Soignants : la loi abrogeant l'obligation vaccinale anti-Covid "est inacceptable", estime la ministre Agnès Firmin Le Bodo

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Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, était samedi 6 mai l’invitée du 8h30 franceinfo.

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00:00 l'Organisation mondiale de la santé a levé le niveau d'alerte maximale sur le Covid-19
00:04 pour ce qui est de la planète, c'était déjà un peu le cas en France.
00:08 Est-ce que ça confirme néanmoins, ça y est que le plus dur est passé ?
00:12 Depuis trois ans, nous étions sous ce niveau d'alerte maximum.
00:15 L'OMS hier a décidé de le lever.
00:18 C'est à la fois une bonne nouvelle, mais je le rappelle, et le directeur de l'OMS l'a aussi fait,
00:22 c'est une bonne nouvelle qui doit nous obliger aussi à rester vigilant,
00:26 c'est-à-dire les personnes âgées continuent à se vacciner.
00:29 Et nous à rester vigilant dans les gestes barrières, notamment et continuer à faire attention.
00:33 Parce que le virus circule toujours.
00:34 Est-ce que ça c'est le message qu'on a quand même répété à chaque fois,
00:36 à la fin de chaque vague, une neuve vague, après chaque pic,
00:39 on disait il faut continuer à rester vigilant, le message est toujours le même,
00:42 même si la France est bien plus protégée ?
00:44 Le message reste toujours le même.
00:46 Nous avons acquis, j'allais dire, grâce à la vaccination,
00:49 nous sommes tous plus ou moins immunisés, l'immunité globale est presque là.
00:53 Malgré tout, je le redis, le virus circule toujours, le nombre d'hospitalisations baisse,
00:57 mais il y a toujours des hospitalisations qui sont dues au Covid.
01:00 Le nombre de décès baisse fortement et c'est tant mieux,
01:03 mais il y a toujours des décès liés au Covid.
01:05 Toujours autour de 30 décès par jour environ.
01:07 Les fameux taux de positivité, le taux d'incidence, tous ces indices sont à la baisse,
01:12 mais nous devons rester vigilants, comme toute lutte face à un virus.
01:15 Si on va dans le concret, est-ce qu'aujourd'hui, que le port du masque soit encore imposé
01:20 pour les soignants, voire les patients à l'hôpital ou dans certains EHPAD,
01:23 est-ce que vous ne dites pas qu'il faut peut-être assouplir ces mesures ?
01:27 Là, c'est au directeur d'établissement de prendre la décision.
01:29 Il y a certains établissements, pour en visiter beaucoup en ce moment,
01:33 je vais dans des hôpitaux où le masque n'est pas encore obligatoire,
01:35 n'est plus obligatoire, où le masque l'est encore dans d'autres,
01:39 même parfois juste à l'échelle d'un service.
01:41 C'est peut-être parce qu'il y a un ou deux cas de Covid au moment où la visite se fait,
01:45 qu'il faut porter le masque.
01:45 Je crois que c'est important de laisser la liberté, là aussi, à chaque directeur d'hôpital,
01:50 en fonction de la situation, de prendre cette décision.
01:52 Et pareil pour la population générale, au-dessus de 25 ans,
01:55 il va falloir continuer à faire ces rappels vaccinaux tous les ans.
01:59 Je le redis, la vaccination nous a permis de vivre à peu près normalement avec le Covid,
02:04 quand il était encore là, nous permet de vivre complètement normalement.
02:07 La vaccination, que ce soit contre le Covid ou contre les autres pathologies,
02:10 nous protège, disons-le.
02:12 Et dans ce contexte, à partir du 15 mai, les soignants non vaccinés pourront être réintégrés,
02:16 décision du ministère de la Santé.
02:17 Et dans le même temps, l'Assemblée nationale a voté cette semaine une loi
02:21 pour réintégrer ces soignants.
02:23 On ne comprend pas bien pourquoi vous êtes opposé, vous le gouvernement, à cette loi,
02:27 qui revient à peu près au même, non ?
02:28 Alors pas du tout.
02:30 Tout d'abord, la loi qui a inscrit l'obligation vaccinale du mois d'août 2021
02:35 stipulait que le gouvernement prendrait la décision suite à l'avis de la Haute Autorité de Santé.
02:41 Ce qui a été fait.
02:41 Ce qui a été fait.
02:42 La Haute Autorité de Santé a annoncé il y a quelques semaines
02:45 que l'obligation vaccinale pour les soignants pouvait être levée,
02:48 tout en recommandant de continuer à se faire vacciner.
02:50 Je crois que c'est important de la deuxième partie de la phrase.
02:54 Donc, le ministère de la Santé, comme il s'y est engagé,
02:57 comme la loi l'invite, a décidé, bien sûr, de réintégrer les soignants non vaccinés.
03:02 Cette proposition de loi a été déposée entre temps,
03:04 faisait suite à une autre proposition de loi de LFI qui n'avait pas été votée,
03:08 qui va beaucoup plus loin que ça, qui propose la réintégration des soignants,
03:11 mais qui aussi abroge l'obligation vaccinale, ce qui est inacceptable.
03:14 Justement, quand on voit le contexte épidémique actuel,
03:17 la décision que prend votre ministère, c'est réintégrer ceux qui sont suspendus,
03:24 donc ce n'est pas en fait en finir avec l'obligation vaccinale,
03:27 et donc, quelque part, se laisser la possibilité de la réimposer à nouveau, si nécessaire.
03:32 Est-ce que ça a du sens ?
03:33 Si, la loi qui a été votée interdit l'obligation vaccinale,
03:37 abroge l'obligation vaccinale.
03:39 Je crois que nous devons nous laisser la possibilité.
03:42 Et c'est un peu ce que dit l'OMS aussi, notre capacité à devoir réagir,
03:44 parce que le virus circule toujours, il faut continuer à être prudent.
03:48 Si jamais une nouvelle pandémie ou un nouveau variant arrivait,
03:51 il nous faut pouvoir réagir vite.
03:53 Cette abrogation de l'obligation vaccinale nous empêchera de réagir vite.
03:58 Je le redis, et je tiens, comme j'ai déjà l'occasion de le faire,
04:01 n'oublions pas que ce sont plus de 99% de soignants qui se sont vaccinés,
04:06 et c'est à eux qu'il faut rendre marge au débat.
04:07 Alors justement, Agnès Firmin-Lebaudot, à partir du 15 mai,
04:10 ceux qui ont été suspendus vont pouvoir retrouver leurs collègues à l'hôpital.
04:14 Est-ce que vous savez combien de personnes ça va concerner ?
04:16 Sur les quelques milliers de soignants qui ne s'étaient pas vaccinés,
04:18 combien vont vraiment revenir ?
04:19 Certains ont peut-être abandonné leur métier entre temps.
04:21 Est-ce que vous avez une estimation ?
04:22 C'est assez compliqué et assez difficile à dire,
04:25 puisque les chiffres varient fortement.
04:27 Donc je m'agarderais bien de donner des chiffres.
04:29 On verra au moment où ça se produira.
04:31 Je crois qu'il est important que tout cela se passe dans de bonnes conditions.
04:34 C'est pour ça que le ministère a pris un peu de temps
04:37 avant de faire paraître ce décret de réintégration des personnels soignants.
04:42 Je fais confiance aussi aux fédérations pour que tout cela se passe dans de bonnes conditions.
04:46 Entre, je le redis, des soignants qui ne se sont pas fait vacciner
04:49 face à 99% de soignants qui sont faits vacciner.
04:51 Il faut que ça se passe très bien dans les services.
04:53 Ils ne vont pas forcément être accueillis avec des roses,
04:55 a dit le ministre de la Santé, votre camarade au gouvernement, François Braune.
04:59 Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
05:00 Vous pensez qu'il va y avoir de la tension dans certains services ?
05:02 Je crois qu'au début, certains ont du mal à comprendre pourquoi nous réintégrons.
05:06 Et je le redis, c'est la loi qui nous invite et qui nous incite,
05:09 et qui nous y oblige même.
05:11 Je crois que nous devons être aussi les garants que ça se passe bien.
05:14 Nous suivons l'avis de la Haute Autorité de Santé.
05:17 C'est ce qu'il faut retenir.
05:18 Beaucoup de soignants vous disent néanmoins qu'au-delà de l'abrogation de l'obligation vaccinale,
05:23 cette réintégration même est un très très mauvais symbole.
05:25 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
05:27 Leur dire que je suis assez d'accord avec eux.
05:29 Malheureusement, heureusement, c'est comme ça, c'est la démocratie.
05:32 Nous avons voté une loi, je l'ai votée cette loi, au mois d'août 2021.
05:34 Donc je l'ai votée.
05:36 Cette loi disait que le gouvernement suivrait l'avis de la Haute Autorité de Santé.
05:40 La Haute Autorité de Santé a donné un avis, nous devons respecter la loi.

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