Category
🗞
NewsTranscription
00:00 [Générique]
00:07 Mon invité est un oiseau de nuit des modes musicals, il a tout connu, disco, techno, maître Gims,
00:15 à 60 ans il aura consacré plus de la moitié de sa vie au temple Tourangeau de la nuit, le Pimps.
00:21 Bonsoir Serge Partouche, vous êtes propriétaire de boîte de nuit, commerçant, c'est comme ça qu'on vous définit ?
00:27 Oui, c'est un peu oui.
00:30 Je vous ai décrit comme un oiseau de nuit mais depuis un an vous avez un peu levé le pied, c'est ça ?
00:35 Oui, tout à fait oui, parce que je suis en transmission de l'entreprise à des membres de ma famille,
00:42 à des membres de ma famille qui travaillent avec moi depuis 4-5 ans,
00:46 où je les ai formés concernant les valeurs qui sont...
00:52 Votre fils Samuel ?
00:54 Samuel Partouche et M. Laurent Atlan.
00:58 Vous levez le pied, c'est ça l'idée.
01:01 Vous avez dit 60 ans, c'est 71 ans.
01:04 J'ai dû dire 71 mais sauf si ma langue a fourchi.
01:07 Alors si on parle de vous ce soir c'est parce que le Pimps, fait de ses 40 ans cette année,
01:11 c'est un modèle de longévité pour une boîte de nuit, le Pimps où plusieurs générations de Tourangeau
01:17 sont venus danser, draguer, on aime ou on n'aime pas en tout cas,
01:20 votre discothèque ne laisse personne indifférent, on va d'ailleurs tout de suite écouter ce qu'en pensent les Tourangeau.
01:26 C'est les grands frères et les grandes sœurs qui nous disent "ouais on est allé au Pimps, du coup on va voir ce qu'ils faisaient avant".
01:30 J'ai des potes qui y sont allés, il n'y a pas eu de problème de drogue, donc par rapport à ça,
01:33 déjà c'est une des boîtes les plus plaisantes je trouve.
01:36 Et après sinon l'ambiance ça va, c'est bien, les deux étages sont cool.
01:42 Pour ce qui est de leur activité, ça se passe bien, c'est plus que bon,
01:46 les noctambules ou les fêtards peuvent à l'occasion être un peu brouillants à la sortie.
01:53 L'ambiance était super, les serveurs aussi, et puis on se connaissait.
01:58 C'était un bon souvenir le Pimps, un 31 décembre, un ami est venu manger chez moi parce qu'il était seul,
02:06 et il est allé au Pimps et il a trouvé son épouse, voilà.
02:10 Voilà pour ces témoignages. Serge, je ne sais pas si vous avez rencontré votre épouse au Pimps,
02:16 mais en tout cas on voit que les Tourangeaux ne sont pas indifférents, qu'est-ce que vous en pensez ?
02:21 Une petite réaction, qu'est-ce que ça vous inspire ?
02:23 Je n'ai pas rencontré mon épouse au Pimps, mais c'est grâce à elle qu'on a pu pérenniser cette entreprise depuis longtemps.
02:29 C'est un couple dirigeant, c'est ça l'idée ?
02:32 Oui.
02:33 Et sur les Tourangeaux et leur lien avec le Pimps, ça vous étonne ?
02:36 Écoutez, leur lien, moi ça ne m'étonne pas. J'ai toujours essayé de faire un travail de professionnel,
02:44 basé sur l'accueil, le service, la sécurité, de vouloir que les clients et les gens soient contents,
02:55 et tout simplement, que les personnes qui désirent s'amuser, rencontrer des gens, c'est un lieu de danse, de rencontre, depuis toujours.
03:09 Et donc c'était mon leitmotiv à moi, tout simplement.
03:14 Alors justement, pour les 40 ans, une grande fête est prévue le 27 avril, on va en reparler.
03:19 D'abord, retournons-nous à 1983, naissance du Pimps, où vous arrivez aux commandes en 1985.
03:26 Vous avez déjà deux établissements, et il s'agit de sauver à ce moment-là un gros bateau qui ne fonctionne pas très bien.
03:34 Voilà, c'est un gros bateau.
03:36 Quand ils se sont installés en 1985, nous en tant que petits artisans de la ville de Tours, des petites discothèques, etc.,
03:44 j'avoue qu'on a eu peur de ce gros bateau, de cet établissement, etc.
03:50 L'établissement est placé en liquidation judiciaire, et vous, vous êtes là.
03:54 Après, au bout de 19 mois, ils ont été installés, ils ont été en difficulté financière, etc.
04:00 Mais comme c'était des financiers parisiens et des bretons, je crois, ils voulaient monter une chaîne de discothèques.
04:10 Ils en ont monté quatre, quatre discothèques de la chaîne.
04:14 Ça marchait bien, mais du coup, ils se sont confrontés aux dirigeants sur place, parce que c'est quand même une activité très spécifique.
04:24 Il faut connaître le tissu économique.
04:26 – Vous reprenez l'affaire, et ça se passe plutôt bien, et vous relancez ce navire, vous rachetez les murs, etc.
04:36 – En location-gérance au départ, pendant trois ans, et le fait de remonter l'affaire, c'était très difficile.
04:46 Et puis après, petit à petit, durant ces années, ça a progressé gentiment, progressivement.
04:52 Et là, je veux rendre un hommage aux personnes qui m'ont aidé au départ, et qui étaient là avec moi depuis le début.
04:58 L'autre, le directeur qui est resté avec moi pendant 34 ans, M. Frédéric Jacquelin, qui a aidé à la promotion, M. Yannick Luhalper,
05:10 et tous les collaborateurs, parce qu'il y a eu beaucoup de monde qui…
05:14 C'est un gros bateau, comme vous l'avez dit tout à l'heure, mais avec 23, 24 personnes, donc c'est pas tout seul, quoi.
05:22 – Et pourtant, vous ne venez pas des discothèques, vous aviez à l'époque, certes, deux petits établissements,
05:30 mais encore auparavant, vous faisiez les bals musettes, c'est ça ?
05:34 – Oui, moi je suis issu d'un ancien musicien, dès le début, je suis issu de l'orchestre, des bals musettes, des anciens parquets,
05:44 des activités de fin de week-end, quoi, si vous voulez, et puis donc j'ai fait une transition…
05:54 – Une transition vers la disco mobile. On a un flyer de la disco mobile, on va le passer tout de suite.
06:00 Vous déambuliez comme ça, d'endroit en endroit, pour…
06:04 – Pour animer des soirées, déjà, depuis tout le temps, parce que j'aimais la musique,
06:08 et si vous voulez, j'aimais les relations humaines, tout en étant salarié, j'étais un ancien imprimeur,
06:14 je faisais en parallèle, quoi, je travaillais jour et nuit, presque.
06:18 – À un moment donné, il faut choisir, et vous choisissez le monde de la nuit.
06:22 – Voilà. – Alors, quand vous reprenez le pimp, c'est l'époque du disco, on danse sur du Gloria Gaynor,
06:28 c'est ça, du Bon A.M., du Diana Ross, et c'est pas trois jours par semaine, mais sept jours sur sept, c'est la grande époque.
06:36 La grande mode, la grande époque, c'est au début, le pimp, ça commentait sept jours sur sept,
06:42 et après, ça c'est un petit peu six jours sur sept, cinq sur sept, après la mode passante,
06:48 et si vous voulez, c'était la glorieuse pour nous, si vous voulez.
06:53 – Les discothèques, c'est vraiment le disco, c'est là que ça marche,
06:56 il y a des clients, il y a des représentants de commerce, c'est ça, qui passent, vous voir.
07:00 – C'est ça, il n'y avait pas internet, il y avait les représentants de commerce,
07:04 on avait organisé beaucoup de soirées en semaine, les soirées Genghet, les soirées Big Band, Jazz,
07:09 le thé dansant dimanche après-midi, on organisait les Megaboom, pour les jeunes aussi,
07:16 comme nous avons deux salles de plusieurs niveaux, donc on faisait en même temps,
07:20 on animait plein de soirées en même temps.
07:22 – Arrive les années 90, et là c'est un peu le trou d'air, la techno remplace le disco,
07:28 la fréquentation chute, mais vous restez aux commandes, est-ce que c'est une période de doute,
07:32 qu'est-ce qui vous fait vivre à l'époque, à ce moment-là,
07:34 quand on arrive dans les années 90, c'est quoi les changements majeurs ?
07:37 – Les changements majeurs, c'est qu'il a fallu s'adapter, on a réduit les soirées,
07:41 puisqu'on se concentrait plus sur les fins du week-end, il a fallu s'adapter sans arrêt,
07:49 c'est ça le secret un peu de la réussite, c'est qu'il faut s'adapter,
07:52 il faut être à l'écoute de la clientèle, à l'écoute des mouvements,
07:58 de la mode qui se transforme au fur et à mesure, les nouveaux besoins, les nouvelles demandes.
08:03 – Vous avez évolué la musique, la salle, vous la transformez.
08:06 – Absolument, la déco, il faut toujours s'adapter, c'est le secret de la réussite, c'est l'adaptation.
08:14 – Les discothèques comme miroirs de la jeunesse, on y boit de l'alcool,
08:17 et la prévention routière s'inquiète à l'époque, début des années 2000,
08:20 c'est l'époque des capitaines de soirées, des SAM, une campagne de prévention qui a toujours lieu,
08:25 c'est à l'époque une prise de conscience que la fête doit avoir des limites,
08:30 est-ce que ça a induit aussi une baisse de fréquentation chez vous, cette politique ?
08:34 – Non, non, non, non, c'est justement aussi, c'est le secret de la réussite aussi,
08:39 c'est que selon nos valeurs que l'on a au PIMS, c'est pas de bourrer les gens,
08:47 et c'est l'avantage du PIMS si vous voulez, c'est un gros avantage du PIMS,
08:54 parce qu'il est au centre de ville, c'est une grande surface au centre de ville,
08:58 et les gens ont de moins en moins besoin de prendre la route, etc.,
09:02 par rapport aux discothèques périphériques, si vous voulez.
09:06 – Il y avait même un étilotest intégré à la boîte à l'époque.
09:09 – Oui, on a utilisé, il y avait l'étilotest, on offrait des personnes, des capitaines de soirées,
09:19 on offrait des boissons sans alcool, on leur donnait leur entrée gratuite,
09:23 ceux qui s'engageaient à raccompagner leurs camarades en fin de soirée,
09:29 donc il y a toute une batterie d'action qui était…
09:36 – Et aujourd'hui encore vous êtes vigilant, votre fils est vigilant,
09:39 il y a ces histoires de GHB, donc on met les capotes sur les verres,
09:42 on protège les clients, ça c'est aussi… – Tout ça, tout ça, voilà.
09:45 – C'est toujours… – On s'est toujours adapté,
09:47 on a toujours été dans la prévention et…
09:51 – Il faut toujours faire gaffe.
09:53 – Il faut toujours faire gaffe, et puis voilà, notre but vraiment c'est un lieu de danse et de rencontre,
10:00 c'est pas pour bourrer les gens, c'est pas pour leur prendre leur argent,
10:04 vraiment nos valeurs elles sont dans l'accueil, la sécurité.
10:10 – Alors, à la fin de l'année 98, le PIMS fait la une, mais pas pour de bonnes raisons,
10:15 ça aussi ça fait partie de l'histoire du PIMS, puisque l'association SOS Racisme
10:19 mène des opérations de testing à l'entrée des discothèques
10:21 pour dénoncer les pratiques discriminatoires, vous êtes condamné,
10:24 est-ce qu'avec le recul vous vous dites "bon, j'ai fait une erreur" ou pas ?
10:30 Quel est votre regard là-dessus ? – Non, pas du tout, on n'a fait aucune erreur.
10:35 Si vous voulez, quand on est une boîte, une discothèque leader dans la région
10:40 et qu'on a une capacité de 840 personnes le samedi soir ou le vendredi soir,
10:46 et qu'on travaille pratiquement à guichet fermé, et qu'on vient nous faire un testing
10:52 un samedi soir où on est à guichet fermé, on est obligé de rechercher des personnes.
10:57 Pourquoi ? Parce qu'on laisse la priorité à notre clientèle,
11:00 donc on peut nous coincer tous les soirs, tous les samedis soirs on peut nous coincer.
11:07 On a qu'à nous ramener des nouvelles personnes qu'on ne connaît pas,
11:10 ils viennent à 1h30 du matin, ils vont se faire forcément, si c'est que des garçons,
11:17 si c'est que des garçons qu'on ne connaît pas, parce qu'on a été déjà,
11:22 justement dans le cadre de notre protection de notre clientèle pour la sécurité,
11:26 on est obligé de faire attention, si vous voulez.
11:29 Et s'il y a des personnes qui viennent d'un autre département,
11:33 d'une autre région qu'on ne connaît pas, ils viennent, ils rentrent 2 par 2,
11:40 3 par 3, 4 par 4, et on se retrouve avec 30 personnes qu'on ne connaît pas,
11:43 et puis ils créent le bazar à l'intérieur.
11:46 Alors si vous êtes venu chez nous ce soir et accepté de parler de tous les sujets,
11:49 y compris les plus sensibles, c'est parce que vous êtes un passionné,
11:52 convaincu que les discothèques auront toujours un avenir,
11:54 la preuve, au lendemain du Covid, c'est le raz-de-marée.
11:58 Oui, parce que là du coup, ça a été vraiment un test,
12:02 en parlant de testing, test-test,
12:06 bon, on a surmonté cet époi, mais quand on a rouvert,
12:10 il y a eu du monde incroyable, beaucoup de monde, il y a eu un engouement,
12:16 ce test nous a prouvé, et a prouvé à tout le monde,
12:20 que la discothèque est vraiment indispensable,
12:23 et elle a une pérennité vraiment à long terme.
12:25 Pourquoi ? Parce que, au moins dans les discothèques,
12:29 on est là, on a des professionnels,
12:32 il y a des services de sécurité professionnels,
12:35 on encadre les jeunes, on encadre l'alcool, on encadre tout ça, si vous voulez.
12:39 Et alors, pendant le Covid, justement,
12:41 qu'est-ce qui s'est avéré ? C'est qu'il y avait plein de faits de ce manque.
12:44 Eh bien, il y a eu des organisations privées, des organisations marginales,
12:49 des trucs comme ça, et c'est la débordade, ça peut être le...
12:54 - C'est là qu'on retrouve le rôle des discothèques.
12:56 Un dernier mot très rapide, s'il vous plaît.
12:58 Le 27 avril, jeudi prochain, soir de fête, les 40 ans,
13:02 "Faites-nous rêver", Serge Partouche, qu'est-ce que vous prévoyez ?
13:05 Qu'est-ce que votre fils prévoit ?
13:07 - Alors, on va faire un petit rectificatif.
13:09 Ce n'est pas mon fils, c'est mon neveu.
13:10 - Votre neveu, pardon.
13:11 - Mon neveu Samuel Partouche, et Laurent Atlan, qui est son oncle.
13:16 Et qu'est-ce qu'on prévoit ?
13:19 - Grande soirée.
13:20 - Si vous voulez, je laisse la surprise, il y a beaucoup d'animations,
13:27 il y a un buffet, il y a du champagne, il y a beaucoup de spectacles.
13:33 Il y a beaucoup de spectacles pour lancer 4 jours.
13:35 - Une grande fête.
13:36 Merci beaucoup Serge Partouche, patron du PIMS,
13:39 propriétaire du PIMS d'Étoile Nuit.
13:41 - À la retraite maintenant, j'espère.
13:43 - À la retraite.
13:44 Merci beaucoup.
13:45 Et c'est la fin de cette interview.
13:47 Merci à vous de l'avoir suivie.
13:48 Très bon week-end à vous.
13:50 - Merci.
13:51 [Musique]