Travailler à 67 ans ça pique

Hélène est technicienne préleveuse en laboratoire, cette année elle s’est lourdement fait prélever par les impôts.

Transcript

00:00 Le laboratoire où je suis aujourd'hui m'a appelé, ils cherchaient quelqu'un, ils ne trouvaient personne.

00:05 Ils m'ont demandé si je voulais venir un peu travailler.

00:08 Là, ça fait un an et demi que j'y suis, mais bientôt je vais partir.

00:14 J'ai 67 ans et je suis technicienne préleveuse de laboratoire.

00:22 J'ai commencé à travailler dans le laboratoire quand j'avais 20 ans.

00:26 J'ai pris ma retraite à 60 ans parce que j'y avais droit.

00:31 À 66 ans, aujourd'hui, on demande aux gens de travailler jusqu'à 67 ans,

00:37 mais on ne donne pas les moyens à nous, par exemple, des retraités, de continuer.

00:42 Je me suis dit qu'après tout, pourquoi pas, puisque moi j'ai 67 ans et je travaille encore.

00:46 J'ai encore la force et le matin, je me lève à 5 heures et je vais travailler.

00:50 Quand j'ai vu les impôts, je me suis dit non, ce n'est pas la peine.

00:54 Ce n'est pas la peine de retourner travailler parce qu'on nous pompe beaucoup trop.

00:58 Ma retraite est acquise.

01:00 Les 42 ans où j'ai travaillé dans les laboratoires, j'ai eu ma retraite.

01:05 Aujourd'hui, je peux travailler encore 10 ans si je veux.

01:10 Il n'y aura rien de rajouté sur ma retraite.

01:12 Je trouve que c'est injuste parce qu'on demande aux gens de travailler plus tard.

01:17 Et quand on va travailler, on nous pompe beaucoup d'impôts.

01:22 Par contre, on n'a rien sur les petites retraites à côté.

01:26 Je trouve que c'est dommage.

01:27 À 20 ans, on n'y pense pas.

01:28 Au contraire, on a la fougue. On a envie d'aller travailler.

01:31 C'est à 60 ans que je suis partie.

01:33 Je me suis dit, ça y est, c'est bon, je vais pouvoir me reposer et profiter de mes petits-enfants.

01:38 Je n'avais pas du tout l'intention de retourner travailler.

01:41 C'est quand ils m'ont appelé.

01:42 Là, je me suis dit, après tout, pourquoi pas reprendre une petite vie sociale.

01:47 J'ai plusieurs petites anecdotes.

01:48 Une jeune fille, elle a 17 ans.

01:50 À chaque fois qu'elle vient au laboratoire, elle veut que ce soit moi qui la prélève.

01:53 Il y a un monsieur qui m'a dit aussi, Madame, vous avez des mains en or.

01:57 Et il y a un autre monsieur qui est médecin,

02:01 qui m'a dit, Madame, de toute ma carrière, je n'ai jamais été piqué aussi bien.

02:07 Je vous félicite.

02:08 Donc, c'est des petits trucs comme ça qui font qu'au fur et à mesure,

02:13 on a envie de continuer, mais à un moment, on n'en peut plus.

02:16 Les jeunes qui veulent faire technicienne-prélèveuse, par exemple,

02:20 il y a beaucoup de postes à pouvoir avoir et il y a très peu de demandes.

02:24 Donc, je pense que c'est une ouverture.

02:28 [Musique]