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Regardez L'invité de RTL du 25 avril 2023 avec Amandine Bégot.

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00:02 RTL Matin
00:06 Il est 7h43, excellente journée à vous tous qui nous écoutez. Amandine Bégaud, vous recevez donc ce matin le ministre des Comptes publics
00:12 Gabriel Attal. Gabriel Attal, vous avez sans doute vu comme nous ces images hier, Pape Ndiaye, le ministre de l'éducation nationale
00:18 bloqué dans un train, gare de Lyon, il a fallu l'exfiltrer pour échapper aux manifestants. Il y a eu aussi ces concerts de
00:24 de casseroles. Chaque déplacement de ministre est compliqué, c'est compliqué d'être ministre aujourd'hui.
00:29 Il faut aller sur le terrain, on fait face
00:31 effectivement à des
00:34 manifestations parfois, ça ne veut pas dire qu'il faut arrêter d'aller sur le terrain.
00:37 Parfois c'est tout le temps en ce moment. Oui, puis il faut faire la part des choses.
00:40 Il est 7h43, je pense qu'il y a des personnes qui nous écoutent, qui sont en train d'aller travailler ou qui s'occupent de leurs
00:45 enfants avant de les amener à l'école. Il y en a probablement qui sont inquiètes ou qui sont en colère.
00:49 Je ne suis pas sûr que ce sont des personnes qui peuvent se permettre d'aller de 14h à 18h en pleine semaine attendre un ministre.
00:56 Moi ce qui m'intéresse c'est de répondre aux inquiétudes, aux angoisses, à la colère des français qui travaillent, qui ont du mal à boucler
01:02 leur fin de mois et qui attendent de nous qu'on agisse pour eux. Qu'il y ait des militants
01:06 syndicaux, politiques d'ultra gauche qui nous attendent quand on vient se déplacer, qui passent quatre heures devant un lieu où on se déplace en pleine journée,
01:13 en pleine semaine.
01:15 Ecoutez, on n'a pas... Vous dites quoi, c'est pas la vraie France, pas celle qui travaille ?
01:17 Non, on n'a pas attendu d'entendre des casseroles pour écouter les français et pour entendre les français.
01:21 Voilà, et moi ce qui m'intéresse c'est les français qui se lèvent le matin, qui vont travailler ou qui télétravaillent.
01:25 Mais en tout cas qu'ils attendent de nous qu'on agisse pour eux.
01:27 Ensuite vous avez des militants politiques qui font des mouvements, des manifestations quand on se déplace.
01:32 L'important c'est qu'on continue à se déplacer, qu'on aille au contact des français.
01:35 Hier, face au lecteur du Parisien, Emmanuel Macron a reconnu qu'il ne s'était sans doute pas assez mouillé, ce sont ses mots dans cette
01:40 réforme des retraites. C'est aussi votre sentiment ?
01:43 Le président de la République a dit la manière dont il avait
01:46 ressenti les choses et dont il les ressentait. Je pense que c'est toujours important aussi,
01:50 quand on sort d'une séquence comme celle des retraites, de dire ce qui a fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné.
01:54 Maintenant l'important c'est qu'on aille de l'avant. Et d'ailleurs dans l'interview du président, face au lecteur avec
01:59 les lecteurs du Parisien, il aborde beaucoup de chantiers
02:02 sur lesquels on est attendu.
02:03 Il faut qu'il soit plus sur le terrain, plus au contact des français, c'est ce qui vous a manqué ces derniers
02:07 mois, ces dernières semaines ?
02:09 C'est ce qu'il a dit et il se déplace régulièrement sur le terrain. Il sera encore aujourd'hui sur le terrain au contact des français.
02:14 Pour parler santé.
02:15 Vous venez vous nous parler ce matin
02:17 de l'opération "En avoir pour mes impôts". Ça commence aujourd'hui, ce sera disponible
02:23 dès 16h, cet après-midi. Opération d'information pour savoir où va notre argent. Il y a aussi un volet
02:28 participatif, on va rentrer dans le détail. Mais d'abord, Gabriel Attal, c'est quoi l'objectif ? Dire aux français "oui vous payez des impôts,
02:34 beaucoup d'impôts". On le rappelle qu'on est le pays dans la zone euro où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés, 47% du PIB.
02:40 Mais regardez à quoi sert votre argent, c'est ça ?
02:42 Moi je me déplace beaucoup sur le terrain et c'est vrai que régulièrement des français me disent
02:45 "on veut voir exactement comment et où vont nos impôts".
02:50 C'est une grande opération transparente ce site "En avoir pour mes impôts.gouv.fr" qui ouvrira, vous l'avez dit,
02:56 en fin d'après-midi, qui permettra au niveau national de dire de manière très concrète à quoi sert l'argent public.
03:01 Tout le monde ne sait pas qu'un enfant
03:03 une année dans une école primaire c'est 8000 euros d'argent public. Pour une année au lycée c'est 11000 euros.
03:09 Un accouchement c'est 2600 euros d'argent public. L'entretien d'un kilomètre de voirie c'est 110 000 euros. Voilà, donner ces exemples là très concrets, dire
03:17 où vont les impôts et où va l'argent public au niveau national et au niveau local. Et le deuxième volet, c'est aussi une consultation.
03:24 Moi je veux que les français et notamment ceux qui payent l'impôt sur le revenu, les contribuables,
03:27 puissent donner leur avis sur les politiques publiques prioritaires, sur les politiques publiques qu'ils jugent moins prioritaires,
03:33 sur des exemples de GapJ qui les identifient, qui pourraient nous permettre de faire des économies.
03:38 Et donc il y aura à la fois un questionnaire qui permettra de répondre à ces questions là,
03:42 des réunions publiques qui seront organisées dans les centres des impôts. - Mais vous allez vraiment tenir compte de ces avis là ?
03:47 C'est pas un peu démago juste pour dire "bon bah on vous écoute". - Moi je pense que c'est toujours utile de donner la parole par tous les moyens possibles.
03:53 - Mais concrètement vous allez vous en servir comment ? Ça va agir sur le prochain budget par exemple ?
03:57 - Oui, on va regarder les résultats qui se sont portés et puis évidemment on en tiendra compte pour le prochain budget qu'on présentera.
04:01 Vous savez moi ce qui m'intéresse, qui me préoccupe particulièrement, c'est notamment les classes moyennes. Les classes moyennes françaises
04:07 agir pour elles, continuer à le faire. On a pris beaucoup de mesures depuis cinq ans, je rappelle,
04:12 on a supprimé la taxe d'habitation, supprimé la redevance télé, baissé l'impôt sur le revenu de 5 milliards d'euros,
04:17 défiscalisé les heures supplémentaires.
04:19 Cette année on a pris des mesures supplémentaires. Je vous donne un exemple parce que tout le monde ne le sait pas.
04:23 Pour les gens qui travaillent, qui font garder leurs enfants dans une crèche chez une assistante maternelle,
04:27 ça coûte de l'argent. Il y a un crédit d'impôt qui a été plafonné à
04:31 2300 euros par an et par enfant. On le passe à 3500 euros par an et par enfant, on l'augmente de 50%.
04:36 Ça c'est une mesure pour les classes moyennes qui bossent.
04:40 Sauf que les classes moyennes qui bossent, ce sont aussi celles qui sont victimes directement
04:44 de l'inflation, qui font leur cours, qui s'aperçoivent qu'aujourd'hui,
04:47 hier elles avaient un chariot de 150 euros, aujourd'hui ce même chariot il est à 200-250 euros
04:54 pour la semaine ou pour 15 jours. Et pourtant,
04:57 ces classes moyennes, elles n'ont pas eu droit aux aides, pas au chèque énergie.
05:01 C'est celles-ci qui se sentent aussi un peu délaissées. Il n'y aura pas de nouvelles aides pour ces classes moyennes ?
05:05 Mais alors justement, vous savez, effectivement il y a une inflation sur les prix alimentaires.
05:09 Qui découle notamment de l'inflation sur les prix de l'énergie qui a lieu depuis un an dans le monde entier.
05:15 Aujourd'hui, vous avez les prix de l'énergie qui baissent, vous avez les prix du blé par exemple qui baissent, vous avez les prix du fret
05:20 maritime qui baissent. Donc, et le président l'a dit dans son interview, on attend que
05:24 à l'été ou à la fin de l'été,
05:26 on commence à avoir une baisse sur les prix de l'alimentaire.
05:29 Oui, ça risque d'être un tout petit peu plus long que ça, parce qu'il va falloir les renégociations.
05:33 Et on va suivre de très près les renégociations, mettre la pression sur les industriels, Bruno Le Maire l'a dit,
05:36 pour qu'ils répercutent la baisse des coûts sur les prix. Ça c'est la première chose.
05:40 Sauf que ma boîte de céréales, pardon, et je vous coupe un instant, ma boîte de céréales que j'ai achetée au mois de septembre,
05:44 2,50€, je cite tout en cet exemple parce qu'il est flagrant,
05:47 que j'achète aujourd'hui 3,70€ et dont je vois le prix augmenter chaque semaine, il ne reviendra pas à 2,50€ après l'été.
05:53 Mais ça va être notre responsabilité, Bruno Le Maire l'a dit, de mettre une pression maximale sur les industriels pour qu'ils répercutent à la baisse
05:58 les coûts. Quand les coûts baissent pour les industriels, ils doivent le répercuter à la baisse sur les prix et on sera extrêmement
06:04 extrêmement vigilants là-dessus. Mais pour répondre à votre question,
06:06 quand il y a eu cette inflation sur les prix de l'alimentaire, certains ont voulu nous pousser à mettre en place un chèque supplémentaire qui aurait bénéficié
06:13 avant tout aux Français qui ne travaillent pas comme certains chèques qu'on a mis en place. On n'a pas voulu le faire. Et qu'est-ce qu'on a
06:19 préféré faire ? Mettre la pression aux industriels pour qu'ils mettent en place le trimestre anti-inflation. Une sélection de produits avec
06:25 quasiment pas d'inflation répercutée sur les prix parce que ça, ça bénéficie à tout le monde. Voilà, y compris à des gens qui travaillent, qui ont
06:32 jamais ou peu droit aux aides, qui puissent aussi bénéficier de cette mesure-là. Moi, je préfère des mesures qui bénéficient à tout le monde et notamment
06:38 aux Français qui travaillent que des mesures qui bénéficient à certains.
06:41 Baisser la TVA comme le propose Marine Le Pen, ça aurait bénéficié à tout le monde. Mais je ne pense pas que ça aurait bénéficié aux consommateurs
06:47 final. Vous savez, j'ai un exemple.
06:48 Dans le quinquennat de François Hollande, il y avait eu une pression énorme pour baisser la TVA sur les protections menstruelles pour les femmes.
06:54 Le gouvernement avait fini par l'accepter, avait fait une TVA réduite. Toutes les études qui ont été faites montrent qu'il n'y a pas eu
06:59 d'impact sur les prix. Donc, il y a une baisse de TVA, donc moins d'argent pour l'État et pour les politiques publiques, mais qui va dans
07:05 les marges des industriels ou de la distribution et qui ne va pas ensuite sur le prix. Parce que quand vous baissez la TVA, vous ne
07:10 pouvez pas garantir que ça va être répercuté à la baisse sur les prix. On a d'autres exemples. Au secteur de la restauration, il y avait
07:15 une baisse de la TVA. Je ne crois pas. Alors, ça a permis de soutenir la restauration, l'emploi, j'espère, peut-être. Mais je ne crois pas que les
07:22 Français se disent que ça a été répercuté dans les prix. Donc, encore une fois, je pense que la politique qu'on suit, qui est de faire en sorte
07:28 de limiter au maximum la hausse des prix de l'énergie, la hausse des prix des matières premières pour les industriels, la distribution, pour
07:33 leur permettre de ne pas avoir une explosion des prix, comme on le constate dans certains pays. Je rappelle qu'en France, on a le niveau
07:40 d'inflation le plus faible toujours de la zone euro. Je pense que c'est la bonne politique à suivre plutôt que de prendre des mesures qui
07:45 appauvrissent les finances publiques, mais qui ne se répercutent pas ensuite sur le chariot des consommateurs.
07:49 Je reviens à l'opération en avoir pour mes impôts. Quand on voit l'état de certains de nos services publics, vous le reconnaîtrez, on peut
07:56 se demander effectivement où va notre argent. Je pense notamment à l'hôpital, ces services d'urgence qu'ils sont obligés de faire.
08:01 Mais les Français ont l'impression qu'il y a de moins en moins de services publics ou du service public de moins en moins bonne qualité.
08:07 Et en même temps qu'on paye plus d'impôts. Il y a 10 ou 20 ans, on payait sans doute moins d'impôts et ça fonctionnait mieux.
08:13 D'abord, encore une fois, on a baissé les impôts comme jamais depuis 2017. D'ailleurs, on se fait reprocher par certains de baisser trop
08:20 les impôts. Dans l'actualité, on a entendu ces derniers jours, notamment le gouverneur de la Banque de France qui appelle le gouvernement
08:26 à arrêter de baisser les impôts. Moi, j'ai plutôt entendu depuis que je suis en âge d'écouter la politique ou l'actualité des gouvernements
08:33 qui étaient critiqués parce qu'ils augmentaient les impôts. C'est assez rare d'entendre des gouvernements qu'on critique parce qu'ils les baissent.
08:37 Je le vis plutôt comme un compliment. Ensuite, oui, on met de l'argent public sur l'hôpital public. 100 milliards d'euros de budget cette année,
08:44 c'est du jamais vu dans l'histoire. Donc l'important, et vous avez raison de le dire, c'est que l'argent aille au bon endroit, que les Français
08:49 voient la différence. C'est beaucoup des questions d'organisation. D'ailleurs, le président a fixé comme objectif qu'à la fin 2024, on ait désengorgé
08:56 les services d'urgence. On met l'argent, on met les moyens. Maintenant, c'est l'organisation dans les établissements hospitaliers, dans chaque région
09:03 qui doit nous permettre que ce soit visible pour les Français.
09:05 Et le fait de dire aux Français un accouchement, ça coûte 2600 euros. L'intervention d'une équipe de pompiers, c'est 1150 euros en moyenne.
09:12 C'est quoi l'objectif ? C'est de culpabiliser ? De dire "Regardez, ne dépensez pas cet argent inutilement". C'est aussi de dire "Ok, vous voulez
09:21 payer moins d'impôts, mais ça veut dire qu'il va falloir faire une croix sur cinq jours".
09:24 C'est tout simplement faire de la transparence. Régulièrement, des Français me disent "Ce serait intéressant de savoir combien ça coûte".
09:28 Effectivement, quand on a un enfant au lycée, savoir que c'est 11 000 euros l'année d'argent public, c'est intéressant pour les gens.
09:34 Et ensuite, effectivement, ça permet de faire des choix. Il y a aussi un volet consultation, encore une fois. Moi, je trouve que c'est utile et intéressant
09:41 d'avoir plus de 20 millions de contribuables qui vont donner leur avis sur nos politiques publiques.
09:44 - Deux engagements ce matin sur RTL. Un, vous tiendrez en compte de ce questionnaire. C'est promis, vous reviendrez nous le dire,
09:51 vous nous présenterez le budget. Deux, il n'y aura pas d'augmentation d'impôts ?
09:54 - Il n'y aura pas d'augmentation d'impôts. On s'y est toujours engagé depuis qu'Emmanuel Macron a été élu. Et je pense qu'on peut nous reconnaître
09:59 cette constance. Vous avez des Français qui vous disent "Oui, mais ma taxe foncière a augmenté". C'est les collectivités locales qui le décident.
10:06 Pour ce qui est de l'État, on a tenu notre engagement. Non seulement on n'augmente pas les impôts des Français, mais quand on peut, on les baisse.
10:12 - Merci beaucoup, Gaëlle.

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