Merci beaucoup d'être venu tous les deux au micro d'Inter.
15:41 Alors, évidemment, numéro spécial, 50 ans, et puis il y a un très beau livre,
15:44 "50 ans dans l'œil de Libé", c'est publié au Seuil.
15:47 - Il est hors série et le numéro spécial dure trois jours.
15:50 hors série et le numéro spécial dure 3 jours.

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