C'est quoi être de gauche aujourd'hui ? Réponse avec Philippe Brun

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Philippe Brun, député PS de l’Eure.

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Transcript
00:00 - Jean-Jacques Bourdin. - Il est 12h13, notre invité Philippe Brun, député socialiste de l'heure. Philippe Brun, bonjour.
00:05 - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
00:07 Retrouvons le peuple ! C'est un peu un cri du cœur que vous poussez, Philippe Brun.
00:14 Je poserai une question complémentaire.
00:16 Est-ce que être de gauche aujourd'hui, c'est être contre l'autoroute, contre la viande, contre les compteurs Linky ?
00:26 - Non, bien sûr. Être de gauche, c'est défendre les salaires, les retraites, les gens qui travaillent dur.
00:31 Effectivement, cette phrase qui est issue d'une interview que j'ai donnée au Point
00:35 ressort de conversations que j'ai avec les gens chez moi en Normandie, sur les foires à tout.
00:40 - Et vous parlez des compteurs Linky, de la viande, de l'autoroute ?
00:42 - Non, non, les gens me disent, au contraire, ils me disent "on ne vous attend pas que sur ce sujet-là".
00:46 Ils nous disent "la gauche est à côté de ses pompes".
00:49 Donc, on vous attend sur les salaires, on vous attend pour défendre ceux qui travaillent dur,
00:53 et finalement, vous partez dans beaucoup de combats périphériques.
00:56 - Vous pensez que la gauche est à côté de ses pompes ?
00:58 - Oui, je crois que, en tout cas, c'est vérifié aujourd'hui dans les sondages.
01:02 Ce qu'on constate, c'est qu'on ne parle pas suffisamment aux gens.
01:05 Alors, on a retrouvé, je crois, un certain nombre de choses.
01:08 Maintenant, on a un discours extrêmement clair sur les salaires, un discours très clair sur les retraites,
01:12 un discours clair sur le pouvoir d'achat, et je crois qu'on doit se poser cette question.
01:16 Retrouver les gens pour lesquels nous sommes censés nous battre.
01:18 La gauche, elle a été inventée dans ce pays à la fin du XIXe siècle
01:21 pour défendre les ouvriers, les gens qui travaillent dur.
01:24 Et c'est ce combat qu'on doit retrouver.
01:26 - Etiez-vous devenu le parti du peuple sans le peuple ?
01:29 - Oui, un petit peu.
01:30 Oui, cette phrase de Joseph II, c'est le despotisme éclairé, c'est le peuple sans le peuple.
01:35 On a un problème aussi de représentation politique.
01:38 Aujourd'hui, 80% des députés sont cadres, alors que 80% des Français ne le sont pas.
01:43 Moi, j'ai créé une école qui s'appelle l'école de l'engagement,
01:46 qui est réservée aux ouvriers et aux employés.
01:48 Et le but, c'est qu'on ait beaucoup plus d'ouvriers et d'employés à l'Assemblée nationale.
01:51 Moi, je pense qu'il faudrait qu'on ait au moins dans les investitures des partis
01:54 40% d'ouvriers et d'employés, car l'Assemblée, elle doit ressembler au pays.
01:58 - Alors, vous avez lancé une convention "Retrouvons le peuple", Philippe Brun.
02:03 D'abord, est-ce que vos remarques sont partagées ?
02:08 - Absolument.
02:09 - A gauche, vous êtes certain partout ?
02:12 - En tout cas, le Parti Socialiste, c'est une convention du Parti Socialiste,
02:16 comme a proposé Olivier Faure, qui est très conscient de tout cela.
02:19 Et le Parti Socialiste a décidé de consacrer toute son année de travail à cette question.
02:24 Comment retrouver les gens qui ont vocation à voter pour nous,
02:28 dont on est censé porter la voix, et qui aujourd'hui se réfugient dans l'abstention
02:32 ou dans le vote Rassemblement national.
02:34 Donc, toute l'année, on va travailler sur ce sujet-là.
02:35 Cette convention se structure en deux temps.
02:37 D'abord, on va faire une sorte de commission d'enquête citoyenne.
02:40 On va auditionner tous les gens qui ont participé à cette déconnexion profonde
02:43 entre la gauche et les gens.
02:45 On va auditionner les rédacteurs de la note Terra Nova.
02:48 On va en reparler peut-être tout à l'heure.
02:50 On va discuter, et puis on va ensuite aller à la rencontre des gens.
02:54 On va aller faire un tour de France, à la fois dans les quartiers populaires urbains
02:58 et dans la France périphérique, que je représente, dans les territoires périurbains et ruraux.
03:02 Et à l'université d'été du PS à Blois, ce sera fin août,
03:06 et on fera une grande synthèse de tout ce qu'on a appris.
03:08 Et moi, je remercie le Parti Socialiste et Olivier Faure
03:11 d'avoir justement fait cette évolution très positive.
03:14 - Ce qui est étonnant, c'est que c'est un énarque.
03:16 Vous êtes énarque qui s'aperçoit de cela, de l'abandon du peuple.
03:20 - Voilà.
03:21 - Pardon Philippe Brun, mais c'est vrai.
03:23 - Oui, alors après, vous savez, je ne vais pas m'excuser...
03:25 - Vous êtes d'origine modeste.
03:27 - Pas modeste, je viens de la classe moyenne française.
03:29 Ma mère est prof au collège du Vaudreuil, dans ma circonscription.
03:33 Mon père, il est agent EDF.
03:34 - Modeste, vous comprenez ce que je veux dire.
03:36 - Non, mais je ne suis pas modeste.
03:37 - Vous n'êtes pas l'élite.
03:38 - Non, non, je veux dire, après, j'ai été...
03:40 - Vous n'étiez pas dans l'élite française.
03:42 - Ma mère est enseignante, donc comme beaucoup de fils d'enseignants...
03:43 - Quoi qu'enseignante, c'est l'élite.
03:44 - Oui, ma mère est enseignante et comme beaucoup de fils d'enseignants, je fais de bonnes études.
03:47 Voilà, c'est comme ça qu'il faut que l'on ait des fils d'enseignants.
03:49 Mais voilà, moi j'habite, dans ma circonscription, j'ai jamais habité ailleurs.
03:53 - Lorsque vous allez rencontrer dans les foires à tout, les citoyens,
03:59 qu'est-ce qu'ils vous disent tous les dimanches, tous les week-ends ?
04:02 - Ils nous demandent d'être à leur côté.
04:05 Il y a une vraie colère sociale aujourd'hui dans ce pays.
04:07 On a le sentiment que le président de la République est enfermé à l'Elysée
04:10 et ne comprend pas les problèmes des gens.
04:12 Il y a un gros sujet en ce moment sur l'inflation.
04:14 Quand on voit que le panier moyen a augmenté de 170 euros chaque mois,
04:17 il faut des mesures très fortes sur l'inflation.
04:20 Et clairement, ce qu'a annoncé le président de la République, ce n'est pas suffisant.
04:22 Il demande aussi plus de coûts.
04:24 - Quelles mesures ?
04:25 - Ce qui a été annoncé hier, les 2 milliards de baisse d'impôt.
04:27 - Mais quelles mesures contre l'inflation ?
04:29 - Moi, je pense qu'il faut attaquer le problème à la racine.
04:32 C'est quoi le problème aujourd'hui de l'inflation ? C'est la crise énergétique.
04:34 Et quel est le problème de la crise énergétique ?
04:37 C'est le marché européen de l'électricité qui nous amène aujourd'hui
04:40 à acheter notre électricité à 300, 400...
04:43 - L'Europe s'en est saisie.
04:45 - Oui, mais l'Europe... Vous avez vu la proposition de réforme...
04:47 - Parlement européen...
04:49 - Mais vous avez vu la proposition de réforme de la Commission.
04:52 C'est une vraie formette.
04:54 On indexe toujours le prix de l'électricité sur le prix du gaz.
04:56 Alors que nous, en France, on produit notre électricité d'origine essentiellement nucléaire et renouvelable
05:00 et on paye une électricité extrêmement chère par rapport à ce qu'on produit.
05:03 On produit notre électricité à 45 euros du mégawatt-heure
05:06 et les consommateurs, ils l'achètent à 300 euros aux tarifs réglementés
05:10 et les industriels, 500, 600, 700 euros du mégawatt-heure.
05:12 - Mais il n'y a pas que l'énergie.
05:14 Il n'y a pas que l'énergie dans l'inflation et dans la hausse du coût de l'énergie.
05:17 - C'est beaucoup l'énergie. C'est essentiellement énergétique.
05:20 - Alors, les salaires. Est-ce que vous êtes favorable à une indexation des salaires sur l'inflation ?
05:25 - Oui. Même le FMI aujourd'hui dit que ça fait sens.
05:28 Donc moi, oui, je suis favorable à ce qu'on indexe les salaires sur l'inflation.
05:31 Les économistes qui étaient là juste avant nous...
05:33 - J'ai vu ça parce que la CFDT ne défend pas cette théorie.
05:36 - Oui, ben, voilà. J'ai écouté les économistes qui étaient sur votre antenne juste avant,
05:40 très sérieux, qui disent qu'aujourd'hui, augmenter les salaires ne ferait pas augmenter l'inflation.
05:45 Donc il y a une distinction aujourd'hui.
05:48 Comme l'inflation a des causes essentiellement énergétiques,
05:51 augmenter les salaires n'agirait pas à la hausse sur les prix.
05:53 Donc moi, je pense qu'il faut le faire, bien sûr.
05:55 - Mais alors, pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, sur le pouvoir d'achat,
05:58 le parti le plus crédible, c'est le RN ?
06:01 - Et bien... - Pourquoi ?
06:03 - Et bien parce que je crois que nous n'avons pas suffisamment bien communiqué
06:08 sur ce que nous faisions.
06:10 Je crois qu'une certaine attitude à l'Assemblée nationale nous a un peu décrédibilisés.
06:15 - C'est à dire ? Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
06:17 - On sort du débat de cet été, finalement, qu'ont retenu les médias.
06:20 La gravité, le sérieux, soi-disant, des députés RN,
06:25 parce qu'ils avaient une cravate,
06:26 et puis un sentiment de gaudriole par un certain nombre de députés de gauche.
06:32 - Gaudriole ? - Voilà.
06:34 - En gaudriole, on ne s'amusait pas toujours à l'Assemblée.
06:36 - Oh, un sentiment, en tout cas, un peu de bazar.
06:39 Et moi, les gens me disent beaucoup, le week-end, c'est drôle,
06:41 parce que franchement, je ne pensais pas que ça m'arriverait un jour,
06:43 les gens me disent le week-end, me plaignent.
06:45 Ils me disent "C'est pas trop dur l'Assemblée en ce moment,
06:47 c'est quand même rare qu'on plaigne les députés, on est quand même des privilégiés".
06:49 Les gens me plaignent parce qu'ils ont le sentiment qui est médiatiquement alimenté,
06:54 que l'Assemblée est un immense bazar, ce qui n'est pas le cas du tout.
06:57 En vérité, à l'Assemblée, les débats sont très très calmes, en vérité.
07:00 Mais ce qu'ont retenu les médias, et donc ce qu'ont retenu les gens,
07:02 c'est qu'on n'était pas suffisamment sérieux sur ces sujets-là.
07:05 - Alors, je pose une question que posent plusieurs analystes politiques,
07:11 est-ce que la surenchère verbale anti-macroniste rend la gauche inaudible ?
07:16 - Bon, les gens, si vous voulez, ils n'adorent pas le président de la République.
07:20 Aujourd'hui, quand même, il a un taux d'impopularité très élevé.
07:23 En tout cas, ce qui attend de les gens, c'est que nous soyons crédibles.
07:26 Ils cherchent l'équipe B à celle d'Emmanuel Macron et ses successeurs potentiels.
07:31 - Est-ce que les combats sociétaux sont les combats essentiels,
07:34 comme le défend par exemple la France Insoumise ?
07:36 - Ça dépend quel combat.
07:38 Moi, évidemment, j'étais très favorable au mariage homosexuel, il n'y a pas de question.
07:42 Maintenant, est-ce que c'est le cœur de ce qu'on défend ?
07:45 Est-ce qu'il faut qu'on passe toute notre journée sur des sujets très périphériques ?
07:51 Je ne crois pas qu'on va passer la journée sur le tour de France, sur l'histoire du barbecue.
07:55 Et ça, c'est une difficulté.
07:56 Donc, je pense qu'il faut que dans notre expression,
07:58 nous mettions la priorité sur ce que les gens entendent de nous.
08:01 Donc, les salaires, le pouvoir d'achat, les retraites, les services publics,
08:05 la désertification médicale, le logement.
08:07 C'est là-dessus que la gauche est la tendue dans le pays.
08:09 - Mais pas question de remettre en cause la NUPES ?
08:12 - Non, mais la NUPES, c'est une belle union qui nous a permis aussi,
08:15 par exemple, nous les socialistes, de revenir au cœur de ce qu'on devait défendre.
08:18 Parce qu'on en était quand même très éloignés.
08:20 - Entre 2017 et 2022, c'est vous qui le rappelez,
08:22 le RN a gagné 2 millions de voix, la NUPES 10 000.
08:25 - Oui, et puis le nombre de voix à gauche s'est effondré entre 2012 et 2017 aussi.
08:30 Donc, je veux dire, en tant que socialiste, il faut avoir beaucoup d'humilité sur ces sujets.
08:34 Oui, effectivement, aujourd'hui, il faut trouver une nouvelle dynamique à gauche.
08:38 Cette dynamique, elle doit être populaire.
08:40 Ce que je défends au sein des Parti socialistes, j'appelle ça la ligne populaire.
08:44 C'est-à-dire, revenons au cœur de ce que nous sommes censés défendre.
08:47 - Mais vous n'êtes pas d'accord, au sein même de la NUPES, vous n'êtes pas d'accord.
08:51 Vous le savez bien, vous êtes d'accord.
08:53 - Ce que je dis, par exemple, ce que je dis, François Ruffin dit la même chose.
08:58 Et un député qui s'appelle Christophe Becks, qui dit la même chose.
09:01 Et il y a Fabien Roussel, il dit à peu près la même chose que moi.
09:04 Donc, finalement, on est beaucoup à le dire dans différents partis différents.
09:07 - Il y a une bonne partie d'éluphiques qui ne dit pas la même chose.
09:08 - Oui, mais bon, voilà, il y a une diversité aujourd'hui de positions.
09:11 Ce que je constate, c'est qu'on est très, très, très nombreux,
09:14 y compris dans la NUPES, dans tous les partis politiques de gauche, à dire
09:17 qu'il faut se recentrer, défendre les gens qui travaillent dur,
09:19 les caristes, les préparateurs de commandes, les caissières, les intervenants,
09:22 c'est pour eux qu'on se bat.
09:23 - Philippe Brun, vous êtes favorable à l'économie de marché ?
09:26 - Oui, je suis favorable à ce qu'entre deux boulangeries, si vous voulez,
09:29 il y ait une concurrence.
09:30 - Mais est-ce que vous êtes favorable à l'économie de marché ?
09:31 - Oui, évidemment, je suis favorable à tout retirer du marché.
09:35 - Demandez à Europe Écologie Les Verts s'ils sont favorables à l'économie de marché.
09:39 Vous allez entendre la réponse.
09:40 - Personne ne propose de tout étatiser.
09:42 - Voilà, moi je suis favorable, si vous voulez, à ce qu'entre deux boulangeries,
09:45 sur la place du village, il y ait une concurrence sur le prix de la baguette entre les deux.
09:47 - Vous êtes favorable sans équivoque au soutien à l'Ukraine ?
09:51 - Bah évidemment, bien sûr.
09:53 - Demandez à des députés LFI s'ils sont favorables sans équivoque au soutien à l'Ukraine.
10:00 - Mais oui, ils sont sans équivoque là-dessus, ils ont été caricaturés.
10:02 - Vous êtes pro-européen ?
10:04 - Oui, enfin attention, je suis pro-européen, mais attention,
10:06 il faut aussi avoir les yeux ouverts sur ce qu'est cette Europe.
10:09 Moi je suis pro-européen, mais je ne suis pas mastricien non plus,
10:13 si vous voulez, moi je ne m'endors pas le soir en récitant le catechisme.
10:15 - C'est une chose, mais l'Europe, vous êtes pour une Europe fédérale ?
10:18 - Non, pas du tout.
10:20 - Vous êtes pour l'Europe, vous êtes pro-européen.
10:23 - Oui, mais attendez, caricature en bas, je suis pro-européen,
10:26 mais je crois que, je suis de la jeune génération,
10:28 Mastriche a le même âge que moi, je pense qu'il faut aussi tirer un bilan
10:31 de la construction extrêmement libérale de l'Union Européenne.
10:34 - Mastriche, entrepris du peuple, il y a eu référendum.
10:36 - On peut être pro-européen, si vous voulez, sans faire des prières païennes
10:39 devant les directives européennes, reconnaître que le grand désordre énergétique
10:42 qu'on vit aujourd'hui, il est d'origine de ce cadre européen,
10:45 et que l'Europe a une contribution décisive à la montée du populisme,
10:48 notamment de l'extrême droite.
10:49 Donc on peut être très européen comme je le suis,
10:51 et proposer une vraie réforme aujourd'hui de notre État.
10:53 - Est-ce que vous pensez qu'à LFI, on est très pro-européen ?
10:55 - Oui, mais bien sûr, il ne faut pas caricaturer, ils ne sont pas anti-européens.
11:00 Ils sont effectivement favorables à réformer profondément les institutions.
11:05 Nous aussi.
11:06 - Est-ce que vous êtes favorable à une liste commune aux européennes ?
11:12 - Je fais partie.
11:13 - Entre PS, Europe Écologie Les Verts, PC et LFI ?
11:16 - Écoutez, les choses sont simples.
11:18 On sera en 2024, il faut que les gens aient un bulletin de vote assez clair.
11:23 Les gens, ça va être désespérant s'ils voient sur la table de vote
11:26 cinq bulletins de vote de gauche différents.
11:28 C'est désespérant.
11:29 - Le PS est clair, un bulletin de vote PS, c'est pas clair ?
11:32 - La position que je porte, ce n'est pas celle officielle du parti.
11:35 - Oui, c'est votre position, mais c'est pour ça que je vous interroge.
11:38 - Ma position, c'est qu'il faut se rassembler.
11:41 Parce qu'en face, on a le Rassemblement National qui a affaire à 28-29%.
11:44 Il faut qu'il y ait un bulletin de vote extrêmement clair
11:47 pour plus de justice sociale, pour plus d'écologie,
11:49 pour une Europe des gens contre l'Europe de l'argent.
11:51 Et moi, je crois qu'il faut qu'il y ait une liste unique.
11:53 Alors après, qu'il soit pluriel, attention, avec des gens différents.
11:57 Après, chacun défend ses positions, mais je crois qu'il faut qu'on se rassemble.
12:00 Et il y a une demande d'unité aujourd'hui.
12:02 Il y a une demande d'unité, les gens nous demandent de l'unité,
12:04 ils nous demandent de nous rassembler, de nous parler.
12:06 Donc, je ne crois pas que ce serait une bonne nouvelle.
12:09 - La demande, ce sont vos militants ?
12:10 - Non, pas les militants.
12:11 - Ça ne dépasse pas les militants ?
12:12 - Écoutez, Jean-Jacques, vous lisez les sondages,
12:15 je crois que c'est 75% des électeurs de gauche qui demandent une liste commune.
12:19 - Sur les marchés, on vous demande une liste commune tous les week-ends ?
12:22 - Sur les marchés, on s'en moque des Européennes.
12:24 On va se dire qu'on parle beaucoup des Européennes dans les médias,
12:27 mais si vous voulez, ce n'est pas le sujet de priorité de number one des Français.
12:30 - Je suis d'accord. Merci Philippe Brun d'être venu nous voir.
12:33 Merci. C'est une voix divergente, vous avez compris.
12:36 C'est une alerte que vous lancez quand même.
12:39 Vous lancez à tous vos camarades de gauche.
12:42 C'est une alerte.
12:43 Si nous continuons à abandonner le peuple, nous sommes morts.
12:46 C'est ce que je voulais dire.
12:47 - Absolument.
12:48 - Merci. 12h26.
12:50 Merci de nous suivre tous les jours.
12:53 On se retrouvera demain.
12:54 C'est l'heure d'André Bercoff.
12:55 Roberco.

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