Anne Fulda reçoit Dominique Tapie pour son livre «Bernard, la fureur de vivre» dans #HDLivres
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00:00 -Bonjour, Dominique Tapie.
00:01 On vous connaît.
00:02 Vous êtes là parce que vous venez de publier un livre
00:05 qui s'appelle "Bernard, la fureur de vivre".
00:08 C'est paru aux éditions de l'Observatoire.
00:10 Un livre témoignage qui est prenant, sincère,
00:13 et qui revient sur les 52 ans que vous avez vécu avec votre ami...
00:16 Pardon, votre mari, et l'homme de votre vie, aussi ami, peut-être,
00:20 d'ailleurs, Bernard Tapie.
00:22 Alors, Bernard Tapie, vous l'avez connu en 69.
00:26 Vous aviez 19 ans.
00:29 Ce fut immédiatement le coup de foudre, de son côté,
00:31 parce que du vôtre, pas du tout.
00:33 C'était pas votre genre d'homme. -C'était pas mon style.
00:37 -Et même, dans le livre, vous décrivez des passages
00:40 où vous le trouvez un peu...
00:42 Il brase beaucoup d'air, il prend de la place.
00:45 C'est pas votre genre du tout. -Non.
00:47 Je préférais plutôt la discrétion.
00:50 -Et puis, vous étiez fiancée.
00:51 Vous étiez programmée pour une vie assez paisible.
00:54 -Beaucoup plus banale.
00:57 -Alors, en écrivant ce livre, vous avez, de ce fait,
01:00 fait une sorte de bilan de ces 52 années.
01:03 Et avec le temps, est-ce que vous vous dites
01:05 que vous auriez dû rester avec votre fiancée
01:08 ou que ces années que vous avez vécues avec Bernard Tapie,
01:11 avec des hauts, très hauts, et des bas, très bas,
01:13 valaient le coup d'être vécues ? -Oui.
01:15 Ca valait vraiment la peine. -Ca valait la peine.
01:18 -J'ai quand même eu une vie exceptionnelle.
01:21 J'ai connu des personnages hors du commun.
01:23 Et...
01:25 Et puis, j'ai été très...
01:28 très aimée.
01:29 Et ça, j'ai eu beaucoup de chance.
01:31 -Alors, les Français, qui l'aiment,
01:35 ou non, d'ailleurs,
01:37 ont de lui l'image de l'homme d'affaires,
01:40 du politique, du président de l'OM.
01:42 Finalement, quel trait aimeriez-vous qu'on retienne de lui
01:46 et qui, à votre avis, n'était pas assez mis en lumière ?
01:49 -Alors...
01:50 Oui, c'est vrai.
01:51 C'est vrai ce que vous dites,
01:53 mais comme il était plein de...
01:55 Il était plein de paradoxes, Bernard.
01:59 Et il les assumait.
02:00 Et...
02:02 C'est tout le côté...
02:03 C'est tout le côté...
02:05 romantique.
02:07 Qu'est-ce que je pourrais vous dire de lui ?
02:10 Il avait son franc-parler.
02:12 Ca, tout le monde l'avait compris.
02:14 Mais il était...
02:16 Quelqu'un m'a dit, c'est la définition exacte,
02:20 c'était un...
02:23 Dominant, sensible.
02:25 Et c'est tout à fait ça. -Un domineux sensible.
02:28 -Extrêmement sensible, avec beaucoup d'empathie vers les gens.
02:32 Contrairement à ce qu'on a raconté,
02:34 c'était pas du tout un homme d'argent.
02:37 L'argent, c'était pour lui...
02:38 Ca venait, ça partait.
02:40 C'était un moyen, un aboutissement
02:42 pour réaliser les défis qu'il avait entrepris de relever.
02:46 Et puis, c'était vraiment le chef de famille.
02:52 Il avait son clan autour de lui.
02:54 Quoi vous dire d'autre ?
02:58 -Alors, ça, c'est dans le... -Un côté un peu romantique
03:01 et par certains...
03:03 Par certains côtés,
03:05 un peu un manque de confiance.
03:07 Mais ça, il y a que moi qui pouvais le savoir.
03:10 -Il a eu mille vies, Bernard Tapie.
03:12 Il a été chanteur, il a racheté des entreprises,
03:15 il a dirigé un club de foot, il a été ministre.
03:18 Et finalement, vous avez l'air de dire que tout a basculé
03:22 et que le malheur est arrivé avec la politique.
03:24 -Complètement.
03:26 Ca a été l'homme à battre.
03:28 Il y a un des...
03:29 Le procureur montgolfier avait dit qu'il était rentré par effraction.
03:34 Vous voyez, ça veut déjà tout dire.
03:36 Mais Bernard, en fait,
03:38 ce sont les événements qui sont venus à lui
03:41 et non pas lui qui a cherché à aller dans toutes ses directions,
03:45 dans tout ce qu'il a fait dans sa vie.
03:48 À part entrepreneur, voilà.
03:50 Mais le foot, le cyclisme,
03:53 déjà la vie claire,
03:56 tout ça, ce sont des personnes qui sont venues lui demander conseil.
04:00 -Dernière question.
04:02 Votre mari était possessif, amoureux, protecteur,
04:06 mais qu'en apparence, parce que finalement,
04:09 après sa mort, après sa maladie,
04:11 il vous a laissé sans protection.
04:14 Vous lui en voulez ?
04:15 -Je lui en ai voulu.
04:17 Maintenant, j'ai commencé à...
04:19 Justement, avec ce livre...
04:21 J'ai commencé à analyser,
04:25 et dans sa...
04:27 Dans sa logique,
04:28 normalement, je ne devrais plus rien devoir,
04:31 puisque la dette... Enfin, la dette, même pas une dette.
04:34 La somme qu'il avait touchée a été complètement remboursée.
04:38 Donc, ce qu'on me demande aujourd'hui, ce sont des intérêts.
04:41 Ça, il ne pouvait pas imaginer qu'on me demanderait
04:44 une dette faramineuse de 649 millions d'euros.
04:48 C'était impensable.
04:50 Il avait peut-être trop confiance dans la justice.
04:53 -En tout cas, je vous conseille de lire ce livre.
04:56 "Bernard, la fureur de vivre",
04:58 c'est paru aux éditions de l'Observatoire.
05:01 Merci beaucoup, Dominique Tapie.
05:03 C'est un joli livre sensible, sincère,
05:06 qui témoigne de ces 52 années que vous avez vécues
05:09 auprès d'un homme que les Français ont tout de même bien aimé.
05:13 -Merci.
05:14 ...
05:17 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]