Guillaume Bigot - "Réforme des retraites : Macron doit se soumettre ou se démettre"

  • l’année dernière
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##L_EDITO_POLITIQUE-2023-05-02##
Transcript
00:00 Bonjour Guillaume Bigot. Bonjour, bonjour M. Maclesque.
00:03 On reparle de ce 1er mai, quel bilan tirait finalement des manifestations de ce 1er mai ?
00:09 Je dirais un bilan en demi-teint de Benjamin, 0-0 la balle au centre.
00:13 Le gouvernement a espéré qu'on passe à autre chose, c'est raté.
00:16 L'intersyndical a espéré une démonstration de force capable de faire plier le gouvernement, c'est aussi raté.
00:21 Ce n'était pas un 1er mai ordinaire, normalement autour de 150-200 000 manifestants.
00:25 4 fois plus après le ministère de l'Intérieur, 10 fois plus après l'intersyndical.
00:29 Ce n'est pas non plus la plus forte mobilisation depuis le début du mouvement.
00:32 La colère des Français ne retombe pas, c'est vrai.
00:35 Le rejet de la réforme ne faiblit pas, c'est vrai.
00:37 Mais les Français sont pourtant très loin de tous descendre dans la rue.
00:39 Sans doute ton compatriote redoute-t-il un peu la violence qui pollue les cortèges,
00:43 mais tout de même c'est assez étrange.
00:44 Tous les sondages le disent, 2 Français sur 3 restent vent debout contre la réforme.
00:48 Mais rejeter la réforme et même ne plus supporter Emmanuel Macron
00:51 n'implique pas nécessairement d'être capable de se rassembler socialement ou politiquement.
00:55 - Vous voulez dire, Guillaume, que les opposants à cette réforme des retraites sont divisés ?
00:59 - Oui, je crois, ils sont divisés sur tout.
01:01 Sur tout, paradoxalement, sauf sur le rejet de la réforme des retraites
01:04 et sur le rejet d'Emmanuel Macron d'ailleurs.
01:06 Cette opposition est même éclatée en 4 blocs.
01:09 Le premier bloc est constitué par une gauche radicale, forte à l'Assemblée, faible dans la rue.
01:13 Elle compense sa faiblesse dans la rue parce qu'elle se prolonge
01:16 avec ses activistes hyper violents qui font parler d'eux.
01:18 Le deuxième bloc est constitué par une gauche modérée,
01:21 qui est faible électoralement mais puissante dans les cortèges.
01:23 Elle est incarnée par l'intersyndicale qui reste, on le verra, mais pour l'instant, unie.
01:27 Le troisième bloc est formé par une droite populiste qui est interdite de manif
01:31 et qui préfère attendre de cueillir les fruits de la crise comme un fruit mûr électoral.
01:35 Le quatrième bloc, c'est de loin le plus nombreux, c'est la France qui ne vote plus.
01:39 Voilà, cette France-là n'est pas moins hostile à Macron et à la réforme des retraites que les trois autres, il faut dire.
01:43 - Bon, quelle issue maintenant pour cette contestation à la réforme des retraites selon vous ?
01:47 - Je crois qu'en jouant son quinquennat sur cette réforme, le Président s'est piégé tout seul.
01:50 Ses déambulations pour que la colère des Français sorte n'ont fait qu'aggraver la crise.
01:55 Les Français ne sont pas des petits enfants qui devraient faire leur caprice.
01:58 La seule chance pour Emmanuel Macron d'en sortir, c'est de diviser ses opposants.
02:01 Mais voyez-vous, tant qu'il maintient sa réforme, il les maintient aussi unis.
02:05 Et la violence dans la rue ne lui offre aucune issue. L'intersyndicale la condamne, évidemment.
02:10 Même Jean-Luc Mélenchon, qui en a besoin pour imposer sa sixième République, n'ose pas l'encourager.
02:14 Les Black Blocs eux-mêmes expliquent qu'ils ne veulent pas tuer mais blesser des policiers
02:18 et rendre au capitalisme ses coups.
02:20 Ce sont des révolutionnaires 3.0 qui volent des images sur Instagram.
02:23 Mais on ne fait pas la révolution sur Instagram.
02:25 Cette violence ne doit pas être sous-estimée.
02:27 Elle a fait 108 blessés parmi les forces de l'ordre et certains graves.
02:30 Elle a cependant peu de chances de franchir un seuil qui ferait basculer l'opinion du côté du pouvoir.
02:34 Quant au gouvernement, il a compris qu'il devait soigneusement doser la répression, sinon le mouvement pourrait s'emballer.
02:41 Donc la violence est suffisamment forte pour dissuader de nombreux Français de se joindre au cortège,
02:44 mais pas suffisante pour casser le mouvement.
02:46 La seule issue à cette crise, c'est donc que Macron retire sa réforme.
02:49 S'il ne le fait pas, le Parlement le censurera tôt ou tard, le 8 juin ou après,
02:54 et le forcera à retirer son texte ou à démissionner.
02:56 Sauf événement extraordinaire, Emmanuel Macron a donc à se soumettre ou se démettre.
03:01 On verra, on fera réagir en l'occurrence Presqu'à Thévenot, mon invité politique.
03:05 Tout à l'heure à 8h15, députés des Hautes-Seines et porte-parole du groupe Renaissance.
03:10 Merci à vous Guillaume Bigot, on vous retrouve 8h45 pour les débats.

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