Écriture inclusive / Macron et les classes moyennes ? / Macron méprisant ? / 1 an de Borne

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Mettez vous d'accord avec Arnaud Benedetti, Sophie De Menthon, Alexis Poulin et Gaëtan Dussaussaye

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-05-16##
Transcript
00:00 Radio, mettez-vous d'accord. 9h10h, Valérie Exper.
00:04 Alors, pour l'instant, ils ne sont que deux, donc ce sera peut-être pas compliqué de les mettre trop d'accord.
00:09 Les problèmes de transport parisiens font que... il n'y a que... enfin que... je suis ravie !
00:14 Arnaud Benedetti qui est là, professeur à la Sorbonne. Bonjour Arnaud !
00:17 Rédacteur en chef de l'excellent entrevue politique et parlementaire.
00:21 Le nouveau numéro est paru hier, "Sexe, corps et politique".
00:25 C'est passionnant. Les rapports entre le sexe, la politique, le corps...
00:31 Je n'ai pas encore tout lu, mais c'est en tout cas une nouvelle formule qui est très intéressante.
00:36 Et on peut s'abonner.
00:38 Bien sûr, sur le site de la revue politique et parlementaire.
00:41 K.O. Essai sur les imaginaires des peuples, c'est un entretien avec Stéphane Rosès
00:47 que vous publiez aux éditions du CERF.
00:50 Et puis, également avec nous, c'est moins compliqué puisque vous êtes à distance, Alexis Poulin,
00:54 journaliste, directeur de la publication du Monde Moderne, éditorialiste politique sur Sud Radio,
00:59 tous les mercredis matin. Bonjour Alexis !
01:01 Bonjour !
01:02 Bonjour !
01:03 Et on attend Sophie de Menton et Gaétan Dussosset.
01:07 À propos de l'état des transports en Ile-de-France, on vient d'apprendre ce matin
01:12 qu'il n'y aura ni ville de protection, ni climatisation, et la moitié des rames du RERB
01:16 qui ne seront pas rénovées.
01:17 Absolument.
01:18 Voilà, donc je pense que c'est une nouvelle qui va ravir les franciliens.
01:20 Oui, absolument. Et puis j'entendais également le patron d'Aéroport de Paris
01:25 qui était sur une autre antenne ce matin, qui disait "tout va bien".
01:27 Moi je dois vous dire qu'à chaque fois que je prends l'avion, il y a toujours un problème à l'aéroport
01:30 et en particulier...
01:31 Toujours un bouchon.
01:32 Non, mais en ce qui concerne la...
01:33 Il faut le taxi, ouais.
01:34 Non, non, mais en ce qui concerne la mobilité, les personnes âgées ou les gens qui sont handicapés...
01:38 Ah oui, il y a des kilomètres, il y a des kilomètres.
01:40 Enfin, pour vous dire, je ne sais pas comment ils vont faire pour les JO, samedi soir...
01:43 Je sais pas.
01:44 Samedi soir, je suis resté bloqué 25 minutes dans un avion
01:47 parce qu'il n'y avait personne pour apporter la passerelle.
01:50 Mais c'est invraisemblable.
01:53 On est quoi, 6e puissance ?
01:55 Tout est en train de s'émietter, c'est impressionnant.
01:57 C'est quand même 7e maintenant, on a encore régressé.
02:01 Et surtout, vous attendez une demi-heure et ensuite vous arrivez au pied d'un escalator qui ne fonctionne pas.
02:07 Donc certes, il y avait à côté, si je suis honnête, un ascenseur qui pour le coup fonctionnait,
02:12 mais vous avez des avions qui arrivent tous ensemble, et bien tout le monde peut pas...
02:16 Il y a un escalator dans le métro aussi qui ne fonctionne pas. Il faut le signaler.
02:19 Mais je l'avais signalé moi sur Twitter, et j'avais reçu une magnifique réponse d'ADP à l'aéroport de Paris.
02:24 Notamment Ohal, qui fonctionne une fois peut-être tous les 3 mois.
02:29 Et ADP m'avait envoyé un mot en me disant "Est-ce que vous pourriez nous indiquer où est l'ascenseur en panne ?"
02:34 Donc c'est-à-dire qu'eux-mêmes ne savent pas...
02:36 C'est leur travail.
02:37 Donc je ne sais pas comment ils feront pour les JO, dont on pourra dire quelques mots également,
02:43 puisque hier on l'avait évoqué, le prix des billets est absolument faramineux pour certaines épreuves,
02:50 et en particulier pour la cérémonie d'ouverture.
02:52 On va revenir sur l'intervention d'Emmanuel Macron hier, président des classes moyennes.
02:57 Moi j'étais très impatiente de vous entendre ce matin, parce que c'est ce qu'on se disait avec Arnaud,
03:02 on rase gratis, mais il n'y a pas encore dans le rasoir ni la mousse à raser.
03:07 On n'a pas bien compris quand est-ce que les impôts...
03:09 Il n'y a pas la lame non plus.
03:11 Un an d'Elisabeth Borne à Matignon, et puis Manuel Valls, il faut stopper l'immigration.
03:16 Alors on va commencer avec, comme d'habitude, vos coups de cœur, vos coups de gueule.
03:21 Arnaud, allons-y, nouveau numéro.
03:23 Alors moi le coup de cœur, je suis désolé, un peu intéressé, c'est la nouvelle formule de la revue politique et parlementaire.
03:29 Je vous ai devancé.
03:31 Vous m'avez devancé, mais alors peut-être rappelez que la revue politique et parlementaire aura 130 ans l'année prochaine, en 2024.
03:38 Oui, ça se commémore.
03:40 C'est une très vieille revue qui avait été créée à l'époque par des proches de Valdain Crousseau.
03:43 Vous savez, Valdain Crousseau, c'est l'homme, notamment, de la loi sur les associations, qui a été président du conseil.
03:48 Et c'était une revue qui avait pour objectif, à la fois la défense de la République,
03:53 dans un moment très particulier sur le plan historique, avec l'affaire Dreyfus, les suites du boulangisme, etc.
04:00 Mais qui avait pour objectif, si vous voulez, d'éclairer le débat public
04:03 et de permettre aux élites de l'époque de disposer d'un certain nombre d'analyses qui seraient utiles, j'allais dire, dans l'exercice de leur mission.
04:13 On a gardé, bien évidemment, cet esprit depuis 130 ans.
04:17 C'est une revue qui a eu des signatures particulièrement prestigieuses.
04:21 Le colonel de Gaulle a publié son premier article dans une revue civile, dans la revue politique et parlementaire, en 1933 ou 1932, je ne sais plus exactement.
04:30 C'était le premier chapitre de son livre "Vers l'armée de métiers".
04:34 Donc, on a eu Aron, on a eu Anna Arendt, etc., etc., qui ont publié.
04:38 Et là, on a conçu une nouvelle formule, avec un dossier, vous l'avez rappelé, "Sexe, corps et politique",
04:46 avec un article notamment de Jeannine Mossus-Lavaux, qui est une politiste très connue, qui a beaucoup travaillé sur le vote féminin,
04:53 avec un article de Jean Garrigue sur une histoire un peu, j'allais dire, amoureuse de la République,
05:00 avec une interview d'Édith Cresson, qui est revenue sur son parcours de Premier ministre,
05:06 lorsqu'elle a été nommée par François Mitterrand en 1992, etc., etc.
05:10 Mais surtout, on a voulu donner plus de respiration avec des rubriques.
05:13 Donc, on a beaucoup plus de rubriques. On a une rubrique, bien évidemment, politique et parlementaire.
05:17 On a une rubrique influence, on a une rubrique mutation, on a une rubrique savoir, on a une rubrique économie, ressources, etc., etc.,
05:24 une rubrique culture, et avec un grand entretien, et un grand entretien, on a le plaisir et l'honneur
05:29 d'avoir interviewé l'ancien président de la République, François Hollande, qui nous a accordé...
05:34 - Et qui parle de sexe ?
05:36 - Non, qui ne parle pas de sexe, mais qui parle de la situation politique internationale,
05:40 de la politique de la France vis-à-vis de la Russie et de Vladimir Poutine,
05:48 et puis aussi de l'avenir de la gauche, et éventuellement aussi de l'avenir du macronisme.
05:53 Donc, c'est un entretien assez intéressant.
05:55 Il faut reconnaître que François Hollande est un excellent analyste de la vie politique.
05:58 C'est un très bon commentateur de la vie politique. Après, chacun appréciera ou non son action en tant que président de la République.
06:04 C'est un autre sujet. Et puis, importe aussi de souvenir Maabrouk à partir de son dernier livre sur le sacré.
06:13 Donc, un coup de cœur pour vous.
06:16 - Un coup de cœur pour toutes les équipes de la revue politique et parlementaire.
06:19 - C'est vrai que je l'ai reçu hier et ça m'a donné très envie d'y aller.
06:23 - Je dis que c'est très difficile de faire vivre une revue aujourd'hui,
06:27 mais je pense que c'est absolument indispensable, parce que l'avantage des revues,
06:31 c'est qu'on a de la distance par rapport à l'actualité, ce qui ne nous empêche pas de traiter de l'actualité.
06:36 - Absolument. Emmanuel Macron a rassemblé 6 millions de téléspectateurs hier soir,
06:41 ce qui n'est absolument pas beaucoup.
06:43 - Ce qui n'est pas surprenant.
06:44 - C'est même un flop.
06:45 - On en reparlera, mais c'est la limite de la sursaturation médiatique.
06:48 - Voilà, c'est pour vous donner l'information tout de suite.
06:50 Alexis, vous, c'était un coup de gueule.
06:52 - Oui, un pas de côté, parce qu'on a eu les résultats du concours pour devenir professeur des écoles.
06:57 Et dans trois académies, en fait, il y a moins de candidats et de candidates que de postes, tout simplement.
07:04 Donc, c'est extrêmement inquiétant.
07:06 À Créteil, par exemple, seulement 737 candidats, alors qu'il y avait 1166 postes qui étaient ouverts.
07:12 C'était à Versailles, la plus grande académie de France, 833 postulants,
07:17 alors que c'était 1280 postes qui étaient là.
07:21 Et puis 80 admissibles en Guyane pour 165 postes.
07:24 C'est extrêmement inquiétant parce que ça veut dire qu'à la rentrée,
07:27 il y aura encore des élèves qui vont avoir des soucis à avoir des professeurs devant eux,
07:30 que le recrutement peine pour un secteur quand même important, c'est celui de l'éducation.
07:35 C'est l'avenir du pays, en réalité.
07:37 Quand on voit l'état des établissements scolaires, quand on voit le peu d'engouement, finalement,
07:42 qu'il y a maintenant à devenir professeur, malgré les sparadrames,
07:45 il s'en est là par Papendia et Emmanuel Macron,
07:47 on voit bien qu'il y a une mort programmée de l'éducation nationale qui, moi, me fait froid dans le dos.
07:51 Parce que ça veut dire quelque chose de grave, ce manque de candidats.
07:56 C'est que c'est un métier qui n'intéresse plus.
07:58 Et derrière, la qualité des professeurs va aussi en pâtir.
08:02 On va aller chercher un peu à boucher les trous, comme on a déjà fait avec les contrats actuels.
08:06 Je ne dis pas qu'ils ne sont pas à l'auteur, mais la question de la formation, elle est clé.
08:10 Et c'est vrai que je ne comprends pas que la France ne prenne pas l'ampleur des dégâts
08:17 de cette faillite programmée d'éducation nationale.
08:20 Parce que derrière, il y avait Elon Musk et d'autres qui étaient à Tchouz France
08:24 et qui étaient encore à dire que oui, en France, on a de la chance, on a d'excellents mathématiciens.
08:28 Eh bien, si on regarde, on va avoir le même problème qu'avec le numéro splesus,
08:31 c'est-à-dire que dans 20 ans, 30 ans, on n'aura plus de mathématiciens en France.
08:35 Et c'est très grave parce que derrière, c'est l'innovation, c'est la projection aussi du pays,
08:40 puis c'est le savoir. Et de voir ça, c'est extrêmement inquiétant.
08:44 Moi, je pense qu'on aura toujours d'excellents mathématiciens.
08:47 C'est pas le sujet. Le problème, c'est que c'est le niveau moyen qui s'effondre.
08:52 Et c'est la vraie difficulté. C'est qu'on aura toujours, malgré tout, une élite scolaire,
08:57 universitaire, qui sera produite par tout simplement d'excellents établissements qui, eux, demeurent.
09:02 Mais c'est le niveau moyen qui s'effondre. En fait, l'écart, aujourd'hui, ne cesse de s'accroître.
09:08 C'est-à-dire l'école, qui a été un instrument, finalement, d'émancipation et de promotion de l'égalité,
09:14 fonctionne de manière très inégalitaire, aujourd'hui, en l'occurrence.
09:19 Et, bon, en effet, Alexi a tout dit. Il a dit que c'est le manque de moyens.
09:22 Le problème de moyens entraîne une crise des recrutements.
09:25 La crise des recrutements entraîne une baisse du niveau de l'offre d'enseignement.
09:29 Et, évidemment, une baisse du niveau, ensuite, scolaire.
09:32 Et quand on voit, finalement, le rang de la France, aujourd'hui, dans les classements PISA,
09:38 d'ailleurs, toutes disciplines confondues. Je ne parle même plus des disciplines littéraires.
09:43 Là, on est véritablement dans un naufrage absolu, depuis un certain nombre d'années,
09:47 qu'il s'agisse de l'histoire, de la culture générale, de la littérature, etc.
09:50 De la maîtrise de la syntaxe, enfin, j'en passe.
09:53 Mais même dans les matières scientifiques, en maths, en science,
09:59 on voit que la place de la France ne cesse de se dégrader.
10:03 - Là, on voit, c'est aberrant. Effectivement, je l'ai vu aussi, Alexi Poulain.
10:07 Donc, il y a moins de profs, il y a moins de candidats que de postes.
10:10 Donc, c'est ahurissant.
10:13 - Ahurissant.
10:14 - Et dans la santé, ça va être pareil. Enfin, c'est déjà pareil. C'est déjà la même chose.
10:18 - C'est déjà pareil dans la santé, puisque les élèves infirmiers quittent à 10% la formation avant la fin de la formation.
10:24 Donc, on a vraiment, dans tout ce qui est l'état Providence, ce qui devrait être, en fait, le progrès,
10:31 une régression terrible. Et je pense que l'augmentation des inégalités scolaires
10:36 va faire exploser, bien sûr, les inégalités économiques. Et c'est un modèle intenable à terme.
10:41 - On se retrouve dans un petit instant, 9h14, sur Sud Radio. À tout de suite.
10:45 (Générique)
10:47 - Sud Radio, mettez-vous d'accord. 9h10, Valérie Expert.
10:51 - Avec vous, sur Sud Radio, nous sommes au complet. Sophie de Monton vient d'arriver,
10:55 chef d'entreprise, présidente du mouvement Éthique, ainsi que Gaëtan Dussosset,
10:59 porte-parole du Rassemblement national. Bonjour et bienvenue à vous.
11:02 Sophie, votre coup de cœur ?
11:05 - Oui, alors c'est d'ailleurs un coup de cœur et un coup de gueule réunis.
11:08 En l'occurrence, le coup de cœur, c'est que la rédaction en écriture inclusive
11:15 de l'université de Grenoble, concernant les statuts de l'université, a été annulée.
11:22 Le tribunal administratif qui a dit maintenant "stop".
11:25 Mais c'est extraordinaire, parce que ça a été annulé, bravo, enfin, si on veut.
11:30 L'Académie française a réagi il y a des années. Le 16 mai 2020, le conseil d'administration de l'université
11:39 avait adopté les statuts du service des langues de l'établissement, mais le texte avait été rédigé
11:44 malgré la circulaire d'Edouard Philippe, qui en 2017 a joigni l'administration
11:50 et les services de l'État de ne pas faire ça.
11:52 Alors maintenant, c'est insupportable, ça suffit. Il y a même des plaques de rue.
11:56 Cette écriture inclusive, le texte à Grenoble, il faut lire.
12:00 - Mais comment ? - Eh ben si, citoyen, citoyenne, voilà, c'est pas supportable, c'est pas lisible,
12:10 c'est pas compréhensible, mais enfin, qui dirige ce pays ?
12:13 Il y a un Premier ministre, des lois, des décrets, etc. Ben non, ça continue.
12:18 Et je crois que c'est ça qui me rend dingue, c'est tellement symbolique.
12:22 Aujourd'hui, après je ne sais combien de temps l'université de Grenoble va devoir rediger,
12:27 on va voir combien de temps ils mettent, d'ailleurs, ils savent peut-être plus écrire.
12:30 - Mais l'université c'est une vraie... - La Académie française, pas chez vous ?
12:37 - Non, pas dans mon université, en tout cas pas dans mon UFR.
12:40 Oui, alors en effet, vous voyez que dans un certain nombre d'établissements d'enseignement,
12:45 supérieurs, mais au-delà même, parfois dans des municipalités aussi,
12:50 on utilise l'écriture inclusive. - Et la fac ?
12:54 - Le pire, c'est que si vous voulez, au moment où les enfants ont les pires difficultés
12:59 à maîtriser la langue française, on rajoute une complication dans l'usage de la langue française.
13:06 - Et avec les accords de participaté avec de l'inclusif. - On en est même pas là.
13:11 - Je ne fais même pas de réflexion sur le fait qu'à la fac, on demande à une jeune fille de 17 ans
13:19 de mettre sexe féminin, masculin, autre, non défini.
13:23 - J'ai vu aussi, j'ai vu ça. - C'était votre coup de gueule. Gaëtan ?
13:29 - Oui, c'est un coup de gueule également, alors pas sur l'état des transports,
13:33 parce qu'on aurait pu en parler, d'où notre retard un peu collectif à tous aujourd'hui,
13:37 mais plus en fait sur cette espèce de méthode couée de la part du gouvernement
13:41 qui consiste à essayer de répéter autant de fois que possible que tout va bien,
13:45 seulement en ce qui concerne l'inflation, la situation de l'inflation.
13:48 On se souvient d'Elisabeth Bande, première ministre, qui avait dit il n'y a pas si longtemps que ça
13:52 que les prix grâce au trimestre anti-inflation avaient baissé de 5%.
13:56 En réalité, au même moment, c'était sur le mois de mars, l'INSEE démontrait qu'au contraire,
14:01 il y avait 1,5% d'augmentation des prix à la consommation des produits alimentaires et hygiéniques
14:07 malgré les promesses du gouvernement.
14:09 Et la rebelote, c'est Bruno Le Maire, le ministre de l'économie,
14:12 qui nous dit que pareil, ça a été un succès triomphant ce trimestre anti-inflation du gouvernement,
14:17 que les prix ont chuté de 13%, alors qu'au même moment, une étude de UFC que choisir,
14:22 démontre qu'au contraire, dans la plupart des enseignes,
14:25 et y compris d'ailleurs sur les produits qui étaient concernés par le panier anti-inflation du gouvernement,
14:29 en réalité, les prix ont continué d'augmenter.
14:32 C'est le cas dans le système U, Intermarché, Carrefour, etc.
14:36 Alors, on sait que le gouvernement essaye de faire un coup de subvention de chèque, etc.
14:41 Mais force est de constater, encore une fois, que c'est pas la bonne méthode.
14:44 C'est pour ça qu'au Ration Nationale, on demande plutôt une baisse drastique de la pression fiscale,
14:49 notamment en agissant sur la TVR.
14:51 - C'est probablement vrai, mais le calcul des prix anti-inflation ou inflation, etc.
15:00 est très compliqué en ce moment.
15:02 Ça dépend quelle catégorie vous analysez, quelle catégorie de prix...
15:05 - Les enseignes aussi, non ?
15:07 - Les enseignes, tout à fait.
15:09 - Ça dépend aussi du type de produit.
15:12 Il suffit qu'il y en ait un qui... Il y a encore des produits qui ont augmenté,
15:14 parce que voilà, ils ont augmenté pour des raisons X.
15:17 Donc, à partir du moment où vous avez ça, ça fausse complètement les calculs.
15:21 Donc c'est impossible en ce moment, d'après les professionnels,
15:24 c'est vraiment impossible de calculer sérieusement le coût de l'inflation,
15:29 en particulier dans le domaine alimentaire.
15:31 - Oui. Alors, l'UFC Quechua-Zéra a été épinglée par Bruno Le Maire,
15:35 en disant que le calcul n'était pas...
15:37 - Oui, parce que forcément, ça desserre l'argumentaire du gouvernement
15:40 et les objectifs qui étaient fixés.
15:42 Ça ne va pas, évidemment, dans leur sens, quand ils essayent de faire avancer une méthode
15:45 que nous dénonçons, qu'ils essayent de faire avancer.
15:47 - Oui, mais qu'est-ce que vous voulez qu'il fasse ?
15:49 - Je trouve qu'en fait, le problème, c'est que quand on a un ministre de l'Économie
15:51 qui, en direct, sur une matinale très regardée,
15:53 eh bien, en fait, bataille à propos de chiffres,
15:56 remet en question la méthodologie ou bien la sincérité d'une étude qui est faite,
16:01 en fait, je trouve que ça illustre une fois de plus, d'ailleurs,
16:03 cette grande déconnexion qu'il y a de la Macroniance vis-à-vis des Français.
16:06 Oui, mais en fait, si vous voulez, parfois, il n'y a même pas besoin d'études.
16:09 Là, je les prends pour les citer, je les prends pour solidifier l'argument,
16:12 mais en réalité, l'intégralité des Français, quand ils font des courses,
16:15 on voit bien que leur quotidien a changé et que le caddie, aujourd'hui, coûte excessivement plus cher.
16:18 - Même Emmanuel Macron, hier soir, lors de l'interview, a parlé de son caddie.
16:23 Il a dit "quand on voit ce qu'on a dans le caddie..."
16:25 - C'est quoi, la dernière fois qu'il a posté un caddie, Emmanuel Macron ?
16:28 - Brigitte ne veut plus y aller.
16:30 - Je ne sais pas, mais en tout cas, il dit "quand on voit ce qu'il y a dans le caddie",
16:34 ça m'a évidemment fait sourire.
16:36 Donc, hier soir, il était le Président de la République au JT de TF1.
16:40 Alors, l'audience, c'est 5 870 000 téléspectateurs, 23% de parts de marché.
16:48 C'est à peu près dans la moyenne de ce qu'il avait fait la dernière fois,
16:52 lors de sa dernière interview.
16:54 - Il a laissé plus lors de son adresse aux Français, il y a 15 jours, 3 semaines.
16:58 - Oui, interview, le 20h de TF1, première partie, 5 470 000.
17:07 Donc, c'est dans la moyenne.
17:09 C'est vrai qu'il n'y avait pas une énorme attente.
17:12 C'est le moins qu'on puisse dire.
17:15 Vous l'avez regardé, j'imagine, les uns et les autres.
17:18 - Oui, j'ai regardé.
17:20 - Et effectivement, ce qu'on a retenu, c'est cette annonce, pour le moins floue,
17:24 de faire baisser les impôts pour les classes moyennes,
17:27 avec cette phrase dans laquelle il dit
17:30 "j'ai demandé au gouvernement de voir comment on pouvait faire".
17:32 Donc, en général, on regarde comment on peut faire, on annonce après.
17:34 - 2 milliards, 2 milliards. Un tout petit commentaire là-dessus.
17:38 Bon, 2 milliards de baisse d'impôts pour les classes moyennes.
17:41 Mais moi, ce qui me scotche, c'est qu'il y a 8 jours, il a annoncé 2 milliards pour les vélos.
17:47 Il a dit "je mets 2 milliards". J'ai rêvé ou pas ?
17:51 - Non, non, c'est la même chose.
17:54 - 2 milliards pour que les français soient à vélo.
17:57 C'est ubuesque.
17:59 Et il annonce là 2 milliards pour la baisse des classes moyennes.
18:03 - C'est de l'argent magique.
18:05 - Non mais, c'est même de l'argent magique.
18:07 Le rapport entre, je vais subventionner 2 milliards pour des vélos,
18:11 le rapport entre ça et l'avis des français des classes moyennes,
18:14 là, il y a quelque chose qui ne va pas.
18:16 C'est psychologiquement quelque chose qui ne va pas.
18:18 - C'est la phrase "j'ai demandé au gouvernement d'y travailler,
18:20 mais je ne veux pas ici fermer des portes
18:22 parce qu'il peut y avoir des choses intelligentes à faire
18:24 sur une partie des charges que vous payez,
18:26 des cotisations que vous payez quand vous êtes salarié".
18:28 Mais moi j'ai entendu un économiste, je suis nulle en économie ce matin,
18:31 qui expliquait que c'était un calcul absolument absurde
18:34 que d'imaginer qu'en baissant les charges,
18:37 ça allait relancer l'économie.
18:39 - Ça dépend quelles charges ?
18:40 - Oui. Alors, Alexis Poulin.
18:42 - Moi je crois que c'est clinique,
18:45 cette surabondance de l'ogoré, cette parole permanente.
18:49 On a l'impression d'un VRP de foire qui annonçait hier
18:51 les investisseurs qui viennent et qui sont bons,
18:54 qui est là pour essayer de se mettre en scène.
18:57 J'ai le même sentiment que lors du grand débat
19:00 après les Gilets jaunes, c'est-à-dire capter la parole,
19:02 capter l'attention, faire tourner les caméras sur lui
19:05 pour couper court à tout débat démocratique dans ce pays,
19:08 couper court aussi à toute contestation.
19:10 Et c'est quelque chose d'assez triste
19:12 parce que c'est n'importe quoi en fait.
19:15 On est là dans un amateurisme total,
19:17 mais ça c'est pas nouveau.
19:19 Mais là, ça devient dangereux parce qu'on a d'un côté
19:21 Bruno Le Maire qui nous promet une politique d'austérité
19:23 pour retrouver la règle budgétaire sous les 3% en 2027.
19:27 Courage à lui et à nous surtout.
19:29 Et puis de l'autre côté, Emmanuel Macron
19:31 qui promet toujours plus, toujours des choses
19:33 et qui dit "le mépris, vous savez, c'est de mentir aux Français".
19:35 Mais il ne fait que mentir depuis qu'il est en poste,
19:38 depuis qu'il est en campagne permanente,
19:39 parce qu'Emmanuel Macron, c'est ça, c'est la campagne permanente.
19:42 Même s'il ne se représente pas en 2027,
19:45 on a l'impression qu'il est déjà en train de faire campagne pour 2027.
19:48 Et c'est affolant en fait,
19:50 parce qu'un président, ça ne devrait pas faire ça.
19:52 Et je crois que là, on arrive à la fin de ce système-là,
19:55 ce système Macron, c'est-à-dire l'esbrouf,
19:58 l'agitation, parce que ce n'est pas du mouvement,
20:00 ce n'est pas du progrès.
20:02 Et je crois qu'il faut à un moment dire "stop".
20:05 Et là, c'est dangereux, parce que c'est n'importe quoi.
20:09 Et ça se voit, je pense que les investisseurs ne sont pas dupes,
20:11 ils vont profiter bien sûr de quelques mesures d'adaptation
20:14 pour faire investir et ouvrir quelques usines
20:17 le temps qu'il faudra.
20:19 Pour le reste, je ne vois pas l'ons d'une réindustrialisation
20:21 ou d'un plan pour la France.
20:23 Alors on est un peu rabat-jaune, parce qu'en même temps,
20:25 il annonce qu'il baisse les impôts orales.
20:27 On annonce qu'il y a des investisseurs orales,
20:29 mais il annonce.
20:31 Mais attends, il annonce.
20:33 Mais l'annonce, c'est de la communication,
20:35 ce n'est pas forcément de la politique.
20:37 Il a dit que ce serait dans trois ans.
20:39 Il a dit surtout quand la trajectoire budgétaire le permettrait.
20:43 Donc ça ne veut rien dire.
20:45 Je peux tous les jours dire "je vais vous donner de l'argent".
20:47 Je veux dire, ce n'est pas un souci, il est bien à vous donner.
20:49 - Moi ce qui m'a scotché, c'est le délai.
20:51 - Ce qui est... bon.
20:53 On est clairement dans une contre-offensive médiatique
20:55 pour essayer de tourner la séquence du conflit sur les retraites.
21:00 D'autant plus qu'ils ont une échéance le 6 juin
21:02 avec une nouvelle mobilisation des syndicats.
21:04 Et le 8 juin, en principe, la discussion de la proposition de loi
21:08 du groupe parlementaire Lyon visant à abroger le texte
21:11 qui a été promulgué.
21:13 Donc tout est mis en oeuvre par le président de la République
21:16 et par son gouvernement pour essayer de finalement
21:19 faire évaporer cette séquence retraite.
21:23 Le problème c'est qu'il n'est plus écouté.
21:25 Il n'est plus entendu.
21:26 Et la meilleure preuve c'est les chiffres.
21:28 Le seul événement finalement de cette interview du président de la République
21:31 c'est les chiffres d'audience.
21:33 5,8 millions pour un président de la République.
21:35 Aujourd'hui, ça démontre que même sa stratégie de communication
21:38 commence aujourd'hui à s'essouffler.
21:40 Et, Cydrie, ça ne m'étonne pas parce qu'il y a peu de temps
21:43 il y avait un sondage qui montrait...
21:45 On posait la question aux Français.
21:47 Je ne sais plus quel était l'institut, peu importe.
21:49 Mais on posait la question aux Français
21:51 et c'est à mon avis le plus inquiétant pour Emmanuel Macron.
21:53 Mais est-ce que vous l'écoutez encore ?
21:55 Vous aviez plus de 65% des Français qui disaient qu'ils ne l'écoutaient plus.
21:58 C'est-à-dire que quoi que dise le président de la République
22:01 non seulement on n'est pas d'accord avec lui
22:03 mais on ne veut même pas l'entendre.
22:05 Donc il est devenu inaudible.
22:07 Je ne comprends pas cette stratégie de communication
22:09 si ce n'est qu'elle a un seul objectif
22:11 c'est de tenir coûte que coûte,
22:13 aujourd'hui, politiquement, son mandat.
22:15 Alexis Poulin disait "oui, on a l'impression qu'il est candidat en 2027
22:18 il ne pourra plus l'être constitutionnellement".
22:20 Mais l'enjeu pour lui ce n'est pas ça.
22:22 L'enjeu c'est d'aller jusqu'au bout.
22:24 C'est de pouvoir faire tenir sa législature.
22:26 Parce qu'il est quand même dans une situation
22:28 où il n'est pas loin du collapsus.
22:30 - Et on ne parle plus de la réforme des retraites non plus pendant ce temps-là.
22:33 Il y a aussi le côté "on passe à autre chose".
22:35 - Oui mais la législature n'a pas un an.
22:38 La législature n'a pas un an.
22:40 On a voté au mois de juin dernier, le 21 ou le 22 juin.
22:44 On est aujourd'hui dans cet état.
22:46 Et ce qui est tout à fait logique.
22:48 Parce que les résultats des élections législatives,
22:50 j'allais dire, déjà, d'une certaine manière
22:52 scantonnaient ce qui allait se passer.
22:54 - Mais il y a quelque chose que je ne comprends vraiment pas,
22:57 psychologiquement,
22:59 c'est que tout d'un coup il y a une logorée,
23:01 en fait,
23:03 pas du président directement, mais de la communication.
23:05 - Vous allez y revenir parce que c'est l'heure de la pub
23:07 et qu'on ne peut pas dépasser 9h30.
23:09 Sud Radio, mettez-vous d'accord,
23:13 9h10, Valérie Exper.
23:15 - Alors Sophie, je vous ai coupée en plein vol,
23:17 parce que c'était l'heure de la pub.
23:19 - Non, un mot juste, un mot.
23:21 Je disais qu'effectivement le président s'exprimait énormément
23:24 et que j'étais scotché
23:26 par ses comportements.
23:29 On a eu droit à une période mutique.
23:31 C'est-à-dire que tout le monde disait "mais pourquoi il ne parle pas ?
23:33 Pourquoi il n'explique pas ? Pourquoi ?"
23:35 Il n'a rien dit pendant toute une période.
23:37 Il était peut-être à l'étranger.
23:39 Enfin, un mutisme absolu.
23:41 Et là, tout d'un coup, il est parti.
23:43 Partout.
23:45 Il est partout.
23:47 C'est un peu gênant, parce qu'on ne sait plus du tout
23:49 à quoi s'attendre.
23:51 Alors, moi je l'ai trouvé pas mal sur la forme hier.
23:53 J'ai écouté, je me suis dit "bon, allez,
23:55 on ne va pas juger d'avance, on va écouter sérieusement".
23:57 Je pense qu'il avait des explications intelligentes.
23:59 Alors le problème, c'est que c'est vol au-dessus d'Anit Koukou.
24:03 Il est...
24:05 - C'est pas rassurant.
24:07 - Non, non.
24:09 - Il est complètement au-delà.
24:11 Il est fier.
24:13 Il est plutôt fier de ce qu'il a fait.
24:15 Ça c'est le propre du gouvernement.
24:17 Si j'étais en communication, je n'insisterais pas sur la satisfaction
24:19 de tout ce qu'ils ont fait.
24:21 Parce que même si c'est vrai, ils ont fait des choses vraiment bien.
24:23 Ils ont fait des choses bien, ils ont agi.
24:25 C'est pas audible.
24:27 Donc il ne faut pas
24:29 expliquer ça comme ça.
24:31 Par exemple,
24:33 c'est vrai que "Choose France", pourquoi pas.
24:35 Se faire photographier avec Elon Musk,
24:37 c'est parfait.
24:39 Dire "Choose France", d'abord je ne supporte pas,
24:41 on peut dire "Choisir la France", mais peu importe.
24:43 "Choose France" au moment
24:45 où, huit jours avant,
24:47 il a désigné
24:49 potentiellement
24:51 les grands patrons français
24:53 comme fraudeurs.
24:55 Avec "on va les contrôler tous les deux ans",
24:57 "on va les punir",
24:59 "on va les mettre en place de grève".
25:01 - C'est Atal, non ? - C'est pareil.
25:03 Je suis désolée.
25:05 Mais là, il y a quand même, on ne peut pas
25:07 à la fois dire "Choose France",
25:09 flatter les patrons étrangers
25:11 et montrer les patrons français du doigt.
25:13 - Mais c'est un grand classique, il dit "tout et son contraire".
25:15 C'est ce qu'il appelle le "en même temps".
25:17 Mais non,
25:19 en plus c'est ça, c'est la réalité.
25:21 - Je finis par penser que c'est vrai.
25:23 - "Tout et son contraire".
25:25 - Parce qu'il explique d'ailleurs que
25:27 c'est Gaétan Dussosset.
25:29 - C'est exactement la raison pour laquelle les français
25:31 n'arrivent plus à l'écouter, ils n'ont plus envie de l'écouter.
25:33 On parlait des chiffres et de l'audimat
25:35 et de l'audience qui était particulièrement bas.
25:37 - Mais encore une fois, pour être tout à fait juste,
25:39 ça fait un an que c'est comme ça,
25:41 à chaque fois qu'il intervient,
25:43 ou dans l'ordre d'une interview télévisée,
25:45 que ce n'est pas une allocution, ça ne fait jamais tout de suite ça.
25:47 - On a souvent répété que le début du second mandat
25:49 d'Emmanuel Macron avait un peu des airs de fin de règne.
25:51 Malheureusement, c'est ça. C'est-à-dire que les français sont déjà lassés,
25:53 on n'en peut plus, on a l'impression,
25:55 on a très vite envie de passer à autre chose,
25:57 de passer à un autre mandat et d'être aux élections présidentielles
25:59 de 2027, pas seulement les
26:01 responsables politiques et les élus, mais aussi
26:03 les français. - On vous comprend, c'est pour vous.
26:05 - Disons que la dynamique est plutôt de notre côté.
26:07 Mais c'est vrai que même par rapport aux promesses qu'il peut tenir,
26:09 en fait, on n'arrive plus à lui donner du crédit,
26:11 on n'arrive plus à le croire parce que,
26:13 avant de parler, il faut regarder d'où il parle.
26:15 Emmanuel Macron, il nous annonce aujourd'hui
26:17 qu'il veut faire 2 milliards
26:19 de baisse d'impôts pour les classes moyennes,
26:21 en filant d'ailleurs la patate chaude ensuite
26:23 au gouvernement et c'est à eux d'aller trouver ou
26:25 chercher ces 2 milliards d'euros
26:27 d'économie.
26:29 Mais en réalité, Emmanuel Macron, depuis son
26:31 élection en 2017, il a fait augmenter
26:33 le taux de prélèvement obligatoire en France.
26:35 On était à 45,1% en 2017,
26:37 on était à 45,3% en
26:39 2022 du PIB.
26:41 Il avait augmenté, on se souvient, c'était l'une
26:43 de ses premières mesures dès 2017, la CSG,
26:45 notamment sur nos retraités. C'était plus de 20 milliards
26:47 d'euros de recettes fiscales en plus
26:49 pour l'État. Donc c'est vrai qu'on a
26:51 toujours du mal, parce que la politique du "en même temps"
26:53 revient aussi parfois à avoir des positions
26:55 qui sont très paradoxales, c'est-à-dire qu'il va faire quelque chose
26:57 ou annoncer du moins quelque chose lundi
26:59 pour faire finalement complètement l'inverse
27:01 le soir même, si ce n'est le lendemain.
27:03 - Petite interrogation écrite,
27:05 qui est la secrétaire d'État chargée
27:07 de la francophonie ?
27:09 - Ah oui, c'est une dame qui est d'origine grecque,
27:11 mais je suis désolé, je n'ai plus le nom.
27:13 - Alexis, vous savez ?
27:15 - Non, le nom, excusez-moi.
27:17 - La semaine dernière, absolument.
27:19 - Elle a été députée européenne.
27:21 - Voilà, elle s'appelle Chrysoula Zakharopoulou,
27:23 et donc
27:25 elle est secrétaire d'État chargée du développement
27:27 de la francophonie et des partenariats.
27:29 - Un nom typique pour la francophonie !
27:31 - Non mais c'est bien !
27:33 - Non mais c'est amusant !
27:35 - Je refais mon coup de gueule sur l'institut Paul Bocuse,
27:37 qui va s'appeler Lime.
27:39 - Ah la la !
27:41 - Bref, Alexis,
27:43 sur Emmanuel Macron,
27:45 parce que je vous le disais aussi,
27:47 on ne parle plus de la réforme des retraites.
27:49 Là, il est en train d'avancer en disant
27:51 "on passe à autre chose, on est dans une autre séquence".
27:53 - C'est tout son plan.
27:55 C'est un rouleau compresseur,
27:57 les chenilles d'un tank
27:59 qui sont là pour avancer,
28:01 mais tout broyer et continuer.
28:03 Je crois que lui n'en parle plus,
28:05 mais ce n'est pas le cas,
28:07 ni des partenaires sociaux, ni des syndicats,
28:09 ni de nombreux Français qui ne sont pas dupes.
28:11 Et c'est là où ça ne marche plus.
28:13 Il y a eu un jour du grand débat après les Gilets jaunes,
28:15 alors que c'était à peu près la même configuration.
28:17 Un collapse démocratique
28:19 et un risque terrible
28:21 d'arrêt complètement de toutes ces politiques.
28:23 Là, il veut passer en force, il passe en force,
28:25 en utilisant à peu près tous les trous
28:27 de l'égalité de la Ve République.
28:29 Sauf que ça ne marche pas,
28:31 ça ne marche plus.
28:33 Il ne peut plus aller dans des hangars, se mettre en scène,
28:35 parce que là, il y aura un risque pour sa personne.
28:37 Donc il est obligé d'aller aux 20h de TF1,
28:39 d'aller dans une usine avec un périmètre de sécurité
28:41 de plus d'un kilomètre,
28:43 de venir en hélicoptère avec son groupe électrogène
28:45 pour ne pas que les syndicats coupent
28:47 et le mettent en sobriété énergétique.
28:49 Donc ça ne fonctionne plus.
28:51 Cette esmouflade ne fonctionne plus.
28:53 On a un pays insupportable aussi.
28:55 Non, on n'est pas un pays insupportable.
28:57 On a un président insupportable qui méprise totalement.
28:59 On a élu un président à notre image alors.
29:01 Je ne crois pas que les pays soient insupportables.
29:03 C'est là où il ne faut pas se tromper.
29:05 C'est la politique d'Emmanuel Macron
29:07 et sa façon de faire qui braque tout un peuple.
29:09 Et lui veut s'enfermer là-dedans.
29:11 C'est un bras de fer.
29:13 Et je ne crois pas qu'à 1 contre des millions,
29:15 il peut gagner.
29:17 - Le problème, c'est que...
29:19 Désolé, je coupe Alexis Poulin à 30 secondes.
29:21 Moi, ce qui me frappe beaucoup
29:23 et qui finalement finit par m'irriter,
29:25 c'est que
29:27 des gens qui sont quand même minoritaires politiquement,
29:29 qu'on le veuille ou non,
29:31 et qui finalement sont au pouvoir
29:33 parce que tout simplement, ils ont des oppositions
29:35 qui sont inconciliables,
29:37 c'est-à-dire qu'ils incarnent
29:39 l'intérêt général et la raison.
29:41 C'est absolument insupportable au bout d'un moment.
29:43 Quand il dit finalement...
29:45 Vous comprenez, les opposants
29:47 à la réforme des retraites
29:49 sont dans le déni.
29:51 Mais le président de la République n'a pas le droit
29:53 de dire ça d'une certaine manière.
29:55 Il n'a pas à qualifier finalement les opposants...
29:57 - Qu'est-ce que vous seriez au pouvoir ?
29:59 - Un président de la République,
30:01 il est là aussi pour rassembler la société.
30:03 - Mais personne ne veut se rassembler.
30:05 - Il ne la rassemble pas manifestement.
30:07 En l'occurrence, il y a un vrai problème.
30:09 On sent très bien qu'il a du mal
30:11 à incarner cette fonction
30:13 qui est celle du président
30:15 qui est capable
30:17 de réunir les Français
30:19 quelles que soient leurs différences et divergences.
30:21 Et il stigmatise toujours un peu plus
30:23 les oppositions.
30:25 Qu'il ne soit pas d'accord avec les oppositions.
30:27 - Les oppositions sont vraiment épouvantables.
30:29 - Il a le droit, mais il n'a pas le droit de dire
30:31 qu'il est le seul à avoir le monopole de la vérité.
30:33 Le problème, c'est que ce pouvoir
30:35 nous dit en permanence qu'il a le monopole de la vérité.
30:37 Il n'incarne pas l'intérêt général.
30:39 C'est tout, tout simplement.
30:41 - On va parler d'Elisabeth Borne dans un instant
30:43 et puis de la pomme d'Emmanuel Macron aussi peut-être.
30:45 A tout de suite.
30:47 (Générique)
30:49 - Sud Radio, mettez-vous d'accord.
30:51 9h-10h, Valérie Expert.
30:53 - Avec vous sur Sud Radio jusqu'à 10h.
30:55 Peut-être un petit extrait
30:57 du discours de l'interview
30:59 d'Emmanuel Macron hier
31:01 quand Gilles Boulot lui demande
31:03 s'il n'est pas arrogant. Écoutez.
31:05 - C'est loin. - Mais l'adjectif méprisant.
31:07 - Je le récuse parce qu'on ne va pas au contact
31:09 comme je vais depuis que je suis engagé dans la vie politique
31:11 quand on a du mépris pour les gens.
31:13 Et je vais vous dire, quand on a du mépris,
31:15 on s'en fiche. Le vrai mépris,
31:17 c'est de mentir aux gens.
31:19 Le vrai mépris, c'est ça. Dans la position
31:21 où je suis, si je méprisais vraiment
31:23 les Françaises et les Français ou notre pays,
31:25 je n'essaierais pas de parler à l'intelligence
31:27 collective et de faire ce qui est bon pour le pays.
31:29 Je penserais à ma pomme. Vous pensez que c'est
31:31 bon pour ma pomme de faire ce qu'on fait
31:33 sur les retraites, de porter des textes difficiles,
31:35 de subir et d'accepter
31:37 l'impopularité qui va avec ?
31:39 - Ce n'est pas faux.
31:41 Je suis désolée, ce n'est pas faux. Parce qu'il ne faut pas non plus...
31:43 On est mort à Macron
31:45 et c'est un peu fatigant.
31:47 Il est vrai qu'il
31:49 porte des réformes dont il sait
31:51 qu'il sera la victime
31:53 et il sait qu'il sera totalement impopulaire.
31:55 Donc il a quand même
31:57 du courage. Il a
31:59 des convictions.
32:01 Il a des défauts, on le sait. Il est dans l'EU en même temps.
32:03 On ne peut pas dire qu'il n'essaie pas
32:05 de faire des choses pour la France.
32:07 - Alexis, je vous ai entendu sourire.
32:09 - Oui, j'avais fait un vidéo rapidement
32:11 sur ce passage-là parce que la pomme,
32:13 elle est caramélisée. On a l'impression d'une tarte à teint.
32:15 C'est de l'inversion accusatoire.
32:17 Il parle de mépris, de mensonges.
32:19 Je parle de ses nombreux mensonges
32:21 en campagne, mais aussi au-delà
32:23 de la campagne, où il a toujours ajouté
32:25 toujours plus. Encore une fois, c'est de la promesse
32:27 de 2 milliards de moins d'impôts, mais on ne sait pas
32:29 comment ni quelle sera la méthode.
32:31 Il y a quelque chose
32:33 de l'ordre de la folie,
32:35 presque quelque chose d'inquiétant
32:37 à voir la façon dont il cherche
32:39 toujours à aller plus loin
32:41 dans l'antagonisme,
32:43 dans l'idée d'exiliter
32:45 sur sa personne toutes les
32:47 violences d'une certaine façon, parce qu'il utilise la violence.
32:49 On l'a vu, les violences policières lors des manifestations
32:51 des retraites, lors des Gilets jaunes.
32:53 Il est vraiment
32:55 dans une sorte de tourbillon
32:57 qui ne va nulle part.
32:59 C'est ça où c'est terrible, parce que
33:01 oui, il fait des réformes, très bien, mais
33:03 il y avait un débat avec les partenaires sociaux.
33:05 Sur la table, il y avait plein de façons de faire des réformes.
33:07 Rappelez-vous, avant, cette réforme des
33:09 retraites, c'était une idée de réforme à points
33:11 avec M. Delevoye, qui avait été exfiltré
33:13 pour des affaires. Donc,
33:15 il y avait plein de façons de faire des réformes. Là, il veut aller très
33:17 vite, parce qu'il n'a plus que 5 ans,
33:19 enfin, 4 ans, et donc, il faut aller
33:21 le plus rapidement possible avec une
33:23 politique d'austérité qui ne dit pas son nom.
33:25 Et c'est évidemment...
33:27 - L'austérité, il distribue des milliards toute la journée.
33:29 - Non, non, non, il colle mal,
33:31 mais la réalité, c'est que Gabriel Attal
33:33 et Bruno Le Maire cherchent à faire des économies
33:35 à peu près partout. Et donc,
33:37 ça s'appelle une politique d'austérité.
33:39 Quand je parlais du manque de
33:41 candidats pour être professeur, ça veut dire moins
33:43 de fonctionnaires, moins de services publics.
33:45 La dégradation des services publics.
33:47 La vérité, elle est là. Et lui,
33:49 il continue à faire ce discours
33:51 totalement déconnecté, où les Français ne
33:53 comprennent plus du tout quel est le but de
33:55 ce président, si ce n'est de les maltraiter. Et je crois
33:57 qu'à un moment, il faut arrêter. C'est pas parce qu'on a
33:59 un Conseil National de la Refondation, qu'on fait des commissions
34:01 sur la fin de vie, qu'on a une démocratie
34:03 florissante. On est dans l'inverse de ça,
34:05 en réalité. Quand on en est réduit à
34:07 privatiser les Champs-Elysées pour les remonter, pour éviter
34:09 des casserolades,
34:11 eh bien, c'est que là, on a
34:13 fini, on est au bout de la corde.
34:15 - Le problème, c'est que, contrairement à
34:17 la petite musique, Emmanuel Macron
34:19 n'est pas un président courageux. Au
34:21 contraire. Quand on voit qu'il est incapable de
34:23 faire déjà cet exercice d'introspection,
34:25 qu'il rejette ça, finalement,
34:27 sur une accusation des extrêmes, en disant "non, je ne suis pas
34:29 un président arrogant et méprisant", alors que pourtant
34:31 c'est l'intégralité des Français, dans les enquêtes
34:33 d'opinion, dans les sondages, qui le disent,
34:35 qui ont cette image. Peut-être que lui, il peut
34:37 penser que c'est faux, mais ça s'est
34:39 frappé quand même sur le coin du bon sens.
34:41 C'est quand même quelqu'un. Alors lui,
34:43 il essaye de dire "si, je suis courageux, je mène des réformes
34:45 qui sont impopulaires, que personne n'aurait osé, etc."
34:47 Je ne le crois pas. Quand on a un président,
34:49 vous le citiez d'ailleurs vous-même en début d'émission,
34:51 quand vous avez un président qui a fui
34:53 le débat, qui est resté muet et silencieux pendant
34:55 tout le débat de la réforme, qui a envoyé
34:57 au casse-pipe une femme, sa première ministre,
34:59 Elisabeth Borne, qui était à deux doigts
35:01 de démissionner si elle n'arrivait pas à faire passer cette réforme,
35:03 qui l'a ensuite imposée le 49-3,
35:05 parce que tout le monde sait que le 49-3 n'aurait jamais
35:07 été utilisé sans la validation et
35:09 l'accord d'Emmanuel Macron. Désolé, c'est un manque
35:11 de courage. Il dit "je vais au contact des Français"
35:13 à chaque fois il organise un village de Potemkin
35:15 pour remettre en scène ses déplacements et aller
35:17 se disant "tantôt dans des usines, tantôt dans des
35:19 villages, etc." Tout ça c'est absolument ridicule.
35:21 - Non, non, on ne peut pas lire les détails.
35:23 - Le problème d'Emmanuel Macron,
35:25 c'est que, si vous voulez, dans le premier mandat, il n'a pas réussi
35:27 à décliner la feuille de route
35:29 qui était la sienne, c'est-à-dire la feuille de route de l'adaptation
35:31 de la France, telle qu'il le pensait
35:33 à la globalisation, parce que son mandat
35:35 a été fracassé par la crise des Gilets jaunes,
35:37 par la crise ensuite
35:39 sanitaire, et que là il se dit qu'il lui reste
35:41 cinq ans pour mettre
35:43 en place cette feuille de route.
35:45 Donc il veut le faire au forceps, mais il le fait
35:47 au forceps, sans majorité à l'Assemblée nationale,
35:49 et en laissant de côté, finalement,
35:51 tous ceux qui pourraient éventuellement l'aider
35:53 dans cette tâche sur le plan politique, notamment
35:55 les syndicats. Parce que le fait que...
35:57 - Vous plaisantez ! - Non, je plaisante pas.
35:59 Le fait que... Attendez, Sophie, le fait
36:01 qu'il se soit quand même brouillé avec la CFDT,
36:03 il faut le faire. Vous connaissez beaucoup de gouvernements
36:05 qui ces dernières années se sont brouillés avec la CFDT,
36:07 et d'autant plus que quand même la CFDT,
36:09 c'est la deuxième gauche. La deuxième gauche, elle l'a soutenue
36:11 plus tôt, quand il est devenu président de la République,
36:13 il n'en était pas très éloigné. Il a des tas
36:15 d'éléments de la deuxième gauche qui sont aujourd'hui avec lui.
36:17 Il a réussi à se brouiller avec eux. Donc ça veut dire
36:19 qu'il y a quand même un problème, non seulement, j'allais dire
36:21 de fond, mais il y a un problème de méthode chez
36:23 Emmanuel Macron. - De méthode, certainement. - Parce que
36:25 tout simplement, vous dites "il est courageux",
36:27 je sais pas s'il est courageux, mais ce qui est sûr, ce qui
36:29 apparaît aujourd'hui à grand nombre
36:31 de nos concitoyens, c'est qu'il
36:33 apparaît d'une assurance telle
36:35 qu'il n'écoute personne. On a
36:37 un pouvoir qui est aujourd'hui extrêmement
36:39 isolé. Et quand le pouvoir s'isole,
36:41 il se retrouve seul avec ce que Emmanuel
36:43 Macron appelle la "foule", mais qui s'appelle la société.
36:45 - Alors, je partage
36:47 beaucoup de choses de ce que vous dites,
36:49 il y a quand même quelque chose qui est très clair,
36:51 c'est que les syndicats s'étaient niés
36:53 en France. Et c'était nié pour
36:55 la réforme des retraites. Il n'y avait
36:57 aucun moyen. - La CFDT n'a pas toujours été niée ?
36:59 - Ils ont immédiatement eu un front syndical
37:01 contre les retraites. - La CFDT, ça n'a pas été le cas ?
37:03 - Alors, attendez, je finis. Ils sont tous
37:05 contents. Maintenant, aussi,
37:07 comment tendre la main,
37:09 il a dû vaguement essayer de le faire,
37:11 on a à l'Assemblée nationale
37:13 des partis qui ne pensent qu'à une seule
37:15 chose, c'est voter le contraire de celui
37:17 d'à côté. - Non, c'est faux. - Mais la preuve,
37:19 dès que le Rassemblement national
37:21 veut quelque chose, tout le monde hurle en disant
37:23 "si le Rassemblement national le veut,
37:25 on n'en veut pas". - Ils ont voté des mesures pour
37:27 le pouvoir d'achat au début de la législature.
37:29 - Il y a peut-être un ou deux éléments.
37:31 Parce que voter contre une mesure pour le pouvoir
37:33 d'achat, ce n'était pas facile. Non, mais ce que je veux dire,
37:35 c'est que cette France, aujourd'hui, on a l'impression
37:37 qu'elle est irréconciliable.
37:39 - Oui, mais la France est soumise. - Donc,
37:41 vous dites que ce n'est pas que de la faute de Macron ?
37:43 J'ai un auditeur qui me dit "ça suffit
37:45 le Macron bashing".
37:47 - Oui, ça suffit un peu.
37:49 Je veux dire, tout est de la faute de Macron
37:51 dans ce pays. Je pense
37:53 effectivement qu'on y va beaucoup. Moi, j'ai
37:55 un auditeur qui m'envoie un SMS en disant
37:57 "c'est la première fois que j'ai trouvé Macron très bon
37:59 depuis 5 ans, hier".
38:01 Parce que, je suis désolée, il n'a pas été mauvais du tout.
38:03 Il avait une capacité d'expliquer, etc.
38:05 Là où vous avez raison,
38:07 c'est qu'il est plus crédible, on ne l'entend plus parce que
38:09 il a dit autre chose et que ça
38:11 ne s'est pas réalisé. Mais, nous sommes
38:13 absolument irréformables.
38:15 Je veux dire que cette Assemblée nationale,
38:17 je ne sais pas comment on fait.
38:19 S'il n'y avait pas Macron, je ne sais pas comment on ferait pour l'instant.
38:21 Je veux bien le remplacer, mais dites-moi par qui.
38:23 - Moi, je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, Sophie. Dites que vous êtes irréformables.
38:25 La France est un pays qui, depuis 30 ans,
38:27 n'a pas arrêté de s'adapter.
38:29 Ce discours qui est conduit par un certain nombre
38:31 - On est révolutionnaire quand même. - Non, mais, attendez,
38:33 vous regardez la disparition des services
38:35 publics, la diminution...
38:37 Mais non, mais c'est la réalité. C'est des chocs
38:39 d'adaptation qui ont été injectés dans la société
38:41 française depuis 30 ans.
38:43 Dire qu'on ne s'est pas adapté, qu'on est irréformables,
38:45 c'est faux. - Non, je veux dire, en ce moment, c'est vrai.
38:47 Mais en ce moment, en ce moment.
38:49 Tu parles de la période actuelle. - Oui. - La période actuelle
38:51 n'est rien d'autre que la continuation des périodes
38:53 que nous avons connues.
38:55 Sauf que Macron essaye d'accélérer et qu'il n'y parvient pas.
38:57 - On a un gouvernement quand même
38:59 assez lamentable, je vois là.
39:01 François Braun confesse qu'il serait inquiet
39:03 si un soignant anti-vax le prenait en charge.
39:05 Mais enfin, mais enfin,
39:07 mais enfin, il est
39:09 ministre de la Santé, enfin...
39:11 - C'est dingue. - Il a vraiment dit ça ? - Oui, il a vraiment
39:13 dit ça. Et ce matin, il était
39:15 sur notre antenne. Patrick Roger lui a posé la question
39:17 de l'interdiction de ce... Alors, je ne sais plus
39:19 quelle est la molécule qui ressemble au
39:21 cannabis et qui est vendu,
39:23 qui est en vente libre. Il dit "oui, j'ai demandé
39:25 à ce qu'on s'y intéresse, mais
39:27 bon sang, tous les médecins, les addictologues,
39:29 donc il faut encore une énième étude pour
39:31 prendre des décisions. Qu'est-ce qu'on attend ?"
39:33 Mais là, il confesse qu'il serait inquiet
39:35 si un soignant anti-vax... Mais il est ministre de la Santé.
39:37 Enfin, je ne sais pas, franchement...
39:39 - Ce n'est pas des paroles de ministre de la Santé.
39:41 - Pardon, c'est juste que j'ai vu ça. - Non, puis ce qui est très grave,
39:43 ce qui est très grave, c'est que c'est une erreur médicale.
39:45 Parce qu'on sait qu'être vacciné
39:47 ne protège pas. - Non, non, on ne va pas
39:49 rentrer sur le débat. On ne va pas
39:51 rentrer dans ce débat, Sophie.
39:53 - Non, mais il fait une erreur.
39:55 - Non, non, il ne fait pas...
39:57 Pour moi, il ne fait pas une erreur. Mais ça, c'est un autre...
39:59 - Alors, laisse tomber.
40:01 - C'est une question morale. C'est une question de dire
40:03 qu'un soignant non vacciné est
40:05 quelqu'un qui ne croit pas en la science,
40:07 d'une certaine manière. Mais ça, Alexis,
40:09 on ne va pas entamer ce débat-là.
40:11 - Non, c'est pas le débat. Mais ce n'est pas les paroles
40:13 d'un ministre de la Santé. - Non, c'est vrai.
40:15 - C'est pas ça qui est dingue. S'arrêter...
40:17 - Surtout quand on vient de prendre la décision inverse.
40:19 Soit vous êtes inquiet, vous dites "je suis
40:21 ministre de la Santé et je ne veux pas qu'on réintègre
40:23 ces soignants", soit vous dites "bah oui,
40:25 non, finalement, c'est pas le débat". - Mais vous avez remarqué
40:27 qu'il n'y a pas un ministre qui prend une décision ? Parce que moi,
40:29 ce que je trouve scandaleux, même quand il y a des bonnes nouvelles,
40:31 alors là, on l'encoffie, ce qu'immédiatement, il n'y a pas
40:33 un ministre qui peut annoncer des
40:35 nouvelles concernant son ministère.
40:37 - Oui, monsieur Dormanin fait prendre des arrêtés
40:39 des préfets qui sont invalidés par les tribunaux administratifs
40:41 ensuite. Donc il prend des décisions,
40:43 mais malheureusement, ça passe pas.
40:45 - Alors, je voudrais qu'on fasse un...
40:47 qu'on parle dès un an d'Elisabeth
40:49 Born. C'est
40:51 aujourd'hui. Un mot tout de même
40:53 sur ce livre qui est sorti sur elle et qui parle
40:55 de sa vie privée. Écoutez ce qu'elle
40:57 disait hier. Elle était interviewée
40:59 par Quotidien. - Est-ce que je peux demander
41:01 si ce livre, ça a été votre livre de chevet
41:03 pendant le voyage ? - Non, pas du tout.
41:05 - Avant le décollage, vous avez fait savoir
41:07 que vous souhaitiez retirer certains passages
41:09 de ce livre. C'est pas une décision anodine
41:11 quand on est Premier ministre ?
41:13 - J'ai pas lu le livre en détail, mais tous ceux qui l'ont
41:15 lu me disent qu'il y a des passages
41:17 qui portent atteinte à ma vie
41:19 privée, sans aucun intérêt
41:21 par rapport à ma vie publique.
41:23 Et je pense qu'à un moment donné, c'est bien de marquer
41:25 les limites, en fait. - Et certains passages
41:27 sur votre orientation sexuelle ou sur
41:29 votre rapport à l'alimentation, ça va trop loin ?
41:31 - Enfin, il y a des tas de passages. Vous savez,
41:33 c'est un livre qui détaille le suicide de mon père
41:35 quand j'avais 11 ans, qui détaille
41:37 la relation avec mon fils, avec mon ex-mari.
41:39 Il y a des années de ça.
41:41 Qui parle de mes supposés
41:43 problèmes de santé.
41:45 Donc, voilà, je trouve que trop, c'est trop.
41:47 - Est-ce que les passages vont être supprimés ?
41:49 - C'est bon, on va...
41:51 Elle a demandé à ce que certains passages
41:53 soient supprimés. Enfin, moi,
41:55 je trouve que ça n'a aucun intérêt
41:57 d'avoir ce genre de détail.
41:59 Et qu'elle a raison. - Je suis assez d'accord, elle a raison.
42:01 - Et qu'elle a raison. - Moi aussi. - Franchement, c'est pas du tout...
42:03 - Parce qu'au moins, on peut faire quelque chose pour un livre
42:05 alors que sur les réseaux sociaux, on peut rien faire.
42:07 - C'est la recherche du voyeurisme
42:09 qui me paraît totalement déplacée.
42:11 Elle a raison de défendre sa vie privée.
42:13 Et sa vie privée est inviolable.
42:15 Ce qui est tout à fait normal pour toute personne.
42:17 - Alors, l'éditeur dit qu'elle avait autorisé.
42:19 - Elle a rien autorisé du tout. Qu'est-ce qu'elle a autorisé ?
42:21 Vous plaisantez ou pas ? - Non, je plaisante pas.
42:23 Je vous dis ce que dit l'éditeur.
42:25 - L'éditeur a publié aussi des mémoires, je ne sais plus de qui,
42:27 j'avais fait un coup de gueule. Enfin, bref, c'est...
42:29 - On est tous d'accord. - L'archipel.
42:31 L'archipel, qui est pas terrible.
42:33 - Non, parce que c'est vraiment...
42:35 Non, mais voilà, je pense qu'il y a...
42:37 Elle a raison de protéger sa vie privée.
42:39 - D'autant plus qu'elle la protège.
42:41 C'est-à-dire qu'elle ne fait rien.
42:43 C'est qu'elle, pour le coup, ne joue jamais sur sa vie privée.
42:45 - Il y a eu une fausse paparazzade, quand même, avec cet homme.
42:47 Effectivement, c'est là où elle a peut-être commis une erreur.
42:49 Elle, elle a commis une erreur là-dessus.
42:51 - Elle a quand même voulu raconter qu'elle avait un copain.
42:53 - C'est... - Bon...
42:55 - Et il était pas excès depuis 6 ans.
42:57 - 2 ans, oui. Enfin, peu importe.
42:59 Politiquement, les 1 an, vous en tirez quel bilan ?
43:02 - Moi, je pense qu'elle est très courageuse.
43:04 Je l'ai eue comme ministre du Travail.
43:06 - Elle n'a pas la porte-parole du pouvoir, je vous jure.
43:08 - Oui, mais vous vous rendez compte qu'elle...
43:10 - Elle a fait bien, elle a fait tous les jours.
43:12 - Mais non, mais je suis finalement un peu nuancée.
43:15 J'ai détesté la ministre du Travail qu'elle a été.
43:18 Elle n'était pas communicante, elle n'a pas fait ce qu'il fallait.
43:20 Je n'aime pas... Je ne suis pas de son bord.
43:23 Je n'aime pas ses positions.
43:25 Qu'est-ce qu'elle prend ? Qu'est-ce qu'elle assume ?
43:28 Ah là là, non mais je suis désolée.
43:30 - Comme tous les premiers ministres, non ?
43:32 - Dans l'histoire de la 5e République, les premiers ministres qui ont pris, il y en a beaucoup.
43:35 - Moi, j'admire, ça doit être dur à vivre.
43:37 - Arnaud Bénédetti, son bilan...
43:39 - Et puis elle a quand même...
43:41 - Non, mais son bilan...
43:43 - Elle a quand même été un peu contre le président.
43:45 Elle essayait d'aller au bout de ses convictions.
43:48 Elle ne voulait pas de 49-3.
43:50 Moi, je pense que celui qui est critiquable par rapport à ça, c'est Macron.
43:52 Ce n'est pas elle, du coup.
43:54 - Je crois qu'elle a tout dit, la Sophie.
43:56 En l'occurrence, le problème, ce n'est pas la première ministre.
43:58 Sauf qu'il va l'user, la démonétiser jusqu'au bout.
44:00 Et puis il en changera quand il considérera qu'elle ne joue plus le rôle de paratonnerre.
44:05 Mais elle ne joue pas le rôle de paratonnerre, d'ailleurs.
44:07 - Non, du tout. On l'admire presque.
44:09 - En termes d'opinion, elle s'en sort aussi bien que lui.
44:11 Donc, je crois que le problème n'est pas Elisabeth Borne.
44:14 - Quand elle est arrivée, première ministre, on disait, oui, c'est quelqu'un qui semble assez froide
44:20 en termes de personnes, très technocratique, etc.
44:24 Je crois que rien n'a véritablement changé en un an.
44:27 Elle ne s'est pas, à un moment donné, révélée.
44:29 On a vu comment elle a essayé et comment elle a subi la séquence des réformes des retraites.
44:33 Après, je ne suis pas là pour faire dans la compensation ou dans la pitié.
44:37 Elle récolte seulement ce qu'elle sait.
44:39 Mais à partir du moment où elle prend des décisions qui vont contre l'avis de la majorité des Français,
44:44 bien évidemment, elle n'en sera que plus détestée.
44:47 L'opinion ne sera pas forcément favorable à son égard, mais ça, elle ne pourra s'en prendre qu'à elle-même.
44:52 - À ce propos, d'ailleurs, je fais une réflexion qu'on a vécue.
44:54 On n'a plus le droit, dans les cabines ministérielles, d'avoir quelqu'un au téléphone.
44:58 Il faut être autorisé. Ils ne prennent plus, nous sommes un mouvement patronal,
45:03 ils ne prennent plus personne, c'est passé dans les règles.
45:05 Ils ne veulent plus prendre des gens qu'ils ne connaissent pas au téléphone dans les cabines ministérielles.
45:09 - Bon, Alex, si vous nous écrivez, vous nous direz ce que vous en pensez la prochaine fois.
45:15 Alors, effectivement, elle a accordé une interview à Berlinger-Bonde, qui a fait la biographie.
45:19 Mais enfin, vous pouvez accorder une interview sans savoir ce qui va ressortir dans le bouquin.
45:23 Donc, ce n'est pas totalement autorisé.
45:25 Allez, c'est fini pour aujourd'hui.
45:27 Et dans un instant, Jean-Baptiste Marteau pour parler d'un doc formidable qui sera diffusé sur France 2
45:33 à l'occasion de la journée contre l'homophobie.
45:35 A tout de suite.

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