Les informés du samedi 22 avril 2023

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00:00 ...
00:08 -20h21, France Info, les informés,
00:12 Olivier Delagarde.
00:13 -Bonsoir à tous et bienvenue si vous nous rejoignez
00:16 avec, comme tous les samedis, nos confrères et consœurs
00:20 de la presse européenne.
00:21 Je vous présente Henrique Bonnet.
00:23 Vous êtes correspondant du quotidien espagnol
00:26 "El Periodico de Cataluña". Adeline Percept, bonsoir.
00:29 -Bonsoir, monsieur Delagarde.
00:31 -Correspondante de la RTBF, appelez-moi Olivier,
00:33 Radio Télévisions Belges, Alberto Toscano, bonsoir.
00:36 -Bona sera, docteur Delagarde.
00:38 -Journaliste italien, correspondant à Paris
00:41 du quotidien "Milano Finanza",
00:43 et puis également auteur de nombreux ouvrages,
00:46 signé à long, peut-être le dernier,
00:48 "Mussolini, un homme à nous",
00:50 "La France et la marche sur Rome" aux éditions Armand Colin.
00:53 Axel Rueckert. -Bonsoir, Olivier.
00:55 -Chef d'entreprise allemand, grand connaisseur de la France,
00:59 auteur de plusieurs ouvrages,
01:00 dont "Faire réussir la France", que j'aime, et dernier en date,
01:03 vous avez dit "Dialogue social", c'est aux éditions "Le bord de l'eau".
01:07 Et puis, comme je vous sens d'humeur primesautière ce soir,
01:11 j'ai une petite devinette pour vous quatre.
01:13 Dans quelques années, les historiens se souviendront
01:16 de ce printemps 2023 comme du moment où les Français
01:19 auront trouvé l'accessoire symbole de leurs deux grandes passions.
01:23 De quoi s'agit-il ?
01:25 Vous ne voyez pas, mais si ces deux passions
01:28 se sont bien sûr la cuisine et la contestation,
01:31 et cet accessoire, c'est évidemment la casserole.
01:35 Casserole dans laquelle on miltonne les bons petits plats
01:38 et sur laquelle on tape pour exprimer son mécontentement
01:42 dès qu'un membre de l'exécutif pointe son nez.
01:44 Pour l'Italia, "one point", comme on dit au concours de l'Eurovision.
01:48 Et pour les autres, vous avez jusqu'à 21h pour vous rattraper.
01:53 Musique rythmée
01:55 ...
01:57 -On commence d'ailleurs par une manifestation ce soir.
02:00 Plus de 5 000 personnes ont défilé à Saïs, dans le Tarn,
02:04 contre un projet d'autoroute entre Toulouse et Castres.
02:08 Projet qui n'a pas de sens,
02:10 est-ce qu'estime le député Europe Ecologie-Les Verts, Julien Bayou ?
02:14 Il était notre invité.
02:17 -Je souhaite que ce projet soit abandonné,
02:20 un projet anachronique, de l'autorité environnementale.
02:23 Le projet d'autoroute est anachronique.
02:27 Il va détruire des centaines d'hectares de terres agricoles,
02:31 menacer des espèces protégées, des batraciens, des reptiles, des oiseaux.
02:35 On ne peut pas dire toute la journée
02:37 que le climat et la biodiversité sont importants.
02:40 -Alberto Toscano, vous êtes le premier à vous exprimer.
02:44 Est-ce que construire une autoroute aujourd'hui est anachronique
02:48 ou est-ce encore le moyen de désenclaver des territoires ?
02:52 -Je pense que le problème n'est pas là.
02:54 Le problème est qu'aujourd'hui, on ne peut rien construire.
02:58 Le tunnel sous la Manche, aujourd'hui, serait impossible à réaliser
03:02 parce qu'il y aurait des protestations de blocage.
03:04 Aujourd'hui, en France, mais aussi en Italie,
03:06 on ne peut pas construire un aéroport, surtout pas un aéroport.
03:10 Pas un chemin de fer à haute vitesse.
03:12 Non, c'est un crime contre les paysages,
03:15 c'est un crime contre la nature, c'est un crime contre l'environnement.
03:18 Pas une autoroute. C'est capitaliste, c'est impossible,
03:22 c'est pas écologique.
03:25 On ne peut rien construire.
03:26 On est dans des sociétés bloquées
03:29 et ça, ce n'est que la réfiguration évidente de ce blocage.
03:33 -Alaine Percette ? -Oui.
03:35 Je pense que construire une autoroute,
03:37 si on prend cet exemple-là,
03:39 c'est de toute façon un arbitrage politique
03:41 entre le désenclavement des territoires,
03:43 parce qu'il s'agit de ça,
03:45 et puis l'artificialisation des sols, effectivement.
03:48 Voilà, c'est un arbitrage politique
03:51 qui, en l'espèce, s'est quand même fait localement.
03:54 Sur cette route nationale,
03:55 tout le monde est à peu près d'accord pour dire
03:57 qu'il y avait beaucoup de problèmes, une accidentologie, etc.
04:00 Et puis là, il s'agit de gagner 20 minutes pour les gens en voiture.
04:03 Ça, ce sont des arbitrages locaux qui se sont faits.
04:08 Et...
04:09 -La question, c'est de savoir... -Je suis assez d'accord avec Alberto.
04:13 -La question, c'est de savoir, est-ce qu'on peut continuer
04:15 à faire de la politique comme on en faisait précédemment ?
04:18 Parce que Marcel Ruckert, en Allemagne,
04:20 c'est un pays qui a presque inventé les autoroutes.
04:23 Il y en a énormément. -Oui, mais...
04:25 -Il y a un maillage énorme d'autoroutes.
04:27 Est-ce qu'aujourd'hui, ce type de débat existe aussi ?
04:30 -Rarement.
04:32 On l'a eu pour l'enfouissement des déchets à Goalem.
04:36 Bon, ça, c'est un sujet véritable,
04:39 mais sinon, les infrastructures,
04:42 où la France, d'ailleurs, est très bien placée,
04:44 et ça fait partie d'une de ses forces,
04:46 l'Allemagne est beaucoup moins développée,
04:48 si on prend et le train et l'autoroute et les avions, etc.
04:51 -Vous avez l'impression qu'en Allemagne,
04:53 il y a moins d'autoroutes qu'en France ?
04:55 -Les pays qui sont le plus denses, c'est la Hollande,
05:00 un peu la Belgique aussi, parce qu'ils sont des petits pays,
05:03 mais avec une population très dense,
05:05 et si on veut pas, le matin, faire encore le double d'embouteillage,
05:09 il faut des autoroutes.
05:11 L'Allemagne, il y en a. Dans certains cas,
05:13 la colonne Francfort, vous avez trois autoroutes parallèles,
05:16 mais les Allemands, quand on leur demande
05:19 s'il faut des autoroutes, ils diront bien sûr,
05:21 ils diront avec qui ils les payent.
05:22 -Même les écologistes allemands, parce qu'il y a beaucoup...
05:25 -Les écologistes allemands, qui font partie du gouvernement actuellement,
05:28 sont ce qu'on appelle chez nous des réallos, des réalistes,
05:32 et ça peut aller très très loin dans la coalition actuelle,
05:36 donc ça serait pas un sujet.
05:39 En France, il faut toujours, par contre,
05:41 un dossier qui mobilise les écologistes, surtout de gauche.
05:44 Et on en a toujours eu.
05:46 -Henric Bonnet ?
05:47 -En Espagne, il y a aussi un peu de débat sur ça.
05:50 Il y a parfois quelques projets d'autoroutes qui font polémique,
05:54 qui font débat.
05:55 L'Espagne, avec 15 000 km d'autoroutes,
05:58 c'est le pays en Europe où il y a plus d'autoroutes dans toute l'Europe.
06:02 -Mais c'est en Espagne qu'il y a le plus d'autoroutes.
06:04 -Oui, c'est en Espagne.
06:05 -Je suis désolé, je parlais de l'Allemagne.
06:07 -L'Allemagne, elle l'était jusqu'en les années 90,
06:09 mais entre les années 90 et début des années 2000,
06:11 en Espagne, elle a construit beaucoup.
06:13 Elle s'est arrêtée beaucoup la décennie précédente
06:15 à cause de l'austérité.
06:17 Mais c'est vrai qu'en Espagne, l'impact qu'elle a eu,
06:19 c'était aussi la destruction, la dévastation des paysages.
06:22 C'est une question aussi qui fait parler là-bas,
06:25 parce que c'est vrai qu'une bonne partie de la Méditerranée, de l'Espagne,
06:27 elle a été beaucoup affectée sur ça.
06:29 Donc la biodiversité, c'est un vrai sujet là-bas.
06:32 Après, c'est vrai qu'en général, c'est un vrai sujet
06:35 qui est porté aussi par les partis qui sont plus à gauche.
06:37 Et il y a souvent des partis de gauche du gouvernement
06:40 ou des partis de centre-gauche qui, finalement,
06:41 ils sont plutôt pour la construction de cette infrastructure.
06:45 Mais ça pose débat dans les partis politiques.
06:47 -Ça pose débat et c'est pour ça qu'on va poursuivre le débat
06:50 dans les informés, juste après le Fil info.
06:53 Il est 20h10, on est avec Emmanuel Langlois ce soir.
06:56 -Un dit blessé dans le Pas-de-Calais
06:58 où un conducteur a perdu le contrôle de sa voiture
07:01 et foncé dans la foule.
07:02 Ça s'est passé en fin d'après-midi
07:03 lors des rencontres internationales de cerfs-volants de bergues sur mer.
07:07 La préfecture évoque un accident pas du tout intentionnel.
07:10 Le conducteur a été arrêté. Il est entendu par les policiers.
07:13 Un périmètre de sécurité a été mis en place.
07:16 Un week-end de mobilisation, donc, sous haute surveillance
07:19 dans le Tarn, où 4 500 à 8 200 opposants,
07:22 selon les sources, à l'autoroute A69.
07:25 Cette portion de 53 km entre Toulouse et Castres
07:28 ont manifesté ce samedi en pleine campagne.
07:31 Seyss, il demande l'arrêt immédiat du chantier
07:34 qu'il juge contradictoire avec l'urgence climatique
07:36 où deux personnes ont été arrêtées,
07:38 un gendarme et un manifestant légèrement blessés.
07:41 Le ministère des Affaires étrangères en Russie
07:44 annonce l'expulsion de plus de 20 diplomates allemands
07:47 en représailles, selon lui, à une mesure similaire prise par Berlin,
07:50 sans qu'on sache vraiment laquelle.
07:52 De son côté, Berlin reconnaît qu'un vol a bien décollé
07:56 de la capitale allemande aujourd'hui
07:58 avec des membres de l'ambassade russe à bord,
08:00 sans préciser s'il s'agissait de diplomates.
08:03 Et puis, pour la première fois de son histoire,
08:05 Monaco remporte la Coupe de France de basket ce soir
08:09 après une victoire facile.
08:10 90 à 70 était en finale contre Las Velles, Lyon-Ville-Orban.
08:15 Et puis un mot de tennis, Stefano Sissipas,
08:17 c'est défait de l'italien Lorenzo Musetti.
08:19 Il s'est hissé en finale du tournoi ATP de Barcelone.
08:22 Le grec, cinquième joueur mondial,
08:24 affrontera en finale le vainqueur de la deuxième demi-finale
08:26 qui oppose Carlos Alcaraz à Daniel Evans.
08:30 France Info.
08:35 20h21, les informés.
08:38 Olivier Delagarde.
08:40 Les premiers débats ce soir.
08:42 Première question posée aux informés.
08:44 Faut-il continuer à construire des autoroutes ?
08:47 Question qui se pose alors que 5 000 opposants
08:49 à un nouveau tronçon reliant Toulouse à Castres
08:52 ont défilé aujourd'hui.
08:54 On entendait il y a quelques minutes
08:56 Julien Bayou opposer au projet.
08:57 On aurait pu écouter aussi Santrino Busso.
08:59 La réponse de Jean Terlier, député Renaissance du Tarn,
09:03 est la même. On l'écoute.
09:05 Madame Brousseau a une vision très parisienne
09:07 de ce que sont les transports.
09:08 Elle a le métro, il y a les tramways,
09:10 il y a des situations de transport.
09:12 Nous, dans la ruralité, aujourd'hui, quand on doit se déplacer,
09:14 on doit se déplacer avec notre voiture pour aller travailler.
09:17 Quand vous avez des pompiers qui font une intervention de Castres
09:19 pour aller à Toulouse,
09:21 ils ont besoin d'avoir une autoroute qui soit sécurisée,
09:24 qui permette de faire gagner 20 minutes.
09:25 Adeline Percept, en Belgique, il y a beaucoup d'autoroutes.
09:29 Comme le disait Axel Rückert, c'est un pays qui est dense,
09:31 qui n'est pas très, très grand.
09:33 Donc, il y a un maillage qui est parfait.
09:35 Là, on a finalement deux Frances qui s'opposent,
09:37 celle des écologistes, souvent une France urbaine,
09:41 et une France rurale qui aspire au désenclavement
09:43 et à une forme de modernité.
09:45 Est-ce qu'il y a une de ces Frances qui a raison sur l'autre ?
09:48 - Eh bien, moi, je ne crois pas, justement.
09:49 Et quand on le voit,
09:51 quand nous sommes en reportage en province,
09:54 comme on dit ici à Paris, n'est-ce pas ?
09:56 - En région, maintenant, on dit.
09:58 - Les Parisiens disent en province, ce n'est pas un scoop.
10:01 Mais bref, surtout dans ces coins-là,
10:03 qui sont par ailleurs magnifiques.
10:05 Je veux dire, on a de la difficulté à y aller, déjà.
10:08 Et ensuite, pour se déplacer, c'est quand même compliqué.
10:11 Et je pense que...
10:13 C'est pour ça que je rappelais un peu l'aspect local tout à l'heure.
10:15 C'est parce que je pense que les débats en ce moment
10:18 sont assez hystériques, en réalité,
10:20 des deux côtés de l'échiquier politique.
10:22 Je pense que parfois, il faut revenir au pragmatisme du local,
10:26 en fait, et observer ce qui se passe sur telle ou telle route.
10:30 Je voulais juste prendre un exemple sur les autoroutes en particulier
10:34 et sur l'artificialisation des sols, etc.
10:37 Il y a une vraie question aussi sur le prix.
10:39 Est-ce que les gens vont l'apprendre ?
10:41 Ici, à Paris, on a la Duplex,
10:42 qui est une autoroute qui est dans l'ouest parisien.
10:45 Personne ne l'apprend parce qu'elle coûte une fortune.
10:47 Alors qu'elle aurait pu désengorger,
10:50 si elle était à un tarif plus bas,
10:52 elle aurait pu désengorger toute une partie de l'ouest parisien.
10:57 Donc moi, en fait, je pense qu'il faut revenir au local, d'une part,
11:00 et d'autre part, je suis pour que le public
11:05 prenne en charge les questions de mobilité avec un prisme local
11:09 et aussi en pensant aux citoyens,
11:11 parce qu'au début et à la fin,
11:14 qu'est-ce que c'est ? C'est la vie des gens,
11:15 c'est la vie quotidienne des gens.
11:17 Et c'est comme ça que je pense qu'il faut faire de la politique,
11:19 et sûrement pas avec des dogmes qui sont plaqués
11:22 entre une France urbaine et une France rurale.
11:25 -Henrique Bonnet, Adeline Perset
11:27 parlait d'une hystérisation des débats en France.
11:30 Il y a eu les manifestations, on s'en souvient bien,
11:33 contre les retenues d'eau agricole à Sainte-Soline.
11:35 Comment est-ce que finalement vous voyez ces nouveaux mouvements sociaux
11:39 qui se nourrissent de questions écologiques, quand même ?
11:42 -Après, moi, ce que je constate aussi,
11:46 c'est que ce sont des mouvements sociaux qui s'élargissent.
11:49 C'est intéressant que 6 000 personnes pour une question locale,
11:53 c'est non négligeable.
11:54 Et aussi, ce qui est intéressant, c'est la dimension nationale
11:58 qu'on parle, que ce soit aussi dans le sujet...
12:01 -Il y avait beaucoup d'élus nationaux qui étaient à Saïs.
12:04 -C'est un peu aussi lié, finalement, au drame de Sainte-Soline.
12:07 Malheureusement, on a beaucoup parlé,
12:09 par rapport aux violences qu'il y a eu,
12:11 des violences policières très importantes,
12:12 qui ont laissé des manifestants dans les communs.
12:14 Mais par rapport à cette question des autoroutes,
12:18 aussi, finalement, ce que je constate,
12:20 c'est qu'ils posent de grands débats,
12:21 des débats qui vont marquer cette décennie.
12:25 Parce que c'est vrai que c'est intéressant
12:27 que le gouvernement espagnol, le gouvernement français,
12:29 par rapport à la voiture, ils ont presque la même vision.
12:31 C'est celle de l'électrification de la voiture.
12:33 C'est le pari pour la voiture électrique,
12:36 et on va remplacer les voitures à essence
12:38 par des voitures électriques.
12:39 La voiture va rester hégémonique.
12:41 Mais c'est intéressant qu'en même temps,
12:42 le secteur de l'automobile, c'est l'un des secteurs
12:46 où il n'y a pas un retour à la normale depuis la pandémie.
12:50 Les achats de voitures, maintenant,
12:51 ils sont encore assez beaucoup...
12:53 Ils sont en dessous de celles d'avant 2020.
12:56 Donc on voit que c'est encore pas sûr qu'on ne sait pas
12:59 si dans 10 ans, peut-être qu'il y aura un choix des sociétés,
13:01 un choix économique,
13:02 que la voiture, en Europe,
13:04 elle a un rôle peut-être moindre
13:05 que celle qu'elle a eu les décennies précédentes.
13:08 -Alberto Zoscano ?
13:09 -La voiture va rester hégémonique,
13:11 et ce n'est pas une bonne chose.
13:13 Mais pour que la voiture ne soit pas hégémonique,
13:16 il faut bâtir des chemins de fer.
13:19 Alors, il y a un chemin de fer entre France et Italie.
13:22 Le traité a été signé en 2001.
13:25 -Le Lyon-Turin, le fameux.
13:27 -Le Lyon-Turin.
13:28 Et en Italie, c'est systématiquement bloqué
13:31 par les mêmes écologistes qui protestent
13:34 contre les autoroutes et contre les voitures.
13:36 Alors, il y a deux choses.
13:38 Franchement, on ne peut pas...
13:39 En Italie, aujourd'hui,
13:41 la municipalité de Rome
13:45 n'arrive pas à réaliser un incinérateur.
13:49 Le résultat est que les déchets de Rome
13:51 sont gardés en stock
13:53 et ensuite envoyés en Allemagne
13:55 parce qu'ils sont incinérés.
13:57 Vous vous rendez compte ?
13:58 On transporte des déchets à l'étranger
14:01 parce qu'on n'est pas capable, à cause de la protestation,
14:04 de réaliser un incinérateur.
14:07 Tandis qu'à Paris, il y a pratiquement,
14:09 au milieu de l'agglomération urbaine parisienne,
14:13 à Ivry,
14:14 il y a un énorme incinérateur,
14:16 l'un des plus grands d'Europe.
14:18 Et les écologistes
14:20 font partie de la municipalité...
14:23 de l'administration municipale parisienne.
14:26 À Rome, on n'arrive même pas à réaliser un incinérateur.
14:29 -Il n'y aura pas de défenseur des écologistes,
14:32 ce soir, aux informés, en tout cas pas sur ces questions-là.
14:36 Il y a quand même quelque chose qu'on peut remarquer,
14:39 c'est que, dans ces revendications portées par ces écologistes,
14:43 finalement, on refuse la vitesse.
14:45 On refuse l'autoroute,
14:49 l'avion, le TGV et même la 5G.
14:52 Ca dit aussi quelque chose d'un monde
14:54 qu'on voudrait, finalement, freiner, ralentir.
14:57 -Peut-être pas freiner et ralentir,
15:01 mais faire évoluer autrement.
15:03 Je pense que, là, les Français sont assez différents
15:07 des Allemands. J'ai un fils dans la famille
15:09 qui est très écologiste et qui discute beaucoup avec moi
15:12 et qui envoie sa fille plutôt en train à Rome,
15:15 où nous allons la semaine prochaine,
15:17 les autres, en avion.
15:19 Mais les Allemands, dans tout ça,
15:21 sont nettement plus pragmatiques,
15:24 comme pour beaucoup de choses.
15:26 -Où est le pragmatisme ?
15:28 La défense de la planète, effectivement,
15:31 le fait qu'il n'y ait pas de planète B,
15:34 qu'on utilise trop de matières fossiles,
15:37 qu'on ne freine rien,
15:39 est-ce que ça ne serait pas...
15:41 Le pragmatisme n'est pas du côté des écologistes ?
15:44 -Non.
15:45 Des écologistes allemands, un peu, comme on disait tout à l'heure,
15:48 parce qu'on peut faire beaucoup de choses avec eux.
15:51 Mais de l'autre côté, la France
15:53 est par de bonnes bases d'infrastructures.
15:56 Je dis encore une fois,
15:57 ça fait partie des forces françaises économiques
16:00 d'avoir les TGV, les autoroutes, etc.,
16:04 le réseau routier en bon état.
16:06 Mais je pense que c'est plutôt...
16:08 Il faut trouver un symbole pour protester,
16:11 pour faire entendre sa cause et rappeler, à juste titre,
16:15 qu'il y a un certain nombre de menaces.
16:17 Les Français, parce qu'ils aiment bien manifester et faire la grève,
16:20 d'autres le font un peu moins,
16:22 choisissent les symboles qu'ils veulent.
16:24 -Aline Percept, cette fièvre à la vitesse
16:27 dans laquelle est engagée notre monde,
16:29 est-ce qu'il ne faut pas quand même un peu la réduire ?
16:32 -Non, mais probablement.
16:34 Et moi, je ne veux pas avoir un discours anti-écolo non plus.
16:38 Franchement, en Belgique, par exemple,
16:40 il y a eu une ZAD pour arrêter un projet immobilier
16:44 dans une région boisée à Liège.
16:48 Ça s'appelle le parc de la Chartreuse.
16:50 Ils sont restés là pendant six mois.
16:52 Mais la grande différence avec la manifestation
16:54 ou celle de Sainte-Sauline,
16:56 c'est que les gens, localement, étaient contre ce projet immobilier.
17:00 C'est un peu ça.
17:01 Je pense qu'il faut avoir un peu plus de nuances
17:05 sur ces sujets en fonction du dossier qu'on est en train de traiter.
17:11 Et par ailleurs, vous avez raison,
17:13 les écologistes français, je pense qu'ils ne le disent pas
17:16 forcément comme ça, mais ils sont décroissants.
17:18 La question, c'est de savoir si les Français,
17:21 dans leur globalité, veulent être décroissants ou pas.
17:24 C'est pas à moi de répondre à cette question.
17:26 -20h20 sur France Info. On va changer de sujet.
17:29 Juste après le Fil Info, Emmanuel Langlois.
17:31 -Le soulagement s'énémarne ce soir
17:33 où la jeune joggeuse portée disparue depuis hier
17:36 à Damartin-en-Gueule a été retrouvée vivante,
17:39 selon le procureur de la République de Moines.
17:42 Depuis deux mois, elle a déclaré qu'elle a fugué
17:44 avec un de ses amis. Sa mère avait donné l'alerte
17:47 déclenchant une vaste opération de recherche hier.
17:50 Trois personnes seront jugées en septembre
17:52 pour avoir fait des doigts d'honneur
17:54 et proféré des insultes envers Emmanuel Macron.
17:57 C'était lors de sa visite à Célestat, en Alsace.
18:00 La procureure de Colmar a été saisie de deux plaintes
18:03 concernant la coupure volontaire d'électricité
18:06 durant ce déplacement du chef de l'Etat en Alsace.
18:09 Un des sept gendarmes blessés le mois dernier
18:11 dans l'explosion d'une maison le 15 mars,
18:13 dont l'allié est décédé, annonce le ministre d'Intérieur,
18:17 Gérald Darmanin. Les militaires intervenaient
18:19 pour arrêter un homme de 38 ans, condamné notamment
18:22 pour des délits routiers et l'usage de stupéfiants.
18:25 C'est à cet instant qu'une explosion s'était produite
18:28 dans la maison, tuant le suspect.
18:30 Ils étaient 1 600 à Bordeaux, environ 750 à Lyon,
18:34 selon les organisateurs, ou encore 180 à Rennes.
18:36 Plusieurs milliers de motards ont manifesté
18:39 leur soutien à la police en France,
18:41 en roulant à faible allure pour continuer, disent-ils,
18:44 la lutte contre l'instauration d'un contrôle technique
18:47 pour les deux roues motorisées.
18:49 En rugby, l'essentiel est assuré pour La Rochelle.
18:52 Après sa victoire sur Clairmont, 26 à 13,
18:55 la sixième de rang en top 14,
18:56 Perpignan, Bale Racine, 92, 30 à 21,
18:59 victoire de Brif sur Pau, 22 à 17,
19:01 de Bayonne sur Montpellier, 33 à Torrente,
19:04 et Castres l'emporte sur Sapelousse,
19:06 face à Toulon, 31 à 18.
19:09 ...
19:11 -France Info.
19:13 ...
19:14 -20h, 21h,
19:16 les informés,
19:18 Olivier Delagarde.
19:19 -C'était il y a 10 ans,
19:22 jour pour jour, la loi autorisant le mariage
19:25 de deux personnes du même sexe était adoptée en France,
19:28 et ce, après une vaste contestation dans les rues.
19:32 10 ans après, les choses semblent avoir pas mal changé.
19:35 Témoins, par exemple, les regrets d'anciens opposants
19:39 à cette loi, ceux de Gérald Darmanin,
19:41 par exemple, on l'écoute.
19:43 -Je me suis trompé, je le reconnais, évidemment.
19:45 Si j'ai blessé des gens, et j'ai eu des propos pour ça,
19:49 je pense que c'est pas le rôle d'un homme politique de le faire,
19:52 et c'était aucunement mon envie.
19:54 Par ailleurs, je crois que la gauche,
19:56 le Parti Socialiste, le président Hollande,
19:59 a eu raison, contre la droite,
20:01 qui était, je crois, un peu décalée.
20:03 -C'est rare d'entendre Gérald Darmanin dire
20:06 que François Hollande a eu raison.
20:08 -C'est vrai, avec tous les présidents de la République.
20:11 -Voilà. Henrik Bonnet, la France a beaucoup changé en 10 ans.
20:14 -Oui, je pense qu'elle a pas mal changé
20:17 par rapport au mariage homosexuel.
20:19 C'est vrai qu'il y a 10 ans, la plupart de la population française,
20:23 elle était déjà plutôt favorable,
20:25 les pays étaient divisés.
20:26 S'il y aurait eu un référendum à l'époque,
20:29 probablement, les Français, ils auraient voté
20:32 pour le mariage, le mariage pour tous,
20:34 le mariage homosexuel, mais c'est vrai que maintenant,
20:37 c'est une question qui fait unanimité.
20:39 C'est intéressant, c'est presque le même cas qu'en Espagne.
20:43 En Espagne, il avait été légalisé,
20:45 il avait été approuvé le mariage homosexuel en 2005.
20:48 À l'époque, il y avait eu des manifestations,
20:50 mais maintenant, 18 ans après,
20:54 la plupart de la population espagnole est unanime.
20:57 Presque la droite est favorable.
20:59 Quand elle est retournée au pouvoir en 2011,
21:01 elle a pas touché ça.
21:03 C'est vrai que par rapport au cas de la France,
21:06 ce que je trouve intéressant par rapport au cas
21:08 des déclarations de Darmanin,
21:10 mais aussi de Christophe Béchut ou de Valérie Pécresse,
21:13 par rapport à ce sujet,
21:14 c'est que dans le cas de Darmanin,
21:16 il y a un côté opportuniste, parce qu'il vise Matignon.
21:19 Mais aussi, ce qui est intéressant,
21:21 c'est que ça permet de remettre en cause
21:23 l'idée de la droitisation de la France.
21:25 C'est une théorie qui a un parti vrai,
21:27 mais qui mérite d'être remise en cause.
21:29 C'est évident que dans le cas du mariage homosexuel,
21:32 la France ne s'est pas droitisée, au contraire.
21:35 C'est le soutien de cette mesure
21:36 et de ce type de couple, des liens amoureux.
21:39 -Alberto Toscano, ça fait longtemps
21:41 que vous scrutez la France.
21:43 Notre pays a changé en 10 ans, vous trouvez ?
21:45 -Oui, le pays a changé.
21:47 Parfois en bien,
21:49 parfois un peu moins.
21:51 Et sans doute,
21:53 c'est cette loi que François Hollande
21:56 a eu le courage de vouloir.
21:59 Parce que c'était pas évident, il y a 10 ans.
22:01 Il faut rendre hommage à François Hollande
22:04 pour ce qu'il a fait et pour sa détermination.
22:06 Cette loi, sans doute,
22:09 et aujourd'hui, tout le monde l'a dit,
22:11 est évidemment nécessaire.
22:12 L'Italie est en retard.
22:14 En Italie, le mariage homosexuel
22:17 n'existe pas, n'est pas admis.
22:19 Et qui plus est, il y a une polémique
22:22 qui a été récemment provoquée
22:24 par le gouvernement de Mme Giorgio Meloni,
22:27 un gouvernement de droite,
22:30 de droite radicale...
22:33 -Raciste.
22:34 -Qui refuse d'accepter
22:37 que les enfants,
22:40 que les couples homosexuels
22:42 qui peuvent avoir une union style Pax à la française,
22:47 mais pas le mariage,
22:49 qu'ils puissent adopter des enfants.
22:51 Le débat est sur l'adoption.
22:53 Le vrai débat regarde l'adoption
22:55 et la possibilité d'inscrire ces enfants
22:58 qui vivent avec ce couple
23:02 dans le registre de la municipalité.
23:04 -Adeline Percept, ça se passe comment en Belgique ?
23:07 -La Belgique a été le deuxième pays dans le monde
23:10 à le faire les 20 ans, en 2023.
23:14 C'était juste après les Pays-Bas.
23:16 Et en Belgique, les choses sont rentrées
23:19 un peu comme en France.
23:22 Vraiment, les statistiques sont un peu toujours les mêmes.
23:25 Il y a 1 000 mariages par an.
23:29 Ca représente 3 % à peu près des mariages.
23:32 Et je pense que c'est comme en France,
23:35 ça a aussi cassé un verrou, je veux dire,
23:38 dans les familles.
23:39 Pour les adolescents, on parle beaucoup en ce moment
23:42 de la dépression chez les adolescents
23:44 qui ont vécu le Covid.
23:46 Je pense que ce type de loi
23:49 fait évoluer en bien les choses
23:53 pour les adolescents qui voudraient dire à leurs parents.
23:56 Ca fait casser quelques verrous,
23:58 mais ce n'est pas encore parfait, surtout en France.
24:01 On voit ce qui s'est passé pour Bilal Hassani.
24:04 Voilà, je veux dire, tout n'est pas rose non plus.
24:07 Il faut garder à l'esprit que des homophobes,
24:10 il y en a encore qui se battent contre ça.
24:13 -L'Allemagne a assez vite suivi, en 2017.
24:17 Donc une loi est passée.
24:19 Même en termes d'adoption, elle est assez loin.
24:22 C'est une procédure spéciale.
24:25 Il faut d'abord un des deux partenaires qui adopte,
24:28 et après l'autre.
24:29 Mais on peut adopter en Allemagne.
24:32 Ca n'a pas transformé la société.
24:34 Les statistiques sont là aussi assez pareilles.
24:38 Moins de 10 000 cas par an.
24:40 3 %, à peu près.
24:41 Il faut dire aussi que le Pax a pris beaucoup, déjà,
24:47 des objectifs de ceux qui veulent vivre ensemble
24:50 sur la transmission de biens,
24:54 l'héritage et un certain nombre de choses fiscales
24:58 qui sont possibles aujourd'hui sans mariage.
25:02 Donc ce qu'on aurait pu penser allait transformer la société
25:06 ne l'a pas transformé.
25:08 Ca ne veut pas dire que, dans ma génération,
25:11 au moins, les parents sont forcément heureux
25:15 sur leur fils, sur leur fille,
25:17 se marient avec quelqu'un du même sexe,
25:20 parce qu'on n'en avait pas tellement l'habitude.
25:22 On n'est pas pour ou contre, mais il faut s'adapter.
25:25 C'est parfois un peu difficile.
25:28 -Voilà ce qu'on pouvait dire.
25:29 10 ans après l'adoption du mariage pour tous en France,
25:33 on se retrouve dans quelques instants
25:35 pour la 2e partie des "Informés".
25:37 On parlera des profs et de Harry Potter.
25:39 Restez avec nous.
25:41 ...
25:49 -Bonsoir. Un peu de répit pour les régions de l'Ouest
25:52 après une matinée assez pluvieuse.
25:54 La perturbation s'évacue par l'est du pays
25:56 dans une ambiance douce, ce soir, entre 8 et 17 degrés,
26:00 attendue à 22h.
26:01 Demain matin, nouvelle dégradation par l'Ouest,
26:04 du vent jusqu'au bassin parisien.
26:06 En se décalant, la perturbation laisse un ciel de traîne
26:09 et des giboulées.
26:10 L'après-midi, des averses orageuses,
26:12 des Pyrénées aux régions du Nord et du Nord-Est.
26:15 Ciel un peu voilé en Méditerranée, le vent venant du Sud.
26:19 La température est homogène, entre 5 et 14 degrés pour les minimales.
26:23 L'après-midi, la maximale sera de 12 pour la pointe Cotentin
26:26 jusqu'à 22 degrés dans le Sud.
26:29 En début de semaine, ambiance pluvieuse,
26:31 on attend notamment des pluies sur le Roussillon lundi soir.
26:35 Ailleurs, en Méditerranée, le temps va rester sec.
26:38 Risque d'incendie marqué à cause du retour du vent,
26:41 lundi et mardi, les températures sont en baisse.
26:44 À surveiller dans la nuit de mardi à mercredi,
26:47 de possibles gelées.
26:48 Demain, 23 avril, 3 minutes de lumière en plus.
26:51 Bonne soirée sur France Info.
26:53 -Bonsoir et bienvenue sur France Info.
27:08 Dans le Tarn, plusieurs milliers d'opposants
27:11 à la construction de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres
27:14 ont dénoncé un projet qu'ils jugent contradictoire
27:17 à la crise climatique.
27:18 Deux interpellations ont eu lieu
27:20 et un gendarme a été légèrement blessé.
27:23 C'est un soulagement en Seine-et-Marthe.
27:25 La joggeuse de 20 ans disparue hier a été retrouvée vivante.
27:28 Elle a déclaré qu'elle avait fugué avec l'un de ses amis,
27:32 d'importants moyens de la gendarmerie ont été mobilisés.
27:35 En direction Mayotte,
27:36 où une opération inédite se prépare.
27:38 Elle vise à expulser massivement les clandestins
27:41 et détruire les bidonvilles.
27:43 On retrouve Mathieu Boisseau.
27:45 -Les habitants sont dans l'expectative
27:47 car le calendrier de l'intervention
27:49 est encore tenu secret,
27:50 tout comme la liste des quartiers
27:52 qui seront soumis au démantèlement.
27:55 Chacun se demande comment se dérouleront ces opérations.
27:58 Y aura-t-il des affrontements ? Impossible à dire.
28:01 C'est également une journée particulière,
28:03 ici à Mayotte, une journée de fêtes,
28:05 c'est l'Aïd, et plus de 95 % de la population
28:08 est de religion musulmane.
28:10 Ce que l'on sait, c'est qu'il y aura 3 types d'opérations.
28:13 Des destructions de bidonvilles,
28:15 1 000 logements insalubres et illégaux concernés,
28:18 selon Gérald Darmanin.
28:19 Il y aura également des expulsions de migrants sans papier,
28:22 principalement vers les Comores,
28:24 car ils sont pour la plupart originaires des Comores.
28:27 Et il y aura également des interpellations de délinquants
28:31 au sein de ces bandes qui sèment régulièrement le chaos.
28:34 Des associations ont fait part de leur inquiétude
28:37 sur le respect du droit des étrangers,
28:39 mais la plupart des habitants de l'île
28:41 soutiennent l'opération.
28:43 Ils espèrent des changements durables,
28:45 en matière de sécurité, notamment,
28:47 et ils espèrent aussi qu'il ne s'agisse pas seulement
28:50 d'une opération de communication.
28:52 -Un mot de politique, depuis plusieurs jours.
28:55 On vous parle de la stratégie d'Emmanuel Macron
28:57 pour renouer le contact avec les Français.
29:00 C'est aussi le cas de Marine Le Pen,
29:02 la présidente du groupe Rassemblement National.
29:05 Elle était en déplacement dans l'Isère
29:07 et a commenté l'accueil parfois chahuté
29:09 du président de la République lors de ses déplacements.
29:12 -Le problème n'est pas l'outil
29:14 avec lequel les Français expriment leur désaccord
29:17 avec Emmanuel Macron, c'est la profondeur de ce désaccord.
29:21 Ce sont les raisons de ce désaccord.
29:23 Et, objectivement, c'est lui qui a violé la règle démocratique.
29:27 On est obligés de le constater.
29:29 Il a, certes, utilisé des moyens
29:32 qui sont des moyens constitutionnels,
29:34 mais il a violé l'esprit de la démocratie.
29:37 -Aujourd'hui, c'est la journée de la Terre,
29:40 et pour cette occasion, à travers le monde,
29:43 des mobilisations ont eu lieu pour faire réagir
29:45 les autorités face au changement climatique.
29:48 C'est la fin de cette édition.
29:50 Merci de nous avoir suivis sur France Info.
29:52 Belle soirée à vous.
29:53 Générique
29:54 ...
29:58 "Uncatchable", Alexandr Zhelanov
30:01 -20h, 21h, les informés,
30:04 Olivier Delagarde.
30:05 -Et toujours en compagnie de nos confrères
30:08 et consœurs européens, comme tous les samedis,
30:11 Alberto Toscano, journaliste italien,
30:13 correspondant à Paris du quotidien Milano Finanza,
30:16 Adeline Percept, correspondante de la RTBF,
30:18 la radio-télévision belge,
30:20 Henrik Bonnet, correspondante du quotidien espagnol,
30:23 El Periodico de Cataluña,
30:25 et puis Axel Roquert, chef d'entreprise,
30:27 grand connaisseur de la France,
30:29 auteur de "Vous avez dit, dialogue social"
30:31 aux éditions du Bordeaux.
30:33 Alors, le samedi, comme les autres jours,
30:35 on passe en revue l'actualité du jour,
30:38 mais cela permet également,
30:39 parce que la semaine est terminée,
30:41 de revenir sur des actualités
30:43 qui ont marqué la dite semaine
30:44 avec un point de vue, évidemment, un peu différent,
30:47 puisque vous êtes des correspondants étrangers,
30:50 et parmi ces sujets, il y a la situation
30:52 des professeurs dans notre pays.
30:54 Jeudi dernier, ça ne vous a pas échappé,
30:56 Emmanuel Macron a annoncé des hausses de salaire
30:59 pour les profs, entre 100 et 230 euros net
31:02 par mois à partir du mois de septembre.
31:04 Le lendemain, sur France Inter,
31:06 le ministre de l'Éducation nationale
31:08 était là pour préciser le contour de l'augmentation.
31:11 On écoute ses explications.
31:13 -L'effort, il est considérable.
31:15 On ne l'a pas connu depuis 33 ans,
31:18 depuis le début des années 1990.
31:21 Que cet effort, à lui seul,
31:23 puisse compenser des décennies de glissement relatif
31:27 des rémunérations des enseignants,
31:30 c'est difficile.
31:32 Mais il faut y ajouter, bien entendu,
31:34 le pacte, les missions nouvelles,
31:36 qui peuvent, avec la rémunération socle,
31:39 représenter une hausse qui peut aller
31:42 jusqu'à 500 euros par mois.
31:43 -Papin d'Yeu, ministre de l'Éducation nationale.
31:46 Axel Ruckert,
31:48 quelles sont les situations des professeurs en Allemagne ?
31:51 -Beaucoup mieux loties.
31:53 Ce n'est pas l'avancée de charme de la semaine dernière
31:56 qui va considérablement réduire cet écart.
31:59 Un prof à Allemagne est presque, en brut,
32:02 payé le double, il paie un peu plus d'impôts,
32:05 il travaille un peu plus longtemps
32:08 et il a, en général, plus d'élèves,
32:11 mais il est beaucoup mieux payé
32:13 pour plus travailler, le double.
32:16 Et donc, les 100 ou 200 euros vont dans le bon sens,
32:20 je suis certainement pour,
32:22 mais ça ne va pas résorber totalement
32:24 les difficultés de recrutement
32:26 qu'on a déjà pour l'enseignement.
32:29 Et j'ai une autre perception,
32:32 l'Allemagne est très décentralisée
32:34 en matière d'éducation,
32:36 à Hambourg ou à Munich.
32:38 -Ce sont les landers qui ont la place, les régions.
32:41 -Les régions qui ont la mise dessus.
32:43 Et en France, je vais peut-être me faire quelques ennemis,
32:46 mais la domination de l'éducation nationale centralisée,
32:50 sans nuance locale et régionale,
32:54 et de quelques syndicats
32:57 où, quelle que soit la mesure,
33:00 c'est pas bon et c'est pas assez,
33:02 on va difficilement y arriver,
33:04 à rejoindre l'Allemagne.
33:06 -Adeline Percept, comment ça se passe en Belgique ?
33:09 -Les profs sont un peu mieux payés,
33:11 si je prends les chiffres européens.
33:13 En Belgique francophone, on est à 32 700 euros,
33:17 alors que pour les Français annuels,
33:19 c'est 29 382,
33:21 donc il y a quelques milliers d'euros d'écart.
33:24 En revanche, les thématiques sont à peu près les mêmes,
33:27 c'est-à-dire que les professeurs sont face
33:31 à la non-mixité sociale, très souvent.
33:35 Ils sont face à des problèmes sociaux
33:39 très grands chez les élèves.
33:42 Il y a une grande disparité entre le public, le privé, etc.
33:46 Et en ce moment, il y a une mesure
33:49 qui fait beaucoup parler d'elle en Belgique,
33:52 et quasiment tous les syndicats sont contre,
33:54 on veut évaluer les profs,
33:56 et que ce soit le chef d'établissement
33:58 qui évalue les profs.
34:00 Donc si vous voulez, la réponse publique...
34:02 -Ca a fait beaucoup hurler en France,
34:04 quand la proposition avait été avancée.
34:07 -Exactement. Mais la réponse publique
34:09 face au désarroi des professeurs,
34:11 qui, il faut le dire, sont mal payés
34:13 pour la tâche énorme qui leur incombe,
34:15 c'est "on va vous évaluer,
34:17 "en plus ce sera le chef d'établissement
34:20 "qui n'est pas forcément votre copain
34:22 "et qui ne veut pas forcément que du bien pour votre avenir."
34:25 Donc, voilà.
34:26 -Henric Bonnet, en Espagne, comment ça se passe ?
34:29 -En Espagne, le salaire des professeurs
34:31 est assez similaire à celui qu'en France,
34:34 un peu inférieur, mais assez similaire.
34:36 Alors que le salaire minimum en Espagne
34:38 est beaucoup plus bas qu'en France,
34:40 et les salaires en Espagne sont beaucoup plus bas qu'en France.
34:44 -Donc, proportionnellement, on peut dire
34:46 que les profs sont un peu mieux payés qu'en France.
34:49 -Oui. -Le coût de vie en Espagne...
34:51 -Est plus faible. -Exactement.
34:53 Et finalement, ce qui est intéressant,
34:55 c'est que par rapport à l'attractivité du métier,
34:58 la situation entre la France et l'Espagne est assez différente.
35:02 En France, il y a des problèmes de recrutement,
35:04 des expériences qui ont fait des polémiques,
35:07 comme le "speed dating".
35:08 En Espagne, c'est presque le contraire.
35:11 Quand il y a des concours pour des professeurs,
35:13 il y a beaucoup plus de candidats que les places offertes.
35:17 C'est un métier qui est très commun,
35:18 et qui, à la base, ne voulait pas devenir professeur.
35:21 -Il n'y a pas de crise de vocation, comme en France.
35:24 -C'est un métier intéressant,
35:26 car les salaires dans les secteurs privés en Espagne
35:29 sont assez bas.
35:30 La décennie précédente, il y a eu une modération salariale
35:33 très importante.
35:34 C'est un métier intéressant pour beaucoup de gens.
35:37 -Alberto Toscano ?
35:38 -En Italie, le salaire des profs est comme en Espagne,
35:42 dont il est inférieur à la France.
35:44 Quant au coût de la vie, il varie beaucoup,
35:46 selon une région et l'autre, une ville et la campagne.
35:49 Il faut faire quand même attention,
35:51 quand même la chose incontestable,
35:53 c'est que le salaire est inférieur,
35:55 qu'il y a des problèmes qui vont au-delà du salaire,
35:58 le prestige du métier.
36:00 -La considération.
36:01 -La considération.
36:03 Et le fait que, pour plusieurs enseignants,
36:07 le fait d'enseigner dans une école
36:10 dans une zone difficile,
36:13 les met dans une situation vraiment compliquée.
36:19 Et cette question du prestige
36:21 pèse parfois, à mon avis,
36:24 encore plus lourd que la question salariale.
36:27 -Henri Boinet, le métier d'enseignant en Espagne
36:30 reste un métier prestigieux ?
36:32 -C'est un biais entre les deux.
36:35 C'est un métier qui reçoit beaucoup de critiques,
36:37 comme en France, où les profs ne travaillent pas,
36:40 et en France, c'est une critique qui existe en Espagne,
36:43 alors que l'éducation, c'est essentiel.
36:45 Mais c'est vrai que,
36:47 la paradoxe de la situation en Espagne,
36:49 c'est que, comment dire,
36:51 ce qu'on appelle la politique de "dumping" salarial
36:53 qu'il y a eu entre 2010 et 2020,
36:56 ça fait que le métier des professeurs,
36:58 c'est un métier qui, au niveau économique, est attractif.
37:00 Il y a souvent beaucoup de gens
37:02 qui décident de devenir professeurs.
37:05 Mais c'est un métier sur lequel il y a beaucoup de pression,
37:08 et aussi un peu comme ça se passe en France,
37:10 où souvent, beaucoup de familles se déchargent
37:13 sur les professeurs,
37:14 finalement, des questions d'éducation
37:17 qui, peut-être, devraient être plus liées à la famille.
37:19 -C'est la même chose en France.
37:21 Le débat se poursuit juste après le Fil info.
37:23 Il est 20h40. Emmanuel Langlois.
37:26 -Entre 4 500 et 8 200 personnes, selon les sources,
37:31 ont manifesté aujourd'hui dans le calme,
37:33 cet après-midi à Seyze, dans le département du Tarn,
37:36 manifestés contre le projet d'autoroute A69,
37:39 une portion de 53 km entre Toulouse et Castre.
37:43 Les opposants demandent l'arrêt immédiat du chantier
37:46 qu'ils jugent en contradiction
37:48 avec l'urgence climatique actuelle.
37:50 La manifestation s'est terminée dans le calme,
37:53 sans incident, deux personnes ont été arrêtées.
37:57 Marlène Schiappa annonce qu'elle va déposer plainte
37:59 pour diffamation dans l'affaire de l'attribution du fonds Marianne.
38:03 Depuis plusieurs semaines, en effet,
38:05 le secrétaire d'Etat chargé de l'économie sociale et solidaire
38:07 est au coeur d'une polémique sur l'attribution de ce fonds
38:11 dédié à la lutte contre le séparatisme.
38:13 Il avait été créé en 2021
38:15 après l'assassinat de Samuel Paty.
38:18 Est-ce le moment ?
38:19 Dans un entretien au Parisien, Gérard Larcher exprime sa réticence
38:23 à engager une réforme des institutions,
38:25 comme le souhaite le chef de l'Etat.
38:27 Le président du Sénat lui s'interroge sur l'opportunité
38:30 du moment quand les sujets d'inflation et de crise
38:33 des services publics semblent prioritaires.
38:35 Fin de citation.
38:37 A l'étranger, c'est dizaines de milliers d'Israéliens
38:39 qui sont de nouveau descendus dans les rues de Tel Aviv ce soir
38:42 pour protester contre la réforme de la justice
38:45 voulue par le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
38:48 Ses détracteurs la considèrent comme antidémocratique.
38:52 Et puis les Écossaises s'imposent 29 à 21 face aux Italiennes
38:56 lors de l'avant-dernière journée du tournoi à destination de rugby.
39:00 Après un match très disputé,
39:02 les Françaises jouent demain, 16h15, contre le Pays de Galles.
39:06 ...
39:09 -France Info.
39:10 ...
39:12 -20h, 21h, les informés,
39:15 Olivier Delagarde.
39:16 -Les profs sont-ils les mal-aimés de la République ?
39:20 On en débat ce soir avec nos confrères étrangers.
39:23 Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé des mesures,
39:26 des hausses de salaires pour tous,
39:28 et en plus la possibilité pour les enseignants
39:31 d'être rémunérés pour de nouvelles missions,
39:34 des remplacements de courte durée,
39:37 l'animation des classes d'études après l'école
39:39 ou bien des stages de soutien scolaire durant les vacances,
39:43 un donnant-donnant que refuse Olivier Flippot,
39:46 directeur d'une école et délégué départemental
39:48 du syndicat d'enseignants UNE-ÇA. On l'écoute.
39:52 -On demande de travailler plus pour gagner plus.
39:55 C'est une véritable provocation.
39:57 Honnêtement, monsieur Macron,
39:58 il ne faut pas oublier ce qu'il a promis au printemps 2022
40:03 et que la promesse n'est absolument pas tenue.
40:06 Alors quand monsieur Macron fait des leçons
40:08 en disant clairement que ce qu'il a proposé
40:12 pour être élu, il l'applique,
40:14 eh bien, ça n'est pas vrai.
40:16 -Adeline Persap, vous avez le sentiment
40:18 qu'on demande aux professeurs français
40:21 quelque chose de plus important qu'on demande aux professeurs belges ?
40:25 -Je pense que...
40:27 J'entends quand il dit qu'on nous demande de travailler plus.
40:31 C'est vrai que ça fait un peu Ryanair.
40:34 On ajoute un service et on va vous donner un petit peu plus.
40:38 Bon, je crois que le fond du problème,
40:43 c'est qu'ils travaillent déjà énormément,
40:45 que ce soit en France ou en Belgique.
40:47 Quand on fait 15 heures de cours, on en fait 15 de plus chez soi.
40:51 Donc je pense qu'il y a un problème...
40:53 -Ça ne fait toujours que 30, vous me direz.
40:55 -Non, mais c'était un exemple.
40:57 En l'occurrence, je vois au collège français de ma fille ici,
41:02 les gens vont travailler entre 40 et 45 heures par semaine.
41:07 Globalement, si vous voulez, c'est des métiers intellectuels
41:10 qui ne sont pas valorisés dans notre société.
41:14 Et c'est vrai pour les professeurs, c'est vrai pour d'autres professions.
41:18 Je ne sais plus quelle était votre question, Olivier.
41:22 -Votre réponse est aussi...
41:24 -Non, mais le vrai problème des professeurs,
41:27 c'est qu'ils n'ont pas assez pour ce qu'ils font déjà.
41:30 Et en plus, ça montre une déconnexion
41:32 entre le pouvoir et le terrain, au fond.
41:36 Parce que les professeurs, il y en a beaucoup qui font...
41:38 Par exemple, ceux qui sont à l'école primaire aujourd'hui,
41:40 il y en a énormément qui cherchent à avoir les heures de garderie derrière,
41:43 même si c'est payé par les mairies et pas par l'Education nationale.
41:47 Ça existe déjà, ils essayent déjà d'avoir ce genre de stratégie.
41:50 Donc je pense qu'il y a une déconnexion
41:52 entre le gouvernement et le terrain.
41:55 -Faites bien attention à ma question, je la répéterai pas.
41:59 Mais on va glisser doucement vers le terrain social.
42:01 Il n'a échappé à personne que cette annonce arrivait, intervenait,
42:06 à un moment où Emmanuel Macron
42:08 tente de tourner la page de la réforme des retraites.
42:12 C'est habile, à votre avis ?
42:13 -C'est habile et nécessaire.
42:18 Car s'il veut sauver son quinquennat
42:21 et s'il veut rester avec quelqu'un qui a réalisé certaines choses,
42:25 il est grand temps,
42:27 Olivier, c'est ma recommandation,
42:29 que ce soit pour les professeurs,
42:31 que ce soit pour les syndicats,
42:33 que ce soit pour les salariés, de négocier.
42:37 Parce que, je pense,
42:39 ça, c'est mon côté pragmatique allemand de patron d'entreprise,
42:42 le président a besoin de quelques succès.
42:44 Donc il va forcément...
42:48 Ou la Première ministre, faire quelques concessions.
42:51 Et je pense, en matière économique et sociale,
42:53 j'en ai discuté aussi avec Laurent Berger,
42:56 d'avoir une représentation plus paritaire
43:00 au Conseil d'administration,
43:01 d'avoir le partage de la valeur,
43:04 d'avoir des avancées sociales significatives,
43:10 en France, par rapport au dialogue social allemand,
43:14 qui est plus rodé.
43:16 C'est le moment.
43:17 Et je pense, il faut y aller.
43:19 Il ne faut pas, comme là, le syndicaliste disait,
43:22 "On est scandalisés",
43:23 on peut être scandalisés, mais ça ne l'empêche pas de négocier,
43:26 et de poser ses conditions,
43:28 et d'essayer de trouver des avancées, des compromis.
43:32 Allons-y.
43:33 - Alberto Toscano, c'est le bon moment, finalement,
43:35 pour changer un petit peu de dialogue avec les syndicats ?
43:39 - Le problème, c'est que ce serait le moment
43:40 pour faire de vraies réformes.
43:42 Là, la décision du président de la République,
43:46 mais dans la sensation d'un choix
43:49 pour résoudre un problème contingent,
43:53 c'est-à-dire son problème personnel,
43:55 de impopularité, de difficultés politiques,
43:59 ça me paraît plus une décision politicienne
44:02 qu'une véritable décision réformatrice pour le pays.
44:06 Qui plus est, là, on parle de dialogue,
44:08 mais il n'y a pas eu de dialogue avec les syndicats des enseignants.
44:12 C'est une décision prise de façon dure.
44:15 - C'était une promesse, en fait. - Une promesse.
44:17 Donc, je crois que cette sensation,
44:21 cette décision, à mon sens,
44:24 n'est pas ce qui peut laisser envisager une réforme,
44:28 je crois, indispensable pour donner plus de prestige
44:33 à la profession des enseignants.
44:35 Je remarque que selon les statistiques de l'OCDE
44:39 et les études de l'OCDE,
44:41 les pays où l'enseignement marche mieux
44:44 sont les pays, par exemple, la Corée du Sud,
44:48 d'autres pays, la Finlande, le Danemark, tout ça,
44:52 où le métier d'enseignant a plus de prestige
44:56 et est plus respecté par l'opinion publique.
44:58 En France, cette profession avait beaucoup de respect il y a longtemps,
45:03 et aujourd'hui, elle a perdu beaucoup de prestige.
45:07 Donc, il faut surtout faire en sorte
45:09 que dans des pays comme la France et surtout comme l'Italie,
45:12 la profession des enseignants soit plus respectée
45:15 par l'opinion publique. - Henrik Bonnet ?
45:18 En tout cas, ce qui est, à mon avis,
45:20 significatif de la part d'Emmanuel Macron,
45:22 c'est qu'après trois mois d'immobilisation très importante,
45:25 avec un nombre de manifestants, selon les données
45:27 des ministères de l'Intérieur, au-dessus de l'immobilisation de 2010,
45:31 ce qui fait que l'immobilisation de 2023,
45:34 un nombre de manifestants sont les plus importants en France
45:37 ce XXIe siècle, c'est qu'Emmanuel Macron, lui,
45:39 n'a presque rien changé ou rien changé par rapport à son projet.
45:43 Finalement, c'est ce qu'il a dit dans son discours de lundi.
45:45 Il n'y avait rien de nouveau de ce qui était déjà prévu
45:49 au niveau législatif, dans son agenda législatif.
45:51 Donc, moi, je trouve que c'est un pari assez risqué,
45:54 parce qu'en France, il y a une demande importante de justice sociale,
45:58 et c'est un pari politique risqué dans un pays où l'extrême droite,
46:01 elle est si forte, et où Emmanuel Macron,
46:04 il y a un problème de popularité,
46:08 mais lui, il ne veut rien changer, à mon avis, d'un côté,
46:11 parce qu'il pense qu'il garde encore son noyau dur de son électorat,
46:15 et aussi parce que, c'est sa position,
46:18 il pense que ces réformes vont améliorer la situation économique.
46:21 Mais le problème, c'est que ce type de réformes structurelles,
46:24 ce qu'on appelle néolibérales, qui mènent Emmanuel Macron,
46:29 elles ont déjà été appliquées dans beaucoup d'autres pays,
46:32 en Espagne, en Italie, en Allemagne,
46:34 souvent avec des résultats, voilà, finalement, pas si bons que ça.
46:39 – Axel Ruckert, je reviens vers vous,
46:41 parce que cette politique du "carnet de chèque",
46:43 finalement, c'est celle que font souvent les Français,
46:46 ça n'agace pas un Allemand tel que vous, rigoureux ?
46:49 – Ça agace certains Allemands, surtout les libéraux,
46:53 qui veulent revenir à des critères de Maastricht,
46:57 et d'économie, et de fonctionnement de déficit, un peu comme avant,
47:01 c'est peut-être extrême aussi.
47:03 Je pense que l'argent qui a été utilisé par la France,
47:06 surtout Covid et compagnie, a été utilisé bon escient
47:10 avec des résultats corrects, la croissance est meilleure,
47:13 l'inflation, elle est, pas dans tous les domaines,
47:16 mais quand même à peu près freinée.
47:18 Ce qui nous manque, et ce qui manque, je n'irai pas à dire,
47:22 il faut être comme Moti Merkel, mais il faut un peu changer de ton.
47:27 M. Darmanin, tout à l'heure, a admis qu'il a changé d'avis,
47:30 je ne vois pas le président dire qu'il est désolé, il s'est trompé,
47:34 comme Mme Merkel l'a dit à plusieurs reprises,
47:37 et le discours reste assez technique, dans la première partie, en expliquant,
47:42 et après, assez vague dans les projets.
47:45 Donc, si on avait un président un peu plus humble de ce côté-là,
47:51 qui essaye de capter la sensibilité des Français,
47:55 je pense qu'on arriverait à mieux avancer,
47:58 et même à passer des réformes.
47:59 – Mais vous savez ce qu'on dit, il n'a pas de baguette magique,
48:02 et bien dans deux minutes, on va parler de quelqu'un qui, lui, justement,
48:05 a une baguette magique.
48:06 20h51, Phil'Info d'abord, avec Emmanuel Langlois.
48:09 [Musique]
48:10 – Elle a été portée disparue depuis hier en Seine-et-Marne,
48:13 une jeune femme de 20 ans a été retrouvée vivante ce samedi,
48:16 en compagnie d'un garçon avec lequel elle était partie de son plein gré,
48:20 c'est ce qu'annonce le procureur de Mots,
48:22 alors que plusieurs centaines de personnes, notamment des gendarmes,
48:25 s'étaient lancées à sa recherche depuis hier.
48:28 10 blessés dans le Pas-de-Calais, ce soir,
48:30 où un conducteur a perdu le contrôle de sa voiture
48:32 et foncé dans la foule en fin d'après-midi,
48:34 lors des rencontres internationales de cerfs-volants de bergues sur mer.
48:38 La préfecture évoque un accident pas du tout intentionnel,
48:41 avec un conducteur âgé, il a été arrêté,
48:44 il a entendu parler policier,
48:45 un périmètre de sécurité a été mis en place.
48:48 Deux personnes ont été tuées, 12 autres blessés hier soir,
48:51 dans l'incendie d'un restaurant italien de Madrid, en Espagne.
48:54 Le feu apparemment a été provoqué par un chalumeau
48:57 destiné à flamber une pizza.
49:00 Et puis, ils ont déjà fait des centaines de morts
49:02 et des milliers de blessés.
49:03 Les combats entre militaires et paramilitaires au Soudan,
49:06 entre ce samedi, dans leur deuxième semaine,
49:08 sans qu'aucun cessez-le-feu ne tienne,
49:10 malgré les multiples appels en ce sens venus de l'étranger.
49:14 De fortes explosions ont encore secoué la capitale,
49:16 Khartoum, dans la matinée.
49:19 Et puis, en sport, et pour la première fois de son histoire,
49:21 Monaco remporte la Coupe de France de basket
49:24 après une victoire facile, 90 à 70,
49:27 en finale contre L'Hasvel, Lyon, ville urbaine.
49:31 Et puis, en tennis, Stefano Tissipas s'est défait,
49:33 lui, de l'italien, Lorenzo Musetti,
49:35 il s'est tissé en finale du tournoi ATP de Barcelone.
49:38 Le grec, cinquième joueur mondial, affrontera Carlos Alcaraz,
49:42 le phénomène espagnol de 19 ans,
49:44 tombeur aujourd'hui du britannique Daniel Evans.
49:48 France Info.
49:53 20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde.
49:58 - Voilà, le chalumeau à pizza qui fait brûler les restaurants espagnols,
50:02 qui fait beaucoup débattre les informés.
50:05 Ce soir, les derniers thèmes, on va parler de baguettes magiques,
50:08 c'est celle de Harry Potter, bien évidemment.
50:10 Pourquoi en parle-t-on ?
50:11 Eh bien, parce qu'une grande exposition,
50:13 ce qui vient d'ouvrir ses portes à Paris,
50:15 c'est jusqu'au 1er octobre, une expérience immersive
50:18 qui permettra aux fans de Harry Potter
50:20 de plonger dans l'univers du Petit Sorcier.
50:23 Écoutez les réactions des tout premiers visiteurs.
50:26 - Les décors sont réalistes et on peut gagner des points.
50:30 On a l'impression d'être un personnage de l'histoire.
50:33 - J'ai toujours voulu vivre dans ce monde-là,
50:37 même si je sais que ce n'est pas trop possible,
50:39 et là, j'ai l'impression que c'est vrai.
50:41 - Le fait qu'il soit immersive, qu'on puisse jouer partout,
50:43 j'ai l'impression d'avoir cinq ans à nouveau.
50:45 - Ce qui est très étonnant avec Harry Potter,
50:46 c'est que ça marche partout, Alberto Toscano.
50:50 Comment est-ce que ça s'explique ?
50:51 - Parce qu'on a envie de rêver, j'imagine.
50:53 Et parce que ces nouvelles générations d'enfants,
50:58 une après l'autre,
51:00 trouvent dans ce récit extraordinaire
51:03 une façon de rêver.
51:05 Je pense que c'est le compte-défait dont on a toujours besoin.
51:09 Et au moins ces jeunes, ces enfants,
51:12 trouvent une façon de le vivre.
51:15 Je trouve que...
51:17 D'ailleurs, on aurait besoin aussi des personnes de nos générations
51:21 de trouver une façon de rêver.
51:23 Malheureusement, on a perdu le goût.
51:26 On peut toujours lire Harry Potter et aller voir l'exposition.
51:30 - Adeline Percept, ça marche dans tous les pays,
51:33 et ça marche maintenant, on s'en aperçoit,
51:35 génération après génération, ça fait 25 ans que ça existe,
51:38 il y a une réponse.
51:40 - Moi, je pense que c'est un peu comme les grands mythes.
51:43 Quand on y réfléchit,
51:45 Ulysse, par exemple,
51:47 Hercule, enfin voilà, tous ces personnages
51:50 qui font partie de notre culture européenne...
51:53 - Ulysse, il vend moins de livres qu'Harry Potter.
51:56 - Mais il en a vendu pendant des centaines d'années.
51:59 (Rires)
52:01 Je veux dire, Ulysse, il est toujours en infériorité numérique
52:05 et il trouve toujours des ruses.
52:08 C'est lui qui a l'idée géniale du cheval de Troie.
52:12 Harry Potter, c'est un personnage
52:15 qui, à la base, est quand même un enfant
52:17 qui vit des traumatismes absolument terribles,
52:20 qui part avec quand même pas mal de malchance dans la vie,
52:24 et au fond, eh bien, avec des valeurs.
52:29 Des valeurs. Pas parce qu'il est surdoué,
52:31 intellectuellement parlant,
52:33 mais avec des valeurs, avec du courage, avec de la vaillance,
52:36 il arrive à des exploits et aussi un peu de ruses,
52:40 un peu comme Ulysse. Et c'est pour ça que je pense,
52:43 comme disait Alberto, ça nous fait rêver,
52:46 parce que nous aussi...
52:47 Moi, il me fait rêver, Harry Potter, même à mon âge.
52:50 Je rentre dans l'univers...
52:53 - C'est bien, continuez. - ...sans que je me carte.
52:55 - Je vois que ça fait rêver Axel Ruckert,
52:57 mais c'est le chef d'entreprise,
52:59 c'est un business formidable, Harry Potter.
53:01 - L'écrivaine... - J.K. Rowling,
53:05 qui était la première fortune anglaise devant la Couronne royale.
53:08 - Sans le penser au départ,
53:10 parce qu'elle a eu du mal à trouver des auteurs,
53:13 des éditeurs et à populariser.
53:17 Mais une fois que le marché a montré que c'était magnifique,
53:22 et mes petits-enfants, plus que mes enfants et moi-même,
53:25 mais ils adorent ce monde,
53:27 adorent tous les côtés de caractère de ce jeune homme,
53:32 son côté, bien sûr, magique,
53:35 mais aussi imaginatif et extraordinaire.
53:39 Donc je pense que malheureusement,
53:41 dans 10 ou 20 ans,
53:44 il faudra inventer un autre Harry Potter, peut-être.
53:48 - Vous pensez que ça ne va pas continuer comme ça ?
53:50 Ça, ça, il continue.
53:52 Henrik Bonnet, 25 secondes pour conclure.
53:55 - Je pense que ça risque de continuer.
53:56 La force de Harry Potter, c'est qu'il y a les livres,
53:58 il y a les films,
53:59 mais ce qui est intéressant aussi, c'est qu'il y a les jeux vidéo.
54:02 Cette année, en février, il est sorti ce qu'on appelle "Horror Legacy",
54:05 qui s'est considéré, qui a cartonné au niveau commercial,
54:07 mais au niveau critique, selon la place spécialisée,
54:09 c'est le meilleur jeu vidéo qui a été fait sur Harry Potter.
54:12 Donc c'est un jeu vidéo qui est même dirigé
54:14 pour des gens qui n'ont pas lu le livre
54:16 et qui ne sont même pas spécialement intéressés,
54:18 donc qui se nourrit par différents côtés.
54:22 - Voilà, écoutez, merci, les informés.
54:24 C'est terminé pour ce soir.
54:25 Les informés à la radio, à la télé, les livres des informés.
54:28 Vous avez dit "Dialogue social", "Axel Rueckert"
54:30 et puis "Mussolini", "Un homme à nous", "La France",
54:32 "La marche sur Homme" d'Alberto Toscano.
54:35 On n'a pas encore de jeu vidéo des informés, ça viendra peut-être.
54:39 En tout cas, j'aurais plaisir à vous retrouver dès demain soir.
54:41 D'ici là, vous restez avec nous.
54:43 L'info continue, vous êtes bien sur France Info.

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