Questions Economiques du 04 Mai 2023

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00:00 [Musique]
00:14 Madame, Monsieur, bonsoir et bienvenue à cette édition des questions économiques.
00:19 Consommons ce que nous produisons.
00:22 Produisons ce que nous consommons.
00:24 Un appel du chef de l'État à faire entrer le MED in Cameroon
00:28 dans nos habitudes de consommation.
00:30 Cet appel est d'autant plus pressant aujourd'hui
00:33 que la facture des importations est de plus en plus salée au bout de la chaîne
00:39 du fait des crises sanitaires et russo-ukrainiennes,
00:43 notamment entre les ruptures d'approvisionnement et l'inflation quasi généralisée.
00:48 L'économie cameroonaise estravertie trinque.
00:52 D'où la nécessité de faire de l'import-substitution
00:55 une réalité sur fond de promotion du MED in Cameroon.
01:00 Alors, comment procéder?
01:02 Question à la présidente de l'Association des entrepreneurs ingénieux d'Afrique
01:07 et apôtre du MED in Cameroon, Madame Karine Andela.
01:12 Bonsoir et bienvenue sur ce plateau.
01:14 Bonsoir, Lucrece. Merci de m'avoir invitée.
01:17 Alors, lorsqu'on dit de vous que vous êtes apôtre du MED in Cameroon,
01:22 c'est quoi un truc du MED in Cameroon où vous vous retrouvez là-dedans?
01:26 C'est votre leitmotiv, c'est ça qui vous fait avancer?
01:29 Tout à fait. Et aujourd'hui, on me dit que je suis ambassadrice,
01:33 simplement parce que j'ai mis le patriotisme économique en avant
01:36 et aussi mettre les entrepreneurs surtout dans un réseau fort
01:40 qui va parler directement au gouvernement ou à des institutions privées
01:44 qui vont simplement les accompagner et savent où les trouver désormais.
01:48 Alors, je voudrais qu'on commence par cette expression "patriotisme économique".
01:53 C'est vrai que j'avais prévu de vous poser cette question à la fin de l'émission.
01:57 Mais puisque vous en parlez, lorsque vous dites "patriotisme économique",
02:00 ça renvoie à quoi? C'est quoi ce concept-là?
02:03 Alors, on pourrait dire que chaque Cameroonais devrait être poussé aujourd'hui
02:08 à comprendre les enjeux économiques dans le monde.
02:11 Tout le monde se retourne déjà au local, chez moi et tout.
02:15 Et les Cameroonais aujourd'hui devraient se dire que nous sommes dans une époque
02:19 où les Cameroonais ont besoin de savoir que mon produit ou alors ce que je consomme
02:24 participe réellement à l'évolution de mon pays.
02:27 Ça veut dire que je vais créer les emplois derrière.
02:29 Parce que quand j'achète un produit Cameroonais, qu'est-ce qui se passe?
02:32 C'est que vous permettez aux promoteurs d'avoir des ressources
02:35 pour pouvoir recruter des Cameroonais peut-être qui sont en chômage,
02:38 peut-être qui ont eu même des grands diplômes,
02:40 mais qui n'ont pas ou exprimé leur talent, leur savoir-faire.
02:43 Et derrière, lorsque vous achetez aussi, c'est l'économie camerounaise qui tourne.
02:47 On paie les impôts, les taxes et tout ce que vous voyez.
02:50 Vous faites tout ce qui est derrière.
02:52 Alors maintenant, parlons donc des caractéristiques du "Made in Cameroon".
02:55 Qu'est-ce qui fait la particularité de nos produits?
03:00 Le "Made in Cameroon", déjà il faut savoir que le "Made in Cameroon"
03:04 c'est un signe distinctif qu'on devrait mettre dans chaque produit,
03:09 produit qui est fabriqué au Cameroun.
03:12 Le débat aujourd'hui entre l'agroalimentaire, cosmétique,
03:16 les textiles cuir, les secteurs forts de l'économie,
03:20 les entrepreneurs camerounais vraiment s'exercent déjà dessus.
03:24 De savoir comment on peut, je vais dire comme ça,
03:28 équilibrer ou alors dire ça, ça appartient à 100% "Made in Cameroon",
03:32 ça, ça appartient à 40% "Made in Cameroon".
03:35 Il faudrait aujourd'hui qu'on établisse, je pense que le travail
03:37 que l'État camerounais aujourd'hui avec ses ministères,
03:39 le ministère du commerce, le ministère des mines aussi et de l'industrie,
03:43 qu'ils mettent ces labels déjà sur pied parce que véritablement
03:46 nous n'avons pas encore une institution qui porte ces labels "Made in Cameroon"
03:50 et je pense qu'avec l'appel effectivement du gouvernement derrière
03:53 de faire la promotion du label "Made in Cameroon",
03:55 ça serait intéressant de mettre des acteurs sur le terrain
03:58 ou alors de discuter sur comment nous voyons ces labels-là,
04:01 comment on doit le porter, quel est le charisme qu'on voudrait donner
04:04 à ces labels "Made in Cameroon" pour, je vais dire, pour le profit de tout le monde.
04:10 Alors lorsqu'on parle de ces caractéristiques-là,
04:12 souvent on dit que les produits "Made in Cameroon",
04:15 contrairement à certains autres pays, sont constitués à 90% de matière première.
04:21 Alors au Cameroun, je vais quand même vous dire que l'agroalimentaire au Cameroun
04:25 a des beaux jours devant lui.
04:28 Pourquoi ? Parce que l'agroalimentaire s'est constitué véritablement
04:33 de la matière première locale.
04:34 Vous allez voir dans le secteur, par exemple, vin et spiritueux,
04:38 un jeune Cameroonais formé par l'État Cameroonais à l'Ensaï,
04:41 de Ngaou Ndeou, dans une autre université,
04:43 qui sort ingénieur en agroalimentaire,
04:45 il va vous prendre n'importe quel fruit au Cameroun,
04:48 n'importe quel legume même au Cameroun,
04:50 qui vous transforme et vous donne un super vin.
04:53 Bon, pas à but de langage, on dit "vin", vous comprenez, c'est une liqueur.
04:56 Et vous allez comprendre que là, il a tout utilisé, son savoir-faire,
05:00 et aussi l'intelligence qu'il a apprise dans les universités,
05:03 pour nous produire ce qui est bon.
05:05 Nous allons aller, par exemple, dans les farines locales.
05:07 Nous avons la farine de manioc, la farine de plantain, la farine de patate,
05:11 aujourd'hui qui sont en train d'exploser, tout le monde voudrait manger un pain
05:15 à base de farine de manioc parce que c'est très appétissant,
05:17 il n'y a pas de gluten derrière.
05:19 Ce sont des forts secteurs où les jeunes entrepreneurs Cameroonais
05:24 se sont lancés parce que c'est à 100%, tu trouves toute la matière première ici,
05:28 tu n'as pas besoin de prendre des intras ailleurs,
05:31 à part peut-être le packaging qui viendra s'appuyer,
05:34 peut-être qu'il n'y a pas encore de solutions véritablement derrière
05:37 pour aider ces entrepreneurs sur le conditionnement de leurs produits,
05:41 mais déjà la matière première à 100% camerounaise.
05:44 Et lorsqu'on part même dans le secteur cosmétique naturel,
05:47 vous allez voir que tous les ingrédients, babes d'escagot, le nolait,
05:51 tous ce sont des produits pris au Cameroun,
05:54 on n'a pas besoin d'importer cette matière première ailleurs.
05:57 Voilà un peu les caractéristiques premières du made in Cameroun
06:00 qui sont l'authenticité de ces produits-là.
06:03 Nous avons aussi le naturel parce qu'il y a beaucoup de produits naturels
06:07 dont les entrepreneurs ont quand même pris sur eux de suivre,
06:12 d'avoir un peu comme on dit souvent, un procédé,
06:15 un processus de fabrication à partir même de déchants,
06:19 c'est-à-dire de la fauche à la fauchette.
06:21 Est-ce que bon plantain n'a pas de pesticides pour tuer les Camerounais ?
06:24 Est-ce que c'est naturellement fait ?
06:26 Et puis lorsque je le transforme, est-ce que j'utilise des intras chimiques ?
06:30 C'est tout cette petite norme, je peux dire comme ça,
06:33 que les entrepreneurs eux-mêmes ont déjà mis sur pied
06:36 et je pense que ça va emboîter avec le travail que la NOR,
06:39 l'Agence de normalisation de Cameroun.
06:41 On va y revenir. Je voudrais qu'on reste sur les différents secteurs.
06:46 Vous avez commencé à évoquer quelques secteurs,
06:49 je veux dire où le made in Cameroun se donne à voir,
06:52 notamment le secteur de l'agroalimentaire,
06:54 mais est-ce qu'il y a d'autres secteurs vraiment aujourd'hui
06:57 ou des produits phares qui portent le made in Cameroun ?
07:00 Oui, nous n'allons pas, je vais dire comment,
07:04 nous devons penser que le made in Cameroun aussi est culturel.
07:08 Et si on parle de culturel, il y a les artisans derrière.
07:11 Parce que pour faire, je vais dire comme ça,
07:14 pour comprendre le made in Cameroun, il faut se porter par les artisans.
07:17 Et les artisans aujourd'hui qui pas à pas se disent,
07:20 bon je peux quitter de l'artisanat pour devenir par exemple une mini-industrie.
07:24 Alors ces artisans qu'est-ce qu'ils font ?
07:26 Ils font par exemple des tissus locaux,
07:29 depuis des siècles et des siècles, comme le peuple Bamou.
07:32 Lorsque vous portez une tenue comme nous pouvons la porter ici au Cameroun
07:36 lors des cérémonies, ce sont des artisans qui ont produit localement.
07:39 Et c'est ça qui fait vendre le Ndop par exemple,
07:42 le Togu du sud-ouest, c'est ça les produits
07:46 qui portent aujourd'hui le nom du Cameroun à l'international.
07:50 Parce qu'on veut découvrir, on voit des beaux tissus.
07:53 Vous avez vu des grandes marques sans faire de publicité,
07:55 dans le monde, qui ont copié ce que nous faisons à partir du savoir fait camerounais.
08:00 Voilà des forts secteurs qu'on ne devrait pas négliger.
08:04 Il y a aussi du textile et de l'habillement.
08:07 Voilà, du textile et de l'habillement.
08:09 Il y a aussi le bois.
08:10 Ça je ne vais pas vous mentir, le Cameroun a un très fort potentiel au niveau du bois.
08:14 Bois et dérivés.
08:16 Parce qu'aujourd'hui un jeune Camerounais vous fait un meuble très beau,
08:18 qui n'a rien à voir avec ce que vous allez trouver dans des supermarchés qui viennent à l'importer,
08:22 qui ne sont que des copeaux de bois.
08:24 Là c'est vraiment du vrai bois qui peut faire 10, 20 ans, pourquoi pas.
08:28 Et ils font un très beau travail.
08:30 Ils ont appris sous le tas, pour certains.
08:32 Mais d'autres même se sont, je vais dire comme ça,
08:35 se sont fait former par des professionnels.
08:37 Et ils vous font n'importe quel meuble aujourd'hui
08:39 que vous trouverez plus beau, même que ce qui est importé.
08:42 Le secteur du lacet également avec le fer à béton.
08:44 Voilà.
08:45 Donc ce sont des secteurs, c'est vrai que, en tant que femme, je me dis,
08:50 nous les femmes on devrait aussi emboîter là-bas,
08:52 c'est-à-dire qu'on devrait aussi saisir des opportunités.
08:55 Parce que les hommes, ils ont beaucoup de secteurs,
08:57 que ce soit même l'or, le diamant, le ceci,
09:00 tout ça ce sont des produits Camerounais.
09:02 Mais les femmes, entre autres, ont plus le cœur,
09:07 je vais dire comme ça, plus le cœur à produire dans l'agroalimentaire, dans le cosmétique.
09:12 Peut-être que c'est facile, c'est un secteur facile, mais pas évident.
09:15 Mais je pense qu'elles pouvaient aussi aller dans des grands secteurs comme ça,
09:19 comme le secteur du lacet, et beaucoup d'autres secteurs.
09:23 Alors aujourd'hui, le milieu du Camerounon parle d'une centaine de produits labellisés.
09:27 C'est bien cela ?
09:28 Effectivement.
09:29 La nature au ror du vide, c'est ce qu'on dit souvent.
09:34 Puisque l'État est encore en train de travailler sur un véritable label qu'on pourra utiliser.
09:41 Je pense que nous, le secteur privé, et surtout le côté, je vais appeler ça comme ça, la société civile,
09:49 on s'est dit non, le Cameroun est une Afrique en miniature,
09:54 nous sommes un leader déjà de l'Afrique centrale,
09:57 comment ne pas vendre ce leadership à tout le monde,
10:01 ou alors comment on peut se fermer sur nous.
10:03 C'est pourquoi le label Made in Cameroun est intéressant,
10:06 parce que je pense qu'on va aussi quand même montrer aux gens ce que nous savons faire.
10:09 Et puis, que ça arrive aux gens qui pensent que le Cameroun est un feignant,
10:14 que le Cameroun ne sait rien faire,
10:16 à partir de ce label Made in Cameroun,
10:18 lorsque quelqu'un sera dans son pays, quelque part à l'étranger,
10:21 qui dit voilà ce qu'un Camerounais sait faire,
10:23 il soit fier de voir ce qui vient du Cameroun,
10:26 il se dit non, moi, il me la faut,
10:28 comme nous achetons d'autres produits qui ne sont même pas Camerounais,
10:31 nous sommes fiers de ces produits.
10:33 Justement, parlant de fierté, ça veut dire que lorsque vous allez par exemple dans des foires,
10:37 vous êtes fière, permettez-moi la répétition,
10:40 vous êtes fière de présenter par exemple le poivre de Pendia,
10:43 vous êtes fière de présenter le miel de cou, des produits comme cela ?
10:47 Effectivement, parce que si aujourd'hui on dit le poivre de Pendia a été labellisé,
10:52 c'est reconnu un label mondial,
10:54 ce n'est pas du jeu, c'est un des produits phares qui fait vendre le Cameroun,
11:00 parce que lorsqu'on dit poivre blanc,
11:02 quelle que soit la personne en face de vous,
11:05 vous demandez est-ce que c'est le poivre blanc de Pendia au Cameroun ?
11:08 Ça veut dire que c'est un fort produit,
11:11 qui est même déjà positionné, mais qu'on devra encore pousser plus loin,
11:15 on a beaucoup d'autres éléments,
11:17 parce que lorsque vous allez dans d'autres pays,
11:19 et que vous arrivez à aller peut-être dans des marchés,
11:21 et que vous arrivez à toucher la voca, la banane,
11:24 quelque chose qui vient du Cameroun, je ne vous ment pas,
11:26 c'est quatre fois plus cher,
11:27 et lorsque vous demandez pourquoi c'est cher,
11:29 on vous dit que ça vient du Cameroun,
11:30 c'est un peu pour vous dire que là-bas c'est la qualité,
11:32 peut-être que vous n'êtes même pas vous-même au courant,
11:34 ou alors vous ne connaissez pas le potentiel que vous avez chez vous,
11:37 mais votre produit ici, c'est quatre fois plus cher,
11:39 par rapport à d'autres produits qui sont sur le marché.
11:42 C'est bon à savoir, alors nous allons marquer un premier arrêt dans cette édition,
11:45 des questions économiques, pour aller dans la Mefou,
11:49 dans la Mefou, afin de mettre précisément en fou,
11:52 là-bas s'adresse une usine qui excède dans la fabrication locale,
11:56 notamment fabrication locale de chocolat, de vin,
11:59 et également bien d'autres produits,
12:02 et cette immersion sera faite par Christelle Behina.
12:07 De cette usine jaillit l'étincelle qui allume la créativité.
12:17 Le Made in Cameroun a pris ses quartiers,
12:20 l'agroalimentaire y a trouvé une terre fertile,
12:23 où l'alcaline, jus de fruits, licore certifié aux sélections d'épices,
12:27 pour ensoleiller les mets du mille saveurs.
12:30 En termes d'import substitution,
12:32 agri-food est une force de proposition.
12:35 Je me suis rendu compte des difficultés que les producteurs avaient,
12:39 c'est-à-dire on produit, mais on ne sait pas comment écouler le marché.
12:43 On s'est dit dans ce minimum-là,
12:45 comme on a quand même des bons produits, des produits de qualité,
12:48 pourquoi ne pas les transformer,
12:51 et voir comment on peut percer sur certains marchés de niche,
12:55 parce qu'on n'a pas une grosse production par rapport à d'autres pays,
12:59 mais nous avons des produits de très très bonne qualité.
13:03 En 11 ans déjà que l'ex-vice-présidente de la Chambre d'Agriculture
13:07 se frotte aux réalités de la production artisanale,
13:10 semi-industrielle, aux côtés d'une vingtaine d'artisans,
13:14 l'ambassadrice du Made in Cameroun forge l'image de marque de son entreprise.
13:20 Un produit industriellement fait, c'est des machines,
13:23 c'est des additifs chimiques, c'est des conservateurs chimiques,
13:27 vous ne savez pas trop ce qu'on met dedans,
13:29 on vous dit que c'est du lait, on ajoute de l'amidon, etc.
13:32 Nous privilégions la transformation de nos produits locaux.
13:35 En même temps, il faut que ce soit des produits sains,
13:38 parce que le Camerounais sait que le produit local est un produit bio.
13:42 Il y a moins d'intrants chimiques dans la composition de nos matières premières.
13:48 On s'est dit que tout étranger qui viendrait au Cameroun
13:51 et qui voudrait manger un bondoulé bien fait, un héros, un taro,
13:58 un mets du terroir, qu'il se sente vraiment au Cameroun, dans sa diversité.
14:04 Dans cette production, les coopératives et les producteurs locaux sont mis à contribution.
14:09 La matière première porte l'estampille du terroir,
14:13 les produits agri-food se dégustent au-delà des frontières.
14:17 Nous avons une demande étrangère,
14:21 c'est-à-dire que ceux qui connaissent la qualité des produits.
14:24 Aujourd'hui, vous allez trouver que beaucoup de Camerounais sont demandeurs de ces produits.
14:31 Ils sont contents de savoir qu'ils peuvent avoir des produits made in Cameroun,
14:37 parce que ça fait la fierté africaine.
14:41 En perpétuelle croissance, la société explore diverses possibilités de commercialisation,
14:47 quoique certaines contraintes plombent l'envol du label.
14:51 Il y a une demande qui est là.
14:53 Maintenant, est-ce qu'on peut la fournir ? Ce n'est pas évident.
14:57 Nous n'avons pas d'industrie d'emballage, nous n'avons pas d'industrie de cartonnerie disponible,
15:02 nous n'avons pas des intrants organisés, il y a un manque de logistique.
15:07 Et même les producteurs Camerounais sont encore dans l'artisanat,
15:12 pendant que les autres sont dans la mécanisation intensive de leur agriculture.
15:18 Donc, on a à un moment donné les facteurs de compétitivité qui vont jouer contre nous.
15:24 Pénétrer davantage le marché et asseoir sa renommée, c'est la boussole qui guide cet établissement.
15:31 Agri-Food caresse le rêve de devenir une multinationale, belle perspective pour le Made in Cameroun.
15:38 Merci Christelle Behina.
15:41 Lorsque vous voyez ce type d'initiative, conduite aussi durement, mais avec beaucoup d'entrains, avec beaucoup de régularité,
15:50 qu'est-ce que ça vous fait ? Vous vous dites qu'il faut encourager ce genre d'initiative.
15:54 Il faut encourager absolument. C'est une dame, elle est brillante dans ce qu'elle fait.
16:00 Je pense qu'elle a commencé par la bonne démarche, c'est-à-dire l'agriculture.
16:05 Elle a d'abord maîtrisé l'agriculture. Et aujourd'hui, nous sommes en train d'emboîter avec l'industrialisation.
16:12 Je pense que vous avez constaté l'usine bien implantée.
16:16 Il y a un personnel qui suit, un personnel qualifié surtout, parce qu'on a besoin d'un personnel qualifié au Cameroun.
16:23 Et derrière, vous allez voir tous ces produits que nous avons eu à voir. Ce sont des produits effectivement made in Cameroun,
16:30 fabriqués par des Camerounais. Une intelligence derrière qui est de créer même des produits qu'on ne connaissait pas.
16:37 Par exemple, un vin à la liqueur d'artemisia, un vin à la liqueur de gingembre.
16:43 Ça, c'est exceptionnel, c'est bien. C'est encourageant. Une liqueur au cacao, par exemple.
16:48 Et tout ce qui va avec. Une eau extrêmement pure. Il faut savoir que tous ces produits-là, la fierté derrière, c'est de savoir que ça vient de chez nous.
16:58 C'est fait par nous. Et on prend les précautions. Et que les enjeux derrière, c'est de véritablement aider des personnes comme cette dame,
17:06 Mme Elisard, parce que c'est une brillante femme dans ce sens-là, qui accompagne aussi d'autres PME, ça il faut le dire,
17:13 et qui aussi positionne mieux le Made in Cameroun, que ce soit dans le national qu'à l'international.
17:19 Alors maintenant que vous nous avez mis de l'eau dans la bouche, on aimerait savoir, on sait déjà que le Made in Cameroun,
17:27 il y a beaucoup d'avancées qui sont réalisées. Il y a beaucoup de choses qui sont faites. Mais ça pourrait être mieux, ça pourrait aller plus vite.
17:36 Sauf que le Made in Cameroun, selon les consommateurs, selon une certaine opinion, pèche par certaines insuffisances.
17:45 Commençons par le problème de qualité.
17:48 Alors, le problème de qualité, c'est tout simplement, comme je vous disais au départ, le Camerounais a été habitué déjà à consommer ce qui vient de l'étranger.
17:59 Pas pour dire que ce qui vient de l'étranger est 100% qualité absolue, mais quand même, pour ceux qui sont capables de payer,
18:07 ou de s'offrir des bons services, ou alors des bons produits venus de l'étranger, ils connaissent ce que c'est que la qualité,
18:12 et c'est eux qui ont le pouvoir d'achat aujourd'hui. Lorsqu'on parle du Made in Cameroun aujourd'hui, on pleure.
18:17 Le coût de production, le prix sur le marché est cher. Mais il y a quand même des Camerounais qui sont capables de payer ces produits,
18:23 parce qu'ils payent 3 fois, 4 fois plus cher parfois. Par exemple, le riz de Lugon, que nous connaissons au Cameroun,
18:28 qui est le riz qui se fait à l'Estreme et au Nord Cameroun, vous allez avoir le kilo à 1 000 francs au Cameroun.
18:34 Mais si on vous met à même niveau, je vais dire comme ça, d'un produit, un riz étranger qui vient, ça sera 2 000 ou 3 000 francs le kilo.
18:42 Quand vous comprenez que ce riz de qualité au Cameroun, qui coûte simplement ou seulement 1 000 francs c'est bien pour nous,
18:49 et un consommateur ne pourra pas dire que c'est plus cher que ce qui vient de l'étranger.
18:54 Donc, ce sont toutes ces informations derrière là que les consommateurs ne savent pas.
18:58 Ils ne connaissent pas que le jeune entrepreneur n'a pas encore l'argent d'aller dans des champs de production industrielle et tout,
19:06 et de commander tout un camion, par exemple des têtes d'ananas. Mais là, il va simplement partir au marché d'un fondue,
19:13 au marché d'un boffi, je ne sais pas où, il va prendre quelques têtes, quelques 50, 30 têtes,
19:18 et lorsqu'il va venir calculer son coût de production, l'achat, etc., ça va lui revenir cher.
19:23 C'est pourquoi ces produits sont chers pour le moment au Cameroun.
19:26 Là, vous parlez du coût. Nous, nous parlons de la qualité même.
19:29 Et voilà. Et là, maintenant, quand j'arrive à la qualité, ça va dans le même sillage.
19:34 Parce que lorsque vous achetez un produit au marché, lorsqu'un producteur achète un produit simplement au marché,
19:39 vous n'avez pas la traçabilité du produit. Mais ça serait avantageux de savoir que vous, le producteur, vous êtes allé au champ,
19:46 vous avez un cahier de charge que vous avez donné au producteur, à l'agriculteur, qui sait exactement ce que vous voulez.
19:53 Vous ne voulez pas peut-être un produit avec les engrais chimiques, vous ne voulez pas un produit qui a peut-être trop mûri.
19:58 Ce producteur-là pourra vous fournir cela et vous aurez un produit de qualité.
20:02 Mais si vous n'avez pas les moyens et que vous vous limitez, par exemple, comme j'ai dit, dans un marché,
20:06 vous ne connaissez même pas où ces ananas arrivent.
20:09 Et nous tous, nous connaissons par exemple avec le phénomène des chips de plantain.
20:13 Les plantains, aujourd'hui, on les fait de certains baiens-mécaniques, peut-être, qui veulent vite avoir de l'argent,
20:20 qui font mûrir ces plantains-là délicatement. Ça provoque des problèmes de santé et tout.
20:27 Il n'y a pas de suivi derrière, en fait. Mais pourtant, si vous allez vers un agriculteur qui est en champ...
20:32 - Qui utilise certains produits chimiques pour faire mûrir les plantains. - Voilà, chimiques qui ne sont pas bien, pour faire mûrir.
20:36 Mais imaginez-vous, lorsque vous avez un bon partenariat avec un agriculteur qui a ce cahier de charges-là que vous lui avez donné,
20:42 qui sait que vos normes sont faites et qui, lui-même, travaille sur ses normes et ses qualités,
20:46 il pourra vous fournir une bonne matière première qui sera bien pour la santé des futurs consommateurs.
20:52 Vous avez parlé des normes. Est-ce que nos produits respectent les normes?
20:58 Est-ce qu'il y a déjà suffisamment de normes? Parce qu'on parle de vins d'ananas, de folerés, de cacao, de café, ainsi de suite, ou de chocolat camerounais.
21:11 Est-ce qu'il y a des normes adaptées à ces différents produits-là pour ne rester que dans l'agroalimentaire?
21:17 Alors, je vais être directe. Déjà, les normes qu'on nous impose au Cameroun, je vais dire comme ça, ce sont des normes internationales.
21:25 Vous n'allez pas, ou alors, on ne va pas se mentir, on n'a pas un champ de cacao en Europe.
21:34 Tout se fait ici au Cameroun. Il y a des produits normalisés en Europe qui ne se font pas ou ne se produisent même pas au Cameroun.
21:42 Et aujourd'hui, les entrepreneurs camerounais vont à la découverte des nouveaux produits.
21:46 Et vous êtes d'accord avec moi qu'aujourd'hui, il y a un vin, par exemple un vin de plantain.
21:51 Jamais un Européen n'a fait un vin de plantain. On ne peut parler de mode de vie. Il y a des normes dessus.
21:56 Voilà. Donc, que ce soit nous dans l'agroalimentaire, quand une dame te prend de la farine de mille ou la farine de, je ne sais pas, une autre farine derrière,
22:04 mais qu'il n'y a pas de normes, alors comment on peut dire qu'on peut imposer des normes à ces entrepreneurs-là?
22:09 Au contraire, ils sont même plutôt en train d'aider le gouvernement dans ce sens-là, où ils sont en train de mettre des produits sur le marché,
22:16 où ils sont même eux-mêmes en train de faire des petites normes, je vais dire comme ça, et que s'il arrive que le gouvernement s'asseye avec ces entrepreneurs-là,
22:24 ils auront vraiment et des informations et des avantages même de travailler avec eux sur la normalisation de certains produits.
22:32 Pour élaborer des normes qui correspondent à nos produits.
22:37 Qui correspondent à notre réalité en fait.
22:39 Voilà. Et puis, il y a donc le problème du packaging, vous avez commencé à en parler, le problème du packaging, le problème d'emballage des produits made in Cameroun.
22:48 Ce n'est pas toujours attrayant.
22:49 Pas du tout attrayant. Et je pense que ça a été le premier, je vais dire comment, la première barrière pour les produits made in Cameroun.
22:56 Parce qu'au départ, lorsqu'il fallait juste vendre quelque chose et l'emballer avec n'importe quoi, ou alors quelqu'un prenait les bouteilles plastiques
23:04 et vous disait que ça c'est un condiment camerounais, c'est pas du bongo, etc.
23:11 Quand vous regardez son packaging, vous dites non, ça c'est une bouteille, on ne sait même pas qui a bu dessus.
23:15 Et vous venez mettre ces condiments ou alors ces épices, pardon.
23:20 C'était délicat, c'était délicat, surtout pour la cible, il faut le dire.
23:24 Mais aujourd'hui, il y a des solutions locales déjà en packaging.
23:27 Parce que lorsqu'on parle du problème de packaging, c'est la quantité.
23:32 Vous ne pouvez pas commander en Chine 1000 paquets, je vais dire comme ça, 1000 paquets pour 1000 produits.
23:39 Non, la Chine va vous dire, il faut commander 100 000.
23:42 Alors un jeune entrepreneur qui vient de démarrer, qui a une belle initiative, qui veut vraiment mettre ça sur pied,
23:48 lui demander de commander 100 000 packaging ou 1 million de packaging, d'un coup, il ne peut pas.
23:54 Parce qu'il faut encore chercher où il va loger, dont un loyer, chercher peut-être le personnel, acheter des machines.
24:01 Ça serait énorme pour lui.
24:03 Donc, aujourd'hui, au Cameroun, il faut le dire, on a déjà trouvé quelques petites solutions,
24:08 mais qu'il faut qu'on accompagne véritablement.
24:11 Il y a un accompagnement qui est fait par l'agence de PME.
24:13 L'agence de la PME, qui déjà a tout un désespoir derrière, qui accompagne ses entrepreneurs dans ce sens-là.
24:21 Maintenant, emboîter sur comment le ravitaillement aussi.
24:26 Parce qu'un distributeur ou alors un vendeur de packaging à Yaoundé, il est là, il est bien installé.
24:34 Ça, ça profite à ceux qui sont à Yaoundé.
24:37 Alors comment on peut faire aussi profiter à celui qui est loin à l'Est-Rhin-Nord, loin au Sud-Cameroun, loin à l'Est,
24:42 peut-être avoir aussi des délampements, délocaliser aussi certaines initiatives comme celle-là.
24:50 Il s'agit du programme Cameroun Food Packaging and Quality.
24:54 Très bien. C'est essentiel de savoir que ce sont les enjeux aujourd'hui.
24:58 Parce qu'on peut avoir la matière première, on peut se lancer dans la production et tout, dans la transformation même.
25:04 Mais si on est buté pour servir, pour bien emballer, parce que si vous n'emballez pas ou alors si vous ne sécurisez pas bien votre aliment,
25:13 vous êtes d'accord avec moi que ça va détruire la matière et la qualité dont on parlait tout à l'heure.
25:19 Ça va en prendre un coup.
25:20 Très bien. Donc c'est très important le packaging.
25:22 Il y a des solutions, ça il ne faut pas se mentir. Au Cameroun on a trouvé des solutions, mais il faut un accompagnement derrière.
25:29 Et puis la distribution. On ne sait pas toujours où trouver les produits made in Cameroun.
25:34 Si on va acheter du poisson, on sait que dans tous les marchés on va retrouver du poisson.
25:38 Si on va acheter je ne sais pas moi quel produit, on sait que dans toutes les boutiques du quartier on va les retrouver.
25:42 Mais pour ce qui est du made in Cameroun, si je veux acheter du savon qui est fabriqué par je ne sais pas quel PME, où est-ce que je trouve ce produit?
25:54 C'est encore difficile déjà de quantifier tout le travail promotionnel qui est derrière.
26:02 Et c'est pourquoi nous faisons la promotion déjà au sein de notre association Assenia.
26:07 Pourquoi? Parce que ces PME ont effectivement l'envie de présenter leurs produits au public.
26:13 Mais il arrive souvent que lorsque vous avez un bon d'achat ou alors un supermarché vous demande de venir avec vos produits chez eux,
26:20 déjà ils sont exigeants sur les normes, les qualités, l'étiquettage aussi.
26:25 Est-ce que vous avez vos codes BASGS en Cameroun parce que c'est international par exemple?
26:29 Et que vous arrivez, vous n'avez pas tout cela, vous êtes buté.
26:32 C'est pourquoi nous avons une cellule d'information derrière qui permet aux entrepreneurs déjà de retenir les informations qui sont nécessaires
26:40 avant d'aller vers ces enseignes-là pour déposer son produit pour qu'on le connaisse.
26:46 Parce que c'est là où il y a tout le problème.
26:48 Les Camerounais veulent bien consommer les produits Camerounais mais on les trouve où? C'est ça.
26:54 Et maintenant, lorsqu'il y a eu ce problème, ce qui me plaît avec les Camerounais, c'est qu'on a toujours des solutions.
27:00 Et c'est pourquoi les boutiques Made in Cameroun ont été créées.
27:03 Et je salue aussi encore la main du gouvernement qui a pu mettre sur pied déjà certaines boutiques.
27:10 La vitrine du Made in Cameroun, que ce soit Yaoundé, ils sont en train de travailler sur beaucoup d'autres points.
27:16 Et même sur les centres artisanaux du Cameroun, où on peut trouver des produits Made in Cameroun.
27:22 Là, il faut quand même qu'on informe plus le public dans ce sens-là.
27:26 Vous pouvez aller dans les centres artisanaux pour trouver des produits Made in Cameroun.
27:30 Vous allez trouver des boutiques 100% Made in Cameroun là-bas.
27:32 Vous allez dans les vitrines que l'État Camerounais lui-même accompagne.
27:36 Et là aussi, vous allez trouver des initiatives privées qui sont des Camerounais, eux-mêmes producteurs,
27:41 qui ont été butés par "je ne peux pas vendre mon produit dans un supermarché, comment je fais? J'ouvre ma petite boutique."
27:47 Et puis j'appelle les autres entrepreneurs locaux pour exposer, que ce soit à Yaoundé, Kaafo, Tinga,
27:53 Ma, Epicerie, Adwala, FG Deal, etc.
27:56 Ce sont des boutiques déjà de référence au Cameroun, que l'on peut déjà recommander à chaque Camerounais,
28:02 que c'est là-bas que vous pouvez trouver ces produits.
28:04 Ça nécessite un déplacement et ce n'est pas toujours évident.
28:06 Ce n'est pas toujours évident, mais derrière, c'est peut-être par là qu'on va chuter sur l'accompagnement financier,
28:14 ou financièrement, il faut accompagner financièrement ses entrepreneurs.
28:17 Alors, toujours concernant la distribution, il y a l'emplacement des produits Camerounais dans les grandes enseignes.
28:25 On retrouve de plus en plus dans ces grandes enseignes-là des rayons destinés aux produits "Made in Cameroun".
28:33 Alors, est-ce que vous êtes d'accord avec cette manière de faire, c'est-à-dire de créer des rayons "Made in Cameroun"?
28:42 Parce qu'il y a manifestement deux écoles, il y en a qui soutiennent, je crois que vous en faites partie,
28:47 qui soutiennent cette initiative de créer des rayons "Made in Cameroun" dans les grandes enseignes.
28:54 Et il y a une autre opinion qui pense qu'il n'est pas normal que nos produits soient présentés chez nous,
29:02 dans des enseignes qui sont chez nous, que ces produits-là soient présentés, ils disent,
29:08 de manière exotique à l'intérieur des enseignes.
29:12 C'est juste une stratégie commerciale, en fait.
29:15 Savoir se démarquer dans cette enseigne-là, commerciale, où lorsque vous allez entrer,
29:22 vous serez noyé par tous les produits qui viennent de partout dans le monde, dans tous les continents de notre planète.
29:29 Mais c'est dire que le "Made in Cameroun" a une place de choix.
29:35 C'est juste cette stratégie commerciale-là.
29:39 C'est dire que le "Made in Cameroun" a une place de choix, nous voulons nous faire connaître.
29:43 C'est un peu comme lorsque vous arrivez dans un supermarché, sans publicité, une grande marque est affichée,
29:49 on va vous demander de payer parce que ça c'est de la grosse pub.
29:52 Et aujourd'hui un Camerounais ne peut plus se perdre dans un supermarché.
29:56 Il sait que si je vois des produits du "Made in Cameroun", ça c'est ça, des produits faits par des Camerounais,
30:01 je me dirige, je prends mon produit, je n'ai pas à fouiller tout le magasin, ça me prend déjà moins de temps.
30:07 On a su surfer sur cette vague-là, savoir que le Camerounais aujourd'hui réclame déjà son appartenance,
30:13 je suis Camerounais, j'aime l'authenticité, nos produits sont bons,
30:17 et alors comment j'arrive dans un supermarché et vous me mélangez avec tout le monde.
30:21 Ça il faut comprendre, c'est vraiment une politique, une stratégie.
30:24 Il peut aussi décider que bon, en fait, ça c'est le "Made in Cameroun",
30:28 bon, ce n'est pas la peine d'y aller, je préfère aller de l'autre côté.
30:31 Mais ça va de soi.
30:34 Moi personnellement, cette stratégie, je pense, ça a été travaillé avec le gouvernement Camerounais.
30:38 Moi j'ai salué cette façon de faire les choses,
30:44 se démarquer parmi tant de produits, parce que nous sommes effectivement noyés,
30:48 pas des produits importés de toutes parts,
30:51 mais avoir un rayon pour moi c'est presque toujours.
30:54 C'est tout bénef.
30:55 C'est tout bénéf, oui.
30:56 Un autre arrêt pour aller à la rencontre d'un autre promoteur,
31:01 d'un promoteur qui fait dans la production des produits cosmétiques,
31:07 et c'est Franck Evina qui nous le fait rencontrer.
31:11 Carrefourmec à Yaoundé.
31:18 Des alternatives au blé exposées dans les rayons de cette vitrine du "Made in Cameroun".
31:24 Farine de manioc, de patates douces, de bananes plantains et de diverses céréales.
31:30 Un potentiel dont la valorisation doit commencer selon cet artisan pâtissier,
31:35 par un meilleur accompagnement des producteurs.
31:37 D'un commun accord, soutenir ceux qui vont nous apporter la matière première,
31:44 à savoir la banane plantain déjà, le maïs et le manioc.
31:49 Ce sont des farines déjà connues.
31:51 Dans les différents bassins de production, il faut que les gens créent des usines de production
31:58 pour que tous ceux qui sortent avec leur matière première puissent aller là-bas et se transformer.
32:03 La recherche est déjà sur la bonne voie,
32:06 avec des travaux autour de plusieurs féculents locaux
32:09 menés à l'Institut de Recherche Agricole pour le Développement.
32:13 Avec des semences améliorées et une matière première suffisante,
32:17 les pâtissiers ajouteront leur touche de magie.
32:20 À la base de ces farines qui sont connues,
32:22 on va commencer à faire des extractions en taux de somme
32:25 pour pouvoir quantifier et classifier les types de farines.
32:29 Il doit être voté pour demander aux boulangers d'utiliser au moins 40% de la farine locale.
32:40 Ces petits pas dans la transformation des farines locales
32:43 pourraient bien avec le temps sonner le glas des importations budgétives or de la farine de blé.
32:48 Un sursaut d'orgueil économique mis en vitrine à l'occasion de l'édition 2022
32:53 du Salon Promote au Palais des Congrès.
32:56 Riz de Yagua, farine à base de soja,
32:59 atchou ou atafufu manufacturé, cacao transformé,
33:03 biscuits à base de manioc, jus bio et fait maison.
33:07 Le soja pour le moment on l'achète encore auprès des producteurs.
33:11 Nous avons bénéficié des unités de transformation artisanale.
33:15 Vous avez le beurre de cacao, le chocolat noir à 70% et le chocolat au lait à 55%.
33:21 C'est un biscuit 100% made in Cameroun.
33:23 Nous le faisons à base de la farine de manioc et un peu de farine de blé.
33:27 Dans ce stand, le made in Cameroun s'habille en peau d'animal.
33:31 A côté, il file du bon coton avec la togu et le ndop de Grassfield.
33:36 Juste après, des essences issues de la forêt dense s'enracinent dans l'art de la décoration intérieure.
33:42 Le cosmétique, lui, nourrit la peau au vertu des plantes locales.
33:46 La transformation se fait à Bamenda, mais une petite quantité se fait aussi ici à Yaoundé.
33:52 Dans les rayons, c'est vrai, sa cote est encore faible comparé aux produits importés.
33:57 Mais le made in Cameroun gagne peu à peu sa place dans les habitudes de consommation.
34:03 Alors, Madame Andela, vous venez donc de voir ce reportage de Franck et Vina sur la barque Nounyanga.
34:11 Nounyanga.
34:13 Déjà, c'est un label camerounais.
34:17 Ça nous parle parce que c'est une marque.
34:20 Nounyanga, c'est vraiment une expression qu'on aime utiliser au Cameroun.
34:23 Docteur Sandrine Avoy, qui est la promotrice derrière, a eu ce très beau projet pour mettre en valeur déjà la peau hébène, la peau africaine, comment la conserver.
34:37 Et à côté de ça aussi, les produits capillaires, parce qu'effectivement, nous qui sommes rentrés sur le nappi, les cheveux naturels,
34:44 ça a été très difficile pour nous avec les produits importés, comment on va trouver des solutions locales pour embellir non seulement notre peau, mais aussi nos cheveux.
34:55 Je pense qu'elle a trouvé véritablement son traîneau et moi, j'apprécie ces produits.
35:00 Alors, on va continuer à parler des difficultés auxquelles les promoteurs des produits Made in Cameroun sont confrontés.
35:09 Souvent, on parle de problèmes de financement, on parle de problèmes de production, d'outils de production.
35:18 Quelle est la réalité des faits ?
35:21 Nous sommes dans un climat économique très, très rude entre les Camerounais qui ont eu l'habitude d'acheter tout à l'étranger pour venir vendre à leurs frères
35:33 et qui venaient vendre quatre fois, dix fois, parfois même vingt fois plus cher, il faut se dire la vérité,
35:39 qui derrière se disaient ou alors disaient aux consommateurs que non, c'est la douane, c'est ceci qui nous pourrit la vie, je vais dire comme ça.
35:48 Donc, on n'était pas informés. Les promoteurs Camerounais ont besoin aujourd'hui de passer à un autre cap.
35:53 Ils ont commencé par faire des produits qu'aujourd'hui on a acceptés, mais si aujourd'hui on vous sollicite seulement dans la ville de Yaoundé
36:00 où il y a peut-être plus de deux millions d'habitants et que cent mille seulement Camerounais vous demandent de produits
36:05 et que vous ne posez que mille produits par mois, je pense que c'est un problème.
36:09 C'est assez grave et ce serait dérisoire ou alors on serait dans une fausse démarche de ne pas penser qu'il faut accompagner ces entrepreneurs financièrement.
36:20 L'État Camerounais a mis tout, c'est-à-dire accompagnement structurel, organisationnel.
36:26 Les experts ont pris des années et des années pour former ces entrepreneurs, même dans la comptabilité, comment ça se passe.
36:32 On a créé des CGA pour mettre la fiscalité derrière, tout ce que vous pouvez connaître, la DSF.
36:38 Les entrepreneurs maîtrisent quand même la base.
36:40 Mais aujourd'hui, qu'est-ce qu'il faut faire quand on a tous ces outils-là en main ?
36:44 C'est maintenant avoir la capacité de produire, avoir la capacité d'aller dans un champ, dans une zone géographique
36:54 où on sait que la matière première est de bonne qualité, de la prendre dans des camions et des camions,
37:00 de revenir avec dans la base où on est en train de produire, d'avoir même un terrain sécurisé, de construire.
37:06 Parce que c'est ça que les entrepreneurs camerounais ont besoin aujourd'hui.
37:09 Comment ils vont s'installer ? On ne va plus s'installer derrière la case de maman,
37:13 ou alors dans la cuisine de maman en train de faire des choses qui vont exploser là-bas derrière.
37:17 Mais il faut avoir son laboratoire. Moi, je ne veux même pas dire industrie.
37:20 Il faut avoir au moins son laboratoire qui répond aux normes internationales en disant que voici, je ne vous sers pas du poison.
37:26 Et vous avez vu tous ces problèmes aujourd'hui. On le voit dans les télévisions aujourd'hui,
37:30 où il y a des vins frais lattés, des ceci, ce sont des marques étrangères qui en peinent derrière, ça c'est sûr.
37:37 Mais les marques même made in Cameroun, avec des produits qui n'ont rien à voir avec ce qui vient de l'étranger,
37:41 ce sont des produits authentiques qu'on devrait normalement certifier déjà.
37:46 Autant puisque nous avons toutes les informations, où c'est fait, avec quoi c'est fait, qui le fait même.
37:54 Donc les entrepreneurs ont simplement besoin aujourd'hui qu'on les accompagne véritablement, financièrement,
38:00 dans la démarche de l'évolution du made in Cameroun.
38:03 Et puis il y a le problème de la concurrence également des importations, des produits importés.
38:09 Le problème avec la concurrence, c'est que moi je l'ai dit, je ne peux pas tirer sur ceux qui ont eu la décision de faire venir les importations.
38:20 Pour moi, le Cameroun a eu la chance d'avoir ces produits.
38:25 Parce qu'aujourd'hui, même moi-même, je peux m'asseoir à la maison, je monte une étiquette en disant,
38:29 dans chaque produit qui est souvent importé, qui est de bonne qualité, je vois souvent ingrédients, je vois souvent telles informations.
38:35 S'il n'y a pas ces informations-là, ça veut dire que ton produit ne peut pas répondre à la demande locale des bons consommateurs.
38:43 Ces produits importés sont venus et on a eu assez d'intelligence de copier, je vais dire comme ça,
38:51 parce que les grandes nations ont toujours copié ce qui était bon et ce qui était bien ailleurs.
38:55 Alors nous avons déjà eu cette maturité de copier ce qui est bien et qui vient d'ailleurs.
38:59 Maintenant, oui, nous devons aller dans l'import substitution qui dit que si même le Cameroun a seulement 20% dans le made in Cameroun,
39:06 qu'on ne gagne seulement les pas de 20%, croyez-moi, ce serait des milliards qu'on aurait reversés à ces entrepreneurs
39:13 qui pourront créer de l'emploi, qui pourront redynamiser l'économie locale véritablement derrière.
39:19 En fait, si je vous ai bien suivi, c'est que les importations ont eu ceci de bien,
39:25 elles ont permis aux Camerounais de savoir ce qu'il faut pour qu'un produit soit un produit de qualité.
39:30 C'est vrai que dans la matière, c'est-à-dire comment on fabrique et tout, on ne va pas parler de ça.
39:36 Chacun sait ce qu'il appelle la qualité. Nous, au Cameroun, on sait que si tu veux manger du bobol,
39:40 ça doit faire trois jours dans l'eau, ceci, etc. Alors, on ne va pas mettre nos produits avec la qualité de ce que nous savons de nos produits
39:48 en balance avec ce qu'on ne connaît même pas, comment c'est fabriqué, dans quelles conditions c'est fabriqué là-bas.
39:54 Mais s'ils ont parlé, si les normes, le commerce international ont pu approuver que ces produits peuvent se vendre à l'échelle mondiale,
40:04 ça veut quand même dire qu'ils ont une conformité, qu'on peut aussi copier à notre manière localement.
40:09 Et lorsqu'on a copié, il faut qu'on commence à consommer nos propres produits.
40:13 On commence à consommer nos propres produits.
40:15 Et que les promoteurs aient des parts de marché.
40:16 Je prends un exemple, si on dit à l'Assemblée nationale aujourd'hui que c'est juste des produits faits par des Camerounais,
40:23 ou les jus naturels de fruits, croyez-moi, vous aurez donné beaucoup de marché, beaucoup d'opportunités à ces jeunes entrepreneurs Camerounais
40:31 qui n'attendent que des petites commandes comme ça, d'un million, deux millions, trois millions,
40:35 sur les milliards et des milliards qu'on perd chaque année en achetant des produits importés.
40:40 Dans un même temps, quelqu'un pourrait vous dire oui, d'accord pour le made in Cameroun, mais le made in Cameroun ne satisfait pas la demande nationale.
40:50 Nous ne pouvons pas totalement satisfaire.
40:53 Tellement on a eu une consommation extravaitée de produits importés,
40:58 qu'au final, quand on arrive à vendre ou alors à promouvoir ce qui se fait localement, c'est un peu comme une découverte pour les Camerounais.
41:06 Et je ne vais pas vous mentir, les Camerounais sont un peu réticents.
41:10 Seuls les connaisseurs, comme on dit souvent entre nous, seuls les connaisseurs reconnaissent que c'est de très bons produits
41:14 et qui font adhérer au fur et à mesure les amis, les collègues au bureau que non, croyez-moi, ces chips, ça n'a rien à voir avec ce que vous connaissez.
41:23 Ce sont des chips épicées au poivre de Peña, de Bougné Belle, de ceci.
41:28 Et au fait, c'est ça, c'est juste des Camerounais qui derrière nous encouragent par exemple à produire déjà des produits de bonne qualité,
41:37 mais aussi à se remettre en question.
41:40 Ça, il faut le savoir.
41:41 Se remettre en question, pourquoi ?
41:43 Parce que vous ne pouvez pas aller, peut-être même dans la conquête STS, c'est-à-dire que vous dites qu'on ne veut plus du made in.
41:49 En fait, tous les made in qui viennent de l'étranger, nous ne voulons plus cela ici au Cameroun.
41:53 Mais est-ce qu'on est donc capable de fournir ce que les Camerounais consomment chaque jour à 100% ?
41:59 Non, on n'est pas encore prêt à ça, il faut le dire.
42:01 Et c'est pourquoi j'aime souvent dire à la jeunesse qui est autour de moi, comme moi, que nous allons construire ce label des décennies et des décennies,
42:11 même si ça va nous prendre 30, 40, 50 ans.
42:13 Comprenez que nous sommes dans un processus et dans une démarche et nous n'allons pas courir.
42:18 Je suis vraiment la fille de la nation.
42:21 Nous n'allons pas courir, nous allons prendre notre temps, mais de bien faire les choses.
42:24 Et plus tard, je pense que nous serons un véritable modèle économique en Afrique.
42:29 Et c'est justement de ce problème de décollage du made in Cameroun dont parle Saddam Houdou dans ce reportage.
42:35 À l'état actuel, le made in Cameroun casse la terre lire.
42:44 Tenez, la farine locale n'est pas du pain béni. Il faut en moyenne débourser par 7 ans de conjoncture 500 francs CFA pour se procurer la baguette.
42:55 La question donne du blé à moude aux consommateurs qui se rabattent sur du pain, de cette spéculation à 150 francs CFA.
43:04 La visibilité réduite floute l'embellie et par conséquent plombe l'impact économique souhaité.
43:10 Les ficelles du réseautage restent l'approche pour une meilleure connectivité dans un nouvel espace commercial.
43:17 La zone de libre-échange continental africain, la Zélékaf, un peu plus d'un milliard de consommateurs.
43:23 Je propose la célèbre tisane qu'on appelle Maze-Maison. C'est une tisane de jouvence que nous avons améliorée.
43:30 Nous voulons vendre notre culture à l'international.
43:33 En vendant cette culture à l'international, la Zélékaf nous offre cette opportunité de nous exprimer à travers les foires.
43:41 Maintenant, ils nous ont proposé les financements.
43:44 Les produits du terroir ont besoin d'une meilleure exposition.
43:47 Un détour par le premier centre commercial ou la première grande surface douche tout de suite le patriotisme économique.
43:55 Le label Made in Cameroun est rangé dans l'arrière-boutique sinon au bas des rayons.
44:00 Le Nigeria ou encore le Ghana ont imposé aux grands distributeurs l'achalandage en tête de gondole des produits locaux et ce, gracieusement.
44:10 Le Cameroun peut en prendre la graine.
44:12 La compétition au sein du marché intra-africain sera très rude.
44:17 Et il est très important, outre les éléments liés au financement, à l'infrastructure,
44:23 que les femmes aient des capacités techniques sur les réglementations, sur les procédures du commerce extérieur.
44:30 Fort heureusement, les mécanismes de promotion poussent comme des champignons à l'image des produits sur l'ensemble du pays.
44:36 À date, les produits sont labellisés.
44:38 L'acquisition des équipements, qui jadis étaient une véritable baire à boire, a désormais du répondant en face.
44:45 L'incitation à l'investissement privé via des facilités fiscalos douanières permet d'avoir, par exemple,
44:51 des couveuses pour sauver les vies des bébés, des moulins, aigreneuses, décortiqueuses, des prototypes de véhicules et cylindrés.
44:59 La transformation structurelle de l'économie nationale est en marche.
45:02 Le Made in Cameroun reste donc le maillot fort de la politique d'import-substitution.
45:07 C'est des produits de très bonne qualité.
45:09 Aujourd'hui, il y a une amélioration considérable en matière de présentation, de packaging.
45:15 La plupart des produits que nous avons vus, qui partent aussi bien de la parfumerie vers l'agroalimentaire, le textile et autres,
45:22 sont munis aussi bien de code-barres et de tout cet ensemble d'instruments permettant que, où que l'on se trouve,
45:29 on peut non seulement avoir une traçabilité du produit, on peut avoir des produits certifiés dont la qualité est irréprochable,
45:38 mais également on peut avoir des produits pour lesquels aujourd'hui le consommateur est satisfait.
45:44 Faire du Cameroun, le commutateur, le fournisseur, le nourricier ou encore l'équipementier, passe par la promotion du Made in Cameroun.
45:53 Alors vous venez d'écouter Sadou Mamoudou, qui à votre suite également parle des problèmes liés au décollage du Made in Cameroun.
46:01 Dites-nous, vous qui êtes, on a dit, vous êtes l'apôtre du Made in Cameroun, qu'est-ce qu'il faut pour promouvoir davantage le Made in Cameroun ?
46:08 Il faut qu'à partir de la maternelle, école primaire, lycée, collège, que tout le monde, je vais dire comme ça les enseignants,
46:16 plus de temps en temps, même si c'est 10 minutes, 15 minutes, parler du patriotisme économique à ces enfants-là.
46:21 Pourquoi ? Parce que ce sont eux qui ont facilement l'argent pour acheter quelque chose d'importé, un biscuit qui est importé, un céci qui est importé.
46:27 Et vous vous imaginez si vous éduquez à la base ces enfants, je ne vous ment pas, dans 10, 20 ans on n'aura plus ce même problème.
46:34 Et continuez aussi dans les chaînes de télévision à promouvoir. Là je parle de la promotion parce qu'il est important de savoir que
46:40 si on ne promeut pas ce que les entrepreneurs font, si on ne promeut même pas, c'est-à-dire qu'on n'informe pas le public qu'il y a déjà des bonnes choses qui se font sur le terrain,
46:50 personne ne va nous suivre. On va se dire bon bref, le Cameroun ne fait rien, ne produit rien, mais non, il faut aujourd'hui parler de cela.
46:57 Et je salue par là le courage que vous, les chaînes nationales, ce que vous faites derrière, c'est un travail de titan.
47:04 Tous ces documentaires autour de l'entreprenariat, je pense, encouragent et aussi ça solidifie, je vais appeler ça comme ça, l'appartenance des Camerounais
47:17 qui à un moment se sont dit que leurs frères ne savent rien faire, mais aujourd'hui de voir la promotion d'une femme qui fait quelque chose de bien,
47:24 je pense que quand même on met un regard un peu plus positif, on est plus poussé à dire que non, ça c'est quelque chose de bien, il faut accompagner,
47:33 que ce soit comme j'ai dit financièrement, parce que oui, les banques nous suivent par exemple. Aujourd'hui, 5 ans plus tard, 6 ans, 7 ans plus tard
47:41 que le mouvement véritablement du Made in Cameroun est lancé, au départ on ne nous regardait même pas, mais aujourd'hui quand même le potentiel est visible
47:50 vu les promotions qu'on fait derrière et les banques essayent déjà de solliciter ces entrepreneurs, accompagnent même déjà.
47:57 Nous avons eu la chance dernièrement avec la BGFI Bank qui a financé 8 femmes dans notre réseau, ça c'est quelque chose de concret, nous avons besoin de ce type d'initiative.
48:07 Les temps même de temps en temps, subvention, ces entrepreneurs-là, ça devrait être concret, parce que finalement, qui, à quoi, qui devrait être financé
48:16 et dans quel domaine on devrait accompagner ces entrepreneurs locaux, parce que parfois à la fin, tout ce qu'on dit dans les discours et tout, on n'arrive pas à voir ça sur le terrain.
48:25 Donc voilà un des problèmes, ou alors même le problème majeur derrière.
48:29 Alors je voudrais qu'on termine par là, vous, vous avez décidé de faire dans la production du poisson.
48:37 Oui.
48:38 Vous avez décidé de faire entre autres. Mais je voudrais qu'on parle principalement du poisson dans un pays qui est ouvert sur la mer, dans un pays qui a des fleuves.
48:52 On importe du poisson en quantité, je ne voudrais pas donner des chiffres ici.
48:56 Est-ce qu'au niveau de votre association, il n'y a pas quelque chose qui peut être engagé de manière plus agressive pour mettre du poisson à disposition dans un délai relativement court et à un coût relativement réduit,
49:13 pour ne pas dire un coût abordable, en termes de production, mais également en termes de qualité, de disponibilité du produit ?
49:24 Déjà au sein de l'association, déjà qu'on est recoupé parfois, pas parfois, on est recoupé par filière en fait.
49:30 Déjà la filière de poisson, si nous sommes autour de 50, vous pouvez vous imaginer, quand on voit la carte d'Ouala, donc je vais dire le littoral, et la région du centre, nous sommes nombreux, et aussi le nord Cameroun.
49:41 Vous pouvez vous imaginer que parfois on arrive à produire et déjà on ne satisfait même pas la demande, même pas le 1/5ème de la demande, on n'arrive pas à satisfaire.
49:51 Pourquoi ? Parce qu'on n'a pas les infrastructures appropriées, on n'a pas, je vais dire comme ça, la matière qui nourrit ces poissons, c'est-à-dire que l'aliment de poisson est encore cher,
50:05 parce que c'est ça le problème, ce sont des challenges derrière qu'il faut relever. Comment faire peut-être un aliment local ? Le Nigeria le fait, ce n'est pas un miracle, le Nigeria le fait.
50:13 Comment le Cameroun peut mettre une entreprise de fabrication d'aliments local, qu'on sait que là, tous ceux qui font le poisson, qui font dans la production du poisson, comme moi, pourront aller et avoir par exemple ce sac d'aliments à 10 000, je ne sais pas, 12 000, contrairement au juge d'entre...
50:30 - Vous voulez que ce soit combien ? - 24 500, c'est énorme. Et c'est pourquoi ça décourage déjà certains jeunes, qui n'ont pas...
50:36 Parce que si un sac de 15 kg coûte 24 500, 21 500, 22 500, au moins, vous êtes d'accord avec moi que si une production seulement de 1000 poissons, vous avez besoin de payer 15 sacs, c'est énorme si vous n'avez pas cet argent.
50:50 Donc voilà des petits challenges qu'il faut relever aujourd'hui. Si c'est pour la production hors sol, bac, les entrepreneurs cameroonais eux-mêmes ont fait leur bac, ils ont une technologie vraiment incroyable derrière,
51:02 où eux-mêmes fabriquent ces bacs-là, ils te donnent tout le circuit, comment transférer les eaux, comment les réutiliser dans la nature. Véritablement, il y a une intelligence derrière qu'on devrait accompagner, mais comme je dis, c'est déjà arrivé au niveau où il faut quand même...
51:17 - Il faut aller au-delà de la production artisanale. - Artisanale, merci beaucoup. Donc vraiment aller vers l'industrialisation de cette belle filière, pardon, qui aujourd'hui, on a besoin effectivement.
51:31 Parce que si dans les médias, on arrive à nous dire que le poisson qui vient de tel lieu ou tel lieu sans publicité n'est pas bon pour la santé, alors qu'on a des poissons qu'on peut nourrir bio, qui n'ont aucun problème, pourquoi ne pas travailler sur cette problématique sérieusement ?
51:49 Merci, Madame Karine Aldela. Je vous rappelle que vous êtes la présidente de l'Association des entrepreneurs ingénieux d'Afrique. Merci d'avoir partagé avec nous un peu de votre temps pour continuer à faire ce que vous savez si bien faire, la promotion du Made in Cameroon.
52:07 Madame, Monsieur, c'est la fin de cette édition des questions économiques. Merci d'avoir été des nôtres. À très bientôt sur ces mêmes antennes.
52:14 [Musique]