MACRON ET LE MAIRE ONT ÉCHOUÉ, VOICI POURQUOI !

  • l’année dernière
Au programme de cet nouvel Instant Porcher,

Un 1er mai historique. C’était lundi. 2,3 millions de personnes ont manifesté à travers le pays, selon la CGT. Ils étaient 782 000, selon le ministère de l'Intérieur. Dans tous les cas, les français et françaises ont battu le pavé dans des centaines de villes pour marquer dans l’histoire la plus grosse fête des travailleurs et des travailleuses depuis 2002. Un 1er mai en plein mouvement retraites. C’est la 6e plus forte manifestation depuis le début du mouvement selon les chiffres du ministère de l'Intérieur et la cinquième selon les chiffres syndicaux. C’est quoi la suite ?

Alors la fête a parfois été de courte durée. Il y a eu dans les manifestations notamment à Paris et Nantes, des centaines de blessés, une main arrachée, une blessure à l'œil et j’en passe… Il y a cette image du policier dans le feu partout. Bref, une nouvelle séquence politique où l’on tente de diviser les bons et mauvais manifestants. Où les responsables politiques n’arrêtent pas d’exprimer leur soutien aux forces de l’ordre sans aucun mot pour les manifestants blessés dont des très graves. Où, une nouvelle fois, les médias et politiques ont tourné en boucle sur la diabolisation de la technique black block. La stratégie de division du pouvoir a-t-elle encore faillit ?

Sans la réforme des retraites, la note de la France risquait d’être dégradée selon Jacques Attali. Ces notes consistent à évaluer le risque des Etats à ne pas rembourser leur dette ou leurs emprunts. Cela peut ensuite avoir des conséquences sur les taux d’intérêt, etc. Thomas va nous expliquer ça.
Jacques Attali qui, il y a 2 semaines, expliquait en quoi cette réforme était indispensable au regard de la situation financière du pays.
Et bien d’autres vantaient la réforme pour garantir notre stabilité économique, rassurer les marchés financiers…
Et qu’est-ce qu’on a appris il y a quelques jours ? L’agence Fitch a dégradé la note de la France à AA – sous l’effet de je cite l’« impasse politique » et des « mouvements sociaux ». L’une des quatre principales agences chargées d’évaluer la solvabilité de l’Etat déplore « un risque pour le programme de réformes de Macron et pourraient créer des pressions en faveur d’une politique budgétaire plus expansionniste ou d’un renversement des réformes précédentes », rapporte Le Monde. Quelles conséquences ? Cette note est-elle vraiment importante ? On analyse la politique de Bruno Le Maire avec sa réduction du déficit, et les prochaines réformes du gouvernement, c’est l’instant Porcher.

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Transcript
00:00 Bonjour tout le monde et bienvenue pour ce nouvel Instant Porche post 1er mai.
00:04 Il n'est pas trop tard pour vous souhaiter une belle fête des travailleurs et des travailleuses à vous.
00:08 Je suis ravie de vous retrouver.
00:10 L'Instant Porche c'est un petit moment qu'on se prend entre nous avec Thomas Porche chaque semaine pour décrypter l'actualité.
00:15 Avec la multitude des discours qu'on entend de part et d'autre,
00:18 se poser, connaître et comprendre est une véritable arme démocratique.
00:21 J'en profite pour vous remercier à celles et ceux que j'ai croisés en manifestation ce 1er mai.
00:26 Avec mes camarades nous faisions signer notre grande pétition.
00:29 Et si l'Instant Porche est débarqué à la télévision ?
00:32 Vous le savez, ce programme s'inscrit dans notre grande ambition.
00:34 Débarquer à la télé aux côtés des chaînes des milliardaires pour s'imposer et proposer une autre hiérarchie de l'information.
00:40 Pour montrer qu'une chaîne de télé indépendante financée seulement par la force citoyenne est possible.
00:45 Le projet avance mais certains opérateurs restent encore réticents.
00:48 Notre modèle économique qui n'est fondé ni sur de riches actionnaires ni sur de puissants annonceurs serait fragile.
00:54 Nous avons répondu que nous avons plus qu'une poignée d'investisseurs ou qu'un ensemble de marques partenaires.
00:59 Nous leur avons dit qu'il y a dans ce pays des dizaines voire des centaines de milliers de citoyens
01:03 qui pensent que le paysage audiovisuel français a besoin d'une chaîne d'info et de combat comme Le Média.
01:08 Pour le leur prouver, signez la pétition, vous et vos proches, sur unetélépourvous.lemediatv.fr.
01:14 Au programme de l'Instant Porche c'est aujourd'hui 1er mai et la suite.
01:18 Puis la France qui voit sa note sur sa solvabilité baisser. C'est parti !
01:23 [Générique]
01:28 Alors un 1er mai historique, c'était lundi. 2,3 millions de personnes ont manifesté à travers le pays selon la CGT.
01:34 Ils étaient 782 000 selon le ministère de l'Intérieur.
01:37 Dans tous les cas, les Français et Françaises ont battu le pavé dans des centaines de villes pour marquer dans l'histoire
01:42 la plus grosse fête des travailleurs et travailleuses depuis 2002.
01:45 Un 1er mai en plein mouvement retraite.
01:47 C'est la 6e plus forte manifestation depuis le début du mouvement selon les chiffres du ministère de l'Intérieur
01:52 et la 5e selon les chiffres syndicaux.
01:54 Thomas, nous disions que ce 1er mai pouvait être la fin ou le début de quelque chose.
01:59 En plein mouvement de contestation historique, comment tu vois la suite ?
02:02 Car malgré tout la colère et la contestation ne faiblissent pas.
02:05 Tout à fait. Ce que tu as dit est extrêmement intéressant.
02:08 C'est que la colère ne faiblit pas.
02:10 Et là vraiment, le gouvernement avait parié dès le début
02:14 que les gens n'allaient pas aller manifester à cause de l'inflation,
02:17 que le mouvement allait s'arrêter petit à petit avec le temps.
02:22 Et que là, on voit que la colère reste la même.
02:24 Et que le fait qu'il y ait beaucoup de gens qui se réunissent comme ça,
02:27 un 1er mai, contre toute attente et qu'on batte encore un record,
02:30 ça montre que les gens ont toujours cette colère au fond d'eux.
02:33 Et il faut vraiment comprendre une chose.
02:36 Je pense que le gouvernement ne saisit pas à quel point il a laissé cette réforme des retraites
02:42 et la manière dont elle a été faite, en utilisant cette constitution de manière opportune,
02:48 a laissé vraiment des cicatrices très profondes dans la société française.
02:52 Et donc là, il a beau jouer la montre en voulant passer à autre chose,
02:55 en faisant les 100 jours, en essayant de s'agiter un petit peu,
02:58 qu'est-ce que l'on voit ? On voit un gouvernement qui est aux abois,
03:02 un président qui doit quasiment vider des villages pour sortir,
03:05 qui dès qu'il sort quelque part, on entend des casseroles, des sifflets,
03:08 que quand il se rend dans un match, on ne doit surtout pas mettre la télé,
03:12 la caméra sur son visage, parce qu'on a peur qu'il y ait des problèmes,
03:15 qu'il se fasse tuer, etc. Donc le quinquennat risque d'être difficile jusqu'au bout.
03:20 Et il faut qu'ils comprennent, Macron, que les Français ne veulent pas de cette réforme.
03:23 Alors, les responsables politiques en sont allés de leur petit tweet
03:26 pour la fête des travailleurs et des travailleuses.
03:28 Vous vous levez tôt pour nous nourrir, vous faites rayonner les savoir-faire de nos territoires,
03:32 vous contribuez à notre souveraineté en ce 1er mai à tous les travailleurs.
03:37 Merci. Ça, c'est Emmanuel Macron entouré avec une photo entourée du personnel de l'Elysée.
03:42 Sans travail, pas de création de valeur. Sans création de valeur, pas de redistribution et de solidarité.
03:47 En ce 1er mai, nous réaffirmons notre attachement à ces valeurs fondamentales
03:50 que sont le travail et la solidarité.
03:52 Tweet le compte "Les députés Renaissance" avec une photo marquée "Fête du travail".
03:56 Bon, rappelons quand même que la fête des travailleurs et des travailleuses
03:59 est née de la lutte pour le droit des travailleurs et des travailleuses
04:02 et que le terme "la fête du travail" est celui de Pétain.
04:05 Thomas, que pensez-vous de ces hommages qui donnent quand même à voir
04:08 une certaine conception du travail ?
04:11 En fait, ce qu'a oublié Macron, et ça on le savait depuis le début,
04:14 c'est que le travail est émancipateur à partir du moment où il y a des droits.
04:18 Je veux dire, sinon demain on applaudit le travail des enfants
04:21 en disant "Bravo aux enfants, vous avez commencé à travailler", etc.
04:24 D'ailleurs, je rappelle que c'est assez marrant de revoir toujours les débats
04:27 et de les mettre dans leur contexte.
04:29 C'est que les premiers débats sur le travail des enfants,
04:32 il y avait des gens qui vous disaient, un petit peu comme les libéraux aujourd'hui
04:35 quand on parle de la flexibilité du marché du travail,
04:37 des gens qui vous disaient "écoutez, si l'enfant veut travailler
04:39 et que l'employeur veut l'employer, pourquoi l'État doit intervenir
04:42 et interdire le travail des enfants ?" C'était ça les premiers débats.
04:45 C'était ça les premiers droits du travail, ça a été d'encadrer
04:48 le travail des enfants, de les faire travailler au début 6 heures
04:50 quand ils avaient moins de 12 ans, et ainsi de suite,
04:52 et puis d'interdire le travail des enfants.
04:54 Donc le travail est émancipateur à partir du moment où il y a des droits
04:57 qui y sont associés. Quand vous cassez les droits du travail,
05:00 comme a fait Macron avec la loi travail, et là il voulait en refaire
05:02 une autre de loi travail, on va voir s'il va la mettre en place,
05:04 parce que visiblement, c'est à ça que sert aussi le mouvement,
05:07 c'est que là, toutes les réformes qu'il voulait faire après,
05:10 il a l'air de se dire "bon, on va attendre un petit peu finalement".
05:12 Mais chaque fois que Macron retire des droits du travail,
05:15 il rend la vie des travailleurs beaucoup plus difficile.
05:18 Et il rend les travailleurs un petit peu comme des meubles
05:21 que l'on bouge en fonction des profits des entreprises.
05:23 Et puis si les profits baissent, on compresse les coûts plus facilement
05:26 en licenciant les gens, ou en les payant moins cher,
05:29 et donc on préserve les profits. Et donc Macron, quand il célèbre le travail,
05:32 il devrait célébrer les droits du travail qu'il a avec.
05:34 Et c'est pour ça que ce débat qu'il y a eu à gauche à un moment,
05:36 c'est "est-ce qu'on est la gauche du travail de M. Roussel
05:39 ou la gauche de la paresse de Sandrine Rousseau ?"
05:41 C'est un débat qui est très mal posé, qui ne veut rien dire.
05:43 Le travail a permis d'émanciper les femmes, le travail des enfants,
05:47 c'est une régression. Donc un travail est émancipateur
05:50 à partir du moment où on y associe des droits.
05:52 Et quand on travaille et qu'on a des bons droits,
05:54 ben oui, effectivement, le travail peut être une bonne chose.
05:56 Alors la fête a parfois été de courte durée, malheureusement.
05:59 Il y a eu dans les manifestations, notamment à Paris, à Nantes,
06:02 des centaines de blessés, une main arrachée, une blessure à l'œil, et j'en passe.
06:06 Il y a eu cette image aussi du policier dans le feu,
06:08 qui a circulé à peu près partout.
06:11 Bref, une nouvelle séquence politique où l'on tente de diviser
06:14 les bons et les mauvais manifestants,
06:16 où les responsables politiques n'arrêtent pas d'exprimer
06:18 leur soutien aux forces de l'ordre sans aucun mot
06:20 pour les manifestants blessés, dont des très graves,
06:22 où une nouvelle fois, les médias et politiques
06:24 ont tourné en boucle sur la diabolisation de la technique Black Bloc.
06:27 RMC a d'ailleurs interrogé Virginie, manifestante sur les affrontements.
06:30 Regarde.
06:31 C'est très bien et moi je les soutiens.
06:33 Moi j'ai plus l'âge de foutre les feux aux poubelles,
06:35 mais moi je soutiens le Black Bloc, tout à fait.
06:37 Parce que les manifestations gentilles depuis le mois de janvier,
06:40 franchement, ça suffit en fait.
06:42 Ça ne le fait pas changer d'avis l'Ottawa,
06:44 et ben nous on va le faire changer d'avis, d'une façon ou d'une autre.
06:46 Mais là, ils ne se rendent pas compte que les gens, en fait,
06:48 ils sont très, très en colère, en fait.
06:50 Plus les gens vont monter en pression, et plus il y aura de casse.
06:53 Et ça, ils ne comprennent pas.
06:54 Et ben on ira jusqu'au bout.
06:56 On a beaucoup de mal à respirer après les gaz,
06:58 mais ce n'est pas grave, on sera là la prochaine fois encore.
07:00 Sachant que la France, ce 1er mai, a été épinglée à l'ONU
07:03 pour les discriminations raciales et les violences policières,
07:06 comment tu analyses tout ça ?
07:08 Est-ce que la stratégie de division faillit encore une nouvelle fois ?
07:11 Alors elle a entièrement raison, Virginie.
07:14 C'est-à-dire qu'il faut toujours rappeler ce qui s'est passé.
07:16 On a eu une inter-syndicale, pour la première fois,
07:18 depuis janvier, qui manifeste, qui demandait à rencontrer
07:20 le président de la République.
07:22 Le président ne voulait pas les rencontrer.
07:24 La première ministre allait dans les médias en disant
07:26 "L'âge de départ n'est pas négociable".
07:29 On avait très bien compris que c'était un critère
07:31 qui visait à faire des économies,
07:32 donc on ne peut pas négocier sur les économies.
07:34 C'était ça un peu ce qui a été dit.
07:36 Et là, on a laissé les gens faire des manifestations,
07:38 chaque fois de plus en plus fortes, des manifestations record,
07:40 des sondages qui montraient que les Français étaient opposés,
07:42 et rien n'a été fait.
07:44 On passe la loi de la manière la pire,
07:47 et après on s'étonne qu'il y ait une partie des gens qui se radicalisent.
07:49 Mais en fait, c'est le gouvernement qui crée cette radicalisation.
07:51 Et pourquoi il l'a créée ?
07:53 Parce qu'il sait très bien qu'après, il va y avoir des affrontements,
07:55 et il va tenir grâce à la répression policière.
07:58 Cette répression a été documentée au moment des Gilets jaunes,
08:00 dans tous les médias.
08:02 Il y a eu un envoyé spécial là-dessus, qui a été fait.
08:04 Vous avez eu un complément d'enquête qui a été fait sur les bassines,
08:06 après que vous ayez fait cette enquête,
08:08 qui rejoint finalement ce que vous avez dit.
08:10 Ce nombre de grenades qui a été lancée,
08:12 on s'est trompé, on était sur le cortège des familles avant d'aller.
08:14 Et ainsi de suite, on a vu toutes ces erreurs qui ont été faites.
08:16 Donc on sait très bien aujourd'hui,
08:18 que Macron en fait, qu'est-ce qu'il fait ?
08:20 Il veut diviser le mouvement avec une partie qui se radicalise,
08:22 et il envoie au casse-pipe aussi des policiers.
08:24 Parce qu'il veut que cette partie s'affronte.
08:26 Donc en fait, le gouvernement ne tient que par la police,
08:29 et vise par la radicalisation à diviser le mouvement,
08:32 en faisant comme si l'ensemble des manifestants
08:34 étaient complètement radicalisés.
08:36 Mais ils vont tous se radicaliser.
08:38 Plus il attend Macron, plus ça va se radicaliser.
08:40 Et c'est en plus comme ça, difficile.
08:42 Parce que c'est ce qu'ils cherchent depuis le début.
08:44 - Elizabeth Wann a rendu hommage aux policiers
08:46 en disant, dans de nombreuses villes en France,
08:48 "Le 1er mai a été un moment de mobilisation et d'engagement responsable.
08:51 Les scènes de violence en marge des cortèges
08:53 en sont d'autant plus inacceptables.
08:55 Soutien à nos forces de l'ordre."
08:57 Que penser de ce discours qui tourne en boucle,
08:59 et pas que à droite d'ailleurs ?
09:01 - Quand on regarde les sondages,
09:03 les Français soutiennent toujours la police de manière générale.
09:07 Ils sont plutôt pour.
09:09 Après les attentats, il y a beaucoup de gens
09:11 qui ont remercié les policiers.
09:13 Donc il faut arrêter d'instrumentaliser la police.
09:15 Là, les gens voient très bien qu'il y a des violences policières.
09:18 Et là, le gouvernement remercie les policiers
09:21 qui tapent sur les manifestants.
09:24 Toute la technologie, les drones etc.
09:26 orientés contre les manifestations.
09:28 C'est quelque chose quand même de dingue.
09:30 C'est-à-dire que là, le gouvernement assume
09:32 que finalement, sans la police, il ne tiendrait plus.
09:34 Quand il y a un déplacement,
09:36 il faut qu'il y ait les policiers qui retirent les casseroles,
09:38 qui sifflent, qui jettent les cartons rouges.
09:40 Il faut que les policiers soient là,
09:42 qu'ils fassent peur, qu'il y ait de la répression
09:44 pour décourager les gens d'aller manifester.
09:46 Pour calmer les gens, comme il y a eu à l'époque
09:48 des mouvements des gilets jaunes.
09:50 Et c'est cette police-là qu'on remercie.
09:52 Il y avait quelque chose de "je remercie les forces de l'ordre"
09:54 qui font en sorte, comme un roi remercierait finalement
09:56 ses forces de l'ordre, qui font en sorte
09:58 qu'il peut être encore au pouvoir contre sa population.
10:00 Il y a quelque chose un petit peu qui était comme ça.
10:02 Et ça, c'est assez gênant.
10:04 - Et ça ne marche pas, on l'a vu avec Virginie.
10:06 - Oui, ça marche pas.
10:08 C'est une partie de la population qui reste encore contre.
10:10 Ça ne marche pas pour certains sondages
10:12 qui ont montré que les Français comprenaient
10:14 la radicalisation du mouvement.
10:16 Et moi, je pense, et là je rejoins ce qu'a dit
10:18 Jean-Luc Mélenchon, c'est qu'il faudrait que les policiers
10:20 rejoignent la manifestation également.
10:22 Parce qu'ils sont aussi impactés par cette réforme.
10:24 - La prochaine manifestation à l'appel
10:26 de l'intersyndical est prévue pour le 6 juin.
10:28 Est-ce que pour toi, c'est une bonne idée
10:30 de reprogrammer le texte ?
10:32 - Je pense que l'intersyndical a fait tout ce qu'il a pu.
10:34 Et là, bien sûr que dans un monde
10:36 où on serait étudiants,
10:38 où on aurait un travail comme le mien
10:40 qui permet d'organiser son emploi du temps
10:42 un peu facilement,
10:44 on pourrait faire des actions,
10:46 des grèves pratiquement toutes les semaines.
10:48 Là, les gens, quand ils font une grève,
10:50 ils s'arrêtent de travailler, ils ont des pertes de salaire.
10:52 Ça fait quand même deux, trois mois
10:54 que les mecs, ils font ça.
10:56 Donc je pense que les syndicats se disent
10:58 que s'ils tirent trop sur la corde,
11:00 le mouvement va s'arrêter tout simplement.
11:02 Il faut des temps de respiration, des temps où les gens peuvent retravailler.
11:04 Et il faut un mouvement pour l'inscrire dans la longueur.
11:06 On n'est pas en 95.
11:08 Bien sûr qu'un mouvement type 95 aurait permis peut-être de changer les choses.
11:10 Mais là, il y a l'inflation,
11:12 il y a des fins de mois difficiles pour tout le monde.
11:14 Et moi, j'arrive à comprendre qu'un ouvrier
11:16 ou un employé qui a déjà des fins de mois très difficiles
11:18 et qui a des enfants, parfois il se dit
11:20 "ça ne tiendra pas".
11:22 Donc il y a cet état de fait.
11:24 Mais après, entre ces deux,
11:26 entre ce mois, vous avez plein de collectifs
11:28 qui lancent, comme vous avez dit, des casseroles,
11:30 vous avez la CGT Énergie
11:32 qui va perturber
11:34 des matchs de rugby,
11:36 peut-être Roland-Garros, le Festival de Cannes.
11:38 Et ça, je trouve ça bien, qu'entre des grandes manifestations,
11:40 il y ait des relais de collectifs citoyens
11:42 qui viennent perturber des événements
11:44 et des déplacements. Parce qu'il faut
11:46 exprimer au gouvernement, qui est sourd
11:48 sur cette question, qu'il y a une colère populaire.
11:50 - Justement, que penser de la
11:52 stratégie de l'incertain syndical,
11:54 dans le sens où, comme tu viens de le dire,
11:56 il y a une union historique des syndicats qui a tenu
11:58 dans le temps, qui tient dans le temps, et le 1er mai aussi
12:00 historique par rapport à cette union intersyndicale.
12:02 Mais d'ici le 6 juin, tu l'as dit, les opposants
12:04 et syndicats continuent de s'organiser, les casseroles,
12:06 le secteur de l'énergie qui multiplie
12:08 les coupures. Est-ce qu'on n'est pas
12:10 aussi à une ouverture d'invention
12:12 pour aller chercher le pouvoir, là où ça le dérange ?
12:14 Parce que les manifestations, on dirait qu'à force, ça ne les dérange plus.
12:16 - C'est assez inédit, ce qui se passe.
12:18 Enfin, moi, peut-être que ça s'est passé
12:20 en d'autres temps, mais moi qui ai commencé
12:22 à faire des manifestations en 95, c'est assez inédit
12:24 ce qui se passe. Il y a l'intersyndicale, mais aussi
12:26 plein de mouvements collectifs citoyens, je pense
12:28 que les réseaux sociaux aident ça aussi, et c'est un des
12:30 bons côtés des réseaux sociaux, qui veulent
12:32 continuer le combat sous des formes différentes,
12:34 en perturbant des événements, etc.
12:36 Et je trouve ça très bien. Je trouve ça très bien parce que
12:38 au début, tout le monde a respecté
12:40 ces marches, ces greffes syndicales,
12:43 et c'est une bonne chose, il faut toujours y aller, et les gens continuent
12:45 à y aller, puisque là, on a battu un record, alors que tout le monde
12:47 disait "ça va s'essouffler en mars", puis en avril, là, on est quand même
12:49 en mai, mais il faut aussi
12:51 qu'il y ait des actions avec des contours
12:53 un peu moins identifiables,
12:55 parce que c'est aussi ce qui fait peur
12:57 au gouvernement, et nous l'avons vu au moment des Gilets jaunes.
12:59 Alors Macron, dans sa tête, il se dit
13:01 "je vais passer les deux fois", il n'est pas impacté,
13:03 mais au bout d'un moment, quand ça dure dans le temps,
13:05 ben... voilà.
13:07 Là, on est dans un véritable bras de fer,
13:09 en fait, on est dans un véritable bras de fer,
13:11 et c'est assez intéressant, parce que moi,
13:13 j'ai jamais vécu une situation comme ça.
13:15 - Les syndicats aussi participent
13:17 à ces actions, un peu, je pense
13:19 à la CGT, Solidaires Sud, etc.
13:21 Par exemple, avec l'envahissement de Black Rock,
13:23 ou des choses comme ça.
13:25 Donc c'est ce genre d'actions aussi
13:27 qu'il faut mettre en avant
13:29 dans cette contestation, au-delà des manifestations.
13:31 - Les manifestations n'ont pas fonctionné.
13:33 Ou elles ont fonctionné en partie.
13:35 Elles ont exprimé une colère,
13:37 mais ça n'a pas fait reculer le gouvernement.
13:39 Donc il faut maintenant que ce soit en dehors des clous,
13:41 que se passent aussi des choses,
13:43 avec des interlocuteurs beaucoup plus difficiles à identifier,
13:45 pour que le gouvernement sente vraiment la colère.
13:47 Là, il part du principe que,
13:49 c'est ce qui a été dit au départ,
13:51 les syndicats ne représentent plus grand monde,
13:53 ou plus personne, c'est ce qu'on dit, avec le taux de syndicalisation
13:55 qui a baissé, ce qui est parfaitement faux,
13:57 par ailleurs. Mais là, avec ces mouvements
13:59 collectifs qui se créent,
14:01 soit par des collectifs citoyens,
14:03 soit par des associations comme Attac,
14:05 on voit finalement que ça prend d'autres formes,
14:07 c'est plus difficile à identifier, il n'y a pas d'interlocuteur direct,
14:09 et là le gouvernement se méfie de ça.
14:11 Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, il y a un tas
14:13 de députés qui sont mal à l'aise dans leurs circonscriptions,
14:15 il y a des ministres qui font attention à leurs déplacements,
14:17 et que même le président de la République,
14:19 sur des possibles sifflets,
14:21 et un carton rouge à un match, c'est toute une organisation
14:23 en amont qui fait, pour être là,
14:25 et ne pas perdre la face,
14:27 tout en ne se montrant pas.
14:29 La note de la France risquait
14:33 d'être dégradée, selon Jacques Attali,
14:35 ses notes consistent à évaluer
14:37 le risque des Etats à ne pas rembourser
14:39 leurs dettes ou leurs emprunts, cela peut ensuite
14:41 avoir des conséquences sur les taux d'intérêt, etc.
14:43 ça tu vas bien nous l'expliquer, Jacques Attali,
14:45 qui, il y a deux semaines, expliquait
14:47 en quoi cette réforme était indispensable,
14:49 au regard de la situation financière du pays,
14:51 et bien d'autres vantaient la réforme pour
14:53 garantir notre stabilité économique,
14:55 rassurer les marchés financiers.
14:57 Et qu'est-ce qu'on a appris il y a quelques jours ?
14:59 L'agence Fitch a dégradé la note de la France
15:01 à A1-, sous l'effet de,
15:03 je cite, "l'impasse politique et les mouvements sociaux".
15:06 L'une des quatre principales agences chargées
15:08 d'évaluer la solvabilité de l'Etat déplore
15:10 un risque pour le programme de réforme de Macron,
15:12 et pourrait créer des pressions en faveur
15:14 d'une politique budgétaire plus expansionniste
15:16 ou d'un renversement.
15:18 Des réformes précédentes rapportent le monde.
15:20 La Tribune explique que Fitch a jugé
15:22 que le programme de stabilité adressé
15:24 ce mois-ci par Bercy à l'Union Européenne
15:26 s'appuyait sur des prévisions de croissance
15:28 trop optimistes, ou des trajectoires
15:30 de dette et de déficit différentes de celles que prévoit l'agence.
15:33 Autrement dit, l'Etat va devoir prouver
15:35 qu'elle peut réunifier le pays derrière ces réformes
15:37 pour espérer remonter sa note,
15:39 sachant que les notes des autres agences ne vont pas
15:41 tarder à tomber non plus.
15:43 Est-ce qu'il peut y avoir des conséquences à ça ?
15:45 Et qu'est-ce que ça dit de la situation
15:47 actuelle qu'on est en train de vivre ?
15:49 Alors moi j'ai le souvenir, à l'époque,
15:51 quand nous avons perdu notre triple A,
15:53 qui était la note maximum, je crois que c'était en 2012,
15:55 ça devait être une catastrophe.
15:57 Bon, on l'a perdu,
15:59 ça n'a pas été une catastrophe.
16:01 Il faut savoir d'où sortent ces notes
16:03 et qui les donne.
16:05 Ces agences de notation, elles ont été
16:07 complètement décrédibilisées.
16:09 Quand elles ont mis un triple A, c'est-à-dire sécurité maximum,
16:11 c'est le subprime qui a fait la crise de 2008.
16:13 À partir de ce moment-là, tout le monde s'est dit
16:15 "Tiens, ces agences de notation, elles ont rien vu venir"
16:17 parce qu'elles ont aussi noté par exemple des gens comme Madoff,
16:19 très bien, alors que c'était la pyramide de Ponzi.
16:21 Donc tout le monde s'est dit "Tiens, ces agences-là
16:23 n'ont aucune crédibilité, il y a eu des gros débats".
16:25 Elles existent toujours. Elles notent toujours.
16:27 On a fait comme si on avait oublié la crise de 2008.
16:29 Mais rappelons quand même que ces gens
16:31 n'ont jamais pensé
16:33 que la crise allait venir, un, de l'endettement privé,
16:35 et deux, des États-Unis, la première puissance.
16:37 Ils étaient en train d'embêter l'Argentine
16:39 ou des pays d'Asie du Sud-Est
16:41 sur leur notation, sur leur politique budgétaire,
16:43 alors que c'est venu de la première puissance
16:45 qu'ils avaient oublié de regarder.
16:47 Donc c'est très marrant.
16:49 Donc beaucoup de gens, et probablement Jacques Attali à l'époque,
16:51 parce que ce qui est bien avec Jacques Attali, c'est que comme il dit tout et l'inverse
16:53 dans des laps de temps parfois même très courts, il a tout le temps raison.
16:55 Donc à l'époque, il avait critiqué
16:57 probablement ces agences de notation.
16:59 Les agences de notation ne sont pas crédibles.
17:01 Point barre. Il y en a deux aux États-Unis,
17:03 une en Europe, elles ne sont pas crédibles.
17:05 La dégradation de la note, c'est très bien,
17:07 mais ça n'a pas vraiment de conséquence.
17:09 Pour l'instant, en tous les cas,
17:11 ça n'a pas vraiment de conséquence.
17:13 Donc moi, ce que je dis,
17:15 c'est que si nous avions eu une note dégradée,
17:17 parce que, je ne sais pas, nous avions fait
17:19 un investissement public très fort
17:21 dans les services publics, dans la transition énergétique,
17:23 ce qui déplait à ces agences de notation,
17:25 parce que dans ces agences de notation, il ne faut faire qu'une seule chose,
17:27 c'est baisser les impôts des plus riches, puis couper de l'autre côté
17:29 sur la dépense publique. Elles ne voient que ça.
17:31 C'est ce qu'elles ont demandé de faire à la Grèce. Elles l'ont mieux notée.
17:33 Je ne suis pas sûr que le sort des Grecs soit meilleur aujourd'hui.
17:35 Donc si on avait eu notre note dégradée,
17:37 parce qu'on avait investi dans le soin,
17:39 dans la petite enfance ou ailleurs,
17:41 je dirais qu'on a une note dégradée.
17:43 Tant pis, on n'en a rien à faire des agences de notation,
17:45 mais au moins, on se porte mieux chez nous.
17:47 Le problème, c'est que là, on fait des réformes difficiles
17:49 en nous disant qu'on les fait pour les marchés financiers,
17:51 pour la crédibilité de la France, et on est dénoté.
17:53 Ce qui est un aveu d'échec pour, finalement,
17:55 le premier de classe de la finance, qui est Emmanuel Macron.
17:57 Le Mozart de la finance, on l'appelait, certains.
17:59 Donc voilà.
18:01 Donc là, on fait des réformes douloureuses
18:03 pour les populations, on a une note dégradée.
18:05 Bon, très bien. Notre gouvernement
18:07 bosse pour les marchés financiers, il le dit,
18:09 plutôt que pour son peuple, et il se voit sa note dégradée.
18:11 Donc c'est un aveu d'échec pour le gouvernement.
18:13 - Bruno Le Maire, justement, au ministre de l'Économie,
18:15 il se défend. Il a assuré samedi 29 avril à l'AFP
18:17 que Paris allait poursuivre la mise en œuvre
18:19 des réformes, justement, pour écouter
18:21 les agences, en citant la réforme
18:23 de l'assurance chômage et celle des retraites.
18:25 Je le cite. "Je crois que les faits
18:27 infirment l'appréciation de l'agence Fitch.
18:29 Nous sommes en mesure de faire passer des réformes
18:31 structurantes pour le pays." Il a déclaré ça depuis
18:33 Stockholm, en Suède. Le ministre de l'Économie
18:35 s'est également expliqué lors des questions au gouvernement
18:37 ce mardi 2 mai.
18:39 - Vous ne faites pas dire à l'agence Fitch
18:41 ce qu'elle n'a jamais dit.
18:43 L'agence Fitch a salué
18:45 la réforme des retraites comme une pierre
18:47 indispensable au rétablissement
18:49 des finances publiques françaises.
18:51 Elle regrette uniquement les blocages
18:53 et les violences. J'espère que,
18:55 avec nous, vous regrettez aussi les blocages
18:57 et les violences qui ont pu émailler
18:59 cette réforme des retraites.
19:01 Pour le reste, quelle a été notre stratégie de finances publiques ?
19:03 Nous avons rétabli, avec cette majorité,
19:05 en 2017 et en 2018,
19:07 l'équilibre des finances publiques.
19:09 La bonne gestion des finances publiques
19:11 fait partie de l'ADN
19:13 de cette majorité.
19:15 Nous avons eu ensuite à faire face à trois crises.
19:17 Et vous-même, vous n'avez cessé de réclamer
19:19 à juste titre des mesures
19:21 pour protéger nos compatriotes.
19:23 Crise des gilets jaunes, crise du Covid,
19:25 dont je rappelle qu'elle a été la crise économique
19:27 la plus grave que la France
19:29 ait eu à affronter depuis 1929.
19:31 Crise de l'inflation,
19:33 avec une augmentation des prix d'énergie
19:35 la plus grave depuis le choc pétrolier
19:37 de 1973.
19:39 Eh bien, monsieur le député Liotto,
19:41 face à ces crises, nous avons fait
19:43 le choix de protéger massivement
19:45 nos compatriotes, nos usines,
19:47 nos entreprises, notre industrie et nos emplois.
19:49 Et nous sommes fiers
19:51 de cette protection que nous avons apportée.
19:53 Qu'est-ce que vous auriez voulu ?
19:55 Que nous laissions fermer les usines ?
19:57 Que nous laissions le chômage exploser dans notre pays ?
19:59 Nous avons fait le choix
20:01 de la protection. Maintenant,
20:03 nous revenons à la normale.
20:05 Et nous allons, avec fermeté,
20:07 avec rigueur,
20:09 avec détermination,
20:11 rétablir,
20:13 dans les quatre années qui viennent,
20:15 les finances publiques françaises.
20:17 Nous allons, sous deux ans,
20:19 sortir du bouclier sur le gaz,
20:21 puis du bouclier sur l'électricité.
20:23 Nous avons engagé, sous l'autorité
20:25 de la Première ministre, une revue des dépenses publiques
20:27 pour réduire toutes les dépenses
20:29 lorsqu'elles sont inutiles et inefficaces
20:31 pour nos compatriotes. Et avec cette méthode,
20:33 nous reviendrons sous les 3%
20:35 de déficit public en 2027.
20:37 Nous aurons abaissé la dette
20:39 et nous aurons rétabli nos finances publiques.
20:41 Qu'est-ce que tu penses de ces explications-là
20:43 de notre ministre ?
20:45 Ce qui est marrant, c'est que Bruno Le Maire,
20:49 il dit des grandes affirmations comme ça,
20:51 qui pourraient justement
20:53 mettre d'accord parfois
20:55 certains économistes, on va dire,
20:57 un petit peu "kénésiens", entre guillemets, je dis ça,
20:59 avant de me faire crier dessus par d'autres économistes.
21:01 C'est-à-dire qu'il nous dit, il y a eu des crises,
21:03 l'État était présent.
21:05 C'est très bien, bien sûr. Alors, il faut quand même lui rappeler
21:07 que tout ce qui nous a sauvés pendant ces crises,
21:09 c'est tout ce que ce gouvernement voulait détruire.
21:11 D'accord ? C'est le modèle social français,
21:13 les amortisseurs, etc.
21:15 Alors, c'est vrai qu'il y a eu ça,
21:17 et heureusement que c'était là.
21:19 Mais ce qu'il oublie, c'est dans son plan de relance,
21:21 quoi qu'il en coûte, il y avait plein de baisses d'impôts.
21:23 C'est-à-dire que c'était plutôt un plan de compétitivité.
21:25 C'est-à-dire que, oui, il y a eu
21:27 un creusement des déficits, qu'elle soit une activité,
21:29 c'était normal. Mais il y a eu aussi
21:31 beaucoup de baisses d'impôts. Et la réforme des retraites,
21:33 elle vise à compenser ces baisses d'impôts.
21:35 C'est-à-dire que là, nous faire croire,
21:37 et c'est toujours le même scénario,
21:39 c'est-à-dire qu'il y a eu une crise, les banques se sont effondrées
21:41 en 2008, l'État est venu à la rescousse,
21:43 et après, on demande aux Français de faire des efforts,
21:45 notamment avec une réforme des retraites. C'est ce qui s'est passé.
21:47 Et là, c'est la même chose. Il y a eu le COVID,
21:49 on a creusé les déficits pour soutenir l'activité,
21:51 et on a donné des baisses d'impôts en même temps
21:53 aux entreprises qui ont réussi à négocier des baisses d'impôts
21:55 quand même, en pleine crise, alors qu'elles
21:57 avaient déjà, elles profitaient quand même de prêts garantis, etc.
21:59 Et à la fin, on vous dit,
22:01 "Ah oui, mais il va falloir
22:03 compenser ça par la réforme des retraites."
22:05 Enfin, c'est hallucinant.
22:07 Donc en fait, cette réforme des retraites, elle compense
22:09 les cadeaux qui ont été faits. Et Bruno Le Maire,
22:11 je veux dire, quand il dit
22:13 "On va redresser les comptes",
22:15 on peut redresser les comptes en coupant dans la dépense publique
22:17 et en faisant des économies comme il le fait,
22:19 mais on peut redresser les comptes aussi en se concentrant
22:21 sur l'activité économique, en choisissant
22:23 des secteurs d'avenir, en faisant en sorte que le PIB augmente.
22:25 Eux, ils savent très bien que le PIB va pas
22:27 augmenter, et donc qu'est-ce qu'ils font ? Ils vont couper
22:29 dans les dépenses publiques, tout en baissant
22:31 les impositions sur les grandes entreprises
22:33 qui vont encore faire des profits records, et on aura toujours
22:35 le même débat, et Bruno Le Maire appellera à augmenter
22:37 les salaires, qu'ils n'augmenteront pas, et ainsi de suite.
22:39 Donc il est de mauvaise foi,
22:41 il est de très mauvaise foi. Il oublie
22:43 certains détails qui changent toute l'histoire.
22:45 Et là, je viens de vous les donner. Et lui, il les dit pas.
22:47 - Qu'est-ce que tu penses du discours qui dit "Oui,
22:49 mais les manifestants, c'est de votre faute si la note elle baisse,
22:51 et en plus c'est vous qui allez avoir les conséquences, parce que du coup
22:53 vos taux d'intérêt vont augmenter."
22:55 - Moi, je suis... Peut-être que si Macron n'avait pas
22:57 fait cette réforme des retraites, on n'aurait pas été
22:59 abaissé, mais on s'en fout de l'abaissement de la note, vraiment.
23:01 Mais peut-être que s'il avait pas fait ça, il n'aurait pas eu de problème.
23:03 Parce que, en fait, sur
23:05 les finances publiques, qu'est-ce qui se passe ?
23:07 En fait, sur la dette,
23:09 qu'est-ce qui se passe ? On a une dette qui a augmenté, certes,
23:11 mais elle a augmenté beaucoup moins vite que d'autres pays, même dans
23:13 la période du "quoi qu'il en coûte". Donc on va surveiller ça
23:15 très bien. Mais vous avez une épargne tellement
23:17 énorme qui est en circulation dans l'économie,
23:19 qui ne sait pas où aller. Elle ne veut pas aller que dans
23:21 les actifs privés, avec ce qui s'est passé
23:23 en Silicon Valley,
23:25 ou ailleurs. Elle a besoin de se diversifier,
23:27 donc elle achète des dettes d'Etat.
23:29 Elle achète la note, qui reste, avec un autre
23:31 taux d'intérêt, même s'il augmente, déflatté
23:33 de l'inflation, qui reste un taux d'intérêt réel
23:35 négatif.
23:37 Donc il n'y a pas de souci. Je le dis,
23:39 je l'ai dit ici, mais aussi d'autres
23:41 économistes, comme M. Blanchard,
23:43 économiste en chef du FMI, et ancien
23:45 soutien de Macron, qu'il l'a dit,
23:47 et on est plein d'autres à le dire.
23:49 Donc là, il y a un entêtement.
23:51 Il y a un entêtement parce que cette crise
23:53 sert à Macron pour faire
23:55 ensuite plein de réformes. C'est la stratégie du
23:57 choc de Naomi Klein. C'est ce qui s'est passé
23:59 après la crise de 2008. On l'a bien vu en Europe
24:01 du Sud, on l'a vu chez nous, et c'est ce qui continue
24:03 à se passer aujourd'hui. - Alors Bruno Le Maire,
24:05 toujours à l'AFP samedi, a un peu détaillé cette série
24:07 de réformes et de projets qui nous
24:09 attendent. Le ministre a parlé du projet
24:11 de loi Industrie Verte qui va être présenté dans
24:13 quelques jours et qui va permettre
24:15 de réindustrialiser la France,
24:17 d'ouvrir de nouveaux sites industriels,
24:19 de créer de nouveaux emplois. Je le cite.
24:21 Le ministre a ajouté "Ne doutez pas de notre détermination
24:23 totale à rétablir les finances
24:25 publiques de la nation", c'est un peu ce qu'on vient d'entendre,
24:27 "à accélérer le désentêtement du pays,
24:29 à réduire les déficits et à accélérer la réduction
24:31 des dépenses publiques". Qu'est-ce que ça
24:33 prévaut un peu pour la suite, ce genre d'annonce-là ?
24:35 - Moi,
24:37 je pense que ce que fait déjà le gouvernement
24:39 et on va le voir avec les chiffres de la
24:41 croissance, c'est
24:43 qu'il est en train de casser la reprise.
24:45 Certes, on a eu une reprise beaucoup plus
24:47 rapide et encore une fois,
24:49 merci à des économistes comme les économistes atterrés
24:51 d'avoir prévenu à l'époque qu'il fallait
24:53 quand même ne pas faire de l'ajustement
24:55 trop rapide des finances,
24:57 mais là, il est en train de faire la même chose.
24:59 C'est-à-dire que nous sommes revenus
25:01 au-delà de notre niveau de
25:03 richesse d'avant crise du Covid,
25:05 mais la reprise va être probablement
25:07 beaucoup plus faible due
25:09 à cette stratégie de coupe de dépenses
25:11 publiques. En fait, qu'est-ce que l'on voit là ?
25:13 On voit que le but du gouvernement, et nous l'avons dit souvent ici,
25:15 c'est d'avoir des beaux chiffres. Alors
25:17 Macron, c'est ses 5% le plein emploi.
25:19 On l'avait dit, il y a quand même quelques
25:21 mois, bien avant. Là, maintenant, il veut son plein emploi,
25:23 son beau chiffre de plein emploi. Il va radier
25:25 beaucoup de gens, il va faire en sorte que la situation en chômage
25:27 soit plus difficile à avoir, il va faire en sorte
25:29 que le statut de chômeur soit plus difficile à avoir, il va y avoir
25:31 une précarité qui va augmenter, des gens qui auront des petits boulots,
25:33 mais il aura son 5%, il sera content.
25:35 Et Bruno Le Maire, c'est la même chose.
25:37 Il va avoir son retour à 3%.
25:39 Comme le voulait Hollande,
25:41 il a été prêt à faire des coupes très fortes dans les collectivités
25:43 locales, etc., pour le faire. Il va avoir
25:45 sa dette qui va, je pense pas qu'elle va
25:47 baisser, mais qui va un peu se stabiliser, mais c'est pas sûr.
25:49 C'est possible même que ça augmente avec la baisse du PIB.
25:51 Il va avoir ses beaux chiffres, quel
25:53 qu'en soit le prix. Voilà. Et donc, il est prêt
25:55 à faire la réforme des retraites, à faire toutes les réformes
25:57 les plus impopulaires, mais à un moment, ils vont être
25:59 à l'os. Et l'impact
26:01 de la baisse des dépenses publiques va avoir un impact
26:03 très fort sur le PIB, et je suis pas sûr
26:05 que l'effet qu'il veut va être
26:07 trouvé au final. On risque même d'avoir la dépense
26:09 publique en pourcentage de PIB et la dette en
26:11 pourcentage de PIB qui augmente, comme on l'a vu
26:13 en Grèce, alors qu'il y aura eu des coupes
26:15 sévères pour les populations sur la dépense publique.
26:17 Et les investissements dans l'industrie
26:19 verte et la réindustrialisation, tu y crois
26:21 ou t'attends de voir ? Alors, faut voir ce que
26:23 le gouvernement appelle "vert". Parce qu'on a
26:25 vu qu'il mettait un peu tout et n'importe quoi dans "vert".
26:27 Notamment, on avait vu qu'un fonds vert finançait
26:29 des ports, qui accueillait des
26:31 grands bateaux
26:33 de plaisance. Donc, on va voir.
26:35 Mais, je veux dire, le mot "vert"
26:37 est utilisé à toutes les sauces, comme le mot "plan de relance",
26:39 comme le mot "réindustrialisation".
26:41 Aujourd'hui, la moindre usine qui voit,
26:43 c'est une réindustrialisation.
26:45 Toutes entreprises qui se créent, c'est une réindustrialisation.
26:47 Je veux dire, il y a beau avoir... On voit bien
26:49 la majorité des entreprises qui se créent, c'est des auto-entrepreneurs,
26:51 c'est des petits mecs qui se mettent en indépendant, mais eux, ils disent
26:53 "Ah, c'est super, la France est de retour, on crée
26:55 des entreprises, c'est la réindustrialisation."
26:57 Moi, je fais attention aux grands mots. Je pense
26:59 qu'aujourd'hui, la stratégie de parler de ça, c'est la stratégie de
27:01 diversion. C'est-à-dire que les gens sont fâchés,
27:03 donc on essaie de leur promettre plein de choses,
27:05 des 100 jours, la réindustrialisation, des choses qui leur plaient,
27:07 mais en fait, c'est pour faire diversion.
27:09 Et puis, je sais souvent,
27:11 le gouvernement nous l'a montré, derrière ces mots,
27:13 des coquilles vides, il n'y a pas grand-chose.
27:15 De toute façon, on sera là pour surveiller tout ça.
27:17 Tout à fait. Merci Thomas.
27:19 Vous le savez, ce programme s'inscrit dans notre
27:21 grande ambition, débarquer à la télé
27:23 aux côtés des chaînes des milliardaires pour s'imposer
27:25 et proposer un autre traitement de l'information
27:27 pour montrer qu'une chaîne de télé
27:29 indépendante financée seulement par la force citoyenne
27:31 est possible. Le projet avance,
27:33 mais certains opérateurs restent encore réticents.
27:35 Notre modèle économique, qui n'est fondé
27:37 ni sur de riches actionnaires, ni sur de puissants
27:39 annonceurs, serait fragile.
27:41 Nous avons répondu que nous avons plus qu'une poignée
27:43 d'investisseurs ou qu'un ensemble de marques partenaires.
27:45 Nous leur avons dit qu'il y a dans ce pays
27:47 voire des dizaines, voire des centaines
27:49 de milliers de citoyens qui pensent que
27:51 l'hôpital audiovisuel français a besoin d'une chaîne
27:53 d'info et de combat comme Le Média
27:55 pour le leur prouver. Signez
27:57 la pétition et faites signer vos proches sur
27:59 unetélépourvous.lemediatv.fr
28:01 Ils ont des milliards, mais nous sommes des millions.
28:03 Alors abonnez-vous au Média à partir
28:05 de 5 euros par mois. Vous êtes notre seule force
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28:23 je vous dis à la semaine prochaine.
28:25 Ciao.
28:27 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]
28:30 [Musique]
28:33 [Musique]
28:36 [SILENCE]

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