• il y a 2 ans
Il y a maintenant près d’un mois, des journalistes révélaient les dessous d’un mystérieux fonds gouvernemental lancé par Marlène Schiappa : les Fonds Marianne.

De l’argent public dédié à la lutte contre le séparatisme, récolté après l’assassinat du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty. Mais voilà selon, le travail de nos confrères de Marianne et France 2 : une des associations subventionnées, celle qui a décroché la plus grosse dotation, a eu un usage peu habituel des deniers publics.

Marion Beauvalet, doctorante en théorie des organisations et animatrice de l’émission “Plan B” sur Twitch, revient, dans ce nouveau numéro de votre quotidienne Toujours Debout, sur cet intrigant scandale d’État.

Alors avant de vous lancer dans les tréfonds de cette affaire, voici un rapide rappel des faits.

Début 2021, Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la citoyenneté auprès du ministre de l'Intérieur, lançait le fonds Marianne. L’idée était de mettre en avant les valeurs de la République en ligne et lutter contre le cyberdjihadisme.

Un appel à projets de 2,5 millions d'euros du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation est donc lancé.

Une somme partagée entre 17 projets et de manières totalement inégalitaire et attribuée en seulement 3 semaines, une période très courte comme l’explique le journal Marianne.
Outre ce détail, ce sont aussi des expertes rémunérées alors que leurs statuts associatifs l’interdisaient, des contenus politiques et des influenceurs financés en période électorale pour tirer sur les adversaires de Macron et des émissions sans lien avec le sujet de la laïcité et de la prévention de la radicalisation qui sont arrosés par ce fonds.

Des nouvelles casseroles que se transporte la Secrétaire d’État chargé de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, ainsi que le gouvernement, et qui viennent s’ajouter à celles qui accompagnent les moindres faits et gestes de ses représentants.

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Transcription
00:00 Un des arguments des macronistes était de dire que c'était pas forcément de la faute des membres du gouvernement,
00:06 spécialement de Marlène Schiappa, mais c'était l'administration qui gérait tout ça.
00:10 Kass Lanthien, Mediapart enquête, nous explique que trois membres de son cabinet à l'époque,
00:16 dont son directeur de cabinet, ont eu un œil sur les dossiers présentés.
00:21 [Musique]
00:27 Il y a à peu près maintenant un mois, des journalistes révélaient les dessous d'un mystérieux fonds gouvernemental
00:33 lancé par Marlène Schiappa, le Fonds Marianne de l'argent public, dédié à la lutte contre le séparatisme
00:39 après l'assassinat du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty.
00:42 Mais voilà, selon le travail de nos comprères de Marianne et France 2, une des associations subventionnées,
00:47 celle qui a décroché la plus grosse dotation, a parfois eu un intriguant usage des deniers publics.
00:54 Alors Marion, tu étais déjà venue il y a quelques semaines faire une chronique sur le sujet.
01:00 Est-ce que tu peux nous résumer brièvement ce que tu avais qualifié de scandale d'État ?
01:05 Alors oui, déjà là, pour commencer, Marlène Schiappa nous a expliqué qu'elle ne s'est pas exprimée pendant plusieurs jours
01:10 puisqu'elle était en voyage aux États-Unis. Petite parenthèse avant de revenir sur ce qui s'est passé.
01:15 En voyage aux États-Unis, elle devait intervenir sur CNN pour se justifier de quelque chose.
01:20 Et le quelque chose en question, c'était cette une de Playboy dont on ne parlera encore pas ce soir, puisque ce n'est pas le sujet.
01:26 Et bien sûr, elle n'envisageait toujours pas de revenir sur la question de ses fonds, Marianne.
01:30 Cet entretien sur CNN a été annulé en peu de dernières minutes par Matignon.
01:35 Quand on regarde au niveau de son entourage, elle semble assez seule. Olivier Véran la défend un peu du bout des lèvres.
01:39 Mais il y a quand même une espèce de malaise au gouvernement par rapport à Marlène Schiappa.
01:44 Et effectivement, depuis la dernière chronique et surtout la sortie de ce premier article,
01:52 qui était en date du 29 mars sur le site de Marianne en partenariat avec France 2,
01:58 il y a beaucoup d'articles du Mediapart qui sont sortis.
02:02 Donc peut-être déjà avant de présenter les dernières révélations, faire un petit rappel de ce dont on parle
02:09 pour ne pas oublier d'où c'était parti. Donc début 2021, Marlène Schiappa, qui à l'époque était au droit des femmes,
02:16 et maintenant elle est secrétaire d'État chargée de l'économie sociale et solidaire et de la vie associative.
02:21 Donc à l'époque, elle était ministre déléguée à la citoyenneté.
02:25 Elle lançait les fonds Marianne, comme tu l'avais dit, en conséquence de l'assassinat de Samuel Paty,
02:31 professeur d'histoire et géographie à Conflans-Saint-Honorin.
02:35 Le gouvernement affiche l'objectif de défendre les valeurs de la République,
02:41 notamment de lutter contre la radicalisation en ligne et de lutter contre le cyberdjihadisme.
02:47 Donc très concrètement, il lance un appel à projet, dans la foulée, d'une hauteur de 2,5 millions d'euros
02:55 émanant du comité interministériel de prévention de la délinquance et de radicalisation.
03:01 Donc le but, c'est de défendre les valeurs républicaines en ligne.
03:05 Cette somme a finalement été répartie entre 17 projets. Et on va le voir.
03:11 Et donc ça, on le sait depuis le 29 mars. Les 17 projets n'ont pas du tout obtenu les mêmes sommes.
03:17 Alors premier point d'alerte de Marianne, qui enquêtait quand même déjà depuis plusieurs mois
03:22 sur l'attribution de ces fonds Marianne.
03:26 Les journalistes nous disaient que déjà la somme avait été attribuée en 3 semaines,
03:31 ce qui est très très rapide. Je pense que quiconque a eu des dossiers à faire pour des associations
03:36 obtenir des subventions sait que parfois ça peut être un peu long, un peu fastidieux.
03:40 Là, 3 semaines, le temps d'annoncer le fonds, que les associations montent des dossiers, etc.,
03:45 c'est quand même très très rapide. Et surtout, dans la foulée, ce que les journalistes nous disaient,
03:50 c'est que 3 structures se partagent à elles seules. Donc je les cite, 1 million d'euros,
03:54 soit près de la moitié du fonds. Alors sur ces 2 associations, on va en reparler,
04:00 qui sont partagées la moitié du fonds. On en a une qui s'appelle l'Union des sociétés
04:04 d'éducation physique et de préparation militaire, qui a particulièrement interrogé les journalistes,
04:10 puisque 2 personnes, dont Mohamed Sifawi, ont empoché 120 000 euros de salaire,
04:16 alors que les statuts de leur association, normalement, leur interdisait de se rémunérer sur ce fonds.
04:23 Donc voilà pour la 1re salve d'informations.
04:26 – Mohamed Sifawi, expert des questions de radicalisation, de l'islam et du foulard.
04:31 Donc depuis, il y a eu de nombreuses révélations qui se sont ajoutées au dossier.
04:36 Déjà bien à charge, hein ? Est-ce que tu peux nous raconter ?
04:39 – Oui, tout à fait. Donc ensuite, c'est Mediapart qui est rentrée dans la partie
04:44 et qui, à ce jour, a sorti 5 articles sur les fonds Marianne.
04:49 Alors le 1er article, c'est celui du 12 avril 2023, où les journalistes nous expliquent que les fonds Marianne,
04:57 en plus de cette association dont fait partie Mohamed Sifawi, a également financé une autre association
05:05 qui a publié des contenus politiques en période électorale.
05:08 Alors ça, ils ont republié des choses depuis. Et donc de quoi il s'agit au départ ?
05:13 C'est une association qui s'appelle Reconstruire le commun, qui, déjà,
05:16 première chose qui pourrait nous alerter, a été créée quelques jours avant le début de l'appel de fonds.
05:21 Et cette association a touché 330 000 euros d'argent public pour des émissions,
05:26 elles sont toujours en ligne, qui n'ont rien à voir avec la laïcité et la prévention de la radicalisation.
05:33 Le contenu des vidéos a interrogé les journalistes et pas que,
05:37 puisqu'ils ciblaient donc en période électorale, c'était pendant les élections présidentielles notamment,
05:44 des candidats et des personnalités politiques, et notamment avec des mots qui, parfois,
05:49 peuvent rappeler la rhétorique du gouvernement.
05:52 Une personne à qui ça a particulièrement déplu, c'est Anne Hidalgo,
05:56 qui, dès le 13 avril, a annoncé vouloir déposer plainte.
06:00 On le voit, il y a une vidéo où les chroniqueurs, financés par l'argent public,
06:06 font des remarques sur Saccage Paris, la propreté de Paris, etc.
06:10 Beaucoup de gens en prennent pour leur grade, mais ça n'a rien à voir avec la prévention de la radicalisation.
06:15 Je pense qu'on peut en convenir.
06:17 Donc Anne Hidalgo a annoncé vouloir déposer plainte.
06:20 Et on a une autre personne qui est montée au créneau à ce moment-là,
06:23 qui est un sénateur socialiste qui s'appelle Claude Reynal,
06:26 président de la commission des finances au Sénat,
06:29 qui a demandé, quant à lui, la création d'une commission d'enquête.
06:33 Je vais le citer, le 24 avril, il nous explique sur Twitter,
06:37 et c'est très intéressant, que le fonds Marianne, donc je cite,
06:40 "n'est pas qu'un fonds financier. Il porte de par son origine une double exigence,
06:44 celle de livrer le combat républicain sur Internet,
06:47 et de le livrer dans la transparence et la probité.
06:50 Et c'est le rôle des parlementaires de contrôler l'action du gouvernement."
06:54 Deuxième personne côté Assemblée nationale qui s'inscrit dans cette dynamique,
06:59 c'est Aurélien Saint-Ou, député de la France insoumise,
07:02 qui, du côté de l'Assemblée nationale, a demandé la création d'une commission d'enquête sur le sujet.
07:06 Et il explique, il a dit que ça sera mis à l'ordre du jour de l'Assemblée, début mai.
07:12 Et peut-être, avant d'aller plus loin, on peut écouter une vidéo de Claude Reynal.
07:17 La réponse de ce matin, c'est que oui, il y a matière à s'interroger
07:22 sur le fonctionnement de ces deux associations.
07:26 Pourquoi ont-elles été choisies ? Sur quelle base ? Sur quels critères ?
07:31 Et pourquoi finalement les deux associations qui reçoivent le plus de fonds
07:37 sont-elles celles qui posent finalement des problèmes ?
07:41 Parce que je voudrais le redire, la question n'est pas une question liée au fonds Marianne de manière générale,
07:47 qui était d'abord dans son principe une bonne idée,
07:52 et qui ensuite a donné lieu au financement de 15 associations
07:57 qui, de notre point de vue aujourd'hui, ne semblent pas poser de difficultés,
08:02 ni en tant qu'association, ni dans le rendu de leur travail.
08:07 Et donc il y a bien cette question-là qui porte finalement sur ce choix
08:12 des deux associations et leur mode de fonctionnement. Bien.
08:16 Ensuite, ça c'était ma fonction. Je le relève.
08:20 Deuxième sujet, comment ça peut se poursuivre ?
08:24 De toute façon, ça ne se poursuivra que sur décision de l'institution Sénat.
08:30 Et moi, je donne des éléments.
08:33 Ce que je peux vous dire, c'est qu'à titre personnel,
08:36 je vais demander à ce que la commission des finances
08:40 se transforme en commission d'enquête,
08:44 comme cela a pu être fait dans d'autres affaires, sur d'autres sujets.
08:48 C'est quand même incroyable, on dirait un film mafieux tout ça.
08:51 20 avril 2023, c'est également une autre date,
08:54 le Fonds Marianne, trois collaborateurs de Marlène Schiappa ont sélectionné les dossiers.
08:59 Tout à fait. Donc là, c'est un article d'Antoine Rouget et d'Hélène Salvi qui est sorti.
09:04 Et il nous explique, donc, un des arguments des macronistes,
09:08 c'était de dire que ce n'était pas forcément de la faute des membres du gouvernement,
09:12 spécialement de Marlène Schiappa, mais c'était l'administration qui gérait tout ça.
09:16 C'est qu'Aslantian, Mediapart enquête, nous explique que trois membres de son cabinet à l'époque,
09:22 dont son directeur de cabinet, ont eu un œil sur les dossiers présentés.
09:26 Alors ça rend un peu compliquée la défense de Marlène Schiappa,
09:31 notamment, on va en reparler juste après, mais dans un thread qu'elle a sorti
09:36 pour expliquer ce qu'il en était selon elle le 22 avril.
09:40 Elle expliquait que voilà, elle n'avait rien à voir avec tout ça, etc.
09:44 En même temps, Mohamed Sifawi nous explique, je cite,
09:48 que ce sont les membres du cabinet de Marlène Schiappa qui ont insisté
09:51 pour qu'ils prennent part à la riposte citoyenne.
09:54 Donc là, on a des arguments qui semblent un peu moins fonctionner
09:58 qu'ils ne pouvaient fonctionner au départ.
10:00 Et du coup, des personnes aussi qui ont récupéré de l'argent,
10:02 qui commencent eux-mêmes à mettre des distances avec certaines choses qui étaient annoncées.
10:06 – Il essaie de sauver sa peau comme il peut ?
10:08 – Oui, ou en tout cas, à partir du moment où il y a des membres du cabinet,
10:11 ce qu'on voit dans l'article de Mediapart, c'est qu'en fait,
10:14 lui s'est rendu au ministère à plusieurs reprises.
10:17 Il a eu notamment les informations en amont de la publication de l'appel à candidature.
10:24 En fait, il avait les informations avant et il a commencé à s'activer sur le sujet
10:28 dès le mois de mars 2021.
10:30 Donc en fait, on a vraiment des membres du cabinet,
10:34 et pas juste l'administration qui a fait un choix,
10:36 on a des personnes de cabinet ministériel qui se sont impliquées sur le sujet.
10:40 Le 22 avril, après les escapades états-uniennes de Marlène Schiappa,
10:46 elle a publié un thread, c'est la seule défense finalement qu'elle a à ce jour.
10:51 – On veut bien la recevoir aux médias pour qu'elle s'explique,
10:54 mais Twitter c'est peut-être plus confortable.
10:56 – Et dedans, elle y explique, donc je cite,
10:58 qu'on l'accuserait d'avoir subventionné des amis, voire détourné des fonds.
11:02 Elle écrit "faux" en majuscules, diffamment, infamment.
11:05 Il y a 17 projets qui ont été subventionnés.
11:08 Ce sont deux associations signalées, aucunement mes amies,
11:12 et qui doivent et peuvent être entendues.
11:15 Alors, en réponse à ce thread, on n'oublie pas qu'au départ,
11:19 l'affaire venait de Marianne Gérald Dandrieu,
11:21 qui était un des journalistes qui avait publié le premier article.
11:25 Note que, je cite, il dit qu'elle est en défense des associations,
11:30 et même de belle façon est reconstruite,
11:33 mais qu'elle ne parle plus en fait de ce thread,
11:36 et qu'elle ne mentionne pas l'association de Mohamed Stifawi.
11:39 Donc en fait, il trouve, et quand on lit le thread,
11:42 effectivement sur sa défense, il y a beaucoup de choses à redire,
11:44 et il y a une association, elle n'en parle pas dans le thread.
11:47 Et bien sûr, à la fin de son thread,
11:50 elle menace d'un dépôt de plainte pour diffamation,
11:52 à l'encontre de plusieurs plateformes et individus,
11:55 concernant cette affaire.
11:56 Alors, on peut imaginer, vu le nombre d'articles qui étaient déjà sortis,
11:59 que Mediapart était dans le viseur.
12:02 Pas de problème, jamais 203.
12:03 Le lendemain, Mediapart ressort un article nous expliquant,
12:07 ce n'est plus exactement en lien avec les fonds Marianne,
12:09 mais en tout cas, ça nous montre que du côté de Marlène Schiappa,
12:12 le copinage, ça a l'air de plutôt bien fonctionner.
12:15 Donc le 23 avril 2023, leur article,
12:17 "Des proches de Schiappa aussi promus dans son nouveau ministère".
12:20 Donc c'est encore Antoine Rouget, Hélène Salvi et Elsa Sabado
12:24 qui nous informent de cela.
12:26 Ce qui fait que là, on a quand même beaucoup de choses
12:29 autour de Marlène Schiappa.
12:30 Et donc les journalistes nous expliquent que Anaïs Lunet,
12:34 qui était l'ancienne déléguée générale de Maman Travail,
12:37 qui était le réseau d'associations monté par Marlène Schiappa
12:40 avant qu'elle soit au gouvernement,
12:43 lorsqu'elle était conseillère au Mans et même avant,
12:46 cette personne a été propulsée secrétaire générale
12:49 du Haut Conseil à la vie associative.
12:51 Et encore une fois, on sait que ces personnes se connaissent.
12:54 Quand on regarde Anaïs Lunet, elle a eu beaucoup de mots
12:56 toujours très positifs concernant Marlène Schiappa
12:58 dans des interviews, on sait qu'elles sont amies, c'est public.
13:01 Cela pose la question de l'indépendance de la nomination.
13:04 Et visiblement, ce que nous révèle Mediapart,
13:07 qui s'est entretenue avec des personnes qui ont participé
13:11 à la nomination, c'est que c'est directement
13:13 la secrétaire d'État à l'Économie sociale et solidaire
13:16 qui a choisi de nommer son amie.
13:20 Et les personnes qui pouvaient participer à la nomination
13:24 expliquent qu'ils ont été un peu mis, pendant le processus,
13:26 de côté, qu'il y a des discussions qui pouvaient avoir lieu
13:29 habituellement, qui n'ont pas ce coup-ci eu lieu.
13:32 Et surtout que la personne d'Anaïs Lunet,
13:35 qui a obtenu la nomination, ce n'était pas forcément
13:39 le meilleur CV. Elle est passée devant une personne
13:42 qui avait 30 ans d'expérience dans la vie associative, etc.
13:45 Donc sa nomination a quand même étonné.
13:47 Et autre chose qui est très intéressante
13:49 que pointe du doigt Mediapart, c'est que ce Haut Conseil,
13:54 par le passé, il a déjà publié des rapports
13:58 plutôt critiques concernant le rapport qu'avait le gouvernement
14:02 avec les associations, notamment sur les dynamiques
14:05 de marchandisation, sur des choses comme le contrat
14:07 d'engagement républicain. Et que cette autorité
14:11 qui est indépendante, le fait d'y nommer une amie
14:14 d'une membre du gouvernement, c'est une manière peut-être
14:17 de le mettre au pas, en tout cas de le verrouiller.
14:20 Et ça peut nous interroger d'autant plus à l'heure
14:23 où Gérald Darmanin nous expliquait il y a quelques jours
14:26 qu'il allait voir un peu ce qu'avait fait la LDA
14:28 ces dernières années, à l'heure où pareil,
14:30 c'était les soulèvements de la terre qui étaient menacés
14:32 de dissolution. Donc il y a un vrai problème
14:34 avec les associations, leur liberté.
14:37 Et cette nomination, au-delà du copinage
14:39 au sommet de l'État, c'est aussi en fait une difficulté,
14:42 un refus d'avoir des organismes indépendants
14:45 et d'essayer de tout verrouiller politiquement.
14:47 - Mais ça ne s'arrête pas là. Ça aurait pu, mais non.
14:50 Le dernier article est sorti avant-hier.
14:52 Qu'est-ce qu'on y apprend ?
14:53 - Tout à fait. Alors je serai très brève sur cet article,
14:56 mais globalement, on y apprend, grâce à Antoine Rouget
14:59 et Hélène Salvi, encore une fois, de Mediapart,
15:02 que les documents qui, à ce stade, ont été transmis au Sénat
15:05 confirment la plupart ou toutes ou la plupart des révélations faites
15:09 par les fonds Marianne. Donc visiblement, malgré
15:13 le threat de défense de Marlène Schiappa,
15:15 si on continue à creuser, il semble qu'il y a quand même
15:18 plutôt un problème. - Donc il n'est pas question
15:20 de démission pour Marlène Schiappa ?
15:22 - Je ne crois pas. - Non, non, elle va certainement
15:25 aller au bout de sa... C'est menace de plaintes en diffamation.
15:28 Je pense un peu à la technique, elle était rattachée
15:30 au ministère de l'Intérieur de Gérald Darmanin,
15:33 c'est de menacer les opposants, ceux qui ont la critique
15:37 construite, pour le coup, de diffamation, pour les museler,
15:40 les intimider, mais ça ne fonctionne pas, en tout cas,
15:43 pour nos confrères et consoeurs journalistes.
15:45 - Merci beaucoup. Marion, on te retrouve bientôt
15:47 dans Toujours debout, et même avant, le 28 avril,
15:50 tu le disais, samedi, la marche des solidarités,
15:53 le 1er mai aussi, pour cette journée de mobilisation
15:56 qui va être historique, on en est sûre.
15:59 - Merci.
16:00 - Merci à vous.
16:01 Sous-titrage ST' 501
16:04 ...

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