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Interview confession de personnalités politiques et médiatiques sur des sujets environnementaux

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Transcription
00:00 [Musique]
00:20 - Ah ! - Bonjour Eric !
00:25 - C'est le bon étage !
00:26 - C'est ça ! - J'avais peur !
00:27 - Merci, merci d'être venu !
00:29 - J'y réponds !
00:30 Eric Nolot, c'est d'abord un lecteur, critique littéraire, romancier et essayiste.
00:34 Il publie le très remarqué pamphlet "La faute à Rousseau".
00:37 Au fil des pages, il déconstruit la déconstructrice Sandrine Rousseau
00:40 et fustige le modèle de société que la députée écoféministe impose.
00:45 Pour Eric Nolot, le rousseauisme est un sectarisme au relan totalitaire
00:49 qui dessert la lutte contre le réchauffement climatique
00:52 en divisant au lieu de rassembler.
00:54 La reine est nue, bienvenue dans "Déclic", le magazine de l'écologie.
00:57 - Qu'est-ce que ça a été toi, ton déclic ?
00:59 - Non, je ne parlerai pas de déclic au sens de déclic militant ou de prise de conscience.
01:04 En fait, si je peux parler d'un déclic, c'est moins souvenir que quelque chose
01:08 qu'on m'a raconté quand j'étais tout gamin.
01:10 Je devais avoir 3 ans ou 4 ans, je passais des vacances dans les Vosges
01:13 où est originaire une partie de ma famille.
01:15 Et on m'a raconté que j'avais l'habitude d'étreindre les arbres
01:20 en disant le mot "bois" alors que je savais à peine parler.
01:24 Et on m'a dit que c'était très étrange, qu'ils n'avaient jamais vu un gamin faire ça.
01:27 J'étais amoureux des arbres.
01:29 Donc c'est plus quelque chose de sentimental, d'instinctif.
01:32 C'est vrai que le déclic, il y a cette histoire d'arbre dans les Vosges, etc.
01:36 Mais il s'est passé un truc pendant ma dernière année à Bayonne.
01:40 Je ne sais pas pour quelle raison, on nous a tous distribué le même livre.
01:44 Ce n'est pas un prix, mais je ne sais pas pourquoi on nous a distribué ce livre.
01:47 C'était "Ravage de Barjavel".
01:49 Et "Ravage de Barjavel", ça raconte la fin de la civilisation.
01:54 C'est-à-dire qu'un jour, le système électrique s'effondre
01:57 et toute l'humanité revient un peu au temps préhistorique.
02:02 Il faut réapprendre à vivre dans les cavernes, à faire du feu avec des silex, etc.
02:08 C'est très impressionnant, bien sûr, puisque c'est une catastrophe planétaire.
02:13 Et ça m'a quand même impressionné, parce que j'ai l'impression
02:16 que l'humanité ne prendra conscience de la catastrophe écologique
02:21 et qu'elle ne prendra les mesures pour y remédier que quand la catastrophe sera arrivée.
02:26 - Quand on sera au pied du mur ? - Après le mur.
02:29 Quand on aura pris le mur. Pas au pied du mur, parce qu'au pied du mur, c'est encore temps.
02:32 Mais je pense que quand on aura pris le mur, on dira
02:35 "ça ne peut plus marcher comme ça", comme ça se passe dans "Ravage".
02:39 C'est un livre d'ailleurs qui revient à la mode.
02:41 Les gens relisent ce livre qui était un peu tombé dans l'oubli
02:44 parce qu'il est en coïncidence avec notre époque.
02:47 Et ça a beaucoup façonné ma conscience écologique, dans le sens où je me dis
02:52 qu'on ne peut pas convaincre les gens avant que la catastrophe soit advenue.
02:56 C'est avec les arbres vaugiens, peut-être le deuxième déclic de mon écologie.
03:00 Et puis ensuite, c'est resté une sorte d'écologie sentimentale.
03:05 Moi, je suis amoureux des bois, des forêts et des animaux.
03:09 - De la nature en général ? - Oui, de la nature en général.
03:12 J'ai grandi sur la côte basque, près de l'océan.
03:15 Ça me manque, alors que je suis parisien depuis 40 ans, même plus que ça.
03:18 - Et justement, ce n'est pas compliqué aujourd'hui d'être à Paris.
03:22 Est-ce que tu ne manques pas de nature et de campagne ?
03:25 - Si, mais j'aime bien retourner aux Pays-Bas parce que c'est vrai
03:27 que c'est complètement autre chose, la proximité de l'océan.
03:30 La Seine, c'est quelque chose, mais l'océan, il y a une idée de l'infini,
03:34 de la vastitude et ça change complètement la manière dont on vit.
03:38 Ce n'est pas le même air, évidemment. Il y a de l'air tout le temps.
03:41 La météo change. Il y a quelque chose de très différent.
03:44 Chaque fois que je suis là-bas, je me sens chez moi,
03:46 simplement parce que ça a été mes années d'enfance.
03:48 C'est très lié à la nature basque.
03:49 - J'ai envie de te poser 4-5 questions, de faire un petit tour d'horizon
03:53 pour un petit peu mieux te connaître.
03:55 Est-ce que tu avais un rêve en étant enfant ?
03:58 - J'avais un rêve qui était commun à beaucoup d'enfants et d'adolescents.
04:02 Je voulais être footballeur professionnel.
04:04 - D'accord. Vous voulez être footballeur professionnel.
04:06 - Un gamin sur deux veut être footballeur professionnel.
04:08 - C'était mon cas aussi.
04:10 - Malheureusement, on est beaucoup d'appelés et très peu d'élus.
04:13 Il y a énormément de gamins qui jouent au foot et très peu qui font carrière.
04:17 Il y a eu un événement particulier.
04:19 Pendant le début de mon adolescence, a surgi Rocheteau.
04:23 Rocheteau, c'était la synthèse du footballeur qu'on voulait être
04:26 et de la rockstar. Il avait une allure de rockstar.
04:28 On voulait tous être Rocheteau.
04:30 On voulait être la synthèse du footballeur et de la rockstar.
04:34 Maintenant, il est un peu oublié pour la jeune génération.
04:37 Mais à l'époque, c'était quelque chose d'incroyable d'aller au restaurant.
04:39 Les filles se jetaient sur lui au restaurant, sur un footballeur.
04:41 On n'avait jamais vu ça.
04:42 - Il était super bon et je pense que...
04:44 - Très bon, très beau et un peu... Il y avait une légende autour de lui.
04:47 - Est-ce que tu te souviens de ton premier geste écolo ?
04:51 - Moi, la première chose qui m'a heurté, qui continue de me heurter,
04:55 c'est quelque chose de très, très simple.
04:57 C'est la manière dont les gens se débarrassent de leur détritus en ville.
05:00 C'est-à-dire qu'alors que Paris comporte des milliers et des milliers de poubelles,
05:04 il y a énormément de gens pour qui...
05:05 - Le tri, par exemple ? Justement, le fait de ne pas trier.
05:08 - Non, de balancer les trucs par terre.
05:10 - Ah, de jeter, d'accord.
05:11 - Oui, de jeter les trucs par terre, alors que ça soit en vrac ou même des sacs poubelles,
05:14 on a l'impression, parce que...
05:15 - C'est quelque chose qui te choque.
05:16 - Moi, ça me choque beaucoup.
05:17 Parfois, bon, il faut le faire avec précaution parce que ça peut paraître bizarre.
05:21 Moi, je ramasse parfois derrière les gens, ça m'énerve.
05:23 Là, on est à deux pas de l'hôtel de ville.
05:25 Il est de bon ton de critiquer Anne Hidalgo pour sa gestion de la ville,
05:29 mais ce n'est pas Anne Hidalgo qui se réveille chaque nuit
05:31 pour aller balancer les millions de détritus.
05:33 - On est bien d'accord.
05:34 - Donc, avant de s'en prendre aux autorités supérieures,
05:36 il faut que chacun fasse son examen de conscience.
05:38 Les millions de mégots de cigarettes, ce n'est pas Madame Hidalgo qui les balance.
05:42 Les gens, ils fument et ils balancent le mégot.
05:44 Et quand je parle de mégot, il y a des choses beaucoup plus...
05:46 - Beaucoup plus graves.
05:47 - Je discute souvent avec les balayeurs.
05:49 Je leur demande, est-ce que vous trouvez des trucs bizarres dans la rue ?
05:51 Ils trouvent tout.
05:52 Les gens pensent que, en fait, la rue, la rue d'une grande ville...
05:55 - C'est un dépotoir.
05:56 - C'est un dépotoir.
05:57 Donc, c'est la première chose que moi, qui m'a...
05:59 Oui, c'est des petites choses.
06:00 Je ne suis pas un militant écologiste.
06:02 - Est-ce qu'à contrario, donc j'ai compris que non,
06:04 mais est-ce que tu as des péchés en écologie ?
06:06 Est-ce que tu fais des choses qui, d'après toi, ne se font pas ?
06:10 - Non, il y a une contradiction écologique, en tout cas,
06:13 entre mes préoccupations, comme tout le monde,
06:15 que la planète soit un peu plus propre, un peu plus saine,
06:18 et puis mon amour des animaux, parce qu'il paraît que les chats, par exemple,
06:21 j'en ai deux, la litière des chats, par exemple, d'un point de vue écolo,
06:24 il paraît que c'est très, très moyen, comme Hidalgo.
06:26 - Alors, je pense aussi que, comme pour Saint-Etienne,
06:28 on y reviendra un petit peu.
06:29 - Très bien.
06:30 - On y reviendra un petit peu plus tard.
06:31 - Donc voilà, non, chacun, malheureusement, à son échelle,
06:34 plus ou moins, enfin avec une intensité plus ou moins grande,
06:38 est confronté à ses propres contradictions.
06:40 Le tout, c'est d'essayer de s'améliorer.
06:42 On ne sera jamais des écolos 100%, des gens qui se préoccupent,
06:46 qui ont une conscience vraiment à 100% de ce qu'il faut faire pour la planète.
06:49 Le tout, c'est de s'améliorer.
06:51 - Est-ce que tu as quelque chose dont tu es très fier ?
06:53 - Mes enfants. Ils sont très réussis, mes deux fils.
06:56 J'en profite pour passer un appel.
06:59 Ils sont tous les deux célibataires.
07:00 Je ne sais pas s'il y a des gens que ça intéresse,
07:02 des mères qui sont un peu en galère.
07:04 Écoutez, vraiment, grande, grande beauté.
07:06 - Ils ont quel âge ?
07:07 - Ils ont 30 et 25 ans, 31 et 26.
07:09 Donc, c'est l'âge de se marier.
07:11 Voilà, je pense qu'en écrivant à l'émission,
07:14 vous obtiendrez mes coordonnées et on pourra arranger des rendez-vous.
07:17 - Est-ce qu'ils peuvent être en désaccord parfois avec toi ?
07:19 - Il y a un phénomène de génération.
07:21 Mon père est un fan de jazz, moi, je suis un fan de rock
07:24 et mes enfants sont des fans de rap.
07:26 Donc, c'est simplement chaque génération a ses passions
07:30 et ce n'est pas vraiment en contradiction.
07:32 Après, non, ils aiment bien avoir un père un peu castagneur.
07:35 Ça, ça passe très bien.
07:37 Après, oui, il y a peut-être des occasions où c'est dur de s'appeler Nolo
07:42 puisque, voilà, il y a un clash, un scandale, un truc.
07:45 - Et comment toi, aujourd'hui, tu te définis ?
07:48 - Je réponds, je suis un lecteur d'abord parce que c'est sans doute
07:50 l'activité que j'ai le plus pratiquée dans ma vie.
07:52 Ensuite, parce que tous les métiers que j'ai faits étaient à base de lecture.
07:55 J'ai été éditeur, j'ai été traducteur, je suis écrivain,
07:58 chroniqueur littéraire à la télévision, et c'était quand même basé sur la lecture.
08:02 Même On n'est pas couché, qui n'était pas une émission littéraire,
08:04 on avait au moins deux livres par semaine.
08:06 - Tu fais une lecture quelque part de la société aujourd'hui ?
08:09 - Oui, aussi, la société, on l'appréhende à travers des livres d'actualité ou pas.
08:15 Et puis, à la fin d'une journée, je me dis qu'est-ce qui m'a rendu heureux aujourd'hui ?
08:21 Franchement, ce qui me rend le plus heureux, c'est d'être dans un fauteuil de lecture
08:24 avec un livre à la main, une tasse de café dans l'autre et un chat sur les genoux.
08:28 C'est ce qui me rend le plus heureux.
08:29 Donc c'est à la fois ce que je fais le plus et ce qui me comble le plus.
08:32 - C'est ce qui te plaît le plus.
08:33 - Samiré, et d'ailleurs, j'ai mis ce mot-là, il faut se définir sur Twitter,
08:36 j'ai mis lecteur, tout simplement.
08:38 - On va parler des sujets sensibles.
08:40 À l'intérieur de cette boîte, j'ai plusieurs objets, c'est le thème de l'émission.
08:45 Et donc le premier, c'est très clairement la sortie de ce livre, de ton livre.
08:51 - Voilà un objet qui m'est cher.
08:53 - Et on l'a trouvé particulièrement dur, très incisif, notamment contre Sandrine Rousseau.
09:00 - C'est dur, enfin moi, c'est pas à moi de le dire, mais ça peut paraître dur
09:03 parce que d'abord, c'est un pamphlet, donc c'est un genre littéraire un peu particulier
09:06 qui est en effet très incisif, un peu agressif.
09:10 Ensuite, si c'est dur, c'est sans doute parce que, selon moi, Sandrine Rousseau,
09:13 c'est une écologiste qui trahit la cause écologique.
09:17 - Elle la dessert ?
09:18 - Elle la dessert, elle est contre-productive.
09:21 Il y a un humoriste qui a dit "à chaque fois que j'entends Sandrine Rousseau,
09:24 j'ai envie de sniffer du fioul".
09:26 C'est un peu ça, c'est-à-dire qu'elle provoque des mouvements contraires.
09:30 On a envie d'être anti-écolos, on a envie de jeter des choses par terre
09:33 quand on l'entend, Sandrine Rousseau.
09:35 - C'est trop politique.
09:36 - C'est trop politique, et ensuite, c'est pas que ça, c'est que sous des allures un peu loufoques,
09:39 Sandrine Rousseau, en fait, c'est une carriériste impitoyable
09:43 qui utilise tous les moyens possibles pour éliminer ses opposants politiques,
09:48 opposants politiques de son propre parti, d'ailleurs.
09:50 - Elle est opportuniste ?
09:51 - Très, elle utilise le mensonge, la manipulation,
09:54 enfin tous les trucs un peu troubles.
09:57 - Mais quelque part, Eric, est-ce que c'est pas ça, la politique ?
10:00 En tout cas, est-ce que c'est pas ça, la nouvelle politique
10:03 qui leur permet d'exister, de bâtir une stratégie, de se faire entendre ?
10:07 J'ai l'impression qu'on n'arrive plus à les entendre,
10:09 qu'ils sont obligés quelque part d'hurler.
10:11 Est-ce qu'elle est pas quelque part dans la stratégie du vrai, en 2023 ?
10:15 - Si la stratégie du vrai, ça consiste à mentir,
10:18 par exemple, son concurrent écolo, Eric Piolle, m'a bousculé violemment à Jaux.
10:22 On passe les images, il passe à 3 mètres d'elle, il la salue très aimablement.
10:26 Ça n'a rien à voir avec être convaincu ou porter haut et fort ses convictions,
10:30 c'est de la manipulation, tout simplement.
10:32 Quand elle torpille la campagne électorale de Yannick Jadot,
10:35 on n'est pas dans la conviction, on est dans la manipulation,
10:38 et tout est comme ça.
10:39 Quand elle accuse faussement Julien Bayou d'être un prédateur sexuel
10:44 qui a ruiné, qui a poussé des femmes au bord du suicide, tout ça est faux.
10:48 Donc déjà, je trouve ça haïssable.
10:50 Ensuite, évidemment, Sandrine Rousseau, c'est juste le symptôme.
10:54 Comment se fait-il que quelqu'un d'aussi faible, à tout point de vue,
10:57 intellectuellement, qui parfois commet des fautes de français
11:01 pour la vice-présidente d'une université, c'est quand même incroyable,
11:03 comment ça se fait qu'elle soit devenue une héroïne médiatique ?
11:06 Ce qui t'interroge quelque part, c'est pourquoi elle existe autant ?
11:09 Pourquoi le niveau des politiques a baissé au point que Sandrine Rousseau
11:13 soit la record woman des invitations médiatiques ?
11:16 Ça pose un problème.
11:17 Et ensuite, le troisième point, et c'est peut-être celui qui m'importe le plus,
11:20 c'est le modèle de société qu'elle veut imposer.
11:22 Une société du contrôle moral, une société de la pruderie,
11:26 une société où les hommes sont coupables en tant que tels.
11:30 Quoi qu'on fasse, par exemple que la sexualité masculine en tant que telle
11:34 est coupable, criminel, je trouve ça très grave.
11:36 Est-ce que tu penses, Éric, qu'elle croit tout ce qu'elle dit ?
11:39 Après, je ne sais pas ce qui est le pire, qu'elle y croit ou qu'elle n'y croit pas.
11:42 Je ne sais pas. Moi, je préférais qu'elle n'y croit pas.
11:44 Parce que si vraiment cette mentalité un peu ayatollesque,
11:49 elle en est vraiment sincèrement porteuse, c'est très inquiétant.
11:53 Mais ça peut aller loin.
11:55 Normalement, elle, elle est pour l'émancipation féminine.
11:58 Quand l'émancipation féminine, c'est la révolte des femmes iraniennes,
12:01 on ne l'entend quasiment pas sur ce thème. Pourquoi ?
12:03 Parce qu'elle ne veut pas s'attaquer à l'Iran. Pourquoi ?
12:05 Parce que c'est un pays musulman.
12:06 Elle confond les musulmans et les islamistes. Ce n'est pas la même chose.
12:08 Mais elle se dit non, ce n'est pas le bon combat.
12:10 Donc, en fait, elle choisit ses combats.
12:12 C'est juste de l'opportunisme. C'est juste une manière de se placer.
12:15 Et je trouve qu'à tout point de vue, elle trahit les causes
12:18 qu'elle prétend servir, que ce soit l'écologie ou le féminisme.
12:21 Pour toi, elle fait reculer l'écologie ?
12:23 Bien sûr. Bien sûr, parce que…
12:25 Tu n'as pas le sentiment qu'elle bouscule un petit peu les lignes,
12:28 qu'elle essaye, à sa façon, de faire avancer les choses ?
12:31 C'est l'inverse. C'est-à-dire que la manière dont elle s'exprime
12:35 de manière outrancière, les bêtises qu'elle raconte à intervalles réguliers,
12:39 les méthodes inadmissibles qu'elle emploie,
12:41 en fait, limitent la portée de son message au cercle des convaincus.
12:44 L'écologie, si elle veut triompher, elle doit s'adresser à tous.
12:48 Si ça s'adresse qu'à un noyau de militants,
12:50 qui de toute façon sont d'accord par principe,
12:52 jamais ils ne mordront sur un autre électorat.
12:55 Donc en fait, il y a un phénomène de secte qui se forme.
12:58 Mais dès qu'on sort de la secte, les gens disent
13:00 « mais elle est complètement loufoque, qu'est-ce qu'elle raconte ?
13:02 C'est un tissu de connerie. Et puis pourquoi ?
13:04 Elle ment sur Bayou, pourquoi elle ment sur Piolle ?
13:06 Pourquoi elle torpille Jeannot ? »
13:08 Elle est contre-productive.
13:10 L'écologie, c'est quoi pour toi, Éric ?
13:13 L'écologie, c'est la sincérité d'une cause.
13:17 Pas un moyen d'arriver à ses fins politiques, de faire carrière.
13:21 Or, je constate que chez les écolos,
13:24 c'est soit le support d'une carrière, d'un carriérisme,
13:26 soit le support d'une idéologie que je trouve totalement haïssable.
13:31 Une écologie punitive, surtout envers les hommes,
13:37 une manière de toujours accuser les uns les autres,
13:40 de dire qu'il y a le bien d'un côté avec un B majuscule,
13:43 le mal de l'autre, c'est pas ça.
13:45 La vie, c'est plus compliqué que ça.
13:47 Il y a 50 nuances de gris pour reprendre le titre d'un livre
13:50 qu'a peut-être lu Sandrine Rousseau, qui sait ?
13:53 Est-ce que tu penses que l'écologie est le terrain de la gauche ?
13:58 Philosophiquement, l'écologie, ça devrait plutôt être de droite.
14:03 Pourquoi ? Parce que c'est de la conservation, en réalité.
14:07 La gauche, c'est le mouvement.
14:09 Et ensuite, dans les grandes idées de gauche,
14:13 par exemple, une des grandes figures de gauche, c'est l'ouvrier.
14:15 L'ouvrier, l'usine, la production, la productivité,
14:18 l'activité économique.
14:20 Là, ce qu'on voit, c'est plutôt...
14:22 A gauche, c'est passé du côté de la décroissance,
14:24 il faut moins consommer, etc.
14:26 Par exemple, le communisme...
14:28 Est-ce qu'il y a aux opposés des valeurs de la gauche,
14:31 avec un modèle industriel ?
14:33 Exactement. Le communisme, par exemple,
14:35 l'Union soviétique, c'est un communisme industriel.
14:37 Il fallait réindustrialiser ou même industrialiser le pays.
14:40 Donc, fondamentalement, c'est plutôt de droite.
14:42 Maintenant, en effet, non seulement c'est passé à gauche,
14:44 mais à l'extrême gauche.
14:46 En passant à l'extrême gauche, il y a eu un problème,
14:48 c'est que ça a fusionné avec l'islamo-gauchisme.
14:52 Et en fait, maintenant, il y a une sorte de continuum
14:54 entre l'écologie et l'islamo-gauchisme.
14:56 Et moi, je ne peux pas me retrouver là-dedans.
14:58 L'islamo-gauchisme, c'est quelque chose que je combats
15:01 très énergiquement, et quand l'écologie a tendance
15:03 à se dissoudre dans cette idéologie néfaste,
15:06 moi, je décroche.
15:07 Et c'est le piège dans lequel sont tombés
15:09 énormément d'écologistes.
15:10 Pas la gauche, l'extrême gauche.
15:12 - Alors, je te propose, Eric, de revenir sur un sujet
15:16 un petit peu plus souple, un petit peu plus léger,
15:19 qui est toujours dans cette fameuse boîte.
15:22 - Un suspense, je crois.
15:24 - Un suspense que je vais attraper.
15:27 C'est l'une de tes phrases.
15:30 - Ah !
15:32 - Et une de tes photos d'un livre.
15:35 Il y a libre, il y a vivre.
15:38 - Là, c'est la salle de cinéma chez moi.
15:40 C'est un home cinéma, mais qui sert de bibliothèque d'appoint.
15:44 Et c'est ce qu'on disait tout à l'heure.
15:46 Voilà ce qui me rend totalement heureux.
15:48 Il manque juste les chats et le café, là.
15:50 Ils sont peut-être dans un coin.
15:52 - Donc là, c'est le nolo de la vraie vie ?
15:54 - Oui, à vrai dire, oui. Le seul qui vaille.
15:56 - On t'imagine dans une grande maison de campagne.
15:58 C'est le cas ?
15:59 - Non, mais ce sera le cas.
16:01 - C'est un rêve ? Un projet ?
16:03 - Oui, voilà. Ça, c'est un vrai projet,
16:05 parce que je voudrais une arche de Noé.
16:07 Là, je suis obligé de me limiter à deux chats.
16:09 Dans la campagne, il y aura dix chats, dix chiens,
16:11 des tortues, des perroquets, des ânes, des chèvres, des poules.
16:15 Ce sera l'arche de Noé, parce que je ne suis jamais plus heureux
16:19 qu'en compagnie des livres et des animaux.
16:22 Donc la combinaison des deux, c'est comme ça que je vois mon avenir.
16:25 - Tu es très attaché. Tu nous as parlé de tes chats.
16:29 La SPA, aujourd'hui, qu'est-ce que ça t'évoque ?
16:33 - Ça provoque en moi une immense colère.
16:35 Je suis parrain d'une association
16:37 qui s'occupe de recueillir les animaux et de les placer,
16:39 l'association Vénus, qui est à Bordeaux.
16:42 Et la maltraitance animale, la maltraitance proprement dite,
16:45 les gens qui battent des animaux ou les gens qui les abandonnent,
16:48 je ne préfère pas développer mes pensées,
16:50 parce que vous seriez obligés de couper.
16:52 Tellement ça provoque des choses violentes en moi.
16:54 Je trouve que c'est d'une lâcheté, mais insondable.
16:57 Je voudrais qu'il y ait des peines beaucoup plus sévères pour ces gens,
17:00 qu'on les retrouve vraiment en prison.
17:01 - Les peines sont aujourd'hui insuffisantes, voire inexistantes ?
17:04 - C'est très insuffisant, c'est une rigolade.
17:06 Moi, je ne suis pas un antispéciste, un spéciste ou un antispéciste,
17:09 je ne suis pas dans ce débat-là.
17:11 Simplement, l'animal a été défini, à mon avis,
17:14 de manière très juste, comme un être sensible.
17:16 Et ça suffit pour moi à trancher le débat.
17:18 Un être sensible, on ne se comporte pas de n'importe quelle façon avec lui.
17:21 Il mérite le respect, il mérite l'attention, l'amour, tout ce qu'on veut.
17:25 Et ceux qui maltraitent les animaux et ceux qui les abandonnent,
17:28 je m'arrête là, parce que je ne préfère pas dire le fond de ma pensée.
17:32 Mais si jamais j'ai l'occasion d'une conversation entre quatre yeux
17:37 avec un de ces salopards, lui, il connaîtra le fond de ma pensée.
17:40 - Ce que je te propose, c'est un petit clin d'œil, désormais.
17:43 Quelque chose d'un petit peu plus léger, voire même drôle.
17:51 - Ah !
17:53 - Le fameux inspecteur Déric.
17:55 - Oui ! Moi, je suis un grand fan de l'inspecteur Déric.
17:59 C'est une série extrêmement lente.
18:02 - Tu n'es jamais endormi devant ?
18:03 - Non, jamais. Je trouve ça formidable.
18:05 Je trouve ça formidable parce que c'est une vision du monde que j'aime beaucoup.
18:08 Comment je pourrais définir ça ?
18:10 Il y a un accro qui est fait à l'étoffe du monde,
18:12 et l'inspecteur Déric arrive et va réparer cet accro.
18:15 Le monde va retrouver son aspect normal.
18:18 Maintenant, on ne peut plus le suivre,
18:20 parce qu'on s'est aperçu que Horst Tappert, l'acteur principal,
18:23 avait eu un passé durant l'Allemagne nazie très douteux.
18:26 Donc, il a disparu, complètement disparu des écrans.
18:29 Mais quand Horst Tappert est mort,
18:31 comme ma passion pour l'inspecteur Déric s'était connue,
18:33 j'ai donné plein d'interviews au moment de la mort.
18:35 J'étais considéré comme le spécialiste mondial de Déric,
18:38 ce qui est un peu exagéré.
18:39 Je ne pensais pas que sous couvert d'écologie,
18:40 on parlerait de Déric et de Horst Tappert,
18:42 mais l'écologie mène à tout.
18:44 - Mais justement, parce que les séries, la télévision,
18:47 les plateformes, notamment aujourd'hui,
18:49 de streaming et de films à la demande,
18:51 sont très énergivores.
18:53 Qu'est-ce qu'il faut en penser d'après toi ?
18:55 - Il ne faut pas non plus arrêter de vivre,
18:57 parce qu'en fait, la seule solution
18:59 pour obtenir un bilan carbone parfait,
19:01 c'est qu'on arrête tous de vivre.
19:02 Or, on va continuer à vivre.
19:04 Donc, il faut essayer de corriger les excès.
19:06 Mais il faut continuer à produire de l'art,
19:09 évidemment pas dans n'importe quelles conditions,
19:11 pas dans les conditions du passé,
19:12 mais il faut continuer à produire.
19:13 - Peut-être en faisant différemment ?
19:14 - En faisant différemment, oui.
19:15 Mais quand les écolos essayent d'attirer l'attention
19:18 sur leur cause en balançant de la soupe
19:20 sur des tableaux, par exemple, de Van Gogh ou d'autres,
19:23 ils essayent d'opposer l'écologie à l'art,
19:26 à la culture, à la beauté.
19:28 Je trouve ça très contre-productif.
19:30 Et quand on dit effectivement,
19:31 il faut arrêter de tourner des films,
19:32 ou alors il faut arrêter aussi d'imprimer des livres,
19:35 fait avec du papier, le papier c'est les arbres, etc.
19:37 Non, il faut être raisonnable, c'est pas tout ou rien.
19:40 - Est-ce que tu voudrais être Bono du groupe You Tu ?
19:43 - Je déteste Bono.
19:44 - Tu détestes Bono ?
19:45 - Je déteste Bono.
19:46 - Pourquoi ?
19:47 - Bono, c'est un escroc intellectuel, Bono.
19:49 Bono, c'est un prêchiprêcheur
19:52 qui est tout le temps en train de faire
19:53 des grandes déclarations humanistes, écolo,
19:55 et quand vous voyez ses concerts, c'est un cirque impossible,
19:57 il est maqué avec les plus grandes boîtes
19:59 qui sont les plus grands pollueurs de la planète.
20:02 C'est un mondialiste milliardaire.
20:06 C'est très marrant, c'est de l'hypocrisie totale.
20:09 Les concerts de You Tu, c'est insupportable.
20:12 Chaque morceau est interrompu par un prêchiprêcheur de Bono.
20:15 C'est un escroc pour moi.
20:16 - On va rester sur l'écologie,
20:18 avec une autre grande personnalité que j'ai à te présenter.
20:21 Toujours bien caché dans ma petite boîte.
20:23 - Ah !
20:28 - C'est Tintin.
20:30 Tintin, c'est une de tes passions ?
20:33 - Ben, quand on était gamin,
20:37 moi quand j'étais gamin, à l'époque,
20:39 il n'y avait pas énormément de choses à faire, en réalité.
20:42 Pour les gamins qui nous écoutent, ça parait irréel,
20:44 mais il n'y a pas d'ordinateur, pas de portable.
20:48 Moi, j'ai dû commencer à regarder la télé,
20:50 il y avait une chaîne en noir et blanc, etc.
20:52 Donc, en effet, les BD les plus connus,
20:56 comme Astérix, comme Tintin,
20:58 c'était la base de notre alimentation,
21:00 mais de notre lecture.
21:02 Donc, on lisait et on relisait les Tintins.
21:06 Et en effet, quand j'ai commencé le bouquin sur Sandrine Rousseau,
21:09 le premier souvenir qui m'est revenu,
21:11 alors ce n'est pas Tintin, on a marché sur la lune,
21:15 c'est Tintin et le Lotus bleu,
21:18 où il y a un fou qui s'appelle Didi,
21:20 qui a été empoisonné, il est devenu fou,
21:22 et sa marotte, c'est qu'il se promène avec un sabre,
21:25 et à chaque personne qu'il rencontre,
21:28 il dit "je vais vous couper la tête,
21:30 et ensuite vous allez trouver la voie".
21:32 Pourquoi Tintin fait penser à Sandrine Rousseau ?
21:34 Oui, Sandrine Rousseau, elle est pareille,
21:36 elle dit "je vais vous couper la tête",
21:37 je restais poli, ce n'est pas ça qu'elle veut nous couper,
21:39 aux hommes, enfin voilà,
21:40 "et ensuite vous allez trouver la voie".
21:42 C'est quelqu'un qui est dans une écologie punitive,
21:44 qui dit "d'abord, il faut que je vous flingue,
21:46 et ensuite vous allez recevoir la révélation écologique".
21:49 Mais moi, j'ai une tendresse totale pour Tintin,
21:53 Hergé, c'est un des plus grands génies,
21:56 pas de la bande dessinée,
21:57 un des génies littéraires du XXe siècle.
22:00 Tu parles beaucoup de culture,
22:03 et je vois que tu fais aussi appel à Hergé,
22:06 quand aujourd'hui on essaye de changer des mots,
22:09 est-ce que c'est quelque chose qui te choque,
22:11 de supprimer des mots ?
22:13 La réécriture des livres du passé,
22:15 c'est exactement ce que raconte George Orwell en 1984.
22:19 En 1984, c'est une société qui réécrit le passé
22:22 d'après les critères du présent.
22:25 C'est ce qu'on essaie de faire.
22:26 Agatha Christie, ils sont en train de toiletter les choses,
22:29 Roald Dahl aussi, ils essayent de changer,
22:33 quand il y a des termes jugés offensants.
22:34 Mais tu vois ça d'un bon oeil ?
22:36 D'un très mauvais oeil, c'est totalitaire.
22:39 C'est-à-dire qu'on essaye de changer le passé.
22:41 Gommer l'histoire ?
22:42 Oui, gommer l'histoire.
22:43 Ce qui a été écrit à une époque reflète cette époque,
22:46 reflète les préjugés de cette époque,
22:48 ce n'est pas à nous de corriger.
22:49 Si on veut corriger le présent, oui, pourquoi pas.
22:51 Si on veut corriger l'avenir en disant
22:52 "ça, c'est plus possible de l'écrire",
22:54 pourquoi pas, ça s'entend.
22:55 Mais ne pas corriger le passé,
22:56 c'est exactement ce que raconte Orwell.
22:58 Dans 1984, c'est une tentation totalitaire
23:01 qu'ont fait tous les totalitaristes.
23:04 Le totalitarisme imaginaire de Orwell,
23:06 le nazisme, le communisme soviétique
23:08 ont tous essayé d'édulcorer les œuvres,
23:11 de les censurer, de les réécrire.
23:14 Donc malheureusement, le wokisme s'inscrit
23:16 dans la droite ligne, de ce point de vue-là,
23:18 du nazisme et du communisme soviétique.
23:21 Ah, Saint-Etienne.
23:25 Saint-Etienne, oui.
23:26 C'est une grande affaire de mon adolescence,
23:28 parce que quand j'étais ado,
23:30 c'était une période terrible pour le foot français.
23:33 On était nuls pour ce qui était de l'équipe nationale,
23:36 on n'arrivait plus à se qualifier pour la coupe du monde.
23:38 Et les clubs français étaient inexistants.
23:40 Et tout d'un coup, miracle,
23:41 Saint-Etienne commence à flamber.
23:43 Ils arrivaient même une fois en demi-finale de la Ligue,
23:45 ça ne s'appelait pas la Ligue des champions à l'époque,
23:47 mais c'était l'équivalent.
23:48 C'était la Coupe d'Europe, oui.
23:49 La Coupe d'Europe des clubs champions,
23:50 et une fois en finale.
23:51 Et pour moi, c'était un émerveillement.
23:52 Surtout qu'il n'y avait pas beaucoup de foot à la télé maintenant,
23:54 il y a du foot non-stop,
23:55 mais il y avait un match de temps en temps.
23:57 L'élimination de Saint-Etienne à Liverpool,
24:00 ils avaient perdu 3-1,
24:01 ils avaient gagné 1-0 à l'aller.
24:03 Pour moi, je n'ai pas dormi de la nuit, après.
24:05 C'était un deuil personnel.
24:07 Saint-Etienne, c'était tout.
24:09 Et puis en effet, il y avait une philosophie de Saint-Etienne.
24:12 C'était les types qui mouillaient le maillot,
24:14 ils perdaient au match aller,
24:15 ils faisaient des remontées incroyables au match retour,
24:17 il y avait un côté épopé,
24:18 et puis c'était Saint-Etienne,
24:19 il y avait un côté prolo.
24:20 Tout le monde connaissait Saint-Etienne ?
24:22 Tout le monde connaissait Saint-Etienne.
24:23 Tout le monde était supporter de Saint-Etienne.
24:25 C'était incroyable.
24:26 Maintenant, vous avez des tribus.
24:27 Comme le Marseille des 93,
24:28 ou le Paris Saint-Germain du 2023.
24:30 Voilà, exactement.
24:31 Alors que maintenant, il y a pas mal de tribus, quand même.
24:33 On est supporter de telle équipe, pas de telle équipe.
24:36 Là, c'était vraiment une équipe nationale,
24:38 qui jouait un foot incroyable.
24:40 Moi, j'ai revu il n'y a pas très longtemps,
24:42 Saint-Etienne-Dynamo-Kiev,
24:43 la fameuse remontée.
24:44 Ils avaient perdu 2-0,
24:45 ils avaient gagné 3-0.
24:47 C'est un match extraordinaire,
24:48 surtout pour l'époque où ils couraient,
24:50 c'était une débourge d'énergie.
24:51 Non, non, c'est...
24:52 Moi, c'est le sommet du foot pour moi.
24:55 Pour finir,
24:57 est-ce que vous êtes un homme heureux,
24:59 aujourd'hui, Éric Noulot ?
25:01 Non, mais j'ai encore beaucoup de choses à écrire, par exemple.
25:03 Merci beaucoup, Éric Noulot.
25:05 Merci à vous, merci pour l'invitation.
25:06 Votre livre, "La faute à Rousseau",
25:08 aux éditions Léo Cher,
25:11 à retrouver le 3 mai.
25:12 Merci beaucoup.
25:13 Merci beaucoup.

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