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La ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des Professions de santé était l'invitée du 8h30 franceinfo, mercredi 13 décembre 2023.

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00:00 *Musique*
00:06 Bonjour Agnès Firmano-Bodo.
00:08 Bonjour.
00:08 On va parler avec vous dans un instant d'un sujet qui compte pour tous les Français, la fin de vie.
00:12 C'est vous qui êtes en première ligne au gouvernement, le projet de loi à venir et la question des soins palliatifs, on va en parler.
00:18 Mais d'abord, abordons cette crise politique majeure qui s'ouvre après le rejet du texte "immigration" à l'Assemblée Nationale par les oppositions.
00:26 Vous étiez hier en Conseil des ministres, est-ce que vous avez l'impression de faire partie d'un gouvernement en sursis ?
00:31 Pas de crise politique majeure, il s'est produit à l'Assemblée Nationale, comme la Constitution prévoit, une motion de rejet.
00:37 Elle a été votée. Le texte qui a été rejeté par les parlementaires, on pourra peut-être y revenir avec une alliance de la CARP et du Lapin sur un texte
00:46 dans lequel certains défendent 100% l'immigration à gauche et à l'extrême gauche et d'autres zéro immigration et ont voté le même texte et la même motion de rejet.
00:56 La CMP aura lieu dans les jours à venir.
01:00 Mais un des principaux ministres du gouvernement sur un des sujets principaux de préoccupation des Français qui est rejeté par une majorité de partis, c'est Rt Théroclyse.
01:09 Vous appelez ça comment si ce n'est pas une crise politique ?
01:11 La Constitution permet, le règlement de l'Assemblée Nationale permet que ces motions de rejet existent.
01:16 Il se trouve qu'elle a été votée. On peut le regretter parce que dans tout ça, c'est la démocratie qui est perdante.
01:24 Ce n'est pas la démocratie qui s'est passée ?
01:28 C'est la démocratie qui est perdante. C'est-à-dire qu'on ne peut pas débattre d'un texte.
01:33 Le RN, dont l'immigration est le fonds de commerce, on lui propose un débat, refuse de débat.
01:38 Une partie des LR qui souhaite voir les enjeux autour de l'immigration évoluer, on propose le débat.
01:43 Le débat est rejeté et vote et s'allie, je le redis, une alliance de la CARP et du Lapin avec une motion de rejet déposée par les écologistes
01:52 pour faire blocage et ne pas débattre sur un sujet, je le redis, pour une partie d'entre eux, donc qu'ils souhaitent voir évoluer.
01:58 Agnès Germain-Lavodot, vous-même, vous êtes issue des rangs des Républicains, vous avez été élue en 2017 sous l'étiquette des Républicains.
02:04 Éric Ciotti, le patron des LR, dit que l'Assemblée a sanctionné le mépris de Gérald Darmanin.
02:09 Concrètement, si ça avait été un autre ministre, la suite aurait été différente ?
02:12 C'est la question à Éric Ciotti qu'il faut poser. Moi, je ne vais pas revenir dans ces sujets d'hommes et ces batailles d'hommes.
02:18 C'est stupide. On est bien là dans un texte.
02:20 C'est une histoire personnelle ? C'est une affaire personnelle ?
02:22 Ça, vous poserez la question à Éric Ciotti. Ce n'est pas moi qui vais vous répondre. Je ne sais pas ce qu'il y a dans la tête d'Éric Ciotti.
02:26 C'est ce qu'on comprend de vos propos, une histoire d'hommes ?
02:28 Non, non, oui, je réponds à la question qui m'est posée. Là, on est bien sur un texte qui devait protéger les Français,
02:35 qui devait permettre de régulariser des étrangers qui travaillent sur des métiers en tension.
02:41 On peut aussi revenir sur les incohérences de certains LR.
02:45 Quand certains nous disent qu'on veut zéro immigration et quand les mêmes, je pense à M. Juvin, qui, par exemple,
02:51 nous dit pour les praticiens hospitaliers hors Union européenne qu'il faut en accueillir le plus possible.
02:57 Je crois qu'il faut que chacun prenne ses responsabilités.
03:00 Le gouvernement souhaite avancer sur ce texte qui doit protéger les Français, je le redis. Il y aura une CMP.
03:07 La Commission mixte paritaire, est-ce que vous n'êtes pas en train de tomber dans un piège,
03:11 un piège ouvert par les Républicains ? Parce qu'au final, c'est la version du Sénat,
03:15 la version durcie par la majorité de droite au Sénat qui va être la base de discussion.
03:20 Là, il faut laisser les parlementaires faire leur travail.
03:23 Maintenant, c'est le Sénat et l'Assemblée nationale qui va travailler autour de ce texte.
03:29 Il y a des sujets dans ce texte, et on peut peut-être parler de l'aide médicale d'État, qui ne relevaient pas de ce texte.
03:35 Nous espérons, bien sûr, qu'ils en sortent.
03:38 Tout le monde pointe le problème de la méthode macronienne.
03:42 En même temps, en termes de... c'est-à-dire que la recherche de l'équilibre permanent aurait atteint ses limites.
03:48 Quelle leçon vous vous en tirez de cet épisode, pour les réformes que vous, vous avez apportées ?
03:53 Je vais le redire. Là, on est dans quelque chose où c'est juste un coup politique qui a été fait sur des extrêmes
04:04 qui ne portent absolument pas la même philosophie.
04:07 Donc, c'est incompréhensible pour la part de nos concitoyens. C'est d'ailleurs tellement incompréhensible...
04:11 Vous n'en tirez pas de leçons plus générales ?
04:13 Sur ce texte, 70% des Français souhaitent que nous avancions.
04:17 Donc, la conclusion, c'est qu'il faut continuer à faire ce que nous faisons depuis le début du quinquennat,
04:22 trouver des majorités, projet, texte par texte.
04:25 C'est ce qui sera fait sur l'ACMP, c'est ce qui sera fait sur les autres textes suivants.
04:30 Je rappelle que plus de 50 textes ont été votés avec des majorités trouvées projet par projet.
04:35 Agnès Schirman-Lebaudot, le 9 décembre, il y a un an, la Convention citoyenne sur la fin de vie a commencé ses travaux.
04:40 Elle les a rendus en mars, elle s'est prononcée à 75% en faveur de l'aide active à mourir, et depuis, rien.
04:49 Pourquoi ça prend autant de temps ?
04:50 Alors, pas depuis rien. Depuis, le président de la République, le 3 avril, a demandé au gouvernement de travailler sur un projet de loi.
04:59 Un projet de loi qui devait construire le modèle français d'accompagnement de la fin de vie.
05:03 C'est ce que je fais depuis maintenant plusieurs mois.
05:06 C'est un sujet qui demande beaucoup de travail, qui touche à l'intime, et qui demande beaucoup de réflexion avec beaucoup de parties predantes.
05:13 C'est ce que nous avons fait. Le projet de loi est en partie construit.
05:17 Mais pour quand ? Parce qu'il a été maintes fois reporté.
05:20 Il ne l'a pas été reporté, je le dis, c'est un sujet qui demande beaucoup de réflexion et beaucoup de travail.
05:24 Et le président de la République nous avait aussi demandé de beaucoup travailler sur les soins palliatifs et l'évolution possible autour de cet accompagnement de nos concitoyens.
05:32 Là, on va en parler, mais pour le projet de loi, il est attendu pour quand ?
05:36 Est-ce que vous avez une date définitive qui ne changera pas ?
05:38 Ça, je ne prends pas de promesses sur ce sujet.
05:42 La volonté, c'est d'avancer sur un projet de loi qui contient trois parties.
05:47 Une partie sur les soins palliatifs, une partie sur les droits des patients, et une partie sur l'aide à mourir.
05:53 Nous travaillons sur la première partie et nous avançons fortement sur la première partie, qui est celle concernant les soins palliatifs.
06:01 Ce sera tous dans un seul et même texte ?
06:03 Oui, un seul texte.
06:04 Ça veut dire que sur le reste, vous n'avez pas avancé ?
06:06 Si.
06:07 D'accord, donc le projet de loi, c'est pour quand ?
06:09 Le rapport sur les soins palliatifs nous a été remis la semaine dernière.
06:12 Ce que nous faisons, c'est construire une feuille de route soins palliatifs, soins d'accompagnement, qui sera présentée en janvier.
06:19 Et le modèle français complet d'accompagnement de la fin de vie sera présenté en février.
06:23 On vous pose la question parce que, pas plus tard qu'il y a quelques jours, il y avait sur France Info un témoignage qui était poignant d'un malade, un malade de Charcot,
06:29 qui dit que pendant que les politiques discutent, sa maladie continue.
06:34 Et lui dit que le temps des malades, ce n'est pas le temps de la politique.
06:37 Vous l'entendez ? Ça vous répondez quoi ?
06:39 Non seulement je l'entends, mais je l'entends depuis longtemps.
06:42 Je vais dans les unités de soins palliatifs, je rencontre des malades aussi.
06:46 Mais je le redis, c'est un sujet très complexe, sur lequel une décision hâtive, pas partagée, pas co-construite, j'allais dire, ne serait pas acceptable.
06:57 Donc c'est pour ça qu'il faut beaucoup travailler.
06:59 C'est ce que nous avons fait.
07:00 J'entends les témoignages des malades.
07:02 J'entends aussi d'autres témoignages qui nous disent qu'il ne faut pas avancer, parce que leur projet à eux, c'est d'être pris en charge complètement jusqu'au bout.
07:08 Mais est-ce que l'aide active à mourir sera effective en France en 2024 ?
07:13 La réponse est non.
07:15 La réponse est non ?
07:17 L'aide active à mourir ne peut pas être effective en 2024 à partir du moment où le projet de loi sera présenté en février.
07:23 Mais s'il est discuté au printemps, il ne peut pas entrer en vigueur à l'été prochain ?
07:25 Sur un sujet comme celui-là, ça n'est pas possible.
07:30 Le temps du débat à l'Assemblée prend du temps.
07:33 Regardez sur les lois de bioéthique, il nous a fallu deux ans pour le texte de loi de bioéthique.
07:38 Donc là, il faudra bien sûr une navette, j'allais dire, entre l'Assemblée et le Sénat.
07:44 Peut-être un autre aller-retour.
07:45 Donc il faudra au moins 18 mois de débat.
07:48 Et le débat doit avoir lieu parce que les parlementaires devront aussi enrichir le texte.
07:52 Au moins 18 mois de débat sur ce texte.
07:54 On va continuer d'en parler.
07:56 Merci beaucoup d'être avec nous Agnès Firmin-Lebaudot.
07:59 On se retrouve dans un instant juste après le Fil info puisqu'il est 8h41.
08:03 Maureen Spignard.
08:04 Paris salue une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique.
08:10 Les pays réunis pour la COP 28 se sont accordés sur un texte qui appelle à une transition vers l'abandon des énergies fossiles.
08:18 Réaction mitigée des ONG puisqu'on ne parle pas de sortie du gaz, du pétrole et du charbon.
08:23 A l'Assemblée Générale de l'ONU, c'est une résolution qui a été adoptée la nuit dernière pour réclamer un cessez-le-feu humanitaire à Gaza.
08:30 Le texte n'est pas contraignant et ne condamne pas le Hamas.
08:33 C'est pourquoi Israël et les États-Unis ont voté contre.
08:36 Emmanuel Macron pousse pour un compromis au plus vite sur le texte immigration.
08:40 La commission mixte paritaire va se réunir lundi ou mardi prochain.
08:44 Le président de la République écarte l'idée d'une utilisation du 49-3 ou une dissolution de l'Assemblée Nationale.
08:51 Un match décisif pour le PSG des 21h.
08:54 Les Parisiens jouent en Allemagne contre Dortmund et veulent décrocher une place pour les 8e de finale de la Ligue des Champions.
09:00 À vivre en direct sur France Info ce soir.
09:03 Hier, Lens s'est imposé 2-1 contre Séville et le club obtient une place pour les barrages de la Ligue Europa.
09:18 - Toujours avec la ministre Agnès Firmin-Lebaudot, il y a déjà une loi.
09:21 La loi Claes-Leonetti sur la fin de vie avec les directives anticipées.
09:25 Et ceux qui refusent d'aller plus loin disent déjà soyons à la hauteur des soins palliatifs.
09:30 Sur les soins palliatifs, quelle amélioration avez-vous prévu ?
09:34 - Alors nous allons proposer, je le dis, c'était une grosse partie de notre travail.
09:37 Un rapport m'a été remis la semaine dernière.
09:39 La stratégie décennale demandée par le président de la République sera présentée en janvier suite à la remise de ce rapport.
09:44 Là pour le coup, c'est pas une petite avancée que nous allons faire.
09:47 C'est vraiment une petite révolution avec une prise en charge très en amont.
09:52 Et on va parler de soins d'accompagnement.
09:54 Dès l'annonce d'une maladie grave, on pourra autour du malade, avec la volonté du malade,
09:59 construire un accompagnement dès la prise en charge de sa maladie grave jusqu'à sa fin de vie.
10:04 - Un accompagnement à l'hôpital ?
10:06 - À l'hôpital, à domicile.
10:08 L'idée c'est vraiment d'accompagner le plus en amont possible le patient à la fois.
10:11 Et de comprendre quel est aussi son entourage social et médico-social
10:14 pour quand la prise en charge à domicile doit se mettre en place.
10:18 On sache qui est son aidant, quelles possibilités on peut autour de lui construire avec sa famille en termes de prise en charge.
10:25 Je crois que c'est ça la volonté.
10:27 - Parce que vous voulez créer aussi des maisons d'accompagnement. C'est quoi les maisons d'accompagnement ?
10:31 - Alors les soins palliatifs sont pour l'instant très hospitalo-centrés et très médico-centrés.
10:36 Les unités de soins palliatifs dont on parle, dont on dit que 20 départements ne sont pas équipés,
10:41 la prise en charge est très complexe.
10:44 Parfois la prise en charge à l'hôpital n'est plus nécessaire, mais le retour à domicile n'est pas possible.
10:49 Nous n'avons pas cet élément intermédiaire qu'on appelle maison d'accompagnement
10:53 où on peut permettre à des personnes en fin de vie de pouvoir terminer tranquillement,
10:57 parce que parfois le domicile n'est pas possible.
10:59 Et parfois quand le domicile n'est pas possible, l'hôpital n'est pas non plus nécessaire.
11:02 Et donc ces maisons d'accompagnement seront vraiment un nouvel établissement
11:06 qui nécessite un passage par la loi.
11:08 - Et là ce sera la même loi alors ? Parce que c'est toujours la question des délais,
11:12 mais elles ouvriront quand ces maisons ?
11:15 - Donc pour construire ce nouvel établissement, il nous faut passer par la loi.
11:20 Et je le redis, il y aura bien un seul texte de loi,
11:23 parce que l'aide à mourir, le continuum des soins palliatifs,
11:27 c'est le modèle français d'accompagnement.
11:29 - Il y a la question des moyens aussi, Madame la Ministre,
11:31 quand on sait qu'on se serre la ceinture en ce moment,
11:33 des maisons d'accompagnement, la création de maisons d'accompagnement,
11:36 plus de soignants autour des malades, suivies le plus précocement, ça coûte cher.
11:41 On a les moyens ?
11:42 - L'idée, je le redis aussi, c'est pourquoi nous sommes partis sur 10 ans,
11:46 c'est bien de construire un modèle à 10 ans et de mettre des moyens.
11:48 Accompagner les Français en fin de vie, c'est un objectif,
11:51 je vais dire normal dans la prise en charge de notre solidarité,
11:54 de notre pacte républicain, c'est ce que nous construisons.
11:57 - Sur l'autre volet de cette loi, l'aide active à mourir,
12:00 est-ce qu'au moment où on se parle, les contours de cette loi sont connus ?
12:03 Est-ce que vous vous limiterez au suicide assisté, c'est-à-dire que le geste est fait par le patient,
12:07 ou bien vous irez jusqu'à l'euthanasie, un geste qui est fait par un tiers,
12:11 et notamment par exemple par un soignant ?
12:13 - Je crois qu'on a été très clair tout à l'heure dans les débats,
12:16 j'allais dire, la partie 3 sera présentée en février,
12:20 et donc je ne pourrai pas répondre, et je ne répondrai pas à votre question.
12:24 Là nous sommes sur la partie 1.
12:26 - Ça veut dire que le gouvernement n'a pas de convictions là-dessus ?
12:28 - Je crois que les convictions, elles ont été très claires,
12:30 elles ont été exprimées par tout le monde.
12:32 Le président de la République nous a demandé sur l'introduction dans la loi de l'aide à mourir,
12:36 c'est le travail qui a été le nôtre,
12:38 et le projet global d'accompagnement de la fin de vie sera présenté en février,
12:41 avec cette partie, la troisième partie qui viendra compléter
12:44 ce que je vous dis sur les soins palliatifs, sur le droit des patients,
12:47 et donc sur l'aide à mourir.
12:48 - Si je vous pose la question, c'est parce que vous le savez,
12:50 les soignants sont très attentifs à ce débat,
12:52 il y en a un certain nombre, un grand nombre,
12:54 qui disent "voilà, nous on ne peut pas poser ce geste de donner la mort",
12:58 qui sont donc contre l'euthanasie pour cette raison-là.
13:01 Il y aura des garanties ? Vous dites qu'il y aura de toute façon une clause de conscience ?
13:04 - La clause de conscience, c'était un préalable,
13:06 la clause de conscience spécifique, il faut le dire,
13:08 comme lorsque le texte sur l'IVG a été voté,
13:11 et dire que les soignants, nous avons travaillé depuis le début,
13:15 depuis septembre 2022, je travaille avec un groupe de soignants,
13:17 nous les avons beaucoup écoutés, nous avons travaillé avec eux.
13:21 Le rapport des soins palliatifs a été aussi travaillé avec des soignants,
13:25 je crois que ce travail est un peu innovant dans sa méthode,
13:28 parce que nous avons conconstruit et beaucoup écouté toutes les parties prenantes.
13:31 - Agnès Firmin-Lebaudot, vous êtes en charge des professions de santé,
13:34 ce sont des métiers en crise, on le sait, notamment le recrutement,
13:37 je pense aux infirmiers par exemple, il y a un paradoxe,
13:39 ça fait partie des filières les plus réclamées par les futurs étudiants, être infirmier,
13:43 et pourtant on manque toujours de bras, comment vous l'expliquez ?
13:46 - Nous avons un énorme enjeu autour d'attractivité des métiers de la santé dans sa globalité,
13:51 nous avons lancé le chantier du métier infirmier,
13:53 en France il y a 600 000 infirmières et infirmiers au quotidien,
13:57 qui prennent en charge nos concitoyens,
13:59 ça fait 20 ans que le métier d'infirmier n'a pas été, j'allais dire, rénové ou repensé,
14:04 c'est le chantier que nous avons lancé,
14:06 mais en même temps que nous lançons ce chantier de rénovation du métier,
14:09 que nous faisons bien sûr avec les infirmiers eux-mêmes,
14:12 nous devons lancer aussi une réflexion sur la formation,
14:15 beaucoup trop de jeunes arrêtent en route, j'allais dire,
14:18 après leur choix sur Parcoursup arrêtent la formation,
14:20 mais aussi beaucoup de professionnels arrêtent au bout de 10 ans leur exercice,
14:24 et donc nous avons aussi lancé une mission sur le sens même du métier infirmier.
14:28 Mais pour quelles raisons alors ils arrêtent ?
14:29 Oui, les étudiants déjà.
14:30 Alors les étudiants, certains arrêtent parce que certains,
14:33 j'ai eu l'occasion de le faire en septembre à Bordeaux,
14:35 font un choix, j'allais dire, par défaut,
14:37 donc nous allons modifier sur Parcoursup et nous allons faire un questionnaire
14:40 qui va essayer de montrer quelle est la motivation réelle pour s'engager dans ce métier.
14:44 Donc ils ont un filtre à l'entrée ?
14:46 Non ce n'est pas un filtre, c'est un questionnaire pour voir si vraiment
14:48 les jeunes qui s'engagent souhaitent le faire,
14:50 avec la possibilité aussi de discuter avec un formateur d'IFSI
14:53 pour vraiment savoir ce qu'est le métier d'infirmier.
14:55 Nous allons aller aussi dans les lycées, en amont,
14:57 pour expliquer ce que sont les métiers de la santé,
14:59 pour donner envie aux jeunes de s'engager.
15:01 Mais qui peuvent être aussi très durs ces métiers, c'est ça souvent peut-être qu'ils sont.
15:04 C'est vraiment un choix par défaut.
15:05 Les travaux sont aussi lancés sur le premier stage.
15:08 On voit bien que le premier stage c'est la confrontation directe avec les métiers du soin.
15:12 C'est aussi peut-être le moment où on découvre justement toutes les difficultés de l'hôpital
15:15 parce que plus on manque de bras, c'est le cas actuellement,
15:18 plus c'est dur pour les soignants.
15:19 Comment est-ce que vous sortez de ce cercle vicieux ?
15:21 C'est bien tout l'enjeu de la spirale qu'il nous faut arrêter.
15:24 Et on est en ce moment au moment où on voit bien que la spirale s'arrête.
15:29 Redonner du sens, c'est la priorité des priorités.
15:31 Fidéliser les professionnels en place, justement,
15:33 pour éviter qu'il y ait une fuite et que ceux qui restent soient encore soumis à plus de charges.
15:37 Donc la fidélisation, c'est la priorité des priorités.
15:40 C'est redonner du sens, c'est les primes qui ont été données,
15:42 notamment pour le travail de nuit, l'augmentation des salaires, le travail de nuit.
15:45 C'est un enjeu important pour l'attractivité des métiers.
15:48 Et puis c'est aussi accompagner au quotidien.
15:50 C'est la santé des professionnels de santé,
15:52 c'est la sécurité des professionnels de santé,
15:54 pour arrêter cette spirale négative.
15:55 Et puis, l'attractivité des métiers, c'est refondre les métiers.
15:58 C'est ce qui a été fait avec le métier de sage-femme,
16:00 c'est ce que nous faisons avec le métier d'infirmier.
16:02 Et nous allons continuer comme ça dans les années à venir.
16:04 Sur les soignants, vous lancez cette semaine une consultation citoyenne
16:08 sur l'application Agora, qui a été créée par le gouvernement.
16:11 Qu'est-ce qu'elle peut vous apprendre, cette consultation, que vous ne sachiez déjà ?
16:14 Alors là, c'est aussi intéressant de savoir, avec cette application Agora,
16:18 pour le coup, c'est vraiment nos concitoyens qui vont nous dire,
16:20 d'abord, quelle est leur perception, eux, du métier infirmier.
16:22 Et qu'est-ce qu'ils attendraient, puisqu'on est en train de travailler sur la réforme du métier,
16:26 qu'est-ce qu'ils attendraient de l'infirmière au quotidien ?
16:29 Est-ce que l'infirmière doit faire partie, par exemple, des rendez-vous prévention ?
16:32 Est-ce qu'ils savent ?
16:34 Qu'est-ce qu'elle fait ?
16:35 Ça, on ne le sait pas déjà.
16:36 On peut le savoir, nous, parce qu'on travaille dans une consultation globale
16:40 au niveau de nos concitoyens.
16:42 Donc, c'est vraiment intéressant, au moment où on travaille sur ce chantier,
16:44 d'avoir une consultation citoyenne et de voir quelle est la perception du métier d'infirmier
16:48 par nos concitoyens.
16:50 C'est, j'allais dire, une brique supplémentaire à notre réflexion.
16:53 Et c'est dommage de s'en passer.
16:54 Agnès Firmin, Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale des professions de santé.
16:58 Vous êtes avec nous jusqu'à 9h sur France Info.
17:00 On vous retrouve dans une minute, juste après le Fil Info,
17:03 puisqu'il est 8h50.
17:04 Maureen Swignard.
17:05 Pour la première fois, une COP appelle à une sortie progressive des énergies fossiles.
17:11 Les pays réunis à Dubaï pour la conférence sur le climat viennent de voter cet accord.
17:15 Un compromis puisqu'il n'est pas question non plus de sortie totale des énergies fossiles.
17:19 Le président ukrainien est en Norvège.
17:21 Une rencontre prévue avec les dirigeants des 5 pays nordiques,
17:24 qui font partie des Etats qui aident le plus l'Ukraine dans son combat contre la Russie.
17:28 Des explosions ont fait une cinquantaine de blessés à Kiev la nuit dernière.
17:33 Mieux vaut éviter le smecta, qui contient du plomb, le voltaren, le vogalib ou encore le dolirium,
17:39 qui augmente le risque cardiovasculaire.
17:41 La revue Prescrire publie sa nouvelle liste des médicaments jugés plus dangereux pour la santé qu'efficaces.
17:47 Près de 90 produits commercialisés en France.
17:50 11 départements sont en vigilance orange pour crues ou pluies inondations ce matin.
17:55 Une zone qui va des Deux-Sèvres à la Gironde et jusqu'à la Corrèze.
17:58 Cela concerne aussi l'Inde, l'Isère, la Savoie et la Haute-Savoie.
18:07 Le 8.30 France Info, Jérôme Chapuis, Salia Braklia.
18:11 Toujours avec Agnès Firmin-Lebaudot, ministre déléguée en charge des professions de santé.
18:15 Vous nous avez parlé tout à l'heure dans les problèmes liés à l'attractivité du métier de soignant,
18:19 de la question de la sécurité.
18:20 Il y a de plus en plus de soignants qui signalent des agressions, des actes de violence dont ils sont les victimes dans le cadre de leur travail.
18:25 Est-ce que vous connaissez l'ampleur du phénomène ?
18:27 Oui, on connaît tellement l'ampleur du phénomène que d'abord, moi en tant que professionnelle de santé,
18:31 j'ai subi moi aussi ces menaces de mort, notamment au sujet de la vaccination.
18:36 Malheureusement, nous aimerions ne pas avoir à traiter ce sujet, mais c'est un fait.
18:42 De trop nombreux professionnels, 65 par jour, subissent des violences.
18:46 Donc, il nous a fallu travailler sur ce sujet.
18:49 Une mission a été lancée. J'ai présenté un plan avec 42 mesures au mois de septembre.
18:54 Et la semaine prochaine, le 19 décembre, je lancerai une grande campagne de sensibilisation et d'information
19:01 sur ce qu'il n'est pas acceptable, j'allais dire, d'agresser des professionnels de santé.
19:05 Il nous faut protéger ceux qui nous soignent comme il nous faut protéger ceux qui nous protègent.
19:09 Ce sera à la télé, à la radio, dans les hôpitaux, j'imagine ?
19:11 Ce sera dans les hôpitaux, dans tous les cabinets aussi de ville, je le dis.
19:16 Les sujets que nous travaillons, nous les travaillons à la fois pour les établissements,
19:19 mais aussi pour la santé en ville, donc avec des campagnes de sensibilisation,
19:24 dans les pharmacies, dans les cabinets de ville, dans les hôpitaux,
19:27 et aussi des affiches à mettre sur ce que nous ne devons plus accepter.
19:32 Et la violence, elle commence par des petites incivilités, souvent ?
19:34 La violence, elle commence souvent par les incivilités,
19:36 notamment dans un hôpital à l'agent d'accueil, au cabinet médical, par la secrétaire médicale.
19:41 Mais c'est le signe de quoi, ces violences ?
19:43 C'est le signe, sans aucun doute, d'une violence dans notre société,
19:47 d'une radicalité dans notre société.
19:49 C'est aussi le signe, et c'est légitime, et il faut parfois le comprendre,
19:53 de certains de nos concitoyens qui n'ont pas accès à un médecin,
19:55 et qui s'énervent et qui s'agacent.
19:57 Oui, d'une angoisse aussi par rapport au manque de soins.
20:00 C'est aussi dans une salle d'attente, parfois le temps long,
20:03 et donc quand on a mal, on peut comprendre.
20:05 Mais aussi, il faut expliquer à nos concitoyens
20:08 qu'on doit protéger ceux qui nous soignent,
20:10 et on ne doit pas exprimer aucun geste de violence.
20:13 Et il faut repartir, je l'ai dit, de la tolérance zéro.
20:16 On ne doit pas insulter une secrétaire médicale
20:18 qui ne peut pas vous donner un rendez-vous, comme vous le souhaitez.
20:21 Agnès Firmar-Lebaudot, chaque année, 28 millions de créneaux
20:24 chez le médecin sont gâchés par les rendez-vous non honorés.
20:28 Le Sénat, à majorité de droite, a voté le mois dernier une taxe dite "lapin",
20:32 qui créait une somme forfaitaire versée par les assurés
20:35 qui ne leur pas leur rendez-vous médical.
20:37 Est-ce que le gouvernement soutient cette proposition ?
20:40 Sur le fond, on est d'accord.
20:42 On ne peut pas dire et se donner tous les moyens de dégager du temps médical.
20:45 C'est ce que nous faisons, parce que dégager du temps médical,
20:47 c'est important, décharger les médecins d'une partie de leur charge administrative,
20:52 les assistants médicaux, c'est deux consultations en moyenne gagnées par jour.
20:56 Les rendez-vous lapins, on sait que c'est une consultation par médecin par jour.
20:59 Le bénéfice NEST ne serait que de un.
21:01 Ça n'a pas de sens, donc c'est un enjeu collectif.
21:03 Et la responsabilisation du temps médical, elle est aussi à mettre sur la part de nos concitoyens
21:08 qui prennent des rendez-vous et qui ne les honorent pas.
21:10 Les rendez-vous lapins, on sait que c'est une bonne idée.
21:12 On sait aussi que techniquement, ça n'est pas si facile.
21:15 Comment on met en œuvre cette mesure ?
21:17 Comment on fait payer ?
21:19 La seule personne qui est capable de dire que le rendez-vous n'est pas honoré,
21:23 c'est bien le médecin, qui ne voit pas le patient en face de lui.
21:25 Après, ça pose d'autres questions de la relation entre le médecin et son patient.
21:29 Donc ce travail-là, il doit être mené aussi dans le cadre des négociations conventionnelles
21:33 qui sont en ce moment et qui se déroulent en ce moment avec les médecins.
21:36 C'est un enjeu important.
21:38 La première, j'allais dire, débrie qu'a ramené, c'est la responsabilisation de nos concitoyens
21:42 et leur faire comprendre qu'on peut avoir un aléa, ne pas venir,
21:46 mais dans ce cas-là, on prévient. C'est la moindre des choses.
21:48 Agnès Fermin-Lebono, on a 600 000 Français qui sont atteints de maladies chroniques,
21:51 qui n'ont pas de médecin traitant.
21:53 La promesse du début de l'année, c'était qu'ils en aient tous un en fin d'année.
21:56 Est-ce qu'on y est ?
21:57 On n'y sera pas, bien sûr. C'est compliqué.
22:00 Pourquoi bien sûr ? C'était une promesse du président de la République.
22:02 Non, parce qu'il y a les problèmes des flux, les problèmes de stock.
22:04 C'est-à-dire qu'au moment où on parle, il y a des patients qui sont de nouveau sous ALD.
22:09 Et donc, le travail a été fait.
22:11 Il a été mené à la fois par la Caisse nationale d'assurance maladie.
22:15 Il a été fait aussi avec la volonté des médecins qui ont accepté de prendre en plus des patients
22:20 comme médecins traitants.
22:21 Il a été mené aussi par les communautés professionnelles territoriales de santé, les CPTS.
22:25 Mais sur les 600 000, on a pu en donner à combien ?
22:28 Il y a à peu près 180 000 de mémoires qui ont trouvé un médecin traitant.
22:32 On continue le travail.
22:34 Mais je tiens à redire que ces patients qui n'ont...
22:36 D'ailleurs, sur les 600 000, certains n'en voulaient pas non plus de médecin traitant.
22:39 Pourquoi ?
22:40 Parce qu'ils ne se brûlent pas.
22:43 Mais tous ont reçu un courrier de la Caisse nationale d'assurance maladie.
22:46 Donc, ils sont tous identifiés.
22:47 Donc, le travail continue à se faire.
22:49 Mais il est important de dire à nos concitoyens que ce n'est pas parce que ces patients n'ont pas de médecin traitant
22:53 qu'ils n'ont pas vu de médecin.
22:55 En moyenne, ils ont vu un médecin au moins trois fois dans l'année.
22:57 Je crois qu'il est important de le signaler.
22:59 À propos du manque de médecins, du manque de soins dans les territoires,
23:01 les sages-femmes, on l'a appris hier soir, on en a eu la confirmation,
23:04 vont-elles être autorisées à pratiquer des IVG ?
23:06 C'était une expérimentation pour le moment, mais ça va être généralisé.
23:10 Est-ce que c'est de nature à résoudre complètement les difficultés d'accès à l'avortement dans certains territoires ?
23:16 Alors, elles vont être des IVG médicamenteuses,
23:20 parce que les IVG médicales, elles pouvaient déjà le faire,
23:23 dans les établissements.
23:26 Donc l'expérimentation va être élargie.
23:28 C'est un moyen supplémentaire de rendre accessible l'IVG dans tous les territoires.
23:33 Et ça vient compléter l'annonce par le gouvernement de la constituanisation de l'IVG.
23:38 Mais ça veut dire qu'il y aura moins de départements, par exemple,
23:41 où les femmes ne pourront pas avorter, faute de praticiens ?
23:44 Faute de gynécologues disponibles, oui, bien sûr.
23:46 C'est aussi donner, j'allais dire, la possibilité à plus de femmes d'accéder à l'IVG, là où ça n'était pas possible.
23:52 C'est une responsabilité supplémentaire sur les épaules des sages-femmes ?
23:56 C'était aussi une de leurs demandes, dans le cadre des évolutions des métiers.
24:01 Le métier de sages-femmes, et sans doute ces dernières années, le métier qui a le plus évolué,
24:04 c'est aussi répondre à un besoin de santé de nos concitoyennes,
24:09 en l'occurrence pour avoir accès à l'IVG,
24:12 il était important de pouvoir élargir les professionnels qui peuvent faire ce geste.
24:15 Tout cela alors qu'on discute en ce moment même de l'inscription dans la Constitution de la liberté d'avorter.
24:20 Est-ce que vous êtes confiante sur l'adoption de ce texte en début d'année prochaine ?
24:24 Je crois qu'il est important que nous puissions avancer sur ce sujet.
24:28 C'est d'abord, je crois, on le doit à Simone Veil, qui s'est battue, on peut le dire comme ça.
24:33 Mais compte tenu, pardon, on revient au début de notre entretien, compte tenu du climat politique, est-ce que vous êtes confiante ?
24:39 Je crois que là aussi, il faudra construire comme on l'a fait sur tous les textes.
24:43 Il faudra travailler sur une majorité possible pour ce texte.
24:46 Je crois que c'est aussi un devoir de vigilance que nous devons aux générations futures.
24:50 Il suffit de regarder ce qui se passe dans certains pays.
24:52 Je crois que c'est important de le faire.
24:54 Merci beaucoup Agnès Firmin-Lebaudot, ministre déléguée, chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé.
24:59 Vous étiez invitée du 8.30 France Info.

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