Service national universel pour les lycéens : "Malheur à ceux qui voudraient engager une telle politique", lance Alexis Corbière

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Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis, le 19 mai sur franceinfo.

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00:00 - Le service national universel, information de nos confrères de politiques confirmée par France Info,
00:05 il est question que le gouvernement en fasse, dès la rentrée prochaine,
00:09 un stage de 12 jours pour les élèves de 2 secondes, dès le mois de septembre donc.
00:14 Cette piste de travail, est-ce qu'elle est de nature à lever vos doutes sur le service national universel ?
00:19 - Ça lève mes doutes, si j'en avais, sur le caractère totalement confus,
00:24 pordant de la trivialité, mais quel pétodière, depuis le début de cette histoire,
00:28 ils ne savent pas quoi en faire, après les effets d'annonce du président,
00:31 là on en vient à une idée extrêmement mauvaise, si je comprends bien.
00:34 - Pourquoi mauvaise ?
00:35 - Si j'en crois politiste, je vais te dire, qui paraît être un excellent journal et qui doit être lu,
00:40 c'est qu'on va supprimer 12 jours de classe à nos élèves.
00:43 - Mais pas pour rien.
00:44 - Pourquoi ? Pour apprendre les valeurs de la République,
00:47 qui je le rappelle, sont une mission de l'école publique.
00:50 C'est-à-dire qu'on pense qu'en faisant 12 jours de moins à l'école,
00:54 où on doit apprendre, expérimenter, transmettre les valeurs de la République,
01:00 c'est dans une espèce de posture mal définie, telle que c'est le cas,
01:04 pour justifier l'existence d'un secrétariat d'État et d'un projet présidentiel
01:08 qui ne sait plus où il en est.
01:10 Bon, je reprends les mots, j'écoutais juste avant que notre entretien commence,
01:14 la responsable, je crois, du SNES et de la FSU,
01:17 qui indiquait que la même secrétaire d'État qui disait ce qu'il y a de formidable dans ce projet,
01:21 c'est que les jeunes vont se brasser entre différentes origines de toute la France, etc.
01:25 Et là, la proposition qui est faite, selon le politisme, et j'ai tendance à y croire,
01:28 c'est que c'est un épicycle entre proximités où, en fait, c'est les mêmes personnes,
01:31 des mêmes quartiers qui vont se retrouver.
01:32 - Information confirmée par France Info, pas de mixité géographique en effet,
01:36 mais notamment la base du volontariat.
01:37 Ce seront aux établissements et aux enseignants de proposer cela.
01:42 Les enseignants volontaires, c'est quelque chose qui vous était cher,
01:45 le volontariat de ce genre d'initiative ?
01:47 - Non mais attendez, on va parler après, parce que vous me l'avez indiqué,
01:50 de sujets sérieux, c'est-à-dire la mixité sociale au sein des établissements scolaires,
01:54 le séparatisme scolaire qui s'installe, ça c'est la priorité.
01:57 On peut arrêter de perdre du temps sur des gadgets absurdes.
01:59 - Mais alors, vous vous défendiez plutôt l'idée d'un service civique ?
02:02 - Mais c'est autre chose qui se situe à un autre moment de la vie,
02:04 rémunérés avec des projets écologiques, etc.
02:07 C'est pas ce gadget idiot dans lequel nous sommes en train de rentrer,
02:11 qui vise en quelque sorte à dire, j'ai vu tout un discours paternaliste
02:14 et souvent un peu à caractère un petit peu assez discriminant,
02:17 il y a des jeunes, il faut leur mettre l'uniforme sur le dos
02:19 et leur apprendre la République avec un côté un peu militaire,
02:22 parce qu'il n'y a rien de tel que l'armée, n'est-ce pas, pour former des bons Français.
02:25 Enfin, tout ça est absurde.
02:26 - L'argument du gouvernement, c'est aussi dire qu'aujourd'hui...
02:27 - Il est hors de question, je le répète, qu'on supprime 12 jours de classe à nos élèves,
02:31 qu'il faut au contraire en rajouter, il faut plus d'enseignants,
02:34 et malheur à ceux qui voudraient engager une telle politique, nous nous y opposerons.
02:37 - Je rappelle, pour l'anecdote, que vous-même étiez professeur,
02:41 vous faites partie...
02:42 - Qui est attaqué actuellement gravement par le même gouvernement,
02:45 qui veut supprimer aussi les enfants, c'est une autre question chez eux.
02:48 - L'autre argument du gouvernement, c'est de dire que les parcours d'engagement sont souvent valorisés,
02:51 quand vous allez ensuite à la fac, en école, pour des stages, on vous dit "ah bon,
02:54 vous avez fait de l'associatif, c'est très bien",
02:56 sauf qu'en fait, aujourd'hui, c'est réservé aux classes les plus aisées.
02:58 Les personnes qui vont chez les scouts, les personnes qui font de l'associatif,
03:01 ils disent "bah là, tout le monde aura un parcours d'engagement,
03:02 tout le monde aura la possibilité de le faire".
03:04 - Il n'y a aucun parcours associatif, et je répète, pour réduire à un argument,
03:08 et excusez-moi d'être redondant,
03:09 il est hors de question de supprimer 12 heures de classe à nos enfants.
03:13 Ils ont besoin, au contraire, d'être mieux formés, d'avoir plus d'enseignants,
03:16 d'être davantage dans l'état du soin scolaire,
03:18 et tous ces gadgets, ces obsessions présidentielles absurdes, idéologiques,
03:22 sans moyens, sont une perte de temps,
03:24 et dévoient une idée qui aurait pu être intéressante,
03:26 celle d'un engagement dans la société, en monde la vie,
03:29 en sortant notamment de sa première formation après le bac, dans des projets…
03:34 - Donc un service civique ?
03:35 - Oui, ça, ça peut être intéressant.
03:36 - Vous proposez 9 mois, par exemple, après les études, en fait ?
03:38 - Voilà, ou qui pouvait être au moment où on a déjà passé le post-bac,
03:43 sur des projets qui, eux, sont intéressants,
03:46 d'aide à la personne, d'engagement écologique,
03:48 ça, moi, je suis pour que notre jeunesse soit engagée dans des grands projets qui sont utiles…
03:52 - Mais pas sur du temps lycéen.
03:53 - Mais pas là, comme ça, on a des bricolages systématiques qui font honte, en vérité.

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