• il y a 2 ans
Depuis sa création en 2011 par Francis Hadji-Minaglou — Docteur en pharmacie et expert ethnobotaniste — le laboratoire BotaniCERT accompagne de nombreux acteurs de l’industrie dans le contrôle et l’analyse de leur production à base de plantes. L’objectif ? Aider les entreprises à mieux contrôler leur production, tout en offrant aux consommateurs finaux une réelle transparence quant à la qualité des produits achetés.

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Transcription
00:00 Bonjour à toutes et à tous et bienvenue au Péninsula à Paris
00:02 dans votre émission Les entreprises à succès.
00:04 Bonjour Loïc Loffredo.
00:06 Bonjour Jessie.
00:07 Vous êtes le directeur général de Botanicert,
00:09 un laboratoire d'analyse du végétal, c'est bien ça ?
00:12 Exactement.
00:13 En fait, on analyse les produits à base de plantes du marché
00:15 comme les compléments alimentaires ou les produits cosmétiques.
00:17 Et on va vérifier que ces produits soient sûrs pour le consommateur
00:21 et vraiment efficaces.
00:23 Effectivement, alors s'assurer que les produits à base de plantes
00:25 que vous analysez sont de qualité, c'est votre mission.
00:28 Et je vous propose qu'on aille en parler plus posément.
00:30 Avec plaisir Jessie.
00:31 Allez c'est parti.
00:32 Loïc, 60% des personnes dans le monde consomment des vitamines
00:49 ou autres compléments alimentaires pour prévenir leur état de santé.
00:53 C'est un marché comme celui des cosmétiques,
00:55 des produits pharmaceutiques à base de plantes
00:57 qui ne cessent de voir leurs chiffres d'affaires exploser.
01:00 Pour certains industriels, on parle parfois en milliards d'euros.
01:05 Et pourtant, c'est un marché qui cache de nombreux travers.
01:08 Est-ce que vous pourriez nous dire quelle est la réalité du terrain
01:12 et quelles sont les solutions aujourd'hui que vous apportez avec Botanicert ?
01:16 Avec plaisir.
01:18 Donc en fait, effectivement, c'est assez dommage dans le sens où
01:20 c'est vrai qu'aujourd'hui, en tant que consommateur,
01:23 si on veut, on est devant l'étalage, on a le choix entre deux produits.
01:27 Malheureusement, le consommateur aujourd'hui n'a aucune possibilité
01:31 de faire la différence de qualité entre les deux produits.
01:34 Pourtant, peut-être que l'un des deux est un super bon produit
01:37 et celui d'à côté est un produit falsifié.
01:39 Quand je dis falsifié, c'est peut-être une autre plante qui a été utilisée
01:42 ou un ajout de substances synthèses.
01:44 Ça peut être fait, ça concrètement ?
01:46 Est-ce qu'ils le font vraiment ?
01:47 Ils remplacent une plante ?
01:48 Même si sur les ingrédients, on va avoir une certaine plante,
01:50 ils peuvent se permettre de la remplacer carrément ?
01:53 Alors, il y a le côté volontaire et involontaire.
01:55 C'est-à-dire que des fois, on pense acheter la bonne plante
01:58 et ce n'est pas la bonne plante qui est vendue.
02:00 Et parfois, c'est vraiment une question de falsification,
02:05 des coûts moins importants d'une matière première,
02:07 on s'oriente plus facilement vers celle-ci.
02:09 D'accord.
02:10 Voilà.
02:11 Du coup, c'est vrai que c'est un marché en plein essor,
02:14 donc c'est aussi propice justement aux falsifications.
02:17 Le problème aussi, c'est qu'en fait, de plus en plus de références sortent,
02:22 parce que de plus en plus d'acteurs naissent aussi.
02:25 Bien sûr.
02:26 Pourtant, les produits sont de plus en plus transformés
02:28 et pourtant, les contrôles n'ont quasiment pas évolué depuis des dizaines d'années.
02:32 Et au final, c'est un constat aujourd'hui, cette disparité existe.
02:37 Donc, il y a clairement un problème sur la composition.
02:41 Et c'est vrai que si on veut savoir ce qu'un produit contient,
02:43 la meilleure manière de le faire, c'est de le regarder dedans.
02:46 Mais de faire une analyse complète, intégrale.
02:49 En fait, voilà, c'est ça.
02:50 C'est pour ça que nous, on s'est dit que si on veut tirer le marché vers le haut,
02:54 en fait, c'est ce maillon qu'il fallait repenser,
02:56 en fait, ce maillon de la chaîne, donc c'est l'analyse.
02:58 Pourquoi ce jour, il n'y a pas plus de contrôles comme vous le faites ?
03:02 Alors, c'est une bonne question.
03:04 Initialement, en fait, sur le marché, il y a des méthodes de référence qui existent.
03:09 Ces méthodes de référence, c'est des préconisations qui sont données
03:11 pour pouvoir authentifier une matière première d'origine végétale.
03:15 Le problème, c'est que ces méthodes évoluent difficilement.
03:20 C'est très compliqué de les faire évoluer.
03:21 Et du coup, tous les acteurs, les industriels se basent sur ces référentiels pour identifier.
03:26 Maintenant, je vais vous prendre quelques parallèles
03:28 pour vous expliquer ce que sont ces méthodes de référence.
03:31 Mais il faut se dire que dans une plante,
03:32 une plante est constituée d'un très, très grand nombre de molécules
03:35 qui sont plus ou moins caractéristiques.
03:37 Les méthodes de référence, en fait, schématiquement, se disent
03:40 OK, si je retrouve bien cette molécule dans telle plante,
03:43 je confirme que c'est bien la bonne plante.
03:44 Maintenant, moi, je vous dis que ce n'est pas suffisant, clairement.
03:48 Et dans les exemples que je vais pouvoir prendre,
03:50 on va prendre le dopage dans le sport.
03:53 Si on ne retrouve pas de substance dopante dans une analyse,
03:56 on se dit effectivement, le sportif ne s'est pas dopé,
03:59 alors que pourtant, il a peut être ingéré une substance qui n'était pas sur la liste.
04:02 Donc voilà, c'est un petit peu quelque chose à prendre en conscience.
04:05 C'est comme ça que ça se passe aujourd'hui au niveau des contrôles.
04:08 En gros, schématiquement, c'est un petit peu ça.
04:10 Maintenant, plus précisément, je vais vous dire,
04:13 imaginons une scène, il y a un voleur, un voleur qui s'enfuit.
04:16 Un témoin le voit s'échapper, il se dit OK, il est brun.
04:19 Il va se dire OK, c'est un brun.
04:20 Le premier brun qui passe, on se dit c'est le voleur, tu vas en prison.
04:24 Vous dites, c'est trop succinct, c'est trop facile.
04:28 Voilà, c'est un marqueur qui n'est pas très caractéristique, le brun.
04:31 On en prend un seul, il n'est pas caractéristique.
04:33 Si vous avez pris son numéro de sécurité sociale,
04:35 ça aurait été un peu plus caractéristique.
04:36 Donc voilà, nous à BotanySert, c'est ça, c'est que, en fait, notre innovation
04:40 ne paraît pas une innovation, c'est juste de tout regarder.
04:43 Donc, en fait, quand on regarde tout,
04:45 si on tombe sur quelque chose qui n'est pas attendu,
04:47 et bien, en fait, c'est qu'il y a un problème.
04:48 On pousse les investigations.
04:49 Si on tombe sur rien qui n'est pas attendu,
04:51 pour nous, c'est qu'il n'y a pas de problème.
04:53 Et pour se faire ça, vous demandez d'avoir une base de données colossale.
04:57 Alors, voilà, effectivement, c'est facile à le dire dans les mots,
05:01 comme je l'ai dit, mais c'est vrai que c'est hyper compliqué.
05:03 C'est aussi pour ça que ça ne se fait pas aujourd'hui.
05:05 C'est vrai que depuis le début de BotanySert,
05:07 on consacre énormément dans la recherche et développement.
05:11 Moi-même, l'année dernière, j'ai débuté une thèse
05:14 en partenariat avec Paris Saclay pour justement
05:18 davantage agrémenter notre base de données,
05:20 la rendre intelligente et évolutive, en fait.
05:22 D'accord.
05:24 Alors, BotanySert lance la marque Botany Plus,
05:27 une marque qualité que les fabricants pourront apposer sur tous leurs produits.
05:31 Est-ce qu'on peut parler d'un label qualité au final ?
05:34 Alors, du coup, ce n'est pas un label qualité.
05:37 Dans les termes, c'est une marque de qualité.
05:39 C'est une marque de qualité internationale.
05:43 En gros, pour nous, c'est ce qu'on souhaite au plus haut point,
05:47 dans le sens où aujourd'hui, sur le marché,
05:52 il y a un constat, c'est qu'il y a une grosse disparité.
05:54 Et la question, c'est à qui profite ce business, en fait ?
05:57 Clairement, malheureusement, aux entreprises
05:59 qui sont moins soucieuses de la qualité de leurs produits
06:01 et qui c'est qui trinquent ?
06:02 Le consommateur et les entreprises
06:04 qui ont à cœur vraiment de commercialiser les meilleurs produits.
06:07 Donc, ce qu'on veut, c'est inverser la tendance, tout simplement.
06:10 En attendant de voir Botany Plus se déployer en France
06:12 et on l'espère à l'international,
06:14 quels sont vos conseils pour nous aider à choisir
06:17 des produits à base de plantes de qualité
06:19 sans tomber dans le piège du greenwashing ?
06:21 Le logo, en tout cas notre marque de qualité,
06:23 devrait permettre d'aiguiller les consommateurs.
06:26 Maintenant, c'est compliqué.
06:28 Comme je vous l'ai dit, la distinction entre la qualité de deux produits
06:33 sur le marché ne peut pas se faire aujourd'hui.
06:35 Le consommateur n'a pas ce pouvoir-là.
06:36 Donc, je ne peux pas vraiment vous répondre, en fait.
06:39 Il va falloir qu'on attende que Botany Plus se déploie
06:43 partout en France.
06:45 En espérant, effectivement, que ça ait l'effet escompté,
06:47 mais clairement, on y croit beaucoup.
06:49 Merci au président Francis Haji et Mina Ghlou
06:52 d'avoir créé cette entreprise.
06:54 Merci à vous, Loïc, et à toutes vos équipes
06:56 pour tout le travail que vous faites,
06:57 et pour les consommateurs, pour les industriels,
06:59 et aussi pour notre planète.
07:01 C'est très important.
07:02 Et merci aussi infiniment d'avoir participé
07:04 à l'émission des entreprises à succès.
07:06 Merci beaucoup, Jessie.
07:07 Et je vous dis à bientôt pour un nouveau numéro.
07:09 [SILENCE]

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