Guerre en Ukraine - NiKola Mirkovic : "l’Europe joue le rôle des Américains"

  • l’année dernière
Avec NiKola Mirkovic, auteur de “Le Chaos ukrainien” aux éditions publishroom factory

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##LE_FACE_A_FACE-2023-05-16##

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Transcript
00:00 Sud Radio Berkhoff dans tous ses états, le face à face.
00:05 Le face à face d'André Berkhoff avec Nicolas Mirkovic pour son livre
00:09 "Le chaos ukrainien" aux éditions Publish Room Factory.
00:12 Bonjour Nicolas Mirkovic.
00:13 Bonjour Nicolas Mirkovic, vous avez écrit un livre, encore une fois,
00:18 quelles que soient les opinions qu'on peut avoir sur ce qui se passe
00:20 et qui se passe encore et plus que jamais,
00:23 entre la Russie et l'Ukraine et au-delà,
00:25 entre l'Amérique, l'OTAN, la Chine, la Russie, etc.
00:30 L'Europe bien sûr, le chaos ukrainien.
00:33 Et ce qui est intéressant c'est que vous, vous retracez cette histoire,
00:37 vous retracez cette histoire et vous remontez à loin.
00:39 Je rappelle, vous remontez d'ailleurs, on va en parler en 91.
00:43 Vous dites c'est une guerre qui a commencé en 91.
00:45 Pas en 2002, pas en 2004, pas en 2014, même au moment du Donbass,
00:49 et évidemment pas en 2022 au moment de l'invasion russe,
00:52 ça remonte à très loin.
00:54 Et vous racontez, et puis vous dites vraiment qu'on est à la croisée des chemins.
01:00 Alors je rappelle que vous êtes diplômé de l'Umber Business School,
01:02 vous êtes président de l'association Est-Ouest,
01:04 vous avez beaucoup écrit, effectivement, sur l'Amérique Empire,
01:08 d'ailleurs on en avait parlé déjà,
01:10 "Bienvenue au Kosovo et le martyr du Kosovo",
01:12 mais l'Amérique Empire, je me rappelle très bien de ce livre,
01:15 et là vous faites toute cette histoire du chaos ukrainien,
01:18 et vous dites justement que nous sommes véritablement aujourd'hui
01:22 à la croisée des chemins, mais une croisée dramatique.
01:25 Parce que, et encore une fois vous ne faites pas du tout ni dans l'apocalypse,
01:29 ni dans le catastrophisme,
01:32 mais vous dites effectivement,
01:33 pour les États-Unis, pour la Russie,
01:36 et pour l'Europe, et évidemment pour l'Ukraine,
01:39 c'est-à-dire qu'au fond, on est entre, je dirais, la montée ou les abîmes.
01:45 - Tout à fait.
01:46 - Alors expliquez-nous un peu pourquoi.
01:48 - La réalité derrière cette guerre dont on ne parle pas assez,
01:51 c'est que c'est un affrontement essentiellement d'abord de la Russie,
01:54 et de ses alliés quelque part, dans le monde multipolaire,
01:58 on parlera peut-être tout à l'heure des BRICS,
02:01 et le monde atlantiste, les États-Unis, l'Ukraine,
02:03 n'est que, entre guillemets, le champ de bataille.
02:06 C'est terrible ce qui s'y passe.
02:07 - En fait c'est la guerre par procuration.
02:08 - C'est une guerre par procuration.
02:10 Si vous enlevez aujourd'hui, les Ukrainiens le disent eux-mêmes,
02:13 en tout cas ceux qui sont à Kiev,
02:14 si vous enlevez le financement, l'armement atlantiste,
02:17 il n'y a plus de guerre en Ukraine.
02:19 Les Américains ont décelé depuis très longtemps,
02:21 et on peut remonter à Spikeman, McKinder,
02:23 des géopolitologues du siècle dernier,
02:25 qu'il ne fallait surtout pas qu'il y ait de rivales qui naissent.
02:28 De rivales aux États-Unis,
02:30 ils ont identifié que le seul endroit où il pouvait y avoir un rival,
02:33 ce serait en Eurasie.
02:35 Donc du coup, c'est une grande plaque tectonique entre l'Europe et l'Asie.
02:39 Et donc ils ont peur, parce que les Américains,
02:40 depuis la fin du communisme,
02:42 ne cessent d'étendre leur réseau, ne cessent d'agrandir leur empire.
02:45 - Rappelons-nous, rappelons-nous,
02:47 c'était l'effondrement de l'URSS en 1989-90,
02:50 enfin les années 90, on se rappelle.
02:52 Ensuite, la fin de l'histoire pré-Fujima.
02:56 Mais cette fin de l'histoire signifiait la domination,
02:59 le leadership absolu des Américains sur la planète.
03:02 - Exactement. Et les Américains ont cru qu'ils avaient en effet gagné l'histoire,
03:06 que c'était la fin, qu'il n'y aurait plus de concurrents.
03:08 Et au lieu de se servir de leur "soft power",
03:10 donc de leur pouvoir doux, via les médias,
03:12 via les cabinets de conseil,
03:14 via toutes ces organisations qu'ils possèdent,
03:15 pour étendre leur rayonnement,
03:17 ils ont décidé d'employer la manière forte
03:19 chaque fois qu'ils avaient un grain de sable dans leur grenage.
03:22 Et il y a l'Institut...
03:24 - La manière forte, quels exemples, rapidement ?
03:26 - Eh bien la manière forte des révolutions de couleur qu'ils ont menées,
03:28 on sait qu'ils sont responsables des révolutions de couleur
03:30 en Ex-Yougoslavie, en Géorgie, en Kyrgyzstan,
03:33 dans des zones d'influence russes.
03:35 Ils ont utilisé la manière forte en Afghanistan, 20 ans,
03:38 ils ont utilisé la manière forte en Libye, en Irak,
03:41 les guerres américaines auxquelles malheureusement nous avons été associés
03:44 à de nombreuses reprises, depuis le 11 septembre 2001,
03:48 sont à l'origine de plus de 900 000 morts dans le monde,
03:52 dont un tiers de civils.
03:53 Et ce chiffre vient, non pas d'un institut russe,
03:56 mais de l'Institut Watson de l'Université de Brown, aux Etats-Unis.
04:00 Un tiers des 500 ingérences américaines
04:03 depuis 1776 dans le monde,
04:05 et ça vient de l'université de Tufts, c'est le centre Fletcher...
04:08 - Depuis la guerre d'indépendance, vous voulez dire ?
04:09 - Depuis la guerre d'indépendance,
04:11 un tiers des interventions américaines dans le monde
04:13 se sont produites depuis les années 90,
04:16 c'est-à-dire que les américains, au moment où il n'y a plus d'URSS,
04:18 au moment où il n'y a quasiment plus de communisme,
04:21 passent la troisième, accélèrent cette espèce de Drang-Narkosten
04:25 que les allemands avaient fait en Europe,
04:27 pour avancer leur pion, soit par leur soft power culturel,
04:30 soit par des révolutions de couleur, soit clairement par la guerre.
04:34 Et en Ukraine, ce qui s'est passé, c'est que les russes,
04:36 qui étaient clairement dans le collimateur des américains,
04:39 parce que c'est un énorme territoire, extrêmement riche,
04:41 plus de 130 millions d'habitants,
04:43 les américains ont voulu les faire rentrer dans leur monde atlantiste,
04:47 les russes ont dit au bout d'un moment "non, on ne veut pas rentrer dans ce modèle".
04:51 - On va en parler, justement.
04:52 C'est la nouvelle configuration du monde qui est en train de s'afficher,
04:57 dont vous parlez excellemment dans votre livre,
04:59 ce monde multipolaire va-t-il exister, et à quel prix ?
05:03 On en parle tout de suite.
05:04 - Et vous avez la parole sur Sud Radio pour interpeller Nikola Mirkovic
05:07 pour son livre "Le chaos ukrainien".
05:09 Vous nous appelez au 0826 300 300, 0826 300 300,
05:14 à tout de suite sur Sud Radio.
05:15 - Tu sais, parle ton français.
05:17 Je n'aime pas la blanquette de veau.
05:21 Je n'aime pas la blanquette de veau.
05:23 Sud Radio Berkhoff dans tous ses états.
05:26 - Et je ne suis pas le seul, Nikola Mirkovic,
05:28 aussi avec son "Chaos ukrainien" paru chez "Bloodbush Run Factory".
05:32 Un livre d'histoire, au bon sens du terme,
05:35 mais un livre effectivement du présent.
05:37 On est vraiment à la croisée des chemins,
05:40 et quand je dis à la croisée des chemins,
05:41 c'est la croisée des abîmes, la croisée des remontées.
05:44 Ça nous concerne absolument tous.
05:46 L'Ukraine, c'est là, c'est pas loin.
05:48 C'est bien de se préoccuper du drapeau européen sous l'arc de triomphe,
05:52 mais c'est beaucoup plus intéressant de voir ce qui se passe aujourd'hui.
05:54 Alors, je voudrais justement, avec vous, Nikola Mirkovic,
05:59 on a parlé de l'état des forces en présence,
06:03 et de cette montée, on la voit partout.
06:06 Vous l'avez dit vous-même,
06:08 vous l'avez parlé dans votre livre,
06:10 l'Arabie Saoudite qui rejoint l'Iran,
06:12 enfin pour la première fois, sous l'égide de la Chine,
06:14 la monnaie alternative, après SWIFT,
06:17 l'Arabie Saoudite qui vend son pétrole en yuan à la Chine,
06:22 le yuan comme monnaie, les alternatives,
06:25 la dédollarisation en toute partie du monde, etc.
06:28 Alors, en fait, et l'Ukraine et l'Europe jouent quel rôle dans cette histoire ?
06:34 L'Europe malheureusement joue le mauvais rôle,
06:36 puisque nous nous sommes alignés sur les États-Unis,
06:39 sur une guerre qu'ils ont organisée,
06:41 Jeffrey Sachs, l'économiste qui a été proche des néoconservateurs,
06:45 en tout cas qui connaît très bien les entrailles du système américain,
06:47 le dit, la guerre en Ukraine, c'est la conséquence de 30 ans
06:50 de politique néoconservatrice américaine,
06:52 depuis la chute de l'URSS.
06:55 Nous jouons les supplétifs des États-Unis.
06:57 Les Américains ont déclenché un coup d'État à Kiev en 2014,
07:01 ils y ont mis différents ministres,
07:03 dont des ministres qui n'étaient même pas ukrainiens la veille,
07:05 ils ont eu leur ministère,
07:07 un ministre des Finances qui est arrivé des États-Unis,
07:09 d'autres ministres qui sont arrivés de Géorgie, de Lituanie,
07:12 pour servir la cause américaine,
07:14 ils ont reçu leur ministère et la nationalité américaine le même jour,
07:17 et ukrainienne le même jour.
07:20 La conséquence de ça, c'est qu'il y a eu une rébellion dans l'Est du pays
07:23 qui a rejeté le coup d'État,
07:24 et il y a eu une guerre civile dont on ne parle pas,
07:26 la guerre de 2014, 10 000 morts, 30 000 blessés,
07:28 plus d'un million de réfugiés,
07:30 avec le Donbass notamment,
07:32 et au lieu de chercher la paix, qui est notre rôle,
07:35 on m'a toujours dit que l'Europe c'était la paix,
07:36 on ne voulait plus la première ni la deuxième guerre mondiale,
07:39 et je sous-suis à 100% à ça, c'est terrible ces guerres,
07:42 et pour avoir été au Donbass plusieurs fois avec mon association Ouest-Est,
07:46 pour avoir vu la guerre, je peux vous dire que personne n'a envie de vivre ça,
07:49 nous jouons le rôle des Américains qui font tout
07:51 pour éloigner la Russie du reste de l'Europe.
07:55 Michael Hudson, l'économiste, un des seuls économistes qui avait prévu
07:58 la crise de 2007-2008,
08:01 dit "le crainte des Américains est de perdre leur protectorat américain".
08:04 Les Américains ont peur que nous travaillions,
08:07 que nous trouvions des façons intelligentes de travailler
08:09 avec la Russie, avec la Chine, avec l'Asie,
08:11 ou les États-Unis ne seraient plus dans l'équation.
08:13 Donc la stratégie de Washington est de séparer définitivement
08:16 aujourd'hui la Russie, demain la Chine,
08:18 pour pouvoir garder ce protectorat européen,
08:21 et nous ne jouons pas notre rôle, on doit tout faire,
08:23 on a des voisins, on a des frères qui sont en train de se battre,
08:26 et Zelensky fait le tour des chancelleries pour récupérer des armes.
08:30 Quand est-ce qu'on a parlé une seule fois du mot "paix",
08:32 on doit parler de la paix, oui c'est difficile,
08:34 oui il y a des crimes, mais des deux côtés,
08:36 oui il y a des situations qui...
08:38 - Nicolas Burkovitch, il faut aussi dire, alors vous allez peut-être l'expliquer,
08:41 mais enfin, il ne faut pas oublier que c'est Poutine qui a déclenché en février 2022
08:45 les hostilités en envahissant l'Ukraine.
08:47 - Tout à fait, au détriment du droit international,
08:49 et c'est dommage, mais il faut évidemment rappeler que cette guerre,
08:53 il y a eu 10 000 morts avant, en Ukraine, il y avait une guerre civile,
08:57 entre Ukrainiens, on ne le rappelle pas, on dit toujours
08:59 "les Ukrainiens d'un côté et les Russes de l'autre", ce n'est pas vrai,
09:01 les Ukrainiens se battent en...
09:02 Depuis, l'Ukraine est une construction assez récente,
09:04 et exactement, le sud et l'est de l'Ukraine ne sont pas d'accord,
09:07 donc il y a ce conflit qu'on a vu pendant la première guerre mondiale,
09:10 la deuxième guerre mondiale, les nationalistes ukrainiens étaient du côté des nazis,
09:13 il y avait d'autres ukrainiens qui étaient du côté des soviétiques,
09:16 donc du coup les Ukrainiens ont cessé de se battre ensemble,
09:18 et les américains savent très bien jouer sur ces zones pivots,
09:21 ils ont joué de cette opposition entre ukrainiens,
09:23 pour éloigner la Russie, ils ont attiré, ils ont tiré la Russie dans ce conflit,
09:28 parce que maintenant, aujourd'hui, qui va aller travailler avec la Russie ?
09:31 C'est quasiment impossible,
09:32 tant qu'il y a cette situation de guerre,
09:34 donc les hydrocarbures, les richesses qui venaient de Russie,
09:36 ne viennent plus directement en Europe,
09:38 et donc du coup, nous, on est un peu...
09:40 on s'est enfermé dans une mauvaise position,
09:42 et en plus, assez hypocrite,
09:44 parce que les ressources russes sortent de la Russie,
09:47 sont retravaillées, raffinées en Inde,
09:50 et reviennent chez nous, donc on voit bien que ça nous dessert.
09:53 - Et puis d'autres partenaires sont arrivés avec la Russie,
09:56 les BRICS, etc.
09:58 - Exactement, et les Russes sont eux en train de constituer
10:00 un modèle alternatif au modèle atlantiste.
10:02 N'oublions pas que les sanctions, c'est l'institut Wilson,
10:05 une institution américaine qui a fait cette statistique,
10:08 les sanctions sont appliquées par des populations
10:10 qui représentent 16% de la planète,
10:13 c'est-à-dire qu'une infime minorité des habitants de ces planètes...
10:16 - On va dire l'Occident, ce qu'on appelle l'Occident.
10:18 - Exactement, c'est le modèle atlantiste...
10:20 - L'Occident, c'est 16% de la planète.
10:22 - 16% de la planète, vous rajoutez le Japon,
10:24 et l'Australie, vous avez 16% de la planète,
10:26 et la population mondiale ne veut pas de sanctions.
10:28 Tout le monde veut trouver une situation pacifique en Ukraine,
10:31 et en plus, ça permet à la Russie de continuer à se développer.
10:34 Notre économie va très très mal, entre autres,
10:36 à cause des sanctions, il n'y a pas que ça,
10:38 n'oublions pas que pendant le Covid, on a imprimé des millions
10:40 et des milliards d'euros...
10:42 - Et l'inflation existait bien avant le Covid.
10:44 - Exactement, mais les Russes sont en train de continuer
10:46 à travailler avec les Chinois, avec le reste de l'Asie,
10:49 avec le Moyen-Orient, l'Afrique, l'Amérique du Sud,
10:52 donc du coup, on peut dire que cette politique de sanctions,
10:54 elle nous dessert, elle nous fait mal,
10:56 mais elle ne fait pas si mal que ça à la Russie.
10:58 Donc du coup, l'Europe, là-dedans, n'a rien à gagner
11:01 en suivant la politique américaine.
11:03 Nous devons débrayer notre politique étrangère
11:06 de la politique américaine et régler cette affaire entre Européens.
11:08 - Oui, Nicolas Vierkowicz, quand vous dites ça,
11:10 c'est aveu pieux, parce qu'aujourd'hui,
11:12 on a encore vu hier, Emmanuel Macron,
11:16 qui a reçu Zelensky, avant de recevoir
11:18 les grands chefs d'entreprises internationaux à Versailles,
11:21 13 milliards, et puis, encore une fois,
11:24 il n'a jamais été démenti, notre brillant ministre
11:27 de l'économie et des finances, qui voulait mettre à genoux
11:29 l'économie russe, et qui a réussi ô combien.
11:32 On a l'impression que, et on a vu comment il a été reçu
11:35 par le premier ministre anglais, qui a dit
11:38 "on va vous fournir un avion de chasse", etc., comme Macron.
11:41 En fait, on n'est pas là, on n'est pas du tout
11:44 dans ce monde-là.
11:46 - On n'y est pas du tout, le général De Gaulle disait
11:48 déjà dans les années 60 que le problème, c'était
11:51 l'empire américain, et on le voit concrètement aujourd'hui.
11:53 On est gouverné par des élites qui ont été irriguées
11:57 pendant des années par l'atlantisme, l'américanisme,
12:00 qui rêvent de Disney, qui rêvent de tout ça,
12:02 et qui appliquent la politique américaine.
12:04 Cela se fait au détriment, à notre détriment,
12:06 parce que ce n'est pas du tout de notre intérêt
12:08 d'entrer en guerre, la France doit être faiseur de paix,
12:10 elle ne doit pas être faiseur de guerre,
12:12 on est impliqué directement dans la guerre maintenant,
12:14 c'est-à-dire qu'on a choisi un camp, donc ça peut se faire
12:16 contre nous, si jamais ça va encore plus loin,
12:18 qu'est-ce qu'on va faire ? Est-ce que les Français vont aller
12:20 un jour, du coup, si on suit la logique, aller se battre
12:22 pour Kramatorsk, pour Rivine, pour Kiev ?
12:25 - Oui, alors, on vous dit à ce moment-là, Nicolas Birouvich,
12:27 voilà, c'est un esprit de collabo, mourir pour Dantzig,
12:30 on va rappeler ça, hein ? Mourir pour Dantzig !
12:32 - Bien sûr, sauf qu'on voit l'hypocrisie,
12:34 j'aimerais bien voir toutes ces personnes qui sont,
12:36 pour renvoyer ces armes, aller se battre.
12:37 Moi, je suis pour la paix, je vais faire des missions humanitaires
12:39 au Donbass, en zone de guerre,
12:41 mais ce que je suis pour la paix, que ceux qui veulent la guerre
12:43 aillent envoyer leurs propres enfants, ou aillent se battre
12:45 eux-mêmes, qu'ils y passent une heure et on verra
12:47 s'ils pensent que c'est toujours une bonne idée, quoi.
12:49 Les gens ne se rendent pas compte que des morts s'amoncèlent
12:51 par milliers, et c'est triste pour tout le monde.
12:53 - Au quotidien, tout le temps. - Au quotidien,
12:55 quel que soit le camp, et on sait qu'un jour ou l'autre,
12:57 ça va s'arrêter, il va falloir reconstruire,
12:59 il va falloir, comme Français et Allemands ont su le faire,
13:01 comme Français et Anglais, dans le passé, ont su le faire,
13:03 donc, rapprochons ces dates le plus tôt possible,
13:05 et il faut à tout prix lutter contre cette logique belliqueuse,
13:09 comme s'il y avait en plus les bons d'un côté, les méchants de l'autre,
13:11 ça n'en est pas dans un film hollywoodien,
13:13 c'est beaucoup plus complexe que cela.
13:15 - Bien sûr. On va continuer à parler Nicolas Mirkovic,
13:17 avec nous, et après, les auditeurs de Sud Radio,
13:20 qui j'en suis sûr ont beaucoup de questions à vous poser.
13:22 - Et vous souhaitez intervenir sur Sud Radio,
13:24 dans l'émission Berkhoff, dans tous ses états,
13:26 vous pouvez au 0826 300 300,
13:29 vous pouvez interpeller Nicolas Mirkovic,
13:31 pour son livre "Le chaos ukrainien",
13:33 à tout de suite sur Sud Radio.
13:35 - Sud Radio,
13:37 les Français parlent au français,
13:40 les carottes sont cuites,
13:43 les carottes sont cuites.
13:45 - Sud Radio Berkhoff, dans tous ses états.
13:48 - Et puis je crois qu'il faut rappeler Nicolas Mirkovic,
13:51 vous le rappelez longuement dans votre livre,
13:53 justement, ce qu'est une nation, le rôle des nations,
13:56 d'ailleurs, vous commencez celui-ci par ça,
13:58 puis vous le citez Ernest Renan, un peu plus tard,
14:00 il y a quand même ça, et il faut dire que,
14:03 Kiev et l'Ukraine, encore une fois,
14:05 ce n'est pas du tout pour, parce qu'ils ont montré,
14:07 effectivement, qu'ils existent en tant que nation,
14:09 ils se battent très bien, il y a une résistance,
14:11 rappelons-nous quand même qu'on pensait que la Russie
14:13 allait avaler l'Ukraine en 3 jours,
14:15 et puis ça ne s'est pas passé comme ça,
14:17 donc il y a eu un vrai nationalisme ukrainien,
14:20 une vraie conscience du peuple ukrainien,
14:22 en tout cas, bon, et mais en même temps,
14:24 ce que vous dites très bien, c'est qu'il y a quand même
14:26 une Ukraine très liée à la Russie, quelque part,
14:29 expliquez-nous cette Russe de Kiev.
14:32 - Il faut remonter aux origines, pour comprendre,
14:35 malheureusement, on a l'impression qu'un jour,
14:37 Poutine s'est réveillé et s'est dit, qu'est-ce que j'ai fait ?
14:39 J'ai déjà fait les Jeux Olympiques, j'ai fait un mondial de foot,
14:41 tiens, je n'ai pas encore attaqué un voisin,
14:43 donc je vais le faire, et c'est un peu comme ça,
14:45 je caricature, qu'on présente dans les médias,
14:47 il faut remonter à l'histoire de l'Ukraine,
14:49 comme pour n'importe quel conflit, il faut remonter
14:51 dans le passé, c'est indispensable.
14:53 L'histoire de l'Ukraine est très récente,
14:55 si vous voulez, on ne parle pas d'Ukrainien,
14:57 de peuple ukrainien avant le 19ème siècle,
14:59 et la vraie construction ukrainienne se fait,
15:01 d'abord, il y a une tentative socialiste,
15:03 pendant la première guerre mondiale,
15:05 et puis c'est les communistes qui vont bâtir
15:07 la République Socialiste Soviétique d'Ukraine.
15:09 Si on remonte plus loin dans le passé, la Russe de Kiev...
15:11 - Ah oui, c'est les communistes qui ont bâti,
15:13 ça s'appelait la République Socialiste Soviétique d'Ukraine.
15:15 Donc il y avait Soviétique et Ukraine.
15:17 - Exactement, la première fois que l'Ukraine existe en tant qu'État,
15:19 c'est sous la forme de République Socialiste Soviétique d'Ukraine,
15:21 au sein de l'Union Soviétique.
15:23 - En quelle année, ça ? - En 1922.
15:25 Et le territoire... Parce que Staline voulait à tout prix
15:27 qu'il y ait une nation ukrainienne,
15:29 il a dit que c'était extrêmement important,
15:31 il a peur du chauvinisme grand russe,
15:33 il dit que le nationalisme ukrainien est moins grave
15:35 que le chauvinisme grand russe,
15:37 il dit même "on va créer cette Ukraine",
15:39 et il dit "c'est vrai que tout le monde parle".
15:41 Staline le dit au 10ème congrès du Parti Communiste,
15:43 il dit "bon, c'est vrai qu'ils parlent russe,
15:45 mais d'ici quelques années, on va les obliger à parler tous ukrainien".
15:47 - C'est Staline ? - C'est Staline !
15:49 Staline l'écrit au congrès du Parti Communiste,
15:51 il dit "on va les obliger à parler l'ukrainien".
15:53 Il y a une politique de coronisation où on oblige les personnes
15:55 à apprendre l'ukrainien. C'est vous dire à quel point
15:57 l'État est fragile, parce que c'est une construction
15:59 par les soviétiques,
16:01 il n'y a pas beaucoup de fondements, il y a une population
16:03 qui parle majoritairement le russe en ville,
16:05 dans les campagnes, plutôt l'ukrainien, et derrière
16:07 une idéologie communiste qui dit "non, on va en faire
16:09 tous des ukrainiens". Ça va durer un certain temps.
16:11 Mais à l'origine, si on remonte au Moyen-Âge,
16:13 je regarde la Russe de Kiev, l'ensemble
16:15 des populations slaves de cette région-là
16:17 se retrouvent dans un État,
16:19 un énorme État qui recouvre en partie
16:21 l'Ukraine actuelle, la Biélorussie actuelle,
16:23 les Pays Baltes actuels, la Russie,
16:25 et qui va être constamment
16:27 la convoitise de différents États.
16:29 - C'est l'Empire russe, comment on appelle ça ?
16:31 - On peut appeler ça l'origine
16:33 de l'Empire russe.
16:35 La Kiev est la mer, ça c'est les chroniques de Nestor,
16:37 du Moyen-Âge, Kiev est la mer
16:39 de toutes les villes russes.
16:41 Et donc vous avez une partie des russes,
16:43 qui vont quasiment tous être sous la domination des Mongols,
16:45 puis ils vont se libérer,
16:47 et au moment où les russes se libèrent
16:49 des Mongols, une autre partie des russes
16:51 de cette Russe de Kiev est sous la domination
16:53 des Lituaniens et des Polonais, et ça va durer 400 ans.
16:55 Et l'Ukraine, justement, l'origine du mot "Ukraine",
16:57 c'est une zone frontière, c'est une marche
16:59 militaire, et pourquoi est-ce qu'on part d'Ukraine
17:01 dans le passé ? On n'en parle pas comme d'un État,
17:03 il y en a plusieurs dans le monde slave.
17:05 - C'est paradoxal, c'est le pont
17:07 qui est devenu un mur.
17:09 - Exactement, c'est le pont qui est devenu un mur,
17:11 et cette région-là, on l'appelle l'Ukraine parce que c'est la zone frontièlaire
17:13 où les russes d'un côté,
17:15 Polonais et Lituaniens de l'autre, essentiellement,
17:17 vont se battre régulièrement sur 400 ans,
17:19 pendant 400 ans, et c'est pour ça qu'on part d'Ukraine.
17:21 - On fait l'Ukraine.
17:23 - Et on fait l'Ukraine, et donc on part d'Ukraine comme d'une région,
17:25 d'une zone frontière jusqu'au 19ème siècle,
17:27 où parmi une partie de l'élite
17:29 russe de l'époque, ils se disent
17:31 "Nous, on est des russes méridionaux, on est des russes différents des autres,
17:33 et on va reprendre ce nom". Ils s'appelaient
17:35 "Malorusses" à l'époque, ils créaient ce nom
17:37 d'Ukrainien, ils prennent ce nom d'Ukrainien.
17:39 Ce qui ne veut pas du tout dire que les Ukrainiens
17:41 n'ont pas le droit d'avoir un pays, mais il faut bien
17:43 comprendre, il faut remonter aux origines,
17:45 parce que dans la construction
17:47 de l'Ukraine, tous ne veulent pas être
17:49 indépendants, tous ne veulent pas parler ukrainien.
17:51 - Et c'est là où il y a les Ukrainiens de l'Ouest
17:53 qui ont une conscience, effectivement, plus...
17:55 - Extrêmement nationaliste.
17:57 - ...nationaliste, et les russophones qui veulent garder
17:59 leur langue russe, etc.
18:01 - Moi, lors d'une mission l'année dernière, j'étais à Gorlovka,
18:03 sous les bombardements, je parlais avec un professeur
18:05 de langues étrangères
18:07 qui disait "Moi, je suis ukrainienne,
18:09 mais je me sens plus proche de Moscou que de Kiev
18:11 et de l'Union Européenne". Donc du coup, pour moi,
18:13 c'est important qu'on ne sépare pas l'Ukraine,
18:15 mais si elle doit être séparée, moi je préfère être
18:17 plus proche de la Russie.
18:19 Beaucoup de personnes vont dire ça dans l'Est et le Sud.
18:21 - Et c'est culturel plutôt que de chose.
18:23 - C'est culturel, c'est la langue, c'est la proximité, puis c'est historique
18:25 aussi, puisque Staline et Lénine,
18:27 quand ils créent l'URSS,
18:29 coupent une partie de la Russie, la rajoutent à cette
18:31 nouvelle construction qui s'appelle l'Ukraine, qui n'existait pas avant.
18:33 Disons, on va mettre des ukrainiens,
18:35 on va mettre des russes, et on va mélanger un peu tout ça,
18:37 et puis il y a une main de fer au-dessus de tout ça,
18:39 donc ça va forcément tunir. Mais lors de la
18:41 Deuxième Guerre Mondiale, les ukrainiens de l'Ouest
18:43 choisissent le camp des nazis,
18:45 l'Est, l'armée rouge,
18:47 et on a toujours vu, lors du Maïdan,
18:49 l'Ouest et une partie de Kiev
18:51 sont plus proches des germains
18:53 de l'Union Européenne,
18:55 et l'Est se soulève pour se rapprocher
18:57 de la Russie. Donc il y a une fragilité.
18:59 Voilà, exactement. Il y a une fragilité,
19:01 et les américains appuient, les atlantistes appuient
19:03 sur cette fragilité, parce qu'évidemment, comme il y a une
19:05 fragilité, c'est plus facile de fomenter
19:07 la guerre, et on est sur la frontière russe.
19:09 Donc il était évident, à partir de
19:11 2014, à partir du moment où il y avait ce coup d'État,
19:13 que ça allait mal se terminer,
19:15 et que ça allait se terminer en guerre comme ça.
19:17 - Et alors, quid d'aujourd'hui ? Alors,
19:19 on en est, on ne va pas...
19:21 Le tableau, on le connaît,
19:23 en tout cas, les personnes
19:25 qui écoutent, notamment celui de Radio,
19:27 qui fait de la "mais c'est vrai", enfin,
19:29 on essaye d'être le plus fidèle possible à ce qui se passe,
19:31 sans parti pris.
19:33 Mais, à votre avis, alors, quelles sont
19:35 les options ? - Il y en a plusieurs.
19:37 Alors, je ne suis pas devin, mais ce qui est certain,
19:39 - Les options, on ne dit pas que ça va se passer comme ça.
19:41 - Ni les américains, ni les russes ne peuvent perdre.
19:43 Ça c'est sûr et certain. Là, aujourd'hui,
19:45 les États-Unis sont en train de jouer
19:47 leur hégémonie. - Il y a rien à gagner,
19:49 il y a à perdre un. - Il y en aura un. Il y en aura un.
19:51 Forcément. Mais aujourd'hui, aucun des deux ne peut perdre.
19:53 Et les russes, si Poutine a engagé
19:55 ses forces en Ukraine et qu'il est obligé
19:57 de battre en retraite, c'est un désaveu pour Poutine
19:59 de total. Et les américains
20:01 savent que la prochaine étape, ou pour organiser une
20:03 révolution de couleur, ou pour faire tomber
20:05 l'état d'esprit anti-atlantiste,
20:07 ce sera la Russie. Et la prochaine étape
20:09 des américains, c'est la Chine, qui est le véritable
20:11 rival économique. Donc, du coup, on sait que les
20:13 chinois, ils n'ont pas tellement intérêt, ce que les russes perdent
20:15 non plus. Et derrière les chinois, il y a une partie
20:17 de l'Asie, une partie de l'Afrique, toute une
20:19 majorité du monde, on peut dire les brésiliens
20:21 aussi, sont dans ce groupe
20:23 de personnes qui veulent faire tomber
20:25 le modèle atlantiste, le modèle américain né
20:27 après la deuxième guerre mondiale, avec la construction
20:29 d'institutions comme le FMI,
20:31 comme la Banque mondiale. - D'où le basculement
20:33 du monde. - Voilà, d'où le basculement
20:35 du monde, qui est en train de se faire.
20:37 La dédollarisation est en train de se mettre en place.
20:39 De moins en moins de pays font appel au dollar.
20:41 Pourquoi est-ce qu'on fait appel à une monnaie américaine
20:43 pour faire des transactions quand les français
20:45 achètent du pétrole aux Emirats Arabes Unis, par exemple ?
20:47 Ça n'a aucun sens. Donc,
20:49 ce mouvement est en marche. Les américains ont
20:51 peur de ça. Jeannette Lenen,
20:53 la secrétaire d'État Finances, le disait encore récemment,
20:55 il faut qu'on fasse attention. Donc, il y a un monde
20:57 qui est parallèle d'autres nations indépendantes
20:59 qui sont plus pour les nations
21:01 souveraines, qui est en train de se mettre en place
21:03 et qui veulent concurrencer l'hégémonie
21:05 américaine. Ils disent "C'est fini, votre modèle
21:07 ne marche pas, on veut mieux partager le gâteau".
21:09 Et en plus, il y a tout le volet culturel,
21:11 cancel culture, wokisme,
21:13 qui ne passe absolument pas en dehors des frontières.
21:15 - On le voit déjà en France.
21:17 - Déjà en France, on voit que ça a du mal à passer.
21:19 - Les joueurs de football ne veulent plus utiliser
21:21 le maillot LGBT.
21:25 - Exactement. Donc, du coup,
21:27 ça choque beaucoup de personnes. Et donc,
21:29 il y a ces pays-là qui sont en train de dire "On va faire
21:31 notre propre modèle". Et donc, les américains
21:33 le prennent mal parce qu'ils dirigeaient l'ancien
21:35 modèle IZT, l'hégémon, la grande puissance.
21:37 - Et c'est vraiment, à votre avis, que ça pourrait durer
21:39 pour l'éternité ? - Oui, je pense.
21:41 C'est pour ça que Francis Fukuyama
21:43 parle de la fin de l'histoire.
21:45 Ils étaient
21:47 aveuglés par leur propre hubris.
21:49 Vous savez, c'est Icare
21:51 qui se croit tellement grand qu'il va se rapprocher du
21:53 soleil. Et donc, voilà. Et au bout d'un moment,
21:55 ses ailes fondent, il tombe, il chute.
21:57 C'est ce qui est en train de se passer à l'Empire américain.
21:59 Et c'est ce qui se passe à tous les empires.
22:01 C'est la certitude de l'Empire. C'est qu'au bout d'un moment,
22:03 il chute. Nous, Français, devons nous dire
22:05 "Attention, réveillons-nous avant de chuter
22:07 avec l'Empire américain. Il est temps
22:09 de se réveiller." - Encore,
22:11 faudrait-il qu'il y ait une Europe.
22:13 - Rappelez-vous Kissinger, "L'Europe, je veux bien,
22:15 mais c'est quoi le numéro de téléphone ?"
22:17 - Oui, oui. Ça, c'est certain. Et on voit bien, malheureusement,
22:19 dans ce contexte de guerre en Ukraine,
22:21 que l'Europe est aux abonnés absents. À part
22:23 récolter des fonds, à part parler de guerre,
22:25 trouver de l'argent qui n'existait pas pour
22:27 les retraites, qui n'existe pas pour les hôpitaux,
22:29 - Envoyez des armes, quand même.
22:31 - On arrive à trouver de l'argent pour des armes, pour tuer,
22:33 pour la guerre, chez les frères.
22:35 C'est même pas à l'autre bout du monde, ce qui serait déjà assez
22:37 cynique, mais là, c'est pour des frères européens. Les Ukrainiens
22:39 et les Russes, ils seront toujours là après. Il y en aura certainement moins
22:41 des deux côtés, mais ils seront toujours là après la guerre. Donc, on a intérêt
22:43 à nouer des meilleures relations avec eux
22:45 le plus tôt possible. Donc, l'Europe est aux
22:47 abonnés absents. Donc, je pense que cet appel
22:49 d'un monde multipolaire doit
22:51 susciter le sursaut
22:53 du réveil des nations européennes
22:55 qui se disent, au bout d'un moment, notre construction européenne
22:57 ne nous a pas protégé pendant les différentes
22:59 crises, ne nous protège pas actuellement.
23:01 Réveillons-nous et reprenons un peu notre destin en main.
23:03 Et je pense que l'État européen, qui aura le courage
23:05 de se dire, "Attendez, je veux un autre monde
23:07 que le modèle atlantiste", aura tout à gagner
23:09 et les dividendes de la paix et la grandeur,
23:11 la France devrait jouer ce rôle. - Bah écoutez, on va
23:13 voir Nicolas Mirkovic si ça reste un vœu
23:15 pieux ou pas. En attendant,
23:17 nos auditeurs, Lucien. - Tout de suite,
23:19 on se retrouve avec nos auditeurs au 0826-300-300.
23:23 Vous nous appelez pour interpeller Nicolas Mirkovic pour son livre
23:25 "Le chaos ukrainien" au Zédisrou Publish Room Factory.
23:28 A tout de suite sur Sud Radio.
23:30 Ici Sud Radio.
23:35 Les Français parlent au français.
23:38 Je n'aime pas la blanquette de veau.
23:41 Je n'aime pas la blanquette de veau.
23:44 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
23:47 Vous êtes bien dans le face-à-face d'André Bercov
23:51 avec Nicolas Mirkovic pour son livre
23:53 "Le chaos ukrainien" aux éditions
23:55 Publish Room Factory. Et vous avez la parole
23:57 au 0826-300-300.
23:59 Vous nous appelez. On accueille tout de suite François
24:01 Desiveline. Bonjour François.
24:03 Oui, bonjour à tous. Bonjour M. Bercov.
24:05 Bonjour M. Mirkovic. Bonjour François.
24:07 Oui, alors j'avais une question en fait.
24:09 Bon, déjà merci beaucoup pour cette émission.
24:11 Franchement, ça porte un contre-jour
24:13 tout à fait éclairant sur la situation
24:15 entre l'Ukraine et la Russie
24:17 avec une belle perspective historique
24:19 et je trouve que vous êtes vraiment objectif
24:21 et vous apportez beaucoup d'éléments factuels.
24:23 Donc, merci beaucoup. Ma question c'est
24:25 dans ce à quoi on assiste,
24:28 quel a été le rôle ou la conséquence
24:30 du don de la Crimée en 54
24:32 par Khrouchev à l'Ukraine
24:34 puisque à l'époque l'Ukraine faisait partie
24:36 de l'URSS, donc on peut dire que c'est à peu près
24:38 le même pays. Par contre,
24:40 la Crimée en 91 revient
24:42 dans le giron russe alors que
24:44 elle est composée majoritairement d'une population
24:46 russe, à 65%
24:48 en 2014, ça a été noté.
24:50 Et c'est un accès direct
24:52 à la mer Noire. Donc, quelles a été
24:54 les conséquences de ce don qui s'est
24:56 fait à ce qui paraît sur un coin de table en 54
24:58 par Khrouchev ? C'est exactement ça. Vous faites
25:00 bien de parler de cette situation de Crimée, n'oublions pas
25:02 que la Crimée a été gagnée sur les Tatars, donc même
25:04 les Ukrainiens les plus nationalistes
25:06 ne peuvent pas réclamer l'Ukraine parce qu'elle n'a pas fait partie
25:08 de cette zone qu'on appelait Ukraine. Pas réclamée, une zone Crimée, oui.
25:10 La Crimée, pardon, qui était une zone
25:12 frontalière. Khrouchev,
25:14 sur un coup de coude, qui était l'ancien secrétaire
25:16 général du parti communiste ukrainien,
25:18 il faut le rappeler, il y a eu plusieurs Ukrainiens qui ont dirigé l'URSS,
25:20 donne sur un coup
25:22 de tête, en effet, la Crimée
25:24 à l'Ukraine. La Crimée faisait partie
25:26 en 1954.
25:28 1954 pour célébrer l'amitié entre les Ukrainiens
25:30 et les Russes, sans demander
25:32 aux Criméens, sans demander aux Russes, sans demander
25:34 aux Ukrainiens, à l'époque ils pourraient se faire ça, et même
25:36 la constitution soviétique ne le permettait pas.
25:38 Voilà cette population qui se retrouve du jour au lendemain
25:40 dans la république socialiste soviétique
25:42 d'Ukraine. Elle est majoritairement
25:44 russe, pour des raisons historiques,
25:46 comme je viens de l'évoquer.
25:48 Et quand en 1980, donc ça c'était évidemment
25:50 un choc pour la population, imaginons demain Emmanuel
25:52 Macron qui donne la Normandie à l'Angleterre
25:54 sans, pour la
25:56 bonne entente entre Anglais...
25:58 - Pour faire plaisir à Charles !
26:00 - Voilà, c'est ça ! Pour l'amitié
26:02 entre les Anglais et les Français.
26:04 Ils acceptaient, à l'époque c'était l'URSS
26:06 avec beaucoup de difficultés,
26:08 mais ils acceptaient parce qu'ils n'avaient pas trop le choix.
26:10 Quand en 1991 il y a eu
26:12 l'indépendance de l'Ukraine, les
26:14 Criméens voulaient revenir
26:16 en Russie. Et ça on ne le sait pas, on n'en parle pas.
26:18 Il y a eu un référendum pour revenir
26:20 en 1991,
26:22 pour qu'au début des années 90, pour revenir
26:24 pour que la Crimée rejoigne
26:26 la Russie, qu'elle devienne même une région
26:28 autonome au sein de la Russie, mais qu'elle revienne
26:30 en Russie. Et si vous lisiez le monde
26:32 à cette époque-là, vous verriez
26:34 l'armée ukrainienne qui débarque
26:36 avec des armes dans
26:38 les administrations de Crimée
26:40 pour empêcher les Criméens
26:42 de... - D'aller voter !
26:44 - Non pas d'aller voter, mais de se rapprocher, en tout cas ils se sont
26:46 attaqués au gouvernement local pour empêcher
26:48 les Criméens d'avoir leur
26:50 autonomie et leur rattachement
26:52 à la Russie. Donc du coup, évidemment ça a
26:54 chamboulé la carte géographique,
26:56 la carte géopolitique de donner
26:58 la Crimée aux Ukrainiens. Et pourquoi est-ce que
27:00 c'est si important aussi ? Parce que la Crimée est la base
27:02 de la flotte, la plus grande base de la flotte
27:04 militaire russe aujourd'hui.
27:06 C'est donc l'accès à la mer Noire, donc à la mer
27:08 Méditerranée par la suite et les mers chaudes, donc c'est extrêmement
27:10 stratégique. Et c'est pour ça que même après
27:12 quand l'URSS a explosé
27:14 et que l'Ukraine a réclamé son indépendance, il y a eu un
27:16 contrat entre la Russie et l'Ukraine
27:18 sur des dizaines d'années pour que les Russes
27:20 continuent à la matière. - La base
27:22 navale russe. - Exactement,
27:24 on reste là. - D'accord.
27:26 Merci beaucoup François, on va à Bayonne avec
27:28 César. Bonjour César. - Bonjour
27:30 César. - Bonjour André
27:32 Korshoff et merci infiniment pour vos
27:34 superbes émissions. - Merci César.
27:36 - Alors écoutez, en cette période
27:38 de sécheresse, alors que chez nous il pleut
27:40 beaucoup à Bayonne, mais on a l'impression
27:42 qu'on est dans le déni de la pluie, donc
27:44 on nous dit que c'est la sécheresse. Bon, je peux vous dire que
27:46 sur place on ne le vit pas du tout, mais peu importe.
27:48 C'est comme tout le reste. - Tout le reste, oui.
27:50 - C'est le déni. Mais alors je voudrais juste
27:52 apporter un peu d'eau à votre moulin.
27:54 Je pense
27:56 qu'un énorme problème
27:58 par rapport à ce qui se passe à la guerre en Ukraine,
28:00 mais aussi à ce qui s'est passé pour René Chiche
28:02 ou Donald Trump, pour moi c'est un même problème,
28:04 c'est le fascisme.
28:06 Et je voudrais juste faire remarquer une chose, c'est que
28:08 on dit souvent que le fascisme
28:10 c'est quelque chose de droite,
28:12 alors je voudrais juste faire remarquer une chose,
28:14 il y a un fascisme de gauche, même si je ne crois
28:16 pas à la droite et à la gauche, alors je n'aime pas mettre les gens dans les gares.
28:18 - Oui, on est d'accord. Il y a un fascisme, qu'il soit de droite
28:20 ou de gauche, c'est un fascisme. - Voilà, exactement.
28:22 Et on ne parle pas assez
28:24 de ça. Il y a un fascisme centriste
28:26 qui fait croire qu'il est un peu de l'un ou un peu de l'autre
28:28 et au final c'est toujours pour les riches
28:30 et dès qu'on accuse les riches, on est accusé
28:32 de conspirationniste. Dès qu'on critique
28:34 le sujet de l'immigration, on est accusé
28:36 de racisme. Donc il y a un fascisme
28:38 sur tous les sujets, dès qu'on a envie de
28:40 faire quelque chose d'original,
28:42 on nous empêche de s'exprimer, comme pour René Chiche,
28:44 on l'empêche. Et je voudrais
28:46 faire remarquer cette envergure du fascisme
28:48 qu'il faut vraiment voir large
28:50 et arrêter de mettre dans la case
28:52 de droite ou je ne sais pas quoi.
28:54 Et je voudrais juste te dire une dernière chose,
28:56 c'est que je suis complètement d'accord avec ce que dit
28:58 l'invité, mais
29:00 le deuxième point, c'est qu'on
29:02 ne vote jamais dans ce pays. On ne vote jamais
29:04 alors qu'on vit à côté de la Suisse, qui est un pays qui vote
29:06 très régulièrement, et je crois que
29:08 si tous les citoyens du monde pouvaient voter beaucoup plus,
29:10 on aurait des politiques
29:12 suisses beaucoup plus multipolaires,
29:14 pour le coup beaucoup plus diverses,
29:16 et la diversité permettrait la liberté d'expression
29:18 parce que ça se fait toujours comme ça,
29:20 et malheureusement on ne vote jamais. Donc c'est des dirigeants
29:22 qui prennent des décisions, et le peuple
29:24 ne s'exprime pas. Donc qu'on arrête de dire
29:26 qu'on est des républiques, qu'on est des républiques de très
29:28 mauvaise qualité, parce qu'on ne vote jamais.
29:30 Et on devrait reproduire le système suisse.
29:32 - Merci César. Comment savez-vous Nicolas?
29:34 - Oui, en effet,
29:36 c'est quand même grave que sur ce sujet ukrainien,
29:38 il y a une version officielle, comme il peut y avoir
29:40 dans un état totalitaire fasciste,
29:42 et que dès qu'on sort des clous, on est suspecté
29:44 de tout un tas d'acquaintances
29:46 politiques, et ce qui est grave,
29:48 il y a une guerre ici, on devrait pouvoir
29:50 en parler, comme on doit pouvoir en parler
29:52 de n'importe quel sujet, qu'il soit médical,
29:54 politique, culturel, sportif,
29:56 c'est la confrontation des idées
29:58 qui permettent souvent de trouver un consensus
30:00 et de trouver une solution. Là aujourd'hui,
30:02 la guerre en Ukraine, ça fait 8 ans, ça fait 9 ans à vrai dire,
30:04 que j'alerte sur cette guerre en Ukraine, que je vais
30:06 mettre sur place ce que je vous ai dit, quand il y a eu ce coup d'état,
30:08 et bien que ça allait dégénérer un jour ou l'autre,
30:10 j'ai appelé toute une partie
30:12 de la presse, j'ai fait même venir des blessés
30:14 ukrainiens, ici en France,
30:16 des blessés par l'armée ukrainienne qui déshabitait
30:18 du Donbass. - Et alors, comment a réagi
30:20 la presse, enfin, la média?
30:22 - Ils ne venaient pas, ou alors j'avais des journalistes
30:24 qui ne venaient pas, qui disaient "Oh, on s'en fiche de la guerre
30:26 au Donbass, ça ne sert à rien", je disais "Attention, vous allez voir
30:28 ce qui va arriver", ou alors j'avais des journalistes
30:30 qui arrivaient, de médias,
30:32 on va dire, respectables,
30:34 mainstream plutôt, et qui disaient "Oh mais c'est
30:36 super intéressant", donc ils sont venus,
30:38 j'ai pas le droit d'en parler,
30:40 j'ai dit "Derrière, c'est super, vous allez pouvoir faire un article",
30:42 et j'ai des noms que je ne donnerai pas,
30:44 de grands journaux quotidiens,
30:46 de gauche comme de droite,
30:48 qui sont venus, qui ont dit que
30:50 c'était extrêmement important, mais derrière
30:52 c'est leur rédaction qui dit "Non, ça ne passe pas,
30:54 le comité éditorial ne voulait pas qu'on parle du Donbass",
30:56 et j'ai dit "Mais qu'est-ce que c'est que ce pays,
30:58 il y a une guerre avec le Dimension..." - La question ne sera
31:00 pas posée, circulée et rien à voir.
31:02 - C'est exactement ça. - C'est ça aussi,
31:04 on peut appeler ça du fascisme,
31:06 moi j'appellerais ça le totalitarisme
31:08 de la pensée, la police
31:10 de la pensée, qui est autant, au moins
31:12 autant à gauche qu'à droite, mais c'est pour ça
31:14 ces notions n'existent plus,
31:16 devant ce conformisme, je dirais
31:18 glauque, et je dirais visqueux,
31:20 de la pensée dominante, c'est ça qui est terrible.
31:22 - Tout à fait. - Lucien. - Merci beaucoup
31:24 César, allons à Montpellier avec Patricia,
31:26 bonjour Patricia. - Bonjour Patricia.
31:28 - Bonjour Monsieur Miatowicz,
31:30 bonjour Monsieur Bertaf. - Bonjour.
31:32 - Oui, en parlant de
31:34 la paix, j'ai beaucoup peu vu tout ce que vous avez dit,
31:36 est-ce que ce serait pas possible
31:38 de faire un partage de l'Ukraine,
31:40 avec un côté, entre guillemets bien sûr,
31:42 oriental et un côté occidental,
31:44 pour qu'on puisse trouver un moyen
31:46 de faire une paix,
31:48 en négociant avec Monsieur Poutine, ou autre,
31:50 je ne sais pas. - Nicolas Mirovitch.
31:52 - C'est une bonne idée, c'est une possibilité,
31:54 au bout d'un moment, si les Ukrainiens
31:56 depuis le XXe siècle n'arrêtent pas
31:58 de se battre, ne se mettent pas d'accord
32:00 ce que c'est que la définition de l'Ukrainien,
32:02 vous avez des Ukrainiens qui parlent russe, je rappelle que Zelensky
32:04 à l'origine, est un russophone, et qu'il a dû
32:06 apprendre l'Ukrainien, et surtout une fois qu'il a
32:08 eu le pouvoir, mais vous avez d'autres russophones
32:10 qui n'ont pas envie d'apprendre l'Ukrainien,
32:12 si au bout d'un moment, il faut séparer
32:14 le pays en deux, parce que du coup
32:16 c'est un gage de paix, c'est peut-être
32:18 ça la solution,
32:20 il faudra néanmoins que ces
32:22 deux rives, peut-être du Dniepr,
32:24 ces deux peuples
32:26 arrivent à travailler ensemble, parce que c'est quand même
32:28 fou pour l'Europe de se scinder,
32:30 on n'arrête pas de nous parler de l'Europe.
32:32 - Ils l'ont fait en Yougoslavie. - Ils l'ont fait sans scrupule
32:34 en Yougoslavie, à coup de bombe,
32:36 l'OTAN a bombardé
32:38 complètement illégalement, sans autorisation
32:40 du Conseil de sécurité des Nations Unies,
32:42 la Serbie, les infrastructures
32:44 civiles, des hôpitaux...
32:46 - Ce qu'est fou, Nicolas Bricovitch, je vous l'aurai en parler,
32:48 il y a une conscience nationale
32:50 ukrainienne, ils l'ont prouvé avec courage, d'ailleurs,
32:52 quel que soit ce qu'ont pensé,
32:54 ils l'ont prouvé depuis le février 2022.
32:56 Mais est-ce qu'au fond,
32:58 est-ce que la culture, la civilisation,
33:00 empêche...
33:02 Est-ce que ça fait
33:04 une séparation entre
33:06 les Ukrainiens de l'Est et les Ukrainiens de l'Ouest,
33:08 ou pas ? - L'erreur a été,
33:10 magistrale, a été, et on a une part de responsabilité,
33:12 nous, du côté atlantiste,
33:14 c'est qu'on a misé sur le nationalisme ukrainien.
33:16 Le nationalisme, c'est un nationalisme primaire,
33:18 qui est un nationalisme qui s'est surtout défini
33:20 comme un nationalisme anti-russe.
33:22 Et Mikhaïl Dragomanov,
33:24 qui est un des pères du nationalisme ukrainien,
33:26 disait "Attention, nous avons une
33:28 tare, qui est que nous avons des peuples que nous détestons,
33:30 les juifs, les polonais, les russes.
33:32 Il faudrait faire attention",
33:34 et ça c'est donc un des pères du nationalisme ukrainien qui le dit,
33:36 il y a plus de 100 ans, "si des personnes comme ça
33:38 arrivaient au pouvoir, on se ferait des ennemis
33:40 de nos voisins". Et n'oublions pas que les nationalistes
33:42 ukrainiens ont fait des choses terribles,
33:44 il y a eu des massacres de polonais pendant la Deuxième Guerre mondiale,
33:46 - Et Bandéra... - Et c'était Pain Bandéra
33:48 qui disait que le nationalisme ukrainien s'inspirait
33:50 du national-socialisme. Donc du coup,
33:52 n'oublions pas ça,
33:54 on a misé sur ce nationalisme-là
33:56 pour faire tomber
33:58 Yanukovitch en 2014 et faire le coup d'État.
34:00 Or ce nationalisme, il est
34:02 radicalement hostile aux Ukrainiens
34:04 de l'Est. Si on voulait une Ukraine
34:06 apaisée, il fallait trouver un terrain d'entente
34:08 et pour les ukrainophones et pour les russophones
34:10 et certainement pas exalter
34:12 les héros de la Deuxième Guerre mondiale, qui ont massacré
34:14 les voisins, qui ont massacré
34:16 les ukrainiens de l'Est. Il y a des monuments
34:18 pour les ukrainiens de l'Est tombés pendant la Deuxième Guerre mondiale.
34:20 Ils se sont battus contre les allemands et contre
34:22 des ukrainiens qui étaient pro-nazis.
34:24 Donc comment est-ce qu'on a pu croire qu'en soutenant
34:26 ces mouvements néo-nazis,
34:28 en les encourageant au Maïdan à faire tomber
34:30 Yanukovitch, ils n'allaient pas en profiter
34:32 pour changer la société ? Ils ont quand même dit
34:34 pendant cet or au Maïdan qu'ils voulaient interdire
34:36 l'usage de la langue russe, qui est une langue
34:38 qui est parlée par des millions
34:40 d'ukrainiens. Qui se disaient avant "Mais je suis ukrainien,
34:42 je parle russe, ça ne posait pas un problème." Sauf qu'aujourd'hui,
34:44 maintenant avec la guerre, depuis qu'il y a eu ce Maïdan
34:46 et cette division, ils se disent "Mais attendez,
34:48 moi je suis russe, mais si je veux, je n'ai pas envie qu'on m'oblige
34:50 à parler une autre langue."
34:52 L'erreur l'Ukraine apaisée, ça veut dire
34:54 qu'il faut...
34:56 Cette Ukraine apaisée, ça veut dire qu'il faut
34:58 détruire cette idéologie qui est
35:00 réellement raciste et
35:02 anti-russe, anti-russophone. - On peut prendre,
35:04 Lucie, on peut prendre le dernier rediteur.
35:06 Richard de Toulouse. Bonjour Richard.
35:08 - Oui, bonjour à vous.
35:10 - Sur ce sujet grave,
35:12 moi j'ai une question, que peut-on
35:14 faire en tant que
35:16 simple votant,
35:18 on va dire ? Est-ce qu'on peut espérer qu'un groupe
35:20 politique, même soit-il minoritaire,
35:22 très minoritaire à l'Assemblée nationale,
35:24 puisse déposer une
35:26 proposition de loi pour
35:28 limiter, voire
35:30 neutraliser le financement de la
35:32 guerre, comme disait monsieur Hollande
35:34 lorsqu'il s'est piégé jusqu'au dernier ukrainien.
35:36 Et ça serait
35:38 une grande œuvre humanitaire. Donc on peut
35:40 l'espérer et on verra ce qui en sortira.
35:42 - Oui, Richard, qu'en pensez-vous
35:44 Nicolas Mirkovic, une proposition de Richard,
35:46 est-ce qu'il n'y aurait pas un groupe qui pourrait dire, bon, arrêter
35:48 un tout petit peu avec cette espèce d'envoi
35:50 partout de centaines de milliards de
35:52 dollars d'armes, et
35:54 on voit très très bien ce qui se passe, les armes
35:56 arrivent, les russes les détruisent, etc.
35:58 Et puis il y a des milliers de morts
36:00 de part et d'autre, c'est terrifiant quand même.
36:02 - Ça serait salutaire, je pense en effet,
36:04 si c'était possible qu'au sein de l'Assemblée nationale,
36:06 on ait des personnes
36:08 de bonne volonté,
36:10 qui à travers les frontières politiques, réussissent
36:12 à se retrouver en groupe
36:14 pour dire "on arrête la guerre,
36:16 on arrête ça", eh bien ça serait
36:18 important, parce que cette guerre, elle peut déraper,
36:20 on peut être aspiré dans cette guerre à force
36:22 d'apporter des armes.
36:24 Je pense que si la France veut arrêter la guerre,
36:26 c'est pas compliqué. - Il peut y avoir une dérive.
36:28 - C'est terrible, bien sûr.
36:30 - C'est nucléaire aujourd'hui. - Exactement, la France
36:32 donne des armes, et la Russie au bout d'un moment, qu'est-ce qui dit
36:34 que les Russes au bout d'un moment ne vont pas en avoir marre
36:36 de la France qui donne des armes, qui forme des chasseurs
36:38 en disant "bon, la France, je vous mets dans
36:40 les cibles, vous aidez les Ukrainiens
36:42 et j'ai des missiles hypersoniques et je vais calmer Paris".
36:44 Ça peut arriver ça, je vais calmer
36:46 Londres, donc du coup, et qu'est-ce qu'on va dire ? "Nous, on
36:48 donne des armes et on ne fait pas partie de la guerre". Ça ne marche pas.
36:50 Donc il faut désescalader, c'est dans l'intérêt
36:52 de l'ensemble de l'Ordre, d'autant plus que nous traversons
36:54 une crise économique très importante,
36:56 donc du coup, il faut chercher la paix.
36:58 Et je pense que déjà, ce pour quoi
37:00 il faut qu'on milite, c'est demander,
37:02 peut-être juste dire "l'Ukraine
37:04 ne rentrera pas dans l'OTAN" puisque c'est ça le problème
37:06 avec la Russie. On négocie, on discute,
37:08 on discute la paix, on ne va pas donner un
37:10 chèque en blanc à Poutine et à la Russie
37:12 mais on dit "pourquoi est-ce que l'Ukraine ne devrait rentrer dans
37:14 l'OTAN ?" On dit non si c'est ça le problème.
37:16 Et la guerre va s'arrêter très rapidement, si on arrête
37:18 le financement, les armes, et qu'on dit que l'Ukraine
37:20 ne rentrera pas dans l'OTAN, ça va s'arrêter. - Et après, la négociation
37:22 politique commence et une vraie négociation
37:24 entre l'OTAN et l'OTAN. - Exactement, comme français allemands ont su le faire,
37:26 comme français anglais ont su le faire, ils vont y arriver.
37:28 C'est pas la première guerre en Europe.
37:30 - C'est vrai. Et il faut arrêter ce chaos
37:32 ukrainien que vous décrivez excellemment,
37:34 Nicolas Mirkovic. - Merci beaucoup.
37:36 - Merci beaucoup, chers auditeurs,
37:38 d'être toujours aussi nombreux à nous écouter.
37:40 Et merci à Nicolas Mirkovic pour son livre
37:42 "Le chaos ukrainien" que vous pourrez trouver dans les éditions
37:44 Publish Room Factory. Tout de suite,
37:46 l'émission de Brigitte Lahaie, à tout de suite sur Sud Radio.

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