SMART JOB - Le cercle RH du lundi 28 août 2023

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Lundi 28 août 2023, SMART JOB reçoit Boutayna Burkel (Dirigeante, The Helper) et Sébastien Vernède (Associé, Sia Partners)

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00:00 (musique douce)
00:02 Le cercle est rache, le débat de Smart Job
00:14 pour parler parentalité en cette rentrée.
00:16 Bien sûr, les enfants vont repartir à l'école,
00:19 il y a la crèche, l'organisation, la vie qui va reprendre.
00:21 C'est fini, les vacances.
00:23 Eh oui, évidemment.
00:24 Et c'est un sujet très complexe pour les femmes et les hommes,
00:27 d'ailleurs, sur la manière dont peuvent s'organiser
00:30 la vie quotidienne entre le travail et la gestion des enfants.
00:35 Des enfants, parce que ça se passe bien quand on en a un,
00:37 et puis on va en parler, mais quand on en a deux et trois,
00:40 ça se complique, évidemment, un peu plus.
00:42 On en parle avec nos experts, ils vont nous éclairer sur ce sujet.
00:45 Boutena Burkel, merci d'être avec nous.
00:48 Vous êtes dirigeante de The Helper.
00:50 - Exactement. - Je l'ai bien prononcé ?
00:51 Très bien, parfait.
00:52 Merci d'être avec nous. Vous êtes spécialiste des organisations
00:55 et votre structure vient accompagner sur les grands sujets RH
00:59 et sur ces questions de parentalité.
01:01 On verra à votre étude, il y a encore pas mal de chemins à parcourir.
01:05 On pense que tout est réglé loin de là.
01:07 Avec nous, Sébastien Vernet. Bonjour, Sébastien.
01:10 - Bonjour. - Ravi de vous retrouver.
01:11 Vous êtes associé chez SIA Partners
01:13 et vous êtes venu régulièrement dans notre émission.
01:15 C'est un vrai plaisir de vous accueillir pour cette première de rentrée,
01:18 puisqu'on va vivre évidemment une saison entière ensemble.
01:21 D'abord, commençons par The Helper et votre étude.
01:25 Si j'ai bien lu votre étude, elle dit une chose, elle dit
01:28 qu'il y a beaucoup de dispositifs qui existent,
01:30 puisque le législatif a beaucoup travaillé sur ce sujet,
01:34 mais bizarrement, au bout de la moulinette,
01:36 celui qui devrait l'utiliser ne connaît pas le dispositif,
01:39 ne l'utilise pas très bien. Qu'est-ce qui se passe ?
01:42 La loi existe, mais le salarié dans l'entreprise ne l'utilise pas ?
01:45 Alors, merci déjà pour cette opportunité.
01:48 Il se trouve que lors de notre étude,
01:51 réalisée avec deux besoins-projects et un de trois kids,
01:54 et bien sûr nous-mêmes, The Helper,
01:56 on a mis en avant qu'il y a une vraie difficulté
02:00 qu'on n'arrivait même pas à mesurer jusque-là.
02:03 Et ce qu'on a mis en avant, c'est qu'autour de 77 %,
02:07 les salariés, les actifs par an, de manière générale,
02:11 pour eux, c'est dur.
02:12 Alors, pourquoi ça se passe comme ça ?
02:15 Premièrement, ils ne connaissent pas tous les dispositifs.
02:17 C'est ça.
02:18 Deuxièmement, il y a vraiment un sujet sur le management de proximité,
02:24 parce que là, les parents considèrent qu'on ne les soutient pas,
02:27 on ne connaît pas leur réalité,
02:29 on ne leur propose pas peut-être des ajustements simples.
02:32 Et d'ailleurs, il se trouve que 80 % des cadres utilisent la flexibilité,
02:37 donc ils travaillent en dehors des horaires de travail.
02:39 C'est ce que vous dites dans l'étude.
02:40 C'est-à-dire qu'en fait, le droit à la déconnexion
02:43 qui vient se heurter à ce sujet n'existe pas.
02:46 On gère les enfants, puis à 20h, on reprend le boulot.
02:48 Exactement, même pour les professions intermédiaires,
02:50 ce qui est quand même assez...
02:53 Mais côté SCIA, parce que vous observez les tendances,
02:57 c'est-à-dire que vous apportez une analyse,
02:58 mais vous observez les tendances.
03:00 Est-ce que vous êtes d'accord avec mon analyse ?
03:01 Il existe des dispositifs,
03:02 la société a beaucoup avancé, en tout cas le législatif,
03:06 mais dans la réalité des entreprises,
03:08 c'est quand même, ça reste encore compliqué de dire à son manager,
03:12 "Je dois partir parce que mon enfant vient de vomir à la crèche
03:15 et je m'en vais."
03:15 Et on voit dans l'étude que ce n'est pas si simple à faire.
03:18 Moi, ce que j'aime beaucoup dans votre étude,
03:20 et je vous en remercie,
03:21 c'est qu'on dézoome de la maternité.
03:23 On a souvent tendance à penser la parentalité
03:26 à un moment bien précis,
03:27 quel moment où la personne est enceinte
03:30 et ensuite on a un bébé en bas âge,
03:32 avec toutes les questions de congé parentalité, de retour, etc.
03:35 Vous, vous avez une lecture sur le temps long
03:37 où finalement on regarde les différents âges de l'enfant
03:40 et on se rend compte qu'effectivement,
03:42 la plupart des mesures qui sont utilisées,
03:44 c'est celles qui sont en lien avec la maternité
03:46 et finalement, quand on est dans le quotidien,
03:48 le quotidien du travail, avec les contraintes,
03:50 les réunions qui se terminent tard,
03:51 on en reviendra peut-être un petit peu après,
03:53 les mesures sont très peu connues d'une part
03:56 et peu utilisées d'autre part.
03:57 Donc c'est un enjeu très fort.
03:58 On le voit sur plein d'autres sujets.
03:59 On le voit sur le RSA qui est assez solicité.
04:02 La mise en visibilité des dispositifs de l'entreprise,
04:04 ça ne coûte pas grand-chose
04:06 et pourtant, ça a énormément d'effet.
04:07 Mais de votre côté, Boutena,
04:09 il y a aussi la difficulté...
04:11 J'aimerais qu'on fasse un focus sur ces managers
04:13 parce qu'il y a le train général,
04:16 la loi est appliquée pour l'ensemble des salariés,
04:18 c'est le droit du travail.
04:20 Puis après, il y a la réalité du terrain.
04:21 Et on voit dans les personnes qui sont interrogées dans l'étude
04:24 qu'elles disent "C'est pas toujours facile avec mon manager".
04:26 Et vous allez même plus loin, vous dites
04:28 "Il faut aussi que les managers soient dotés de liberté,
04:31 d'autonomie dans ses choix".
04:32 C'est pas simple pour le manager, ça ?
04:34 Exactement. Et d'ailleurs, on voit dans d'autres études,
04:37 les managers sont stressés, ils sont tendus
04:40 parce qu'on leur reimpose des objectifs
04:42 et pour eux, dans leur, on va dire,
04:45 matrice générale de réflexion,
04:48 pour atteindre les objectifs, il faut travailler beaucoup.
04:51 Sauf que quand on devient parent,
04:52 on est généralement beaucoup plus expérimenté,
04:54 on est beaucoup plus rapide à l'exécution.
04:57 Donc travailler beaucoup, c'est quand même difficile,
05:00 surtout qu'on va arriver avec le temps,
05:02 jusqu'à 14 ans, on va avoir les devoirs à faire.
05:05 Et les managers ont besoin effectivement d'outils,
05:07 d'autonomie, même d'encouragement,
05:09 parce qu'eux aussi, ils ont peur, ils ont cette peur-là.
05:12 Donc arriver à changer la culture
05:14 vers une performance plutôt durable,
05:17 quelque chose qui soit plus étalé dans le temps aussi
05:19 et plus raisonnable peut-être,
05:21 parce que le Covid est passé par là.
05:23 Mais quand même, Coté-Sciat,
05:24 est-ce qu'il faut inventer aussi des dispositifs très pragmatiques ?
05:27 Parce que la loi, évidemment, permet d'avoir plus de congés de parentalité.
05:30 Il y a 28 jours, c'était 11 auparavant.
05:32 C'est la maternité, mais là, on voit que les enjeux,
05:34 c'est des enfants de 6, 7 ans, c'est l'adulte devoir,
05:37 c'est parfois une aide psychologique.
05:39 Est-ce que l'entreprise doit aussi aller jusque-là
05:41 ou c'est à la collectivité ou à la puissance publique de le gérer ?
05:44 Parce que cette question, elle est posée à l'entreprise.
05:46 Je pense que c'est clairement à l'entreprise,
05:48 mais pas forcément au travers de dispositifs.
05:50 Je pense qu'on est dans un enjeu fortement culturel.
05:52 Là, on touche aux trois grands mots des entreprises en France,
05:54 notamment pour les cadres, que sont le présentéisme,
05:57 la réunionnite et la difficulté de se déconnecter.
06:00 - En fait, c'est ces trois dimensions-là. - Contradictoire avec notre sujet du jour.
06:03 Qui est en plein dedans, en fait. C'est exactement ça.
06:05 Quand on... Enfin, j'ai moi-même des enfants.
06:07 Quand il faut aller chercher les enfants à 18h30,
06:09 si on est dans le nyon de 18h à 19h, c'est pas possible d'y participer.
06:12 Quand c'est valorisé de finir tard le soir,
06:14 et on se dit, on en parlait avant l'émission,
06:16 de travailler beaucoup et de finir tard
06:19 pour avoir une bonne progression de carrière,
06:20 par nature, les parents, ils sont obligés
06:23 de se reconnecter le soir.
06:24 Et donc, on est encore dans cette connexion.
06:26 Là, on touche à quelque chose qui, moi, m'intéresse beaucoup en tant que parent,
06:29 c'est qu'on a beaucoup d'injonctions pour les parents
06:31 d'empêcher les enfants d'être trop sur les écrans.
06:33 Pourtant, nous, en tant qu'adultes, en particulier en tant que cadres,
06:35 - On passe nos vies sur les écrans. - On est permanent sur les écrans.
06:37 Et la première chose qu'on fait une fois que les enfants sont couchés,
06:40 c'est de rallumer le PC ou de regarder le téléphone.
06:42 Donc, on a ces injonctions paradoxales
06:45 qui sont très dures à gérer.
06:46 Et donc, pour les entreprises, on est sur un sujet
06:48 qui dépasse, à mon sens, la parentalité,
06:50 qui est celui de la culture,
06:51 de l'équilibre des privilèges et professionnels,
06:53 et notamment des sujets du présentéisme,
06:55 de la réunion de mythes et de la difficulté à se déconnecter.
06:57 Boutena, juste les difficultés à concilier emploi, parentalité,
06:59 ça s'est tiré de votre étude, on va le découvrir.
07:01 Trouver du temps pour soi à 53 %,
07:03 parce qu'on voit bien que le travail prend du temps.
07:05 Les enfants, c'est évidemment énergivore.
07:07 C'est formidable, mais ça prend de l'énergie.
07:09 Être disponible pour ses enfants à 49 %,
07:11 gérer la logistique à la maison,
07:13 manquer de sommeil, parce que c'est une difficulté,
07:16 parce qu'on rôgne sur quelque chose,
07:18 faire face aux nouvelles dépenses, 22 %,
07:20 ça, c'est intéressant aussi.
07:21 Et dans votre étude, on découvre quand même
07:23 que ça reste encore sur les épaules des femmes,
07:25 cette flexibilité.
07:27 L'enfant malade, c'est la femme qui va le chercher.
07:29 - Alors... - Moins d'hommes.
07:30 Il y a des raisons, on va dire, culturelles ou sociétales
07:34 qui sont sous-jacentes à ces choix-là
07:36 et qui sont liées plutôt à l'écart salarial.
07:39 On va toujours choisir celui du couple,
07:41 à supposer que c'est un couple,
07:43 qui va avoir le moins de revenus.
07:46 Ça, c'est le premier point.
07:47 Deuxième point, il ne faut pas oublier
07:49 qu'une partie des familles aussi sont des mères monoparentales.
07:53 Et ça, c'est quand même encore plus...
07:56 - C'est un poids supplémentaire. - C'est un poids supplémentaire,
07:59 parce qu'il n'y a pas de ressources.
08:00 Et en fait, dans nos études et même dans nos témoignages
08:03 qu'on reçoit tous les jours,
08:05 ce qu'on note, c'est qu'on ne comprend pas,
08:07 ou aussi les maladies, on n'arrive pas à comprendre
08:09 quand il y a des spécificités familiales.
08:11 Typiquement, un enfant handicapé, une femme divorcée,
08:14 des jumeaux, une PMA.
08:18 Toutes ces difficultés-là, on va dire,
08:19 qui en rajoutent ?
08:20 - Parce que la part... - Ça, il n'a pas trop envie d'entendre.
08:22 Voilà, exactement. Les problèmes personnels,
08:23 on les laisse à la maison.
08:25 Et qu'en fait, il y a aussi cette image-là
08:27 que le soin reste quelque chose du domaine de la femme féminin.
08:32 Et ça revient à ma question.
08:33 Le soin reste aussi du domaine de la puissance publique.
08:35 C'est la sécurité sociale, c'est le réseau de médecins.
08:37 Ça, c'est votre vie privée.
08:39 Ça, c'est le discours inverse que vous portez
08:41 quand vous rencontrez les RH, parce que...
08:43 J'imagine que vous avez aussi un travail de pédagogie
08:45 chez SIA de la même manière, mais qu'est-ce que vous leur dites ?
08:47 Alors nous, dans notre étude d'ailleurs,
08:49 et dans notre approche, on leur propose toujours,
08:52 premièrement, une analyse systémique.
08:54 C'est-à-dire qu'il faut qu'ils arrivent à comprendre
08:56 que ce n'est pas juste un développement personnel,
08:58 c'est pas parce que vous proposez à un coach, à un parent,
09:00 que ça va aller mieux.
09:01 Donc il faut arriver à faire cette analyse systémique
09:03 dans la structure.
09:04 Promouvoir aussi cette performance durable.
09:06 Donc ça, c'est dans l'entreprise.
09:08 Et puis, en effet, il y a un rôle individuel
09:11 qui est porté par chacun de lâcher prise sur la déconnexion,
09:13 comme vous le disiez tout à l'heure.
09:15 Et puis, il y a enfin la question de la collectivité.
09:18 Et là, l'entreprise peut avoir un rôle
09:20 par rapport à sa stratégie RSE
09:23 pour porter un peu son étendard et dire,
09:25 "Voilà, nous, on fait ce choix-là.
09:27 Est-ce que vous pouvez nous suivre
09:28 jusqu'où vous pouvez venir avec nous ?"
09:31 Mais d'un point de vue concret, chez SiaPartner,
09:33 enfin, chez vous d'ailleurs aussi,
09:34 qu'est-ce qu'on dit à une entreprise ou un RH ?
09:37 Sur la table, il a cette difficulté.
09:38 Il a bien cette difficulté. Elle existe.
09:40 On vient de la poser.
09:42 Qu'est-ce qu'elle met, la RH ?
09:43 Elle dit, "Vous êtes libre de partir à l'heure que vous souhaitez,
09:46 même lorsque c'est une réunion stratégique."
09:48 Tout ça, c'est des sujets très concrets.
09:49 Concrètement ?
09:51 Concrètement, je vais vous répondre,
09:52 et après, je vais laisser la parole.
09:53 C'est déjà de faire un audit très simple, très rapide,
09:56 qu'on leur propose.
09:57 Deuxièmement, former les managers et les parents.
10:01 Troisièmement, avoir cette question de sensibiliser
10:03 tout autour dans l'entreprise
10:05 pour faire connaître déjà les dispositifs
10:06 qui sont déjà disponibles, parce qu'en fait...
10:09 Vous avez raison. Et auquel on a le droit.
10:11 Qu'est-ce qu'on met en place, concrètement ?
10:12 Parce que là, on pose un diagnostic,
10:14 ceux qui nous regardent se disent,
10:15 "Je suis confronté à ce problème, 18h, l'enfant est malade,
10:17 j'en ai trois, je cours dans tous les sens et je muse."
10:20 Parce qu'il y a aussi des enjeux sur la santé.
10:22 Qu'est-ce qu'on met en place, concrètement ?
10:24 Je suis tout à fait d'accord avec vous.
10:26 Il y a une initiative que j'aime beaucoup
10:27 qui s'appelle le Parental Challenge,
10:28 que vous connaissez, qui sont en fait 12 mesures très simples
10:32 que peuvent mettre en place les entreprises
10:33 pour favoriser la parentalité.
10:34 Ce que j'aime beaucoup dans cette approche,
10:36 c'est que c'est des mesures qui, pour l'essentiel,
10:37 ne coûtent rien, qui ne coûtent zéro euro.
10:40 On a tendance parfois à penser que ça coûte très cher
10:42 de mettre en place des dispositifs.
10:44 Là, ça ne coûte tout simplement rien.
10:45 Il y a de grandes entreprises qui se sont inscrites
10:47 dans cette démarche, comme L'Oréal,
10:49 comme Back Market, dans l'écosystème plus start-up.
10:52 Et c'est 12 mesures qui permettent de s'engager
10:54 sur des choses simples.
10:56 La première, vous l'avez dit,
10:57 c'est de mettre en visibilité tout ce qui existe.
10:59 La deuxième, c'est d'en parler.
11:01 Quand on parle de parentalité, on touche à l'intime,
11:03 on touche effectivement à une diversité de situations
11:05 très vastes, de procréation médicalement assistée,
11:08 parfois d'adoption, d'enfants potentiellement handicapés.
11:11 Donc, rien que le fait d'en parler,
11:13 ça permet de dédramatiser un petit peu le sujet.
11:16 Et enfin, le plus important, c'est effectivement
11:19 de travailler avec les managers sur leurs pratiques.
11:22 - On parlait de managers... - Et en confiance.
11:24 En confiance, oui, mais dans leurs pratiques
11:26 pour qu'ils soient des facilitateurs
11:28 et que, finalement, ça ne soit pas un problème.
11:30 Et qu'un collaborateur...
11:32 - Qu'on n'ait pas envie de vomir. - ...ne va se sentir mal,
11:33 en fait, il va partir.
11:35 Et dans la période actuelle de forte tension
11:37 sur le marché du travail,
11:38 ces mesures en faveur de la parentalité...
11:40 - C'est de la rétention. - C'est de la rétention,
11:41 la finalisation extrêmement puissante.
11:43 Quand on a une place en crèche,
11:45 on va être personnellement concerné,
11:47 permise par l'entreprise, je peux vous dire
11:48 que pendant 2-3 ans, on n'a pas envie de partir.
11:50 Vous avez raison, c'est un outil aussi de rétention de dire,
11:53 on vous permettra aussi,
11:55 il y a même des initiatives qui sont venues sur ce plateau,
11:57 la crèche est quasiment intégrée à la structure,
12:00 ce qui fait que la maman peut même,
12:01 sur sa pause de déjeuner,
12:03 ou le papa, parce que le papa aussi est dedans,
12:06 d'aller voir son enfant, d'avoir un échange.
12:08 Est-ce que ça, ce sont des mesures vers lesquelles...
12:10 On se dit que ce sont les grosses boîtes qui peuvent le faire
12:11 et pas les PME.
12:13 Mais elle montre tout l'exemple comme ça
12:14 ou il y a encore un peu de chemin là-dessus à faire ?
12:16 - Alors, pour... - Ça, c'est concret, ça.
12:18 C'est tout à fait concret.
12:20 Pour les places en crèche, c'est assez courant.
12:22 C'est démocratisé.
12:23 Maintenant, il faut se rappeler que ça n'enlève pas tout.
12:26 Typiquement, dans l'étude, on a rappelé quand même
12:29 que c'est pas juste une question de petits enfants.
12:32 C'est vraiment jusqu'à 14 ans.
12:34 Exact.
12:35 14 ans, 49 % ont besoin d'aide.
12:37 - Exactement. - Ça compte ?
12:38 L'aide aux devoirs, par exemple, c'est quand même important.
12:41 On parle du mal-être des adolescents.
12:43 Les personnes qui sont en front, ce sont les parents.
12:45 C'est pas forcément que les éducateurs ou que les grands-parents.
12:48 Tout le monde n'a pas de grands-parents.
12:50 Et le sujet, en fait...
12:51 Les parents absents peuvent jouer un rôle important
12:53 dans l'équilibre ou pas de l'enfant.
12:55 Exactement.
12:56 Et ça, c'est une question, bon, pour le manager,
12:58 d'avoir cet oeil pratique et ce curseur-là,
13:02 de se dire, en fait, aujourd'hui, je peux me passer de toi.
13:04 Il n'y a pas de souci. Tu peux y aller.
13:06 Ou alors de trouver des autres techniques.
13:08 Par exemple, Disney a fait toute une série de mesures
13:11 pour proposer des horaires décalés adaptés aux enfants.
13:15 Il y a aussi Nestlé qui a fait d'autres mesures
13:19 pour se relayer entre eux ou le droit à la déconnexion.
13:23 Donc ce sont des mesures qui évitent même le burn-out parental.
13:26 Évidemment. Avant de nous quitter, il nous reste une minute 45.
13:28 Vous imaginez le défi. Un mot sur la génération Z,
13:31 dont on parle beaucoup, mais là aussi,
13:33 elle ne fait pas de concessions.
13:34 Non. Dans l'étude, on a mis en avant
13:37 qu'il y a des choix radicaux qu'ils vont faire
13:40 et qu'ils sont prêts à faire et qu'ils ont déjà commencé à faire.
13:43 Ils ne transigent pas sur ce sujet.
13:44 Ils déménagent, ils changent de métier
13:48 et ils sont prêts à réduire même leur revenu pour ça.
13:52 Pour ne pas sacrifier cette relation particulière.
13:55 Oui, tout à fait. Après, il ne faut pas oublier
13:57 que notre rôle aussi dans notre société,
13:59 c'est aussi de mettre en avant le rôle des parents avec leurs enfants.
14:02 Et ça, ça a été le cas avec les dernières études,
14:06 Mille premiers jours ou d'autres initiatives gouvernementales
14:09 qui ont mis la pression aussi aux parents
14:11 pour être beaucoup plus présents,
14:12 pour être dans la taille de revenant.
14:14 Ça a marché des deux côtés.
14:15 Il y a aussi les parents, comme vous dites,
14:16 qui doivent se prendre en main.
14:17 Vous allez chercher vos enfants à 18h30 à l'école, alors ?
14:19 - Tout à fait. - Vous avez donc accepté
14:21 de rater des réunions. - Tout à fait.
14:23 C'est ça, l'idée.
14:24 C'est aussi une sorte de censure qu'on s'inflige à soi-même.
14:27 On se dit...
14:28 - De choix. - Ou de choix où je m'autorise
14:31 à le faire.
14:32 - Je parle à un homme, là. - Ou d'exemplarité.
14:34 Je pense que c'est le rôle des managers
14:36 que de montrer que c'est possible, que ce n'est pas grave
14:38 et que je peux très bien être très performant dans mon travail
14:42 en allant chercher mes enfants à l'école.
14:44 Et sans avoir mauvaise conscience.
14:45 Parce qu'il y a un sujet aussi de...
14:47 On se censure, on n'ose pas aller voir son manager
14:50 et vous êtes associé d'ancienne entreprise.
14:51 Les entrepreneurs, d'ailleurs, un mot avant de partir,
14:54 on parle beaucoup de salariés,
14:55 mais les chefs d'entreprise, eux,
14:57 se sacrifient énormément sur ce sujet-là.
14:59 On voit très bien dans l'éclude,
15:00 les chefs d'entreprise, les indépendants
15:02 sont ceux qui ont le plus de difficultés.
15:04 La tête dans le bidon.
15:05 Après, ils ont un luxe
15:08 qui est, pour certains,
15:10 qui ont aménagé leur entreprise pour ça,
15:14 pour ce rôle-là.
15:15 Il y en a même certains qui ont fait ce choix
15:17 pour pouvoir être beaucoup plus présents.
15:18 C'est vrai, mais j'ai envie de dire,
15:20 on va se quitter, mais c'est une minorité.
15:22 Les entrepreneurs, les dirigeants
15:24 sont la tête dans le guidon.
15:25 Il faut quand même le reconnaître.
15:27 Merci à vous de nous avoir éclairés sur ce sujet.
15:29 Une étude passionnante à découvrir
15:32 sur le site de The Helper.
15:34 Elle est extrêmement détaillée
15:35 et elle permet d'avoir un tableau de bord,
15:37 une étude extrêmement précise.
15:39 Boutena Burkel, vous êtes la dirigeante de The Helper,
15:42 et puis Sébastien Vernen était avec nous aujourd'hui,
15:44 associé chez Sia Partners.
15:46 Merci de nous avoir rendus visite.
15:48 C'était le débat de Smart Job.
15:50 Et on termine, évidemment, avec Fonette sur l'emploi.
15:52 Un sujet très concret aussi pour les salariés,
15:54 la N-A-O, les négociations salariales, évidemment.
15:58 C'est un enjeu très fort.
15:59 On en parle tout de suite avec notre invité.

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