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Jeudi 20 avril 2023, SMART JOB reçoit Grégory Malherbe (PDG, Noratel)

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00:00 On parle management, on parle sport. Aujourd'hui dans le livre de Smartjob,
00:07 à travers un livre dont le titre est évocateur, le management est un sport
00:12 collectif mieux managé, une performance collective durable et l'auteur s'appelle
00:17 Grégory Malherbe et l'éditeur c'est Jéréso. Grégory, vous êtes avec nous à
00:21 distance, alors non pas parce que vous avez manqué votre train ou que le RER
00:25 est en panne, parce que vous nous parlez d'Oslo en Norvège parce que c'est de
00:29 là-bas que vous nous parlez et c'est de là-bas que vous avez écrit votre livre.
00:32 D'abord un petit mot sur vous, vous êtes le PDG d'un groupe international, vous
00:37 êtes très heureux dans ce pays. Vous démarrez par nous raconter votre
00:40 anecdote de skieur de fond qui essaie de faire l'espèce de grand marathon de 90
00:44 kilomètres, vous avez appris sur tuto, vous dites il n'y a rien de plus
00:48 important que d'apprendre en vrai, la notion d'expérience vécue, c'est ça que
00:52 vous voulez nous dire au départ de votre livre ?
00:54 Oui, bonjour tout d'abord, effectivement je suis à Oslo aujourd'hui, c'est une
00:58 belle journée de printemps, il fait chaud, 0 degré, il y a de la neige autour de moi
01:02 donc c'est un peu le rêve norvégien. Alors j'ai voulu commencer mon livre par
01:06 une anecdote qui engage sur deux choses, c'est que rien ne vaut l'expérience
01:09 réelle, vous pouvez avoir développé une connaissance, le savoir il n'existe que
01:15 quand il est confronté à l'expérience, donc ça j'ai trouvé ça important et
01:19 puis c'est important quand on parle de management d'être humble. Donc j'ai
01:23 commencé par une anecdote qui me met, j'allais dire au ras des pâquerettes,
01:26 on ne sait rien, on peut partager des expériences mais quand on parle de
01:30 management, on parle d'êtres humains, on apprend tous les jours. Donc voilà, c'est
01:34 un peu pour donner le ton du livre si vous voulez, l'expérience et l'humilité, je
01:37 pense que c'est des bonnes bases pour commencer un livre sur le management, en
01:40 tout cas vu de ma fenêtre.
01:41 Vu de la fenêtre d'un PDG qui depuis 30 ans pratique du sport, vous évoquez le rugby et vos piliers, les piliers du livre et j'aimerais qu'on rentre sur l'un de ces piliers, c'est la diversité, c'est la soutenabilité, le collectif et le courage.
01:54 Page 73 de votre livre, vous dites, le courage c'est une valeur qui est portée dans le sport et notamment dans le sport collectif, il faut être courageux dans le rugby, il faut s'engager.
02:03 Vous dites en fait c'est une belle idée mais quand on la transpose à l'entreprise, le courage c'est souvent courage fuyon quand même.
02:09 Alors effectivement et je ne veux pas rester incantatoire sur ce sujet là parce que c'est un peu facile et finalement un peu galvaudé mais il est fondamental pour établir un climat de confiance avec vos gars, avec vos équipes,
02:24 que en tant que leader mais aussi en tant que j'allais dire partie prenante d'une équipe vous-même, vous puissiez inspirer cette confiance.
02:32 Sans confiance, on ne peut pas construire de performances collectives durables.
02:36 Or pour créer la confiance, il faut absolument que vos gars vous reconnaissent comme étant un des leurs et pour ça, ça nécessite surtout dans ce monde un peu tumultueux où en tant que manager, on est soumis à des injonctions paradoxales,
02:47 et bien parfois il faut tenir des positions qui sont courageuses et plus chercher à défendre les intérêts des gens qui travaillent pour vous et avec vous qu'à défendre les intérêts de ceux qui vous payent.
02:58 Et ça c'est difficile et je le reconnais, c'est extrêmement difficile parce que ça fait des choix qui peuvent aller à l'encontre de votre propre carrière.
03:04 Cependant, que ce soit difficile n'est pas une excuse pour s'exonérer du courage.
03:09 C'est une dimension fondamentale et c'est pour ça que j'allais dire que le rugby incarne aussi ces valeurs là.
03:15 Il n'y a pas de performance au rugby sans courage.
03:17 Évidemment et on pense à Mathieu Larteau d'ailleurs.
03:19 Vous développez un concept intéressant parce qu'on voit bien le lien entre le sport et le management, entre les valeurs portées par le sport et vous évoquez beaucoup le rugby.
03:29 Parlez-moi de ce concept d'équipe haute performance, le HP parce que tout ça est conceptualisé, hein Grégory ?
03:36 Oui, alors pas par moi. Là aussi, je dois avouer que des gens éminemment plus intelligents que moi ont établi les bases conceptuelles de ces équipes haute performance.
03:46 Et au-delà du concept, elles ont été mises en application dans plein de domaines.
03:49 Ça peut être le domaine des forces spéciales par exemple, que ce soit en France ou dans tous les pays du monde.
03:55 Ça peut être dans le domaine sportif, par exemple les All Blacks.
03:59 Donc en fait, ce concept d'équipe haute performance, sur quoi s'appuie-t-il ?
04:03 Il s'appuie sur quelque chose d'assez fondamental qui a été produit par les sciences sociales.
04:07 C'est qu'un individu, pour pouvoir performer et s'identifier, il a trois besoins fondamentaux de base.
04:12 Et ceci est universel et ne change pas au fil du temps.
04:15 Il a un besoin d'inclusion, d'appartenance. Il a besoin de sentir qu'il appartient à un projet plus grand que lui.
04:20 Deuxièmement, il a besoin de contrôle ou un besoin de sentiment d'utilité. Il a besoin de sentir sa capacité à impacter.
04:27 Et le troisième, c'est un besoin d'affection parce qu'en fait, on est des êtres éminemment affectifs.
04:31 Donc ces trois besoins fondamentaux, lorsqu'on essaye de dire alors qu'est-ce qu'on pourrait construire autour de ça,
04:37 eh bien c'est de là qu'est éclot le concept des équipes haute performance qui ont été mises en application.
04:42 Là aussi, le sujet c'est le collectif, l'équipe, avant l'individu ou en tout cas pour transcender l'individu.
04:50 Effectivement, on voit bien évidemment les enjeux dans le sport et en particulier, vous évoquiez les forces spéciales,
04:55 l'idée que c'est une mission collective, chacun a son rôle individuel mais chacun est dans une équipe pour aller au bout d'une mission.
05:02 Un mot, c'est un clin d'œil mais votre livre est vraiment très intéressant, très documenté
05:06 et apporte quand même une vision sur vos valeurs finalement à travers vous, à travers ce livre, c'est de vous dont vous parlez.
05:12 Vous parlez d'humilité, est-ce que vous pensez vous être un PDG exemplaire par rapport aux valeurs que vous développez dans ce livre ?
05:19 Alors je pense que j'ai une idée claire de à quoi ressemble la perfection et ça c'est un peu ma tragédie puisque je me rends compte que j'en suis bien trop loin.
05:28 Et je le dis sans flagornerie absolument. Par contre, je pense que j'ai tellement travaillé dans des environnements divers, dans différents pays
05:37 que petit à petit, j'ai réussi à construire une idée de à quoi ressemble l'excellence dans le domaine managérial.
05:42 Maintenant, la réalité c'est que je suis un être humain comme les autres et même si tous les jours je cherche à faire un peu mieux,
05:47 je suis bien loin de ce modèle auquel j'aspire. Cependant, là je reviens toujours, ce n'est pas parce que c'est difficile qu'on s'exonère du fait d'essayer.
05:56 Donc tous les jours, j'essaye personnellement de mettre en œuvre ce que je revendique d'une certaine manière, vous avez raison dans mon livre.
06:03 Mais je demande du feedback tous les jours à mes collaborateurs parce qu'en fait, si vous voulez, l'excellence ce n'est pas juste une option.
06:11 Je suis payé pour être excellent. Il y a des milliers de salariés et leurs familles dans le monde qui comptent sur le fait que je fasse mon travail correctement
06:17 et que mon équipe de direction fasse son travail correctement. Donc l'excellence ce n'est pas une option, c'est un dû.
06:24 Je dois ça à l'équipe et pour ça je dois être capable d'écouter souvent des choses pas très agréables. Mais ce qu'il y a, c'est que je le prends comme un cadeau.
06:31 C'est très intéressant ce que vous dites Grégory parce que vous portez en vous la notion d'infini, d'être humain et finalement,
06:39 on tend vers mais on n'atteint jamais ce désir de perfection et on voit chez vous une très grande éthique.
06:46 Et pour Chlor, vous avez choisi d'écrire ce livre aux féminins. Ça c'est original. Là aussi, vous nous dites quelque chose.
06:53 Et aux féminins dans les postes les plus élevés, le message est clair.
06:57 Oui, j'espère qu'il est clair et une fois de plus, je ne veux pas rester dans le domaine de l'incantation.
07:02 Je pense qu'on se prive en fait d'une richesse incroyable en ne permettant pas à toutes les femmes qui le mériteraient d'accéder à des postes de responsabilité.
07:11 Donc premièrement, c'est un gâchis énorme et deuxièmement, c'est une injustice qui est assez intolérable.
07:15 Donc j'ai écrit aux féminins. C'est vrai que c'est un choix éditorial assez fort pour, à mon modeste niveau, essayer de contribuer à ce que les femmes puissent avoir la place qu'elles méritent au sein des entreprises.
07:26 Merci Grégory et Malherbe. Ça a été un vrai plaisir de vous parler à distance. Vive la magie du numérique.
07:33 Édition Géréseau, lisez ce livre. Le management est un sport collectif à découvrir avec, vous avez compris, ce similaire entre les valeurs portées par le sport,
07:44 ses piliers et les valeurs que l'on devrait porter en entreprise. Merci à vous Grégory. Bon vent à Oslo.
07:51 On fait une courte pause. Vous connaissez notre rendez-vous. C'est le cercle des experts. C'est le cercle RH avec aujourd'hui pas mal de sujets.
07:58 Évidemment, cette bataille des retraites avec des sujets qui vont revenir dans la loi, l'index senior notamment et le CDI senior, sans parler de cette visite médicale supprimée par le Conseil Constit.
08:07 Peut-être une nouvelle hausse du chômage alors qu'il baissait depuis plusieurs mois maintenant. J'accueille mes invités juste après la pause.

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