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Fabien Lucron, directeur du développement du cabinet Primeum et spécialiste de la rémunération variable, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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NewsTranscription
00:00 - On est à 8h12 sur Europe, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin l'expert en rémunération variable Fabien Lucron.
00:05 - Ah oui, ça c'est un métier original. Bonjour Fabien Lucron.
00:07 - Bonjour Dimitri.
00:09 - Voilà, vous êtes directeur du développement du cabinet premium, vous conseillez en effet les entreprises sur les questions de rémunération,
00:17 d'intéressement de leurs salariés, ça se fait de plus en plus sur mesure au cas par cas.
00:22 Il se trouve que le gouvernement présente ce matin en Conseil des ministres un projet de loi pour généraliser le partage
00:28 aux salariés des profits des entreprises, c'est le fameux partage de la valeur qui avait été promis l'été dernier par l'exécutif,
00:34 suite à la loi "mesure d'urgence pour le pouvoir d'achat".
00:38 Alors Fabien Lucron, sans sombrer dans le jargon, parce qu'il y a beaucoup de jargon quand même dans cet aspect de rémunération salariale,
00:45 que contient, quels sont les grands axes de ce texte ?
00:48 - Alors ce texte, bon déjà on ne peut à mon avis que saluer l'initiative, l'idée de partage de la valeur c'est a priori forcément une bonne idée.
00:58 En revanche, le texte il est un peu complexe, puisqu'en réalité on mélange beaucoup de choses à l'intérieur.
01:06 Il y a trois façons, il s'agit en fait d'élargir des dispositifs et de faire en sorte que les entreprises de 10 à 50 salariés,
01:14 49 pour être exact, aient un dispositif qui soit mette en place une participation, soit un intéressement, soit une prime de partage de la valeur.
01:24 - C'était un peu l'angle mort, parce qu'effectivement dans les grandes entreprises tous ces accords d'intéressement, de participation existent déjà, ils sont importants,
01:31 mais les petites boîtes, les moins de 50 salariés, effectivement il n'y avait pas grand chose.
01:35 - Alors il n'y avait pas grand chose, et puis il faut bien reconnaître qu'au final les entreprises françaises sont quand même majoritairement des PME, voire des TPE,
01:45 et qu'en réalité, d'ailleurs on a mené une étude avec l'IFOP, au final ce ne sont que 32% des actifs qui bénéficient de l'intéressement,
01:53 et seulement 23% d'entre eux bénéficient d'une rémunération variable sur la performance.
01:59 Donc évidemment c'est une bonne idée, maintenant encore une fois les trois véhicules sont très différents.
02:06 La participation c'est quelque chose qui permet en effet, selon une formule qui est imposée par l'État, de redistribuer une partie du bénéfice.
02:15 L'intéressement lui est beaucoup plus souple et permet en réalité de choisir quel sera l'objectif de l'entreprise,
02:24 et quelle sera la façon dont on va même au final distribuer l'enveloppe relative à la performance qui a été réalisée.
02:33 Et enfin la prime de partage de valeur, pour le coup elle, elle est beaucoup plus souple,
02:38 c'est-à-dire que l'entrepreneur fait ce qu'il veut, c'est-à-dire qu'en fait il n'y a aucune règle.
02:46 On peut donc se dire d'une certaine façon que c'est lui qui choisira les montants, c'est lui qui choisira à qui il les donne,
02:53 et puis par ailleurs tout le monde n'est pas concerné, puisque encore une fois, au-delà de trois fois le SMIC,
02:59 même si donc une majorité est concernée, mais au-delà de trois fois le SMIC, la prime de partage de la valeur n'est plus déficitalisée.
03:04 - Alors je résume, vous avez dit donc la participation c'est le partage des bénéfices de l'entreprise,
03:09 l'intéressement c'est l'entreprise qui suit un objectif collectif de performance et chacun touche sa part,
03:14 il y a aussi la rémunération variable, là c'est beaucoup plus individualisé,
03:18 donc il y a plusieurs véhicules en fait, si je vous ai bien compris,
03:21 sachant qu'il y a de l'argent qui est disponible immédiatement, il y a aussi de l'argent bloqué dans le temps,
03:27 mais que préfèrent les salariés, que préfèrent aussi les chefs d'entreprise, vous qui êtes un expert de ces questions-là Fabien Lucron ?
03:33 - Alors les chefs d'entreprise y voient évidemment un intérêt, c'est que tous ces véhicules bénéficient d'une relative défiscalisation
03:44 et notamment d'un forfait social qui est beaucoup plus avantageux que les charges patronales habituelles,
03:52 par ailleurs même pour le salarié d'ailleurs, c'est très avantageux, si tant est qu'ils le mettent sur un PEE,
04:00 donc l'argent est bloqué pendant 5 ans et ensuite ce sera défiscalisé, donc il ne paiera pas d'impôt sur ces primes.
04:06 - Plan épargne-entreprise. - Plan d'épargne-entreprise, exactement.
04:09 - Alors justement, vous avez évoqué ce sondage IFOP que vous avez commandé en mars,
04:13 alors c'est intéressant parce que ce sondage vous l'avez commandé après la signature de l'accord syndical,
04:18 parce qu'en fait ce projet de loi c'est la transcription dans le droit d'un accord syndical qui a été conclu en février.
04:24 Alors vous avez posé la question aux salariés de ce qu'ils préfèreraient,
04:28 part variable de rémunération sur votre performance individuelle ou bien plutôt une augmentation de votre salaire fixe,
04:34 ça aurait pu être aussi une voie proposée par le gouvernement.
04:39 Que vous ont répondu les salariés ? Je vous pose la question parce que moi la réponse m'a un peu surpris.
04:43 - En réalité ils sont nombreux à penser qu'en ayant une part variable,
04:50 ils bénéficieront d'une augmentation plus importante.
04:54 Donc en réalité beaucoup ont compris qu'en demandant du variable, ils obtiendraient plus qu'en demandant du fixe.
05:01 Ce qui est assez contre-intuitif, je suis d'accord avec vous.
05:05 - Oui, c'est-à-dire en plus, quelle est la part aussi de... les gens préfèrent la prime plutôt que l'augmentation,
05:10 mais qu'est-ce qui explique ça ? C'est cette idée que j'aurais peut-être plus avec une prime,
05:14 ou bien est-ce qu'il y a aussi la part de fiscalité ?
05:16 Parce que j'ai entendu Geoffroy Roux-de-Bézieux, président du Medef,
05:20 exprimer ses réserves sur l'idée d'augmentation générale en disant "oui mais attention,
05:24 si on vous augmente de 5%, vous allez avoir 3% qui vont partir dans les impôts".
05:28 Aujourd'hui Fabien Lucron, ça fait partie du calcul ça ?
05:30 - Ça fait évidemment partie du calcul.
05:32 Et je pense en tout cas qu'un certain nombre de personnes se disent
05:37 "évidemment si c'est défiscalisé, j'y gagne".
05:40 Maintenant, on est tous d'accord pour dire que ça ne peut pas se substituer à une augmentation des fixes,
05:48 ça ne peut qu'être un complément, encore une fois je pense qu'il faut raisonner en termes de package salarial,
05:54 et que notamment pour les moins aisés, l'augmentation du fixe est une nécessité.
06:01 Pour d'autres, le variable va permettre de faire des choses ou de l'épargne ou des "petits plus",
06:11 mais je ne pense pas que ça puisse se substituer malgré tout à une augmentation des fixes.
06:17 Mais c'est assez logique que beaucoup aient compris qu'ils obtiendraient plus de choses avec le variable.
06:23 Pour autant, et c'est d'ailleurs ça qui est assez intéressant,
06:27 ils sont quand même parmi les actifs et le grand public, 76% a pensé que sous forme d'intéressement,
06:34 cela met le pouvoir d'achat des salariés à la merci de la conjoncture économique de l'entreprise.
06:38 Et en réalité, ils ont raison, on parle bien d'une loi sur le partage de la valeur,
06:43 il faut encore qu'il y ait de la valeur à partager.
06:45 Quand on la crée, cette valeur, on la partage, quand il n'y en a pas, on se serre les coudes aussi, c'est un peu l'idée.
06:50 Merci beaucoup Fabien Lucron d'avoir été avec nous, je rappelle que vous êtes directeur du développement du cabinet priméum,
06:54 et donc expert en rémunération variable.
06:57 Bonne journée à vous.