Anne Fulda reçoit Bernard Minier pour son livre «Un œil dans la nuit» dans #HDLivres
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - Bienvenue, bienvenue à l'heure des livres, Bernard Minier.
00:03 - Merci.
00:03 - Alors vous êtes l'un des rois du thriller, du polar.
00:07 Vos livres ont été traduits dans 25 pays,
00:10 on raconte, on récite à chaque fois le même entier, mais ce n'est pas rien quand même.
00:15 Et vous venez pour présenter votre dernier bébé qui s'appelle "Un œil dans la nuit",
00:19 c'est paru chez Ixo édition.
00:21 C'est un roman qui se déroule entre Toulouse, Paris, Etretat, la Bretagne aussi.
00:26 Et puis on retrouve, l'année dernière vous étiez venu nous parler de Lucia,
00:30 cette enquêtrice policière espagnole au caractère explosif.
00:34 Et là, on retrouve quelqu'un que vos lecteurs connaissent bien,
00:38 le Martin Cervas, le commandant de police que vous aviez imaginé en 2012.
00:42 Pourquoi ce retour ? Il vous manquait ?
00:46 - Déjà, je l'aime bien ce personnage, je le vois vivre et vieillir,
00:50 l'auteur aussi d'ailleurs, et même les lecteurs et les lectrices.
00:53 Je le vois changer, finalement il fait partie de ma vie d'une certaine manière
00:57 et je m'aperçois qu'il fait aussi partie de la vie de mes lecteurs
01:00 et qu'ils me demandent tout le temps si dans le prochain roman il y aura Martin Cervas.
01:03 Puis Lucia, c'était un pas de côté, c'était un peu une parenthèse.
01:07 Alors elle va revenir sans doute, mais j'avais un nouveau sujet
01:12 qui peut-être se prêtait plus à une enquête en France qu'en Espagne
01:16 puisque Lucia s'est placée en Espagne et Martin c'est en France.
01:20 - Alors là cette fois vous nous entraînez dans un monde particulier,
01:23 celui des films d'horreur, vous avez d'ailleurs le t-shirt assorti,
01:27 un drôle de monde, mais que vous connaissiez, que vous appréciez,
01:33 pourquoi vous vous y êtes attaché ?
01:35 - Alors je n'étais pas vraiment spécialiste, j'avais vu tous les classiques du genre,
01:39 genre Psychose, L'Exorciste, Rosemary Baby, etc.
01:42 J'en regardais de temps en temps, mais pas vraiment, pas très souvent,
01:46 mais là pour le coup je m'y suis plongé.
01:48 L'idée c'était d'avoir un monde tellement particulier,
01:51 et je suis fasciné par le cinéma en général aussi,
01:54 mais plutôt que de traiter le cinéma d'auteur sur un polaire,
01:58 le cinéma d'horreur c'était quand même assez jubilatoire à faire.
02:02 Je savais que j'allais découvrir plein d'anecdotes, plein d'histoires de tournages,
02:05 plein de choses comme ça, assez croquignolesques.
02:08 Et en même temps c'était une façon de parler du genre,
02:11 du rapport entre un cinéma de genre avec le cinéma en général et la critique.
02:16 - Et donc c'est un peu un miroir que je renvoie au genre,
02:19 dans lequel je sais vie, qui est le thriller ?
02:21 - Oui, alors on viendra dessus, parce qu'effectivement ce discours,
02:27 le producteur, qui est plutôt le réalisateur du film,
02:32 qui est un réalisateur culte, qui est au cœur de ce livre,
02:39 a justement, il vit en ermite, c'est un personnage dont vous allez nous parler,
02:44 il a fait cinq films, puis après il s'est retiré dans les montagnes,
02:46 on ne sait pas trop pourquoi, et il a une espèce de misanthrope,
02:50 et puis il a un discours justement un peu amer sur les relations
02:52 entre la critique et le cinéma, le genre d'horreur, de film d'horreur.
02:58 Alors évidemment certains voient un parallèle entre le regard de la critique littéraire
03:04 face au genre de... - De l'auteur que je suis.
03:06 - Voilà, exactement.
03:07 - Alors je ne crois pas que son discours soit amer, il est plus provocateur qu'amer.
03:10 Parce qu'en fait il est très bien dans son genre,
03:12 enfin il était puisqu'il arrêtait de tourner dans son cas,
03:15 mais moi je n'ai pas l'intention de m'arrêter d'écrire.
03:17 Mais je veux dire, il se sent très bien dans son genre,
03:19 il savait qu'il y avait plein de choses à dire à travers ce genre,
03:22 et c'est plus provocateur, il dit en effet quelque chose comme
03:26 la vraie culture vivante, c'est pas celle de l'intelligentsia et des bourgeois,
03:30 c'est plutôt la culture remuante, grossière, dérangeante du peuple.
03:35 Enfin, à peu près, il le dit mieux que moi, c'est paradoxal parce que c'est mon personnage.
03:40 Mais en fait c'est plus provocateur qu'amer, je ne crois pas qu'il y ait d'amer, tu me l'as dans.
03:44 Ce qui est vrai aussi, c'est que dans un genre comme le cinéma d'horreur,
03:48 il n'y a pas de limite, on peut tout se permettre, on peut aller très loin,
03:51 on ne s'interdit rien, il n'y a pas de politiquement correct, il n'y a pas d'autocensure,
03:54 on peut faire des choses très trash, très cash,
03:57 que peut-être ailleurs, qui sont peut-être plus délicates à faire ailleurs,
04:01 et donc c'est quand même formidable.
04:03 Le genre, ça permet plein de choses, et je crois que c'est ça qui veut dire Morbus de la Croix.
04:06 En dehors du fait qu'il est aussi un peu dingue par moments, un peu fou, un peu dysanthrope.
04:11 - Un mot assez... - Oui, mais c'est un personnage.
04:13 - J'adore écrire ce personnage. - Un personnage pas truculent, mais un petit peu...
04:18 - Ah bah si, si, si, tu es très haut en couleur.
04:20 - Alors justement, ce personnage truculent vit ce qu'on disait tout à l'heure en ermite,
04:25 et il refuse les interviews, mais une jeune étudiante parvient à le convaincre,
04:31 elle le rencontre, et dans le même temps, ce passe,
04:36 on découvre des trôles de meurtres, d'événements,
04:40 notamment la découverte d'un corps dans un hôpital de Toulouse,
04:45 d'un homme qui est, qu'on retrouve, vidé de son sang.
04:48 Et là, entre autres, avec d'autres événements,
04:52 - D'autres joyeusetés. - Voilà, joyeusetés qui viennent s'ajouter à ça,
04:55 et c'est là que revient le commandant Cerbaz.
04:58 - Exactement, et alors cette histoire-là, il faut préciser une chose,
05:02 c'est que cette victime, sans début de gâchée,
05:04 c'est lui-même un spécialiste des effets spéciaux,
05:06 qui a travaillé sur tous les tournages de "Mort Busola"
05:09 - Oui, les curateurs de cinéma. - Donc c'est là où les choses se rejoignent un peu.
05:12 Et ça, ça m'a été inspiré par ce qui s'est passé l'an dernier,
05:16 dans un hôpital psychiatrique de Toulouse, où on a, en l'espace de quelques semaines,
05:19 trois patients réputés très dangereux, qui se sont évadés,
05:23 en fait, qui sont passés par la porte d'entrée,
05:25 qui sont allés se balader dans les rues de Toulouse.
05:27 Ils n'étaient pas censés être là,
05:29 et donc c'est un peu l'idée de départ de cette partie du roman.
05:34 Alors, effectivement, on a deux intrigues qui vont finir par se rejoindre,
05:36 à travers le cinéma, et en particulier le cinéma de "Mort Busola".
05:39 - Oui, alors vous découvrirez en lisant ce livre,
05:42 qu'il y a d'autres personnages très hauts en couleur,
05:46 producteurs de cinéma, youtubeurs...
05:48 - Oui, il y a un producteur qui n'est pas piqué d'un temps.
05:50 - Vous les découvrirez en lisant ce dernier bébé,
05:54 qui vient de paraître, qui s'appelle "Un œil dans la nuit",
05:57 qui est une édition qui est mise chez Ixo Éditions.
05:59 Et c'est un livre qu'on ne lâche pas, comme d'habitude,
06:02 la recette fonctionne toujours.
06:04 - J'espère bien.
06:05 - En tout cas, merci beaucoup Bernard, d'être venu.
06:07 - Merci à vous.
06:08 [Musique]
06:11 [SILENCE]