Jeudi 25 mai 2023, SMART JOB reçoit Fix (dessinateur) (Auteur et dessinateur)
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00:00 Le livre de Smart Job. Rions un peu avec une BD, c'est poilant.
00:09 « Chief Bullshit Officer 2.0 », c'est le tome 2 et vous avez probablement lu le premier.
00:15 Si vous n'avez pas lu, lisez les deux. « Chief Bullshit Officer », c'est Dianetto, les deux chez Dianetto.
00:21 Et j'accueille Fix. Alors Fix, ça, c'est votre nom de dessinateur. François-Xavier Cheneva.
00:26 Bonjour.
00:27 On est très heureux de vous accueillir.
00:28 Merci.
00:29 Qu'est-ce qu'on se marre en lisant votre BD ? D'abord, quand on lit, et évidemment, il faut l'acheter, je ne vais pas tout spoiler,
00:35 on se dit quand même, Fix, il n'a pas été que dessinateur.
00:39 Non, pas du tout. Moi, ça fait 10 ans que je suis dessinateur à temps plein, mais j'ai passé auparavant une douzaine d'années
00:46 dans un cabinet de conseil, en organisation et dans une start-up également.
00:49 Ça se voit.
00:50 Oui, ça se voit un petit peu.
00:52 Le dessinateur, c'est quelqu'un qui est plutôt silencieux et qui observe. C'est très dur d'interviewer un dessinateur,
00:57 parce qu'en général, il parle avec le dessin. Il y a quand même des scènes de vie que vous avez forcément vécues,
01:01 parce que dans le tome 1, la couvre, c'est un type en calbute dans un bazar sans nom, c'est le Covid.
01:06 Et puis le tome 2, là, on passe en 2.0, il y a l'intelligence artificielle qui arrive, dont on parle beaucoup.
01:12 Il y a du vécu là-dedans.
01:14 C'est pratiquement que du vécu, mais un petit peu tiré vers la caricature, pour que ce soit humoristique.
01:20 Effectivement, le tome 1, il est né pendant le Covid.
01:23 Et donc, c'était le moment où tout le monde se mettait au télétravail et c'était une nouvelle réalité qui s'imposait à beaucoup de gens.
01:31 Et dans le tome 2, j'aborde d'autres sujets tout aussi d'actualité pour les entreprises,
01:36 la responsabilité sociale, le burn-out, les problèmes humains de RH, l'intelligence artificielle, etc.
01:42 C'est un vieux lion fatigué, c'est pour ça que vous le décrivez, Léonce, qu'on retrouve en fil rouge dans le tome 1 et dans le tome 2.
01:50 Le dernier vient de sortir, c'est le tome 2.
01:53 Pourquoi un lion ? Parce que vous avez quand même choisi, ça c'est vraiment très original.
01:56 Ça vous permet quoi ? D'aller plus loin ? De choisir des animaux à la place d'humains ?
02:00 Alors, le choix des animaux, il vient d'abord d'un fait très simple, c'est que c'est des personnages qui sont sympathiques.
02:06 Au premier abord, on aime bien les personnages avec des têtes d'animaux.
02:09 Les cureuils, on y reviendra.
02:11 Il est un peu psychopathe.
02:12 Il est un peu psychopathe dans ses cureuils, c'est le directeur financier.
02:14 Un peu psychorigide, oui.
02:16 Oui, il y a cette espèce de capital sympathie.
02:19 Puis on peut faire passer des traits de caractère très fortement à travers le choix d'un animal.
02:24 Dans le tome 2, il y a un fournisseur que je dessine en crocodile.
02:27 On imagine tout de suite qu'il va chercher à bouffer son client.
02:30 On va voir les cureuils là, parce que ça c'est le tome 2.
02:33 Quoi ? Vous voulez encore réduire le budget de mon service ?
02:36 Non, j'ai dit optimiser.
02:38 Oui, tout à fait.
02:39 Ça c'est les mots "bullshit", parce qu'en l'occurrence, ça correspond bien au titre du chief bullshit officer.
02:44 Bullshit, dans votre esprit, ça veut dire quoi ?
02:48 On cache les vérités ? On jargonne ?
02:51 Alors, on jargonne.
02:52 Ce n'est pas obligatoirement une volonté de cacher la vérité, mais c'est une volonté de l'embellir.
02:56 Pour moi, le bullshit, c'est le pouvoir hypnotisant des beaux mots à la mode
03:00 qu'on va balancer à droite à gauche, c'est du name dropping.
03:03 J'utilise un anglicisme.
03:04 Mais avec les mots à la mode.
03:06 Et effectivement, c'est le moment où il y a le fond.
03:09 Pardon, il y a la forme, ça qui est obligatoirement le fond.
03:12 La forme supplante le fond.
03:13 On ripoline du vide.
03:15 C'est ça.
03:16 Juste sur le regard que vous portez aujourd'hui sur l'entreprise et que vous portiez à l'époque,
03:20 quand vous étiez consultant, nous on parle beaucoup d'emploi, de RH, on-boarding, off-boarding,
03:25 tous ces mots-là, évidemment, vous ont traversé.
03:27 Comment vous vous situez maintenant ? Vous avez fait un pas de côté, vous êtes totalement à côté.
03:31 Est-ce que vous vous sentez plus heureux, plus libre, plus, je ne sais quoi, nettoyé de tout cela ?
03:36 Alors, je pense qu'il y a un grand sentiment de liberté, effectivement,
03:39 puisque j'ai choisi de partir sur ma voie, en pionnier à la conquête de l'Ouest, en quelque sorte.
03:47 Mais il y a toujours aussi beaucoup de sympathie, d'empathie pour ce monde que j'ai bien connu.
03:52 Moi, j'ai été manager, j'ai été managé, j'ai fait des entretiens, j'ai fait des entretiens qui se sont mal passés aussi.
03:58 Enfin, voilà, j'ai conduit des centaines de réunions.
04:02 C'est quelque chose, voilà, c'est ma culture, c'est de là que je viens, je ne le renie pas.
04:06 On a un autre dessin, celui-ci. Est-ce que vous pouvez nous le commenter ?
04:10 Parce que là, on touche à quelque chose d'intéressant.
04:13 On parlera de l'IA pour terminer, mais là, on est dans une espèce de génération Z,
04:16 où le manager se retrouve face à des gens, globalement,
04:19 où c'est la rencontre d'un l'Indien d'Amérique avec un papou, quoi.
04:22 Alors, là, sur le dessin, effectivement, c'est Sandy qui est la geek de l'équipe,
04:27 qui est occupée à jouer à Mario Kart sur son poste de travail au bureau.
04:33 Et donc, Léonce qui arrive et qui se demande ce qui se passe.
04:37 Parce que, là, Léonce, en fait, ce que vous nous dites dans le dessin, quand même,
04:39 c'est que Léonce, il ne sait pas trop si elle travaille,
04:41 s'il doit rentrer dans son travail ou si elle glandouille.
04:44 Parce qu'elle est experte sur son sujet, et c'est un sujet un peu techno.
04:48 Lui, il n'y comprend rien, il n'en sait rien.
04:50 Et quand elle lui explique "mais non, je ne suis pas en train de jouer,
04:54 j'ai simplement rendu mon boulot un peu plus user-friendly".
04:59 Elle lui retourne la tête.
05:01 Elle le balade complètement.
05:03 Est-ce qu'il vous est arrivé, peut-être, d'avoir quelqu'un en face de vous
05:06 qui, globalement, vous embrouille ?
05:07 Sans doute, mais je ne m'en suis pas aperçu.
05:09 Vous ne vous en êtes pas perçu. Même 12 ans après, vous ne vous dites pas
05:11 "tiens, lui, il a essayé de m'embrouiller".
05:12 Je ne passe pas mon temps à ressasser, heureusement.
05:14 Un mot, quand même, sur l'IA.
05:16 Parce que c'est le sujet qui est en train de monter.
05:18 On nous dit "ça remplace les managers, les RH vont disparaître,
05:20 il n'y aura plus d'avocats, d'experts comptables".
05:22 Vous le faites rentrer, l'IA, vous.
05:24 Le dessinateur que vous êtes, là aussi, pas de côté, vous dites "attention, danger,
05:28 il faut l'apprivoiser, il faut jouer avec".
05:31 Comment vous le regardez, vous ?
05:33 J'ai fait quelques dessins sur l'IA, alors que je représente de manière très bête,
05:39 sous la forme d'une espèce de robot qui se balade,
05:42 qui transforme tous les employés en plantes en peau, en plantes vertes.
05:46 Derrière, il y a un peu cette peur de l'IA qui arrive dans le monde du travail.
05:52 Pour ma part, j'ai l'impression que ça va être quelque chose qui va se mettre en place
05:57 dans tous les métiers, à peu près.
05:59 Il y en a certains qui vont être très fortement chamboulés, d'autres moins.
06:01 J'ai l'impression qu'il faut apprendre à s'en servir, tout simplement.
06:04 Il faut apprendre à s'en servir.
06:05 Il y avait un petit dessin sur le tome 1, on ne l'a pas sélectionné,
06:08 mais je trouvais très marrant, c'est ce salarié qui a "innovation" d'un côté,
06:12 et puis de l'autre côté "comme d'hab".
06:15 Et en fait, le salarié, les mains dans les poches, il repart un peu dépité,
06:18 il va vers "comme d'hab". Je trouve que ce dessin, il dit tellement de choses.
06:21 C'est plus douce, elle va dans ce sens-là.
06:23 - Exactement. Et pourtant, on ne nous a jamais autant parlé d'innovation,
06:25 de transformation du monde. Ça, c'est "bullshit" aussi ?
06:28 - Ce n'est pas "bullshit". Il y a une volonté d'aller dans ce sens-là,
06:32 mais tout le vent qu'on remue autour, oui.
06:35 - Lisez "Chief Bullshit Officer". Vous allez passer du bon temps.
06:39 Les personnages sont truculents. Ils sont sympathiques d'apparence,
06:41 mais c'est vrai que certains sont un peu brancs,
06:43 avec des typologies de personnages assez incroyables.
06:46 Le Glander, celui qui est à fond, Sandy, la geek.
06:50 Et puis, évidemment, Léon, ce vieux lion, qui dans le hinge où le monde était en couv'
06:54 en train de faire une visio, en calbute, dans un bazar incommensurable,
06:59 comme on a pu le virer en plan derrière pour montrer qu'il est intelligent.
07:03 Kant, Proust et Hegel, ça fait toujours chic sur une visio.
07:07 Merci François-Xavier Cheneva d'être venu nous rendre visite.
07:11 L'éditeur... - Diatheno.
07:14 - Je ne voulais pas écorcher le nom de votre éditeur.
07:16 C'était un vrai plaisir de vous accueillir. On marque une courte pause,
07:18 on revient à l'actualité, ça va intéresser évidemment Fix,
07:21 qui croquera un jour nos émissions, je ne sais pas.
07:24 Actualité, les experts de Smart Job avec le patronat,
07:26 donc le Medef qui a rencontré Elisabeth Borne.
07:28 On va s'intéresser au début des négociations dans la fonction publique,
07:31 assez complexe pour le ministre Stanislas Guérini.
07:34 Et puis, on parlera du top 10 des métiers en tension,
07:38 en forte tension avec des métiers classiques, traditionnels.
07:41 On y reviendra. C'est les experts de Smart Job, c'est juste après la pause.