• il y a 2 ans
Emmanuel Macron tourne la page des retraites et compte bien relancer la France ! Le chef de l’état a donné une interview à TF1 lundi dernier, le même jour où il recevait de grands patrons internationaux au sommet Choose France à… Versailles, rien que ça.

Dans son plan pour la réindustrialisation, que nous avons décortiqué la semaine dernière (https://youtu.be/FzLT7IW-R9U), puis au sommet choose France et dans cette interview TF1, le Président de la République affirme : ce sont les investissements étrangers qui vont aider à notre réindustrialisation et donc au plein emploi. L’exécutif annonce un chiffre record de 13 milliards d’investissement étranger et la création de plus de 8000 emplois grâce à cela. 13 milliards, 8000 emplois. Et il compte bien aller plus loin.

Thomas Porcher et Lisa Lap expliquent que cette stratégie qui consiste à miser sur l’investissement étranger pousse à être très compétitifs, affaiblir notre système social.
Également, Emmanuel Macron répète que la France est le pays le plus attractif d’Europe, Gilles Bouleau lui a rappelé que l’on est 18e en ce qui concerne la création d’emplois liés à ces investissements. Le risque, et ce qui a été constaté ? On veut attirer, on casse le système social, les investisseurs viennent, prennent le savoir-faire, les carnets de commande, les aides publiques puis délocalisent et/ou repartent.

Dans cette interview TF1, Emmanuel Macron se veut dorénavant, enfin tente, d’être le Président des classes moyennes, avec comme annonce une baisse de 2 milliards d’impôts ciblée sur les classes moyennes. Comment cibler ? Quels impôts ? Revenus ? Cotisations ? Est-ce vraiment la bonne idée de vider de leurs substances les caisses qui permettent de financer les services publics, pour pallier les entreprises qui ne daignent augmenter les salaires ?

Analyse et décryptage de cet entretien, c’est l’Instant Porcher.

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Transcription
00:00 les entreprises ne veulent pas augmenter les salaires, qu'est-ce qu'on fait ? On fait toujours
00:02 cet espace de micmac entre le brut et le net. C'est pas normal ça, normalement. Les entreprises
00:07 ont été aidées pendant la crise du Covid, notamment le 4/40 qui représente quand même 20% des
00:11 salariés. Il est prêt à donner 2 milliards à 10 millions de personnes. Il a donné quasiment
00:16 4 milliards à 500 000 ménages. Donc là, ça veut tout dire. Bonjour tout le monde et bienvenue pour
00:23 ce nouvel Instant Porsche. Je suis ravie de vous retrouver. L'Instant Porsche, c'est un petit moment
00:26 qu'on se prend entre nous avec Thomas Porche. Chaque semaine, pour décrypter l'actualité, avec la
00:31 multitude des discours qu'on entend autour de nous, se poser, connaître et comprendre est une véritable
00:36 arme démocratique. Et si l'Instant Porsche débarquait à la télévision ? Vous le savez, ce programme
00:41 s'inscrit dans notre grande ambition, débarquer à la télé aux côtés des chaînes des milliardaires
00:45 pour s'imposer et proposer un autre traitement de l'information. Le projet avance mais certains
00:50 opérateurs restent encore réticents. Notre modèle économique qui n'est fondé ni sur de riches
00:55 actionnaires ni sur de puissants annonceurs serait fragile. Nous avons répondu que nous avons plus
00:59 qu'une poignée d'investisseurs ou qu'un ensemble de marques partenaires. Nous leur avons dit qu'il
01:03 y a dans ce pays des dizaines, voire des centaines de milliers de citoyens qui pensent que le paysage
01:07 audiovisuel français a besoin d'une chaîne d'info et de combat comme Le Média. Pour le leur prouver,
01:12 signez la pétition sur unetélépourvous.lemediatv.fr. Au programme de l'Instant Porsche
01:18 aujourd'hui, on décrypte l'interview d'Emmanuel Macron sur TF1 et ce sommet Choose France. C'est parti !
01:22 Emmanuel Macron tourne la page des retraites et compte bien relancer la France. Le chef de l'État
01:32 a donné une interview à TF1 lundi dernier, le même jour où il recevait de grands patrons
01:36 internationaux au sommet Choose France à Versailles. Rien que ça. Dans son plan pour la
01:41 réindustrialisation que nous avons décortiqué la semaine dernière, puis au sommet Choose France
01:45 et dans cette interview TF1, le président affirme "ce sont les investissements étrangers qui vont
01:50 aider à notre réindustrialisation" et donc au plein emploi. L'exécutif annonce un chiffre record
01:55 de 13 milliards d'investissements étrangers et la création de plus de 8000 emplois grâce à cela.
02:01 13 milliards, 8000 emplois, ok. Et il compte bien aller plus loin. Thomas, qu'est-ce que tu penses
02:06 de cette stratégie qui consiste à tout miser sur l'investissement étranger ? Alors il faut faire
02:11 attention dans ce qu'on met dans l'investissement direct étranger. Emmanuel Macron, il nous sort
02:14 toujours des chiffres, toujours en milliards. Là tu l'as dit, 13 milliards de promesses d'investissement
02:19 étranger. Donc les gens sont impressionnés, très bien. Notre président est un bon VRP, ce qui est
02:24 par ailleurs vrai. Mais il faut voir ce qu'on a mis pour attirer ces investissements. C'est la première
02:28 chose. Il faut voir ce que ces investissements vont rapporter en termes de création d'emplois. Et la
02:32 troisième chose, il faut voir si ces investissements ne sont pas dangereux pour notre industrie
02:35 française. La première des choses, c'est que pour attirer ces 13 milliards, nous avons fait des
02:40 baisses de fiscalité qui sont assez énormes. C'est-à-dire que combien ont coûté ces 13 milliards ?
02:45 Il y a eu la perte, la baisse de l'impôt sur l'IS, il y a eu la flat tax, il y a eu les impôts de
02:50 production, deux fois. Donc il y a eu un tas de choses qui ont été données et qui sont bien
02:54 supérieures aux 13 milliards. On doit être quasiment à 25 milliards de baisse d'impôt, rien que sur le
02:59 précédent quinquennat. Donc là on voit que pour attirer ces investisseurs, il a fallu vraiment
03:03 faire des courbettes et faire en sorte que le cadre fiscal aille vers le moins 10 ans. Alors que la
03:08 France traditionnellement a tiré les investissements étrangers pour son niveau d'éducation et ses
03:12 infrastructures. Là on a voulu préférer baisser les impôts, ce qui va fragiliser à terme peut-être
03:17 l'éducation et les infrastructures. Ça c'est la première des choses. La deuxième des choses, c'est
03:22 qu'est-ce que financent ces investissements étrangers ? Si ils ouvrent des usines, c'est très bien, on est
03:26 content. Encore qu'il faut voir quel type d'usine on ouvre. Mais après si c'est ces investissements
03:31 qui rachètent des entreprises françaises, là il y a un vrai problème. Vous savez aujourd'hui qu'il y a
03:36 un tiers de l'emploi industriel dont les patrons de ces emplois industriels sont des étrangers.
03:39 Donc ça il faut voir ce que l'on appelle investissement étranger. Et la dernière des choses, c'est de
03:44 voir en quoi ces investissements étrangers portent atteinte à des géants français dont l'État est
03:50 actionnaire et donc à des emplois français. Si vous faites venir Elon Musk, vous faites venir Tesla.
03:55 Si vous faites venir Tesla, vous frappez Renault, Peugeot dont l'État est actionnaire et qui ont
03:59 encore, même s'ils sont énormément délocalisés, des emplois en France. Donc il faudrait voir
04:04 l'impact qu'ont ces investissements étrangers sur l'écosystème qui est parfois français.
04:08 Stratégie qui pousse Emmanuel Macron à être très compétitif, il l'assume, d'où les réformes,
04:13 chômage, retraite, la baisse des impôts pour les entreprises, tu l'as dit, la flexibilité du code
04:18 du travail avec les ordonnances qu'on a connues. Pour lui c'est ça attirer les investisseurs,
04:22 c'est affaiblir notre système social.
04:24 Il y a toujours des perdants. La baisse d'impôts c'est pas quelque chose comme ça qui s'évapore.
04:29 Et l'argent qui finance les services publics c'est pas de l'argent qui tombe dans un trou noir.
04:34 Donc oui quand vous baissez les impôts pour attirer les investisseurs étrangers, tout comme
04:38 quand vous baissez les impôts pour redonner du pouvoir d'achat par exemple aux classes moyennes,
04:42 et bien certes vous donnez un meilleur cadre aux investisseurs mais de l'autre vous affaiblissez
04:47 des investissements pour la protection et les services publics. Et comme je l'ai rappelé,
04:51 comme à la base ce sont les infrastructures et l'éducation qui font que notre pays est
04:54 attractif, il y a des possibilités en baissant les impôts que finalement en face de nos deux
04:58 piliers principaux qui attirent les investisseurs, à long terme des piliers plutôt faibles.
05:04 Emmanuel Macron met tout le temps en avant qu'on ait le pays le plus attractif d'Europe,
05:09 mais Gilles Boulot lui rappelle bien que l'on est 18e en ce qui concerne la création d'emplois
05:13 liés à ces investissements. Et moi je l'ai constaté, on veut attirer, on casse le système
05:18 social, les investisseurs viennent, prennent le savoir-faire, les carnets de commande,
05:21 les aides publiques, puis délocalisent et/ou repartent. Est-ce que ça explique cette 18e place
05:26 et comment contrer ça ? Est-ce que déjà Emmanuel Macron a envie de contrer ça ?
05:30 Maintenant parce qu'Emmanuel Macron, on l'a dit beaucoup de fois ici, ce qu'il veut c'est avoir
05:33 des beaux chiffres. Quand il partira, il pourra vous dire "j'ai 5% de chômage", alors que nous
05:37 l'avons déjà dit, il aura radié comme il n'a jamais radié, il aura fait en sorte que c'est
05:41 de plus en plus difficile d'avoir le statut de chômeur, comme ça il aura une très belle
05:43 statistique avec autour de cette statistique une armée de pauvres. Et là c'est pareil pour les
05:47 IDE, les investissements étrangers, IDE, investissement direct étranger, auront augmenté,
05:51 mais quel est le but de ça ? Il y a beaucoup de pays pour se développer qui ont refusé d'ouvrir
05:58 leur espace à des investissements étrangers, parce que c'est aussi ça qui fait que, je sais pas moi,
06:02 vous arrivez à développer des industries d'avenir, c'est que vous les protégez au début,
06:06 vous empêchez les investisseurs étrangers de tuer la concurrence et d'être ensuite les seuls.
06:10 Donc lui il a cette vision-là, il ne l'a pas. Alors certes il parle de réindustrialisation
06:14 depuis le Covid, mais c'est très très récent. Avant c'était juste il faut attirer les gens.
06:18 On attire les gens en baissant la fiscalité, en leur offrant le cadre qu'ils veulent,
06:22 sans aucune condition. C'est ce qui se passe, c'est ça le problème en fait de toutes les aides aux
06:27 entreprises qui ont été données, de toutes les baisses de charges comme le CICE, c'est qu'il n'y
06:30 a jamais de condition. Donc elles viennent, elles font ce qu'elles veulent. Donc elles arrivent,
06:33 comme je vous dis, elles rachètent des entreprises françaises. On le voit bien avec l'entreprise
06:37 Valdun, qui est une entreprise finalement détenue par des Chinois, l'actionnaire achète,
06:40 puis quand ça lui convient plus, il licencie et puis il s'en va. Alors que Valdun a une production
06:45 nécessaire pour développer le rail et que le rail le dit eux-mêmes. Alors ils se dédouanent
06:50 parfois facilement sur le politique, mais ils le disent, nous n'avons pas de vision de politique
06:53 industrielle. Quand on n'a pas de vision, comme voulez-vous qu'on puisse faire des investissements
06:56 sur dix ans ? C'est ça en fait qui manque à Emmanuel Macron, c'est-à-dire il baisse sa fiscalité,
07:00 il espère que tout le monde va venir, c'est le cas, puis après il laisse faire ce qu'il veut.
07:03 Et ça n'a pas un impact sur le long terme très très bon pour l'industrie française.
07:07 Alors comme on le disait les semaines passées, Emmanuel Macron se veut dorénavant,
07:11 enfin tente, d'être le président des classes moyennes avec cette annonce en regard.
07:15 Les baisses d'impôts qu'on a faites sur les ménages se sont concentrées sur ces classes moyennes.
07:18 Quand on a baissé la cotisation salariale sur le chômage au premier quinquennat, c'est pour
07:24 essentiellement ces classes moyennes. Quand on a supprimé la taxe d'habitation, c'est pour les
07:28 classes moyennes. Quand on a baissé de 4 milliards d'euros l'impôt sur le revenu, ça a été sur les
07:34 classes moyennes. Quand en début de ce quinquennat, on a supprimé la redevance audiovisuelle, c'est
07:38 pour les classes moyennes. Et donc nous avons dans notre trajectoire budgétaire, c'est-à-dire,
07:42 vous savez, on a prévu jusqu'en 2027 des dépenses, des recettes pour tenir aussi notre déficit et
07:47 commencer à rembourser notre dette. Il y a 2 milliards de baisses d'impôts pour les ménages.
07:52 Ces 2 milliards, j'ai demandé au gouvernement de me faire des propositions pour qu'ils se
07:56 concentrent sur ces classes moyennes, vous l'avez très bien dit, c'est-à-dire les Françaises et
08:00 les Français qui travaillent dur, qui veulent bien élever leurs enfants et qui aujourd'hui,
08:05 parce que le coût de la vie a monté, parce que la dynamique des salaires n'est pas toujours là,
08:08 ont du mal à boucler la fin du mois. – Alors on ne sait pas quelle forme ça va prendre,
08:12 lui non plus, impôts sur le revenu, baisse des cotisations, on ne sait pas trop. Que penses-tu
08:17 de cet extrait et de cette annonce ? On dirait qu'il prend un peu le problème à l'envers.
08:22 – Il y a une déclaration très politique, parce qu'il dit 2 milliards, ça semblait énorme pour
08:25 les gens. La classe moyenne, bon, on ne sait pas trop comment il a défini, je crois qu'il dit
08:29 1 500, 2 500 euros. Donc il dit ça, il y a une volonté politique de montrer qu'on fait des choses
08:34 pour les classes moyennes et qu'elles n'ont pas à être fâchées pour la réforme des retraites.
08:37 Donc il faut toujours mettre les choses dans leur contexte. Après, quand on regarde les 2 milliards,
08:40 c'est quoi les 2 milliards ? Il y a combien de personnes qui gagnent en France entre 1 500 et 2 500 ?
08:44 Il y a 10 millions de personnes, 10 millions de salariés. Si vous leur donnez 2 milliards,
08:48 ça fait 200 euros par an. Si c'est par an, parce qu'on ne sait pas si c'est par an.
08:52 Si c'est d'ici la fin du quinquennat, vous divisez ça par 3. Donc ça fait 60 euros par an,
08:57 70 euros par an qui vont être donnés. Donc c'est rien du tout. C'est clair qu'eux, ils vont dire
09:02 "C'est quand même 2 milliards". C'est un petit peu d'huile pour faire en sorte que tout le reste puisse passer.
09:08 Mais c'est rien du tout. C'est absolument rien du tout. Et les gens, face à l'inflation, face au reste,
09:13 ne verront pas grand-chose de pouvoir d'achat en plus. Et puis c'est un aveu d'échec. Pourquoi c'est un aveu d'échec ?
09:18 Parce que vous avez Bruno Le Maire qui a appelé je ne sais plus combien de fois à augmenter les salaires.
09:22 Et comme les entreprises ne veulent pas augmenter les salaires, qu'est-ce qu'on fait ?
09:24 On fait toujours cet espace de mic-mac entre le brut et le net, c'est-à-dire qu'on retire des lignes de cotisation
09:30 où on baisse les impôts sur le revenu de 200 euros sur l'année, ce qui sera imperceptible maintenant qu'il y a
09:35 le prélèvement à la source, quasiment imperceptible pour les gens. Et donc on accepte d'affaiblir, finalement,
09:41 des services publics, l'assurance chômage, l'assurance maladie ou les retraites pour donner un petit peu de pouvoir d'achat
09:49 en plus aujourd'hui. C'est-à-dire que ce qu'on donne d'une main à un salarié, on lui reprend directement de l'autre main.
09:54 Parce que les entreprises, au moins celles qui peuvent, ne veulent pas augmenter les salaires.
09:59 Et je veux dire, c'est ce qui s'est passé déjà à l'époque des Gilets jaunes. À l'époque des Gilets jaunes,
10:02 ce qu'il a fait Macron, c'est que comme il n'a pas voulu augmenter les salaires, il n'a pas demandé aux entreprises de le faire
10:07 par décret ou etc., il a augmenté la prime d'activité. Donc les entreprises ont pu augmenter les salaires grâce à l'aide
10:13 de la perfusion de l'État, donc grâce à nous tous. Ce n'est pas normal, ça, normalement. Les entreprises ont été aidées
10:18 pendant la crise du Covid, notamment le 4/40 qui représente quand même 20% des salariés. Les entreprises moyennes
10:24 représentent jusqu'à 50% des salariés avec le 4/40. Parfois, elles ont les moyens d'augmenter, elles ne veulent pas le faire.
10:28 Et c'est pour ça d'ailleurs que le cas emblématique, c'est ces raffineurs qui ont manifesté chez Total, alors que c'est l'entreprise
10:33 qui a le plus profité de la crise ukrainienne. Donc c'est important de voir comment, en fait, on affaiblit finalement
10:40 le service public pour augmenter les salaires et donc qu'on retire finalement ce qu'on a donné aux salariés d'une autre main.
10:45 — Justement sur la question des salaires, ça lui a été posé. Emmanuel Macron répond que ce n'est pas lui qui décide,
10:51 mais c'est le fruit du dialogue social. Je cite. « Le chef de l'État répond au problème de répartition des richesses par les primes
10:57 activités – tu l'as dit – exceptionnelles. Participation, intéressement. Mais on voit qu'il évite la question du salaire en lui-même,
11:04 sauf pour dire qu'on a un des salaires minimum les plus hauts d'Europe. Comment tu analyses ce passage-là sur TF1 sur les salaires ? »
11:12 — Ce qui est problématique, c'est ce qu'on a dit, c'est-à-dire que les hausses de salaire sont financées aujourd'hui par le contribuable.
11:17 C'est-à-dire qu'il y a des entreprises qui font des milliards et vraiment qui pourraient augmenter les salaires, qui font des milliards.
11:22 Et c'est le contribuable via des primes, diverses primes, qui fait que la situation actuelle avec l'inflation est moins difficile.
11:29 Si on avait indexé les salaires sur les prix, ce serait les entreprises qui seraient obligées de payer les hausses de salaire,
11:35 qu'elles répercuteraient un petit peu sur les prix et ainsi de suite. Mais on peut parfois faire un peu de contrôle aussi sur les prix,
11:40 sur certains prix, pour voir si elles peuvent pas un peu aller prendre sur leur marge, parce qu'elles profitent quand même
11:44 beaucoup de l'inflation, là. Et on le sait de plus en plus, ça. Là, on refuse de faire ça. Donc on fait payer par le contribuable.
11:51 Après, Emmanuel Macron, quand il dit que le SMIC est assez élevé, il a pas tout à fait tort. Mais le problème en France, c'est quoi ?
11:56 C'est que toutes les aides se situent sur les bas salaires, les baisses de cotisations, etc. Et donc ça incite plutôt les entreprises,
12:04 ça les oblige pas ça, ça les incite à se concentrer et à proposer des faibles salaires. C'est pour ça qu'en fait, quand on regarde après
12:09 les salaires moyens, etc., on n'est pas au-dessus du lot. Ça, c'est complètement faux. Donc on a des bas salaires un peu plus élevés, c'est vrai.
12:16 Et puis on a des incitations qui concentrent les entreprises sur les bas salaires et qui permettent pas une évolution vers des salaires plus élevés,
12:22 parce qu'à un moment où vous augmentez vos salaires, vous ne bénéficiez plus des aides.
12:25 – Gilles Boulot lui a dit que les Français pouvaient le trouver méprisant. On regarde sa réponse.
12:29 – Moi, j'ai jamais vu quelqu'un qui me dit "vous êtes méprisant", parfois me dit "vous êtes trop dur", "vous êtes trop décidé",
12:34 "trop énergiste", parfois d'autres vous expliquent qu'on va pas assez loin.
12:37 – Mets l'adjectif "méprisant".
12:39 – Je le récuse, parce qu'on va pas au contact comme je vais depuis que je suis engagé dans la vie politique,
12:43 quand on a du mépris pour les gens. Et je vais vous dire, quand on a du mépris, on s'en fiche.
12:47 Le vrai mépris, c'est de mentir aux gens. Le vrai mépris, c'est ça.
12:52 Dans la position où je suis, si je méprisais vraiment les Françaises et les Français ou notre pays,
12:58 j'essaierais pas de parler à l'intelligence collective et de faire ce qui est bon pour le pays.
13:03 Je penserais à ma pomme. Vous pensez que c'est bon pour ma pomme de faire ce qu'on fait sur les retraites,
13:07 de porter des textes difficiles, de subir et d'accepter l'impopularité qui va avec ?
13:13 J'ai toujours dit aux Françaises et aux Français la vérité, ce que je croyais,
13:19 et avec sincérité porté ces engagements. Je suis toujours allé au contact en discutant longuement.
13:24 Et donc je suis parfois du romal. Oui, méprisant, je le récuse.
13:29 Mais après, vous savez, les réseaux sociaux, les oppositions, elles forgent vite des images.
13:34 Les méprisants sont les gens qui veulent pas parler avec les autres.
13:36 C'est les gens qui leur mentent. Et ceux-là sont en train de paver le chemin des extrêmes.
13:42 Parce que sur le mensonge, les extrêmes sont bien meilleurs que les partis de gouvernement.
13:47 Dans ce court passage, il y a quand même beaucoup de choses à dire. Qu'est-ce que tu en dirais, toi ?
13:52 La réponse est très méprisante aussi. Parce qu'il y a cette question de dire "Bon, écoutez, moi, je sais, quoi.
13:58 Je fais, je sais." La politique, on la qualifie de président des riches, mais c'est pas pour rien.
14:02 La première réforme qu'il a mis en place, c'est l'ISF. Toutes les réformes, elles visent toujours
14:07 la majorité de la population et jamais les autres. Tout ce qui est fait tout de suite, c'est-à-dire
14:13 en économie, en austérité budgétaire, ça concerne toujours l'ensemble de la population.
14:18 Assurance chômage, retraite, casse du droit du travail, les lois de travail, 1, 2.
14:23 Là, il en prépare peut-être une autre. Et puis tout ce qui concerne, on va dire, les plus riches,
14:27 ça reste de l'incantation. Alors si vous faites de l'évasion fiscale, attention, on va être méchant.
14:31 Il faut augmenter les salaires. Il faut investir parce qu'on vous a baissé l'ISF. Et puis, il va dire
14:37 c'est assez représentatif, cette baisse d'impôt sur les classes moyennes. Il est prêt à donner
14:41 2 milliards à 10 millions de personnes. Il a donné quasiment 4 milliards à 500 000 ménages,
14:49 les plus riches. Donc à la classe moyenne, on donne moins que ce qu'on a donné au 1 % de la population
14:54 qui est la plus riche, qui détient, rappelons-le, il faut jamais oublier, le répéter, 25 % du patrimoine français.
14:59 Donc là, ça veut tout dire. Ça veut dire que pour les riches, on baisse les impôts très fortement.
15:03 Et puis pour les autres, on fait, dans des situations très difficiles parce qu'on sort quand même
15:07 d'une grève, on fait un petit peu des cadeaux à droite à gauche, on se poudre. Donc non, non.
15:12 C'est 1, le présent des riches. Ça, c'est parfaitement justifié. Et 2, Macron a toujours eu,
15:17 quand il avait dit qu'il y avait des problèmes d'illettrisme chez les ouvrières. Et puis après,
15:20 quand il avait dit à un jeune ouvrier, tu n'as qu'à travailler pour te payer un costume.
15:24 Quand il dit à un jeune, traverse la rue, tu trouveras un emploi. Si ça, ce n'est pas du mépris.
15:29 Quand il dit, si j'étais chômeur, je n'attendrai pas tout de l'autre. Si ça, ce n'est pas du mépris,
15:32 je ne sais pas ce que c'est.
15:33 Il dit que lui, il ne ment pas et il fustige tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui de mentir,
15:37 notamment les oppositions politiques.
15:39 Non, parce que par exemple, quand il a dit une fois que l'ISF s'était transformé en investissement,
15:45 c'est un mensonge. L'ISF ne s'est pas transformé en investissement. Alors on peut dire qu'effectivement,
15:50 il y a eu moins de riches qui ont quitté la France depuis la réforme de l'ISF. Ça, on peut le dire.
15:55 Mais on ne peut pas dire que ça s'est transformé en investissement. Tous les rapports jusqu'à aujourd'hui
15:58 disent que ce n'est pas le cas. Et lui-même avait dit que si ça ne marchait pas, il serait prêt à revenir dessus.
16:03 Visiblement, il prend un détail qui est un élément important, qui est que les gens quittent moins le pays.
16:09 Alors, il n'y en avait pas énormément qui quittaient. Il y en avait 500 qui partaient par an.
16:11 Mais il y avait de plus en plus de gens qui payaient l'ISF. Mais il part de ça.
16:15 Mais après, sur la transformation, la promesse initiale de la transformation en investissement
16:19 pour financer l'activité, ça ne s'est pas vu.
16:22 Ils ont également évoqué l'inflation. Emmanuel Macron va demander aux grands groupes agroalimentaires
16:26 de venir autour de la table, je cite, pour baisser plus vite les prix.
16:30 Et le chef de l'État espère un retour à la normale d'ici automne.
16:33 Est-ce que c'est une bonne solution ? Selon toi, est-ce que ça va marcher ?
16:35 Moi, je trouve ça très bien qu'Emmanuel Macron se mêle de ça.
16:37 Parce que là, on s'est rendu compte qu'il y a une forte inflation. Tout le monde est d'accord là-dessus.
16:41 Que cette inflation a été moins forte en moyenne que d'autres pays parce qu'il y a eu les primes.
16:44 Nous sommes d'accord. Puis on se rend compte aussi parfois que les prix hors taxes,
16:48 par exemple des carburants, sans prendre en compte les taxes, étaient encore plus élevés chez nous
16:51 que chez d'autres pays voisins. Donc il faut s'interroger. Il y a des gens qui font des marges.
16:55 Ou il y a un système qui a été mis en place, par exemple de négociation des prix sur un an,
17:00 qui fait qu'on ne peut pas bénéficier des baisses des prix,
17:05 qui est peut-être à revoir en période d'inflation.
17:08 Il est vrai qu'aujourd'hui, il y a une très forte volatilité des matières premières sur les marchés financiers.
17:12 Il est très vrai que cette volatilité porte atteinte à tous les producteurs
17:16 parce qu'ils ne peuvent pas se projeter dans l'avenir.
17:18 Mais en même temps, il est vrai aussi que les marges de ces producteurs ou ces distributeurs
17:24 ont parfois fortement augmenté. Donc il faudrait comprendre quelle est la marge de ces gens
17:29 et comment ils profitent finalement d'un élément que nous condamnons tous, qui est la guerre.
17:34 Et ça, c'est important à savoir. Mais ça va être très difficile.
17:37 Moi, je me souviens qu'en 2012, il y avait une commission qui avait été lancée par M. Moscovici.
17:40 Pour connaître les marges faites par les distributeurs d'essence,
17:44 la fin de la commission arrive au fait qu'on ne sait pas grand-chose, mais on ne sait pas vraiment.
17:49 Donc là, ils vous disent, Leclerc a dit "oui, je fais 1 centime de marge sur l'essence".
17:54 Peut-être lui, c'est vrai, mais peut-être Total, non.
17:56 Et peut-être que lui, ce n'est pas 1 centime, mais 3 centimes, ce qui change tout.
17:59 Parce que quand vous faites des volumes, c'est plusieurs millions d'euros par jour en plus.
18:03 Donc ça, il faut savoir. Il faut savoir en moins quelles sont les marges
18:05 et comment elles ont augmenté pendant cette période-là.
18:07 Parce que ce n'est pas naturel, cette inflation.
18:09 Elle est due à quelque chose que nous condamnons, qui est la guerre en Ukraine.
18:12 L'interview se termine sur la défense du 49-3.
18:14 Emmanuel Macron cite plein d'exemples.
18:16 La privatisation de TF1, l'ACLG passée en 49-3.
18:20 Il défend encore la réforme avec les arguments habituels qu'on a beaucoup déconstruit ici.
18:25 Mais il dit aussi qu'il faut créer plus de richesses
18:27 et que si les gens travaillaient plus longtemps, on créait plus de richesses.
18:30 Est-ce que ces arguments tiennent, selon toi ?
18:32 Ce n'est pas le temps de travail qui crée de la richesse.
18:34 Il faut rappeler ça à Emmanuel Macron.
18:35 Alors je sais qu'Emmanuel Macron veut être à contre-courant de l'histoire.
18:38 C'est-à-dire que dans tous les pays, nous travaillons de moins en moins.
18:40 C'est grâce à la productivité, c'est grâce au développement
18:43 et c'est une bonne chose normalement.
18:44 Je dis au Bangladesh, on travaille 70 heures par semaine,
18:46 en Égypte, 55 heures par semaine.
18:48 Chez nous, on va travailler 39-40 heures par semaine.
18:51 Parce qu'il aime bien rappeler Emmanuel Macron
18:53 que nous sommes le pays qui travaille le moins au monde.
18:54 Oui, si on prend les chômeurs, le chômage des seniors, etc.
18:57 Mais un salarié est largement dans la moyenne, voire même un peu au-dessus.
19:01 Donc quand quelqu'un travaille, il travaille beaucoup.
19:02 La vraie question, c'est de lutter contre le chômage
19:04 et de ne pas lutter contre le chômage en éliminant les chômeurs,
19:07 c'est-à-dire en créant des emplois.
19:09 Mais là, en réalité, ce n'est pas la question du travailler plus longtemps,
19:12 c'est la question du travailler mieux.
19:13 Là, il y a des expérimentations qui se font dans des entreprises
19:16 pour travailler que 4 jours.
19:18 Certaines même travaillent à 32 heures.
19:20 Ce serait intéressant de se pencher sur ces entreprises-là
19:23 et de voir les résultats parce qu'il y a certains résultats
19:27 qui sont assez intéressants, notamment les absences pour maladies diminuent,
19:31 les gens sont plus motivés, l'ambiance est meilleure
19:34 et donc ils sont plus productifs.
19:36 Donc le but, ce n'est pas de travailler plus longtemps.
19:38 Si vous travaillez de 23 heures à minuit et que vous êtes plus productif,
19:40 ça ne sert à rien.
19:40 Si vous travaillez de 64 à 67 ans,
19:43 comme c'est peut-être un des rêves d'Emmanuel Macron,
19:45 vous êtes peut-être moins productif.
19:46 Donc l'important, c'est plutôt d'être productif dans son travail,
19:49 d'être heureux de le faire.
19:50 Donc ça passe par la qualité du travail
19:53 et puis parfois par un nombre d'heures un peu moindre.
19:57 Vous le savez, ce programme s'inscrit dans notre grande ambition,
20:01 débarquer à la télé aux côtés des chaînes des milliardaires
20:03 pour s'imposer et proposer un autre traitement de l'information.
20:07 Pour montrer qu'une chaîne de télé indépendante
20:09 financée seulement par la force citoyenne est possible.
20:11 Le projet avance mais certains opérateurs restent encore réticents.
20:15 Notre modèle économique, qui n'est fondé ni sur de riches actionnaires
20:18 ni sur de puissants annonceurs, serait fragile.
20:21 Nous avons répondu que nous n'avons plus qu'une poignée d'investisseurs
20:23 ou qu'un ensemble de marques partenaires.
20:25 Nous leur avons dit qu'il y a dans ce pays
20:27 des dizaines voire des centaines de milliers de citoyens
20:29 qui pensent que le paysage audiovisuel français
20:31 a besoin d'une chaîne d'info et de combat comme Le Média.
20:34 Pour le leur prouver, signez la pétition sur unetélépourvous.lemediatv.fr.
20:39 Ils ont des milliards mais nous sommes des millions.
20:41 Alors abonnez-vous au Média à partir de 5 euros par mois.
20:44 Vous êtes notre seule force pour garantir une information véritablement libre
20:48 et indépendante.
20:48 Chaque geste compte, alors vos j'aime, partage et pub autour de vous,
20:51 c'est également indispensable.
20:53 Nous sommes ravis de décrypter l'actualité avec Thomas et vous chaque semaine.
20:56 Merci de toujours nous suivre.
20:57 Pour tous vos pouces en l'air et commentaires sous la vidéo,
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21:03 Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
21:06 "Musique de générique"
21:09 "Musique de générique"
21:12 [Musique]

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