90 Minutes Info du 20/04/2023

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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00 Bonjour, bienvenue sur CNews. Je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle édition à suivre de 90 minutes info.
00:05 Le temps de retrouver Adrien Spiteri pour un rappel de l'actualité. A tout à l'heure.
00:09 La perpétuité requise contre Hassan Diab au procès de l'attentat de la rue Coperni, qui absent l'unique et accusé, clame son innocence.
00:21 Il y a 43 ans, une bombe explosait près de la synagogue, faisant 4 morts et des dizaines de blessés.
00:27 Le verdict sera connu demain, dans la journée.
00:30 Les livreurs des plateformes en France auront désormais une garantie de revenu.
00:35 Un accord a été trouvé avec les instances représentatives. Le revenu minimal horaire est fixé à 11,75 euros.
00:42 Un accord avait déjà été trouvé en janvier pour les VTC.
00:46 Et puis les embauches sont diminuées au premier trimestre.
00:50 Selon l'Ursaf, elles ont baissé de 0,8%. Malgré cette baisse, le niveau reste haut.
00:56 Avec 2,4 millions de nouveaux contrats par trimestre, c'est plus élevé qu'avant la pandémie de Covid-19.
01:03 On ne le voyait plus, il est subitement partout. Mais la contestation des retraites n'est jamais loin de lui non plus.
01:18 Les gens sont prêts à échanger. Si les gens sont prêts à acheter des choses, pas faire du bruit, ça ne vaut pas la peine.
01:22 Pendant ce temps, les syndicats continuent leur forcing. A défaut de rassembler en nombre, ils procèdent à de plus en plus d'actions symboliques.
01:28 Ils ne cherchent pas à dialoguer.
01:31 Donc là, maintenant, c'est les retraites. Demain, ce sera une nouvelle loi travail. Et puis quoi encore ? On va maintenir toutes les mobilisations.
01:38 Les casseroles vont le mettre dehors. Ça va les sonner aux cloches toutes les nuits, tous les jours.
01:43 Enfin, Emmanuel Macron, en personne, a voulu annoncer en quoi consisterait la revalorisation des salaires de profs, encore de la pédagogie.
01:50 Mais comment réagit-on dans l'éducation nationale ? Vous l'entendrez.
01:53 Donc il va y avoir une augmentation de la rémunération socle, c'est-à-dire sans condition, pour mettre déjà tout le monde au-dessus des 2 000 euros.
02:00 C'était l'engagement que j'avais pris durant ma campagne. Mais au-delà de ça, et j'insiste là-dessus, c'est à tous les niveaux de carrière qu'il va y avoir une augmentation de rémunération,
02:08 y compris pour ceux qui sont en milieu aux trois quarts de carrière. L'augmentation, elle sera, pour le socle, sans condition aucune, entre 100 et 230 euros par mois.
02:17 Et pour m'accompagner aujourd'hui tout au long de cette émission, j'ai le plaisir d'accueillir Karim Zarifbi. Bonjour Karim.
02:22 Bonjour Nelly. Merci d'être là. Merci d'être au fidèle rendez-vous. Je note aussi sous pour Causer. Merci aussi.
02:27 Et il est où le numéro de Causer là ? J'ai oublié de vous l'apporter.
02:29 Ah ben voilà, vous savez, j'ai retenu votre petit rituel désormais.
02:33 A vos côtés, Benjamin Morel. Bonjour.
02:36 Comment ça va Benjamin ? Je vous rappelle que vous êtes maître de conférence, spécialiste de droit constitutionnel.
02:41 Et comme tous les jours, cette semaine, Gauthier Le Bret. On va garder le meilleur pour la fin.
02:47 Allez, un jour, un déplacement. La nouvelle stratégie d'Emmanuel Macron pour tenter de reprendre langue avec le peuple.
02:53 C'est un effort qui, jusqu'ici, il faut le dire, n'est pas franchement couronné de succès. On l'a vu hier, on y reviendra.
02:58 Aujourd'hui non plus, ce n'était pas gagné dans l'héros. Le chef de l'État a mis le cap sur Gange, une petite localité de ce département du Sud.
03:07 Le thème du jour, c'était le temps de travail et la rémunération des enseignants.
03:11 On aura l'occasion de largement balayer ce champ dans la deuxième partie de l'émission.
03:14 Mais avant cela, on va s'intéresser évidemment à l'accueil qui lui a été réservé avec Yoann Usail sur place.
03:20 Dès son arrivée ici dans le département de l'héros, Emmanuel Macron a été confronté aux actions d'abord de la CGT
03:27 qui a coupé l'électricité à l'aéroport de Montpellier, qui a ensuite coupé l'électricité dans le collège où Emmanuel Macron était en visite.
03:34 À la minute même où le président de la République a posé le pied dans ce collège, Louise Michel,
03:39 l'électricité a été coupée durant 45 minutes par la CGT de l'héros qui a revendiqué cette action.
03:46 Le président de la République qui n'aura pas entendu les quelques mille manifestants qui étaient présents tout au long de cette journée,
03:53 qui tapaient dans des casseroles pour se faire entendre, qui scandaient leur slogan contre la réforme des retraites.
03:58 Emmanuel Macron, contrairement à ce qu'il a pu faire hier dans le barin, n'est pas allé à leur rencontre.
04:04 Le président de la République a eu cette formule. D'abord, les casseroles et les oeufs, c'est pour faire la cuisine.
04:10 Sous-entendu, eh bien, ça n'est pas du tout pour manifester. Faire du bruit, ça n'est pas dialoguer.
04:14 Et puis Emmanuel Macron nous a affirmé, a affirmé à la presse que ceux qui avaient tenté d'aller à la rencontre des manifestants aujourd'hui
04:20 avaient reçu des projectiles. Ils ne sont pas dans le dialogue, a dit Emmanuel Macron.
04:25 Voilà pourquoi le président de la République ne s'est pas rendu auprès d'eux pour discuter.
04:30 Emmanuel Macron qui a conclu auprès de la presse avec cette formule. Il faut séparer le désaccord de l'incivisme.
04:37 Gauthier Lebray, aujourd'hui, après l'expérience d'hier, on aura à nouveau l'occasion de revoir ces séquences marquantes.
04:43 Force est de constater que l'entourage du président n'a pas voulu tenter le diable.
04:47 Non, parce qu'effectivement, plusieurs manifestants ont jeté des œufs, notamment aussi sur des journalistes.
04:53 Donc, le président s'est dit qu'il n'y avait peut-être pas les conditions du dialogue qui étaient réunies.
04:58 Il ne fallait pas tenter le diable de jour de suite, puisque hier, même, effectivement, s'il a fait le choix, on sait pourquoi il fait ça.
05:04 C'est une stratégie de communication pour montrer qu'il n'est pas bunkerisé, qu'il n'est pas enfermé à l'Élysée.
05:09 Gabriel Attal a dit ce matin "je préfère un président hué qu'un président planqué".
05:14 Donc, on voit la stratégie de communication sur laquelle table Emmanuel Macron.
05:18 Tourner la page, reprendre la main, être omniprésent.
05:20 Il y aura des déplacements aussi la semaine prochaine.
05:23 Mais je rappelle qu'on est au troisième jour de cette fameuse période des 100 jours.
05:27 Il en reste 97.
05:28 Ça va être long.
05:29 Ça a commencé à Saint-Denis par un comité d'accueil.
05:31 Ensuite, il y a eu hier, avec les images qu'on connaît, et aujourd'hui, à nouveau, un comité d'accueil dans les Roses.
05:37 Donc, ça risque d'être long pour le président, qui n'a toujours pas de majorité absolue au Parlement
05:41 et qui est donc dans une impasse politique, incapable de faire passer une loi 149.3,
05:46 quand c'est une loi clivante, puisqu'il y a eu un texte, là,
05:49 effectivement, adopté sur le nucléaire, grâce aux députés du Rassemblement national, aux Républicains et aux communistes.
05:54 Alors, à défaut d'avoir affaire aux contestataires, il a quand même croisé sur son parcours, sur son chemin,
06:00 certains de leurs représentants, à l'image de ce député LFI.
06:04 Regardez cette séquence, c'était en fin de matinée.
06:06 La résistance, effectivement, elle est un peu loin, on ne l'entend pas.
06:10 Mais elle est là.
06:11 On ira la voir.
06:12 Mais on peut aller la voir, moi.
06:13 Je ne sais pas ce qui vous attend.
06:15 Moi, je vais toujours devant, si les gens sont prêts à parler.
06:17 Je ne sais pas ce qu'ils sont prêts à parler.
06:19 C'est pour juste les oeufs et les casseroles, c'est pour faire la cuisine, je sais pas.
06:24 Non, non, je ne sais pas ce que les gens sont prêts à parler.
06:25 Jonathan Sixsou, en tout cas, la contestation, il l'assume entièrement, il est droit dans ses bottes.
06:30 Il se permet même quelques petites blagues, au passage, qui ne passent pas toujours, d'ailleurs.
06:36 Non, mais on le reconnaît là aussi, le chef de l'État, dans cette façon d'être à l'aise
06:41 ou de faire mine de lettres parmi les situations parfois compliquées, même pour sa personne propre.
06:48 On l'a vu hier, comme Gauthier le rappelait.
06:50 Je pense qu'il y a eu une erreur, dès le départ du chef de l'État, quand il a repris la parole récemment.
06:54 C'était de poser ses 100 jours.
06:57 Ses 100 jours, généralement, sont les commentateurs qui les posent lors d'une réélection.
07:02 Là, on arrive de nulle part, si je puis dire, et pouf, il nous pose 100 jours.
07:05 Pourquoi 100 jours ? Ça crée une pression qu'il se met lui-même.
07:08 Et forcément, maintenant, nous, nous sommes obligés de tout voir à l'aune de ces 100 jours-là,
07:13 ce qui est totalement abstrait d'une certaine façon, et ce qui également alimente les commentaires pour dire
07:21 "Finalement, c'est maintenant que le président entame son second mandat pour de vrai",
07:26 alors que non, il l'a commencé, on l'a vu bien avant, puisque cette réforme des retraites,
07:29 c'est bien le mandat second qui marquait le début de son quinquennat.
07:34 Ensuite, que le chef de l'État aille parler au français, c'est bien, il le fait bien, il faut le faire.
07:40 Je suis, qu'on soit pour ou contre cette réforme des retraites, on ne peut être que choqué, je pense,
07:45 de la façon dont le président de la République, et là je parle du garant des institutions que représente le chef de l'État,
07:51 et la façon dont il est insulté, pour ne même pas dire la cible de jet de projétiles d'hiver,
07:57 qu'on soit pour ou contre cette réforme, cette réforme est du début à la fin parfaitement constitutionnelle.
08:02 Elle ne viole en rien la loi, et on peut être pour, on peut être contre,
08:06 mais on n'a pas à s'en prendre à la personne du président de la République, quel que soit le chef de l'État.
08:10 Un autre extrait que je vais vous soumettre, parce que ce qui est intéressant quand même avec Emmanuel Macron,
08:14 c'est qu'il persiste à dire, ou à faire comprendre aux commentateurs que la réforme des retraites c'est derrière,
08:19 maintenant on passe à la suite, mais néanmoins, il ne peut s'empêcher d'y revenir,
08:23 c'est-à-dire que quand on l'aborde, la question, encore une fois, il revêt ses habits de pédagogue,
08:27 en tout cas il tente de le faire, à l'image de ce qui s'est passé dans la cour de cette école, de ce collège de l'héros.
08:33 C'est normal. Non, non, parce que d'abord vous voyez qu'il y a une pluralité,
08:39 il y a des gens qui ne sont pas contents, il y a des gens qui sont plus calmes, il y a des gens qui sont contents,
08:43 donc il faut de tout, et c'est normal que la colère s'exprime, mais il faut continuer à avancer,
08:47 là on va aussi continuer à avancer sur les projets d'école et tenir les engagements,
08:52 et donc je pense que c'est important aussi de montrer qu'on réinvestit très fortement dans notre école,
08:56 dans nos enseignants, on va faire des avancées, des investissements qui sont historiques,
09:00 on peut les faire aussi parce qu'on prend des décisions qui sont courageuses à côté,
09:04 et on ne peut pas faire ces choses-là si on ne prend aucune décision dans la vie.
09:08 Karim, est-ce qu'il faut aller systématiquement au contact, quitte à ce que ça tourne au fiasco,
09:15 parce que quand même, il y a une prise de risque qui est plus ou moins mesurée,
09:19 c'est-à-dire qu'il est toujours à portée de baffe, il est toujours à portée d'œuf, on l'a encore vu ce matin.
09:24 S'il venait à se produire un incident de la sorte, ça serait quand même un peu plus désastreux encore pour son image,
09:31 il y aurait quelque chose de l'ordre de l'humiliation quand même.
09:34 En même temps, c'est un passage obligé, à partir du moment où vous voulez tourner la page
09:37 et passer d'une séquence qui était la réforme des retraites avec les contestations,
09:41 à une autre séquence qui est l'ouvrir d'autres chantiers politiques,
09:44 vous devez aller devant des Français, accompagner vos ministres, effectuer des déplacements thématiques,
09:49 démontrer que vous êtes le maître des horloges, il a toujours voulu le démontrer depuis le début de son mandat,
09:53 le maître du calendrier, le maître de la colère des Français, c'est plus difficile.
09:58 Les Français sont en colère, ils le demeureront encore selon moi pendant quelques semaines, voire quelques mois,
10:04 et le Président veut démontrer que c'est un homme courageux, plein d'énergie, qui assume sa politique et qui est en mouvement.
10:12 Mais a-t-il d'autres options, le Président de la République ?
10:16 Rester à l'Élysée, on expliquerait que c'est un roi coupé de la réalité,
10:20 aller au devant de nos compatriotes, et effectivement le mécontentement et la colère sont là, parfois avec virulence,
10:28 il joue sur le temps, il va jouer sur sa capacité à entraîner un autre cycle, une autre ouverture, une autre séquence,
10:38 mais ça va être très compliqué parce que non seulement les Français sont en colère,
10:41 mais l'intersyndicale l'est encore, on va avoir un 1er mai qui risque d'être mobilisateur,
10:46 les parlementaires n'ont pas tourné la page non plus, quand on voit que Lyott va déposer,
10:51 à partir de niches parlementaires, un projet d'abrogation de la réforme de retraite,
10:56 ça veut dire qu'il n'en a pas fini non seulement avec les Français, non seulement avec le cours intermédiaire,
11:01 et en plus avec les oppositions.
11:03 Benjamin Morel, au fond, il mise sur une forme de temps long, d'usure, finalement il se dit "après tout, j'ai 4 ans, j'ai tout mon temps".
11:10 Alors il a tout son temps, mais il ne ferait pas non plus que ce soit 4 ans de canard boiteux, si vous voulez,
11:14 et je reviens sur ce qui a été dit, c'est-à-dire qu'aujourd'hui il n'y a pas de majorité parlementaire,
11:17 et c'est peut-être le principal problème d'Emmanuel Macron, et on ne fait que commencer à le mesurer ce problème-là.
11:22 Mais en réalité, là en effet, il cherche à diluer cette séquence en en faisant une période transitoire
11:29 entre d'un côté une réforme des retraites et de l'autre un potentiel après.
11:32 Les 100 jours, ils sont d'abord à entendre comme ça, une période qui sera une période de réflexion,
11:37 de mobilisation sur différents chantiers, on verra bien ce qui accroche,
11:40 et ensuite on pourra peut-être enclencher des choses avec potentiellement une ou deux lois qui passeront d'ici là,
11:44 mais pas de grandes réformes dans les tuyaux avant justement cette période de réflexion.
11:50 Ensuite, le gros problème ici, c'est que malgré tout, vous avez une haine qui reste tenace dans une partie de la population.
11:56 Vous savez, ça me rappelle un peu, je ne sais pas si vous vous souvenez, la déambulation mémorielle.
12:00 C'est la façon dont Emmanuel Macron tente de faire passer la crise d'Alexandre Benalla.
12:05 Et à l'époque...
12:06 Ça avait duré très longtemps.
12:07 Ça avait duré longtemps et ça prépare la crise des Gilets jaunes parce que le problème de ce type de séquence,
12:11 c'est qu'évidemment, vous allez au contact des Français, mais en allant au contact des Français,
12:15 quand vous ne parlez pas de ceux qu'ils veulent entendre, à l'époque le pouvoir d'achat,
12:18 là également le pouvoir d'achat, mais également des retraites, et que vous multipliez les petites phrases,
12:22 c'est là que l'affaire des casseroles et des oeufs, telle que c'est exprimé, est extrêmement maladroite parce que peut apparaître méprisant.
12:27 Donc si tu dis moi les oeufs et les casseroles, je les garde pour la cuisine ?
12:29 Exactement. Non seulement vous ne guérissez pas les plaies, mais vous risquez de les aggraver.
12:34 Or le vrai problème d'Emmanuel Macron aujourd'hui, ce n'est pas seulement sa politique.
12:37 Quand vous regardez les enquêtes, ce sont les traits de personnalité qui lui sont attachés.
12:40 Et ces traits de personnalité, le mépris et la condescendance sont bien placés en matière d'appréciation des Français du président de la République.
12:47 Revenons une seconde, Gauthier, aux 100 jours et aux calendriers sociaux.
12:52 Alors effectivement, il y a les chances du 1er mai qui est là, demain.
12:56 Mais après, les 100 jours, ça nous ramène au 14 juillet, grosso modo.
13:00 Donc après, c'est l'été, c'est les grandes vacances d'été, parce que la plupart, tout s'arrête en France quasiment au mois d'août.
13:07 Mais il y a toujours le risque derrière d'une rentrée sociale très marquée, très revigorée.
13:12 Parce que généralement, en septembre, octobre, quand les mauvaises nouvelles aussi tombent,
13:17 quand il faut payer plus, quand la rentrée scolaire arrive, la colère sociale s'exacerbe un petit peu.
13:24 Donc il n'en a pas fini avec les problèmes, si j'ose dire, de la contestation.
13:28 Il ne pourra pas tout balayer comme ça à la faveur d'un été où les gens vont se ramollir et s'endormir.
13:33 Non, parce que comme le disait Karim, il reste plusieurs dates.
13:35 Le 1er mai, le 3 mai, le Conseil constitutionnel va rendre son avis sur cette deuxième demande de référendum d'initiative partagée qui pourrait être retoquée.
13:43 Ça pourrait être mobilisateur pour la NUPES, pour les syndicats.
13:47 Et puis, il y a le 8 juin, effectivement, la niche du groupe Lyot qui va tenter de soumettre aux députés l'abrogation de cette réforme des retraites.
13:54 Alors, même si ça n'a aucune chance d'aboutir, puisqu'il y a le Sénat, la Chambre haute qui est favorable à la réforme des retraites, ça pourra être mobilisateur.
14:02 Et la grande question, c'est le 14 juillet, quels textes auront été débattus et potentiellement votés par les parlements ?
14:10 On parle de la loi immigration qui pourrait revenir sous une nouvelle forme, en morceaux, pour essayer de voter les morceaux, les mesures de droite,
14:18 la réduction du nombre de recours sur les obligations de quitter le territoire avec les députés de droite,
14:22 et les mesures de gauche, la régularisation des travailleurs sans-papiers avec les députés de gauche.
14:26 Quid aussi de la loi travail ? Il dit face à ses proches, lundi matin, il faut qu'on ait voté cette loi travail, cette loi plein emploi, avant le 14 juillet.
14:33 Puis, il rencontre les patrons le lendemain et il leur laisse jusqu'à la fin de l'année pour négocier la loi travail avec les partenaires sociaux.
14:40 Et en plus, évidemment, Internet a de la mémoire, vous savez, donc toutes les, comment dirais-je, toutes les déclarations des uns et des autres ressortent.
14:48 Et en fait, quand il était candidat, Emmanuel Macron, il ne croyait pas à cette expression des 100 jours.
14:52 Il l'avait dit dans les colonnes du journal du dimanche, parce qu'effectivement, les 100 jours, c'est le laps de temps, normalement,
14:58 l'état de grâce qu'on laisse au président avant de critiquer, nous, les observateurs, ou les opposants politiques au président de la République.
15:04 Donc là, il essaye d'appuyer sur "reset", comme si ça ne faisait pas six ans qu'il était au pouvoir, mais ce qu'il n'a pas réussi à faire en six ans.
15:10 Arrivera-t-il à le faire en 100 jours ?
15:12 Puisqu'il l'aborde, et je pense qu'on n'y reviendra pas dans le cours de la discussion, sur la niche parlementaire disposée par, dont dispose Lyott.
15:19 On est d'accord qu'elle n'a pratiquement aucune chance de passer ?
15:21 Je m'adresse aux constitutionnalistes que vous êtes.
15:23 Alors, il peut y avoir une majorité à l'Assemblée.
15:24 Alors, il y a quand même un risque de consulter, puisque ça crée des dépenses supplémentaires.
15:28 Donc, je ne rentre pas dans les détails, mais il y a possibilité que ce soit y recevable.
15:32 Mais quand bien même que ce soit recevable et que ce soit examiné à l'Assemblée, il y a des chances raisonnables pour que, en effet, ça puisse trouver potentiellement une majorité.
15:39 Et votre loi, elle n'est pas adoptée quand elle a une majorité à l'Assemblée.
15:41 Elle est adoptée, comme le disait bien Gauthier, quand il y a une majorité à l'Assemblée et au Sénat.
15:45 Ce n'est qu'à cette condition que vous pouvez imposer quelque chose au gouvernement.
15:48 Or, au Sénat, il ne vous a pas échappé que la retraite à 62 ans, ce n'est pas vraiment populaire dans le groupe de Bruno Retailleau.
15:54 Donc, il n'y aura pas d'aval du Sénat, pas de dernier mois à l'Assemblée, donc il ne finit pas de loi.
15:58 Oui, donc c'est un espoir vain que pourraient nourrir les conservateurs.
16:01 C'est un beau geste, mais en effet, l'espoir est assez faible.
16:04 Permettez-moi, je pense que c'est plus qu'un symbole si le Parlement se prononce en défaveur et en faveur de la bourgation,
16:13 et donc en défaveur de la réforme de la retraite.
16:15 Parce qu'il faut se rappeler quand même qu'avant le 49-3, il a hésité à mettre au vote des parlementaires cette réforme de retraite.
16:23 Et s'il ne l'a pas fait, c'est parce qu'il ne voulait pas essuyer un rejet et un refus.
16:27 Donc, s'il n'y a pas de majorité, même dans cette niche parlementaire symbolique, ça voudrait dire qu'il a enjambé la démocratie parlementaire au moment où cette réforme est passée.
16:37 Et ça marquera les esprits d'autant plus.
16:39 Et ça ne lui permettrait pas d'aller élargir sa majorité relative pour faire une majorité absolue dans quelques sujets que ce soit.
16:47 Ce que vous dites au fond, c'est qu'à l'Assemblée, à minima, Jean-Antonin de Tichou, ça permettrait de compter les troupes et d'évaluer quel est l'état réel de cette majorité.
16:54 Ça se délite même dans son camp, au président de la République.
16:56 Qu'est-ce que ça mérite là, de compter un peu les forces représentatives ?
16:58 Je pense que c'est un mérite très risqué s'il devait le prendre.
17:01 Il n'a pas besoin de passer par là pour savoir que la situation dans les rangs même du camp présidentiel est plus qu'alarmante.
17:09 On va aussi revenir à des morceaux choisis parce qu'on en a beaucoup parlé.
17:13 C'était en direct d'ailleurs sur notre antenne, Wautier, hier.
17:16 Les moments les plus contestés avec la foule, c'était hier en Alsace, à Celesta.
17:21 Regardez la séquence avec laquelle on a ouvert le direct hier lorsqu'il est copieusement hué par la foule.
17:29 On n'avait pas ta retraite, qu'est-ce que tu ne comprends pas là-dedans ? On n'avait pas !
17:35 Je voulais juste savoir que serrait la main un président qui a un gouvernement aussi corrompu.
17:43 Vous allez bientôt tomber et vous allez voir, là vous allez tomber dehors !
17:47 Ce que vous faites, c'est un délétère pour le pays. Il faudra vraiment retirer cette réforme monsieur.
17:52 L'intersyndicale est mobilisé, il est fini, il fera le tour, il faudra vraiment retirer cette réforme monsieur.
17:57 On a fait des concessions pour l'améliorer.
18:00 Pour le coup, ça ne suffit pas.
18:02 Vous voyez des gens, vous avez un ensemble de fous.
18:07 Mais la présidence, l'Elysée, sur les réseaux sociaux n'a retenu que ceci.
18:16 Monsieur le président !
18:18 Monsieur le président !
18:20 Monsieur le président !
18:22 Moi je suis toujours à la gauche.
18:24 Monsieur, je vous ai dit de venir !
18:26 Monsieur !
18:28 Monsieur !
18:30 Monsieur !
18:32 Monsieur !
18:34 Merci monsieur !
18:36 Oh !
18:41 Benjamin, j'ai entendu Gauthier dire pendant l'extrait, c'est de bonne garde.
18:45 Néanmoins, ça reste quand même très en deçà de la réalité.
18:50 Un peu village Potemkin évidemment, mais en réalité en effet c'est une tentative de faire un bon coup de communication.
18:56 Mais la réalité c'est qu'en effet c'est plutôt les précédentes images qui restent.
18:59 Et elles sont assez cruelles, pourquoi ? Parce qu'Emmanuel Macron, on parlait tout à l'heure de la déambulation mémorielle,
19:03 on pourrait parler également du grand débat.
19:05 La force d'Emmanuel Macron, c'est cette capacité à retourner les personnes face auxquelles il est.
19:09 C'est cette capacité sur un sujet qui peut être un sujet clivant, de trouver un français comme les autres et d'essayer de le retourner.
19:15 Et en le retournant lui, de retourner une partie des téléspectateurs qui se projetant dans ce français,
19:20 sentent l'argumentation, sentent le retournement et se peuvent se trouver eux-mêmes convaincus.
19:24 Là ça ne marche pas. Là il n'y a pas de lien, il n'y a pas de capacité à retourner.
19:28 Il y a réellement un président qui se retrouve en confrontation avec ses interlocuteurs.
19:33 Et là il y a quand même quelque chose qui relève de la limite.
19:35 C'est peut-être le début, peut-être que dans une semaine, deux semaines, il y parviendra à nouveau.
19:39 Mais pour l'instant, ça montre toute la fracture avec le pays.
19:41 On sent même qu'il manque un peu de... qu'il est à court d'arguments.
19:45 Lui qui en est d'ordinaire n'en manque jamais, Jonathan Cixous.
19:48 À ce moment-là, il est quasiment inaudible.
19:51 À ce moment précis, vous entendez le bruit qu'il y a derrière lui.
19:54 Évidemment, il ne va pas essayer de...
19:56 Quiconque, je pense, se retrouverait dans cette situation,
19:58 ne tenterait pas d'avoir une voix qui porte davantage que la foule qui lui fait face.
20:02 Là où on peut être étonné, c'est qu'Emmanuel Macron, s'il est à court d'arguments peut-être,
20:07 c'est que finalement, il ne veut pas, il ne nous dit pas la vérité depuis le début.
20:12 Il suffirait, entre guillemets, de dire à ces gens "Vous voulez préserver votre modèle social ? Très bien.
20:18 Comment ça se finance, un modèle social tel que le nôtre ? Il faut de l'argent."
20:21 Vous avez remarqué que "dette" et "déficit" sont des mots qui n'existent plus dans le débat politique.
20:26 Nous sommes un pays sur-endetté.
20:28 Nous vivons à crédit grâce à des créanciers.
20:31 Nos créanciers, ça doit se satisfaire.
20:33 Nos créanciers réclament actuellement cette réforme.
20:35 Tout le monde s'accorde pour dire que ce n'est pas la réforme magique, mais nous devons passer par là.
20:39 Ces phrases-là, elles sont simples, elles sont audibles.
20:42 Pourquoi le chef de l'État ne nous les dit pas depuis le début ?
20:45 Je n'arrive pas à comprendre.
20:47 Et il ne suffit pas d'aller chercher des mots compliqués.
20:49 C'est dire aux Français "Vous avez..." ou alors "On change de modèle social."
20:52 Et là, c'est la vraie révolution.
20:54 Au fond, Karim, il n'y avait pas de "quoi qu'il en coûte".
20:56 Parce que cette facture, on est en train de la payer maintenant.
20:59 Le "quoi qu'il en coûte", c'est un terme qu'on a tellement entendu.
21:03 On avait l'impression que l'argent allait se multiplier, allait couler à flot.
21:08 Mais là, à un moment donné, il faut bien payer.
21:10 Je me souviens aussi d'un Edouard Philippe à qui on avait posé la question de la dette,
21:13 qui avait dit "Non, non, mais ça ne sera pas répercuté sur les prochaines générations,
21:16 il n'y aura pas d'impôt supplémentaire."
21:18 Or, de facto, la réforme des retraites, c'est ça.
21:21 C'est récupérer l'argent manquant.
21:22 Oui, mais je crois en plus que le mal de notre pays est beaucoup plus profond
21:27 qu'exercer et mettre en œuvre une simple réforme intercomptable.
21:33 Je pense que c'est le sens, aujourd'hui, que l'on doit donner au travail.
21:37 Le sens que l'on doit donner à nos services publics.
21:40 Le sens que l'on doit donner à la solidarité.
21:43 Et ça mérite, effectivement, qu'on repose un peu les fondations de ces sujets majeurs
21:47 dans une république sociale.
21:49 Ce qu'il essaie de faire, mais qu'il ne prend pas pour l'instant.
21:51 Il ne le fait pas, justement.
21:53 La réforme vient après avoir ouvert le débat sur le sens.
21:56 Là, on aurait dû, avant d'effectuer la réforme de retraite,
21:59 poser la question du travail dans le pays.
22:01 Tout travail mérite salaire, la contrepartie du travail,
22:04 les Français qui se lèvent tôt, qu'on est fin de mois difficile.
22:07 Il fallait donner du sens à ces Français-là.
22:10 Pourquoi se lever le matin ?
22:12 Pourquoi, aujourd'hui, avoir le sentiment que le travail ne paie plus ?
22:16 Et ce débat-là, on ne l'a pas.
22:19 Pareil pour les services publics. Ils se délitent.
22:21 Alors qu'on entend toujours les ministres de tutelle de ces services publics
22:26 nous expliquer qu'on remet des milliards, on recrute, on remet des milliards.
22:29 Mais les Français ne voient pas le résultat.
22:31 Pareil pour la solidarité. La solidarité, ce n'est pas la cistana.
22:34 Mais comment le dire ? En ouvrant le débat et en créant du sens.
22:38 Et ensuite, on réforme le pays parce qu'on a compris où on voulait aller.
22:42 Mais là, il n'y a pas de cap, il n'y a pas de sens.
22:44 Et on veut réformer avec une approche comptable pour faire plaisir à Bruxelles.
22:47 Une petite interruption et puis on revient pour parler de la colère.
22:50 La colère, elle est bien présente. Elle continue de s'exprimer dans les rues
22:53 avec des actions de plus en plus symboliques.
22:55 Après, le VMH, c'est à Euronext qui abrite la Bourse de Paris
22:59 que l'on s'en est pris aujourd'hui.
23:01 Mais vous le verrez, les syndicats manifestent en moins grand nombre qu'à l'accoutumée.
23:05 A tout à l'heure.
23:06 De retour avant d'entamer à nouveau notre débat 90 minutes d'info,
23:12 je vous propose de retrouver Mickaël Dorian pour le journal.
23:14 Bonjour, Mickaël.
23:15 Salut, bonjour à tous. Les cheminots sont en colère ce jeudi.
23:18 Une étape de préparation selon les syndicats avant les manifestations du 1er mai.
23:23 L'intersyndicale qui était en début d'après-midi dans le quartier de la Défense près de Paris.
23:27 Ils ont notamment envahi le bâtiment d'Euronext,
23:30 la principale place boursière de la zone euro.
23:33 Et un symbole surtout du CAC 40 pour Fabien Vildieu, délégué syndical Sudrail.
23:37 Pourquoi nous sommes ici ? Parce que c'est le symbole du CAC 40.
23:43 On affiche le CAC 40 à la caisse pour payer nos retraites.
23:47 Aujourd'hui, nous avons un président de la République qui nous explique du matin au soir
23:51 qu'il n'y aurait pas d'argent pour financer nos systèmes de retraite,
23:55 qu'il n'y aurait pas d'argent pour la sécurité sociale,
23:57 qu'il n'y aurait pas d'argent pour le service public,
24:00 qu'il n'y aurait pas d'argent en France.
24:02 Or, à l'endours, c'est-à-dire derrière nous,
24:05 notamment les entreprises du CAC 40 n'ont jamais fait autant de bénéfices en 2022.
24:11 La mobilisation contre la réforme des retraites à Rennes également,
24:14 où se tenait une manifestation cet après-midi.
24:16 Environ 1 200 personnes étaient présentes dans les rues de la capitale bretonne.
24:20 Selon la préfecture, un défilé qui s'est déroulé en grande partie dans le calme.
24:24 Les précisions avec notre journaliste à Rennes.
24:27 Trois fois moins de manifestants à Rennes ce matin par rapport à il y a une semaine,
24:32 si on en croit les chiffres de la préfecture.
24:34 Deux éléments peuvent expliquer cela.
24:36 Tout d'abord, la CFDT n'appelait pas à rejoindre le cortège.
24:40 Et puis, ce sont les vacances scolaires en Bretagne.
24:43 Sur le fond, c'est toujours le chef de l'Etat qui cristallise la colère des manifestants.
24:48 "Démocratie dans la rue", "Macronie déchue",
24:51 pouvait-on lire sur une banderole qui ouvrait le cortège.
24:55 "Le vrai danger, c'est qu'il n'entend pas, socialement et démocratiquement,
24:59 et c'est sur ce terreau-là que peuvent prospérer des idées nauséabondes",
25:03 disait le responsable de force ouvrière en début de manifestation.
25:07 Une manifestation qui s'est déroulée dans le calme, il faut le signaler,
25:11 car c'est presque une première ici à Rennes depuis de nombreuses semaines,
25:14 une manifestation calme, en attendant le grand rendez-vous fixé au 1er mai.
25:19 Après le barin, hier Emmanuel Macron est dans l'héros.
25:22 Aujourd'hui, accompagné notamment du ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye.
25:27 Le président de la République a échangé dans un collège de Gange
25:30 avec des enseignants et des parents d'élèves.
25:32 Il promet de mieux reconnaître et mieux payer les professeurs.
25:35 Écoutez-le.
25:37 Il va y avoir une augmentation de la rémunération socle, c'est-à-dire sans condition,
25:42 pour mettre déjà tout le monde au-dessus des 2000 euros,
25:45 c'était l'engagement que j'avais pris durant ma campagne,
25:47 mais au-delà de ça, et j'insiste là-dessus, c'est à tous les niveaux de carrière
25:51 qu'il va y avoir une augmentation de rémunération,
25:53 y compris pour ceux qui sont en milieu aux trois quarts de carrière.
25:56 L'augmentation, elle sera, pour le socle, sans condition aucune,
25:59 entre 100 et 230 euros par mois.
26:02 Les petits excès de vitesse ne seront plus sanctionnés par un retrait de points.
26:07 La décision a été officialisée hier soir par le ministère de l'Intérieur
26:10 et entrera en vigueur le 1er janvier 2024,
26:13 une mesure de bon sens pour Gérald Darmanin. On l'écoute.
26:16 À la demande du président de la République, nous avons étudié tout au long de cette année
26:22 le fait que lorsque vous faites un excès de vitesse de 5 km/h supplémentaire
26:28 à la vitesse autorisée, aujourd'hui vous avez un retrait de points et vous avez une amende.
26:34 Nous garderons l'amende, parce qu'évidemment il n'est pas bien d'avoir un excès de vitesse
26:38 même lorsque celui-ci est très modéré. Par contre, on vous laisse le bénéfice de vos points.
26:43 Aujourd'hui, c'est un peu plus de 50% des points qu'on retire aux Français
26:46 qui relèvent d'excès de vitesse de moins de 5 km/h.
26:50 La perpétuité requise contre Hassan Diab au procès de l'attentat de la rue Copernic,
26:55 absent. L'unique accusé continue de clamer son innocence.
26:59 Il y a 43 ans, une bombe a explosé près de la synagogue de la rue Copernic,
27:03 faisant 4 morts et des dizaines de blessés. Le verdict sera connu demain dans la journée.
27:08 Et puis la fusée Starship a explosé lors de son premier vol test.
27:12 La plus grande fusée du monde a donc décollé pour la première fois depuis le Texas.
27:17 Mais peu après son décollage, le véhicule développé par SpaceX a explosé.
27:21 Michel Chevalet, notre expert scientifique, est en ligne avec nous.
27:25 Michel, que s'est-il passé exactement ? Racontez-nous.
27:28 Je suis comme vous, on fait du direct mon cher. On aimerait bien le savoir.
27:34 Moi, j'ai suivi sur les images de la vidéo transmission de SpaceX.
27:39 Et donc, j'avais bien noté qu'à un moment, j'ai vu l'engin basculer.
27:44 Et après, une grosse boule de feu, une explosion.
27:47 Alors, il semblerait, d'après les informations que l'on a, c'est au moment de la séparation
27:52 entre le premier et le deuxième étage qu'il ne s'est pas fait.
27:56 Et ce qui voudrait dire que le deuxième étage, à ce moment-là, lui, s'est allumé.
28:00 Et évidemment, en s'allumant au contact du premier, ça a déclenché.
28:05 C'est déjà arrivé, déjà dans le passé, sur d'autres engins.
28:08 Alors, c'est un peu une catastrophe pour SpaceX. C'est vrai, c'est un échec.
28:13 Mais de déchets qu'on tire des leçons, c'est déjà arrivé pour des fusées.
28:18 Moi, j'avais vécu l'explosion de la première en direct.
28:20 La première Ariane 5, vous vous souvenez, elle a explosé au bout d'une minute et dix secondes.
28:26 Ça n'a pas empêché de réussir le programme.
28:28 Donc, ils vont s'en relever, si vous voulez.
28:30 Ce qui aurait été plus grave, à mon avis, c'est que la fusée explose à l'allumage sur le pas de tir,
28:34 détruise le pas de tir. Et c'est-à-dire qu'on n'aurait rien appris.
28:38 Donc là, ils vont en tirer les enseignements.
28:40 Donc, c'est l'apprentissage, si vous voulez. C'était une phase délicate.
28:45 La phase délicate, c'était trois points.
28:47 Le premier, l'allumage des moteurs. Sur les 33, il y en a six qui ne sont pas allumés.
28:50 Ça, ce n'est pas trop grave.
28:52 Le deuxième, c'était la séparation, premier et deuxième étage.
28:54 Et c'est là où je serais produit un problème.
28:56 Et puis, la troisième phase, c'est la rentrée dans l'atmosphère
28:59 qui devrait se faire au bout d'une heure et trente secondes au large d'Hawaï.
29:03 C'était les moments critiques.
29:05 Et donc, elle n'a pas passé l'examen du premier passage critique.
29:09 Merci beaucoup Michel pour ces précisions.
29:11 C'est la fin de ce journal.
29:13 L'actualité continue sur CNews en compagnie de Nelly Denac et de ses invités.
29:16 Merci beaucoup. Un peu de déception, évidemment.
29:19 Vous avez fait vivre tous les préparatifs de Starship.
29:22 On y reviendra, bien évidemment.
29:24 On va se concentrer sur l'actualité en France
29:26 après le deuxième déplacement en 48 heures d'Emmanuel Macron dans l'héros.
29:30 La colère, elle, continue de gronder dans beaucoup de villes en France.
29:34 Les syndicats ne relâchent pas la pression.
29:36 Loin de là, bonjour.
29:39 Nous sommes en direct avec une de nos reportères du côté de l'hôtel de ville
29:43 avec un cortège qui s'est délancé dans Paris en ce jeudi.
29:47 Donc, je le disais, il y a de nouvelles actions, quoiqu'en moindre nombre.
29:50 Mais les syndicats sont toujours déterminés à faire entendre leur voix.
29:55 Oui, Nelly, tout à fait. Les manifestants toujours mobilisés.
30:00 Alors, on s'est lancé tout à l'heure de l'hôtel de ville.
30:03 On est arrivé de l'hôtel de ville aux alentours de 14 heures.
30:06 Direction le MEDEF.
30:07 Ce que vous voyez en ce moment à l'image, c'est à la fois le cortège qui s'est lancé
30:09 et puis quelques feux de poubelles qui sont aussi à noter
30:11 puisque parmi les manifestants présents aujourd'hui,
30:14 il y a aussi quelques casseurs qui s'en sont déjà pris aux vitrines de quelques banques
30:17 ou encore à des abribus.
30:19 Quelques feux de poubelles ont été allumés sur le parcours
30:21 même si dans l'ensemble, il faut dire que la manifestation, pour l'instant,
30:24 se déroule dans le calme.
30:25 Plusieurs milliers de manifestants sont présents ici.
30:28 Ils vont, je vous l'ai dit, direction le MEDEF.
30:30 Pourquoi le MEDEF ?
30:31 Selon ces manifestants.
30:32 Les manifestants avec qui nous échangeons, Emmanuel Macron est selon eux le patron,
30:37 le président des patrons.
30:39 C'est pour cette raison qu'ils veulent aller vers l'établissement,
30:42 vers le siège de cette organisation patronale.
30:45 Ces manifestants qui nous disent aussi que c'est une façon pour eux
30:48 de montrer que le mouvement n'est pas mort,
30:50 que le mouvement se poursuit même si la loi,
30:52 même si la réforme des retraites a été promulguée.
30:55 Ils veulent aller jusqu'aux retraits.
30:57 Ce qu'ils nous expliquent aussi, c'est qu'ils veulent se préparer
31:00 à un 1er mai historique.
31:02 Ils nous disent finalement, et encore ici, c'est encore un entraînement,
31:05 c'est encore pour montrer qu'on est là,
31:07 qu'Emmanuel Macron ne nous a pas entendus.
31:09 Nous ne l'écouterons pas.
31:10 Les manifestants, qui sont pour la plupart très jeunes,
31:12 puisqu'il faut le dire, ce rassemblement, cet appel à manifester,
31:15 il a été lancé principalement par des organisations de jeunesse
31:19 qui nous disent qu'ils continueront à poursuivre ce mouvement
31:22 et à défiler dans la rue, même si parfois il faut employer la manière forte.
31:25 – Merci beaucoup, beaucoup de bruit, effectivement.
31:28 Un côté un petit peu, on va dire, folklorique,
31:31 une ambiance de kermesse pour ce qui nous intéresse aujourd'hui.
31:34 Mais c'est sans commune mesure quand même,
31:36 avec les défilés et les cortèges nourris qu'on a pu apercevoir jusque-là.
31:40 C'est ça l'interrogation au fond, Jonathan Sixo,
31:42 c'est les syndicats ont-ils les moyens de revigorer leurs troupes
31:45 de manière forte d'ici au 1er mai,
31:48 sachant que quand même, année après année,
31:50 cette fête du 1er mai a un petit peu perdu de sa saveur,
31:53 de sa teneur quand même, la fête du travail.
31:55 – Permettez-moi Nelly d'ajouter une autre interrogation
31:58 à celle que vous venez de formuler, j'y répondrai.
32:00 Mais ce qu'on entend comme revendication, là,
32:02 on est à des années-lumières d'une quelconque réforme
32:05 de l'âge légal de départ à la retraite.
32:07 On nous parle d'une marche sur le MEDEF, le syndicat du patronat.
32:13 On assiste à quoi ? Il y a celui-ci, de cortège,
32:16 mais c'est un peu ça depuis le début aussi.
32:18 Ce sont des marches anticapitalistes, ce sont des marches anarchistes,
32:22 ce sont des marches communistes au sens historique du terme.
32:27 On donne à ces mouvements qui prennent comme prétexte une réforme,
32:33 un déballage, une manifestation au sens le plus large de terme,
32:37 d'idées qui vont bien souvent à l'encontre de notre système même.
32:42 Oui, nous ne sommes pas un système capitaliste,
32:44 nous sommes une démocratie dans un monde capitaliste.
32:46 – Karim, LVMH, le MEDEF aujourd'hui, Euronext tout à l'heure,
32:51 il y a quelque chose de l'ordre de la lutte maintenant
32:54 qui va au-delà de la réforme, c'est manifester contre le grand capital
32:58 du point de vue de ces syndicats ?
33:00 – Oui, parce que de la réforme des retraites,
33:02 qui est quand même un combat qui concernait des syndiqués,
33:05 mais aussi des non-syndiqués, des gens appartenant à des partis politiques
33:08 assez différents, mais aussi un État adhérent d'aucun parti,
33:12 des gens qui votent et des gens qui ne votent pas.
33:14 C'était fédérateur de mobiliser contre la réforme des retraites
33:17 parce que chacun est touché dans sa vie et dans son avenir
33:21 et sa mise en perspective.
33:23 On en vient là, quand le gros des manifestants ne sont plus présents,
33:27 je dirais à ce qui est le cœur du logiciel de certains syndicats.
33:31 Je pense à Sud et à la CGT notamment, et on sait que le cœur du logiciel
33:36 de Sud de la CGT, ce n'est pas le cœur du logiciel de la CFDT, de l'UNSA, de CFTC.
33:41 Et donc là, quand on entend effectivement que c'est plutôt une forme de lutte des classes
33:45 et je dirais d'une marche vers le patronat, là on revient, je dirais,
33:51 dans quelque chose qui se réduit, qui est un peu plus étriqué
33:56 que la réforme des retraites, que le combat contre l'inflation,
34:00 que le combat pour les salaires.
34:02 Et d'ailleurs, je vais vous dire, je trouve que ces mots d'ordre
34:06 sont en décalage total avec ce dont le pays a besoin.
34:09 Le pays a besoin d'un dialogue entre les organisations patronales
34:12 et les syndicats pour faire avancer le public.
34:14 Et il est beaucoup plus fructueux ce dialogue-là aujourd'hui
34:17 qu'il ne peut l'être entre des syndicats et les politiques.
34:20 Parce qu'on voit bien que les syndicats et les politiques,
34:22 ça ne dialogue plus depuis qu'Emmanuel Macron est en responsabilité,
34:24 les contre-intermédiaires leur marchent dessus.
34:26 En revanche, on a eu quelques avancées entre le MEDEF et les organisations syndicales.
34:30 Donc ça fonctionne et ça doit fonctionner.
34:32 Et il faut miser sur ça dans le pays.
34:33 Donc je trouve que se tombe un peu de combat là aujourd'hui.
34:36 Même si, je mettrais un petit bémol quand même à ce que vous dites,
34:38 parce qu'on a entendu tout à l'heure distinctement avec son porte-voix là,
34:41 Fabien Vildieu dire "l'argent, on peut aller le trouver aussi en taxant les plus riches,
34:49 les grosses entreprises".
34:50 Oui mais ça c'est aussi un discours qu'on entendait chez les manifestants
34:53 qui disait "il faut taxer les super-profits".
34:55 Ça, ce n'est pas l'apanage des syndicats de dire qu'il faut taxer les super-profits.
34:58 Il faut taxer les super-profits pour répondre aux besoins
35:00 qui consistent à sauver le système par répartition.
35:03 Et il faut taxer les super-profits parce que, je veux dire,
35:06 dans l'idéologie, le chef d'entreprise, c'est un gros méchant
35:11 et celui qui s'enrichit par rapport au salarié.
35:17 Il y a quand même une forme de caricature chez ceux qui n'existent pas,
35:20 la CDT par exemple.
35:21 Vous le rejoignez dans ce constat ?
35:22 C'est-à-dire qu'on a basculé dans un tout autre mode revendicatif ?
35:26 Alors oui, mais en réalité, ce n'est pas réellement étonnant.
35:29 C'est-à-dire que quand vous avez besoin de mobiliser très largement,
35:31 il vous faut des mots d'ordre relativement consensuels,
35:33 quand vous souhaitez faire durer un mouvement.
35:35 Et pour faire durer un mouvement, vous ne pouvez pas être dans la mobilisation sans cesse.
35:39 Vous avez besoin de coups de force.
35:41 Et ces coups de force, ils vous permettent de maintenir un sujet
35:43 dans l'agenda médiatique, c'est très classique.
35:45 Mais en réalité, du coup, vous jouez sur une base militante
35:48 qui est une base militante plus mobilisée et je serais tenté de dire plus radicale.
35:52 Donc évidemment, les mots d'ordre vont évoluer.
35:54 Après, il faut également distinguer deux choses.
35:56 Qu'il puisse y avoir une réflexion sur la répartition des richesses dans le pays,
35:59 ça ne m'apparaît pas choquant.
36:00 Aujourd'hui, en effet, vous avez une classe moyenne
36:02 qui fond comme neige au soleil et vous avez des écarts de revenus qui se creusent.
36:05 Donc, on puisse avoir cette réflexion-là, super profit ou pas, structurel ou pas,
36:09 ça m'apparaît totalement légitime.
36:11 Ensuite, vous avez en effet des mots d'ordre carré-quatre sur haut.
36:13 - Des vagues qui posaient.
36:14 - Mais attention de ne pas justement mélanger les deux.
36:16 - Alors, on va juste revenir à la naïve tout à l'heure,
36:19 mais vous voyez cette image, ça se passe en direct,
36:21 on est toujours dans les Roses à Pérols,
36:23 et c'est le président qui a mis sa veste ostensiblement posée en mode estival
36:29 et qui déambule à la rencontre d'habitants qui ne sont pas tout à fait hostiles.
36:34 - Oui, donc il n'est pas allé à la rencontre des manifestants tout à l'heure,
36:38 parce que là où il a été à la rencontre des lycéens, des collégiens,
36:42 donc il a fait le choix de se rendre un peu plus loin à Pérols,
36:45 de déambuler dans les rues, pour des images qui lui sont plutôt favorables,
36:49 plus que s'il avait été à la rencontre des manifestants qui lui étaient hostiles.
36:54 Donc, évidemment, il y a aussi une grande part de communication derrière ces images.
36:58 - On a vu ce matin le président retrousser ses manches,
37:01 comme lors des grands débats, en bras de chemise, pour discuter avec les jeunes,
37:07 et donc là, la veste négligeablement posée sur l'épaule.
37:11 - Rien n'est fait au hasard ?
37:12 - Rien n'est fait au hasard, on est dans la pure communication présidentielle.
37:16 - Ah, Karim ?
37:18 - Excusez-moi, ça sent l'instrumentalisation, on n'est pas bêtes quand même.
37:22 Je veux dire, on voit bien que, et d'ailleurs il y a des bises qui se font
37:26 avec les gens qui entourent le président, donc on peut imaginer que ce sont des militants
37:30 de La République en Marche, des adhérents de La République en Marche,
37:32 et que tout ça a été filtré au cours d'eau.
37:35 A-t-on besoin de ça, de ces mises en scène ?
37:38 C'est pas sérieux.
37:39 Moi, je trouve que ça accroît le décalage entre le pays réel
37:42 et la vision qu'Emmanuel Macron se fait du pays.
37:44 - Ça donne l'impression que tout va bien.
37:46 - C'est faux, ça sonne faux, ça manque d'authenticité.
37:49 - Là, ça donne le sentiment d'une forme de dilettance,
37:51 d'une forme de "tout va bien, Madame la Marquise",
37:53 alors qu'en réalité, on a un pays qui, aujourd'hui, est chauffé à blanc,
37:56 on a un pays qui est fragilisé, et on a un pays qui a envie de voir
37:59 un président de la République prendre au sérieux son mal-être.
38:02 Le fait de donner le sentiment, justement, de déambuler de manière nonchalante,
38:05 c'est aujourd'hui très, très contre-productif, et ça montre en effet
38:08 que la communication d'Emmanuel Macron est, depuis le début de cette réforme,
38:11 totalement à contre-courant de ce qu'elle devrait être.
38:13 - Je ne sais pas si on peut voir encore l'image en direct.
38:17 - Quand on visite un restaurant, il est rentré dans le restaurant,
38:19 si on peut revoir l'image du restaurant.
38:20 - C'est une peignard.
38:21 - Peignard, dans le sud, ce sont souvent les groupes aussi
38:24 qui accompagnent les corridas, vous savez ?
38:28 - Oui.
38:29 - Non, mais c'est vrai.
38:30 C'est la tradition dans le Languedoc.
38:32 Après, je ne sais pas si c'en est une, mais...
38:34 - Avec les bodega, aussi.
38:35 - Oui, ça peut être une bodega, mais la peignard, c'est l'orchestre
38:38 qui est doré, qui accompagne avec la fanfare.
38:40 - L'instrument avant.
38:41 - Exactement.
38:42 Donc bon, après, là, c'est le hasard, mais il y a quelque chose
38:44 de l'ordre du dilettantisme pour vous, dans cette manœuvre ?
38:48 - Je reprendrai le terme de Benjamin, qui est le décalage.
38:50 Emmanuel Macron, qui se présente depuis le début
38:53 comme le maître des horloges, nous prouve plus que jamais
38:56 ces dernières semaines qu'il est complètement à contretemps,
39:01 complètement à côté de son propre cadran.
39:05 J'en veux pour preuve deux exemples.
39:07 Souvenez-vous de son interview télé, il y a maintenant
39:09 à peu près un mois.
39:11 Le fond de l'interview n'était pas mauvais, mais cette interview
39:14 aurait dû avoir lieu avant l'examen du projet de loi,
39:16 pour expliquer aux Français le fond de la réforme,
39:19 et comme quoi elle allait être difficile à faire passer,
39:22 mais que c'était une nécessité.
39:23 Manque de pot, il l'a fait, cette interview, un mois après.
39:27 L'allocution de dimanche, c'est quoi ?
39:29 C'est un discours programmatique qu'il aurait dû tenir
39:31 dans une campagne électorale qu'il n'a pas voulu tenir.
39:34 On se souvient que même le général De Gaulle avait fait campagne
39:37 en 1965. Emmanuel Macron n'a pas jugé nécessaire de la faire.
39:42 Donc on se rend compte d'un décalage surprenant.
39:45 L'image nous montre effectivement un décalage avec une France
39:49 qui, elle, est beaucoup moins apaisée que celle de ses rues
39:54 de Pérole cet après-midi.
39:57 Est-ce que le président a le droit d'aller boire un coup en terrasse ?
40:01 Est-ce que le président a le droit de chanter avec des jeunes
40:04 à la sortie d'un restaurant le soir après son allocution ?
40:08 Si, c'est ça la question !
40:10 C'est complètement ça la question.
40:12 Est-ce que le président peut se montrer dans des espaces tranquilles,
40:16 de détente, alors qu'il y a une couteau à quelques kilomètres de lui ?
40:20 Il se met ostensiblement en terrasse, au vu au-dessus de tout,
40:24 s'il sait qu'il y a des caméras.
40:26 Il aurait pu prendre un verre à l'intérieur aussi.
40:28 C'est le contraste qui surprend.
40:30 Au lieu d'aller au contact des manifestants, ce qu'il a quand même fait hier,
40:33 une nouvelle fois, il préfère aller en terrasse boire un coup avec...
40:36 Et faire des selfies.
40:38 Il tente de faire feu de tout bois.
40:40 Karim, je vous ai senti un peu choqué par la démarche.
40:43 Je ne suis pas choqué, ça me fait sourire.
40:45 Ça me fait sourire.
40:47 Je pense que les choses qui sont plus choquantes dans notre société,
40:50 ce qui me fait sourire, c'est qu'il va très loin
40:53 dans la manière dont il abuse de l'image, de la mise en scène.
40:57 C'est un comédien hors pair, le président.
40:59 Qu'est-ce qu'il se prend pour un acteur de cinéma ?
41:02 On a l'impression que c'est Coles de Louges qui tient la caméra,
41:05 qu'on a des gros plans, il se fait des selfies, il voit des enfants...
41:08 Et puis il prend son temps pour faire ses selfies.
41:11 Il a tombé la veste à l'Obama.
41:13 Ça sonne faux.
41:15 C'est un village de Provence qui s'appelle le village Potemkin.
41:18 Ça sonne faux.
41:20 Ça part à ta passe, en fait, Basque.
41:22 Le problème, c'est que je pense que nos compatriotes
41:24 ont envie d'authenticité du côté de nos politiques.
41:27 L'authenticité, c'est aller à leur contact, affronter les problèmes,
41:31 mais aussi les entendre, les écouter, aller vers le compromis si possible,
41:34 apaiser la société.
41:36 Or là, il fait comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes.
41:39 Je suis en campagne électorale.
41:41 Mais non, il y a un but pour nous.
41:43 - C'était pas prévu au programme officiel.
41:46 Corrigez-moi Gauthier, si je me trompe.
41:48 Cette image ne devait pas intervenir comme ça.
41:50 - Exactement. En tout cas, tout était gardé secret.
41:52 C'était peut-être anticipé.
41:54 J'imagine que le village de Pérol avait été repéré.
41:57 Cette séquence avait été organisée.
41:59 Elle n'avait pas été révélée aux journalistes.
42:01 Elle n'avait été révélée à personne pour des soucis de sécurité.
42:03 Et pour ne pas avoir un comité d'accueil,
42:05 ces fameux comités d'accueil qui le poursuivent
42:07 comme un chewing-gum collé à sa chaussure.
42:09 Donc oui, effectivement, c'était gardé secret jusqu'au dernier moment.
42:12 Et on a découvert en direct ces images du président,
42:15 donc à Pérol, qui se balade sans veste et qui prend un coup en terrasse.
42:19 - Ça va être ça sa vie ? Jouer au chat et à la souris en permanence,
42:21 comme ça, maintenant, dans les prochains mois ?
42:23 - Il le cherche un petit peu.
42:25 C'est-à-dire que tout à l'heure, Karim Zé,
42:27 il y a un besoin de simplicité.
42:29 Je ne suis pas sûr qu'au vu de l'état du pays,
42:31 il y ait un besoin d'authenticité.
42:33 Il y a un besoin de gravité.
42:35 Vous avez aujourd'hui des gens qui n'arrivent pas à boucler leur fin de mois.
42:37 Vous avez des gens qui, dans les milieux ruraux ou dans les banlieues,
42:40 n'arrivent pas à nourrir in fine leur gauche jusqu'à la fin du mois.
42:44 Le fait d'apparaître comme étant nonchalant,
42:47 ce n'est pas entendable, en réalité.
42:49 Aujourd'hui, il y a un besoin de gravité.
42:51 Je pense sincèrement que beaucoup plus qu'une déambulation,
42:53 il y aurait eu vraiment besoin d'un vrai discours sur le pouvoir d'achat.
42:56 Absence totale lors du discours de l'autre jour.
42:58 Or, cette question du pouvoir d'achat, aujourd'hui, elle est centrale.
43:01 Vous allez penser, si vous voulez rattacher une partie de la population,
43:03 il faut aller la chercher sur ses préoccupations qui sont les siennes.
43:06 Pas simplement sur une affaire d'image.
43:08 On n'est pas le lendemain de la crise des gilets jaunes.
43:10 L'époque a changé, là.
43:12 Et donc, se faisant le simple charisme personnel magique d'Emmanuel Macron
43:15 qui séduirait les Français, c'est terminé.
43:20 Et donc, là, il y a aujourd'hui vraiment besoin de gravité.
43:22 Cette gravité, là, c'est de l'anti-gravité.
43:24 C'est un président en manque d'inspiration,
43:27 pour avoir fait 13 minutes de rien, en fait.
43:30 C'est vrai que son interview était vide.
43:32 Il n'y a pas eu d'annonce concrète.
43:34 Très peu, si ce n'est un prof, sera là dans chaque classe.
43:37 Et s'il y a un prof manquant, il aura un remplacement.
43:40 Et des médecins, aussi.
43:42 Mais là, il reprend tous les codes de la campagne présidentielle, quand même.
43:46 Souvenez-vous, le Lot-et-Garonne, j'ai retrouvé le déplacement.
43:48 Vous vous souvenez ? Pendant la campagne, fin de campagne,
43:50 au moment où il se déclare très tard, donc,
43:52 et il part dans le Lot-et-Garonne, un petit village,
43:54 pareil, avec des petites ruelles,
43:56 où il allait rencontrer des habitants qu'il semblait connaître, individuellement.
43:58 Et il avait le même look vestimentaire,
44:00 c'est-à-dire en chemise, au contact.
44:02 Il avait pris tous les codes de la campagne présidentielle.
44:04 Il s'était adressé sur une scène, aussi.
44:06 Il choisit ses thèmes. C'est typiquement une campagne présidentielle.
44:08 Un candidat, il choisit les thèmes, il fait un thème par jour.
44:11 Donc, hier, c'était l'entrepreneuriat.
44:13 Aujourd'hui, c'est l'école. Et puis, il fait des annonces, à chaque fois.
44:15 Donc, aujourd'hui, revalorisation des salaires des enseignants.
44:18 La semaine prochaine, il y aura un déplacement sur le thème du régalien.
44:22 Et puis, après, il va à la rencontre des habitants,
44:24 quitte à se confronter à une certaine colère.
44:26 Il organise une sorte de déjeuner dans un petit village
44:30 pour aller rencontrer les habitants.
44:32 Il fait des selfies.
44:33 On a tous les codes d'une campagne présidentielle.
44:35 Sauf que la campagne présidentielle, elle est terminée.
44:37 Alors, je sais que le président a appuyé sur "reset".
44:39 - Oui, il parle des 100 jours.
44:40 - C'est généralement le lendemain de l'élection.
44:42 - Il a l'Élysée depuis 3 jours, puisqu'on n'est qu'au 3e jour des 100 jours.
44:45 Et que ces 100 jours, c'est normalement un peu l'état de grâce qu'on offre au président.
44:50 - Regardez comme il fixe même la caméra.
44:52 Il sait parfaitement où se trouve la caméra.
44:54 Il fait des petits sourires, des clins d'oeil.
44:56 On est vraiment en plein dans ce jeu d'acteur que vous décriviez.
44:58 - Il n'y a pas à noter, pour que les téléspectateurs comprennent bien,
45:01 le président est généralement accompagné de l'ensemble de la presse.
45:04 C'est-à-dire que les différentes rédactions envoient un journaliste à chaque fois pour couvrir l'événement.
45:08 Là, il n'y a que ce qu'on appelle le "pool".
45:10 C'est-à-dire la caméra qui tourne pour toutes les rédactions.
45:14 Et il n'y a pas l'ensemble des journalistes qui n'étaient pas au courant,
45:17 qui suivaient ce déplacement, qui n'étaient pas au courant de cette visite.
45:20 Surprise, on se doute bien que l'Elysée l'avait préparée en amont,
45:23 d'Emmanuel Macron à Pérole avec ses jeunes dans ce barbasque.
45:28 - L'illustration, c'est dans le reflet de la vitre, juste derrière le président.
45:31 Vous voyez très distinctement une seule et unique caméra.
45:35 - Vous avez l'œil. - Comment ?
45:37 - Effectivement. - Vous n'avez pas une nuée de journalistes ?
45:39 - Non. - Ça arrive évidemment à chaque déplacement présidentiel.
45:43 - Je suis confinée, je suis obligée de... - Bien fait.
45:45 - C'est gentil.
45:47 - Voilà, oui, merci.
45:49 - On a tellement besoin de vous. - Elle a 80 ans aujourd'hui, c'est ma mère.
45:57 - C'est pas vrai. Bon anniversaire, madame.
46:00 - La photo, c'est le meilleur jour de l'anniversaire.
46:03 - Merci beaucoup, monsieur le président. Merci.
46:05 - 0660.
46:07 - Merci à vous, messieurs, dames.
46:12 - Merci à vous.
46:14 - Monsieur le président, je vous signature sur une pierre.
46:18 - Ah, allez.
46:20 - Merci, les jeunes.
46:25 - C'est pas un chèque ?
46:28 - Et je ne vais pas remercier le restaurateur.
46:39 - Allez.
46:41 - En effet, j'ai besoin de mon sens.
46:43 - Merci.
46:46 - Ah bah oui, on l'a pas fait avec tout ça.
46:48 - Non, avec mon second de cuisine.
46:50 - C'est mon second de cuisine, qui est un magnifique...
46:54 - Regardez, je vais la faire.
46:56 - C'est vous qui l'a faite ?
46:58 - Magnifique. Merci.
47:00 - Merci, monsieur le président.
47:02 - Bon courage à vous. - Moi, je vous respecte.
47:04 - Quoi qu'il puisse se passer, je vous respecte.
47:06 - Vous êtes toujours le président de la République.
47:08 - Merci à vous.
47:10 - Merci, monsieur le président.
47:12 - Merci, madame.
47:14 - Merci.
47:16 - Monsieur le maire, bonjour.
47:18 - Bonjour.
47:20 - Bonjour.
47:22 - C'est très bien.
47:24 - C'est très bien.
47:26 - Bonjour.
47:28 - Qui c'est qui a fait la photo ?
47:32 - C'est un délire.
47:34 - Il y en a un qui peut.
47:36 - Tiens, vas-y, tiens.
47:38 - J'ai pas à saluer les restaurateurs.
47:48 - Vous pouvez le faire pour moi ?
47:50 - On a fait les photos ? - Oui, absolument.
47:52 - Vous n'avez oublié personne ? - Non, non.
47:54 - En fait, je suis parti sur le côté pour...
47:56 - Ils vont être très contents.
47:58 - Merci beaucoup.
48:00 - Bonjour.
48:02 - Bonjour.
48:04 - Je ne suis pas...
48:06 - Monsieur le président.
48:08 - Ça va, mademoiselle ?
48:10 - Bonjour.
48:12 - Je veux voir monsieur le président.
48:14 - Regarde, ma chérie.
48:16 - Merci, monsieur le président.
48:18 - Vous êtes le premier président.
48:20 - Juste pour faire la communauté du voyage.
48:22 - Attends, je veux faire la photo.
48:24 - Attendez, je peux pas faire la photo.
48:26 - C'est le premier adjoint.
48:28 - Attendez, je veux juste faire une photo.
48:30 - Attendez, je veux juste faire une photo avec monsieur Macron.
48:32 - Juste s'il veut bien.
48:34 - Je serai ravie, en tout cas.
48:36 - Merci beaucoup.
48:38 - Merci pour la traduction.
48:40 - Monsieur Macron, je serai ravie.
48:42 - Bonjour, monsieur le président.
48:44 - Enchantée de vous rencontrer.
48:46 - Enchantée.
48:48 - Merci et bonne concentration.
48:50 - Merci.
48:52 - Allez-y avec le petit, là.
48:54 - Il y avait la sage-femme de Pérole, c'est possible, ou pas ?
48:56 - C'est la plus belle ville de France, Pérole, monsieur le président.
48:58 - Le fait est que c'est magnifique.
49:00 - Allez-y avec la sage-femme.
49:02 - C'est magnifique.
49:04 - Merci.
49:06 - Merci à vous.
49:08 - Monsieur le maire, merci beaucoup.
49:10 - Monsieur le président, un très grand honneur.
49:12 - C'était improvisé, mais ça m'a fait hyper plaisir.
49:14 - Moi également.
49:16 - Je voudrais vraiment aller remercier les restaurateurs.
49:18 - Je vous y m'occupe, je vais le faire à l'instant.
49:20 - Merci encore, merci à vous.
49:22 - Bonne concentration.
49:24 - Merci.
49:26 - Merci, monsieur le dame.
49:28 - Au revoir, jeune homme.
49:30 - Merci, monsieur le maire.
49:32 - Emmanuel Macron qui quitte en ce moment Pérole.
49:42 - C'était improvisé, Nelly.
49:44 - J'ai pas payé le restaurateur, deux fois.
49:46 - On sentait que ça lui tenait à cœur, quand même.
49:48 - On sent qu'il y a eu une pression au service d'ordre.
49:50 - On le voyait sur les dents, là.
49:52 - Voilà, pour quitter Pérole, parce qu'il ne faudrait pas
49:54 gâcher cette belle séquence,
49:56 en laissant venir, puisque l'information se diffuse,
49:58 forcément, donc pas les journalistes
50:00 qui arrivaient au compte-gouttes,
50:02 mais surtout les manifestants.
50:04 - L'image carte postale.
50:06 Alors, il y a quand même une phrase qu'on a
50:08 relevée tout à l'heure. Moi, je persiste à dire
50:10 que c'est la phrase du jour qui sera la plus reprise
50:12 par nos confrères.
50:14 Benjamin Morel, c'est "Le pays est à l'image
50:16 de ce que vous voyez, de ce que vous apercevez
50:18 dans ce village." C'est l'image d'Épinal, en fait.
50:20 - Oui, c'est l'image d'Épinal.
50:22 C'est peut-être le rêve d'Emmanuel Macron,
50:24 mais en réalité, évidemment,
50:26 le pays ne ressemble pas réellement à Pérole.
50:28 Mais on est face à une ficelle
50:30 de communication classique, voire même là,
50:32 quelque peu usée, quelque peu caricaturale
50:34 et quelque peu grossière, on l'évoquait tout à l'heure.
50:36 Je ne suis pas sûr que les Français soient dupes.
50:38 Néanmoins, ça montre qu'il y a probablement un décalage,
50:40 parce qu'en effet, ce type d'image, de mise en scène,
50:42 c'est "classique", entre guillemets.
50:44 Le problème, c'est que c'est quand même, à mon avis,
50:46 prendre pas conscience
50:48 du moment d'extrême tension dans lequel on est.
50:50 C'est comme Peave Gadget, etc.,
50:52 il y a quelques semaines, vous êtes dans une stratégie
50:54 de distraction, en temps normal,
50:56 on peut l'entendre, ça rentre bien
50:58 dans les écoles de communication. Mais là, aujourd'hui,
51:00 au vu de la tension sociale, au vu de la tension
51:02 politique, se permettre ce type
51:04 d'artifice de communication,
51:06 ça m'apparaît fondamentalement contre-productif.
51:08 Donc vous pensez qu'il y a une sorte de déni
51:10 ou alors de sous-estimation ?
51:12 De sous-estimation profonde et d'utilisation
51:14 de vieilles ficelles qui ne fonctionnent plus.
51:16 Jonathan, sur ce point précis,
51:18 de son appréciation de la situation ?
51:20 Oui, je crois qu'il continue
51:22 de s'illustrer, comme il l'a déjà fait
51:24 dans le passé, effectivement, de nous montrer
51:26 qu'il est... Je doute
51:28 sérieusement même de sa conscience
51:32 ou non du caractère de mise en scène.
51:34 Peut-être qu'il en est à un point
51:36 où, effectivement,
51:38 la France est magique.
51:40 C'est ce beau pays où on l'arrête dans la rue
51:42 pour le féliciter, le remercier de payer
51:44 ses retraites, etc.
51:46 Très bonne séquence.
51:48 Là, on assiste à quoi ?
51:50 Là, ça se termine, il a raison de repartir maintenant.
51:52 On reste sur la séance
51:54 des écrouelles, comme ça,
51:56 et c'est le président Thomas Turge,
51:58 on lui présente les enfants et tout,
52:00 et sous le soleil du midi, c'est magnifique.
52:02 Le décalage,
52:04 Benjamin a raison, ce sont des images
52:06 classiques.
52:08 Ce sont des images classiques
52:10 d'un président, on organise une sortie.
52:12 Non, monsieur le président de la République,
52:14 il n'y a aucune improvisation derrière cette visite
52:16 des rues de Pérol.
52:18 Tout est archi-balisé.
52:20 Il est à
52:22 se demander si, effectivement,
52:24 lui-même ne se raconte pas de belles histoires.
52:26 Vous savez, souvenez-vous, pendant la campagne
52:28 électorale, on demandait...
52:30 C'est très bien qu'il ait une perche au-dessus de la tête,
52:32 il remercie le maire...
52:34 Il serait limite mythomane,
52:36 si on vous suit.
52:38 Il est très bien fait.
52:40 Un journaliste, pendant la présidentielle,
52:42 il a demandé à Mme Hidalgo comment fait-elle
52:44 pour encaisser tout ce qu'elle a eu,
52:46 à encaisser toutes les attaques durant la campagne.
52:48 Et Mme Hidalgo lui répond, tous les matins,
52:50 en me regardant dans le miroir, je me dis que tout le monde m'aime.
52:52 Connaissant le degré d'humour du maire de Paris...
52:54 Ça s'appelle l'auto-suggestion,
52:56 l'auto-persuasion.
52:58 Je pense qu'il y a
53:00 deux phrases à retenir. Il y a celle que vous avez évoquée
53:02 sur Pérol, c'est la France, en gros,
53:04 et puis sur, à la fin, "Merci monsieur le maire
53:06 pour cette visite improvisée".
53:08 Ah oui, il dit vraiment, c'était totalement improvisé.
53:10 C'était improvisé.
53:12 Il sait qu'il est à portée de micro à ce moment-là.
53:14 La réalité, c'est qu'il nous rappelle
53:16 qu'il y a une qualité
53:18 pour être président de la République
53:20 et pour se maintenir, effectivement, à ce niveau-là,
53:22 c'est le culot. Il a un culot
53:24 qui est sans borne. Il est capable
53:26 de dire tout, et son contraire.
53:28 Moi, si je devais
53:30 écrire un article sur Emmanuel Macron,
53:32 ce serait Emmanuel Macron, le décalage permanent.
53:34 Il est un décalage permanent
53:36 avec le pays réel, mais il s'en fout.
53:38 Et il assume.
53:40 Et il continue,
53:42 ça marche en avant.
53:44 C'est le rouleau compresseur, en fait.
53:46 Et c'est la communication
53:48 qui annihile
53:50 à ses yeux, et qui doit tout
53:52 annihiler, et peu importe le reste.
53:54 Et là, il a des images, aujourd'hui.
53:56 Il a des images, il n'a pas été confronté à la colère,
53:58 il va essayer de calquer ce qui s'est passé là
54:00 que ses autres déplacements,
54:02 mais ça va être plus compliqué.
54:04 Il est quand même assez habile dans la communication,
54:06 car deux fois, il insiste, parce qu'il veut être sûr qu'on l'entende,
54:08 quand il dit "Ah mince,
54:10 j'ai pas payé le restaurateur", et puis il demande au maire
54:12 d'aller régler pour lui, sous-entendu.
54:14 Il s'excuse d'être parti un peu précipitamment.
54:16 Ça, c'est pour pas qu'on lui reproche
54:18 d'être au-dessus des autres.
54:20 Il peut pas ne pas savoir ce qui se passe
54:22 autour de lui. Lui-même
54:24 est le stratège de sa propre mise en scène.
54:26 Emmanuel Macron, il est persuadé qu'une autre France
54:28 existe, qu'il n'y a pas que la France
54:30 contestataire opposée à sa réforme des retraites.
54:32 Forcément, il y a 30% des Français
54:34 qui sont favorables à sa réforme des retraites,
54:36 plutôt des retraités pas concernés par la réforme.
54:38 30% ? Je sais pas.
54:40 30% des Français qui sont favorables à la réforme des retraites,
54:42 puisqu'il y en a 70 qui sont contre.
54:44 Il faut effectivement prendre le ratio de salariés,
54:46 qui est quand même aussi...
54:48 Ah oui, chez les salariés, ce ne sont pas 30%.
54:50 Toutes classes confondues. Actifs, inactifs.
54:52 7 Français sur 10 sont opposés à cette réforme des retraites,
54:54 donc vous en avez quand même 3 sur 10, si j'ai quelque chose.
54:56 Il faudrait peut-être refaire le sondage aujourd'hui.
54:58 Ils sont favorables à la réforme des retraites.
55:00 Cette France-là existe. Plutôt une France de retraités,
55:02 qui n'est pas favorable à la réforme, puisqu'on ne touche pas
55:04 à leur niveau de pension. Donc, il veut aller à la rencontre.
55:06 Il veut surtout montrer aux Français,
55:08 c'est ce qu'il a fait aujourd'hui, avec cette seule caméra,
55:10 après les autres journalistes qui n'étaient donc pas au courant
55:12 de cette visite.
55:14 Surprise, surprise, mais pas improvisée.
55:16 Il veut montrer que cette autre France existe là aussi.
55:18 C'était évidemment le but de cette opération de communication.
55:20 Rendement mené, bien organisé.
55:22 Et d'ailleurs, il a quitté Payroll
55:24 juste au moment où ça pouvait se transformer
55:26 avec de plus en plus d'opposants
55:28 qui arrivaient à la rencontre.
55:30 Alors, il y a une autre phrase qui est en train de rester
55:32 et qui fait beaucoup de bruit sur les réseaux sociaux
55:34 et qui est reprise par d'autres contraires.
55:36 C'est "je ne vais pas démissionner".
55:38 Ce n'est pas un scoop, mais face à cette dame
55:40 qui disait "Macron, démission",
55:42 en la regardant droit dans les yeux, en disant
55:44 "vous n'avez pas fini avec moi, ça sera en 2027
55:46 que vous vous débarrasserez, moi, et pas avant",
55:48 pas de démission du chef de l'État.
55:50 Et puis, il nous reste une minute et demie,
55:52 Benjamin, ça m'avait intéressé ce que vous disiez
55:54 sur cette question concernant la retraite par capitalisation
55:56 que lui posait un jeune homme,
55:58 lui disant que c'est ce qui se pratiquait
56:00 en Grande-Bretagne,
56:02 où ça se fait d'ailleurs aussi aux États-Unis,
56:04 en tout cas c'est très anglo-saxon.
56:06 Et ça lui permet,
56:08 en le reprenant là-dessus,
56:10 de donner une fibre autre, une autre sensibilité.
56:12 Soyons clairs, tout est improvisé.
56:14 Comme Zetcher said, je passe des heures
56:16 à préparer mes improvisations.
56:18 Donc là, en l'occurrence, on a en effet quelque chose
56:20 qui lui permet de jouer à contre-courant.
56:22 Emmanuel Macron, le libéral, qui s'aborde des retraites.
56:24 Non, non, en réalité, j'ai sauvé non seulement
56:26 le système des retraites, mais regardez,
56:28 il y a la retraite par capitalisation, et moi, je suis
56:30 évidemment un grand social face à l'éternel.
56:32 Je vous ai évité ça.
56:34 Donc je vous ai évité ça, etc.
56:36 Donc là, en effet, la séquence est rendement-monnaie.
56:38 Je ne sais pas si c'est le pur hasard d'avoir eu cette question,
56:40 mais dans tous les cas, elle était très opportune
56:42 et la réponse, évidemment, le sert profondément.
56:44 Comme l'anniversaire de la grand-mère, quand même.
56:46 Ça tombait aujourd'hui, elle était dans la foule.
56:48 C'est super.
56:50 La grand-mère qui l'a remerciée.
56:52 Il prend son anniversaire aussi, il y a une grand-mère qui est arrivée.
56:54 Et qui dit "merci de payer ma retraite".
56:56 Moi, j'ai fait de la politique.
56:58 J'ai mené des campagnes électorales et puis j'ai fait aussi des présidentielles.
57:00 Notamment en 2002,
57:02 derrière Chevenemans.
57:04 On a un peu l'habitude de la manière dont s'organise une campagne électorale.
57:06 Quand on choisit les gens pour les mettre
57:08 un peu au-devant du candidat.
57:10 Quand on sait qu'il y a des photographes.
57:12 Quand il y a des caméras.
57:14 On veut sélectionner que les meilleurs morceaux.
57:16 C'est ce qui s'est passé aujourd'hui.
57:18 Le président, il était dans une posture de campagne électorale.
57:20 Et encore une fois,
57:22 il ne se représentera pas le président.
57:24 Et il doit gérer le pays pendant 4 ans.
57:26 4 ans d'artifice de communication, ça va être long.
57:28 - On va s'interrompre.
57:30 Merci à tous les cas de m'avoir aidé à commenter ces images.
57:32 En tout cas, il sait que ça va être repris
57:34 cet après-midi, ce soir.
57:36 Lui aussi, il capitalise
57:38 sur cette petite séquence improvisée.
57:40 - C'est votre anniversaire demain.
57:42 - Rendez-vous la semaine prochaine.
57:44 - Sur le thème du régalien normalement.
57:46 Il n'en a pas terminé avec les déambulations.
57:48 - C'est notre heure de manche.
57:50 Demain, pour certains d'entre vous,
57:52 je compte sur vous, Gauthier.
57:54 Pour l'instant, vous avez rendez-vous avec
57:56 Laurence Ferrari. C'est le début de "Punchline".
57:58 Merci à tous. A demain, 15h30.

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