Bercoff dans tous ses états -Émission du 24 mai

  • l’année dernière
Avec François-Xavier Piétri, journaliste économique, vient de publier “Voiture électrique : ils sont devenus fous !”, aux éditions de l’Observatoire, Stéphane Simon (Producteur de télévision, co-fondateur de “Néo”. Auteur de “Les derniers jours de Samuel Paty - Enquête sur une tragédie qui aurait dû être évitée”, aux éditions Plon) et Michel Aubouin, ancien préfet, nous expose son dernier ouvrage : "Le défi d'être français" (Presses de la Cité)

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-05-24##

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Transcript
00:00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le fait du jour.
00:00:04 - Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on entend ?
00:00:06 Voiture de Chine ?
00:00:08 Voiture caline ? Voiture d'amour ?
00:00:10 Je ne sais pas vraiment.
00:00:12 A l'heure où effectivement, à l'horizon 2035,
00:00:16 la voiture thermique s'arrête et ça y est,
00:00:18 le grand marché de l'électrique qui a déjà commencé,
00:00:21 mais du tout électrique,
00:00:23 qui va déferler effectivement
00:00:25 pour nos champions domestiques, Dacia, Renault, Peugeot, Citroën,
00:00:29 Stellantis bien sûr,
00:00:31 et puis les concurrents, les Audi, les BMW, les Mercedes,
00:00:35 voilà, tout le monde s'y met.
00:00:37 Mais, mais, mais, mais, mais,
00:00:39 il y a quelqu'un aussi qui s'y est mis,
00:00:41 qui s'y est mis depuis quelque temps, depuis longtemps,
00:00:43 c'est évidemment la Chine.
00:00:45 Et dans ce marché qui s'ouvre,
00:00:47 quel rôle va jouer notamment la Chine,
00:00:49 et dans cette toute électrique ?
00:00:51 Bonjour François-Xavier Pitry.
00:00:53 - Bonjour.
00:00:55 - Alors vous avez reçu pour voiture électrique,
00:00:57 des députés qui sont devenus fous.
00:00:59 Vous aviez déjà montré aux éditions de l'Observatoire,
00:01:02 je le rappelle, un très bon livre,
00:01:04 et vous montriez ce qui se passait,
00:01:06 déjà ce que risque de se passer
00:01:08 à l'horizon 2035,
00:01:10 2035 c'est demain,
00:01:12 mais alors justement, est-ce que nos
00:01:14 chers fabricants,
00:01:16 nos grandes entreprises,
00:01:18 qu'elles soient françaises ou allemandes, européennes,
00:01:20 sont préparées face à...
00:01:23 Allez, ce n'est plus le petit qui monte,
00:01:26 c'est le géant qui s'étend, la Chine.
00:01:29 - Écoutez, ils essayent de s'y préparer désespérément,
00:01:32 mais le problème c'est qu'on a fait
00:01:34 sauter toutes les barrières.
00:01:36 Donc voilà, c'est-à-dire qu'on avait
00:01:38 une barrière technologique
00:01:40 à l'entrée sur l'Europe,
00:01:42 qui était le moteur thermique,
00:01:44 et en choisissant le moteur électrique,
00:01:46 et bien en gros, on a, vous savez,
00:01:48 levé les barrières de la SNCF,
00:01:50 et on ouvre le marché aux Chinois.
00:01:52 Alors quand on dit on ouvre le marché aux Chinois,
00:01:54 il faut prendre ça quand même très au sérieux.
00:01:57 Aujourd'hui, la Chine vend
00:02:00 une voiture électrique sur deux dans le monde.
00:02:03 Une voiture électrique sur deux...
00:02:05 - Ah, vous voulez dire, dans le monde,
00:02:07 une voiture électrique sur deux est chinoise aujourd'hui ?
00:02:09 - Et voilà, une voiture sur deux est chinoise.
00:02:11 80%, 80% des batteries,
00:02:13 parce que, évidemment, la voiture électrique,
00:02:15 c'est une batterie, hein,
00:02:17 tout se fait autour de la batterie.
00:02:19 - Oui, il faut le rappeler quand même, il faut le rappeler.
00:02:21 - 80% des batteries sont chinoises,
00:02:23 donc, alors, on nous dit
00:02:25 que les Français, les Européens
00:02:27 se préparent à ça, investissent
00:02:29 pour construire des voitures électriques.
00:02:31 Alors, ils vont construire quoi ?
00:02:33 Un moteur électrique ? Un moteur électrique,
00:02:35 il n'est pas plus simple, hein. Dans un moteur électrique,
00:02:37 il y a 70 pièces, dans un moteur diesel,
00:02:39 il y en a 350, donc en fait,
00:02:41 il n'y a pas de saut technologique.
00:02:43 En fait, ils vont installer
00:02:45 ce qu'on appelle des fameuses
00:02:47 gigafactories de batteries.
00:02:49 Vous savez, ce sont des gigafactories,
00:02:51 ça veut dire "grandes usines" en français.
00:02:53 - Des méga, méga, méga usines.
00:02:55 - Méga usines, mais quand vous prenez,
00:02:57 par exemple, l'exemple de Renault,
00:02:59 qui veut construire
00:03:01 une méga-usine
00:03:03 du côté de Douai,
00:03:05 eh bien, il faut savoir que c'est
00:03:07 avec un groupe chinois, Envision,
00:03:09 c'est-à-dire qu'on n'a pas la technologie.
00:03:11 Et si la technologie, on l'a, on est très en retard.
00:03:13 La Chine, dans ces domaines-là,
00:03:15 10, 15 ans d'avance sur nous.
00:03:17 Et le comble de tout ça,
00:03:19 c'est que vous avez maintenant
00:03:21 le chinois
00:03:23 BYD, qui est le grand
00:03:25 constructeur automobile chinois,
00:03:27 qui est le numéro 2.
00:03:29 - Alors c'est très joli, Franck-Jacques-Yves Petit,
00:03:31 BYD, c'est "Build Your Dreams",
00:03:33 "Construisez vos rêves".
00:03:35 - Voilà.
00:03:37 - Et nous, on va construire le cauchemar, dis donc, si je vous entends.
00:03:39 - Ecoutez, en tout cas,
00:03:41 ils veulent venir en France, enfin, ils veulent venir en Europe.
00:03:43 Ils veulent venir en Europe,
00:03:45 et on est en train de leur
00:03:47 dérouler un tapis rouge.
00:03:49 Leur objectif, c'est de produire,
00:03:51 aujourd'hui, ils vendent à peu près
00:03:53 5 000 véhicules en Europe, c'est rien.
00:03:55 Leur objectif, c'est
00:03:57 d'en produire 800 000
00:03:59 en 2030, 800 000 en 2030-2035.
00:04:01 C'est-à-dire, une voiture
00:04:03 électrique sur 10
00:04:05 serait de cette marque-là.
00:04:07 Et donc, voilà,
00:04:09 on les accueille chez nous.
00:04:11 Alors, non seulement,
00:04:13 ou n'importe les voitures chinoises,
00:04:15 mais en plus, on se prépare
00:04:17 à dérouler le tapis rouge aux constructeurs chinois,
00:04:19 qui, évidemment, rêvent de ça.
00:04:21 On a eu un précédent, on l'a un peu oublié,
00:04:23 mais on a eu un précédent,
00:04:25 à la fin des années 90,
00:04:27 c'était Toyota.
00:04:29 Toyota à Valenciennes.
00:04:31 Quand on a accueilli Toyota à Valenciennes,
00:04:33 ça a été l'occasion pour
00:04:35 Toyota de s'ouvrir
00:04:37 au marché européen, et aujourd'hui,
00:04:39 Toyota vend massivement
00:04:41 en Europe et en France, avec la fameuse Yaros.
00:04:43 Et bien d'autres voitures.
00:04:45 On est en train de préparer la même chose pour la Chine,
00:04:47 donc bienvenue à nos amis les chinois.
00:04:49 - Mais, attendez, François-Guy Béthry,
00:04:51 alors, à vous entendre,
00:04:53 ce n'est pas un progrès,
00:04:55 cette voiture électrique,
00:04:57 que tous, enfin, nos gouvernants,
00:04:59 tout le monde, nous présente
00:05:01 comme une avancée
00:05:03 tout à fait remarquable, pratiquement révolutionnaire,
00:05:05 pour tout le monde,
00:05:07 pour l'autre monde, contre la pollution,
00:05:09 etc.
00:05:11 - Alors, d'abord, ça n'est pas un progrès technologique,
00:05:13 il n'y a pas plus simple, vous savez,
00:05:15 la voiture électrique,
00:05:17 elle existe depuis un siècle,
00:05:19 donc, entre le moteur
00:05:21 thermique et le moteur électrique,
00:05:23 il n'y a pas photo en termes de technologie,
00:05:25 c'est rien du tout.
00:05:27 En revanche, on nous vend, si vous voulez,
00:05:29 le bénéfice CO2.
00:05:31 On nous dit, voilà, la grande avancée,
00:05:33 c'est ça, et c'est là où il y a un immense
00:05:35 mensonge dans tout ça,
00:05:37 c'est-à-dire qu'une voiture électrique, à sa naissance,
00:05:39 donc, elle sort de son usine,
00:05:41 elle naît avec un déficit
00:05:43 carbone gigantesque,
00:05:45 c'est-à-dire que la construction de la batterie,
00:05:47 pour construire une batterie,
00:05:49 il faut du cobalt,
00:05:51 du cobalt qu'on trouve essentiellement au Congo,
00:05:53 et qui est produit par la Chine
00:05:55 au Congo. Il faut du lithium,
00:05:57 le lithium, ça vient
00:05:59 beaucoup des pays d'Amérique du Sud.
00:06:01 - Et de la Russie.
00:06:03 - Et de la Russie aussi. Et donc, pour construire,
00:06:05 si vous voulez, une voiture électrique, une batterie,
00:06:07 on a déjà un déficit qui est considérable,
00:06:09 un déficit
00:06:11 carbone qui est considérable.
00:06:13 Alors, au point que l'ADEME,
00:06:15 qui est quand même l'agence gouvernementale
00:06:17 française,
00:06:19 sur l'environnement,
00:06:21 nous dit, pour que
00:06:23 un véhicule moyen arrive
00:06:25 à rattraper son déficit carbone
00:06:27 par rapport à un véhicule thermique,
00:06:29 il faut qu'il roule 70 000 km.
00:06:31 Donc, il faut qu'il l'ait vécu 5 ans.
00:06:33 En France, on roule 13 000 km par an.
00:06:35 Donc, il faut 5 ans de circulation
00:06:37 avant qu'un véhicule moyen fasse mieux
00:06:39 qu'un véhicule
00:06:41 thermique. Vous voyez ? Donc,
00:06:43 on est un peu dans un mensonge qui est assez
00:06:45 considérable sur ce sujet-là.
00:06:47 - Mais alors, dites-moi, François-Xavier Pietri,
00:06:49 pour revenir au premier
00:06:51 chapitre économique,
00:06:53 est-ce que, donc, vous vous dites que
00:06:55 les Dacia, les Renault, les Stellantis
00:06:57 et autres, au fond,
00:06:59 n'ont pas les moyens
00:07:01 de dire "ce sera un marché français"
00:07:03 ou vous nous dites que cette voiture électrique
00:07:05 sera un marché français et que vous nous dites
00:07:07 que 80% des batteries
00:07:09 sont chinois, sans parler d'une voiture
00:07:11 sur deux, c'est-à-dire que de toute façon,
00:07:13 on ne peut rien faire sans les
00:07:15 Chinois. C'est ça que vous êtes en train de nous dire ?
00:07:17 - On ne peut rien faire
00:07:19 aujourd'hui sans les Chinois. Alors, il y a
00:07:21 des investissements qui sont faits en Europe.
00:07:23 On a évidemment un peu
00:07:25 pris conscience du problème. D'ailleurs, on en
00:07:27 prend conscience de plus en plus.
00:07:29 Mais il n'en demeure pas moins que
00:07:31 aujourd'hui, l'essentiel des batteries
00:07:33 sont fabriquées en Chine,
00:07:35 en Asie, en Corée, etc.
00:07:37 Et avec, si vous voulez, l'autre chose
00:07:39 qui est complètement délirante, c'est qu'on
00:07:41 se met en dépendance de
00:07:43 matières premières qu'on n'a pas
00:07:45 chez nous. Le cobalt, 80%
00:07:47 de la production mondiale du cobalt,
00:07:49 c'est le Congo, la République démocratique du Congo.
00:07:51 - Et on sait dans quelles conditions
00:07:53 ce sont des enfants de 10 ans
00:07:55 épouvantables qui vont extraire
00:07:57 ce cobalt.
00:07:59 - Si vous voulez, les constructeurs
00:08:01 vont assembler, vont continuer
00:08:03 d'assembler des voitures
00:08:05 en France,
00:08:07 en Europe. Ça va être la grande différence
00:08:09 par rapport à avant. C'est-à-dire que
00:08:11 avant, quand je dis même aujourd'hui,
00:08:13 on construit des voitures,
00:08:15 on construit des moteurs.
00:08:17 On avait une technologie qu'on maîtrisait,
00:08:19 qu'on produisait nous-mêmes. Là, on va aller
00:08:21 acheter nos batteries pour, en quelque sorte,
00:08:23 construire, assembler des
00:08:25 voitures en France. Alors, très bien,
00:08:27 on va les assembler en France. Enfin, le bien
00:08:29 technologique, il est zéro.
00:08:31 Il est moins que zéro.
00:08:33 - Ce qui est hallucinant, c'est qu'on a l'impression
00:08:35 presque que tout se passe comme si
00:08:37 les grands, là, encore une fois,
00:08:39 Renault, Peugeot, Citroën, Dacia,
00:08:41 deviendraient presque des prestataires de services.
00:08:43 Puisque ce qui compte, c'est la batterie.
00:08:45 Eux, on dit "Bon ben, assemblez votre voiture,
00:08:47 y'a pas de problème, vous ferez la
00:08:49 carrosserie, quoi." Enfin, j'exagère, mais à peine.
00:08:51 - Oui, et alors, ce qui
00:08:53 est un con, c'est qu'en fait,
00:08:55 d'une certaine façon, les grands constructeurs, ça les arrange.
00:08:57 Pourquoi ? Parce que
00:08:59 ils ont besoin de moins de monde.
00:09:01 Vous savez, pour fabriquer une voiture électrique,
00:09:03 là où il faut
00:09:05 5 ouvriers pour un
00:09:07 diesel, il en faut 3 pour une électrique.
00:09:09 - Oui, ça intéresse, c'est important.
00:09:11 - Donc, il va y avoir
00:09:13 des dégâts, en quelque sorte, sur
00:09:15 les effectifs. Mais
00:09:17 les constructeurs, ils gagnent beaucoup de l'argent
00:09:19 avec les voitures électriques.
00:09:21 Le prix moyen d'une voiture électrique
00:09:23 en France, c'est 46 000 euros.
00:09:25 C'est gigantesque. - François-Xavier Pétrie,
00:09:27 je vous arrête là-dessus, c'est vrai.
00:09:29 C'est très important. Mais dites-moi, attendez,
00:09:31 qui peut se payer 46 000 euros
00:09:33 la voiture ? Comment ? - Personne.
00:09:35 - Ben, enfin, attendez, on est
00:09:37 plusieurs dizaines de millions de Français
00:09:39 à pouvoir conduire.
00:09:41 Qui va payer ça ? Vous dites que le prix moyen
00:09:43 est de 45 000 euros.
00:09:45 - 46. 46 000 euros.
00:09:47 Le prix d'entrée
00:09:49 d'une Zoé, le prix catalogue
00:09:51 d'une Zoé électrique,
00:09:53 c'est 34 000 euros.
00:09:55 Le prix catalogue d'une Clio
00:09:57 essence, c'est 20 000 euros.
00:09:59 Vous voyez la différence ? C'est monstrueux.
00:10:01 Donc, d'ailleurs, c'est pour ça que vous avez remarqué,
00:10:03 sans doute, qu'on ne parle plus du prix des voitures.
00:10:05 On ne dit plus que
00:10:07 150 euros par mois,
00:10:09 200 euros... On affiche plus le prix.
00:10:11 Parce que si on affichait le prix... Et quand on
00:10:13 interroge les Français, vous avez aujourd'hui
00:10:15 une large majorité de Français
00:10:17 qui disent qu'on ne veut pas l'électrique
00:10:19 parce que c'est trop cher.
00:10:21 Acheter aujourd'hui une voiture à 46 000 euros,
00:10:23 les Français ne peuvent pas se payer ça.
00:10:25 Ce n'est pas possible. Alors, il y a les bonus,
00:10:27 il y a les... On
00:10:29 essaye de mettre en place des aides, etc.
00:10:31 Mais les aides, elles n'ont qu'un temps.
00:10:33 Et puis, en plus, elles ne couvrent
00:10:35 pas tout. - Et puis, les aides
00:10:37 doivent être remboursées à un moment donné. Non, mais ce qui
00:10:39 est extraordinaire, c'est qu'on a choisi
00:10:41 et vous le montrez très bien, vous l'avez montré dans
00:10:43 votre livre, mais là, c'est quand même frappant
00:10:45 cette histoire de ce qui est en train de se passer
00:10:47 à d'où et ailleurs. On dit voilà, la voiture
00:10:49 électrique, mais sur la pollution,
00:10:51 en fait, c'est epsilon.
00:10:53 Il faut le rappeler.
00:10:55 Soi-disant, tout ça, c'est au nom de la pollution
00:10:57 et du CO2, mais c'est epsilon.
00:10:59 - Alors, c'est...
00:11:01 La voiture, le transport
00:11:03 par la voiture, c'est 15%
00:11:05 des émissions de CO2. À titre
00:11:07 d'exemple, l'agriculture, c'est
00:11:09 20%. Le bœuf,
00:11:11 l'élevage bovin, c'est
00:11:13 9%. Est-ce qu'on a décidé
00:11:15 de supprimer la consommation de bœuf en
00:11:17 2035 ? Pas vraiment.
00:11:19 Enfin, je veux dire,
00:11:21 les usines, etc. Donc, ce qui
00:11:23 est frappant dans cette décision, c'est qu'on a choisi
00:11:25 un mouton noir,
00:11:27 la voiture, on tape dessus,
00:11:29 on a désigné
00:11:31 un coupable, en quelque sorte, et ça
00:11:33 nous évite de faire le travail qu'il faut
00:11:35 être fait par ailleurs pour décarboner
00:11:37 l'industrie, pour décarboner
00:11:39 l'agriculture,
00:11:41 etc. Il y a la construction, il y a plein
00:11:43 de domaines où on peut capiter. - Mais d'autant plus, François-Xavier
00:11:45 Petri, que la France est maillot jaune en
00:11:47 matière de faible émission de CO2.
00:11:49 C'est la championne du monde,
00:11:51 sinon de l'Europe. Et alors que
00:11:53 les Chinois, les Américains, les Russes, personne
00:11:55 les touche, quoi. - Alors ça,
00:11:57 c'est l'autre compte de
00:11:59 cette affaire, c'est qu'en ce moment,
00:12:01 le gouvernement est en train de réfléchir à un
00:12:03 nouveau bonus. On s'est aperçu,
00:12:05 comme par hasard, que notre bonus aux
00:12:07 voitures électriques, il finançait surtout
00:12:09 les voitures chinoises. Zut, c'est quand même embêtant,
00:12:11 quoi. 40% du bonus
00:12:13 sert à subventionner,
00:12:15 c'est 1,2 milliard par an, hein,
00:12:17 40% du bonus... - Combien vous dites par an,
00:12:19 pardon ? - 1,2 milliard. - 1,2, oui, c'est ça.
00:12:21 - 1,2 milliard. 40%
00:12:23 de cette somme, ça sert à subventionner
00:12:25 des véhicules fabriqués en Asie. Donc on s'est
00:12:27 dit, on va changer le bonus. - Ouais.
00:12:29 - Et on va le mettre sous condition,
00:12:31 on va faire
00:12:33 entrer en compte le CO2 émis lors de
00:12:35 la fabrication des véhicules, le mix
00:12:37 énergétique du pays où est produit le véhicule,
00:12:39 un produit, un véhicule
00:12:41 produit en Pologne, la Pologne,
00:12:43 c'est 70% du charbon,
00:12:45 le mix énergétique. - Oui, bah oui.
00:12:47 - On va introduire la qualité du recyclage
00:12:49 des batteries. Ce que je trouve extraordinaire
00:12:51 dans ce nouveau bonus, c'est qu'on est en train
00:12:53 de lister tous les défauts
00:12:55 de l'électricité
00:12:57 pour réajuster
00:12:59 le bonus et essayer d'aider nos
00:13:01 constructeurs européens. C'est-à-dire qu'après coup,
00:13:03 il va falloir une mesure d'État,
00:13:05 mettre de l'argent sur la table
00:13:07 pour essayer d'aider nos constructeurs européens.
00:13:09 On marche un peu sur la tête quand même.
00:13:11 - Oui, c'est assez hallucinant. Certains
00:13:13 se disent "c'est génial, c'est vrai que des constructeurs
00:13:15 vont se faire un bon chiffre d'affaires,
00:13:17 il va y avoir effectivement moins d'employés,
00:13:19 peut-être un peu plus de
00:13:21 chômage, hélas". Tout ça pour
00:13:23 une décision au nom
00:13:25 vraiment de ce CO2,
00:13:27 ce pelé, ce galeux
00:13:29 d'où nous vient tout le mal. Je rappelle
00:13:31 simplement aussi que sans CO2,
00:13:33 on n'existe pas. Les plantes,
00:13:35 l'alimentation n'existent pas. Enfin, on le
00:13:37 rappelle comme ça, tout hasard, parce qu'on l'a
00:13:39 oublié. François-Xavier Petri,
00:13:41 merci, merci de vos éclaircissements.
00:13:43 Je rappelle votre livre, vraiment,
00:13:45 Auditeur Sud Radio, lisez-le.
00:13:47 Voitures électriques, ils sont devenus fous.
00:13:49 Il est temps de retrouver un peu de sagesse.
00:13:51 Sud Radio, André Bercoff.
00:13:53 "Ça balance pas mal"
00:13:55 Bercoff, dans tous ses états,
00:13:57 "Ça balance pas mal" sur Sud Radio.
00:13:59 - Mais aujourd'hui,
00:14:01 écoutez cela, écoutez cela,
00:14:03 c'est une
00:14:05 femme qui parle et qui dit ceci,
00:14:07 "Je n'étais pas préparé
00:14:09 à subir la violence d'un attentat
00:14:11 terroriste, ni de surcroît
00:14:13 à entendre le hurlement
00:14:15 de ma mère m'annonçant que mon
00:14:17 frère avait été décapité."
00:14:19 Et ça,
00:14:21 c'est Mikaëlle Pathy,
00:14:23 la sœur de Samuel Pathy,
00:14:25 cet enseignant, qui
00:14:27 un certain jour d'octobre
00:14:29 2020, a été décapité
00:14:31 par un jeune terroriste
00:14:33 enrégimenté,
00:14:35 fanatisé,
00:14:37 manipulé.
00:14:39 Et voilà, et elle a dit,
00:14:41 "Je veux maintenant, je demande",
00:14:43 dans une lettre ouverte
00:14:45 qu'elle a adressée à Gérard Larcher
00:14:47 et à François-Emmanuel Buffet, président du Sénat,
00:14:49 "Elle demande
00:14:51 la constitution d'une commission
00:14:53 d'enquête parlementaire
00:14:55 pour savoir ce qui s'est passé."
00:14:57 Elle le dit, Mikaëlle Pathy,
00:14:59 elle dit, "Ça suffit,
00:15:01 ce pas de vague,
00:15:03 ça suffit ce relativisme,
00:15:05 ça suffit cet aveuglement volontaire,
00:15:07 ces petites lâchetés
00:15:09 individuelles qui portoient le défaut de notre
00:15:11 lâcheté collective."
00:15:13 Mikaëlle Pathy,
00:15:15 elle dit non à ceux qui voulaient éviter
00:15:17 toute stigmatisation
00:15:19 et amalgame, éviter les confrontations
00:15:21 avec la violence islamiste, et
00:15:23 elle rappelle la Maxime D'Edmond-Burke,
00:15:25 la merveilleuse Maxime D'Edmond-Burke,
00:15:27 "Pour triompher, le mal n'a
00:15:29 besoin que de l'inaction des gens
00:15:31 de bien." Eh bien, quelqu'un qui a
00:15:33 écrit un livre remarquable
00:15:35 sur, effectivement,
00:15:37 et nous l'avons reçu les derniers
00:15:39 jours de Samuel Pathy,
00:15:41 c'est Stéphane Sinon, qui est
00:15:43 producteur de télévision, qui est cofondateur
00:15:45 de Néo et l'un des producteurs
00:15:47 évidemment du Front
00:15:49 populaire de la revue Fonds propres avec Michel Onfray.
00:15:51 Stéphane Sinon, bonjour.
00:15:53 - Bonjour André, bonjour à toutes.
00:15:55 - Stéphane Sinon, cette lettre,
00:15:57 cette demande de Michael
00:15:59 Pathy,
00:16:01 elle correspond vraiment à quelque chose
00:16:03 parce que, quand on vous en suit
00:16:05 pour votre livre, on dit justement,
00:16:07 voilà, on sait ce qui s'est passé,
00:16:09 mais on a envie de savoir, effectivement,
00:16:11 les abandons de certains,
00:16:13 les lâchetés d'autres,
00:16:15 et les démissions aussi des
00:16:17 troisièmes. - Eh bien, vous savez,
00:16:19 d'abord, je veux attirer l'attention
00:16:21 sur cette lettre parce que c'est une lettre
00:16:23 remarquablement bien écrite. Il faut dire
00:16:25 la vérité, cette lettre, elle m'a
00:16:27 remporté. C'est une lettre
00:16:29 qui est poignante, c'est une lettre
00:16:31 de désespoir de la famille Pathy,
00:16:33 enfin, en tout cas de Michael,
00:16:35 la soeur de Samuel Pathy,
00:16:37 qui réclame, comme une
00:16:39 espèce de réparation, quelque part, que la
00:16:41 lumière soit faite,
00:16:43 pas simplement sur les complices directs
00:16:45 qui ont aidé le tueur,
00:16:47 l'assassin de Samuel Pathy,
00:16:49 mais aussi
00:16:51 comprendre, faire la lumière
00:16:53 sur tous ceux qui n'ont pas vu
00:16:55 le danger venir, qui n'ont pas cru
00:16:57 à la réalité de la menace, alors que la menace,
00:16:59 on le raconte très bien dans le livre
00:17:01 "Les derniers mots sur Samuel Pathy", la menace
00:17:03 elle se fait jour en onze jours,
00:17:05 on la voit devenir de plus en plus
00:17:07 palpable. Lui-même se sait,
00:17:09 je le rappelle à vos auditeurs, lui-même,
00:17:11 Samuel Pathy, les derniers jours, se sait
00:17:13 tellement menacé qu'il prend
00:17:15 une arme dérisoire, qui est un marteau
00:17:17 qu'il met dans son sac à dos pour
00:17:19 pouvoir éventuellement se défendre.
00:17:21 Il sait, il le voit sur Internet
00:17:23 qu'il est l'objet d'une espèce de fatwa
00:17:25 numérique, qui est un appel
00:17:27 à non seulement à ce qu'il soit viré,
00:17:29 non seulement à ce qu'il soit puni,
00:17:31 mais qu'il soit corrigé, il se fait
00:17:33 traiter de voyou. On voit bien qu'on lui met,
00:17:35 les islamistes lui mettent une cible sur
00:17:37 le front.
00:17:39 Et Michael Pathy
00:17:41 nous oblige à réfléchir à
00:17:43 pourquoi l'État, à travers
00:17:45 ses services, le renseignement,
00:17:47 le ministère de l'Intérieur, pourquoi
00:17:49 le ministère de l'Intérieur n'a pas réagi,
00:17:51 n'a pas pris cette menace au sérieux,
00:17:53 pourquoi l'Éducation nationale n'a pas été capable
00:17:55 de protéger complètement
00:17:57 le collège du Bois d'Aulme de
00:17:59 Conflans-Saint-Honorin. Ce sont des questions
00:18:01 essentielles. Si on veut que cette mort
00:18:03 est servie à quelque chose, il va bien
00:18:05 falloir qu'il y ait un examen
00:18:07 de toutes les responsabilités.
00:18:09 C'est aussi ce que l'on défend, comme thèse
00:18:11 dans notre livre, on dit "il y a
00:18:13 des erreurs qui ont été commises, des
00:18:15 faillances, il est temps d'en faire un inventaire".
00:18:17 - Et c'est pour ça que Michael Pathy,
00:18:19 la soeur de Samuel Pathy,
00:18:21 demande à Gérard Larcher au Sénat
00:18:23 d'ouvrir une commission d'enquête,
00:18:25 enfin de créer une commission d'enquête sur
00:18:27 tous ces manques. - Exactement,
00:18:29 c'est ça l'enjeu de cette lettre,
00:18:31 c'est de dire, certes il va y avoir un procès
00:18:33 sur le premier cercle des
00:18:35 responsables, les méchants,
00:18:37 les islamistes, qui vont se retrouver
00:18:39 au tribunal, mais il faut
00:18:41 aussi que l'on soit éclairé sur
00:18:43 l'arrière-fond de cette
00:18:45 affaire Pathy. C'est essentiel,
00:18:47 j'espère que les sénateurs vont se retrouver
00:18:49 mobilisés par cette lettre,
00:18:51 parce qu'on doit au moins cette réparation
00:18:53 à la famille Pathy,
00:18:55 on ne va pas refuser à la famille
00:18:57 Pathy un peu de vérité sur ce qui
00:18:59 est arrivé sur Samuel Pathy.
00:19:01 La justice doit passer, c'est une
00:19:03 chose, et l'enquête sur les responsabilités
00:19:05 des uns et des autres doit
00:19:07 être établie et servir
00:19:09 encore une fois le
00:19:11 collectif. - Tout à fait. Stéphane Simon,
00:19:13 vous pensez qu'il y a
00:19:15 une chance, enfin on peut espérer qu'il y a
00:19:17 une bonne chance que les sénateurs s'en emparent ?
00:19:19 - Je l'espère, je le pense,
00:19:21 je pense que le Sénat
00:19:23 a la capacité
00:19:25 de, comment dirais-je,
00:19:27 de rassembler des énergies
00:19:29 de tous bords,
00:19:31 pour qu'il y ait un peu de vérité sur cette affaire
00:19:33 dont on fêtera le triste anniversaire
00:19:35 des trois ans au mois
00:19:37 d'octobre prochain. Je pense que aussi
00:19:39 on est dans une capacité
00:19:41 aujourd'hui d'analyser à froid
00:19:43 ce qui s'est passé, si j'ose dire. - Bien sûr.
00:19:45 - Oui, je l'espère de tout
00:19:47 mon cœur. - Eh bien écoutez, je pense que
00:19:49 nous sommes nombreux à l'espérer en tout cas,
00:19:51 et je rappelle votre livre, vraiment votre livre
00:19:53 remarquable, "Les derniers jours de Samuel Pathy",
00:19:55 "Une enquête sur une
00:19:57 tragédie qui aurait dû être
00:19:59 évitée", justement, aux éditions Plomb.
00:20:01 - Et si je peux me permettre un dernier mot,
00:20:03 les auditeurs peuvent
00:20:05 lire l'intégralité de cette lettre que le site
00:20:07 factuel.médias a publié.
00:20:09 C'est une manière de s'en rendre compte.
00:20:11 Merci beaucoup André. - Merci.
00:20:13 Sur la chaîne info,
00:20:15 il y avait donc
00:20:17 le général Yakovlev, l'un de ces
00:20:19 généraux qui passe très très très souvent
00:20:21 à la télévision, le général Yakovlev,
00:20:23 un ancien du Shape,
00:20:25 et puis interrogé par le journaliste
00:20:27 Damien Fleureau.
00:20:29 Et qui,
00:20:31 donc c'était juste après
00:20:33 que les Russes avaient déclaré
00:20:35 le groupe Wagner
00:20:37 la prise de Barmouth.
00:20:39 Je le rappelle, qui a été
00:20:41 considéré, y compris par les Ukrainiens,
00:20:43 Zelensky avait fait l'un de ses grands sujets
00:20:45 à sa conférence à la Uni à quelques mois,
00:20:47 quand il avait parlé devant l'Assemblée Générale,
00:20:49 en disant "Barmouth c'est symbolique, c'est le symbole,
00:20:51 attention, vous nous devez aider
00:20:53 à ce que Barmouth ne tombe pas".
00:20:55 Barmouth est tombé, encore une fois,
00:20:57 il ne s'agit pas de choisir,
00:20:59 de préférer, etc.
00:21:01 Que les Russes aient envahi l'Ukraine, c'est évident,
00:21:03 que la situation, qu'une guerre
00:21:05 qui fasse des milliers de morts presque quotidien,
00:21:07 c'est absolument terrifiant.
00:21:09 Mais quand on est dans un studio de télévision,
00:21:11 qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien, on raconte et on commente.
00:21:13 Et alors là, écoutez,
00:21:15 les questions de Damien Fleureau
00:21:17 et les réponses surtout
00:21:19 du général Yakovlev,
00:21:21 Michel Yakovlev.
00:21:23 Écoutez.
00:21:25 "La défense de la ville a permis de fixer l'ennemi
00:21:27 tout en entamant sérieusement
00:21:29 ses effectifs, dit-on du côté ukrainien.
00:21:31 Est-ce que
00:21:33 ce peut être un choix tactique
00:21:35 de laisser l'ennemi
00:21:37 conquérir
00:21:39 une zone, un territoire, une ville en l'occurrence ?"
00:21:41 Alors, je pense que c'est ce
00:21:43 qu'ont fait les Ukrainiens.
00:21:45 Au sens, quand ils ont vu que les Russes focalisaient
00:21:47 sur Barmouth à ce point-là, ça devenait un test
00:21:49 de virilité, si j'ose dire.
00:21:51 Ils ont dit, à la limite, s'ils veulent s'amuser à
00:21:53 Barmouth, ils en ont fait un hachoir
00:21:55 à viande et ils ont haché
00:21:57 beaucoup de Russes.
00:21:59 Alors, surtout
00:22:01 en focalisant l'attention des Russes
00:22:03 à l'état-major, mais aussi
00:22:05 à Wagner et
00:22:09 Poutine, etc. là-dessus,
00:22:11 les Russes ont
00:22:13 oublié de penser au reste
00:22:15 de la guerre. Donc les Russes,
00:22:17 ils ont, semble-t-il, fait une ligne
00:22:19 défensive tout le long de leur
00:22:21 procession actuelle du Donbass,
00:22:23 mais apparemment, ils ont brûlé
00:22:25 leur capacité offensive
00:22:27 dans Barmouth, ils ont
00:22:29 consommé des quantités d'aimants
00:22:31 de munitions, et continuent à le faire
00:22:33 d'ailleurs. Donc,
00:22:35 ils ne se sont pas
00:22:37 refaits une réserve
00:22:39 offensive.
00:22:41 - Le général
00:22:43 Oleksandr Sivirski, commandant
00:22:45 des forces terrestres ukrainiennes, estime, pour sa part,
00:22:47 que les hommes de Wagner se sont
00:22:49 entrés dans Barmouth comme des rats
00:22:51 dans un piège à souris.
00:22:53 Il y a cette idée d'un
00:22:55 encerclement, peut-être par le
00:22:57 sud, par les forces ukrainiennes.
00:22:59 C'est crédible ?
00:23:01 - C'est crédible. Il faudra voir
00:23:03 si ça se développe. Alors, c'est quand même
00:23:05 face à une ligne défensive,
00:23:07 des mines, etc., qui retardent.
00:23:09 Mais, si jamais
00:23:11 les Ukrainiens réussissent
00:23:13 à percer au nord
00:23:15 et/ou au sud de Barmouth
00:23:17 et à encercler la ville,
00:23:19 vous imaginez la catastrophe que ça serait
00:23:21 pour les Russes.
00:23:23 Et,
00:23:25 symbolique, là, du coup,
00:23:27 c'est comme Stalingrad, si vous voulez.
00:23:29 Les Allemands ont failli s'emparer
00:23:31 de Stalingrad. Ils n'ont pas pu s'emparer.
00:23:33 Il restait trois petits bouts
00:23:35 de têtes de pont, quand la côte offensive
00:23:37 russe
00:23:39 les a bouclés par l'arrière.
00:23:41 Donc, dans une plus
00:23:43 petite mesure, ça pourrait être le Stalingrad.
00:23:45 En tout cas, c'est ce qu'agit symboliquement
00:23:47 le général Sivirski.
00:23:49 Je ne suis pas sûr
00:23:51 que ce soit
00:23:53 la réalité des choses,
00:23:55 mais au moins, en agiter le spectre,
00:23:57 il suffit à faire quelques conjoints aux Russes.
00:23:59 - Vous avez entendu, j'ai choisi
00:24:03 ce moment, c'est un moment
00:24:05 Chibs qui manque pur.
00:24:07 Barmouth est tombé,
00:24:09 mais, en fait, Barmouth est une
00:24:11 défaite cuisante des Russes.
00:24:13 Voilà ce qu'on entend.
00:24:15 Alors, effectivement,
00:24:17 je ne suis pas sûr que c'est la réalité,
00:24:19 mais vous savez, quelquefois, le symbole,
00:24:21 c'est plus
00:24:23 important, et on peut penser...
00:24:25 Alors, on ne va pas analyser ça,
00:24:27 il faudrait des heures,
00:24:29 mais c'est extraordinaire, je veux dire.
00:24:31 Ils sont faits comme des rats.
00:24:33 C'est Stalingrad.
00:24:35 C'est Stalingrad
00:24:37 où, effectivement, les Russes jouent
00:24:39 le rôle des Allemands
00:24:41 et les Ukrainiens le rôle des Russes.
00:24:43 Par rapport à ça, hachoir à viande,
00:24:45 il n'y a que les Russes qui ont été hachés,
00:24:47 pas du tout les Ukrainiens.
00:24:49 On refuse
00:24:51 de dire... Ils vont, oui,
00:24:53 s'être encerclés, en fait, ils ont fait ça,
00:24:55 ils se sortiraient, ils vont les prendre par le nord
00:24:57 ou le sud. Attendez,
00:24:59 est-ce que
00:25:01 l'information peut
00:25:03 devenir aussi fabuleusement
00:25:05 de la fiction ? Vous avez
00:25:07 entendu ces mots d'un général.
00:25:09 C'est, pour moi, vraiment
00:25:11 un très grand exemple de ce
00:25:13 que peut devenir une feuille
00:25:15 de température quand
00:25:17 on la déchire en mille.
00:25:19 Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
00:25:23 "Flotte,
00:25:25 petit drapeau,
00:25:27 flotte, flotte
00:25:29 bien haut,
00:25:31 image de la France..."
00:25:33 - Ah oui !
00:25:35 "Flotte, petit drapeau, flotte bien haut",
00:25:37 oui, 14-18.
00:25:39 Mais dans la France de 2023,
00:25:41 je vais vous dire ce qui s'est passé,
00:25:43 exactement dix jours,
00:25:45 le 13 mai à 2023, il y avait une...
00:25:47 la marche de la Fierté française,
00:25:49 organisée par quelques généraux,
00:25:51 quelques ex-généraux, et puis un certain
00:25:53 nombre de civils, un certain nombre de gens,
00:25:55 c'était place d'enfer au
00:25:57 Chroix à Paris. Et il y a
00:25:59 une dame, il y a une dame qui est avec
00:26:01 un drapeau français, et qui
00:26:03 se balade, et elle est accostée
00:26:05 par un CRS. Et écoutez,
00:26:07 écoutez bien ce qui se dit.
00:26:09 - Madame,
00:26:11 c'est mal, le français ?
00:26:13 - Oui, c'est bien, il faut le cacher.
00:26:15 - Merci.
00:26:17 "Madame, c'est un drapeau,
00:26:19 il faut le cacher.
00:26:21 Mais enfin, c'est un drapeau français,
00:26:23 eh bien il faut le cacher, merci",
00:26:25 dit le CRS à cette dame.
00:26:27 Et nous allons en parler vraiment, du défi
00:26:29 d'être français avec Michel Auboin.
00:26:31 Ça s'est passé le 13 mai, Michel Auboin,
00:26:33 voilà. Cacher... Attendez, en France,
00:26:35 à Paris, en 2023,
00:26:37 "Cachez-moi ce drapeau, c'est pas
00:26:39 le moment. Les bras, je dois dire,
00:26:41 m'en tombent."
00:26:43 Sud Radio Bercov,
00:26:45 dans tous ses états.
00:26:47 ...
00:27:12 ...de 2009 à 2013, c'est bien ça.
00:27:14 Et vous parlez justement
00:27:16 de... Vous étiez au ministère des Affaires
00:27:18 Sociales, aujourd'hui c'est le ministère
00:27:20 de l'Intérieur, hein. Et vous,
00:27:22 vous écrivez, ce
00:27:24 livre, que je recommande vraiment,
00:27:26 "Le défi d'être français".
00:27:28 Est-ce que c'est aujourd'hui un défi ?
00:27:30 Ou pratiquement, je ne dis pas un combat
00:27:32 désespéré, puisque vous rappelez très bien
00:27:34 que les trois quarts de la population
00:27:36 est encore française depuis
00:27:38 des générations ? Les trois quarts,
00:27:40 donc faut quand même rappeler les choses
00:27:42 avant de dire "ça y est, on est déjà
00:27:44 remplacés, c'est fini, il n'y a plus rien à faire,
00:27:46 on s'en va". Mais vous dites
00:27:48 en même temps, "il y a péril
00:27:50 dans la demeure". Et quand vous
00:27:52 dites un défi, mais alors justement,
00:27:54 c'est un défi qu'on peut encore relever
00:27:56 et comment ?
00:27:58 - Oui, c'est un défi qu'on peut relever.
00:28:00 Je pense que si j'avais
00:28:02 été totalement désespéré,
00:28:04 j'aurais été parfois sur la situation des banlieues,
00:28:06 mais là, si j'avais été totalement
00:28:08 désespéré, je ne l'aurais pas écrit. C'est que je pense que
00:28:10 il faut aujourd'hui
00:28:12 se réarmer d'une certaine façon
00:28:14 mentalement pour pouvoir
00:28:16 affronter cette réalité
00:28:18 qui est en train de s'installer dans le
00:28:20 pays, qui fait que les français
00:28:22 qui soient d'origine française
00:28:24 ou qui soient d'origine étrangère
00:28:26 ayant accepté de devenir français
00:28:28 finissent par être
00:28:30 - ils sont toujours majoritaires,
00:28:32 nous sommes toujours majoritaires - mais finissent
00:28:34 par être mis en difficulté
00:28:36 par des populations
00:28:38 qui soit ne veulent plus devenir françaises,
00:28:40 soit sont devenues françaises
00:28:42 par hasard et parfois d'ailleurs sans l'avoir
00:28:44 demandé, et qui ne se considèrent
00:28:46 pas comme françaises. - Alors, justement,
00:28:48 vous énumérez
00:28:50 justement un certain nombre
00:28:52 de personnes, mais ce qui est très frappant
00:28:54 c'est que,
00:28:56 comment il se fait que d'un côté vous dites
00:28:58 la naturalisation c'est formidable, c'est un long
00:29:00 processus, etc. Et je connais
00:29:02 des gens, qui soient d'ailleurs
00:29:04 maghrébins ou autres, et n'ont rien à faire,
00:29:06 qui attendent depuis des années leur naturalisation,
00:29:08 des polonais, des russes,
00:29:10 etc. Et il y a des gens,
00:29:12 première question quand même,
00:29:14 qui l'ont sans même la demander.
00:29:16 Et en fait qui se fichent de savoir s'ils l'ont
00:29:18 ou pas. Alors, déjà ça,
00:29:20 est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de totalement
00:29:22 absurde ?
00:29:24 - Oui, il y a quelque chose qui est
00:29:26 assez absurde, et ça c'est sûr. À l'origine
00:29:28 il faut bien comprendre que
00:29:30 la nationalité française,
00:29:32 elle s'est construite, d'un point de vue
00:29:34 juridique, elle s'est construite à la fin du
00:29:36 19ème siècle, et à ce moment-là,
00:29:38 on était, il y avait,
00:29:40 comment dire, la France se voyait comme
00:29:42 une puissance suffisante
00:29:44 pour que la nationalité
00:29:46 s'impose d'elle-même, pour que la langue s'impose
00:29:48 d'elle-même. En fait, on était encore dans la France
00:29:50 républicaine, colonialiste, il faut dire les choses
00:29:52 clairement, et donc on avait une vision très
00:29:54 comment dire, on était
00:29:56 en aplomb par rapport au reste de la société.
00:29:58 On n'a pas compris que tout ça avait changé depuis,
00:30:00 mais les lois sont restées. - Non mais les lois,
00:30:02 les lois disent, stipulent quoi ?
00:30:04 On va pas faire tout l'inventaire.
00:30:06 - Oui, c'est compliqué. Donc,
00:30:08 les Français, celui qui
00:30:10 est né en France,
00:30:12 d'un parent français.
00:30:14 - C'est ça, c'est la loi.
00:30:16 Rappelons-le, parce que c'est important.
00:30:18 D'un parent, né en France, d'un parent français.
00:30:20 - D'un parent français. - D'accord.
00:30:22 - Ça fait quand même
00:30:24 une grande partie des Français d'aujourd'hui,
00:30:26 et dans cette partie-là, il faut bien
00:30:28 dire qu'il y a toujours une majorité de gens qui ont eu une
00:30:30 généalogie française
00:30:32 sur la très longue période.
00:30:34 - Vous dites bien les trois quarts, vous pensez à peu près.
00:30:36 - Entre les deux tiers et les trois quarts, parce que je vois bien que
00:30:38 c'est des chiffres de l'INSEE, mais que l'INSEE révise
00:30:40 ces chiffres au fur et à mesure des années.
00:30:42 Donc, entre les deux tiers et les trois quarts.
00:30:44 Ensuite, on a
00:30:46 les Français volontaires.
00:30:48 Les Français volontaires, c'est les naturalisés.
00:30:50 C'est des gens qui sont nés étrangers,
00:30:52 mais qui veulent devenir français, qui font un effort
00:30:54 considérable, il faut dire les choses clairement,
00:30:56 et qui sont reçus souvent dans des
00:30:58 cérémonies de naturalisation, qui sont très émouvantes,
00:31:00 je le raconte parce que je l'ai vécu plusieurs fois,
00:31:02 et ces gens-là sont
00:31:04 parfois plus français que les Français, je ne devrais pas
00:31:06 le dire comme ça, mais enfin, ils transmettent à leurs
00:31:08 enfants, leurs petits-enfants,
00:31:10 des valeurs de la France que parfois on oublie dans les
00:31:12 familles françaises. Donc ça, c'est très important.
00:31:14 Simplement, le chiffre des naturalisés
00:31:16 diminue d'année en année.
00:31:18 Donc en fait, on a quand même de moins en moins d'étrangers,
00:31:20 on a quand même de plus en plus d'étrangers en France.
00:31:22 - Parce que pour finir, on va en parler longuement,
00:31:24 la naturalisation
00:31:26 ne peut se faire que volontairement, on est bien d'accord.
00:31:28 - Oui, la naturalisation, c'est volontaire.
00:31:30 - D'accord. - C'est volontaire. - On va en parler
00:31:32 tout de suite après, on va aborder justement
00:31:34 toutes les facettes de ce défi
00:31:36 français, de ce défi d'être
00:31:38 français, avec Michel Auboin.
00:31:40 A tout de suite. - Et vous avez
00:31:42 la parole sur Sud Radio pour interpeller
00:31:44 Michel Auboin sur son dernier livre,
00:31:46 "Le défi d'être français". Vous nous appelez
00:31:48 au 0 826 300 300, on a tout bas,
00:31:50 ça s'appelle 0 826 300 300.
00:31:52 A tout de suite sur Sud Radio.
00:31:54 - Les Français parlent au français.
00:31:56 - Je n'aime pas
00:31:58 la blanquette de veau.
00:32:00 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:32:02 - Sud Radio Bercov
00:32:04 dans tous ses états.
00:32:06 - Et Michel Auboin, pour son
00:32:08 plus récent ouvrage,
00:32:10 "Le défi d'être français".
00:32:12 C'est vrai, c'est devenu un défi.
00:32:14 Alors, on a parlé de la naturalisation,
00:32:16 Michel Auboin, mais au fond,
00:32:18 aujourd'hui, qu'est-ce qui fait que
00:32:20 justement, des gens
00:32:22 peuvent se sentir français
00:32:24 ou pas ? Et en tout cas, ce n'est
00:32:26 pas du tout leur problème, être français.
00:32:28 Est-ce qu'il n'y a pas eu deux choses,
00:32:30 vous en parlez très bien dans votre bouquin,
00:32:32 dans votre livre, il y a ce côté
00:32:34 où, au fond, on s'en préoccupe
00:32:36 plus, y compris les princes qui
00:32:38 nous gouvernent et nos élites, et
00:32:40 d'un autre côté, les gens qui disent "oh, c'est plus un problème,
00:32:42 la France, allez,
00:32:44 c'est pas un sujet
00:32:46 d'actualité". - Il y a quand même une partie,
00:32:48 moi je suis étonné d'ailleurs,
00:32:50 je ne l'avais pas bien mesuré, mais je le mesure mieux
00:32:52 depuis la sortie de ce livre, il y a quand même une partie
00:32:54 des Français, et notamment de nos élites
00:32:56 françaises, qui pensent que la France est ringarde.
00:32:58 - Oui, carrément.
00:33:00 - Qui pensent que les frontières,
00:33:02 c'est une... Alors, ça a
00:33:04 un peu changé depuis l'histoire de l'Ukraine,
00:33:06 parce qu'on se dit "tiens, c'est étrange, il existe
00:33:08 encore des frontières, on est obligés de se battre pour les défendre",
00:33:10 mais quand même, bon, les frontières ont été tombées,
00:33:12 le libéralisme international
00:33:14 provoque
00:33:16 ou assure
00:33:18 le bonheur de l'homme, et ça suffit,
00:33:20 et puis après tout,
00:33:22 la France est européenne, elle a quand même
00:33:24 confié une grande partie de ses décisions
00:33:26 à l'Europe, et elle
00:33:28 vient comme ça.
00:33:30 Moi je pense,
00:33:32 et dans les plurinationalités,
00:33:34 c'est-à-dire, je vois
00:33:36 quand même une partie des gens que je rencontre,
00:33:38 qui pour certains, partiennent
00:33:40 à l'élite politique ou administrative,
00:33:42 des gens qui revendiquent une deuxième nationalité,
00:33:44 qui vont... - Sinon une troisième.
00:33:46 - Alors sinon une troisième,
00:33:48 moi j'étais directeur, j'en ai même vu
00:33:50 quelqu'un qui, du fin fond de l'Afrique,
00:33:52 téléphonait pour avoir une cinquième nationalité,
00:33:54 donc on peut
00:33:56 tout revendiquer.
00:33:58 Mais quand même
00:34:00 cette idée qu'être français,
00:34:02 uniquement français, c'était devenu
00:34:04 quelque chose de désuet, quoi.
00:34:06 - Et vous dites que ça s'est répandu dans
00:34:08 la classe dite dirigeante.
00:34:10 - Je pense, alors je peux pas le dire
00:34:12 tout à fait comme ça, et puis
00:34:14 je ne sais,
00:34:16 je ne peux pas généraliser, mais on l'a quand même...
00:34:18 C'était quand même un peu
00:34:20 perceptible. Et moi d'ailleurs,
00:34:22 en tant que... Moi je suis français
00:34:24 d'origine française, et je suis même chartrain
00:34:26 d'origine chartraine, et ce depuis le Moyen-Âge,
00:34:28 ce qui fait que... - Ah oui, bah oui.
00:34:30 - C'était compliqué pour moi de leur dire
00:34:32 "écoutez, il existe quand même dans ce pays
00:34:34 des gens qui sont français d'origine française".
00:34:36 - Et puis il y a une histoire ! - Et puis il y a une histoire !
00:34:38 Et donc,
00:34:40 dans le défi d'être français, il y avait les deux choses.
00:34:42 C'est-à-dire que pour moi,
00:34:44 il y avait cette façon de dire
00:34:46 "comment je suis français"
00:34:48 et d'une certaine façon, je porte le devoir
00:34:50 d'expliquer aux autres ce qu'est la France, puisque
00:34:52 j'appartiens à cette histoire.
00:34:54 Et puis pour ceux qui sont en face de moi
00:34:56 qui sont français sans le savoir
00:34:58 ou qui n'ont pas l'intention de l'être,
00:35:00 de leur dire "si vous voulez devenir français,
00:35:02 voilà à quoi il faudrait vous conformer,
00:35:04 et si vous êtes français,
00:35:06 et que vous faites semblant de ne pas l'être,
00:35:08 voilà les risques que vous encourez
00:35:10 si vous voulez rester en France sans être français".
00:35:12 - En fait, c'est
00:35:14 "when in Rome, do as the Romans do",
00:35:16 vous êtes un homme vivé comme les Romains.
00:35:18 - Voilà. - Mais on a l'impression,
00:35:20 ça, on l'a entendu depuis
00:35:22 une décennie, etc.,
00:35:24 mais on a l'impression que c'est battu
00:35:26 en brèche, et vous le dites dans votre livre, d'un côté
00:35:28 par ce côté "oui mais la France,
00:35:30 petit pays, c'est devenu, c'est pas très...
00:35:32 allez, c'est quantité
00:35:34 négligeable, d'importance nulle, ou presque,
00:35:36 ou presque, et d'un autre côté,
00:35:38 il y a, et vous le dites très bien
00:35:40 et j'en connais,
00:35:42 ces étrangers, ou ces gens nés
00:35:44 d'ailleurs, qui pratiquent
00:35:46 un culte à l'histoire de France,
00:35:48 aux valeurs, non seulement de la République,
00:35:50 mais de l'histoire de France,
00:35:52 la monarchie et autres,
00:35:54 et puis, qui se désolent
00:35:56 de voir cette espèce de...
00:35:58 comme ça, de décomposition française,
00:36:00 si on peut dire. - Oui, oui, c'est...
00:36:02 c'est très évident.
00:36:04 Quand on rencontre
00:36:06 des personnes qui viennent de l'ex-Afrique
00:36:08 francophone, enfin, ou de l'Afrique francophone,
00:36:10 une grande partie
00:36:12 d'entre eux ont un discours
00:36:14 qui est complètement antinomique
00:36:16 avec le discours officiel sur la France
00:36:18 colonisatrice. C'est-à-dire qu'en fait, ils viennent
00:36:20 en disant "on aime la France,
00:36:22 on a appris le français à l'école, on aime la France,
00:36:24 on aime ses valeurs, la République,
00:36:26 moi je connais des amis
00:36:28 marocains, par exemple, qui vous parlent de l'UIT
00:36:30 beaucoup mieux que moi, parce que pour eux,
00:36:32 c'est une sorte de héros national, quoi.
00:36:34 Et donc, ces gens là viennent avec une vision très
00:36:36 positive de la France, ils viennent aussi avec
00:36:38 une vision de leur émigration qui est très positive,
00:36:40 parce que, contrairement à l'image qu'on
00:36:42 donne ici, les gens qui émigrent
00:36:44 réussissent souvent, par rapport
00:36:46 à l'endroit où ils sont partis.
00:36:48 Et ils sont très fiers d'avoir réussi, et ils sont souvent
00:36:50 très fiers d'avoir transmis
00:36:52 cette idée de la réussite à leurs
00:36:54 enfants, qui eux-mêmes pourraient réussir
00:36:56 par l'école. Donc on a quand même d'un
00:36:58 côté un schéma qui est assez positif,
00:37:00 mais qui est battu en prêche en France,
00:37:02 par des discours
00:37:04 généraux, sur le thème
00:37:06 "la France,
00:37:08 l'histoire de la France,
00:37:10 c'est une histoire de...
00:37:12 - De prédation,
00:37:14 de colonie, etc.
00:37:16 - C'est le mot que je cherchais, de prédation.
00:37:18 - Mais justement,
00:37:20 Michel Auboy, vous dites, alors est-ce que ça marche
00:37:22 encore, parce que vous dites, ces immigrés
00:37:24 qui ont réussi, etc., il y en a des
00:37:26 milliers, voire beaucoup plus, des centaines
00:37:28 de milliers, mais
00:37:30 est-ce que, justement, on a l'impression
00:37:32 aujourd'hui que la transmission
00:37:34 ne se fait plus vis-à-vis des
00:37:36 enfants de la quatrième
00:37:38 génération ou autres ?
00:37:40 - Ce qui est très étonnant, c'est que
00:37:42 on voit,
00:37:44 dans des familles qui étaient intégrées,
00:37:46 des jeunes générations qui se désintègrent.
00:37:48 - C'est ça. Et pourquoi ?
00:37:50 - Dans les familles maghrébines en particulier,
00:37:52 on voit très bien des parents
00:37:54 qui se pensaient totalement intégrés
00:37:56 et qui se retrouvent face à des
00:37:58 enfants qui, eux, s'estiment...
00:38:00 ne s'estiment pas français.
00:38:02 Ce qui est d'ailleurs assez étonnant,
00:38:04 parce qu'à chaque fois que je rencontre des collégiens ou des lycéens
00:38:06 qui me disent "moi je suis marocain, je suis algérien, je suis
00:38:08 malien",
00:38:10 et qui
00:38:12 sont pourtant tous français.
00:38:14 - Qui ont tous leur cadre d'identité.
00:38:16 - Et je leur dis "mais vous retournez
00:38:18 dans votre pays,
00:38:20 parfois, et vous êtes perçus comment là-bas ?
00:38:22 Parce que quand vous allez au Maroc, vous qui n'y êtes pas nés
00:38:24 et qui y allez une fois tous les deux ans,
00:38:26 on vous prend quand même pour des français, non ?
00:38:28 Et à ce moment-là, ils sont très gênés, parce qu'effectivement
00:38:30 on les prend pour des français.
00:38:32 Quand vous allez au Maroc, les immigrés sont
00:38:34 considérés comme des étrangers.
00:38:36 - C'est vrai, mais c'est au cœur de votre livre, Michel Auboyn.
00:38:38 Qu'est-ce qu'il fait ?
00:38:40 C'est pas facile, sinon on le saurait.
00:38:42 Mais ça se saurait, et puis il y a des réponses
00:38:44 sûrement plus complexes et surtout
00:38:46 diverses. Mais qu'est-ce qu'il fait ?
00:38:48 Que quelqu'un qui vient en France, qui a la nationalité française,
00:38:50 il peut se dire "moi, après tout,
00:38:52 moi je m'en fous d'être français ou pas".
00:38:54 Mais le problème est là, c'est qu'il dit "je suis pas français,
00:38:56 je suis africain". Qu'est-ce qui fait qu'il
00:38:58 revendique sa nationalité,
00:39:00 enfin, sa nationalité, son origine
00:39:02 beaucoup plus que sa nationalité ?
00:39:04 On va en parler.
00:39:06 On va en parler juste après
00:39:08 cette petite pause, mais je voudrais qu'on
00:39:10 s'attarde un peu là-dessus, parce que
00:39:12 ça fait partie du défilé de français,
00:39:14 fondamental. - Et vous avez
00:39:16 la parole sur Sud Radio pour interpeller
00:39:18 Michel Auboyn sur son livre "Le défilé
00:39:20 de français". Vous nous appelez au 0826
00:39:22 300 300. A tout de suite sur Sud Radio.
00:39:24 - Sud Radio.
00:39:26 Les français parlent au français.
00:39:30 Les carottes
00:39:32 sont cuites.
00:39:34 Les carottes sont cuites.
00:39:36 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:39:38 - Et comment les français
00:39:40 parlent au français aujourd'hui alors qu'il y a
00:39:42 un défi d'être français ?
00:39:44 C'est ce que raconte très bien Michel
00:39:46 Auboyn dans son livre paru aux presses de la cité,
00:39:48 et qu'il y a aussi un déni.
00:39:50 On parlait, vous savez,
00:39:52 juste avant je vous ai posé la question,
00:39:54 comment ça se fait que ces gens,
00:39:56 ces jeunes etc., qui ont la carte
00:39:58 d'identité, ils disent "mais je suis marocain".
00:40:00 D'un côté,
00:40:02 et d'un autre côté, comment il se fait
00:40:04 qu'un CRS, en tout cas un
00:40:06 policier, on a passé
00:40:08 ça un peu plus tôt dans l'émission, dite à
00:40:10 cette dame qui s'avance avec un drapeau
00:40:12 français à Paris, je rappelle,
00:40:14 place d'Enfer au Charent en 2023, "cachez-le
00:40:16 madame, cachez-le". - Ouais.
00:40:18 Moi je suis assez sidéré,
00:40:20 je trouve ça assez terrifiant
00:40:22 qu'un officier
00:40:24 de police puisse
00:40:26 demander "est-ce qu'on cache le drapeau français ?"
00:40:28 qu'il aurait dû avoir l'habitude de saluer
00:40:30 par ailleurs. Donc tout ça est quand même
00:40:32 très étonnant. Alors sur le déni,
00:40:34 moi je le constate régulièrement,
00:40:36 quand je fréquente des
00:40:38 classes de collège ou de lycée, et ça
00:40:40 m'est arrivé il n'y a pas très longtemps encore, devant une classe
00:40:42 de seconde, ils étaient une trentaine
00:40:44 à peu près, et comme je
00:40:46 parlais de la nationalité, j'aurais posé la question.
00:40:48 - Vous faites beaucoup de tours, de conférences ?
00:40:50 - Un peu, et puis surtout j'ai passé deux ans
00:40:52 à essayer de comprendre la violence des
00:40:54 jeunes, donc du coup
00:40:56 j'en ai vu quelques-uns.
00:40:58 Et là,
00:41:00 c'était assez intéressant
00:41:02 parce que sur les trente,
00:41:04 il n'y en a pas un qui a levé le doigt pour dire "je suis français".
00:41:06 - Vous avez posé la question "qui est français ?"
00:41:08 - Qui est français ? - Pas un seul. - Non, pas un seul.
00:41:10 Et donc je commence à
00:41:12 interroger, alors toi tu es quoi ? Moi je suis marocaine,
00:41:14 je suis malienne, je suis soudanais, je suis...
00:41:16 Ok, et puis à un certain moment
00:41:18 je me dis "c'est quand même pas possible que dans cette classe, il n'y ait pas un français"
00:41:20 et donc j'en repère un
00:41:22 au fond,
00:41:24 je lui dis "toi t'es pas français", il me dit "non je suis italien".
00:41:26 Je lui dis "c'est ton père qui est italien ?"
00:41:28 Il me dit "non c'est le père de mon grand-père".
00:41:30 C'est le père de mon grand-père, et donc je suis
00:41:32 italien, parce que je ne peux pas dire que je suis français, évidemment.
00:41:34 Non, en fait, ils sont tous français.
00:41:36 - C'est-à-dire qu'il avait presque honte de dire
00:41:38 qu'il était français. - Je pense qu'il avait totalement honte
00:41:40 d'être français, totalement honte d'être français.
00:41:42 Et ça,
00:41:44 c'était des élèves très sages,
00:41:46 on n'était pas du tout en banlieue,
00:41:48 enfin aujourd'hui on n'était pas...
00:41:50 - C'était pas des délinquants... - Souvent quand je vais en banlieue,
00:41:52 ils ne savent pas du tout de quelle nationalité ils sont,
00:41:54 donc c'est encore pire, mais là, eux, ils savaient.
00:41:56 Et ils revendiquaient.
00:41:58 Donc oui, il y a un déni
00:42:00 d'être français. Alors si on creuse
00:42:02 un peu, on voit bien que
00:42:04 la France n'est plus enseignée,
00:42:06 parce qu'on a quand même arrêté d'enseigner
00:42:08 l'histoire de la France.
00:42:10 - Plusieurs professeurs de l'Ontario ont dit "oui".
00:42:12 On n'enseigne plus l'histoire de France.
00:42:14 - Non.
00:42:16 Quand on lit les programmes
00:42:18 scolaires, évidemment il y a des touches d'histoire de France
00:42:20 dans l'histoire, mais enfin, je veux dire, on n'enseigne pas
00:42:22 l'histoire de la France en tant qu'objet.
00:42:24 On ne dit pas "la France s'est constituée sous Philippe Auguste,
00:42:26 elle a connu des rois, etc."
00:42:28 On ne le dit plus, ça.
00:42:30 On n'enseigne plus la géographie de la France non plus.
00:42:32 Donc,
00:42:34 on n'enseigne plus
00:42:36 les rivières, les montagnes, l'outre-mer, etc.
00:42:38 Donc c'est vrai qu'il y a une méconnaissance
00:42:40 assez grande de ce qu'est la France.
00:42:42 On n'enseigne
00:42:44 plus vraiment
00:42:46 la littérature française non plus, comme un objet
00:42:48 à part, parce que ça, pour le coup,
00:42:50 il y a bien quelque chose qui distingue la France de tout le reste
00:42:52 des nations européennes, c'est quand même bien la littérature.
00:42:54 Donc on ne le dit pas.
00:42:56 Et globalement,
00:42:58 on est dans un monde très
00:43:00 incertain, très fluctuant,
00:43:02 dans lequel la France
00:43:04 est un objet un peu étrange.
00:43:08 - Ça je pense...
00:43:10 Alors, sur les jeunes
00:43:12 qui deviennent français, sans l'avoir voulu,
00:43:14 parce que c'est ça un peu la question,
00:43:16 devient français
00:43:18 une fille
00:43:20 ou un garçon qui est né en France
00:43:22 et qui a fait 5 années de scolarité en France.
00:43:24 C'était la grande loi de naturalisation
00:43:26 qui était liée aux lois de
00:43:28 Jules Ferry, c'est-à-dire, dès lors que vous faites
00:43:30 votre école en France, vous devenez français par principe.
00:43:32 - Même si vous n'êtes pas né en France.
00:43:34 - Même si vous n'êtes pas né en France.
00:43:36 C'est une loi extrêmement
00:43:38 ouverte, dynamique, mais qui repose
00:43:40 sur le fait que l'éducation nationale enseigne la France.
00:43:42 C'est ça qui a disparu.
00:43:44 A l'époque, il y avait l'enseignement,
00:43:46 la vice le disait, connaître l'histoire
00:43:48 de France pour l'aimer, etc. Tout ça a disparu.
00:43:50 Mais il reste cette disposition.
00:43:52 Alors cette disposition, en plus, au fil des années,
00:43:54 elle est devenue de plus en plus
00:43:56 libérale et aujourd'hui, on peut demander
00:43:58 la nationalité française dès l'âge de 13 ans.
00:44:00 Ça ne sert à rien.
00:44:02 Les parents ne la demandent pas, c'est les parents qui la demandent
00:44:04 auprès du tribunal. Mais par contre,
00:44:06 ça sert quand ils veulent passer le bac. Parce que
00:44:08 lorsqu'on passe son bac, il faut avoir des papiers d'identité.
00:44:10 C'est quand même plus facile d'avoir des papiers
00:44:12 d'identité français quand on est français que des papiers
00:44:14 d'identité du Congolais.
00:44:16 - Oui, bien sûr.
00:44:18 - Donc, en fait, la veille du bac,
00:44:20 ils vont au tribunal
00:44:22 et les parents demandent pour eux leur nationalité
00:44:24 française auquel ils ont droit. Et donc,
00:44:26 ils ont des papiers français, mais ça n'a
00:44:28 aucun intérêt pour eux parce que personne ne leur
00:44:30 dit nulle part que
00:44:32 ils sont devenus français et donc ils ont
00:44:34 franchi une frontière.
00:44:36 - Et que c'est intéressant, peut-être, ce serait pas mal.
00:44:38 - Et que ça serait intéressant, oui.
00:44:40 - Et un autre facteur, Michel Bouin, dont vous parlez
00:44:42 beaucoup, est la langue française.
00:44:44 Qu'est-ce qui se passe avec la langue française ?
00:44:46 Qu'est-ce qui fait que même des Français
00:44:48 dits de sous, je sais pas, parlent quand même
00:44:50 beaucoup moins, enfin, bien
00:44:52 français qu'ils ne le parlaient encore
00:44:54 il y a une ou deux générations ? - Alors, on est très surpris
00:44:56 parce qu'effectivement,
00:44:58 j'avais une mère
00:45:00 qui était d'origine très populaire,
00:45:02 qui n'était pas beaucoup allée à l'école, etc., et qui
00:45:04 écoutait la radio, quand j'étais
00:45:06 petit, qui écoutait la radio parce qu'on y
00:45:08 parlait bien le français. Et donc,
00:45:10 on a été élevés
00:45:12 dans cette idée qu'il fallait
00:45:14 parler correctement français.
00:45:16 Et je pense que
00:45:18 c'était l'une des valeurs de la France. Alors, on a
00:45:20 le français oral qui s'est beaucoup dégradé,
00:45:22 il nous reste le français écrit,
00:45:24 mais malheureusement, le niveau
00:45:26 de lecture moyen diminue aussi, donc
00:45:28 l'accès à la lecture
00:45:30 devient
00:45:32 plus médiocre
00:45:34 qu'auparavant. - Et en plus, on a apporté
00:45:36 parce qu'on faisait tout pour maintenir
00:45:38 sauvegarder la langue française, on a apporté
00:45:40 ce cadeau du ciel qui est l'écriture inclusive.
00:45:42 En tout cas, en écrit.
00:45:44 - J'ai l'impression que ça ne va pas passer
00:45:46 quand même, heureusement,
00:45:48 l'Académie française se bat, on attend des décisions
00:45:50 juridiques.
00:45:52 Moi, je pense que ça ne passera pas, parce que là,
00:45:54 on est définitivement finis, quoi.
00:45:56 Parce que la langue française,
00:45:58 le français, il ne faut pas l'oublier,
00:46:00 je l'ai rappelé l'autre jour
00:46:02 à quelques-uns de vos
00:46:04 confrères qui m'ont regardé avec des grands yeux,
00:46:06 le français, c'est à l'origine du latin
00:46:08 parlé par des Gaulois. C'est ça
00:46:10 l'origine du français. Alors, évidemment, ça s'est
00:46:12 transformé petit à petit en romans,
00:46:14 pré-romans, etc. Et à la fin,
00:46:16 c'est devenu le français sous François Ier.
00:46:18 Mais c'est quand même ça, à la base. Donc, c'est quand même
00:46:20 une langue très ancienne, c'est une langue qui a 2000 ans.
00:46:22 Et c'est...
00:46:24 Et c'est pas moi qui le dit,
00:46:26 c'est François Schling, mais
00:46:28 c'est quand même la seule langue,
00:46:30 la seule grande langue du monde
00:46:32 qui est capable de rentrer dans des...
00:46:34 Comment dire ? Dans des strates
00:46:36 d'abstraction
00:46:38 qui permettent de
00:46:40 penser un peu plus loin que d'autres langues.
00:46:42 Voilà. Je le dis
00:46:44 de façon un peu courte, je ne sais pas.
00:46:46 En tout cas, il y a cette idée...
00:46:48 - C'est une langue qui a ses subtilités...
00:46:50 - C'est une langue qui est très subtile,
00:46:52 oui, et c'est pour ça aussi qu'elle a nourri
00:46:54 la littérature, la poésie, etc.
00:46:56 C'est pour ça qu'il ne faut pas la perdre.
00:46:58 J'ai aucun avis sur les autres langues,
00:47:00 mais en tout cas, le français avait sa valeur en soi
00:47:02 et qu'elle ne peut pas échanger
00:47:04 avec d'autres langues.
00:47:06 - Et qu'est-ce qui fait alors, justement,
00:47:08 on va en parler avec nos auditeurs aussi,
00:47:10 mais relever ce défi ?
00:47:12 Ces travaux d'Hercule ?
00:47:14 - Moi, je pense que c'est d'abord...
00:47:16 Il faut...
00:47:18 En fait, si on écrit,
00:47:20 enfin, vous et moi d'ailleurs,
00:47:22 si on écrit, c'est pour
00:47:24 que d'autres prennent conscience
00:47:26 de ce auquel on croit
00:47:28 ou auquel on a fini par aboutir.
00:47:30 Parce que ce livre est le fruit
00:47:32 d'une réflexion de plusieurs...
00:47:34 j'ose pas dire dizaines d'années,
00:47:36 mais c'est une très longue réflexion. J'ai mis très longtemps à comprendre
00:47:38 où était le nœud du problème, quoi.
00:47:40 Et pour avoir tourné tout autour, et puis, comme souvent,
00:47:42 un matin, on se lève et on se dit "ça y est, j'ai compris,
00:47:44 quel est le sujet ?" Bon, maintenant que je l'ai,
00:47:46 il faut que je l'explique aux autres, parce que
00:47:48 je ne crois pas que
00:47:50 nos dirigeants, quels qu'ils soient...
00:47:52 - Et donc, vous dites "le nœud du sujet". Si vous allez le dire
00:47:54 en une phrase, c'est quoi ?
00:47:56 - Le nœud du sujet, c'est
00:47:58 il faut
00:48:00 réhabiliter...
00:48:02 En fait, il faut redonner aux Français
00:48:04 la fierté d'être Français, mais d'abord aux Français.
00:48:06 - Oui, mais comment ?
00:48:08 - Et donc, réhabiliter, réinterroger leur histoire,
00:48:10 réhabiliter, il faut pas refaire
00:48:12 l'histoire de
00:48:14 la vie, c'est l'histoire républicaine
00:48:16 que nous ont enseignée, qui est complètement dépassée,
00:48:18 mais il faut réécrire cette histoire, parce que
00:48:20 aujourd'hui, les historiens sont prêts, moi j'en connais
00:48:22 beaucoup qui sont tout prêts à la rédiger, donc
00:48:24 il faut réécrire cette histoire,
00:48:26 il faut
00:48:28 redonner du sens à ce qu'est
00:48:30 la langue française, la littérature française,
00:48:32 etc., ce qui fait le fondement de notre
00:48:34 culture. C'est pas la seule
00:48:36 chose, mais c'est quand même l'essentiel,
00:48:38 si on travaille sur la langue et l'histoire,
00:48:40 je pense qu'on ferait faire un grand pas à la France.
00:48:42 - Bien raison, mais en fait, la fierté aussi,
00:48:44 à Seugan, il y a coup de symbole, et ce serait bien
00:48:46 d'avoir, pas seulement c'est très
00:48:48 bien, on parle, c'est très intéressant,
00:48:50 parce qu'on parle du symbole
00:48:52 footballistique, mais ça ne suffit
00:48:54 pas, c'est pas le symbole footballistique
00:48:56 qui va arranger les choses, c'est
00:48:58 encore une fois la culture, l'éducation.
00:49:00 - C'est évident, c'est l'éducation.
00:49:02 - C'est ça qui est au coeur du
00:49:04 problème, et je crois que ce serait bien
00:49:06 de... Voilà, je crois
00:49:08 que nous avons déjà un auditeur,
00:49:10 - Oui, nous avons Emmanuel de Pessac,
00:49:12 bonjour Emmanuel. - Bonjour Emmanuel.
00:49:14 - Bonjour André, bonjour à vous tous, bonjour à votre
00:49:16 invité, merci de mettre le doigt justement
00:49:18 sur plein de choses, parce que finalement,
00:49:20 vous avez résumé trois quarts de mon intervention, donc...
00:49:22 - Ah ah ah !
00:49:24 - Bon, c'est quoi ? - Il reste le quart, allez-y Emmanuel.
00:49:26 - Il reste le quart, en fait, le quart
00:49:28 pour moi, c'est aussi, quel est le projet
00:49:30 que les dirigeants
00:49:32 qui sont censés être en charge de la France
00:49:34 nous donnent ? Parce que
00:49:36 s'il n'y a pas de projet,
00:49:38 quand on dit qu'il n'y a pas de budget, il n'y a pas de projet. Bon, le budget,
00:49:40 on est déjà dans... Je ne vais pas dire le mot,
00:49:42 mais on est déjà... C'est déjà compliqué.
00:49:44 - Emmanuel, quoi qu'il en coûte, quoi qu'il en coûte.
00:49:46 - Oui, c'est ça, mais quoi qu'il en coûte, toujours pour les mêmes.
00:49:48 Et du coup, si vous voulez,
00:49:50 quel est le projet ? Parce qu'effectivement, l'histoire
00:49:52 est archi importante pour s'identifier.
00:49:54 Ma femme est franco-espagnole.
00:49:56 Quand elle est venue en France, elle a eu
00:49:58 dû passer par des fourches. Pourtant, elle a
00:50:00 toute une famille, en plus militaire,
00:50:02 qui était française. Elle a dû
00:50:04 effectivement montrer un petit peu patte blanche
00:50:06 pour avoir sa nationalité française.
00:50:08 Et moi, je trouve que dans ces cas-là,
00:50:10 il faut au moins parler la langue, connaître l'histoire, etc.,
00:50:12 ce qui n'est plus du tout enseigné. Mais quel est le projet ?
00:50:14 C'est les 3% de Bruxelles ? C'est le CO2 ?
00:50:16 Quel est le projet de Français ?
00:50:18 Parce que les autres pays qui tiennent,
00:50:20 ils ont un projet national. Alors, c'est le seul pays
00:50:22 en France où on met un drapeau français en les traités de fachos.
00:50:24 Moi, je trouve ça formidable.
00:50:26 Et moi, je trouve qu'il manque, simplement,
00:50:28 par complaisance
00:50:30 et puis aussi par volonté de faire
00:50:32 disparaître la France, parce que c'est un peu
00:50:34 le caillou dans la chaussure du mondialisme,
00:50:36 de donner un projet,
00:50:38 de dire qu'est-ce qu'est la France et où elle veut en venir.
00:50:40 Et aujourd'hui, on n'en a aucun.
00:50:42 Alors, évidemment, identifier des jeunes
00:50:44 qui viennent de partout, ou même des jeunes de banlieue
00:50:46 avec qui je discute, je suis allemandaire,
00:50:48 j'habite du côté de Bordeaux et je discute aussi
00:50:50 avec des jeunes de cité, la France, pour eux,
00:50:52 c'est là où ils sont nés, quoi.
00:50:54 Et ça n'a pas de sens plus que ça.
00:50:56 Alors, évidemment, si l'éducation nationale s'en mêle pas
00:50:58 et qu'il n'y a pas un dirigeant ou des dirigeants
00:51:00 qui nous donnent une vision,
00:51:02 l'outre-mer, la puissance française,
00:51:04 on est quand même le plus premier ou le deuxième domaine
00:51:06 maritime mondial. Tout ça, on a effacé
00:51:08 France Haut, on a effacé toute la visibilité
00:51:10 de ce que pouvaient les jeunes
00:51:12 s'identifier à un pays qui est loin
00:51:14 d'être un timbre-poste sur le monde.
00:51:16 Voilà, bah écoutez, merci
00:51:18 pour m'avoir laissé parler et puis
00:51:20 bon courage.
00:51:22 - Alors le projet, Michel Aumoy, je sais clair
00:51:24 que vous n'êtes pas au pouvoir, mais quand même,
00:51:26 le projet, vous êtes citoyen français, comme nous tous
00:51:28 ici, c'est vrai que
00:51:30 ce que dit Emmanuel, il pointe quand même
00:51:32 sur le fait qu'on a l'impression
00:51:34 quand il dit projet,
00:51:36 c'est-à-dire qu'on n'a même plus envie de parler de la France,
00:51:38 c'est-à-dire que quand chacun,
00:51:40 quand on entend un discours politique,
00:51:42 même médiatique, intellectuel,
00:51:44 oui, on dit la France, la France
00:51:46 comme une espèce de chiffon, comme ça,
00:51:48 une espèce de deuillet sur la boutonnière, mais ça s'arrête là.
00:51:50 - Oui, c'est vrai, mais ce qu'il faut,
00:51:52 enfin moi j'apprécie beaucoup, je suis totalement
00:51:54 d'accord avec ce qui vient d'être dit par Medele,
00:51:56 mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la France
00:51:58 c'est
00:52:00 aussi le peuple français, quoi, qu'on oublie
00:52:02 toujours dans cette affaire, parce que
00:52:04 toute son histoire est celle-ci,
00:52:06 on a une élite, on a souvent eu
00:52:08 une élite internationale à la tête de la France,
00:52:10 quand même, c'est pas très nouveau,
00:52:12 mais y compris sous l'ancien régime,
00:52:14 rappelez-vous Catherine de Médicis,
00:52:16 et Jean Paznod. - Mazarin.
00:52:18 - Mazarin et tout ça, bon,
00:52:20 on a l'habitude, sauf qu'à chaque fois, c'est le peuple français
00:52:22 qui fait, quoi, c'est le peuple français qui a défendu
00:52:24 Verdin, c'est le peuple français qui a fait la Résistance,
00:52:26 etc. Donc, aujourd'hui,
00:52:28 la vraie question, c'est, elle est où la place du peuple français
00:52:30 dans cette affaire, quoi ?
00:52:32 Alors, la France adhère à l'Europe,
00:52:34 et parfois, elle fait semblant
00:52:36 de penser qu'elle est encore autonome,
00:52:38 c'est un peu la grande ambiguïté dans laquelle nous vivons.
00:52:40 Mais si elle adhère à l'Europe,
00:52:42 elle n'est pas la seule, et les autres
00:52:44 nations européennes qui adhèrent aussi à l'Europe
00:52:46 défendent des positions sur la base de leur
00:52:48 identité nationale. Enfin, on l'a vu, on le voit,
00:52:50 j'en cite pas d'autres pays,
00:52:52 mais vous voyez bien, les autres pays,
00:52:54 les pays les plus forts, d'une certaine façon,
00:52:56 moi, j'ai travaillé avec l'Europe quand j'étais
00:52:58 directeur d'administration centrale, c'était l'intégration
00:53:00 de la Pologne. On s'est dit, la Pologne,
00:53:02 pays lointain,
00:53:04 marginal de l'Europe, etc. Sauf que la Pologne
00:53:06 est arrivée avec son identité polonaise,
00:53:08 ils ont pris leur place aussitôt, et aujourd'hui,
00:53:10 ils font partie des grandes puissances de l'Europe.
00:53:12 Donc, c'est bien les identités nationales
00:53:14 qui font la force. - Mais parce que, c'est pas bien sûr, la Hongrie !
00:53:16 - Je parle pas de la Hongrie ! - Et je parlais de la Chine,
00:53:18 de la Russie, et des autres, et d'autres. - Évidemment, on voit bien
00:53:20 aujourd'hui, l'identité nationale,
00:53:22 elle est essentielle dans la défense
00:53:24 des identités. - Donc, il faut la promouvoir,
00:53:26 cette identité. - Il faut la promouvoir,
00:53:28 alors, y compris en termes d'économie... - Et l'inventorier,
00:53:30 pardon ! - Surtout, il faut l'inventorier.
00:53:32 Il faut savoir, bien sûr, il faut l'inventorier.
00:53:34 - Quand on parle.
00:53:36 - On se retrouve tout de suite, et vous continuez de nous appeler
00:53:38 au 0826 300 300.
00:53:40 Vous avez la parole sur Sud Radio, pour interpeller
00:53:42 Michel Auboin et son livre "Le défi d'être français".
00:53:44 On ira en Estone avec Julien.
00:53:46 A tout de suite sur Sud Radio, 0826
00:53:48 300 300.
00:53:50 - Ici Sud Radio.
00:53:52 Les Français
00:53:56 parlent au français.
00:53:58 Je n'aime pas
00:54:00 la blanquette de veau.
00:54:02 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:54:04 - Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:54:06 - Vous êtes bien sur Sud Radio,
00:54:08 dans le face-à-face d'André Bercoff,
00:54:10 avec Michel Auboin, qui nous expose
00:54:12 son dernier ouvrage, "Le défi d'être français".
00:54:14 Vous avez la parole au 0826
00:54:16 300 300. On accueille Julien,
00:54:18 de l'Essone. Bonjour Julien.
00:54:20 - Bonjour Julien.
00:54:22 - Bonjour à vous et à votre invité.
00:54:24 Un sujet qui fait réagir, effectivement, parce que
00:54:26 en vous entendant, je suis
00:54:28 obligé de penser
00:54:30 à notre délitement,
00:54:32 à notre dilution. En fait, on a vraiment
00:54:34 l'impression que la France est en dilution
00:54:36 du fait de notre appartenance
00:54:38 à l'Union Européenne, et
00:54:40 plus généralement, même à la mondialisation.
00:54:42 Je me souviens quand Chirac, vous vous souvenez André,
00:54:44 disait "cette Europe passoire, cette Europe
00:54:46 mollusque", aujourd'hui, en fait,
00:54:48 on nous impose vraiment
00:54:50 au forceps, un peu comme la réforme des retraites,
00:54:52 l'Union Européenne, malgré
00:54:54 le nom de 2005, il faut toujours le rappeler.
00:54:56 - Tout à fait. - Et on comprend qu'en fait,
00:54:58 quand à l'époque, un certain
00:55:00 Jean-Marie Le Pen, qu'on l'aime ou qu'on l'aime pas,
00:55:02 c'est pas le problème, disait que nous étions
00:55:04 en train de devenir la province France,
00:55:06 il faut t'avouer,
00:55:08 effectivement, que c'est le cas. Et on a, en face de ça,
00:55:10 un Macron qui est obsédé
00:55:12 par l'Union Européenne. Et moi,
00:55:14 ce qui me frappe, en fait, c'est de voir,
00:55:16 je vais très souvent à l'étranger, c'est de voir
00:55:18 le drapeau européen dans
00:55:20 beaucoup de pays, en Amérique Latine, au Moyen-Orient,
00:55:22 etc., et même pas très loin de chez nous, en Suisse,
00:55:24 où le drapeau est arboré fièrement
00:55:26 sans tomber dans un nationalisme, parce que
00:55:28 j'entends déjà les arguments en face
00:55:30 en nous disant "oui, mais vous êtes des
00:55:32 vilains réactionnaires nationalistes", pas du tout,
00:55:34 c'est juste un équilibre, et voilà,
00:55:36 le drapeau, c'est un symbole
00:55:38 important dans une nation.
00:55:40 On n'entend plus parler de nation, on n'entend que
00:55:42 parler de bloc, de continent,
00:55:44 et je pense que c'est effectivement dangereux,
00:55:46 mais moi, je voudrais juste terminer là-dessus.
00:55:48 Pour en conclure, c'est que la cancel culture,
00:55:50 bien sûr, elle participe à effacer notre histoire
00:55:52 et donc tout ce qui fait nation,
00:55:54 et surtout, également,
00:55:56 le fait qu'on soit dans Schengen,
00:55:58 moi, ça me fait quand même bien rire, parce que tous les opposants
00:56:00 politiques, que ce soit Mme Le Pen
00:56:02 ou M. Zemmour, en fait, ne peuvent
00:56:04 pas contrôler et réguler. Il ne s'agit pas de mettre
00:56:06 à zéro une immigration, mais de la réguler.
00:56:08 - Non, non, laissez les contrôles, ce sont les contrôles.
00:56:10 - Oui, mais le contrôle, tant qu'on est
00:56:12 là-dedans, on ne peut pas maîtriser des flux
00:56:14 pour qu'ils soient équilibrés, et c'est
00:56:16 aujourd'hui tout le problème. Je pense
00:56:18 pour faire nation, il faut un équilibre. Ça ne veut pas dire
00:56:20 zéro, mais ça veut dire faire un équilibre aujourd'hui
00:56:22 avec l'offre politique actuelle, c'est impossible,
00:56:24 malheureusement.
00:56:26 - Que se soit pensé, cher...
00:56:28 - Oui, oui, non, mais la question
00:56:30 de l'immigration,
00:56:32 elle est effectivement au cœur
00:56:34 du sujet, parce qu'on a
00:56:36 une sorte de... Vous avez raison de parler
00:56:38 d'équilibre, on a une sorte de rapport de force, c'est-à-dire que
00:56:40 notre capacité, moi je pense, parce qu'il y a
00:56:42 beaucoup de sujets sur l'immigration actuellement,
00:56:44 moi je pense que la question, c'est pas
00:56:46 la question de l'immigration, c'est la question de l'intégration.
00:56:48 C'est-à-dire, quelle est notre capacité à intégrer
00:56:50 jusqu'où on peut aller ? C'est assez facile à démontrer.
00:56:52 Il nous reste, quel est notre déficit
00:56:54 en matière de logement, d'emploi,
00:56:56 de santé, etc.
00:56:58 Et on voit très bien qu'on est
00:57:00 incapable d'intégrer ceux qui
00:57:02 veulent venir par centaines de milliers.
00:57:04 Donc, c'est cette
00:57:06 question-là qui est posée. Après,
00:57:08 la place de la France dans l'Europe,
00:57:10 c'est à la France de se la faire aussi.
00:57:12 Moi je suis un peu sévère, parce que j'ai
00:57:14 un peu participé
00:57:16 à des travaux, à l'époque où j'étais
00:57:18 directeur de l'intégration, mais la France
00:57:20 c'est pas la mieux placée pour défendre sa position
00:57:22 en Europe. Il faudra un jour s'expliquer
00:57:24 pourquoi et comment, mais on voit
00:57:26 très bien. - On ferait une émission là-dessus, ce qui est incroyable.
00:57:28 - Sans doute, oui.
00:57:30 Alors qu'on était quand même dans les nations
00:57:32 fondatrices de l'Europe, et on comprend pas
00:57:34 bien, quand on est dans les instances,
00:57:36 pourquoi on est aussi mal
00:57:38 représentés et aussi mal défendus.
00:57:40 Et on voit bien que
00:57:42 d'autres pays européens, avec les mêmes
00:57:44 règles juridiques que les nôtres,
00:57:46 arrivent à s'affranchir
00:57:48 de ce que nous, nous pensons être un
00:57:50 carcon. Donc je pense qu'à un moment,
00:57:52 la France doit peser aussi pour faire
00:57:54 valoir sa position, dès lors
00:57:56 qu'elle a une position. - Voilà, il faudrait savoir
00:57:58 si certains n'adoptent pas
00:58:00 ce que dénonçait il y a
00:58:02 5 siècles Étienne Laboétie
00:58:04 dans son traité de la servitude
00:58:06 volontaire, ce qu'il a paqué.
00:58:08 Certains qui se mettent justement
00:58:10 dans cette servitude volontaire,
00:58:12 qui est toujours un péché, non seulement
00:58:14 contre l'esprit, mais contre la vie.
00:58:16 - Merci beaucoup à Julia, et on accueille
00:58:18 Lila de Lyon. Bonjour Lila.
00:58:20 - Bonjour Lila. - Bonjour, monsieur
00:58:22 Vercoff, et bonjour à votre invité.
00:58:24 En écoutant votre invité,
00:58:26 là, je rajouterai quelque chose
00:58:28 à mon premier propos.
00:58:30 On parle d'abord
00:58:32 le titre "Le défi d'être français".
00:58:34 Le défi, pour moi,
00:58:36 j'aurais aimé qu'il s'appelle
00:58:38 plutôt "La joie, le bonheur, l'envie
00:58:40 d'être français",
00:58:42 plutôt qu'un défi. Quoique le défi
00:58:44 est juste par rapport
00:58:46 à ce que je vais dire. - Allez-y.
00:58:48 - Vous parliez
00:58:50 de certains individus
00:58:52 qui, malgré tout,
00:58:54 sont nés en France, ils ont toujours
00:58:56 vécu dans le pays, et qui disent
00:58:58 "oui, mais je suis aussi au Maroc,
00:59:00 je suis dans notre pays".
00:59:02 - Soudanais, ou autre. - Voilà.
00:59:04 Mais il ne faut pas oublier qu'il y a aussi
00:59:06 des regards, des réflexions,
00:59:08 très jeunes. On vous fait comprendre
00:59:10 que malgré que vous soyez nés en France,
00:59:12 que pour vous, il n'y a pas
00:59:14 de soucis, il n'y a pas de problèmes,
00:59:16 on vous fait toujours, par un regard, par une réflexion,
00:59:18 on vous ramène toujours
00:59:20 aux origines,
00:59:22 aux origines de vos parents,
00:59:24 et vous donc. Il y a ça aussi.
00:59:26 C'est aussi des Français
00:59:28 qui ne veulent pas intégrer
00:59:30 une certaine population.
00:59:32 On peut prendre Mohamed, qui sort
00:59:34 majeur de sa promotion,
00:59:36 et François, qui sort deuxième.
00:59:38 François, il rêve d'aller
00:59:40 travailler à l'étranger. Mohamed lui dit
00:59:42 "je veux travailler pour la France
00:59:44 où j'ai fait mes études", et on lui fait
00:59:46 comprendre "je ne voudrais pas aller voir si l'herbe,
00:59:48 elle n'est pas plus verte ailleurs". Déjà.
00:59:50 Et par rapport à ce que disait
00:59:52 votre invité, dans ses dernières
00:59:54 réflexions, moi, quand
00:59:56 j'écoute, je vais parler du président,
00:59:58 le président de la République,
01:00:00 chaque fois que je
01:00:02 l'entends parler de la France,
01:00:04 je me dis toujours
01:00:06 "mais quand c'est que tu parles, la France,
01:00:08 c'est des Français, c'est un peuple".
01:00:10 Est-ce qu'ils n'ont pas compris,
01:00:12 il me semble ?
01:00:14 Regardez lorsqu'il y a des,
01:00:16 comment on appelle ça ?
01:00:18 Des gros marchés.
01:00:20 Chaque gouvernant
01:00:22 de chaque pays
01:00:24 fait tout pour tirer vers son peuple.
01:00:26 Regardez les sous-marins,
01:00:28 ils n'ont pas compris une chose,
01:00:30 on peut faire partie de l'Europe,
01:00:32 mais il faut être un hargneux pour son pays.
01:00:34 Parce qu'ils font
01:00:36 partie de l'Europe, mais je peux vous dire
01:00:38 que les Allemands, ils bataillent
01:00:40 pour l'Allemagne, les Polonais pour
01:00:42 la Pologne, et on ne voit pas
01:00:44 ces élites
01:00:46 françaises en train de dire "d'accord, l'Europe,
01:00:48 mais attendez d'abord le peuple, parce que
01:00:50 il y en a marre de dire la France".
01:00:52 - D'abord la nation, exactement.
01:00:54 - C'est le peuple, et au niveau de
01:00:56 l'histoire, je voulais aussi dire quelque chose.
01:00:58 - Attendez, attendez,
01:01:00 je sais que vous avez beaucoup de choses à dire,
01:01:02 mais je voudrais déjà que
01:01:04 Michel Auboin réponde
01:01:06 juste là-dessus. Moi je crois que c'est plus
01:01:08 nuancé ce qu'il faut dire
01:01:10 sur le problème, vous savez,
01:01:12 des...
01:01:14 Parce que malheureusement, chaque nation
01:01:16 peut tomber, et
01:01:18 on tombe un peu partout, regardez ce qui se
01:01:20 passe en Tunisie aujourd'hui et ailleurs,
01:01:22 sur des discriminations.
01:01:24 Je pense qu'en France, on se bat
01:01:26 beaucoup en tout cas contre la SUP, même s'il y a
01:01:28 des gens qui ne le sont pas. Mais je voudrais laisser la parole
01:01:30 à Michel Auboin. - Oui, c'est vrai,
01:01:32 vous avez raison, parce que le modèle
01:01:34 français est quand même un modèle d'intégration, contrairement
01:01:36 au modèle anglo-saxon par exemple,
01:01:38 alors que les pays anglo-saxons peuvent
01:01:40 recevoir beaucoup plus de monde, c'est pas très
01:01:42 grave pour eux,
01:01:44 parce qu'en fait,
01:01:46 les personnes qui arrivent forment des communautés
01:01:48 qui ont parfois des représentations politiques,
01:01:50 mais qui n'accèdent pas au pouvoir central.
01:01:52 La France n'est pas bâtie sur ce modèle-là,
01:01:54 elle est bâtie sur l'égalité de chacun des
01:01:56 habitants de ce pays, et c'est
01:01:58 beaucoup plus compliqué, c'est totalement
01:02:00 antinomique avec les communautés, donc en fait,
01:02:02 c'est pour ça qu'on est aujourd'hui en difficulté,
01:02:04 de façon particulière,
01:02:06 par rapport à d'autres pays.
01:02:08 - Sauf une chose, Michel Auboin, et là,
01:02:10 il a tout à fait raison, c'est que...
01:02:12 et quand elle dit "il faut être hargneux pour se battre
01:02:14 pour son peuple et pour ses intérêts,
01:02:16 les intérêts du peuple et de la nation",
01:02:18 et là on a l'impression, et c'est pas seulement le gouvernement
01:02:20 actuel, que c'est pas le cas
01:02:22 depuis très très longtemps.
01:02:24 - C'est clair qu'il faut, pour se battre,
01:02:26 c'est comme pour faire la guerre, quoi, c'est-à-dire qu'il faut
01:02:28 croire à la nation, il faut croire au drapeau.
01:02:30 On se bat pour le drapeau.
01:02:32 Et vous avez raison de dire que c'est bien le peuple français
01:02:34 qui est visé dans cette affaire,
01:02:36 c'est lui dont on parle aujourd'hui, c'est lui
01:02:38 le... Moi je suis très content que vous ayez employé
01:02:40 un mot qui est "joie", la joie d'être français, parce qu'en fait
01:02:42 c'est ça que j'ai essayé de passer aussi dans ce livre,
01:02:44 c'est-à-dire, quand même, quoi,
01:02:46 enfin, quel pays merveilleux qu'est le nôtre,
01:02:48 et puis juste la
01:02:50 dernière chose, et j'aime bien votre accent,
01:02:52 parce que l'un
01:02:54 d'un autre propos du livre, c'est de dire que nous
01:02:56 les français, nous sommes d'abord des provinciaux,
01:02:58 on a presque tous une histoire provinciale,
01:03:00 un ancrage dans un terroir,
01:03:02 et conserver cette diversité
01:03:04 des terroirs, c'est aussi très important.
01:03:06 - C'est fondamental, effectivement, et je sais que
01:03:08 beaucoup d'éditeurs de Sud Radio partagent cela.
01:03:10 À très vite et merci.
01:03:12 - Merci beaucoup, chers auditeurs,
01:03:14 d'être toujours aussi nombreux à nous écouter,
01:03:16 et merci à Michel Auboin, ancien préfet,
01:03:18 qui nous expose son dernier ouvrage, "Le défi
01:03:20 d'être français" aux éditions "Presse de la Cité".
01:03:22 - Et je dirais bon anniversaire à notre réalisateur
01:03:24 Thibault Sadler. - Un joyeux anniversaire à Thibault,
01:03:26 tout de suite l'émission de Brigitte Lahaye,
01:03:28 à tout de suite sur Sud Radio.

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