Qui est Magali Altounian ? Il est grand temps de se poser la question car c’est la femme qui monte à Nice. Et pas seulement. Inconnu jusqu’en 2020, ce « bébé » Estrosi de 33 ans cumule depuis les responsabilités : adjointe au maire, conseillère métropolitaine, régionale et depuis le 30 janvier, présidente départementale de Renaissance. Avec des prédilections pour l’essor des start-up et surtout l’Union européenne. Cette Niçoise y a accompli ses premiers pas politiques et il se murmure qu’elle aspire à figurer sur la liste macroniste aux élections européennes de 2024. Pour en savoir plus, la créatrice du "Nice Europe day", grande fête de l'Europe organisée ce samedi à Nice, est l'invitée cette semaine de L’Interview à la une, l’émission politique du groupe Nice-Matin, en partenariat avec Radio Emotion.
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00:00 [Musique]
00:16 Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de l'interview à la une, l'émission de la rédaction de Nice Matin en partenariat avec Radio Emotions,
00:23 une émission que j'ai le plaisir d'animer avec Frédéric Morris, responsable de l'édition Métropole niçoise de Nice Matin. Bonjour Frédéric.
00:31 Bonjour Daniel.
00:32 Notre invité aujourd'hui, Magali El-Tounian, adjointe au maire de Nice, conseillère métropolitaine, conseillère régionale et présidente départementale de Renaissance.
00:41 Bonjour Magali El-Tounian.
00:43 Bonjour.
00:44 Magali El-Tounian, vous êtes donc adjointe au maire déléguée, notamment aux institutions européennes.
00:49 Ce samedi 13 mai est organisé le Nice Europe Day. Alors qu'est-ce que c'est et qu'est-ce qui va être concrètement proposé aux niçois ?
00:58 Alors le Nice Europe Day est proposé aux niçois dans le cadre de la journée de l'Europe qui a lieu chaque année dans les 27 États membres le 9 mai.
01:05 L'idée c'est de proposer aux niçois et aux azuréens d'ailleurs une fête festive ludique à travers de nombreuses animations,
01:14 que ça soit des footrugs, des jeux pour les enfants, un lieu de bien-être également.
01:22 L'objectif et le message de cette fête c'est quoi ? C'est d'expliquer l'Europe ?
01:28 L'Europe nous rassemble, nous unit, c'est aussi unis dans la diversité et l'idée effectivement c'est ça, c'est d'aborder les questions européennes,
01:36 rappeler aussi aux niçois qui sont aussi membres de l'Union Européenne à travers un événement festif et familial.
01:43 Juste pour précision, ça a lieu où et quand précisément ?
01:46 Ça a lieu de 11h jusqu'à presque 22h puisqu'il y a un concert gratuit qui aura lieu le soir au Jardin Albert Ier à Nice.
01:54 D'accord, ce samedi.
01:56 Ce samedi.
01:57 Alors vous avez créé le Centre Europe Direct Nice-Côte d'Azur, à quoi ça sert ?
02:01 Alors le Centre Europe Direct Nice-Côte d'Azur est porté par la métropole de Nice-Côte d'Azur,
02:05 c'est une antenne des institutions européennes directement sur les territoires.
02:10 Nous avons plusieurs missions qui nous sont confiées, d'abord intervenir dans les établissements scolaires
02:15 pour parler du fonctionnement de l'Union Européenne qui est assez méconnue encore aujourd'hui,
02:20 mais aussi d'accompagner à la fois les entreprises, les acteurs locaux plus généralement
02:25 et les collectivités au montage de financements européens.
02:29 Vous le dites, l'Union Européenne, l'Europe d'une manière générale est encore assez méconnue,
02:34 voire parfois paraît un peu technocratique pour les citoyens.
02:38 Que serait la France en dehors de l'Union Européenne selon vous ?
02:42 Je pense qu'il y a un aspect qu'il ne faut pas négliger, d'autant plus avec le contexte géopolitique d'aujourd'hui,
02:48 c'est-à-dire que peut-être que nous aurons aujourd'hui soumis à une guerre,
02:51 une guerre que nos familles et que les citoyens auraient à subir aujourd'hui.
02:56 On l'oublie trop souvent et parfois ça paraît anecdotique aujourd'hui,
03:00 mais oui l'Union Européenne elle nous protège de la paix, elle nous protège de la guerre,
03:05 on a traversé de nombreuses crises, à la fois la crise sanitaire, crise géopolitique avec la guerre en Ukraine,
03:13 mais aussi climatique, là aussi l'Union Européenne nous protège.
03:17 Vous êtes membre également du Comité Européen des Régions,
03:20 qu'est-ce qu'apporte l'Europe au territoire ?
03:24 Alors, même si je lutte contre l'idée que l'Union Européenne est juste une machine à sous,
03:29 mais c'est vrai qu'en fait elle apporte de la cohésion,
03:32 notamment à travers des financements européens, ce qu'on appelle la politique de cohésion à travers des fonds structurels,
03:38 le FEDER, le FSE que tout le monde connaît pour accompagner les territoires dans leur développement,
03:43 que ça soit par exemple un aménagement d'une route,
03:47 le financement d'une crèche par exemple, ou encore accompagner les entreprises dans la transition écologique.
03:52 La France espère 20% de participation de l'Union Européenne dans l'aménagement de la future ligne à grande vitesse entre Marseille et Nice,
04:00 ça comprend aussi d'ailleurs le pôle multimodal de Nice-Saint-Augustin qui n'est pas financé encore à ce jour.
04:05 Dès lors qu'il ne s'agit pas d'un projet transfrontalier comme le canal Seine-Nord-Europe ou le TGV Lyon-Turin,
04:14 est-ce que vous ne vous revoyez pas dans l'attente de ces crédits, 20% ?
04:19 Beaucoup d'observateurs, de spécialistes, d'experts disent que c'est impossible.
04:22 Non, parce que de plus en plus, c'est le cas pour l'Union Européenne,
04:26 mais aussi le cas pour la région Sud-Provence-Abcote-d'Azur,
04:29 tous les projets qui ont un but d'une part développement économique,
04:33 mais aussi avec une dimension de transition écologique, peuvent y négocier de financement, notamment européen.
04:38 Donc moi je ne doute pas de notre capacité, alors 20% oui, non, mais du moins de la capacité de l'Union Européenne à financer un tel projet,
04:45 puisqu'elle a déjà financé le tramway à Nice par exemple.
04:48 Est-ce que si l'Europe ne finance pas ce projet, est-ce qu'il risque de ne jamais voir le jour,
04:53 parce qu'on attend 700 millions d'euros je crois à peu près de l'Europe,
04:55 si ces 700 millions n'apportent pas, ça veut dire que l'LGV on ne la verra pas ?
04:58 Non, je pense qu'on peut faire confiance aussi à d'autres strates,
05:01 que ça soit l'État, la région et pourquoi pas le département.
05:04 D'accord. Alors on vous voit, Magali Althounian, très engagée sur les questions européennes.
05:08 Est-ce que vous serez candidate aux élections européennes en 2024 ?
05:12 Des élections européennes dont on voit de plus en plus qu'elles prennent le profil d'élections de mi-mandat.
05:18 Alors c'est un scrutin de liste, je le rappelle aussi pour les électeurs et auditeurs qui nous écoutent aujourd'hui.
05:27 Donc moi-même je ne vais pas représenter une circonscription comme c'est le cas par exemple aux législatives.
05:31 Donc la question aujourd'hui ne se pense pas et est un peu prématurée selon moi.
05:35 Mais est-ce que vous êtes candidate à la candidature ?
05:37 Est-ce que je suis candidate à la candidature ?
05:39 C'est un sujet qui naturellement me traverse l'esprit.
05:43 Après aujourd'hui je pense que la priorité n'est pas là.
05:49 On a vu le débat cette semaine autour de l'obligation de mettre le drapeau européen sur le fronton des mairies.
05:58 Ce vote mercredi soir avec l'obligation mais uniquement pour les communes de plus de 1500 habitants.
06:07 Est-ce que ce débat, on le voit ce n'est pas vraiment la question privilégiée des français aujourd'hui,
06:15 est-ce que ça n'a pas fait plus de mal que de bien à l'Europe ?
06:17 Je ne pense pas, vous avez raison, je ne pense pas que ce soit une priorité.
06:22 Je l'assume et je le dis, d'ailleurs cela a été dit aussi par Renaissance.
06:26 Ils assument le fait que, en tout cas les parlementaires qui ont porté Renaissance,
06:31 la majorité présidentielle qui ont porté le projet, que ce n'est pas une priorité.
06:34 Par contre ça le mérite de clarifier les choses.
06:37 Mais ce n'est pas un gadget le drapeau européen au fronton des mairies ?
06:41 Au contraire je ne pense pas.
06:42 Je pense que plus que jamais aujourd'hui il est temps d'affirmer aussi ce qui nous rassemble et ce qui nous unit.
06:47 Et selon moi ce qui nous unit aujourd'hui c'est aussi l'Union Européenne et les valeurs qu'elle porte.
06:51 Frédéric, vous êtes apparu dans le paysage politique local en 2020.
06:56 Qu'aviez-vous fait avant et pourquoi Christian Estropolis vous a bombardé adjointe,
07:02 hommeur aussi vite, président de commission, conseiller régional ?
07:05 Qu'est-ce qui fait que vous êtes arrivé comme ça d'un coup dans le paysage politique ?
07:09 Alors j'ai toujours été attachée à ce territoire.
07:12 J'ai toujours été engagée aussi dans politiquement,
07:15 puisque à l'époque je faisais partie des jeunes pop,
07:18 c'était il y a longtemps, au sein même de l'UMP et puis ensuite les Républicains.
07:23 Vous venez de la droite ?
07:25 Je viens de la droite, tout à fait.
07:26 Exactement, j'ai commencé en même temps que le premier mandat de Nicolas Sarkozy.
07:32 C'est pour ça que je m'étais engagée initialement.
07:34 Donc j'ai été dans les radars niçoises, j'ai toujours été, enfin je suis née…
07:38 Vous êtes niçoise ?
07:39 À Nice, exactement.
07:41 J'ai toujours fait mes travails d'été aussi au sein même de la collectivité.
07:45 Donc je pense que j'étais aussi assez identifiée en tant que jeune, mobilisée et engagée.
07:50 Et après j'ai eu la chance, mon parcours d'études m'a amenée à travailler six ans au Parlement européen,
07:56 ce qui m'a permis d'avoir une expertise sur ces sujets que je défends aujourd'hui.
07:59 Vous étiez quoi ?
08:00 J'étais assistante parlementaire d'une députée européenne de l'Euro-Circonscription Sud-Est,
08:04 puisqu'à l'époque il y avait des députés dédiés à la région.
08:08 Et c'est aussi, je pense, à ce moment-là aussi que j'ai pu être identifiée par notre maire.
08:14 Et il m'a offert cette chance.
08:16 Je suis jeune, je suis une femme aussi, peut-être que ça a joué.
08:20 Et engagée aussi et très fortement sur les questions européennes, vous l'avez rappelé.
08:23 D'accord. Est-ce que vous êtes l'anti-Christelle d'Intournie ?
08:26 On rappelle que c'était cette candidate qui avait été ancienne maire de Rhin-Place,
08:31 qui avait été adoubée par Christian Estrosi, qui l'avait portée à la région,
08:34 mais qui lui a échappé depuis pour allier le camp d'Eric Ciotti.
08:37 Est-ce que vous êtes l'anti-Christelle d'Intournie ?
08:40 Je ne sais pas. En tout cas, moi je trouve que ce qui est important, c'est la fidélité en politique.
08:45 C'est ce qui m'anime aussi.
08:48 Je suis très attachée à la personnalité, à la vision d'un maire qui est celui de Christian Estrosi,
08:52 comme je suis également très attachée à la vision d'un président de région qui est Renaud Muselier.
08:57 Et je pense que faire de la politique sans conviction, c'est difficile.
09:00 Parce que vous l'accusez de ne pas être fidèle et de ne pas avoir de conviction ?
09:03 Je pense qu'elle a commencé avec Christian Estrosi, et aujourd'hui elle le combat tous les jours.
09:08 Donc oui, je pense que c'est une preuve d'infidélité.
09:11 Quel est votre rapport à Nice ?
09:13 Il est viscéral, comme beaucoup d'élus, j'imagine.
09:17 En tout cas, quand on s'engage en politique pour un territoire, c'est parce qu'on l'aime, on le défend,
09:21 et qu'on a envie aussi d'une vision positive, productive aussi pour son territoire.
09:26 Moi, j'ai envie de défendre notre identité, comme j'ai envie aussi de défendre cette reconnaissance au niveau national, mais aussi international.
09:34 On voit que vous avez beaucoup de mandats déjà. Est-ce que vous avez une activité professionnelle par ailleurs ?
09:39 Non.
09:40 Vous êtes entièrement dédiée à l'ensemble de vos responsabilités, qui sont nombreuses.
09:43 Oui, et qui me prennent quand même pas mal de temps, même si on peut toujours faire mieux.
09:47 En début d'année, le maire de Nice, Christian Estrosi, a reconnu dans les colonnes de Nice Matin
09:52 que la situation financière de la ville et de la métropole était délicate.
09:56 On vous a assez peu entendu à l'époque, alors que vous êtes déléguée aux finances.
10:03 Quel regard vous avez sur cette situation ?
10:06 C'est vrai, je suis déléguée aux finances à la ville, pas à la métropole.
10:09 Moi, je suis assez fière d'avoir présenté un budget avec 125 millions d'investissements, sans augmenter la fiscalité,
10:17 et en maintenant aussi les tarifs du quotidien.
10:20 Je pense qu'on a la chance d'avoir un maire visionnaire qui continue d'investir,
10:24 et qui l'affirme aussi, c'est-à-dire que c'est en période aussi de crise et de développement économique
10:28 qu'il faut investir massivement.
10:30 C'est le cas pour une collectivité, comme c'est aussi le cas pour un particulier, pour un achat d'appartement par exemple.
10:36 Mais est-ce que vous reconnaissez que la situation économique et financière de la ville de Nice
10:40 et du coup de la métropole, est-ce qu'elle est aussi critique qu'on a pu le comprendre à ce moment-là ?
10:45 Non, elle n'est pas critique.
10:47 L'État continue à nous faire confiance, les banques continuent à nous faire confiance.
10:50 Je pense qu'elle le saura quand ce ne sera plus le cas.
10:52 Vous êtes très engagée dans l'essor et le rayonnement des start-up.
10:57 Pourquoi cet engagement ?
10:59 On a un territoire aussi industriel, mais qui est très développé, défendu notamment par des PME et par des start-up.
11:09 On ne le dit pas assez souvent selon moi.
11:11 On a des talents du territoire, on a aussi de plus en plus de Français non-nissois
11:17 qui décident de s'installer en France et de monter son projet en France, mais notamment à Nice.
11:22 Et c'est vrai que j'ai à cœur de pouvoir leur donner une visibilité,
11:26 mais aussi de les accompagner à travers les différents programmes de la métropole nisque d'Azur,
11:30 mais aussi de la région existante.
11:32 Pour autant, on a l'impression que l'écosystème de start-up a un petit peu de mal à s'installer et à décoller véritablement.
11:40 C'est peut-être une impression, vous avez raison de le dire.
11:43 En tout cas, il n'y a pas un jour où je ne rencontre pas une nouvelle start-up,
11:48 ou je rencontre aussi des niçois qui ont envie d'entreprendre.
11:52 Je pense que c'est un bon signe aussi pour l'économie de notre territoire, mais aussi de la France généralement.
11:57 Et non, je pense qu'au contraire, on a aussi de plus en plus d'espaces de co-working qui s'installent à Nice.
12:03 C'est dire aussi que nous avons des entrepreneurs qui viennent s'installer, qui veulent développer leur entreprise ici.
12:09 Donc je pense que ça témoigne aussi d'une bonne santé de nos start-up au niveau local.
12:14 Alors en plus de vos multiples casquettes, vous avez une mission depuis quelques semaines.
12:19 Le ministre de la Transformation et de la Fonction Publique Stanislas Guerini,
12:23 qui vous a confié une mission pour lever les freins à l'utilisation et au partage de données par les collectivités locales.
12:29 Alors la mission étant un peu barbare comme ça, est-ce que vous pouvez nous l'expliquer, nous dire concrètement en quoi ça consiste ?
12:35 Bien sûr, on part d'un constat qui est celui d'une loi de 2016 qui oblige entre guillemets les collectivités à ouvrir leurs données.
12:43 Aujourd'hui, on se rend compte qu'il n'y a qu'un tiers de ces collectivités qui ouvrent leurs données.
12:48 L'enjeu, il est simple, au-delà d'une idée de transparence, c'est pour ça que cette loi avait été légiférée au début,
12:55 c'est plutôt une nécessité dans un but d'améliorer l'efficacité des services publics aujourd'hui.
13:02 C'est vrai pour le transport, c'est vrai pour le logement, c'est vrai pour l'éducation, pour la culture ou encore l'aménagement du territoire.
13:08 Est-ce que vous avez déjà des idées ou des exemples que vous pouvez nous donner ?
13:13 Tout à fait, je le dis, de plus en plus des collectivités, et surtout à l'échelle des EPCI, des métropoles et des communautés d'agglos,
13:20 vont cette année présenter aux citoyens une stratégie de la donnée.
13:26 D'une part pour faire de la pédagogie sur ce qu'est une donnée et quel est l'intérêt aussi pour chaque citoyen.
13:30 Et je pense qu'en interne, par exemple, dans chaque collectivité, chaque directeur devrait avoir aussi cette notion de la maîtrise des données.
13:37 L'idée, ce n'est pas d'augmenter la qualité de nos données qui existent, mais aussi d'améliorer la qualité de nos données pour, encore une fois, améliorer les services publics.
13:49 Frédérique, vous avez été élue présidente départementale de Renaissance le 30 janvier.
13:53 À l'époque, on vous a reproché de mener une liste à la solde de Christian Estrosi. Est-ce que c'est lui qui dirige depuis ?
13:58 Mais pas du tout. Que je sois une proche de Christian Estrosi, c'est un fait que je revendique d'ailleurs et j'en suis particulièrement fière.
14:06 Après, cette liste, elle est constituée notamment des membres de notre bureau départemental.
14:10 Elle est constituée de certains anciens, la République En Marche et aujourd'hui Renaissance, qui ont fait campagne contre les candidats de Christian Estrosi,
14:17 qui ont même fait campagne contre Christian Estrosi. Donc dire aujourd'hui que c'est une liste Estrosiste, c'est faux.
14:23 On a dit qu'à l'époque, tous les anciens macronistes, les Premiers Marcheurs, avaient été écartés. C'est faux ?
14:30 Beaucoup se revendiquent parmi les premiers marcheurs, y compris ceux qui sont sur ma liste au bureau départemental.
14:36 En tout cas, cette liste, elle est constituée à la fois de premiers marcheurs, mais aussi de nouveaux,
14:43 puisque l'idée aussi, c'est de pouvoir accompagner cette mutation d'un mouvement citoyen à un véritable parti politique.
14:48 Et puis, moi, ce qui me tenait à cœur, c'est aussi d'ouvrir cette liste à des acteurs du territoire.
14:53 Il y a des start-upeurs, il y a des jeunes entrepreneurs également, et c'était important de le signifier.
14:59 Moins de trois mois après avoir été élu à la tête de Renaissance dans le Var, Mourad Boudjelal a démissionné le 21 avril.
15:05 Il a confié un verre matin à voir, et je le cite, "quitter Renaissance parce que je n'avais pas les moyens de faire ce que je voulais et que c'était un bureau parisien.
15:12 Il y a des choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord. Je le suis globalement avec le président, mais j'ai du mal à suivre la ligne du parti."
15:19 Est-ce que Mourad Boudjelal a fabule ?
15:21 Non, je pense qu'il aurait dû se poser la question en même temps de monter cette liste.
15:26 La première condition, c'est de partager le projet défendu par Emmanuel Macron à travers un secrétaire général qui est celui de Stéphane Séjourné.
15:35 En ce qui me concerne, nous avons des moyens financiers, nous avons aussi un lien direct avec le siège sans pour autant nous imposer quoi que ce soit.
15:45 Je respecte son positionnement. Si l'eau s'en a assise, c'est que peut-être effectivement il a eu à avoir des signes au contraire. En ce qui me concerne, ce n'est pas le cas.
15:54 Vous avez le sentiment d'avoir une marge de manœuvre pour pouvoir gouverner le parti ici comme conformément à vos convictions ?
16:02 En effet, l'idée quand on est président d'un départemental, ce n'est pas d'être d'accord sur tout.
16:09 D'ailleurs, je pense que c'est rare de trouver quelqu'un qui s'engage en partie politique qui est d'accord sur tout avec un président ou un secrétaire général.
16:16 C'est de partager un socle de valeur et avoir un objectif clair qui est celui de la réussite d'Emmanuel Macron.
16:21 En tout cas, c'est ce qui m'anime. On est aidé par le siège pour structurer sur le territoire les différents comités qui vont ensuite porter les valeurs défendues depuis Paris.
16:33 Mais non, nous n'avons pas d'obligation contraignante à partir du moment qu'on partage les mêmes valeurs et le même socle. En tout cas, c'est le cas pour moi.
16:41 On le voit et on l'a vu depuis le départ, le manque d'enracinement local de la majorité présidentielle est un problème.
16:50 La meilleure illustration, c'est l'éjustice l'actif de 2022 où les candidats macronistes ont été balayés dans les Alpes-Maritimes.
16:57 Ça, vous y travaillez et est-ce qu'il y a d'ores et déjà des progrès ?
17:02 Naturellement, je l'ai toujours dit, l'idée c'est aussi de repérer des talents parmi ceux effectivement qui étaient marcheurs de la première heure,
17:11 mais aussi des nouveaux parce qu'il en existe et c'est important de le dire, qui soutiennent l'action d'Emmanuel Macron et qui veulent s'engager pour leur territoire.
17:19 On avance, je suis assez confiante et je suis surtout agréablement surprise des profils que nous avons et je suis fière de pouvoir les défendre et les représenter aujourd'hui.
17:28 Est-ce que vous êtes à l'aise, Magali Altoulian, avec la réforme des retraites ?
17:31 Oui, totalement. Ce que je regrette, c'est peut-être le manque d'explication. On a peut-être, selon moi, parlé avant tout de l'âge de la retraite décalé
17:42 plutôt que des réformes structurelles sur le travail. Je pense qu'en cela, on a eu un problème de chronologie, mais que ça soit une nécessité, je le maintiens.
17:55 On voit bien avec nos voisins européens qu'on était l'un des rares pays aussi à avoir un départ de la retraite assez bas.
18:04 On a une nécessité, on a aussi un système de retraite que l'on doit préserver. Cela passe aussi par un décalage du départ de l'âge de la retraite.
18:15 Le vrai sujet, selon moi, c'est les conditions de travail, c'est la revalorisation des salaires et de l'accompagnement aussi des seniors, notamment.
18:24 Emmanuel Macron s'est donné 100 jours pour convaincre d'ici le 14 juillet. Quelles sont les principales conditions, selon vous, pour qu'il y arrive ?
18:33 Je pense qu'il faut qu'il retrouve du lien avec les Français. Il a essayé, je reconnais, je ne suis pas aveugle sur la situation actuelle.
18:43 Il y a une déchéance, mais que l'on impute au président de la République, mais qu'on impute aussi plus généralement à la politique en général.
18:52 On le voit aussi dans l'actualité, les élus ont souvent pris sa partie. Donc on a une crise aussi, je pense, selon moi, des institutions qu'il va falloir à un moment donné réformer.
19:02 Après, hier du mois, cette semaine, il s'est exprimé sur la volonté de la France de se réindustrialiser.
19:10 Cela passe aussi par des faits, par également le travail et des annonces ont été faites en ce sens.
19:17 Le maire de Saint-Brévin, en Loire-Atlantique, a décidé de démissionner après l'incendie criminel de son domicile.
19:26 Qu'est-ce que ça traduit et qu'est-ce qu'il faudrait faire concrètement pour protéger les élus ?
19:31 Je pense, alors, déjà rappeler à quel point c'est terrible, selon moi, pour la démocratie.
19:37 C'était un maire qui était engagé depuis longtemps et je le rappelle qu'il s'est fait brûler sa maison puisqu'il avait accepté d'accueillir un centre d'asile.
19:46 Ce qui lui a été demandé par le gouvernement.
19:48 Ce qui lui a été demandé par le gouvernement. Je répète aussi, quand on parle d'Asie, on parle de réfugiés, notamment politiques.
19:54 Ce sont des réfugiés qui fuient la guerre, ont un système aussi autoritaire dans leur pays.
19:59 Donc, voilà, je trouve que déjà, ça traduit quand même une montée de haine assez inquiétante.
20:07 Elisabeth Bunt s'est exprimée cette semaine aussi en disant qu'il y avait une nécessité aussi d'accompagner ses maires.
20:12 Je pense qu'il faut rester dans l'écoute et autant que possible, que ce soit financièrement ou moralement, les accompagner dans leur exercice.
20:20 Est-ce que l'État n'a pas failli, là, quand même, dans ce dossier ?
20:23 On voit un conseil Sharpe à l'Assemblée sur le pavoissement des mairies.
20:26 Est-ce que là, on n'est pas sur les fondamentaux de cohésion sociale, de conviction démocratique, effectivement, face à des extrêmes ?
20:34 Est-ce que vous pensez, parce que l'État est un peu mis sur la sallette, vous-même, au fond, on connaît vos engagements contre les extrêmes.
20:40 Est-ce que vous pensez qu'il a fait le boulot nécessaire, quoi ?
20:42 On peut toujours mieux faire. La question c'est, est-ce qu'il a fait le boulot nécessaire ?
20:47 En l'occurrence, il est toujours un peu difficile de tenir la main de chaque élu.
20:51 Par contre, je pense que d'affirmer au effort, déjà de commencer par interdire ces mouvements d'extrême droite,
20:56 notamment dans leur capacité à manifester, ça a été indiqué aussi cette semaine.
20:59 Je pense que c'est une première clarification que le gouvernement se devait de faire et qui a été annoncée cette semaine.
21:08 Je pense qu'il faut donner aussi des moyens financiers, une meilleure marge de manœuvre aussi à nos maires.
21:15 Cela est défendu notamment par Christian Estrosi, c'est-à-dire plus de décentralisation, plus de compétences aussi.
21:20 Et ça, oui, je pense que l'État peut faire mieux dans ce domaine-là.
21:24 Le premier centre éducatif fermé dans le département va avoir le jour en dehors de la métropole, à Villeneuve-Loubet, où le maire l'assume pleinement.
21:30 On sait les fantasmes que ça peut susciter chez les riverains.
21:34 On sait aussi qu'il y a 10 ans, dans le territoire de la métropole, on s'était battu contre l'installation de ces centres éducatifs fermés.
21:40 Est-ce qu'il n'y a pas dans votre discours aujourd'hui, est-ce qu'il n'y a pas une forme d'hypocrisie de dire « oui, on soutient Saint-Brévin,
21:49 mais quand un centre comme celui-ci, qui n'est pas facile à implanter, veut s'implanter dans la métropole, on ne l'aide pas, quoi » ?
21:55 Et puis il va s'implanter à Villeneuve-Loubet, dans une commune des Laires.
21:58 En fait, je pense que l'idée, c'est de laisser le choix à nos maires. C'est ce que je disais tout à l'heure.
22:02 – Ils ne voudront jamais ça, quoi.
22:04 – C'est-à-dire, bien sûr que oui, la preuve, il y en a un qui a vu son domicile brûler parce que justement il avait accepté.
22:09 Ça dépend aussi d'un territoire. Moi, je milite aussi pour la différenciation des territoires.
22:16 Ça dépend de chaque maire, de sa volonté aussi. Et à partir du moment où un maire le décide et le souhaite avec le soutien de l'État,
22:24 je pense qu'il faut l'accompagner.
22:26 – Magali Altounio, vous êtes un fervent soutien de l'Arménie et des Arméniens, en particulier ceux du Haut-Karabakh
22:32 qui aujourd'hui sont menacés par l'Azerbaïdjan.
22:35 Est-ce que vous trouvez que la France en fait assez vis-à-vis de l'Arménie et contre l'Azerbaïdjan ?
22:40 Puisqu'on a reproché à Catherine Colonna d'avoir une position un peu ambiguë entre les deux.
22:46 – On a eu, selon moi, un président de la République très mobilisé sur le sujet.
22:52 Un des rares, voire le seul qui s'était exprimé, au sein même de l'Union Européenne, sur ce sujet.
22:59 Il a été à l'initiative de nombreuses rencontres aussi.
23:02 On peut toujours mieux faire, c'est certain.
23:05 Je comprends la frustration de la communauté arménienne, locale, nationale, et même des Arméniens en Arménie,
23:13 et notamment dans l'Artsakh.
23:15 Je les soutiens et j'aimerais qu'un jour on puisse leur apporter tout le soutien dont ils méritent,
23:22 puisque derrière il s'agit de vie, de famille, qui sont dissemées, des jeunes filles qui sont violées.
23:29 Et j'espère qu'un jour on aura une vraie position claire de la communauté internationale sur le sujet, dont européenne.
23:36 – Vous semblez gênée quand même sur l'attitude de Catherine Colonna,
23:39 la reprocher d'avoir été un peu trop douce avec le président azerbaïdjanais ?
23:44 – Je pense que c'est sûr que sa situation n'est pas évidente.
23:47 En l'occurrence, oui, j'attends un positionnement beaucoup plus ferme, c'est certain.
23:51 – Merci beaucoup Magali El-Tounian, merci à tous de nous avoir suivis.
23:56 Merci à Sophie Doncé et Philippe Bertigny pour la réalisation de cette émission.
24:02 À Christelle Benjamin pour sa préparation,
24:04 une émission que vous pouvez retrouver sur les réseaux sociaux
24:07 et les sites internet de Radio Emotion et Nice Matin.
24:10 On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau rendez-vous de l'interview à la une.
24:14 Bonne journée et bon week-end à tous.
24:17 [Musique]
24:23 [SILENCE]