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00:00:00 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:00:02 Vous êtes donc président de la Comader,
00:00:05 Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural.
00:00:08 Encore une fois, merci au nom de l'économiste d'avoir accepté notre invitation au photo débat de l'économiste.
00:00:15 Alors, l'actualité oblige.
00:00:17 Donc, quelle analyse aujourd'hui faites-vous de la forte tension qui est en train d'être menée autour des prix agricoles ?
00:00:26 Et surtout, pourquoi on n'a pas vu venir cette situation ?
00:00:30 Surtout que cette hausse, elle arrivait avec la hausse, elle était inévitable, des produits de la crise internationale.
00:00:38 Donc, pourquoi aujourd'hui, on n'a rien fait ?
00:00:42 On agit et on agit aussi sous pression.
00:00:45 Tout d'abord, je vous remercie pour l'invitation.
00:00:48 C'était un plaisir d'être parmi vous ce soir.
00:00:51 Écoutez, c'est un phénomène, on n'est pas les seuls d'avoir connu et on connaît toujours ce phénomène.
00:01:01 C'est un phénomène qu'on connaît un petit peu partout, surtout chez nos voisins.
00:01:06 En parlant de, je ne vous cite rien que l'Espagne, l'Espagne par exemple, au niveau des tomates,
00:01:12 elle fait quatre fois la production du Maroc.
00:01:14 L'Italie, qui fait cinq fois la production du Maroc.
00:01:16 Et ils ont vu leur prix augmenter d'une manière incroyable.
00:01:21 C'est passé à des niveaux défiants, toute concurrence, on n'a jamais vu ça.
00:01:26 Donc, on doit s'estimer, je le dis sincèrement, on doit s'estimer heureux d'avoir tous les produits déjà.
00:01:33 Parce qu'on est passé par une crise très difficile, on est encore, comme je vous dis, on n'est pas les seuls.
00:01:40 Même au niveau climat, on n'est pas les seuls.
00:01:42 Il y a un changement climatique qui touche un petit peu tous les pays, en général, surtout le porteur méditerranéen.
00:01:49 Donc, on a vu venir la crise, on voyait la crise, mais comment réagir, c'était déjà très difficile.
00:01:57 Qu'est-ce qu'on pouvait faire à l'époque ?
00:02:00 Moi, je ne me place pas en tant que gouvernement, je me place en tant que producteur, en tant que professionnel.
00:02:06 Ce n'est pas facile de réagir sur des choses qui ne dépendent pas de nous.
00:02:11 Ça dépend d'un contexte mondial.
00:02:15 S'il y a une sortie de crise, de Covid, je ne sais pas si vous vous rappelez, juste après le Covid,
00:02:20 on a eu des prix, des flambées de prix sur les séotransports maritimes, qui ont pris pratiquement du plus par dix.
00:02:26 Bon, il y avait des retombées de ce côté-là.
00:02:29 On avait le problème du pétrole, donc qui dit pétrole dit gaz, dit automatiquement les engrais azotés.
00:02:35 Donc, c'est des choses qu'on voyait venir.
00:02:37 Mais la nouveauté, c'est qu'on ne savait pas qu'il y avait tellement de choses qui vont se mettre ensemble.
00:02:43 Premièrement, deuxièmement, on pensait que, réellement, on a tous pensé que la sécheresse était derrière nous.
00:02:50 Ce changement climatique, on ne pensait pas que c'était un réel changement climatique et que ça ne s'arrête pas, même aujourd'hui.
00:02:57 On vit cette situation depuis trois ans, c'est la quatrième année maintenant, et on ne voit pas le bruit de tunnel.
00:03:04 Que ce soit pour nous, que ce soit pour les Espagnols, les Italiens ou les Français, on est tous pratiquement dans la même situation.
00:03:09 On a des lacs qui disparaissent en Europe, on a des fleuves qui ne coulent plus, on a un sérieux problème climatique.
00:03:17 Mais si on compose tout ça, ça a donné ses prix.
00:03:20 Et réellement, franchement, on peut dire qu'on doit se simuler heureux qu'on ait encore ces prix-là au Maroc.
00:03:26 Ça aurait été beaucoup plus que ça.
00:03:29 S'il n'y avait pas l'intervention assez musclée, j'ai bien musclé au niveau surtout des intermédiaires.
00:03:37 C'est là où on a essayé de taper un petit peu, rien que le fait de bouger.
00:03:41 Réellement, au niveau loi, on n'a pas grand-chose à faire vis-à-vis des intermédiaires.
00:03:45 Les prix sont libres. Je peux demain fixer un prix de 20 dirhams la tomate.
00:03:50 Je ne vais pas vendre, mais je peux le faire.
00:03:53 Du moment que j'affiche mon prix, personne ne m'obligera à le vendre.
00:03:57 Du moment que je stocke de la pomme de terre, il le faut.
00:04:00 On doit stocker de la pomme de terre. Si on ne stocke pas, ce n'est pas un crime de stocker de la pomme de terre.
00:04:05 Si on ne stocke pas aujourd'hui, on ne trouvera rien demain.
00:04:07 Mais parce que les intermédiaires ont été un peu les boucs émissaires de cette histoire.
00:04:11 Les intermédiaires ?
00:04:14 Bon, maintenant, il y a intermédiaire et intermédiaire. Il y a deux choses.
00:04:16 Il y a intermédiaire et spéculateur. Des gens.
00:04:19 Il y a intermédiaire et des gens qui ont surfé sur la Vague, des gens qui ont profité de ça.
00:04:24 Le fait d'en parler, chaque fois qu'on en parle, chaque fois qu'on a créé...
00:04:29 C'est un cirque vicieux. Chaque fois qu'on en parle, les gens, ceux qui...
00:04:33 Moi, j'ai 1000 tonnes de pommes de terre. Le fait d'en parler, tout le monde en parle,
00:04:38 que la pomme de terre est en train de flamber, c'est humain.
00:04:41 Ce n'est pas logique du tout, mais c'est les gens qui veulent gagner plus.
00:04:46 Et c'est ça ce qui nous a fait mal.
00:04:48 C'est les gens qui veulent gagner encore plus et qui se disent "bon, pourquoi vendre maintenant
00:04:51 alors que j'ai la possibilité encore d'attendre dans une semaine ou deux,
00:04:54 peut-être que je vais en gagner encore un ou dix-rois".
00:04:57 Maintenant, il y a le problème d'intermédiaire.
00:05:00 On a parlé tout à l'heure en off, en parlant des intermédiaires.
00:05:03 Est-ce qu'ils n'ont jamais existé ? Si, ils ont toujours existé.
00:05:06 Et on a besoin des intermédiaires.
00:05:08 S'il n'y a pas d'intermédiaire, l'activité ne pourra pas continuer.
00:05:11 Maintenant, il y a des intermédiaires.
00:05:13 Avant, il y avait des intermédiaires qui...
00:05:16 Un agriculteur, il arrive jusqu'au bout de chaîne, jusqu'à la récolte.
00:05:20 Pour vendre sa production.
00:05:25 Mais maintenant, on commence à avoir les intermédiaires.
00:05:27 Il n'y a pas longtemps, ils ont commencé à acheter.
00:05:29 Ce qu'on appelle acheter sur pied ou sur champ.
00:05:32 Ils achètent au bout de chaîne.
00:05:33 À la fin, il y a les gens qui viennent et ils achètent sur champ.
00:05:37 Et ceux qui font la récolte, ils vendent après.
00:05:41 Donc déjà, c'est le premier intermédiaire.
00:05:43 Et lui, il vend à un autre, un deuxième, un troisième, un quatre.
00:05:46 Incertainement, on se retrouve avec trois, quatre peut-être pour atteindre le marché de gros.
00:05:51 Maintenant, la nouveauté, ce qu'il y a des gens qui achètent même avant.
00:05:56 C'est-à-dire, aujourd'hui, on apprend que les gens achètent des rosacées au niveau de la floraison.
00:06:03 On ne sait même pas que juste après la floraison.
00:06:06 Ce n'est pas la même chose.
00:06:07 Maintenant, on reçoit les informations, ça remonte de tous les côtés.
00:06:11 Maintenant, c'est beaucoup plus...
00:06:13 Avant, ça existait pour certains agriculteurs qui avaient des difficultés à finir leur campagne.
00:06:17 Ils arrivaient à vendre.
00:06:18 Aujourd'hui, non.
00:06:19 Par contre, on n'a jamais vu de l'olive se vendre au mois de juin.
00:06:23 Cette année, ça se vendait au mois de juin et juillet.
00:06:26 L'olive sur pied, ça se vendait au mois d'octobre, normalement à la fin.
00:06:31 Mais ça se vendait après vers le mois de septembre.
00:06:33 Maintenant, avec...
00:06:34 Et ça, c'est dû à beaucoup de choses.
00:06:38 Entre autres, c'est l'agriculteur qui a souffert pendant la COVID,
00:06:41 qui a vendu son cheptel.
00:06:43 Et l'agriculteur, il se bat sur deux choses.
00:06:45 Il y a la banque, son patrimoine.
00:06:47 C'est la banque et le cheptel.
00:06:49 S'il a un problème de liquidité, il s'adresse à la banque.
00:06:53 Et s'il a un problème au niveau de la banque, il se rattache sur son cheptel.
00:06:56 Ce qui s'est passé pendant la COVID, les marchés de bêtes,
00:07:01 les marchés de tout, les marchés d'ailleurs,
00:07:03 de bestioles ou les marchés des soucs hebdomadaires, étaient fermés.
00:07:07 Et incertainement, l'agriculteur, l'éleveur, au lieu d'attendre...
00:07:13 Il n'a pas le choix, il est obligé de vendre chez lui carrément à des prix...
00:07:16 C'est là où il y a eu une baisse, où la viande est arrivée à 40 dirhams.
00:07:20 Il y a eu une baisse parce que l'agriculteur, incertainement,
00:07:23 il a coulé une bonne partie de son cheptel.
00:07:25 Avec la sècheresse qui a suivi, avec le manque d'eau,
00:07:28 donc il y a eu une baisse du cheptel à ce niveau-là.
00:07:30 Et automatiquement, l'agriculteur est retrouvé au bien endetté,
00:07:34 au bien en manque de liquidité.
00:07:36 Il était obligé de céder avant.
00:07:38 Et c'est pour ça qu'il a vendu un mois, deux mois,
00:07:40 même voire trois mois avant l'arrivée de maturité.
00:07:44 Et c'est pour ça qu'on a eu ce genre de spéculateurs
00:07:47 qui arrivaient et qui finissaient.
00:07:49 L'agriculteur était obligé de vendre au prix donné par l'acheteur,
00:07:57 qui vient parce que c'est un sauveur pour lui,
00:08:00 parce qu'il a les liquidités qu'il faut, il le sauve, il lui complète l'année.
00:08:04 Donc il n'était pas à l'aise de vendre son produit comme il faut.
00:08:07 Donc on a un problème chez l'agriculteur.
00:08:09 Et le consommateur tombe entre les mains de certaines personnes qu'on ne connaissait pas.
00:08:13 Et c'est pour ça que ce phénomène,
00:08:15 cette année on voit que le phénomène a été gravé par ce phénomène-là.
00:08:19 Justement par rapport à la campagne agricole actuelle,
00:08:22 on a tout entendu.
00:08:23 Bonne campagne, mauvaise, insuffisante,
00:08:25 pas aussi bonne qu'l'année dernière, pas aussi bonne qu'l'année d'avant.
00:08:28 Alors comment vous qualifiez la campagne agricole ?
00:08:30 Est-ce qu'elle est mauvaise ? Est-ce qu'elle est moyenne ?
00:08:32 Sachant que ces derniers mois, il y a eu de la pluie.
00:08:35 Donc c'était un peu rassurant.
00:08:37 Et puis de l'agricole céréale, parce que c'est le meilleur indicateur, c'est le céréal.
00:08:41 Comment, c'est un peu prématuré, mais comment vous qualifiez cette campagne ?
00:08:46 Ecoutez, ces campagnes, on a tout entendu.
00:08:50 Le budget de l'État a été fait sur 70 millions de canto.
00:08:54 Quelqu'un d'autre a parlé de 55 millions de canto.
00:08:58 Je ne sais pas comment il a eu ces chiffres, moi personnellement.
00:09:01 J'ai dit que c'est un produit, on peut savoir réellement la récote jusqu'au bout.
00:09:08 Si on ne fait pas de la récote, on ne peut pas savoir ce qu'on a comme...
00:09:13 Il y a toujours des estimations du gouvernement.
00:09:15 Très difficile. Très difficile de...
00:09:17 Oui, avant, les estimations, c'est début mai, mais pas avant.
00:09:21 Celui qui a estimé au mois de mars, il n'a rien compris.
00:09:24 Désolé, mais on ne peut rien estimer ni au mois de mars, ni au début.
00:09:28 Les estimations, on les dit sur la base, c'est un produit vivant,
00:09:32 qui, à la merci des intempéries, donc il est dehors,
00:09:36 il a besoin, comme tout le monde, d'avoir à manger, à boire.
00:09:41 Et avec... Alors, on a eu un bon démarrage jusqu'au début mars.
00:09:47 La campagne était excellente.
00:09:49 On voyait que, sur la majorité des parcelles, partout au Maroc, c'était très bien.
00:09:54 Arrivée mars, on a eu une copure, je pense que ça a duré maintenant,
00:09:57 pratiquement deux mois, sans eau.
00:10:00 Pratiquement plus rien, à part quelques passages, des orages, un peu par-ci, par-là.
00:10:05 Donc on bascule d'excellent à... On ne sait pas.
00:10:08 On ne sait pas. Mais...
00:10:09 Le taux de remplissage des barrages, qui n'est pas mauvais.
00:10:11 Le taux de remplissage des barrages... Il a baissé, là.
00:10:13 Il a baissé. Et on est pratiquement...
00:10:15 On est un point de moins que l'année dernière, qui était déjà très bas.
00:10:19 Donc ça annonce quelque chose d'une année similaire à celle de l'année dernière.
00:10:24 Je ne pense pas que ce sera plus.
00:10:26 Ou pratiquement la même chose.
00:10:28 Donc le montant sera plus cher.
00:10:30 Parce que l'aliment de bétail, c'est...
00:10:32 L'aliment de bétail, bon, ça suit.
00:10:34 Ça suit, c'est automatiquement. Ce sera plus cher, pas évident.
00:10:37 Ce n'est pas sûr.
00:10:39 Peut-être une petite différence, très peu, 5-10% maximum.
00:10:42 Le coût de l'environnement et l'aliment de bétail. Et le taux de remplissage.
00:10:44 Je pense que pour le montant, ça sera à mon avis 5-10% de plus, maximum.
00:10:50 Maintenant, il y a aussi le problème du montant, il y a aussi les intermédiaires.
00:10:55 Ce qu'on appelle en langage "naka".
00:10:57 Ils sont partout les intermédiaires.
00:10:59 Là, on trouve, entre le prêt du montant sorti de chez l'éleveur,
00:11:03 arrivé sur un marché de Casablanca, je pense qu'il y a une différence énorme.
00:11:08 Et là on trouve un éleveur qui a le pauvre souffert pendant une année,
00:11:11 et lorsqu'il l'achète, il le garde pendant 15 jours, le temps de vendre, il gagne.
00:11:16 C'est-à-dire, il a...
00:11:18 Il y avait de l'inquiétude sur la fête de... sur l'Eid al-Adha, maintenant ça a été tranché.
00:11:24 Non, je ne vois pas, il n'y a pas de problème, non, non.
00:11:25 Il y aura le...
00:11:26 Il y aura de la disponibilité.
00:11:27 Il y aura de la disponibilité.
00:11:28 Les importations de montants...
00:11:30 Les importations jusqu'à présent, il y a eu 10 000 têtes, au niveau des orages.
00:11:34 Des sphagnes, les amoures de sphagnes, qui ont été importées.
00:11:38 Ça aurait été similaire aux nôtres ?
00:11:39 Oui, les races très proches, ça n'a rien à voir.
00:11:42 Donc, c'est tout.
00:11:44 Au niveau des bovins, on a eu 22 000 têtes importées jusqu'à présent.
00:11:49 Dans les 2900 du Brésil, le reste, ça vient d'Europe.
00:11:53 Donc, c'est ce qui est...
00:11:55 Vous voyez, c'est au niveau de... par rapport à l'importation, on n'est pas le seul.
00:11:58 Maintenant, la Turquie, elle importe 200 000 de Brésil.
00:12:01 La France vient de lancer l'importation du Brésil aussi.
00:12:04 Mais il y a un aspect qu'on n'arrive pas à comprendre.
00:12:06 Comment ça se fait qu'on importe le kilo de viande bovine à 15-20 dirhams du Brésil,
00:12:13 et ça se vend à 80-75 dirhams chez le boucher ?
00:12:16 Je ne sais pas qui a parlé, j'en suis sur jeu de disque.
00:12:20 Il n'y a personne qui a parlé de 15 dirhams.
00:12:22 On est très, très loin de ces chiffres-là.
00:12:24 C'est la moyenne moyenne.
00:12:25 Pardon ?
00:12:26 Parce que c'est la troisième catégorie de viande, donc il y a autour de 15-20 dirhams le kilo.
00:12:30 En tous les cas, on a les prix du Brésil, ça n'a rien à voir avec ces prix-là.
00:12:34 Ils sont de combien, alors, ces prix ?
00:12:35 Non, non, les prix aujourd'hui, c'est les prix arrivés.
00:12:38 L'engagement qu'on a avec, c'est d'arriver aux alentours de 70 dirhams.
00:12:42 Les prix sont, à part le transport, je ne vois pas comment...
00:12:45 Non, ça ne va pas.
00:12:46 Qui a parlé de ces prix-là ? Franchement, qui a pris...
00:12:48 Si on a une viande à 70 dirhams au port, c'est que ça ne va pas résoudre le problème.
00:12:54 Non, non, 70 dirhams doit être vendu.
00:12:55 Ah, vendu.
00:12:56 Vendu en 70 soit en 80 vendu.
00:12:58 D'accord.
00:12:59 Non, non, vendu.
00:13:00 Ça dépend des distances, ça dépend d'arrivée, mais c'est en 70, 80 vendu.
00:13:05 Non, non, on ne parle pas de...
00:13:06 Monsieur Pnelly, puisqu'on parle de viande, explique-nous les bovins brésiliens.
00:13:11 Il y a eu tellement de choses, on les a ballotées dans les réseaux sociaux.
00:13:16 Mais...
00:13:17 Quelle est l'origine de cette polémique ? Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
00:13:21 Franchement, il y a...
00:13:23 Je ne sais pas, moi, qui ai parlé de troisième catégorie, qui ai parlé des prix,
00:13:27 c'est des choses que réellement...
00:13:28 Des états sanitaires de ces...
00:13:30 On revient, c'est les brûchers.
00:13:32 Et qu'est-ce qu'ils ont comme formation, qu'est-ce qu'ils ont comme formation réelle ?
00:13:36 C'est des vétérinaires qu'ils ont...
00:13:37 C'est pas vrai.
00:13:38 Je sais ce que je dis, je pèse mes mots, c'est un problème interne entre brûchers et importateurs.
00:13:46 Rien à voir avec tout ça.
00:13:47 Mais ça...
00:13:48 Vous pouvez demander les prix, ils sont connus, les prix sont connus à la porte,
00:13:53 vous pouvez vous renseigner au niveau d'un site, de n'importe quoi au niveau de Brésil,
00:13:59 vous pouvez demander, je peux vous donner le coordonnement des gens de l'ambassade.
00:14:03 Les ministères, ils nous ont précisé le prix de revient.
00:14:06 Pas le...
00:14:07 Ils nous ont précisé le nombre et aussi d'où il vient.
00:14:11 Ils ont parlé du Brésil et aussi l'Uruguay.
00:14:14 Donc prochainement, il y aura un nouveau contingent qui va arriver, de l'Uruguay.
00:14:20 Donc ce n'est pas la race Neylor, c'est une autre race qui est je crois britannique.
00:14:25 Donc est-ce que vous êtes de l'oeuvre ?
00:14:27 Franchement, je ne suis pas au courant de ce qui va être rapporté.
00:14:30 Mais je sais que selon nos accords avec le Brésil, selon l'ANSA,
00:14:35 on a tenu la réunion hier avec le chef du gouvernement, les acteurs général de l'ANSA et tout,
00:14:40 qui certifient que ce sont des produits de très bonne qualité.
00:14:43 Il y a tout ce qu'ils font.
00:14:44 Tous les documents sont disponibles au ministère.
00:14:47 Donc maintenant, on rapporte ce qu'ils disent.
00:14:51 Je ne vois pas franchement un boucher, qu'est-ce qu'il va connaître dans tout ça.
00:14:55 Peut-être qu'il connaît la viande devant lui, mais réellement, il y a des normes, il y a des choses...
00:14:59 On a lancé le chef du gouvernement qui s'est exprimé sur la testicule.
00:15:02 Le dira pour ne pas l'hésiter.
00:15:04 Tout le monde est devenu spécialiste, c'est ça ce qui est malheureux.
00:15:06 Je pense que quand on laisse la place à...
00:15:10 Tout le monde devient des spécialistes.
00:15:11 Donc est-ce qu'il y a eu un problème de communication ?
00:15:13 Il y a eu un problème de communication, alors c'est pour ça qu'on a fait un peu la politique de la chaise vide ?
00:15:21 Non, il n'y a pas de chaise vide.
00:15:22 Ça dépend comment on communique.
00:15:24 Au Maroc, il y a des choses qui...
00:15:25 C'est malheureux de le dire, mais chaque fois qu'on communique sur du mal d'un produit, ça paye.
00:15:31 Ça paye beaucoup mieux.
00:15:32 Et le papier se vend nettement mieux et on est beaucoup plus écouté.
00:15:36 Quand on dit quelque chose de normal, ou bien de logique, ou bien de bon,
00:15:40 on n'est pas très lu, et c'est ce qui est malheureux.
00:15:44 Donc il ne faut pas qu'on tombe tous dans le piège.
00:15:47 Pas vous, je ne veux pas vous, mais je veux dire en général.
00:15:50 Notre travail c'est aussi d'expliquer, d'informer.
00:15:53 Non, mais je pense que le meilleur moyen c'est d'aller...
00:15:55 Moi je suis un technicien de formation, je vois tout ce qui est technique.
00:15:59 Entrer, demander les fiches, demander les analyses.
00:16:02 Tout est officiel, on peut demander les analyses en lançant,
00:16:05 pour vous donner les analyses des bêtes qui sont arrivées.
00:16:08 Parlons s'il vous plaît des céréales.
00:16:10 Il y a la France qui a annoncé qu'elle va baisser ses exportations.
00:16:14 Le Maroc importe de la France.
00:16:16 Est-ce que ça va impacter notre pays ?
00:16:19 Heureusement qu'il y a de la demande,
00:16:21 et il y a des céréales qui sont disponibles un peu partout.
00:16:23 Il y a des possibilités d'importer.
00:16:25 Je viens d'avoir une offre de la Pologne qui est très intéressante.
00:16:28 Donc il y a des potentiels un peu partout.
00:16:31 Donc jusqu'à présent il n'y a pas de crainte.
00:16:34 Il n'y a pas de crainte que le marché ne soit pas approvisionné
00:16:37 pour les céréales aussi.
00:16:39 Non, ça on fait le maximum pour que ça soit...
00:16:42 On importe de quelques, je pense, 14 ou 16 pays différents.
00:16:45 Donc il y a une possibilité d'avoir des produits d'un peu partout.
00:16:49 Alors si on voit, on importe de la viande,
00:16:52 on importe des céréales, on importe de l'huile de table,
00:16:56 puisque déjà la filière elle souffre depuis des années,
00:17:00 depuis la libéralisation du secteur.
00:17:02 Alors est-ce qu'on peut dire que le plan Maroc-Vert
00:17:05 n'a pas réussi ?
00:17:08 Donc pour qu'on puisse parler de souveraineté agricole ici au Maroc.
00:17:12 Écoutez, moi je définis quels pays, n'importe quel pays au monde,
00:17:16 sauf peut-être la Russie ou les Etats-Unis qui sont souverains plus ou moins.
00:17:21 En dehors de ça, personne ne peut être souverain.
00:17:24 On a une forte importation, ça ne dépend pas d'un seul produit.
00:17:27 Tout le monde importe aujourd'hui.
00:17:29 Ce sont toutes les filières maintenant qui sont...
00:17:31 On exporte tous nos tomates, on les exporte en Espagne, les premiers.
00:17:34 Vous savez que l'Espagne produit quatre fois plus que le Maroc.
00:17:37 Ça ne veut absolument rien dire.
00:17:38 Quand on a un commerce international qui est relié partout,
00:17:40 tout le monde exporte de partout, tout le monde importe de partout.
00:17:43 Ça c'est premièrement pour parler de souveraineté.
00:17:46 Moi franchement, c'est très difficile de parler de souveraineté.
00:17:49 Maintenant on parle, surtout, le monde entier parle de la sécurité
00:17:52 et non pas de souveraineté.
00:17:53 Parce que souveraineté ça devient quelque chose...
00:17:55 Alors maintenant revenons au plan Maroc-Vert.
00:17:57 Justement, quelle définition on peut donner à la souveraineté ?
00:18:01 Qu'est-ce que c'est au juste ?
00:18:03 Parce que là on en parle beaucoup.
00:18:05 C'est devenu un grand slogan.
00:18:07 Qu'est-ce que c'est au juste ?
00:18:08 La différence est très simple.
00:18:10 La sécurité, ce qu'on assure, avoir, comme je vous dis au début,
00:18:14 avoir tous les produits disponibles, c'est de la sécurité.
00:18:17 Parce qu'il n'y a pas longtemps, l'Angleterre avait des rayons vides.
00:18:22 Il y a certains pays à côté qui n'ont pas eu de blé pendant certaines périodes.
00:18:26 Donc ça c'est de la sécurité.
00:18:27 Assurer.
00:18:28 Pour assurer, par exemple, on parle du cas du blé.
00:18:32 On parle du silo.
00:18:33 Avoir une logistique bien rodée.
00:18:36 On va acheter les produits quand il faut, comme il faut.
00:18:39 Avoir ce...
00:18:42 Ce qu'on dit c'est...
00:18:45 Le timing, quand est-ce qu'il faut amener, parce qu'il ne faut pas concurrencer le blé.
00:18:49 Les prévisions.
00:18:50 Ce n'est pas les prévisions réellement.
00:18:51 C'est un timing pour ne pas concurrencer le blé local.
00:18:55 Maîtriser les intrants, la maturité.
00:18:56 Maîtriser, c'est ça, maîtriser les fournisseurs et tout.
00:18:59 Ça on sécurise un produit.
00:19:01 Avoir de la souveraineté.
00:19:02 La souveraineté, c'est autre chose.
00:19:03 La souveraineté, c'est-à-dire on consomme tout ce qu'on doit consommer doit être chez nous.
00:19:08 C'est impossible, il n'y a pas un pays qui le fait.
00:19:11 La souveraineté, mais pas l'autosuffisance.
00:19:14 L'autosuffisance, ce n'est pas la souveraineté.
00:19:16 La souveraineté, c'est assurer la sécurité alimentaire et sa provision aussi de marché partenaire.
00:19:21 Dans les deux sens.
00:19:22 Ça c'est la sécurité, ce n'est pas la souveraineté.
00:19:23 Ce n'est pas la souveraineté, ça c'est la sécurité.
00:19:25 Non.
00:19:26 La souveraineté, c'est être souverain.
00:19:28 C'est-à-dire on peut dire que je n'ai pas besoin de...
00:19:30 Pourquoi vous le prétendez souverain dans les...
00:19:31 Ce procès, on ne parle jamais, on peut être souverain.
00:19:34 On était souverain en viande, on était à 100%.
00:19:36 On était en lait à 100%.
00:19:37 Viande blanche 100%.
00:19:39 Fruits et légumes toujours 100%.
00:19:42 Maintenant, avec tout ça, on ne peut pas tout faire.
00:19:45 Maintenant, être souverain en blé, c'est impossible.
00:19:49 Plomb en cuivre ou pas, on ne peut jamais le faire.
00:19:52 C'est quelque chose, c'est technique, on ne peut pas le faire.
00:19:55 On n'a pas assez.
00:19:57 On est un des pays les plus grands consommateurs de blé.
00:20:00 Et ça, c'est une grande question.
00:20:02 Pourquoi au Maroc, on consomme 300 kg de blé par individu par an ?
00:20:07 Ce n'est pas normal.
00:20:08 C'est une forte de la méditerranée.
00:20:10 Non, on dépasse.
00:20:11 C'est quoi la moyenne ?
00:20:12 La moyenne mondiale ?
00:20:13 La moyenne mondiale 160, 140.
00:20:15 Donc on est en surconsommation.
00:20:18 En surconsommation.
00:20:19 Mais moi, je ne vois pas le surconsommation.
00:20:21 D'ailleurs, il y a une sortie où j'ai été parler.
00:20:25 Je suis toujours contre le pain à indire en vin.
00:20:28 J'en ai parlé.
00:20:30 C'est contre le indire en vin parce que moi, je suis toujours pour avoir payé le pain avec un prix raisonnable.
00:20:36 Et après, donner de l'argent pour les gens qui achètent du pain à côté.
00:20:41 Ou bien le sucre.
00:20:42 Parce qu'on a des prix qui sont nettement plus bas que la moyenne partout.
00:20:45 Il n'y a pas de indire en vin nulle part.
00:20:48 Alors, il y a une déperdition incroyable.
00:20:51 Il y a un gaspillage énorme au niveau du pain.
00:20:55 Ça, ce n'est pas normal.
00:20:56 Pour un restaurant des Marocains, est-ce qu'il est le smoothie ?
00:20:59 Non, non, je veux dire, quand on a un problème, on compense.
00:21:03 C'est ça, c'est le but de Réussu.
00:21:05 C'est compenser et mettre le pain à son juste prix.
00:21:08 Pas, on ne va pas aller à 10 dirhams, 5 dirhams, 7 dirhams, mais au moins 2 dirhams, 2 dirhams 50.
00:21:13 Je trouve que c'est un prix plus logique.
00:21:15 Au moins réfléchis deux fois avant d'acheter deux.
00:21:17 On a besoin de deux, on achète quatre.
00:21:19 Et ça, c'est connu.
00:21:21 Un pain, on ne le laisse pas le soir ou le lendemain, on le jette.
00:21:24 Mais on ne vous a pas critiqué quand vous avez déclaré ?
00:21:26 Non, pas du tout.
00:21:27 Je pense que les gens sont conscients.
00:21:29 Il y a quelque chose d'anormal.
00:21:31 C'est anormal.
00:21:32 360 kilos, 350 kilos par individu par an, ce n'est pas normal.
00:21:35 Et ça, c'est notre consommation.
00:21:38 Et le 1 dirhams 20 ?
00:21:42 Le 1 dirhams 20, pour moi, il doit passer un peu plus haut.
00:21:45 Et si on donne de l'argent aux gens qui ont vraiment besoin, leur donner carrément.
00:21:51 Leur donner du pain chaque jour, on lui donne et ça reviendra moins cher pour nous.
00:21:56 Le 1 dirhams 20, il y a une histoire derrière.
00:21:58 C'est les émeutes de 1981.
00:22:00 Je sais qu'il n'y a même pas de prix.
00:22:02 Il n'y a même pas de prix.
00:22:04 Le 1 dirhams 20, il n'existe nulle part.
00:22:07 Ça n'est jamais ni loi, ni décret, ni rien du tout.
00:22:10 Et d'où il sort le 1 dirhams 20 ?
00:22:12 Depuis les émeutes de 1981.
00:22:14 C'est ça ce qui s'est passé.
00:22:16 On a fixé, on a dit qu'on va vendre je ne sais pas combien de grammes dans ce pain.
00:22:20 Et on l'a fixé 1 dirhams 20 et ça a été fait jusqu'à présent.
00:22:23 C'est maintenu jusqu'à présent.
00:22:25 Ça serait votre cheval de bataille au niveau de l'accommoder, le 1 dirhams 20, combattre le 1 dirhams 20 ?
00:22:30 Non, non, non, non, non, non, non.
00:22:32 On ne changera pas le prix avant d'instaurer le RSU.
00:22:35 Bien sûr, oui.
00:22:36 Ça c'est clair.
00:22:37 La bombe de gaz ne restera pas à ce prix-là parce qu'elle est utilisée même dans l'agriculture.
00:22:41 Elle est utilisée dans d'autres choses.
00:22:43 Le sucre, tout le monde sait que 50% du sucre ne va pas chez le consommateur, il va chez les industriels.
00:22:49 Au prix qu'ils subventionnaient, le blé, il est subventionné.
00:22:53 Cette année, on a eu quand même 10 milliards de dirhams.
00:22:55 Et il est payé par les citoyens aussi, les 10 milliards de dirhams.
00:22:58 Il vaut mieux que ça soit qu'ils partent dans le RSU et ils passent autrement que de l'avoir,
00:23:04 le payer, qu'il soit jeté quelque part.
00:23:07 Parce que vraiment, il y a un gaspillage pas possible.
00:23:09 Regardez dans les mariages combien on jette du pain.
00:23:12 Il n'y a pas que ça, c'est incroyable.
00:23:14 Si on vous dit dans des prisons, on jette du pain.
00:23:18 Là, il y a un problème de ce côté-là.
00:23:21 Maintenant, si vous voulez qu'on revienne au plan mangue vert, je peux vous répondre.
00:23:24 Parce que moi, je ne suis ni gouvernement, ni...
00:23:27 Je suis un agriculteur et je peux vous en parler.
00:23:30 Justement, si vous me permettez, j'aimerais juste revenir à des aspects importants de cette crise que vous avez évoquée tout à l'heure.
00:23:36 Celui du changement climatique, qui renvoie systématiquement à la problématique de mobilisation des ressources en eau.
00:23:42 Normalement, il devait y avoir un plan national de l'eau.
00:23:45 Vous, en tant qu'agriculteur, selon vous, qu'est-ce qui devait être fait, mais qui n'a pas été fait,
00:23:50 et qui a justement conduit le pays à la situation actuelle ?
00:23:53 Alors, il y avait au total, il y avait le plan mangue vert, qui utilise de l'eau.
00:23:58 Et il y avait un plan pour l'eau, réellement.
00:24:03 Le plan pour l'eau n'a pas suivi.
00:24:05 J'en le dis haut et fort. Pendant 10 ans, on a eu un retard.
00:24:08 On a eu des barrages coloniaires qui devraient se faire, n'ont pas été faits.
00:24:12 Je cite toujours un exemple du barrage de celui qui allait ériguer la plaine de Seys,
00:24:17 qui est, en principe, opérationnel.
00:24:20 En 2019, nous sommes en 2023, il ne pourrait être opérationnel qu'en 2025, fois 2026.
00:24:28 Alors, quand même, il y a un décalage de 6 ans de retard.
00:24:31 On a eu des barrages, de grands barrages, qui n'ont pas été réalisés.
00:24:34 On a eu des stations de dessalement qui n'ont pas été faites.
00:24:37 Le meilleur exemple, c'est la station d'Agadir.
00:24:40 La station d'Agadir n'a jamais été pour l'eau potable.
00:24:42 Aujourd'hui, elle est utilisée à 50% pour l'eau potable.
00:24:44 Après, avec tout ça, quand on a eu ces retards d'eau,
00:24:48 quand il y a eu un problème réellement l'année dernière,
00:24:51 qu'est-ce que le meilleur moyen de couper ? C'est de couper sur l'agriculture.
00:24:54 L'agriculture est un consommateur d'eau. On le sait.
00:24:57 Mais on le sait depuis toujours.
00:24:59 On boit et on mange. Il y a les deux.
00:25:01 Il faut de l'eau potable, mais il faut aussi de l'eau pour la faire, l'agriculture.
00:25:04 On ne fait pas d'agriculture sans eau.
00:25:06 Avec une pléovimétrie de 200, je cite rien que l'exemple de la région du Seys, par exemple,
00:25:12 la moyenne depuis toujours, c'était 600-500 mm.
00:25:15 On est à 200 de moyenne.
00:25:17 Avec 200, vous croyez quelque chose qui va pousser ?
00:25:19 Si on n'a pas des appoints d'eau, ce n'est pas possible.
00:25:22 Le plan maroc vert est arrivé, on avait 250 000 hectares en gouttes à gouttes,
00:25:26 on est passé à 650 000, 680 000 hectares de gouttes à gouttes.
00:25:29 Avec cette différence de gouttes à gouttes, on a gagné pratiquement, faites le calcul,
00:25:33 mais pas mal de barrages qu'on a gagnés.
00:25:35 Si on restait sans plan maroc vert, pour ça je reviens,
00:25:39 si on n'avait pas le plan maroc vert, et on avait cette...
00:25:42 Aujourd'hui, tout le monde sait, le maraîchage ne marche qu'avec le goutte à gouttes,
00:25:46 surtout le maraîchage, c'est ça, un produit utile.
00:25:48 S'il n'y avait pas de gouttes à gouttes, on aurait fait maximum 20% de ce qu'on a aujourd'hui.
00:25:54 Alors imaginez où est-ce qu'on va trouver le reste.
00:25:57 Parce qu'on avait une irrigation normale, c'est l'équivalent,
00:26:01 pour le goutte à gouttes, c'est 10 fois plus en superficie, on gagne 10 fois plus.
00:26:05 Et ça c'est quand même...
00:26:08 Un autre problème que vous avez évoqué tout à l'heure, celui des intermédiaires,
00:26:11 parmi les pistes proposées notamment par le CESE, c'est la révision du mode de fonctionnement des marchés de gouttes.
00:26:18 En tant que professionnel, qu'est-ce qui doit changer concrètement au niveau de l'organisation de ces marchés ?
00:26:24 Il y a deux choses.
00:26:27 Il y a le système classique, qu'on parle des carreaux, les mandataires et tout ça,
00:26:32 ça ne peut pas rester éternellement, c'est un système qui a été fait à un certain moment,
00:26:38 je ne pense pas aujourd'hui pourquoi on va garder ça.
00:26:40 Il y a les taxes.
00:26:42 Aujourd'hui, un produit qui rentre à Isgany paye une taxe,
00:26:45 après il sort pour aller à Rabat, il paye une autre taxe,
00:26:48 et s'il n'est pas vendu, il va à Oujda, il va être payé une taxe.
00:26:51 À un certain moment, on se retrouve avec un produit qui paye trois fois la taxe.
00:26:54 C'est une taxe communale, donc il y a ça.
00:26:56 Ça c'est ce qui devrait se faire.
00:26:59 Maintenant ce qui s'est fait, et on n'a pas encore vu les résultats,
00:27:03 c'est la loi sur l'agrégation.
00:27:06 Il y avait la loi sur l'agrégation qui date de 2012,
00:27:10 qui est arrivée avec le plan maroc-vert, mais qui n'a pas donné réellement ses fruits,
00:27:13 parce que là c'est tout un problème.
00:27:16 Pour que ça marche, il faut une conférence entre l'agrégé, l'agrégateur, il y a tout un système.
00:27:21 Maintenant cette loi, elle a été renforcée par la loi 3721.
00:27:28 Cette loi 3721 permet aux agrégateurs de passer outre les marchés de gros.
00:27:33 C'est la proposition que j'ai faite personnellement il y a quelques semaines.
00:27:38 Je ne vois pas venir, mais j'espère que vous voyez.
00:27:42 C'est de renforcer cette loi.
00:27:45 Aujourd'hui la loi est là, mais les gens n'ont pas encore démarré,
00:27:48 les entreprises qui doivent travailler sur ce projet n'ont pas démarré.
00:27:51 C'est très important d'expliquer ça, parce que quand même,
00:27:54 ça permet d'avoir le petit agriculteur qui est agrégé, avec un agrégateur.
00:28:00 Il arrive directement lui-même.
00:28:03 Avec l'agrégateur, ce n'est pas le système d'un achat.
00:28:05 Donc il voit lui-même ses produits arriver directement chez le détaillant.
00:28:09 C'est très important. On élimine pratiquement toute la chaîne.
00:28:12 Et ça, si on arrive à ça, et en même temps, c'est très important aussi,
00:28:16 c'est pour la santé des individus.
00:28:18 On a un suivi de chaque fois, parce que ça passe par une station.
00:28:24 Quand ça passe par une station, c'est automatiquement l'intervention de l'enceint,
00:28:27 c'est automatiquement un contrôle sanitaire.
00:28:29 C'est comme l'export. Il n'y a jamais d'incident de produits phyto.
00:28:35 Il y a eu quand même des antécédents.
00:28:37 Le haricot vert qui a été refoulé.
00:28:39 Très très peu.
00:28:40 Il y a 10 ans.
00:28:41 Le melon.
00:28:42 Combien on exporte ? C'est arrivé, mais c'est des cas.
00:28:46 C'est des choses qui arrivent.
00:28:48 Maintenant, qu'est-ce qu'on contrôle aujourd'hui ?
00:28:51 Est-ce qu'on contrôle aujourd'hui quelque chose ?
00:28:53 Pour le marché local ?
00:28:54 Maintenant, je ne veux pas arriver à un cas sur 10 ans, un cas sur 5 ans.
00:28:58 Si on arrivait à un cas sur 10 ans, 5 ans, on a sauvé le Maroc de loin.
00:29:01 Les marchés de grosses sont toujours gérés par le ministère de l'Intérieur.
00:29:04 C'est une aberration maroco-marocaine.
00:29:06 Ça, c'est la loi.
00:29:07 Non, mais normalement, c'est le ministère de l'Industrie.
00:29:09 Le commerce.
00:29:10 Ça, c'est la loi. C'est toujours là. Il n'a pas changé.
00:29:14 Les lois sont faites pour rigoler aussi.
00:29:16 Je ne sais pas pour quelle raison.
00:29:18 C'est la chose qu'on a toujours demandé, nous.
00:29:20 Vous parliez tout à l'heure des produits qui montent en coûts parce qu'on paye des taxes au niveau du coût.
00:29:28 Le coût augmente parce qu'ils ne sont pas vendus à Gadir, ils sont vendus à Oujda.
00:29:34 En fait, c'est un autre problème qui me pose vraiment question.
00:29:38 C'est tout ce qui est en relation avec l'impôt.
00:29:43 Il y a combien d'entités agricoles qui payent des impôts au Maroc ?
00:29:46 Alors que le critère, c'est le chiffre d'affaires qui est de 5 millions de dirhams.
00:29:49 Alors qu'on le sait tous que ça ne représente qu'une infime partie.
00:29:53 Est-ce que c'est normal à votre avis ?
00:29:56 Parce qu'autour de cette table, on est tous des salariés.
00:29:58 On paye hier sans atteindre les 5 millions de dirhams.
00:30:02 Mais pour les agriculteurs, sachant que ce n'est pas monsieur tout le monde qui déclare ses employés.
00:30:07 Ce n'est pas monsieur tout le monde qui va payer l'électricité.
00:30:10 On en parlait tout à l'heure.
00:30:11 On fait des détours pour avoir des économies d'énergie.
00:30:15 Est-ce que vous ne pensez pas que le secteur agricole n'est pas assez fiscalisé ?
00:30:20 Si c'est une politique de l'Etat, descendre au-delà de 5 millions.
00:30:27 On parle de 2 millions, mais ce n'est pas fait.
00:30:31 On ne rentre pas dans ces critères-là.
00:30:36 Jusqu'à présent, on n'a pas encore parlé de...
00:30:39 C'était même pas taxé.
00:30:41 Il n'y avait même pas de fiscalité.
00:30:43 Depuis 2014, ça a glissé jusqu'à 2020.
00:30:47 Donc, par palier, on est arrivé à 5 millions.
00:30:50 Je pense que c'est le maximum aujourd'hui.
00:30:52 Aujourd'hui, je peux vous assurer que les entreprises, depuis 3 ans, sont toutes déficitaires.
00:30:58 À part des entreprises qui exportent.
00:31:01 Les exportatrices, avec une forte valeur ajoutée, là, elles gagnent de l'argent.
00:31:07 Mais sinon, le reste, aujourd'hui, sont vraiment dans une situation...
00:31:11 Ce n'est pas aujourd'hui qu'ils vont gagner.
00:31:13 Ce n'est pas aujourd'hui qu'il y aura de la fiscalité sur des produits qui...
00:31:16 Par ailleurs, il y a toujours une imposition.
00:31:19 Il ne faut pas oublier que tout ce qui produit achat,
00:31:23 tout ce qui rentre dans le...
00:31:25 À part aujourd'hui ce qui s'est passé pour le phyto, le reste, il y a la TVA là-dessus aussi.
00:31:31 Et cette fois-ci, il n'est pas récupéré.
00:31:34 Parce qu'on est hors champ de TVA.
00:31:37 On est hors champ, donc on paye, ça rentre dans les charges, mais ce n'est pas récupéré.
00:31:41 Je voudrais, juste par rapport à la discussion qu'on a eue depuis tout à l'heure,
00:31:44 je voudrais juste revendir sur deux trucs.
00:31:46 On a les chiffres, nous, des moutons qu'on va importer, mais on n'a pas de chiffres.
00:31:52 Il y en a certains qui parlent de 600 000, 1 200 000, 1 500 000, le cheptel, on ne sait pas combien.
00:31:58 Et une question de mon confrère Hassan El Arif, qui suit avec nous le live,
00:32:02 il a dit que, est-ce vrai, comme ce qui a été reporté par la presse française,
00:32:07 est-ce que les bovins brésiliens sont nourris avec des OGM ?
00:32:10 Est-ce que l'on sait, est-ce que la Commander agit dans la sorte,
00:32:15 ou bien juste pour avoir une traçabilité du produit ?
00:32:18 Personnellement, je ne pourrais pas vous répondre à ces questions, je ne suis pas au courant du tout.
00:32:21 Il y a eu des tests quand même.
00:32:23 Il y a eu des tests.
00:32:25 Le directeur général de Zuança nous a certifié hier qu'ils sont conformes,
00:32:28 ils ont fait les tests qu'il faut, il n'y a aucun problème.
00:32:32 Deux types de tests.
00:32:34 Mais en dehors de ça, personnellement, je ne peux pas, c'est Zuança qui s'occupe de ça.
00:32:37 Maintenant, l'autre question, on part d'un million de motons.
00:32:40 On a besoin d'un million de motons pour qu'on suive notre cheptel et pour préparer l'aide.
00:32:46 Alors s'il vous plaît, si on revient vers le plan Maroc-Vert.
00:32:50 Pourquoi je reviens ? Parce que le plan, il a encouragé les exportations,
00:32:56 notamment de la tomate, c'est-à-dire les superficies qui étaient dédiées à la tomate saison qui est en plein champ,
00:33:03 elle a été réduite.
00:33:06 Pourquoi ? Parce que les agriculteurs optaient pour la tomate primeur.
00:33:11 Parce que c'est pour l'exportation.
00:33:14 Alors les tomates en surchamp, c'est-à-dire en dehors du cerf,
00:33:21 il y avait une région qui a disparu pratiquement entièrement, c'est la région de Val d'Ire.
00:33:25 Ce n'est pas à cause de l'export, c'est à cause de l'eau.
00:33:29 Le barrage Maciran est vide depuis 5-6 ans maintenant.
00:33:32 Et ils ont arrêté les... il n'y a plus de culture de betterave, ni de tomate dans la région de Val d'Ire.
00:33:39 Le seul qui reste maintenant, c'est les puits.
00:33:41 Ils se rabattent sur les puits et ça va être difficile maintenant.
00:33:45 C'est ce côté-là.
00:33:46 Maintenant, tout ce qui est export, le plan Maroc-Vert n'a pas encouragé les exports.
00:33:51 Il a encouragé l'agriculture en général.
00:33:54 Maintenant, qu'est-ce qu'on parle ? On parle de quelle quantité ?
00:33:57 On parle de tout ce qui est produit, export aujourd'hui, qui est pointu du doigt.
00:34:03 C'est la tomate, plus précisément la tomate cerise, c'est le melon, c'est l'avocat et c'est les fruits rouges.
00:34:14 Ceci représente 25 000 hectares.
00:34:16 En totalité ?
00:34:17 En totalité.
00:34:18 Nous avons 8 millions d'hectares au Maroc.
00:34:20 Le problème, on pose...
00:34:22 Moi, j'ai toujours dit ça, on ne va pas se focaliser sur 25 000.
00:34:26 On a besoin de ces 25 000.
00:34:28 Maintenant, ils doivent payer l'eau au prix à sa juste valeur.
00:34:31 Je pense qu'ils sont en train de...
00:34:34 Je ne sais pas maintenant combien ils payent, mais je pense à Agadir,
00:34:36 c'est aux alentours de 5 dirhams le mètre cube.
00:34:39 Mais au niveau des salés, il faut faire des dessalements dans la région d'Agadir.
00:34:43 Ils doivent avoir des dessalements et payer l'eau.
00:34:46 Dans la région de l'Ocos, de l'Arp, on n'a pas de problème d'eau.
00:34:51 On a des quantités qu'il faut.
00:34:53 Je ne vois pas...
00:34:54 C'est ce que je disais à Agadir.
00:34:55 Parce que c'est irrigué par le dessalement.
00:34:57 C'est ce que je disais à Agadir. C'est le premier point.
00:34:58 Je dis à Agadir.
00:34:59 Agadir et Dakhla, c'est...
00:35:01 Dakhla, ce n'est pas dessalement, c'est de l'eau.
00:35:03 Agadir, c'est le dessalement.
00:35:05 Agadir, c'est dessalement.
00:35:06 L'Arp et l'Ocos, on n'a pas de problème.
00:35:09 Alors maintenant, ça c'est l'eau.
00:35:11 Ça c'est le côté utilisation d'eau.
00:35:13 Maintenant, c'est le côté...
00:35:15 C'est quoi les avantages de l'export ?
00:35:17 C'est un hectare de tomates sous serre, il emploie 15 personnes.
00:35:22 Il ne faut pas oublier ça.
00:35:24 On a 4 millions d'ouvriers dans l'agriculture.
00:35:26 Ils doivent travailler quelque part.
00:35:27 Combien, pardon ?
00:35:28 4 millions.
00:35:29 4 millions.
00:35:30 On a des 50 milliards de dirhams d'export.
00:35:35 Il faut les avoir quelque part.
00:35:36 C'est des devises pour compenser un petit peu l'import.
00:35:39 Maintenant, il y a ça aussi.
00:35:41 On a la main d'oeuvre qu'il faut utiliser.
00:35:45 C'est la tomate, c'est les fruits rouges.
00:35:47 C'est eux qui emploient.
00:35:48 Ce n'est pas le céréal, qu'on soit clair.
00:35:51 C'est eux qui emploient, qui payent.
00:35:53 Qui payent l'ouvrier au juste prix, réellement,
00:35:57 parce que ce sont des entreprises éclairées.
00:36:00 Et on a l'export, on a besoin de devises.
00:36:03 Donc ils sont là pour nous faire rentrer des devises.
00:36:05 Avec l'arrêt des exportations, ça va se rééluciter ?
00:36:09 Non, il n'y a pas d'arrêt.
00:36:11 Il y a eu une diminution pendant une certaine période.
00:36:15 Maintenant, on a repris.
00:36:17 Ce n'est plus le même tonnage.
00:36:18 On était fixé plus ou moins à 600 tonnes par jour.
00:36:21 Maintenant, on est passé à 900 tonnes par jour.
00:36:23 Donc on a repris un petit peu l'exportation.
00:36:25 Mais il ne faut pas oublier que c'est l'export qui finance le marché local.
00:36:30 Je pense que c'est...
00:36:32 Il y a beaucoup de monde qui ne veut pas comprendre,
00:36:34 mais je pense que c'est évident.
00:36:36 Mais à un moment, il faut faire des arbitrages entre un marché à l'export qui est plus rémunérateur
00:36:40 et la sécurité alimentaire.
00:36:42 Le cas de la tomate, on l'a appris à nos dépens dernièrement.
00:36:45 C'est-à-dire, si on bloque l'export...
00:36:47 Mais on a bloqué sur l'Afrique.
00:36:49 Non, l'interdiction n'est pas une suspension.
00:36:52 Non, il n'y a pas d'interdiction.
00:36:54 C'est un enjeu politique et tout.
00:36:56 Il y a eu des baisses, oui, mais pas d'interdiction.
00:36:59 Donc, si on bloque l'export, les agriculteurs coûtent.
00:37:04 C'est clair.
00:37:06 Qui va payer la différence ?
00:37:08 Parce que la tomate achetée...
00:37:10 C'est des chiffres.
00:37:12 Le coût de revient aujourd'hui de la tomate, elle est à 4 dirhams 50.
00:37:15 Sortie ferme.
00:37:17 On sous-sert.
00:37:19 Parce que c'est ce qu'on est en train de faire aujourd'hui.
00:37:21 Si elle est à 4 dirhams 50, sortie ferme,
00:37:25 elle arrive à Casablanca à 10 dirhams, 11 dirhams.
00:37:28 Pas moins. Impossible d'en arriver à moins.
00:37:30 Comment expliquer qu'une tomate qui est vendue à 4 dirhams 50
00:37:32 arrive à 14, 15 dirhams dans les marchés des grandes villes comme Casablanca ?
00:37:36 Le différentiel est quand même très important.
00:37:38 Ce que je viens de dire, arrêtez de dire.
00:37:40 Les intermédiaires, bien sûr.
00:37:42 Il y a autre chose.
00:37:44 Non, il n'y a pas d'autre chose. C'est clair.
00:37:46 4 dirhams 50, c'est le prix de revient.
00:37:48 Il est à 4 dirhams 50.
00:37:50 Aujourd'hui.
00:37:52 Quand on exporte,
00:37:54 quand l'agriculteur arrive à exporter 50%
00:37:57 à 13 dirhams ou 14 dirhams,
00:37:59 il peut se permettre de baisser.
00:38:01 Le reste à 1 dirhams 50.
00:38:03 Aujourd'hui, ils vendent à 1 dirhams 50.
00:38:05 1 dirhams 50, elle arrive chez nous à 5 dirhams.
00:38:07 Moi, je viens d'acheter à 5 dirhams le week-end dernier.
00:38:09 Elle sort de chez lui à 1 dirhams 50, 1 dirhams 80 maximum.
00:38:13 Alors que le coût de revient est à 4 dirhams 50.
00:38:16 Alors, s'il ne vend pas à 13, 14,
00:38:19 il va couler.
00:38:21 Maintenant, moi, je parle.
00:38:23 La commadaire, on a deux missions.
00:38:25 C'est protéger les agriculteurs
00:38:27 et avoir des produits chez le consommateur à un prix raisonnable.
00:38:31 Donc, vous êtes dans un grand dilemme.
00:38:33 C'est une équation qui n'est pas facile
00:38:35 parce que si on continue,
00:38:37 moi, je n'arrête pas de dire, attention,
00:38:39 on joue avec l'avenir de l'agriculture au Maroc.
00:38:41 C'est un système qui risque de s'effondre.
00:38:43 Parce qu'aujourd'hui,
00:38:45 je vous dis, un producteur,
00:38:47 nous, on fait quoi ? 1,4 millions de tonnes d'automates.
00:38:49 L'Italie, elle est à 6,5 millions de tomates.
00:38:53 Et pourquoi ils sont aujourd'hui à 30 dirhams ?
00:38:55 3 euros.
00:38:57 3 euros. Ils sont à 3 euros.
00:38:59 Parce qu'ils ne s'en sortent pas.
00:39:01 C'est ce moyen.
00:39:03 Parce que si nous, on commence à appuyer sur cet agriculteur marocain,
00:39:05 on commence à l'écraser, à le faire diminuer au maximum,
00:39:07 au jour ou l'autre,
00:39:09 aujourd'hui, les gens d'automates, ils veulent arrêter.
00:39:11 Et si on n'avait pas cette petite augmentation
00:39:13 qui a été faite cette semaine
00:39:15 pour la betterave,
00:39:17 l'année prochaine, personne n'allait faire de la betterave.
00:39:19 Les agriculteurs, on ne s'en sort pas.
00:39:21 Cette année, ils allaient vendre à perte.
00:39:23 Mais ça inquiète pas ce que vous dites.
00:39:25 Mais bien, c'est une réalité. Il faut les aider, ces agriculteurs.
00:39:27 Le prix du sucre n'a pas bougé depuis 11 ans.
00:39:29 Depuis 12 ans, depuis 2011.
00:39:31 Pas au consommateur.
00:39:33 Le consommateur est fixe.
00:39:35 Moi, je parle de réanimation pour l'agriculteur.
00:39:37 Il n'a pas bougé depuis...
00:39:39 Alors, les intrants ont doublé.
00:39:41 Plus que doublé.
00:39:43 Cet agriculteur, on était à 74 000 hectares.
00:39:45 Il a baissé à 50 000.
00:39:47 34 000 cette année.
00:39:49 L'année prochaine, on allait se retrouver à zéro.
00:39:51 Heureusement que le gouvernement a réagi vite fait.
00:39:53 Il a rajouté ce 80 centimes
00:39:55 pour essayer de sauver.
00:39:57 Mais sinon, ça aurait été catastrophe.
00:39:59 On risque de ne plus être un pays agricole ?
00:40:01 Pardon ?
00:40:03 On risque de ne plus être un pays agricole ?
00:40:05 Voilà, c'est ça. Parce qu'on est coincé entre un prix.
00:40:07 On ne veut pas augmenter les prix.
00:40:09 On doit dire que les prix, la pente de terre,
00:40:11 l'oignon, sortent, même maintenant la tomate,
00:40:13 1 dirham 50 de chèque, les fermes.
00:40:15 Si on veut les avoir emprisonnables,
00:40:17 c'est 1 dirham 50. D'autre côté,
00:40:19 aujourd'hui, je vous dis un chiffre.
00:40:21 La pente de terre, aujourd'hui,
00:40:23 avec les augmentations, la pente de terre,
00:40:25 le hectare, en 2019,
00:40:27 nous coûtait 51 000 dirhams l'hectare.
00:40:29 Aujourd'hui, il est à 110 000.
00:40:31 C'est du chiffre.
00:40:33 Imaginez 100 et de 1.
00:40:35 Et de 2, l'eau
00:40:37 qui était,
00:40:39 ou bien celui du barrage,
00:40:41 à 0,5 centime, 0,5 dirham,
00:40:43 ou bien celui de pompée à 30 mètres,
00:40:45 aujourd'hui, on doit pomper
00:40:47 à 500 mètres pour l'avoir.
00:40:49 Dans des zones où il y a encore du pompage,
00:40:51 où il y a des possibilités.
00:40:53 Les barrages sont à sec.
00:40:55 Les barrages sont à sec.
00:40:57 Il y a des périmètres qui sont complètement à sec.
00:40:59 Alors si on a ça, il faut imaginer un petit peu
00:41:01 ce qui peut arriver.
00:41:03 C'est ça, c'est le pire.
00:41:05 C'est un système qui peut couler d'un seul coup.
00:41:07 Quelles sont les cultures, d'après vous,
00:41:09 qu'il faut éliminer, qui absorbent beaucoup d'eau ?
00:41:11 Le pastèque qu'on a éliminé,
00:41:13 il est parti maintenant à la Mauritanie.
00:41:15 C'est quand même 2 milliards de dirhams
00:41:17 qu'on a perdus d'export.
00:41:19 2 milliards de dirhams d'export.
00:41:21 C'est beaucoup d'eau aussi.
00:41:23 C'est beaucoup d'eau, bien sûr.
00:41:25 C'était dans une zone où on avait vraiment besoin d'eau.
00:41:27 Maintenant, on parle de l'avocat.
00:41:29 Effectivement, l'avocat, c'est un gourmand d'eau.
00:41:31 Mais, jusqu'à présent,
00:41:33 je ne vois pas comment la région de l'Okos
00:41:35 va manquer d'eau.
00:41:37 Surtout qu'il y a un barrage derrière.
00:41:39 Aujourd'hui, on est 3 milliards de mètres cubes
00:41:41 qui sont stockés derrière.
00:41:43 2 milliards de centaines, par exemple.
00:41:45 Vous considérez que la limitation des exportations
00:41:47 n'est pas forcément une solution pour faire face
00:41:49 à l'inflation des prix ?
00:41:51 Pour certains produits, non.
00:41:53 C'est un équilibre. Chaque produit est étudié tout seul.
00:41:55 On prend la tomate, il faut étudier la tomate.
00:41:57 Moi, personnellement,
00:41:59 je ne connaissais pas vraiment le problème de la tomate.
00:42:01 Mais quand j'ai étudié, c'est un calcul à faire.
00:42:03 Il n'y a pas plus simple.
00:42:05 Les intrants sont connus.
00:42:07 La production est connue.
00:42:09 Ils voient qu'aujourd'hui, la tomate sera
00:42:11 à 1,4 dirhams 50.
00:42:13 On ne peut pas les obliger à vendre à 1 dirhams 50.
00:42:15 Sinon, il y a tout le système
00:42:17 qui va s'effondrer.
00:42:19 C'est quand même 1,4 milliard de tonnes.
00:42:21 Qu'est-ce qu'on va faire avec, après ?
00:42:23 Il n'y aura même pas de production.
00:42:25 C'est des agriculteurs qui vont...
00:42:27 C'est un...
00:42:29 Sans aller même à business.
00:42:31 C'est quelqu'un qui peut couler.
00:42:33 Financièrement, il ne pourra pas supporter.
00:42:35 Si vous aviez des messages forts à adresser
00:42:37 à l'exécutif, notamment par rapport
00:42:39 aux mesures concrètes à prendre d'urgence
00:42:41 ou les leviers pour limiter
00:42:43 les effets de l'inflation
00:42:45 et juguler un peu les conséquences
00:42:47 d'une mauvaise campagne agricole,
00:42:49 quels seraient les messages forts d'Acomadère ?
00:42:51 Si on parle de
00:42:53 "si jamais". Maintenant, pour nous,
00:42:55 le gros problème, c'était
00:42:57 le froid, cette période de froid pour la tomate
00:42:59 parce que c'est là où il y a eu une baisse de production.
00:43:01 Et maintenant, c'est le Ramadan
00:43:03 avec la demande sur le Ramadan.
00:43:05 Si le marché se stabilise,
00:43:07 on l'espère, il n'y a pas de problème,
00:43:09 il n'y a pas de problème.
00:43:11 Mais si jamais il ne se stabilise pas, il faut revenir.
00:43:13 La solution que je vous ai dit tout à l'heure,
00:43:15 le système d'agrégation,
00:43:17 ce n'est pas une première, on l'a déjà fait pendant la COVID.
00:43:19 C'est autoriser les ventes directes
00:43:21 en passant en dehors du marché de gros
00:43:23 pendant une période de 3-4 mois.
00:43:25 Rien que pour stabiliser les prix.
00:43:27 Pourquoi pas la suppression des taxes
00:43:29 sur les marchés de gros ?
00:43:31 On a affaire à tous les élus, à ce moment-là.
00:43:33 Qui va confronter les élus.
00:43:35 Par rapport à cette question de fiscalité,
00:43:37 il y a aussi la question de la TVA.
00:43:39 Il y a eu une réunion la semaine dernière
00:43:41 avec le gouvernement.
00:43:43 Il y a eu une décision par rapport à ce dossier.
00:43:45 Déjà, est-ce que ça concerne
00:43:47 toutes les catégories du matériel agricole ?
00:43:49 Non, pas de matériel.
00:43:51 Non. La TVA,
00:43:53 je vous explique la TVA. La TVA, c'est quoi ?
00:43:55 La TVA, c'était la loi de finances de 2023.
00:43:57 Elle a instauré la TVA sur tous les produits.
00:43:59 Mais dans nos droits,
00:44:01 on a un achat exonéré
00:44:03 pour l'agriculteur.
00:44:05 Et c'est une cascade
00:44:07 d'exonération jusqu'à l'importateur.
00:44:09 L'importateur, lui, il demande
00:44:11 la réduction de la TVA
00:44:13 contre tous les produits.
00:44:15 Maintenant, le problème qui s'est posé,
00:44:17 il y a le décret d'application qui est sorti
00:44:19 le 16 janvier,
00:44:21 qui fixait bien tout ça.
00:44:23 Mais le problème qui s'est posé,
00:44:25 c'est que l'agriculteur lui-même,
00:44:27 vous imaginez un agriculteur en pleine montagne,
00:44:29 il a besoin de 2 litres d'un produit,
00:44:31 je ne sais pas lequel, il va acheter.
00:44:33 Et il y a ça.
00:44:35 Donc il demandait l'attestation,
00:44:37 être inscrit aux impôts, et tout ça.
00:44:39 Donc en pratique, c'était impossible.
00:44:41 Après, il y a ceux qui étaient juste
00:44:43 en dessous, c'est-à-dire les
00:44:45 revendeurs, ils sont nombreux
00:44:47 et qui n'ont pas accepté
00:44:49 à vendre en hors-taxe, faire les démarches
00:44:51 et tout, acheter en hors-taxe
00:44:53 et avec toute la gymnastique.
00:44:55 Et après, et ça a toute la chaîne
00:44:57 jusqu'aux importateurs,
00:44:59 ils font du 100% produit
00:45:01 qui devient 100% exonéré.
00:45:03 Donc ils devraient acheter en hors-taxe,
00:45:05 pareil. Alors qu'est-ce qui s'est passé ?
00:45:07 C'est que les revendeurs
00:45:09 n'ont pas accepté de vendre en
00:45:11 hors-taxe. Donc il y a un agriculteur
00:45:13 qui se pointe chez eux,
00:45:15 il veut leur demander la facture proforma
00:45:17 pour demander l'exonération, il ne leur donne même pas.
00:45:19 Il dit "ce produit, vous l'achetez en TTC,
00:45:21 vous ne voulez pas l'acheter, on ne vous l'offre pas".
00:45:23 Ils ont joué sur,
00:45:25 et à un certain moment, ce sont les importateurs
00:45:27 eux-mêmes qui ont exigé ça.
00:45:29 Donc eux, ils se sont basés sur des documents
00:45:31 qu'ils avaient reçus à un certain moment,
00:45:33 leur demandant de vendre
00:45:35 en TTC parce qu'ils
00:45:37 ne pouvaient pas faire autrement.
00:45:39 Donc c'est ça où
00:45:41 le chef du gouvernement
00:45:43 a sorti ce décret-là
00:45:45 pour dire qu'à partir de maintenant,
00:45:47 il n'y a plus rien, on revient à l'association d'avant
00:45:49 jusqu'en 2024.
00:45:51 On revient, il n'y a plus de...
00:45:53 En conclusion, il n'y avait pas de TVA réellement.
00:45:55 C'était toute la chaîne d'exonération.
00:45:57 Mais le but des impôts, c'était
00:45:59 de faire une traçabilité de tous les produits
00:46:01 et voir exactement. Parce que c'est un produit qui ne sert
00:46:03 qu'à l'agriculture.
00:46:05 En parlant bien de
00:46:07 produits phyto et semences.
00:46:09 Donc ce sont ceux deux produits.
00:46:11 Pas d'autre chose.
00:46:13 Le matériel agricole reste toujours
00:46:15 sous la même...
00:46:17 sous le même régime,
00:46:19 c'est-à-dire on vend en hors-taxe.
00:46:21 Avec cette fois-ci la présentation d'exonération,
00:46:23 n'importe qui peut.
00:46:25 On n'achète pas un tracteur tous les jours,
00:46:27 on n'achète pas du goutte-à-goutte tous les jours.
00:46:29 Donc chaque fois qu'on veut acheter quelque chose,
00:46:31 on demande exonération et ça je pense c'est rentrer dans les mœurs,
00:46:33 il n'y a pas de problème. On ramène et il y a
00:46:35 un engagement ferme que j'ai eu avec
00:46:37 les pouvoirs, que ce soit les ministres,
00:46:39 les deux ministres de Finances et le directeur général
00:46:41 des impôts, qui ont compris
00:46:43 le système et ils sont
00:46:45 engagés à rembourser chaque mois.
00:46:47 Parce que quand même, c'est des petites entreprises,
00:46:49 le marché agricole
00:46:51 n'est pas énorme, on était à
00:46:53 demi-tracteur et on a baissé avec ces
00:46:55 sécheresses. Si maintenant ils doivent
00:46:57 encore supporter la TVA sur
00:46:59 l'angle du rez, ce n'est pas le but.
00:47:01 Donc c'est ça, maintenant
00:47:03 réellement il n'y a pas de TVA sur ces produits.
00:47:05 Pardon, moi je voudrais
00:47:07 rebondir sur le matériel agricole,
00:47:09 on en a parlé tout à l'heure, quel est son
00:47:11 état de santé aujourd'hui ?
00:47:13 Vous nous avez dit qu'il n'était pas très en forme.
00:47:15 Les tracteurs, oui.
00:47:17 Les tracteurs, on est très mal encore.
00:47:19 On est très mal,
00:47:21 c'est-à-dire que là, ça reflète
00:47:23 l'état de santé de l'agriculteur.
00:47:25 S'il avait les moyens,
00:47:27 pourquoi il va acheter ?
00:47:29 C'est le moindre des choses,
00:47:31 le premier repère, c'est le matériel
00:47:33 agricole, les tracteurs.
00:47:35 On est en chute des
00:47:37 ventes de tracteurs depuis
00:47:39 ces quatre dernières années de sécheresse.
00:47:41 À cause de quoi ? Des moyens de financement ?
00:47:43 Non, c'est la rentabilité, tout simplement.
00:47:45 Pourquoi ne pas monter un écosystème
00:47:47 de montage ?
00:47:49 Très très petit système, tout petit marché.
00:47:51 On le faisait avant, je pense, aux années 70.
00:47:53 L'Induré le fait.
00:47:55 Non mais attends,
00:47:57 si c'est vous en deux, ces tracteurs-là,
00:47:59 qui ont plus de 50 ans d'âge, ça sert à rien.
00:48:01 Tout a évolué.
00:48:03 Sans citer la marque,
00:48:05 une marque qui a plus de 40 ans quand même.
00:48:07 Il n'y a pas un contrat-programme
00:48:09 que vous devriez...
00:48:11 C'est un reste de tout petit marché.
00:48:13 Un marché, il était de 2500 tracteurs,
00:48:15 on a baissé à 2000.
00:48:17 Aujourd'hui, on est dans l'entour de 1000, 1200 tracteurs.
00:48:19 Je parle de commandaires dans l'absolu.
00:48:21 Un contrat-programme avec l'État
00:48:23 pour des incitations.
00:48:25 Je crois que c'est dans le cadre du SIAM, vous avez des choses qui se préparent.
00:48:27 C'est un démarrage, pourquoi pas.
00:48:29 Vous êtes en discussion ? Pas encore.
00:48:31 On a fait tellement de chantier,
00:48:33 en un mois, c'est déjà énorme.
00:48:35 Oui, parce que ça fait un mois que vous êtes
00:48:37 à la tête de la... Juste un mois, exactement.
00:48:39 Il y a des annonces à faire pendant le SIAM.
00:48:41 Oui, j'espère.
00:48:43 Un scoop en avant-première.
00:48:45 Je voudrais juste qu'on revienne à la question de Emine.
00:48:47 Quels sont les messages
00:48:49 que vous voulez adresser à l'exécutif ?
00:48:51 On n'a pas eu le temps de terminer.
00:48:53 Pour le SIAM.
00:48:55 Le premier message, je vous le dis, c'est pour le SIAM.
00:48:57 S'il y a un problème réellement pour la commercialisation,
00:48:59 s'il monte,
00:49:01 il faut que le circuit est...
00:49:03 C'est...
00:49:05 C'est...
00:49:07 L'intermédiaire. Premier point.
00:49:09 Je vous ai dit tout à l'heure.
00:49:11 Je vous ai dit, c'est d'appliquer
00:49:13 ces ventes directes.
00:49:15 En trois ou quatre mois.
00:49:17 Comme dans le cas de l'agrégation,
00:49:19 c'est pas l'agrégation, mais c'est...
00:49:21 En utilisant le même système.
00:49:23 Ça, c'est le premier point. Deuxième point,
00:49:25 il y a un gros problème.
00:49:27 Dans l'agriculture.
00:49:29 On n'a pas parlé.
00:49:31 Et...
00:49:33 Pourquoi les agriculteurs,
00:49:35 je vous dis tout à l'heure, pourquoi ils vendent ?
00:49:37 Un certain nombre, ils vendent...
00:49:39 À la fin de la récotte, maintenant, ils vendent avant.
00:49:41 Même, ils ont commencé à vendre maintenant sous le...
00:49:43 À la floraison.
00:49:45 C'est parce qu'il y a un problème de financement dans l'agriculture.
00:49:47 Aujourd'hui, il y a une seule banque
00:49:49 qui fait le financement pour l'agriculteur.
00:49:51 Quand on a démarré
00:49:53 le programme Maroc Vert, il y avait quatre banques qui ont signé
00:49:55 la convention.
00:49:57 Les trois n'ont jamais respecté
00:49:59 leur engagement.
00:50:01 Il y a une seule banque aujourd'hui.
00:50:03 Et une banque ne peut pas suffire.
00:50:05 Et ne peut pas rester,
00:50:07 gagner uniquement avec l'agriculture.
00:50:09 Donc elle est obligée, elle était elle-même obligée de se diversifier,
00:50:11 de faire d'autres produits.
00:50:13 Et malheureusement, donc, on se retrouve
00:50:15 avec un problème financier
00:50:17 majeur au niveau de l'agriculture.
00:50:19 Pourquoi les autres banques ne suivent pas ?
00:50:21 Parce que, on revient, pourquoi il n'y a pas d'impôt ?
00:50:23 C'est la même chose, parce qu'il n'y a pas de rentabilité dans l'agriculture.
00:50:25 À part les fermes, je vous dis,
00:50:27 qui font de l'export de certains produits
00:50:29 à forte valeur ajoutée, le reste, il n'y a pas de rentabilité
00:50:31 dans ces dernières années.
00:50:33 - Qu'est-ce que vous proposez, vous, dans ce cadre ?
00:50:35 - Il y a ce côté-là.
00:50:37 - Pour le financement, justement ?
00:50:39 - Il y a le côté-là.
00:50:41 - Des financements plus souples, plus flexibles.
00:50:43 - Vous savez qu'il n'y a même pas de fonds d'investissement
00:50:45 qui s'intéressent à l'agriculture, réellement.
00:50:47 Nous, on a pensé, avec le fonds M6...
00:50:49 - Vous pensez à un secteur rentable ?
00:50:51 - Bien sûr. Parce que c'est rentable, oui.
00:50:53 Il faut que ça tourne, pour que ce soit rentable.
00:50:55 Il faut que ça tourne, il faut des fonds, pour que ça tourne.
00:50:57 L'agriculteur lui-même, en prenant le cas très simple,
00:50:59 ça, on a eu une discussion avec le président de la banque,
00:51:01 il y a quelques jours,
00:51:03 si l'agriculteur n'arrive pas au bout de chaîne,
00:51:05 il n'arrive pas à avoir l'argent qu'il faut.
00:51:09 Parlons de la pomme de terre.
00:51:11 Au lieu de vendre la pomme de terre
00:51:13 à un dirham 20 ou un dirham 30,
00:51:15 s'il arrive au bout de chaîne,
00:51:17 il peut, jusqu'à la fin,
00:51:19 vendre tranquillement,
00:51:21 il peut la vendre à 2 dirhams,
00:51:23 et éliminer un intermédiaire ou deux.
00:51:25 Lui, il est gagnant, et les intermédiaires vont disparaître plus ou moins.
00:51:28 Il y aura un prix plus raisonnable.
00:51:30 Et si il est gagnant, ça va tourner.
00:51:32 Cette fois-ci, il peut aller faire même des coopératives,
00:51:35 aller sur le marché et vendre directement.
00:51:37 Il y a tout, mais il faut qu'il gagne déjà.
00:51:39 Et pour qu'il gagne, il a besoin d'argent.
00:51:41 Oui, absolument. Qu'est-ce que vous avez projeté avec le fonds Mohamed VI ?
00:51:43 C'est une proposition, c'est l'une des propositions.
00:51:45 C'est le fonds Mohamed VI, avec d'autres organismes.
00:51:47 On a quand même un organisme qui marche très bien,
00:51:49 c'est l'assurance, la Mamda.
00:51:52 La Mamda, oui.
00:51:54 C'est un grand support.
00:51:56 C'est une étudiante des agriculteurs,
00:51:59 qui finance les années sécheresses.
00:52:02 C'est elle qui prend en charge tout ça.
00:52:04 Donc pourquoi pas elle ?
00:52:06 C'est une proposition, d'avoir un fonds dans ce sens-là,
00:52:08 pour soulager un petit peu la banque,
00:52:10 qu'elle ne soit pas obligée de financer tous les produits.
00:52:14 Si on prend aujourd'hui, on parle d'agriculture,
00:52:18 entre 15 à 17% du PIB, généralement par an.
00:52:22 En financement, elle représente moins d'un pour cent.
00:52:24 C'est pas normal.
00:52:26 Elle utilise moins d'un pour cent de crédit.
00:52:29 Là, il y a un décalage quelque part.
00:52:31 Et ça, c'est important.
00:52:32 Si on avait ça, moi je dis que c'est l'une des causes des intermédiaires.
00:52:35 Parce qu'aujourd'hui, l'intermédiaire joue le rôle de la banque.
00:52:38 En amenant ces sacs d'espèces,
00:52:40 parce qu'eux, c'est d'espèces, c'est pour ça qu'on n'arrive pas à les tracer,
00:52:42 on ne sait même pas qui c'est.
00:52:44 C'est du financement direct à l'agriculteur.
00:52:46 Ils font le rôle de la banque.
00:52:48 Et si on joue sur ça, ils gagnent le maximum.
00:52:51 Et ça, c'est important d'enlever.
00:52:54 L'agriculture pourrait aussi accueillir des investissements.
00:52:58 Il y a la charte de l'investissement qui arrive.
00:53:00 Le fonds M6 pour l'investissement.
00:53:02 Normalement, le secteur doit être attractif
00:53:05 de nouveaux investissements, de nouvelles générations,
00:53:08 avec la Gritec, avec...
00:53:10 Il y a des projets, des opportunités majeures qui arrivent.
00:53:12 Il va falloir les saisir.
00:53:14 Et la commandère, comment elle se prépare par rapport à toutes ces opportunités-là ?
00:53:18 On va y aller, là.
00:53:20 On a un programme quand même dans ce sens-là.
00:53:22 Que M. Méli ne pas dévoiler.
00:53:24 Ça fait partie du...
00:53:26 Pour l'instant, on n'a pas...
00:53:28 Pardon, Cyrilien, parce qu'on était en train de...
00:53:30 Les messages forts, puisqu'on va revenir.
00:53:32 Donc, les financements, c'était le deuxième message.
00:53:35 Vous avez un troisième message à adresser ?
00:53:38 Je pense que c'est...
00:53:40 Bon, il y a...
00:53:42 C'est l'eau.
00:53:44 Le principal pour nous, le premier, le majeur, c'est l'eau.
00:53:47 Donc, équiper un maximum de stations,
00:53:50 quitte à faire des PPP, des partenariats public-privé,
00:53:53 dans la gestion de ces stations, de la création de ces stations,
00:53:56 il y a de l'eau au niveau des villes.
00:53:59 Bon, parlons d'Israël.
00:54:01 Israël, au niveau des villes, l'ensemble des villes,
00:54:03 ils utilisent 500 millions de mètres cubes d'eau.
00:54:05 Sur les 500 millions,
00:54:07 les villes consomment 100 millions,
00:54:09 il y a un rejet de 400 millions,
00:54:11 qui est à 100% réutilisé.
00:54:13 Réutilisé.
00:54:15 C'est pas négligeable.
00:54:17 400 millions, si on met 4000...
00:54:19 4000 par...
00:54:21 par...
00:54:23 Consommation moyenne de 4000 mètres cubes par hectare,
00:54:26 on est quand même à 100 000 hectares de plus.
00:54:29 Ça, c'est au niveau d'Israël.
00:54:31 Au Maroc, on n'a pas les chiffres exactement des villes,
00:54:33 mais si on a ces chiffres-là, rien qu'utiliser ça, c'est énorme.
00:54:36 Recycler toute l'eau qui sort des villes,
00:54:39 faire un maximum de stations des salements,
00:54:41 et à ce moment-là,
00:54:43 on peut faire payer les gens qui veulent investir,
00:54:46 leur faire payer le vrai prix.
00:54:48 C'est l'eau, elle est interminable.
00:54:50 On a des côtes quand même,
00:54:52 on a 3600 kilomètres de côtes.
00:54:54 Il y a des endroits qui peuvent exploiter,
00:54:57 en parlant de la région de Walidia,
00:54:59 la région d'Asfie,
00:55:01 c'est des terres qui peuvent être utilisées,
00:55:03 utilisées avec l'eau qui est juste en face,
00:55:06 leur faire payer, et ça, ça peut être pour le local et pour l'export.
00:55:10 Ça, c'est important aussi.
00:55:12 Bien sûr, on ne va pas rester sur l'utilisation
00:55:15 de l'énergie fossile pour le dessalement.
00:55:19 Il faut passer au projet qui a démarré, qui est en cours,
00:55:23 c'est celui de Dakhla.
00:55:25 On a un projet qui est bien ficelé,
00:55:28 avec un dessalement propre, avec l'énergie propre.
00:55:31 On peut refaire ça dans pas mal de régions marocaines.
00:55:34 On a le soleil, il faut en profiter aussi.
00:55:36 Donc ça, c'est l'eau,
00:55:38 le commercialisation, le financement.
00:55:41 Si on n'a pas ces trois-là, on ne peut rien faire.
00:55:45 Très bien.
00:55:47 Surtout qu'en Maroc, quand même,
00:55:49 on a des agriculteurs qui sont des vrais techniciens.
00:55:52 Ils savent ce qu'ils font.
00:55:54 Il y a un savoir-faire.
00:55:56 Il y a des techniciens aussi qui se font.
00:55:58 Est-ce qu'il y a des gens qui ont claqué la porte,
00:56:01 des agriculteurs ?
00:56:03 Pour l'instant, on n'est pas encore comme la France,
00:56:05 parce que la France, il n'y a pas longtemps,
00:56:07 j'ai reçu une association qui est en train,
00:56:09 ils sont venus démarcher des gens pour acheter des fermes
00:56:11 à des prix dérisoires.
00:56:13 Les fermes, aujourd'hui, en France, se vendent à des prix dérisoires.
00:56:16 Ils veulent quitter le métier.
00:56:18 C'est des gens qui quittent le métier.
00:56:20 En France, ils quittent.
00:56:22 Mais la France, on n'est pas dans la même situation.
00:56:24 Dans la France, c'est 3%.
00:56:26 Dans le rural entier, il y a 3%.
00:56:28 En Maroc, on est à 40%.
00:56:30 Dans 80%, ils vivent de l'agriculture.
00:56:32 Donc c'est très, très important pour nous.
00:56:34 Et c'est pour ça qu'on parlait tout à l'heure
00:56:36 d'un équilibre qu'il ne faut pas toucher.
00:56:38 Parce que si on casse l'équilibre,
00:56:40 qu'est-ce qu'ils vont se faire ?
00:56:42 C'est l'exodérura direct.
00:56:44 Donc maintenant, on pense à l'agriculteur.
00:56:46 Mais on pense aussi au consommateur.
00:56:49 Mais consommateur, moi, je vais être un peu méchant avec le consommateur,
00:56:54 il peut supporter quand même 1 ou 2 mois,
00:56:56 même 3 mois, mais il faut penser à l'agriculteur
00:56:59 qui peut lui-même vendre tout ce qu'il a et rentrer en ville.
00:57:02 Et c'est ça le gros du problème.
00:57:04 On n'a pas d'industrie en ville, on n'a rien pour...
00:57:06 - Pour absorber...
00:57:08 - Il faut penser aux 4 millions d'emplois,
00:57:10 il faut penser aux 1,5 million d'exploitations,
00:57:13 et il faut penser à tout cet écosystème quand même.
00:57:17 C'est beaucoup de monde quand même là-dedans.
00:57:19 - Justement, par rapport à cet équilibre que vous venez d'évoquer,
00:57:22 il y a aussi un autre aspect des attributions de la Comadair,
00:57:25 c'est le développement rural.
00:57:27 Justement, comment accompagner les efforts de l'Étape,
00:57:30 parce qu'il y a un fonds dédié avec 55 milliards de dirhams,
00:57:34 comment la Comadair peut accompagner les actions de l'Étape
00:57:37 justement pour assurer l'ancrage des populations,
00:57:41 des agriculteurs dans le monde rural
00:57:43 et éviter l'aggravation du phénomène de l'exode rural ?
00:57:46 - Sédentariser.
00:57:48 - C'est le deuxième...
00:57:51 - Pilier ?
00:57:52 - Non, ça ne s'appelle pas le pilier maintenant,
00:57:54 c'est pour la génération green.
00:57:56 C'est ce pilier-là, c'est-à-dire avoir un agriculteur
00:57:58 qui a une santé financière.
00:58:02 C'est ce moyen.
00:58:05 C'est comme il a besoin, comme tout le monde.
00:58:07 S'il se retrouve, s'il s'en sort,
00:58:09 parce qu'aujourd'hui il doit s'en sortir déjà,
00:58:11 parce que le pauvre est dans une mauvaise situation.
00:58:14 Il doit s'en sortir déjà, et s'il s'en sort...
00:58:17 Parce qu'il faut voir que, quand on parle de la betterave tout à l'heure,
00:58:23 36 000 hectares de la betterave,
00:58:25 elle est faite par 30 000 agriculteurs.
00:58:28 La moyenne de 1 hectare 2,
00:58:31 c'est eux qui font le marché.
00:58:33 90 % de notre cheptel,
00:58:38 de nos éleveurs, ils ont moins de 5 vaches.
00:58:43 Donc on s'adresse toujours...
00:58:46 C'est eux qui font le lait, c'est eux qui font la viande,
00:58:49 c'est eux qui font le maraîchage.
00:58:50 Le maraîchage, c'est quoi la moyenne ?
00:58:51 Je vous ai dit tout à l'heure en parlant,
00:58:53 on n'a pas de grandes exploitations d'après on a de terre ou de l'oignon.
00:58:56 On a des petites exploitations.
00:58:57 On a des exploitations de 2, 3 hectares.
00:58:59 Et c'est ça, c'est cet agriculteur-là qu'on doit vraiment l'aider.
00:59:03 On doit tous être soudés vraiment
00:59:06 pour essayer de maintenir un petit peu un équilibre.
00:59:08 On doit vraiment injecter de l'argent dans ces...
00:59:10 Pour ça, pour nous, les aides, c'était très important.
00:59:13 C'est quand même 10 milliards de dirhams
00:59:15 qui vont être éjectés des villes,
00:59:17 qui vont sortir vers la campagne.
00:59:18 Et ça, ça permet aux gens au moins de respirer.
00:59:21 On ne peut pas les laisser dans ces situations.
00:59:23 C'est ça notre rôle de développement rural.
00:59:25 C'est ça ce qu'on vise.
00:59:26 Non, ce n'est pas notre rôle de faire ni des hôpitaux, ni des écoles,
00:59:30 mais quand même ça, nous c'est préserver l'agriculteur, c'est ça.
00:59:33 Je vais vous donner juste une fenêtre sur la filière de la tomate industrielle.
00:59:38 Alors la superficie qui est dédiée à cette tomate industrielle
00:59:42 et qui est bien sûr dédiée à la fabrication du concentré de tomates.
00:59:47 Actuellement, elle est réduite, on peut dire, vers 100% de la superficie.
00:59:55 Il y a peu d'agriculteurs.
00:59:57 Ils ne s'en sortent pas.
00:59:59 On importe surtout dans d'autres pays.
01:00:02 Je voudrais juste que vous me corrigez mon information.
01:00:05 Est-ce qu'on importe de Chine le concentré de tomates ?
01:00:07 Je ne peux pas vous dire.
01:00:09 Parce qu'il y a un gros problème sur le concentré.
01:00:11 Je sais qu'il y a un agrégateur, une unité très importante.
01:00:17 Auparavant, c'était...
01:00:19 Non, non, quelqu'un d'aujourd'hui, très important.
01:00:22 Il m'a assuré qu'il a rajouté 30% pour le prix d'achat de la tomate.
01:00:26 Il a rajouté 30% à ses agrégés.
01:00:29 Ça, il me l'a assuré.
01:00:31 Il m'a dit "moi, je maintiens ma production et c'est l'un des pays les plus importants".
01:00:35 Je pense que c'est vraiment le numéro un.
01:00:37 Il m'a dit que j'ai rajouté 30% aux agriculteurs
01:00:40 et maintenant on est d'accord, il n'y a pas de problème, ils vont continuer à le faire.
01:00:43 Est-ce qu'il n'y a plus d'intérêt à cette tomate industrielle qu'elle soit cultivée ici au Maroc ?
01:00:46 Elle est moins rentable ?
01:00:49 Non, si on a de l'eau encore, on ne peut pas, on croit en Dieu, alhamdoulilah.
01:00:54 On espère que c'est...
01:00:56 Parce que le Maroc, dans les mille dernières années,
01:00:58 et on est passé, ce n'est pas la première fois qu'on a ce genre de sécheresse.
01:01:01 On a eu des sécheresses qui ont duré dix ans.
01:01:03 Je pense que c'est une étude qui a été commandée par...
01:01:05 Non, non, non, je parle de...
01:01:07 Il y a 500 ans, il y a 400 ans.
01:01:09 C'est une étude qui a été commandée par Hassan II sur 1000 ans
01:01:13 et on a eu des périodes de dix ans de sécheresse.
01:01:16 Et donc, ce n'est pas la première fois.
01:01:18 Non, mais ça remonte il y a longtemps.
01:01:20 On a eu des périodes de mêlée, on a eu des grandes sécheresses.
01:01:24 On espère que ça va revenir, que c'est un passage.
01:01:28 Et ça va revenir, je pense qu'on croit toujours.
01:01:33 C'était juste pour...
01:01:36 Il y a des choses que j'ai du mal à comprendre.
01:01:39 J'entends tout à fait vos arguments par rapport à eux-mêmes
01:01:42 que la responsabilité du consommateur qui doit, par exemple, je ne sais pas, supporter deux, trois mois.
01:01:46 Mais de l'autre côté, il y a aussi l'irresponsabilité de certains agriculteurs,
01:01:51 si vous êtes d'accord avec moi, parce que les rapports du GIEC
01:01:55 annonçaient, tiraient la sonnette d'alarme sur le changement climatique
01:01:58 que vous citez comme première source.
01:02:00 Et deuxièmement, par exemple, il y a des crimes climatiques qui ont été commis
01:02:03 dans la région de Zagora pour le même argument qui est l'export,
01:02:06 on va exporter, on va exporter.
01:02:08 Est-ce que exporter 10 millions de dirhams, 10 milliards de dirhams,
01:02:11 est-ce que ça vaut... Est-ce que ça justifie...
01:02:14 - Au niveau de Zagora, 2 milliards.
01:02:16 - Est-ce que ça justifie de bousiller la frais à tchik ?
01:02:19 Et troisièmement, c'est l'aboutissement de cette logique-là.
01:02:24 Est-ce qu'on peut prétendre être un pays agriculteur
01:02:27 lorsqu'on a seulement 12% de notre superficie,
01:02:29 des 711 000 km² qu'on a au Maroc ?
01:02:33 Seulement 12% sont valables et adéquates pour des surfaces agricoles.
01:02:37 Est-ce qu'on peut être un pays agricole avec seulement 12% ?
01:02:41 - Écoutez, on ne peut pas dire autrement.
01:02:44 Ce n'est pas les 12% pour lesquels on dit qu'on est un pays agricole.
01:02:50 C'est parce qu'on est dedans.
01:02:52 Qu'est-ce qu'on va faire de ces 40% de population ?
01:02:56 Est-ce qu'on a des régimes pour les faire travailler ?
01:02:58 Je suis votre raisonnement.
01:03:00 Les 4 millions d'ouvriers, où est-ce que je vais les mettre ?
01:03:02 On est obligé, on ne peut pas faire mieux que ce qu'on a aujourd'hui.
01:03:06 On a ça, il faut faire avec.
01:03:08 Maintenant, il faut développer ce qu'on a.
01:03:10 On peut prendre Zagora, c'est vrai, on a un problème d'eau, on élimine.
01:03:14 Aujourd'hui, c'est ma deuxième demande que je dis.
01:03:18 On a 3 500 km de côte, on a un potentiel énorme dans cette côte-là.
01:03:22 Parce qu'on a des agriculteurs qui ne savent faire que ça.
01:03:25 On ne voit pas aujourd'hui, si on a une usine de développement,
01:03:28 aujourd'hui on a la capacité d'un million d'automobiles,
01:03:30 si on passe à 5 millions d'automobiles, oui,
01:03:32 on peut résorber encore un petit peu un million d'ouvriers.
01:03:35 Oui, c'est peut-être possible, mais aujourd'hui, on a ces ouvriers-là.
01:03:39 On a des gens qui vivent dans la campagne, on ne peut pas les laisser sortir de la campagne.
01:03:43 S'ils vont gonfler les villes, on n'a pas d'industrie.
01:03:46 Maintenant, il faut faire avec et trouver les moyens.
01:03:48 Pour trouver les moyens, on doit trouver d'autres terres.
01:03:50 Ces terres sont là, ça existe, il y a un projet, par exemple,
01:03:53 on parle de Jerefia, le programme de...
01:03:56 de... comment il s'appelle ? Dobojdor.
01:03:58 Par exemple, c'est des petites niches, des petits endroits,
01:04:01 mais là, on doit faire... on doit tourner.
01:04:05 Il y a des endroits, il y a encore des endroits à rajouter au niveau de l'irrigation de l'arbre.
01:04:08 Il y a un potentiel.
01:04:10 Il y a des potentiels au niveau de l'oriental.
01:04:12 Il y a un potentiel, donc on est obligé de...
01:04:14 La culture des montagnes, je ne sais pas ça.
01:04:17 Pardon ?
01:04:18 La culture des montagnes.
01:04:20 C'est ce que fait l'industrie archéologique, par exemple,
01:04:23 que les montagnes, ça n'a rien à voir,
01:04:25 c'est quoi les ressources, les ressources,
01:04:27 qui sont là-haut pour les montagnes ?
01:04:29 Pour les montagnes ?
01:04:30 Moi, par contre, je suis contre la culture au niveau des montagnes.
01:04:34 Pourquoi ?
01:04:35 Parce que chaque fois, bon, c'est...
01:04:38 Parler de la catastrophe écologique, là, je suis d'accord.
01:04:40 Quand on parle des lacs comme Daïsawa qui ont disparu complètement,
01:04:44 pourquoi ? Parce que les gens ont planté tout autour.
01:04:46 Ça, par contre, je suis contre.
01:04:48 Parce qu'à certains moments, moi, je trouve que tout ce qui est plantation au-delà de...
01:04:52 dans ces régions-là, au-delà de 1 000 mètres,
01:04:54 au-delà de l'Hajj, au-delà de...
01:04:56 Il ne faut pas toucher parce que chaque fois qu'on fait un forage là,
01:04:59 on tue tout ce qui est en bas.
01:05:01 C'est la plaine derrière qui est touchée.
01:05:03 Parce que ce sont des sources qui découlent à partir de ces endroits-là.
01:05:07 Et on fait un forage pour irriguer 50 hectares.
01:05:11 Et en bas, on tue 200, 300 hectares.
01:05:14 Ça, par contre, je suis...
01:05:15 Tout ce qui est à un certain moment là, c'est du pâturage.
01:05:17 Ça doit rester pour l'élevage.
01:05:19 C'est ce qui était depuis toujours.
01:05:21 C'est ce qui était depuis toujours.
01:05:22 Il faut protéger aussi la forêt parce qu'on est en train...
01:05:24 Maintenant, on est carrément...
01:05:25 Il y a des gens qui...
01:05:27 Ça, c'est...
01:05:29 Pour finir, qu'est-ce que vous attendez du Siam ?
01:05:31 Parce que ça fait trois ans qu'il a...
01:05:34 Qu'il était en arrêt.
01:05:36 Vous, en tant que Confédération,
01:05:38 qu'est-ce que le Siam vous apporte, vous apportera ?
01:05:41 C'est dérenquant.
01:05:43 Moi, le Siam lui-même, c'est le plus important du Siam.
01:05:45 Ce sont les conférences qui sont à côté du Siam.
01:05:47 Il y a toutes les nouvelles technologies.
01:05:50 Il y a des nouvelles technologies qui sont très importantes.
01:05:54 On a parlé tout à l'heure d'Israël.
01:05:55 Il y a des sociétés israéliennes qui vont venir avec des nouveaux systèmes de goutte à goutte.
01:05:59 C'est très important parce que là,
01:06:02 ils ont une révolution autour de leur système.
01:06:06 Il y a beaucoup de monde qui va venir.
01:06:08 Il y a beaucoup de monde qui va venir au niveau de ces conférences,
01:06:11 des entreprises, surtout dans les nouvelles technologies et le digital.
01:06:16 C'est très important quand même.
01:06:18 Peut-être ramonter des...
01:06:19 Oui, peut-être. Pourquoi pas ?
01:06:21 Donc, il y aura...
01:06:22 Je vois juste tous les ambassadeurs que j'ai vus récemment.
01:06:25 Ils sont très intéressés.
01:06:27 Tout le monde me parle de...
01:06:29 Tout le monde va venir.
01:06:31 Donc, il y a un potentiel.
01:06:32 C'est un grand rassemblement, c'est une grande vitrine.
01:06:34 C'est une grande vitrine.
01:06:35 Il y a un grand échange quand même qui va être avec ces gens-là.
01:06:38 Et pourquoi pas, il y a...
01:06:40 Bon, même il y a des potentiels, il y a aussi un potentiel pour...
01:06:45 Vous savez, Notre Saint-Majesté,
01:06:50 il était en Afrique.
01:06:53 Il a fait beaucoup de relations, beaucoup de déplacements en Afrique.
01:06:57 Et nous, en tant qu'entrepreneurs agricoles, on n'a pas suivi.
01:07:00 On a même signé des conventions avec l'Afrique, on n'a pas suivi.
01:07:03 Il n'y a pas eu de résultat, il n'y a pas eu de suivi.
01:07:05 Il n'y a pas eu de suivi.
01:07:06 Je pense qu'il y a un potentiel énorme.
01:07:08 Rien que...
01:07:09 Si on voit le fleuve Sénégal...
01:07:11 L'Afrique se représente aussi...
01:07:13 C'est un potentiel d'investissement.
01:07:15 Si nous, on va investir là-bas et ramener nos propres produits,
01:07:18 ce qu'ils font les Chinois d'ailleurs.
01:07:20 Les Chinois, ils sont en train d'investir en Europe, en Afrique.
01:07:22 On a une agriculture et ils ramènent et rapatrient leurs produits.
01:07:25 Si on suit, il y a un potentiel quand même assez énorme.
01:07:28 Et comme les Africains y sont assez nombreux, c'est un potentiel aussi.
01:07:33 Très bien.
01:07:34 Bien, M. Benally, on vous remercie.
01:07:37 Franchement, nous avons eu vraiment un débat très enrichissant.
01:07:40 Merci encore une fois d'avoir accepté notre invitation à notre débat.
01:07:45 Merci beaucoup.

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