Membres du Collectif pour les libertés fondamentales au Maroc
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00:00 [Musique]
00:23 La toute première raison, je parlerai pour moi et après j'y attendrai peut-être au groupe et SIGESI bien sûr complétera.
00:29 Première raison, ce sont nos enfants. C'est à dire en pensant à nos enfants, d'une manière générale, tous genres confondus.
00:36 Et en deuxième lieu, peut-être une pensée supplémentaire pour nos filles, nos mères, nos sœurs.
00:41 Mais je dirais plutôt nos enfants d'une manière générale.
00:43 Ensuite, je dirais que, après ça dépend des sujets. Si on pense par exemple à la Constitution, je parlerai encore une fois pour moi,
00:52 mais je sais que c'est à peu près le sentiment du groupe. C'est que depuis l'occasion manquée de 2011 concernant la liberté de conviction ou de religion,
01:04 on a retenu notre souffle depuis plus de dix ans et on attendait une prochaine bonne occasion.
01:09 Et en fait, en 2022, alors après je réponds à Amine pour le timing, parce que tout est lié en fait.
01:14 En 2022, on s'est dit il faut démarrer le chantier en 2022 pour qu'il puisse éventuellement aboutir en 2023.
01:21 Pourquoi ces années-là ? Parce que ce sont des années non électorales, entre guillemets non politiques, mais en fait on fait de la politique tous les jours,
01:28 vous le savez très bien. Et on s'est dit qu'il y avait une fenêtre qui était relativement, et qui d'ailleurs est en train de passer très vite.
01:33 Mais ça, ça va être un autre sujet.
01:35 Une de nos grandes satisfactions, alors ensuite, on voulait faire un travail, je dirais, sérieux, structuré, mais transversal.
01:43 Pas exhaustif, mais transversal.
01:46 Puisque vous le voyez, il y a la Constitution, il y a le Mudouana, il y a le Code pénal, le Code de procédure pénale, le Code de l'insécurité et des hivers.
01:53 Donc c'est une ambition transversale.
01:55 Et comme c'était écrit un petit peu dans le préambule, une de nos satisfactions a été, quatre mois plus tard, le discours de Sa Majesté.
02:03 Qui a été un discours qui nous a vraiment boosté, sans aucune complaisance et sans langage convenu, qui nous a boosté,
02:10 qui a doublé, triplé notre motivation.
02:12 Et on s'est dit, tiens, peut-être qu'on a vu juste quelque part, au moins sur un chapitre.
02:17 Mais nous, nous restons sur une plateforme transversale.
02:19 Maintenant, le plan de résistance, ça sera certainement la Mudouana, mais on se situe dans un temps, je dirais pas long, mais sur quelques années quand même.
02:28 Quelques années quand même.
02:29 Voilà.
02:30 Et puis, enfin, deuxième chose, ou peut-être la chose plus importante, c'est que nous pensons, très modestement bien sûr,
02:35 c'est que l'élite de ce pays doit faire bouger les lignes.
02:38 Et c'est même le propre d'une élite, avec toute la modestie qui s'impose.
02:43 Les évolutions, les ruptures, les révolutions, les évolutions et les ruptures, sont très souvent le fait d'abord d'une élite qui arrive à convaincre un plus grand nombre.
02:53 Voilà, pour faire court.
02:55 Dernier point, dernier point sur le timing, si vous permettez.
02:57 Dernier point sur le timing.
02:59 Le timing, nous l'avons écrit, je vous le dis à cette occasion.
03:01 Et d'abord, merci de nous recevoir.
03:03 On a passé trop vite là-dessus.
03:05 Et de votre intérêt et de votre temps.
03:07 C'est le timing politique.
03:09 Nous avons constaté, donc, en 2021-2022, la conjoncture politique avec un gouvernement ramassé, relativement homogène, quoi qu'on pourrait écrire une encyclique.
03:21 Encore en constitution.
03:22 Tout à fait, tout à fait, voilà.
03:23 Donc, c'est comme les 19 ans après le Muduwana, la dernière réforme de la Muduwana.
03:26 Et on s'est dit, tiens, il y a quelques astres, quelques pas tous, qui sont alignés pour ouvrir ce travail.
03:32 Et très vite derrière, nous avons eu, soit la chance ou la bonne inspiration, de réunir autour de la table des gens dont on va peut-être parler,
03:39 qui sont assez complémentaires, assez différents, assez variés, pour mener une partie de l'étude et une partie du débat.
03:46 Comme a dit Jalil, effectivement, et vraiment, je suis sincère, personnellement,
03:59 si je me suis engagé dans ce domaine de réflexion sur notre façon de vivre, de l'évolution de notre société, c'est plutôt pour nos enfants.
04:12 Nous, déjà, on ne fait pas partie de la classe, si vous voulez, la plus désavantagée, mais nos propres enfants partent tous.
04:22 Imaginez, vous avez des enfants dont vous avez financé des études très très chères, et qui sont brillants,
04:33 et à la fin, ils n'ont pas envie de rester au Maroc. Pourquoi ?
04:37 Puisque la fille, elle va sortir dans la rue, elle va être harcelée, vous, vous allez discuter avec des gens, vous allez être déstabilisé.
04:48 Et vraiment, c'est là où, une fois que j'ai terminé plus ou moins ma carrière professionnelle,
04:57 j'ai intégré plusieurs associations dans ce sens-là, de la réflexion.
05:04 Et effectivement, on s'est rendu compte de cette difficulté.
05:11 C'est-à-dire que nous avons devant nous un discours qui est pour des gens...
05:17 Moi, je dis que peut-être qu'on est de l'élite, peut-être, on a fait de hautes études à l'international,
05:25 on a lu beaucoup, je suis passionné, par exemple, de l'histoire, de la philosophie, et je suis un scientifique pur.
05:35 - Vous êtes ingénieur. - Donc ingénieur mathématicien pur.
05:38 - Jeune retraité. - Et évidemment, on est choqué quand on trouve un langage de la société qui nous semble complètement hors de la logique elle-même.
05:52 Et on dit, il y a un problème. Il y a un problème. Nous, nous avons vécu des périodes, surtout notre génération,
06:01 je ne suis pas très vieux, mais je ne suis pas jeune non plus. Donc nous, nous avons vu l'évolution du Maroc,
06:09 de l'indépendance pratiquement jusqu'à ce jour. Et croyez-moi, l'évolution a été terrible.
06:18 Nous sommes passés de périodes, imaginez que nos mères à nous étaient plus "modernistes" que les filles qui ont 20 ans aujourd'hui.
06:32 Et quand je vois nos parents qui ont milité pour l'indépendance du pays, donc qu'on appelait les nationalistes à l'époque,
06:41 je ne sais pas si les gens l'appelaient, les nationalistes, "watanine", dont il y avait des "fidayines", des jeunes,
06:48 et qui ont milité pour que ce pays avance et qui ont pu commencer vraiment la construction d'une société croyée moderne.
06:59 Moi, je me rappelle les années 70-80, on était un pays ouvert depuis les années 90. Et nous, nous avons vécu ça, notre génération.
07:09 Il y a eu vraiment un chamboulement dans l'histoire, si vous voulez, de toutes les sociétés de culture musulmane,
07:20 et même arabo-musulmane ou musulmane, avec la révolution iranienne. Moi, j'étais jeune à l'époque à Paris,
07:28 et j'ai milité, "khomeini" et tout ça. Je faisais partie des jeunes à l'époque à Paris, et on était tous subjugués.
07:43 Et quand on rentrait au Maroc, nous avions un roi qui nous disait "moi, je ne suis pas chez Haït, moi, je ne suis pas pour ce mouvement-là,
07:52 mais il faut faire attention, il faut savoir gérer." Et croyez-moi, comme je vous dis, il faut être fier d'être né marocain,
08:03 et je vous le dis en toute sincérité. Nous avons un système séculaire, politique, culturel, religieux, que nous avons hérité,
08:16 et croyez-moi, je n'en vois pas de mieux dans ce monde arabo-musulman, et de façon sincère, je n'en vois pas.
08:24 C'est-à-dire, vous, jeunes, vous devez être fiers d'être marocains. Pourquoi ?
08:29 Puisque on a une culture, croyez-moi, on a une culture qui est basée sur un système politique qui est séculaire et qui a marché.
08:40 Et il faut savoir que notre système politique est basé sur la gestion des politiques, et la gestion du religieux, et la gestion du culturel,
08:48 ce que nous appelons nous "emir nomineen", le "mahzen".
08:52 Cette modération, justement, ce que les gens ne comprennent pas de l'extérieur,
08:57 que notre système est un des plus démocratiques qu'il y a eu au cours de l'Histoire.
09:03 Le "mahzen", qui est dans le terme, je ne vais pas dire dénigré, il est dévoyé, calvoné.
09:15 C'est un terme qui est, croyez-moi, puisque moi je vous parle en tant que quelqu'un qui aime l'Histoire et passionné de l'Histoire.
09:25 Le "mahzen" a été toujours démocratique.
09:30 Ça peut paraître, Iba, bizarre, mais il faut savoir que le commandant des croyants, le représentant du "mahzen",
09:39 était choisi par les tribus à l'époque, et qu'il choisissait un sultan.
09:45 Pourquoi ? Puisqu'il a une légitimité religieuse, et il arrivait à faire le consensus sur tous les Marocains.
09:54 Qu'ils soient Rifas, qu'ils soient Sahraouis, tout le monde est d'accord pour ce sultan.
09:59 Et c'est eux qui l'ont, moi je me rappelle.
10:02 Enfin, je discutais avec mon grand-père, et les gens choisissaient le sultan.
10:08 C'est-à-dire que le sultan était toujours l'émanence de la volonté de l'élite, de la classe.
10:19 Mais l'élite marocaine a toujours été à l'avant-garde au niveau culturel, islamique et arabe.
10:29 Nous avons toujours eu une élite qui est vraiment à l'avant-garde, qui est contrairement à ailleurs.
10:38 Mais au Maroc, on a eu des élites qui ont fait perdurer, si vous voulez le savoir.
10:44 [Musique]
10:48 Nous sommes des gens réalistes. Nous avons les yeux ouverts sur le conservatisme d'une grande partie de la société.
10:57 Nous savons que nous n'avons couvert qu'une partie du travail.
11:00 Pour nous, c'est une étape importante, mais c'est une étape, et c'est écrit dans le document,
11:04 qui appelle d'autres étapes, qui appelle justement à ouvrir le débat.
11:09 Parce que je fais une parenthèse, un des grands, disons, tactiques, on va dire,
11:14 ou une des grandes réactions des conservateurs, c'est d'éviter le débat.
11:19 C'est d'éviter le débat et de parler de la forme, et de rester sur des choses un petit peu floues pour éviter le débat.
11:25 Parce qu'ils savent, en tout cas les plus cultivés parmi eux, parce qu'il y en a beaucoup aussi qui sont cultivés,
11:29 ils savent qu'en ouvrant le débat, ils pourraient peut-être perdre, allez, la moitié de la partie.
11:34 Je ne dirais pas forcément toute la partie.
11:35 Donc déjà, nous, et c'est pour ça qu'on fait référence au fait qu'un de nos membres éminents,
11:40 que je n'ai pas besoin de citer, a pris l'angle avec quelques Lama de référence,
11:45 qui ont dit que sur la plupart du sujet, le débat est possible.
11:48 Alors, ils ne préjugent pas.
11:50 Donc, je dis bien, c'est un travail d'étape qui doit nous emmener aux étapes suivantes,
11:55 des étapes de débat, des étapes de rédaction, et surtout, montrer que nous, notre conviction,
12:02 d'abord, c'est qu'on va, après, je pense qu'on va rentrer certainement dans les grands chapitres,
12:05 mais sans aller plus vite qu'à la musique.
12:07 Je fais juste une allusion rapide pour ne pas spoiler, comme on dit, le sujet.
12:12 La liberté de conviction.
12:13 La liberté de conviction, si on lit les textes de base les plus orthodoxes, ça fait partie de l'ADN de l'islam.
12:19 Et comme on le dit, sans liberté de foi, il n'y a pas de foi authentique.
12:24 Bon, ça, c'est juste une parenthèse.
12:25 Donc, ça, c'est pour illustrer quoi ?
12:27 Pour illustrer le fait que notre conviction profonde, c'est qu'il y a une très grande marge de manœuvre à l'intérieur du champ orthodoxe.
12:34 C'est ça, dans l'orthodoxie, dans les textes les plus...
12:38 Alors, sans rentrer, après, il y a tout le sujet qui est le sujet de la Sharia,
12:42 qui est la Sharia, et qui est une production humaine, ce que nul ne conteste.
12:45 Et qui dit production humaine, dit donc production perfectible.
12:48 Mais, ça, c'est un autre sujet.
12:50 Donc, nous sommes conscients, messieurs, qu'il y a bien d'autres spécialités qui entrent en jeu,
12:55 et c'est à ça que nous faisons appel.
12:57 Nous aimerions qu'autour de cette table, il y ait deux sociologues, deux historiens, deux philosophes,
13:01 quatre élèmas, trois professeurs universitaires, cinq ingénieurs et 18 journalistes.
13:06 Enfin, je schématise, vous avez compris ce que je veux dire.
13:07 Et quelques hommes politiques.
13:08 Effectivement, comme on l'a dit, on s'est retrouvés à une époque
13:21 où on a découvert une contradiction entre plusieurs discours.
13:27 Nous avons un discours qui, à l'époque, nous, on l'appelait le Khwenj, je ne sais pas quel est votre âge.
13:34 C'était le Khwenj et on était surpris.
13:38 Et nous avons pire trouvé un langage qui nous dit des wahhabites,
13:44 qui viennent avec un nabi qui, personnellement, je trouve...
13:50 - C'est trop dur.
13:52 - Oui.
13:53 Et effectivement, ce qui est bon, comme j'ai dit tout à l'heure,
13:58 nous, Marocains, nous, Marocains de ce que je dirais du terroir,
14:04 ce que nous représentons par exemple dans ce collectif,
14:08 vous avez des Marocains du terroir, des vrais.
14:11 Et nous avons un certain esprit d'analyse intellectuelle.
14:18 Et nous avons rendu compte que le Maroc, l'islam marocain,
14:23 c'est autre chose que ce qu'on nous ramène de l'Est.
14:27 Et que ce langage-là était nouveau pour nous.
14:31 On ne sort pas des trucs qui nous disent qu'ils viennent du prophète.
14:35 Mais nous, mon grand-père, il était habillé autrement, ma grand-mère était habillée autrement.
14:40 Et l'islam, voilà notre langage.
14:43 Nous disons que notre islam marocain, pour votre connaissance,
14:48 Ash'ari, Sufi, selon Imam Malik, Sunni, il est très spécifique.
14:56 Et quand vous lisez l'histoire, vous allez trouver comment il a évolué
15:00 depuis 124 ou 123 Hijri, c'est-à-dire le 8e siècle,
15:10 en passant par les Al-Moravides, les Al-Mohaïdes, les Mérinièdes.
15:14 Il a évolué d'une façon extraordinaire pour aboutir à notre islam marocain.
15:19 Et nous avons un langage.
15:21 Moi, mon grand-père, ma grand-mère parlaient un autre langage que j'ai entendu depuis longtemps,
15:26 c'est le 90.
15:27 Donc notre réponse, si vous voulez, c'est qu'effectivement il y a un problème.
15:32 Un problème certainement théologique.
15:34 Mais nous, ce n'est pas notre rôle, ce n'est pas notre métier.
15:38 Nous, on est là pour donner une démarche globale et une façon de voir le monde pour s'en sortir, si vous voulez.
15:44 Puisqu'il y a urgence, il faut éviter des catastrophes idéologiques que nous voyons partout ailleurs.
15:52 Et ce que je dis, ce que nous disons, que nous les Marocains,
15:56 quand on retourne à cette culture, à cette religion islamique marocaine de nos grands-pères,
16:02 nous avons la solution.
16:04 La solution est justement nos institutions.
16:07 "Imarat al-mu'minin"
16:09 Croyez-moi, notre médeve, notre façon de voir, elle fait partie des plus ouverts, des plus...
16:19 Imaginez que nous avons abrité les juifs mieux que les chrétiens.
16:24 Nous avons abrité les juifs contre les nazis.
16:27 Est-ce que vous avez des exemples comme ça partout dans le monde ?
16:32 Et c'est à cause de quoi ? C'est à cause de cette culture et de cette compréhension de notre religion.
16:38 Nous avons "Imarat al-mu'minin", il est à la fois "Imarat" de tous les croyants, qu'ils soient juifs, chrétiens et musulmans, par exemple.
16:46 Nous avons donc développé des concepts qui nous permettent de nous en sortir.
16:52 Dans ce que nous disons, nous, on veut, à notre niveau, éviter un discours théologique à 100%. D'accord ?
16:59 Même si, croyez-moi, j'en connais certainement plus que pas mal d'autres personnes qui se disent les "donquichotes" de l'islam.
17:09 Ah, c'est pas mal quand même.
17:11 Croyez-moi, on peut faire des démarches.
17:14 Et moi, je suis un ingénieur, eux, ils le sont aussi, ils ne sont pas plus faux qu'en moi.
17:19 Donc si vous voulez, mais nous ne voulons pas rentrer dans... la démarche d'Imamat ne veut pas rentrer dans ce truc-là.
17:25 Nous ce que nous disons, il y a un problème et il faut y aller.
17:30 Éventuellement, cette discussion théologique, ça va prendre peut-être des générations.
17:35 Il faut la lancer et nous avons des gens, des ulama qui sont à fond là-dedans.
17:40 Nous, on est juste des citoyens de la société civile et on dit, nous avons certains poids qui sont clairs et nets
17:48 et nous sommes tous issus de familles conservatrices.
17:52 Moi, mon père, il était un imam, jamais.
17:56 Vous voulez dire traditionnel ?
17:58 Traditionnel, si vous voulez. Traditionnel, c'est-à-dire notre islam marocain tel que nous le consentons, tel que nous l'avons toujours compris
18:07 et tel qu'il a été exercé par nos ancêtres marocains, pas d'ailleurs.
18:13 Et je dis, à partir de cette racine-là, on s'est rendu compte, et comme a dit Jalil,
18:21 vous avez par exemple, c'est incroyable, vous avez des choses qui sont défendues par les gens qui se disent actuellement défenseurs de l'islam
18:33 qui sont beaucoup plus réactionnaires que notre islam à nous.
18:37 La liberté de conscience, nous avons discuté avec tous les ulama que nous connaissons à notre niveau, pas d'une façon structurée.
18:46 Et tous ils disent, "la ikra hafiddin" pour nous.
18:51 Et nous avons, attention, nous avons un texte du Conseil supérieur des ulama qui a sorti une histoire, dont la référence est là.
18:59 [Musique]
19:05 Merci.