Guillaume Bigot : "À Bruxelles, Macron se paye notre tête !"

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Transcript

00:00 - Il est 7h42, Guillaume Bigot est avec nous. Bonjour Guillaume.

00:04 - Bonjour Patrick.

00:05 - Vous voulez nous parler de l'Europe d'Emmanuel Macron et puis de ce qui s'est dit hier aussi autour des agriculteurs

00:12 et puis on l'évoquait aussi l'Ukraine tout à l'heure.

00:14 - Exactement Patrick. Commençons par les annonces d'Emmanuel Macron à Bruxelles.

00:18 Je dois dire que je n'en ai pas vraiment cru mes oreilles.

00:20 Je ne sais pas si en l'écoutant c'était le président de la République européenne qu'on connaît ce qu'on connaît

00:25 ou alors c'est une sorte de frexiteur type Florian Philippot.

00:28 Qu'est-ce qu'il nous a expliqué ? Le maire Kossour a été signé à la Vavit.

00:31 C'est scandaleux, on va le bloquer.

00:33 Les clauses miroirs non prévues, non appliquées par les traités de libre-échange européens, c'est scandaleux.

00:38 Il découvre, on va le bloquer, le ravage des importations de poulet en provenance d'Ukraine qui favorise des milliardaires.

00:44 Il découvre, il dénonce, c'est scandaleux, il va le bloquer.

00:47 En fait, il s'est payé le luxe de quoi hier le président de la République ?

00:50 De dénoncer et même de découvrir la politique qu'il prônait hier encore, que la France prônait hier encore.

00:57 Il s'est même payé le luxe de dire, de retourner le slogan, vous savez, on marche sur la tête.

01:02 Moi je pense qu'il se paye un peu notre tête.

01:04 Si on prend que le maire Kossour, mais tout est comme ça, c'est la majorité qualifiée.

01:07 Donc la France ne peut pas bloquer le maire Kossour.

01:09 Donc c'est un double discours, c'est ça ?

01:11 C'est le moins qu'on puisse dire, c'est un double discours.

01:14 On peut même se poser la question, pourquoi finalement la presse notamment ne réagit pas plus durement ?

01:20 Alors bon, on va mettre de côté quelques hypothèses qui ne sont pas très flateuses, auxquelles je ne résous pas à croire.

01:25 C'est-à-dire que notre pays reste très monarchique, les journalistes pensent peut-être comme des membres de la cour,

01:29 et personne ne se contredire sa majesté.

01:31 Il ne faut pas exagérer non plus.

01:33 Ou l'idée qu'il y aurait une sorte de paresse ou d'effondrement du niveau.

01:36 Je ne veux pas croire à ça.

01:37 Non, peut-être que l'explication, c'est que beaucoup de journaux partagent soit ce libre-échangisme,

01:44 soit cet européisme, pensent que c'est bien fondé cette politique, ou que c'est même inéluctable.

01:49 Et peut-être même que certains se disent, il ne faut pas trop relever ces contradictions,

01:53 parce qu'elle peut faire le jeu des extrêmes.

01:54 C'est ça.

01:55 Mais tout de même, vous ne pouvez pas nier, Guillaume Bigot, que le président a marqué peut-être une pause, quand même,

02:01 dans sa marche en avant européiste, non ?

02:04 Patrick, je pense que le terme de pause est particulièrement adapté.

02:07 La pause, quand on a un programme idéologique qu'on déroule, en fait,

02:11 il arrive parfois que la réalité résiste et qu'on marque une pause.

02:14 C'est exactement ce qu'a fait Lénine en 1921 avec la nouvelle économie politique, la NEP.

02:19 Il a marqué une pause.

02:21 Et puis ensuite, pour mieux reprendre.

02:22 Parce que lorsqu'on a une idéologie aussi forte que l'européisme ou le bolchevisme,

02:26 c'est jamais le modèle qui se trompe, c'est qu'on ne l'a pas suffisamment appliqué.

02:33 Et c'est la démonstration que nous a apporté hier le président de la République.

02:37 Il nous a dit quoi en substance ?

02:38 Il nous a dit, écoutez, les problèmes qui se posent aujourd'hui, il faut faire plus d'Europe pour les résoudre.

02:44 Les closed mirroirs ne sont pas appliqués, la loi Egalim est contournée par les centrales d'achat européennes.

02:49 Qu'à cela ne tienne, on va créer une force européenne de contrôle sanitaire agricole

02:53 et on va faire une loi Egalim européenne.

02:55 Nous sommes au pied du mur, on est au bord du gouffre.

02:59 Et bien, vive le grand bond en avant européiste dans le vide post-démocratique.

03:02 Merci Guillaume Migaud.

03:04 Si vous voulez réagir, vous pouvez nous appeler 0826 300 300 et en discuter, en échanger,

03:09 notamment tout à l'heure à 9h avec Jean-Jacques Bourdin sur toutes ces questions.

03:13 Jean-Jacques Bourdin qui recevra à 8h30 son invité politique, ce sera Marion Maréchal.

03:18 Il est 7h45.

03:20 *Musique*

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