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Présidente de l’association EPA (Écoute- moi, protège-moi, aide-moi), Jessy Yong Peng a toujours mis un point d’honneur à défendre et aider les enfants victimes de violences, mais également les gramounes et les personnes en situation de handicap. De son enfance à la découverte de sa voie, la radio, Jessy nous parle de sa mission. Elle utilise aujourd’hui sa voix pour faire sortir de l’ombre ceux qui souffrent en silence.

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Transcription
00:00Dans 5 ans, dans 10 ans, mais imaginez-moi toujours dans mon thème social,
00:04à être de Moune, parce que ça c'est mon ADN.
00:12Je suis de formation, de passion animatrice, journaliste,
00:18mais j'ai mis un petit peu cette carrière entre parenthèses
00:22pour me consacrer à une association qui me tient beaucoup à cœur.
00:30Ce sont trois causes qui se sont réunies dans le sein de ma famille
00:34et ce que j'ai vécu moi en tant que petite fille.
00:36Parce qu'enfant, j'ai vécu de la maltraitance,
00:41j'ai été maltraitée, j'ai été une enfant maltraitée
00:44verbalement, psychologiquement et physiquement.
00:46Je me rends compte aussi que la personne qui m'a maltraitée
00:49a été elle aussi maltraitée,
00:51et dans un schéma intergénérationnel, comme on l'appelle comme ça,
00:55ma mémé aussi a été maltraitée.
00:58Donc, c'est enfants, Gramoun,
01:01et dans ma famille, il y a aussi des personnes porteuses de handicap.
01:09J'ai traîné, comme on dit, mes baskets avec papa
01:13dans les studios de radio très tôt.
01:15J'ai commencé à parler dans un micro à l'âge de 8 ans
01:18parce que j'en avais marre de dépoussiérer les disques,
01:21ranger les disques de papa.
01:22Donc, à un moment donné, un jour, je lui ai dit
01:24« Écoute, ce serait chouette que je puisse, je ne sais pas,
01:26me donner un numéro, quelque chose, faire quelque chose à l'antenne. »
01:29Et ce jour-là, ça a basculé ma vie, vraiment.
01:37Toujours.
01:38Mais pas dans la vie.
01:40Alors, ce qu'il faut savoir, c'est que les gens en général,
01:43les artistes, les animateurs,
01:45ce ne sont pas franchement des personnes que vous voyez dans la vie quotidienne,
01:48dans la vie de tous les jours, avec le mari, les enfants.
01:51Ce ne sont pas des gens qui sont très expansifs en parole.
01:53Ce ne sont pas des gens qui ont cette facilité
01:56à libérer les émotions, à se livrer.
01:59En général, ce sont des personnes qui sont très timides.
02:01Et moi, je le suis.
02:09J'ai mené des émissions qui parlaient de la violence faite aux enfants,
02:13de cette population vulnérable, en fait,
02:15de la défense des droits et des intérêts de l'enfant victime.
02:17J'ai mené des émissions qui ont cassé des tabous,
02:20sur l'inceste notamment.
02:21J'ai trouvé ma mission.
02:22Et il n'y a pas plus tard qu'en 2018 où je l'ai trouvée.
02:25Donc, j'ai eu quand même un sacré chemin
02:28où, à un moment donné, l'âme sacrose créole me demande à moi,
02:32« Bon Dieu, pourquoi elle donne à moi un micro dans ma main ? »
02:34Pourquoi, à l'âge de 8 ans,
02:36elle m'a partie de cause dans le micro très tôt ?
02:40Et c'est qu'en 2018,
02:43que j'ai vraiment réalisé pourquoi j'avais ce micro dans la main.
02:47J'ai été invitée par une association à la préfecture,
02:49une grande table avec chef de cabinet, etc.
02:53Et c'était sur les violences faites aux femmes.
02:55Elle demande le chef de cabinet,
02:57« Madame, à quand cette grande table-là
02:59pour la protection de nos enfants ?
03:01Parce que pendant un bon moment,
03:03on t'écose de violences faites aux femmes,
03:04violences faites aux femmes.
03:06Ok.
03:06Alors la question, pour les enfants, qu'est-ce qu'on fait ?
03:09« Ah, ben là, il faut aller voir le département.
03:11T'es con ou pas ? »
03:12Il dit, « Bon, ok, d'accord.
03:13Ok, ne me baisse pas les bras.
03:15À l'époque, il y a une grosse affaire
03:16qui avait touché La Réunion en 2018-2019,
03:18l'infanticide.
03:19Et c'est à partir de là que Malahar Essaye
03:21regarde un petit peu sur La Réunion,
03:23quelle association a fait le choix
03:26de faire un focus sur l'enfant
03:28qui occupe le petit marma et la petite tête
03:29qui dépasse dans la famille.
03:30Quelle association ?
03:31Et c'est à partir de là qu'est née EPA.
03:34Et c'est à partir de là qu'est née l'EPA.
03:36Et c'est à partir de là qu'est née l'EPA.
03:37Et c'est à partir de là qu'est née l'EPA.
03:38Mais défends les enfants victimes de violences
03:40parce que si ce n'est pas nous, adultes,
03:42qui défendons le bon marmaille,
03:43ils n'ont pas de défense, clairement.
03:44Donc, défendre l'enfant,
03:46c'est aussi défendre la famille.
03:47C'est la famille qui va nous dire,
03:49« Hum, j'ai comme un doute,
03:51j'ai l'impression que le marmaille,
03:52là, il est maltraité, etc. »
03:53C'est à nous aussi d'aller peut-être
03:55écouter cette famille-là.
03:57Souvent, on me prend un exemple.
03:58« C'est un enfant qui est maltraité,
04:00il est maltraité, etc. »
04:01C'est à nous aussi d'aller écouter cette famille-là.
04:01La famille, quelquefois, va déposer une plainte.
04:04Derrière cette plainte-là, il n'y a point rien.
04:06Il y a un silence, mais alors un silence,
04:08un lourd silence, en fait.
04:09Deuxième peine, quelquefois, pour la famille.
04:12C'est à nous d'aller vers cette famille-là.
04:13Nous, on a connaissance de certaines choses
04:15et d'aller soutenir cette famille, en fait,
04:17de l'accompagner.
04:18Là, c'est le quotidien de l'association, vraiment.
04:32Non, je ne pense pas.
04:34Mais je pense que, énergique, oui, ça c'est sûr.
04:37L'énergie, moi, j'en ai.
04:39Je me vends, si on veut.
04:40Non, je me donne.
04:42Mais puissante, non.
04:44Non.
04:45La puissance, je la situe dans un enfant
04:48qui, par exemple, libère la parole,
04:50qui a ce courage de surmonter.
04:53Ça, c'est puissant.
04:55Un petit monde qui aime son papa,
04:57qui aime son maman,
04:58qui va dénoncer la maltraitance,
05:00qui subit au quotidien dans sa maison.
05:02Ça, c'est de la puissance.

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