SMART JOB - Les entreprises s’engagent du mardi 25 avril 2023

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Mardi 25 avril 2023, SMART JOB reçoit Joséphine Labroue (Directrice générale adjointe, Les entreprises s'engagent)

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00:00 (Générique)
00:05 -Et notre rubrique, "Les entreprises s'engagent",
00:08 pour donner la parole chaque semaine
00:10 aux entreprises engagées dans cette vaste communauté
00:13 de partage d'expérience et tourner vers l'emploi des jeunes.
00:16 Là, on va prendre de hauteur et être un peu transversal
00:20 à travers la présence de Joséphine Labrou.
00:22 Bonjour, Joséphine. -Bonjour.
00:24 -Directrice générale adjointe...
00:26 C'est "adjointe", on est bien d'accord.
00:28 "Les entreprises s'engagent" pour parler de...
00:31 C'est un sujet très important, d'abord parce que Thibault Guilhuis
00:34 et le ministre de la Justice sont allés en centre de détention
00:38 pour parler de cette situation, des ateliers,
00:41 des détenus qui devraient travailler plus.
00:43 C'est assez compliqué.
00:45 On parle d'une manière plus globale
00:47 des travailleurs sous main de justice.
00:49 C'est un mot un peu barbare.
00:51 Ca ne concerne pas que les détenus en détention,
00:53 c'est bien ça, ceux qui sont sortis.
00:56 -Oui, tout à fait. Il y a deux volets de travail
00:58 pour les publics de justice.
01:00 C'est développer les ateliers de production,
01:02 les possibilités de travailler pour les personnes en détention,
01:06 c'était l'objet du déplacement à Bois-d'Arcy.
01:09 L'accompagnement, la formation et l'emploi
01:11 à la sortie de détention pour pouvoir, évidemment,
01:14 favoriser la réinsertion et la lutte contre la récidive.
01:17 -Il y a une tribune qui a été signée dans les échos
01:20 avec des chaînes d'entreprise, des associations socioculturelles,
01:24 qui sont en train de faire
01:26 tout l'écosystème, avec les paroles de Thibault Guilhuis,
01:29 le haut-commissaire et du ministre, pour dire qu'on accélère.
01:33 Une fois qu'on a dit ça, on est tous d'accord.
01:35 Comment on fait ? Parce que là, votre réseau,
01:38 j'imagine, a une puissance de feu et de lobbying sur ce sujet.
01:41 Comment on fait ? -Un des rôles de la communauté,
01:44 c'est de pouvoir favoriser l'engagement des entreprises
01:47 pour recruter autrement. On est convaincus
01:50 que chaque employeur a la possibilité de s'engager
01:53 dans les publics justice, on va le dire comme ça.
01:56 On l'active de plusieurs manières.
01:58 On a mobilisé les entreprises pour la signature de la tribune,
02:01 on les sensibilise, l'événement avec le Garde des Sceaux
02:04 a fait partie de cette action.
02:06 On active aussi nos clubs départementaux
02:08 à travers des expérimentations et d'actions
02:11 pour rapprocher les entreprises du secteur justice
02:14 qui ne se connaissent pas.
02:15 -C'est un sujet passionnant, anti-récidive.
02:18 Si on réussit à donner un emploi pérenne à un détenu en sortie,
02:22 on sait que c'est dans les six mois qui suivent une sortie
02:25 que le risque de récidive est là, parce qu'on n'a pas de travail.
02:29 C'est aussi mobiliser les chefs d'entreprise
02:31 pour leur dire de ne pas avoir peur.
02:33 Tendez-leur la main, vous verrez.
02:35 Comment on fait pour détecter les compétences ?
02:38 Il y a un vrai sujet de compétences.
02:40 Comment on peut l'organiser ?
02:42 Il se passe des choses, évidemment, en prison.
02:44 -Nous, on croit beaucoup à la vertu du terrain.
02:47 C'est pour ça qu'on a nos fameux clubs départementaux partout.
02:51 Ce qu'on a mis en place,
02:52 c'est les services de probation et d'insertion professionnelle.
02:56 Ce sont les conseillers d'insertion pour les personnes.
02:59 -Les SPIP. -Exactement.
03:00 On a lancé quelque chose de tout simple.
03:03 C'est de faire en sorte que les SPIP connaissent mieux
03:06 les entreprises du territoire, les entreprises connaissent mieux
03:09 les SPIP et les publics qui sont accompagnés.
03:12 Ca permet de faire le lien, de repérer les compétences
03:15 et de faire des parcours dedans-dehors plus fluides
03:18 pour pouvoir accompagner et proposer des solutions.
03:21 -Les SPIP, c'est les services de probation qui vous disent
03:24 "J'ai ce détenu qui va sortir, il est menuisier ou ébéniste,
03:27 "et lui, il y a peut-être moyen."
03:29 L'enjeu, c'est de faire se rencontrer.
03:32 C'est intéressant, car aujourd'hui, la philosophie,
03:35 c'est de faire rentrer l'entreprise dans les écoles.
03:38 C'est la même philosophie, de faire rentrer l'entreprise
03:41 au sein des maisons d'arrêt et des centres de détention
03:44 pour dire "On propose du boulot." -Exactement.
03:47 Ca, on le fait avec l'ATJIP, le service du ministère
03:50 sur ce sujet-là. Par exemple, on va organiser en 2023
03:53 30 visites de centres de détention de maisons d'arrêt
03:56 avec des entreprises de nos clubs.
03:58 La dernière a eu lieu le 13 avril dans la Somme
04:01 pour présenter les possibilités d'implantation
04:03 d'embauche. Ca va porter ses fruits,
04:06 puisqu'une entreprise de la communauté
04:08 va très certainement pouvoir implanter un atelier
04:11 dans la maison d'arrêt de Damien. -Vous avez raison.
04:14 Il y a l'idée de faire se rencontrer physiquement.
04:17 C'est quand même beaucoup, moi, qui ai tourné plusieurs sujets
04:20 dans des prisons. On est sur des fantasmes.
04:23 C'est intéressant d'emmener ces chefs d'entreprise
04:26 pour qu'ils se rendent compte qu'en phase 2,
04:28 ils ont un être humain qui a pris le mauvais chemin,
04:31 mais rien ne l'empêche de reprendre le bon.
04:34 C'est ça, l'enjeu. Ils sont prêts, les chefs d'entreprise ?
04:37 Vous recensez déjà les entreprises
04:39 qui sont prêtes à embaucher.
04:41 C'est quoi, les potentialités par rapport au nombre de détenus
04:45 qui sont prêts à être implantés ? Vous avez des chiffres ?
04:48 -Oui, on voit une évolution. Il y a 10-15 ans,
04:50 les entreprises ne disaient pas qu'elles avaient
04:53 un atelier de production en gestion.
04:55 Elles le cachaient. Il y a eu un énorme changement,
04:58 car les entreprises ont compris que cette action
05:01 rentrait dans leur démarche d'engagement,
05:03 voire de RSE. Je l'ai vu lors du déplacement à Bois-d'Arcy.
05:07 -C'est une centrale, Bois-d'Arcy. -C'est une maison d'arrêt.
05:10 -Une maison d'arrêt. -Il y avait des détenus
05:13 qui étaient sur leur poste de travail.
05:15 On avait fait venir une centaine de chefs d'entreprise
05:18 qui ont pu échanger avec eux, casser les murs
05:21 pour aller à la rencontre et avoir une meilleure prise de conscience.
05:25 -Joséphine, avant de nous quitter,
05:27 il y a l'enjeu de ceux qui sont déjà formés
05:29 et qui ont eu une formation.
05:31 Dans les maisons d'arrêt, il y a beaucoup de jeunes non formés.
05:34 La prison a été la seule école qu'ils ont eue.
05:37 Il y a un enjeu de formation.
05:39 Il y a des classes, de l'accompagnement,
05:41 des cours de français.
05:43 -On pourrait encore plus accentuer la formation
05:45 au sein des maisons d'arrêt. -Oui, sans doute.
05:48 Le rapprochant avec le monde économique
05:50 permettra de travailler une meilleure adéquation
05:53 entre les besoins d'embauche et les processus de formation
05:56 qui peuvent être mis en place.
05:58 Aujourd'hui, on a 300 entreprises qui sont déjà engagées
06:01 sur le sujet de justice,
06:03 pour l'implantation en détention, l'accompagnement à la sortie.
06:06 On en aura 1000 bientôt.
06:08 Aujourd'hui, c'est 28 % des détenus qui travaillent.
06:11 L'objectif fixé par le garde des Sceaux,
06:13 c'est de passer à 50 % de détenus qui travaillent.
06:16 On active l'ensemble de la communauté.
06:18 -De détenus en intérieur de prison ou dans le cadre de la sortie ?
06:22 C'est un intérieur, 50, hein ?
06:24 -Oui, les 50 %, c'est en intérieur.
06:26 -Ambitieux. -Ambitieux.
06:27 On travaille aussi la complémentarité
06:30 pour l'extérieur.
06:31 Les entreprises s'ouvrent à de nouveaux profils,
06:34 à de nouvelles manières de recruter.
06:36 On est convaincus que les publics justices font partie
06:39 de la communauté.
06:40 On appelle les entreprises à s'engager sur le sujet
06:43 via notre plateforme.
06:45 Les entreprises-engages.gouv.fr ou via nos clubs.
06:47 -Allez voir dans votre département,
06:49 il y en a beaucoup, notamment à la Loire-Atlantique.
06:52 Ils sont déjà venus sur notre plateau.
06:55 Allez voir, peut-être, pour une visite.
06:57 Si vous ne l'avez jamais fait,
06:59 ça vous donnera l'occasion de découvrir l'univers carcéral
07:02 et d'aller à la rencontre de ces détenus,
07:04 qui sont des êtres humains à part entière,
07:07 et qui nous permettent de travailler.
07:09 Merci, Joséphine Labroude,
07:11 directrice générale adjointe.
07:13 Les entreprises s'engagent avec ce site.
07:15 Allez y jeter un oeil.
07:17 Si vous voulez rejoindre la communauté,
07:19 c'est pas compliqué.
07:20 -Il faut aller sur le site
07:22 lesentreprises-engages.gouv.fr,
07:24 cliquer sur "s'engager", se connecter.
07:26 Il y a un parcours individualisé qui vous est proposé
07:29 pour vous accompagner sur cette thématique,
07:32 mais aussi la jeunesse, l'inclusion, la sobriété.
07:35 -Simple comme bonjour.
07:37 On fait une pause et on accueille dans le Cercle RH
07:39 la ministre déléguée à la formation,
07:42 Carole Grandjean.
07:43 Beaucoup de sujets.
07:44 C'est le coeur du réacteur de la campagne d'Emmanuel Macron,
07:48 la formation. On va parler de la réussite
07:50 de l'apprentissage en France.
07:52 C'est un vrai succès, plus de 800 000 apprentis.
07:55 On va parler de la réforme du lycée professionnel,
07:58 du CPF et des enjeux de la formation.
08:00 Elle est notre invitée.
08:01 C'est un grand entretien, juste après la pause
08:04 déléguée à la formation professionnelle.

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