Filières responsables, label Bio Equitable et traçabilité

  • l’année dernière
Les Vraies Voix responsables avec Helene Frey Directrice marketing Groupe Soufflet in Vivo, Vincent Rousselet Directeur de l’association label Bio Equitable en France, Christophe Servell, présidente de Terre de Café et en direct d’équateur.
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##LES_VRAIES_VOIX_RESPONSABLES-2023-05-24##

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00:00 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies responsables.
00:06 Bienvenue avec Philippe David, nous sommes ensemble jusqu'à 20h, c'est les voies responsables ce soir.
00:12 Avec au sommaire de cette émission, la première filière d'orges responsables tracées en France est née.
00:17 Et pour répondre à des enjeux communs de développement durable et agir sur la transition agro-écologique,
00:24 Cronenbourg SAS, Malterry Soufflet et Soufflet Agriculture ont réuni leurs expertises pour élaborer le cahier des charges garant des agricultures de transition
00:33 avec de bonnes pratiques agro-écologiques pour les agriculteurs.
00:37 Notre invité Hélène Frey est avec nous, directrice marketing du groupe Soufflet In Vivo, on en parle dans quelques instants.
00:43 Le label bio équitable en France à la Côte, 21 nouveaux adhérents, groupements de producteurs, entreprises de la bio, associations de consommateurs
00:50 ont rejoint la démarche qui permet la relocalisation de produits bio en France en 2023.
00:56 Pas moins de 572 produits labellisés sont en rayon contre 361 en 2021.
01:02 Vincent Rousselet, directeur de l'association Label Bio Équitable sera avec nous.
01:06 Et puis le café, la troisième boisson la plus bue au monde opère à un grand changement, le goût, l'humain et la traçabilité.
01:13 Un formidable Dynamix est organisé autour d'un café de spécialité, comme on l'appelle,
01:17 qui donne du sens à l'acte d'achat des consommateurs, une filiée vertueuse pour ceux qui le fabriquent et pour ceux qui le consomment.
01:24 Christophe Sarvel sera avec nous, fondateur de Terre de Café, il sera en direct d'Équateur.
01:30 Bienvenue !
01:31 Et vous allez avoir la possibilité de découvrir la traçabilité de votre bière, on en parle avec Hélène Frey, directrice marketing du groupe Soufflet In Vivo.
01:46 Effectivement, s'ouvre aujourd'hui, chère Hélène, bonsoir, merci d'être avec nous, cette première filière d'orges responsables tracées en France.
01:54 Ça y est, c'est là, c'est maintenant, on va pouvoir découvrir effectivement d'où vient notre bière.
01:58 Exactement, donc c'est une belle innovation, une filière qui va permettre de retracer tout le parcours de l'orge jusqu'à la bière,
02:07 en passant par le Malte, donc ça a été une co-création entre Cronenbourg et le groupe In Vivo avec ses filiales Malte Ressoufflé et Soufflet Agriculture.
02:16 Est-ce que vous pouvez rappeler aux auditeurs, parce que parfois on ne le sait pas, comment on fabrique la bière ?
02:21 Eh bien, vous allez partir d'abord de l'orge, il vous faut de l'orge qui va être transformé en Malte, qui lui-même va être l'ingrédient principal de la bière.
02:30 Donc vous allez après rajouter de l'eau, des levures potentiellement, des houblons pour lui donner tout son caractère.
02:35 Mais effectivement, le Malte c'est l'ingrédient clé, donc on a besoin de se focaliser sur la mot agricole qui est l'orge.
02:43 Pourquoi cette filière aujourd'hui ? On boit de la bière depuis la nuit des temps, j'ai envie de dire.
02:49 - A l'époque c'était de la cerveau à stiède. - Oui absolument.
02:52 Est-ce que c'est une demande des consommateurs ? Est-ce que finalement c'est quelque chose qui nous semble aujourd'hui plus normal qu'il y a peut-être 10, 15 ou 20 ans ?
03:02 En fait on répond à des demandes de consommateurs globales.
03:05 A la fois sur un enjeu environnemental et sociétal, donc on est sur la lutte contre le réchauffement climatique, on est sur la préservation des ressources, la biodiversité.
03:13 Et puis on a aussi une attente par rapport à ces produits qu'on consomme au quotidien de transparence.
03:18 Donc la transparence c'est savoir un petit peu, en savoir plus sur le produit.
03:23 Donc je crois qu'il y a une étude de Cantart qui dit que 91% des français veulent en savoir plus sur le produit et 1 français sur 3 veut en savoir plus sur le process de fabrication de sa bière.
03:32 Donc effectivement on est dans une solution à la fois sur des pratiques agroécologiques qui ont été mises en place,
03:38 et c'est pas juste, voilà, on va avoir tout le parcours qui est retracé depuis l'orge jusqu'à la bière en passant par le malte.
03:45 - Est-ce que du coup il y a des choses, des processus que vous avez changés ?
03:49 C'est-à-dire qu'en reprenant effectivement ce traçage, cette traçabilité,
03:54 il y a forcément l'entreprise s'est remise en question en disant "bah là c'est pas bien, là il faut changer ça" ?
03:59 Ou c'est un long processus ?
04:02 - En fait oui c'est un long processus parce que déjà c'est une transformation des pratiques agricoles.
04:07 En fait l'engagement qui a été fait c'est sur la 1664 blonde, et donc c'est la 3ème marque la plus consommée en France, 10% des volumes,
04:17 donc c'est quand même un engagement qui va être massif.
04:19 Aujourd'hui c'est un enjeu de transformation, une trajectoire, c'est 20% du malte issu de cette filière orge responsable
04:26 qui va être issu de cette filière orge responsable, et ensuite ça sera 100% en 2026.
04:32 Donc déjà c'est la mise en place de pratiques agroécologiques avec des enjeux qui sont vraiment...
04:38 Il faut qu'on arrive à transformer tout, à travailler avec les agriculteurs.
04:42 - Vous avez parlé de ce projet ambitieux, 20% d'orge responsable aujourd'hui, 100% en 2026, ça va aller très vite, c'est dans à peine 3 ans.
04:50 Comment allez-vous y arriver ? Parce que votre bière est brassée en France, à Aubernay, en Alsace, très belle région,
04:55 mais votre orge est aussi 100% française, issue d'un partenariat entre Cronenbourg et les agriculteurs,
05:02 tous issus de la région Grand Est.
05:04 - Exactement.
05:05 - C'est très local local pour la bière la plus vendue dans le monde en fait.
05:08 - Oui.
05:09 - Française la plus vendue dans le monde.
05:10 - Donc effectivement, ce qui permet de catalyser, d'être le levier, clé, c'est le cahier des charges.
05:17 Donc il y a un cahier des charges qu'on construit entre In Vivo Malterris soufflé et soufflé agriculture et Cronenbourg.
05:22 L'idée c'est d'être au service des engagements, donc sur la biodiversité, préserver l'environnement,
05:27 c'est aussi réduire l'empreinte carbone, donc comment on le fait ? Souvent c'est avec des couverts végétaux,
05:31 donc qui vont permettre de capter le carbone de l'air et puis le stocker dans le sol.
05:34 Donc tout ça ce sont des pratiques qui ont été mises en place par les agriculteurs via ce cahier des charges
05:39 qui va permettre de garantir ces bonnes pratiques, de garantir l'origine, et puis donc l'ensemble de ces éléments
05:45 qui vont être tracés depuis le champ jusqu'à, en passant donc par la Malterrie de Strasbourg, qui est à côté d'Auberney en Alsace.
05:53 - C'est aussi une gestion de l'eau par exemple ?
05:55 - Oui effectivement, alors moins peut-être sur le plan agricole, mais c'est en tout cas des éléments qui sont clairs
06:01 dans les engagements de Cronenbourg, puisque le process de l'eau est fondamental dans leur process de fabrication de la bière.
06:10 - On dit toujours qu'il faut avoir une bonne eau pour faire une bonne bière.
06:13 - Tout à fait, mais il faut aussi une bonne orge.
06:16 - Et qui parle d'orge parle d'agriculteur, parce qu'on a aussi un problème de rémunération des agriculteurs aujourd'hui,
06:23 dont certains sont obligés de fermer parce que la rémunération n'est pas suffisante,
06:27 et là c'est un engagement aussi de cette filière ?
06:31 - Exactement, parce qu'en fait les agriculteurs partenaires, donc aujourd'hui il y en avait 45,
06:36 cette année on est arrivé donc après un an, on est arrivé à 120 agriculteurs,
06:40 en 2026 ce sera 250 agriculteurs, donc on travaille sur une filière,
06:44 et cette filière elle exige des pratiques, elle a des contraintes spécifiées,
06:48 donc il faut les mettre en place, donc il faut avoir une rémunération qui permette d'intégrer tous ces éléments-là,
06:53 et en tout cas il y a des débouchés garantis, valorisés, et c'est le sujet de cette filière.
07:00 - Il y a un terme que vous utilisez, vous avez cité un chiffre,
07:02 91% des consommateurs souhaitent plus de transparence pour les produits alimentaires qu'ils consomment,
07:06 61% sur l'origine, vous les appelez des "consom-acteurs" avec un C,
07:12 c'est un très bon jeu de mots, et c'est pour aller vers eux que vous avez fait ce QR code ?
07:17 - Oui, déjà pour répondre à ces attentes de transparence,
07:20 mais c'est pas juste en fait, comprendre tout le parcours, de donner de l'information,
07:24 ça va beaucoup plus loin, l'idée c'est un engagement.
07:27 On va voir d'ailleurs, à travers le QR code qui va être scanné, mais on va en parler,
07:32 le parcours, c'est-à-dire depuis l'agriculteur, la mise en place de ses pratiques,
07:38 la date de récolte, la moisson, la date de maltage, et la date de brassage,
07:43 sont des éléments aussi qui sont fondamentaux pour comprendre comment est fabriquée une bière.
07:48 On ne la fabrique pas, effectivement, l'orge est récoltée une fois par an.
07:51 Donc il faut qu'on comprenne comment ça fonctionne, et comment il faut faire grandir,
07:55 passer de 20% à 100%.
07:57 Donc, pas juste seulement de l'information, et derrière c'est vraiment la mise en oeuvre de ses pratiques.
08:04 On a justement des interviews, des agriculteurs partenaires, engagés,
08:09 qui expliquent ce qu'ils vivent au quotidien aussi.
08:13 - Alors vous parlez de ce QR code qui sera disponible sur les bouteilles, j'imagine ?
08:19 - Il est en fait sur le packaging extérieur, et aussi sur la bouteille.
08:24 - Et vous donnez quoi comme information ? Vous le scannez avec votre téléphone ?
08:27 - Exactement, vous rentrez le numéro de l'eau, et vous arrivez sur une appli digitale,
08:33 qui s'appuie sur une technologie blockchain, qui est innovante pour cette catégorie de produits.
08:37 C'est une solution inédite, qui va permettre d'en savoir plus,
08:40 d'incarner le savoir-faire de l'agriculteur, du malteur jusqu'au brasseur.
08:44 Elle va donner tout le parcours de cette bière, du champ jusqu'à la bouteille,
08:50 et on voit vraiment cette implication sur l'amont agricole, qui est fondamental.
08:56 - Est-ce que les premières bouteilles sont déjà en magasin ?
08:58 - Oui, elles sont déjà en magasin, ça fait environ 3 mois qu'elles sont en magasin.
09:03 - Et vous avez des retours ?
09:04 - Oui, il y a des super retours très positifs, puisqu'aujourd'hui,
09:07 sur les 3 mois, on a plus de 30 000 connexions,
09:13 et on a doublé le nombre de connexions tous les mois.
09:19 Et aussi, un dernier chiffre important, c'est le consommateur,
09:23 il passe environ 3 minutes à regarder l'application.
09:27 - Ah oui, c'est génial !
09:28 - Vous pouvez tracer sur l'application combien de temps a passé le consommateur.
09:31 - Voilà, on peut tout regarder.
09:33 Après, c'est une appli qui est évolutive, qui montre vraiment cette démarche de progrès.
09:38 Parce qu'à chaque nouveau stade, ou numéro de lot,
09:43 vous allez en savoir plus sur le pourcentage d'orges responsables tracés.
09:48 - Cronenbourg, la 1664, c'est la bière française la plus vendue dans le monde,
09:51 d'après ce qu'on a vu, on le disait tout à l'heure.
09:54 Est-ce que ce QR code, il est également pour les produits exportés,
09:57 parce qu'elle se vend quand même dans à peu près 70 pays,
09:59 ce qui est colossal, c'est la moitié des pays de la planète, 70 pays,
10:02 à peu de choses près, histoire de montrer, parce qu'on aime bien les alcools français,
10:07 mais l'abus d'alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération,
10:10 ça c'est pour l'Arkom,
10:11 est-ce que c'est mis aussi sur les bouteilles, les boîtes qui partent à l'autre bout du monde ?
10:16 - Alors, pour l'instant, ce n'est que sur la France.
10:17 - Pour l'instant, c'est que sur la France.
10:18 - Mais on pourrait imaginer de le faire pour montrer le savoir-faire des agriculteurs français,
10:22 le savoir-faire des malteuries françaises, etc.
10:24 - Certainement, oui, je pense que ça peut être une bonne concrétisation.
10:29 Déjà, il faut arriver à le faire, parce que c'est un bel enjeu,
10:31 et puis c'est vraiment une vraie contribution,
10:33 c'est comme on disait, une transformation qui est massive,
10:35 c'est un engagement ambitieux,
10:37 et il faut trouver les moyens, bien engager les agriculteurs partenaires,
10:42 et avoir en fait cette manière de tracer tout au long de la chaîne.
10:46 - Autre l'aspect communication, avoir du sens,
10:49 est-ce qu'il faut embarquer justement vos concurrents dans ce type de filière,
10:54 de dire "ben voilà, on est plus fort à plusieurs",
10:56 mais même si c'est vous qui l'initié, de dire à un moment donné,
10:59 il faut rémunérer correctement ces agriculteurs,
11:04 il faut effectivement que cette filière vive et soit de plus en plus solide ?
11:08 - Alors, moi je vais vous parler du point de vue d'Invivo,
11:11 qui est le partenaire et qui est aussi acteur de cette...
11:15 qui veut agir pour la transition agricole et alimentaire,
11:18 donc la transition ne se fera qu'en la finançant.
11:22 Il faut pouvoir mettre les moyens, et pouvoir en fait à chaque fois,
11:25 à chaque niveau, à chaque partie prenante,
11:27 pouvoir permettre cette durabilité qui doit s'exprimer.
11:33 Bien sûr, l'idée c'est pas d'opposer les agricultures,
11:36 l'idée c'est vraiment de pouvoir concrétiser,
11:38 de répondre à chacun des besoins et des cibles de consommateurs,
11:41 pour ensuite avoir des propositions qui soient fortes et pertinentes.
11:44 - C'est quoi le rôle finalement du consomme-acteur ?
11:47 Est-ce que c'est effectivement aussi...
11:49 lui il a une responsabilité de ne pas jeter par terre les bouteilles,
11:53 de les ramener, de faire attention aussi,
11:55 ça aussi c'est une responsabilité du consommateur ?
11:57 - Je pense que le consommateur aujourd'hui, il cherche du bon, du sain et du sens.
12:00 Donc il est vraiment engagé dans des filières durables.
12:03 - Vous avez un partenariat avec des agriculteurs de la région Grand Est,
12:07 comment ça se passe ces mises en partenariat ?
12:10 - Elles sont en fait orchestrées avec la filiale d'Invio,
12:14 qui est Soufflé Agriculture, qui en fait travaille avec les agriculteurs,
12:17 pour bien voir si le cahier des charges va pouvoir être appliqué.
12:20 - Parce qu'il doit être assez strict ?
12:21 - Il est exigeant, il est certifié par un organisme extérieur,
12:24 il a donc effectivement des niveaux de référence qui sont attendus
12:28 au niveau de la biodiversité, au niveau du carbone,
12:31 il y a des indicateurs qui ont été mis en place,
12:34 pour pouvoir monitorer cette filière.
12:38 Donc l'année prochaine on pourra en reparler si vous le souhaitez,
12:40 avec des indicateurs encore plus évolués.
12:43 Mais voilà, donc oui, c'est effectivement, c'est pas juste...
12:46 C'est une vraie réflexion qui se mène...
12:50 - Qui est bien en amont.
12:52 - Et qui va grandir.
12:53 Vous dites une bouteille, chaque bouteille son agriculteur,
12:56 forcément quand on se met à la place des agriculteurs,
13:00 on est heureux de se dire qu'on participe justement
13:03 au changement de cette planète,
13:05 et à revaloriser aussi tous ces agriculteurs qui travaillent,
13:08 et pour qui la vie n'est pas toujours évidente.
13:11 - Exactement.
13:12 - Et donc c'est bien, quel retour vous avez justement des agriculteurs ?
13:15 - Nos agriculteurs se sentent réellement partenaires
13:18 de la filière durable Orges Responsables Tracés.
13:22 Donc aujourd'hui on a co-construit le cahier des charges avec eux,
13:26 et beaucoup ont mis en place des pratiques vertueuses
13:30 qui pouvaient exister ou qui ont été développées,
13:32 notamment les couvertures d'héto.
13:33 - Ou qui vont être développées un peu plus tard.
13:34 - Voilà, exactement.
13:35 Les haies, qui sont des éléments clés dans la biodiversité,
13:37 mais aussi pour l'empreinte carbone.
13:39 Donc voilà, il y a des éléments...
13:40 - Vous avez mis des ruches, certains agriculteurs.
13:42 - Certains agriculteurs ont mis en place des ruches,
13:44 d'autres des perchoirs,
13:45 donc voilà, il y a des éléments qui sont clés dans cette filière.
13:50 - Mais cette filière traçable, pour une vivo en orges,
13:53 vous pourriez envisager, comme vous êtes un immense groupe agricole,
13:56 de le faire, je ne sais pas, pour du blé, pour du seigle, etc.?
13:59 - Alors, ça existe déjà sur certaines filières blé du groupe InVivo.
14:03 Donc on a une démarche de filière durable chez InVivo
14:05 qui s'appelle "Sement du sens",
14:07 et on travaille justement des cahiers des charges
14:09 qui s'appuient sur l'expertise amont, les services,
14:12 toute la réflexion sur les intrants agricoles,
14:15 pour pouvoir procurer aux clients finales
14:18 des offres durables qui répondent à ces besoins.
14:23 Ça peut être sur le carbone,
14:24 ça peut être plus largement sur d'autres projets,
14:27 donc on a des clients nombreux et variés,
14:30 pas seulement en orges, mais aussi en blé.
14:32 - Eh bien, on fera un petit point dans quelques mois
14:35 pour voir grandir cette première filière d'orges responsables
14:39 tracées en France.
14:41 Merci beaucoup Hélène Fray, d'avoir été avec nous
14:43 directrice marketing de groupe Soufflet InVivo.
14:46 Dans un instant, on va vous parler d'un label,
14:47 ça s'appelle le Label Bioéquitable en France.
14:50 Ce sont aussi des producteurs, des entreprises,
14:54 des associations de consommateurs qui s'engagent aussi
14:57 pour des goûts meilleurs et surtout pour du bio dans les magasins.
15:00 Restez avec nous, on en parle dans un instant.
15:01 A tout de suite !
15:02 On vous emmène dans les vrais voies responsables
15:04 avec Philippe David, dans l'éco-responsabilité,
15:07 dans la traçabilité, dans le bio, dans le bon,
15:11 c'est français en plus,
15:13 et on va vous parler d'un label qui s'appelle
15:15 le Label Bioéquitable en France.
15:18 On va en parler, ce sont des produits qui sont labellisés,
15:21 qui sont dans les rayons aujourd'hui.
15:23 572 produits labellisés,
15:25 on va en parler avec Vincent Rousselet,
15:27 qui est avec nous, directeur de l'association
15:29 Label Bioéquitable en France.
15:32 Bonsoir, merci d'être avec nous en direct sur Sud Radio.
15:35 Bonsoir !
15:38 Alors, on connaissait le bio, hein Philippe ?
15:41 Oui, on connaît, y'a pas de problème.
15:42 Et le bio équitable, quelle est la différence finalement ?
15:46 Eh ben écoutez, les deux sont complémentaires, hein,
15:49 parce que, voilà, le bio, on va dire,
15:53 le bio respecte l'environnement
15:57 et respecte la santé des consommateurs,
16:00 et l'équitable respecte le producteur
16:04 et le revenu du producteur, on va dire, c'est ça.
16:06 D'accord.
16:07 Et finalement, l'un ne va pas sans l'autre.
16:09 Alors, du coup, qui est à l'origine de cette démarche équitable ?
16:12 Parce qu'on sent que c'est une association
16:15 de plusieurs expertises, en fait.
16:17 Oui, tout à fait.
16:19 On a été créé il y a pas très longtemps,
16:21 il y a trois ans, en mai 2020,
16:23 avec 55 différentes organisations,
16:27 des entreprises PME familiales, bio,
16:31 des distributeurs comme BioCoop, Éthicable,
16:35 et puis des groupements de producteurs,
16:38 bio, et toutes ces 55 structures,
16:43 ont créé l'association Bioéquitable en France,
16:45 avec des consommateurs,
16:47 et aujourd'hui, au sein de notre association,
16:49 tous ces gens-là discutent et ont élaboré
16:51 le cahier des charges qu'ils respectent tous,
16:54 puisque tout le monde est soumis aux mêmes engagements,
16:57 finalement, de respect de l'environnement,
16:59 de respect de la bio, de respect des conditions sociales,
17:02 pour les producteurs, mais aussi pour les travailleurs
17:04 qui sont dans les entreprises,
17:06 donc c'est une démarche vraiment sur l'ensemble
17:08 de la filière, et cohérente jusqu'au bout.
17:11 - Alors Vincent Rousselet, c'est du bio français,
17:13 parce que ça, il faut quand même le rappeler,
17:15 le bio français, c'est du vrai bio,
17:17 parce qu'on peut parfois acheter des bananes
17:19 qui viennent de l'autre bout du monde,
17:20 qui sont déclarées bio, avec des produits
17:22 qui sont interdits, même pour l'agriculture conventionnelle,
17:24 en France, par exemple, dans les dom-toms,
17:26 pour les bananes.
17:27 Vous, c'est vraiment du bio,
17:29 vous me passez l'expression, de chez bio.
17:31 - Oui, c'est comme notre nom l'indique,
17:34 c'est du bio équitable et français.
17:37 Et alors, notre travail, c'est de relocaliser
17:41 des filières, des productions,
17:43 qui, à une époque, étaient françaises,
17:46 et puis se sont délocalisées,
17:47 parce que les producteurs français n'étaient pas
17:49 assez productifs ou compétitifs,
17:51 et maintenant, nous, on essaye de les relocaliser.
17:54 Vous vous rappelez de l'épisode de la moutarde,
17:56 par exemple, où il y avait disparu des rayons,
17:58 et bien voilà, la moutarde,
18:00 on pensait que c'était produit en France,
18:02 et bien non, tout ça avait été délocalisé,
18:05 notamment au Canada.
18:07 Le Canada, n'ayant plus de production,
18:09 ça devait venir d'Ukraine,
18:12 avec la guerre en Ukraine, ça n'a pas pu se faire.
18:14 Plus de moutarde dans nos rayons.
18:16 Nous, ça fait plusieurs années qu'on travaille
18:18 sur la relocalisation de la filière moutarde,
18:22 avec une coopérative, la Corab,
18:24 et on a pu proposer une moutarde française,
18:28 bio, et disponible dans les rayons
18:31 des magasins bio.
18:33 - Enfin, le retour de la moutarde !
18:35 - Oui, on a plein d'exemples comme ça.
18:37 On essaye de relocaliser des productions
18:39 qui, malheureusement, sont parties à l'étranger
18:41 pendant plusieurs années.
18:43 - Alors, ce qui est intéressant de savoir,
18:45 on parlait de 570, 72 produits
18:48 aujourd'hui disponibles dans les magasins,
18:51 comment on obtient ce label ?
18:53 - Alors, pour obtenir ce label,
18:57 il faut venir nous voir,
18:59 première chose,
19:01 respecter les engagements du cahier des charges,
19:05 qui est contrôlé par un organisme externe.
19:11 Alors, déjà, il faut être bio, bien entendu.
19:15 La production doit être française,
19:17 la transformation aussi.
19:19 - 100% française.
19:21 - 100% française, matière première,
19:23 transformation, tout est français.
19:25 Quand on est une entreprise,
19:27 on a une politique d'engagement
19:29 de responsabilité sociale,
19:31 d'entreprise, donc de développement durable,
19:33 sur la gestion de l'eau,
19:35 sur la politique sociale,
19:37 et quand on est un groupement de producteurs,
19:39 on s'engage sur des démarches agroécologiques
19:41 qui vont au-delà du cahier des charges bio,
19:43 sur le bien-être animal,
19:45 sur la biodiversité,
19:47 j'entendais votre interlocutrice
19:49 précédente parler...
19:51 - Hélène Frey.
19:53 - Des ruches, des haies,
19:55 on peut parler aussi
19:57 des mares,
19:59 de la gestion de l'eau,
20:01 ce sont des démarches que l'on met en place
20:03 en plus du cahier des charges bio,
20:05 et sur lesquelles les producteurs
20:07 qui sont dans notre association
20:09 et qui sont labellisés s'engagent.
20:11 - Vincent Rousselet, le bio c'est la qualité
20:13 sanitaire et environnementale, vous l'avez dit,
20:15 l'équitable c'est pour
20:17 permettre aux paysans
20:19 de vivre de leur travail,
20:21 mais il faut vendre à un prix compétitif,
20:23 comment est-ce qu'on arrive à mixer les deux ?
20:25 - C'est une bonne question,
20:27 vous avez 4 heures !
20:29 - Déjà, ce que je voulais dire,
20:31 c'est quoi l'équitable ?
20:33 Parce que quand on dit "équitable",
20:35 peut-être que le terme n'est pas toujours
20:37 très clair pour tout le monde, il y a une loi,
20:39 et on a vraiment de la chance en France,
20:41 d'avoir une loi qui définit le commerce équitable.
20:43 D'abord, des prix basés sur les coûts
20:45 de production, et non pas sur les aléas
20:47 du marché à la hausse, à la baisse,
20:49 c'est-à-dire spéculatif, comme on a vu
20:51 sur le blé ces derniers temps.
20:53 Prix équitable basé sur les coûts de production,
20:55 engagement dans la durée entre les parties,
20:57 entre le groupement de producteurs et son acheteur,
20:59 3 ans minimum, c'est du partenariat,
21:01 voilà, c'est pas
21:03 le moins cher, j'achète au moins cher,
21:05 c'est du partenariat dans la durée,
21:07 ça sécurise les producteurs sur leur débouché.
21:09 Et le troisième pilier, c'est
21:11 ce qu'on appelle le fonds de développement, c'est un complément de prix
21:13 payé au groupement de producteurs,
21:15 pour le collectif, pour renforcer la dynamique
21:17 collective, et notamment investir
21:19 dans l'agroécologie, comme on vient de le dire.
21:21 Alors c'est vrai que les produits bio sont
21:23 parfois un peu plus chers que les produits conventionnels,
21:25 mais d'ailleurs, pas sur tous les produits,
21:27 et je viens de lire une étude,
21:29 sur les fruits et légumes par exemple, on a des écarts
21:31 qui sont minimes, voire parfois
21:33 moins chers, parce que justement, on est
21:35 dans cette stabilité, on est dans ce partenariat
21:37 avec les producteurs,
21:39 on est dans l'assurance
21:41 du débouché, pour eux, et parfois
21:43 on arrive à avoir des prix, comme sur
21:45 les fruits et légumes, des prix tout à fait compétitifs.
21:47 - On est sur toutes les filières ?
21:49 - Pardon, on est sur toutes les filières ?
21:51 - Alors nous, on est sur
21:53 beaucoup de filières,
21:55 sur les fruits et légumes, effectivement,
21:57 sur le lait, les produits laitiers,
21:59 sur la viande,
22:01 on a ouvert récemment,
22:03 on est très fiers de ça, une filière miel,
22:05 parce qu'il est très difficile d'avoir du miel bio
22:07 en France, les ruches,
22:09 les ruchées sont très fragilisées,
22:11 notamment par les pesticides,
22:13 malheureusement, et aussi on fait
22:15 des produits non alimentaires, et notamment
22:17 les plantes aromatiques et médicinales,
22:19 pour faire des huiles essentielles, par exemple.
22:21 Et donc vous allez retrouver notre label
22:23 sur tous ces produits, sur des farines,
22:25 sur des conserves de légumes,
22:27 sur du beurre,
22:29 sur des huiles essentielles,
22:31 sur toute
22:33 une gamme de produits,
22:35 notamment alimentaires, mais pas seulement.
22:37 - Il y a une chose importante, parce qu'on a parlé de la fait environnementale,
22:39 on a parlé de l'aspect
22:41 sociétal avec le bio,
22:43 environnemental avec le bio, sociétal
22:45 avec l'équitable, et pour l'aspect
22:47 social, vous refusez de faire
22:49 appel aux travailleurs détachés, c'est un choix
22:51 délibéré ?
22:53 - Totalement délibéré, et totalement assumé
22:55 d'ailleurs,
22:57 et parce qu'on a vu, malheureusement,
22:59 de gros abus sur le travail
23:01 détaché, vous vous rappelez
23:03 peut-être du scandale Terra Fecundis,
23:05 il y a eu
23:07 un procès retentissant,
23:09 c'est une société
23:11 qui mettait à disposition
23:13 des travailleurs détachés,
23:15 soi-disant espagnols,
23:17 qui venaient d'Amérique du Sud,
23:19 que l'on mettait
23:21 à disposition des
23:23 fermes, en disant que c'était des
23:25 travailleurs européens, pas du
23:27 tout, et en fait c'est presque
23:29 de l'esclavage moderne. Donc nous, on préfère
23:31 refuser, effectivement, le travail détaché.
23:33 Et puis, dans notre référentiel,
23:35 on demande à ce que
23:37 les entreprises qui s'impliquent avec nous,
23:39 qu'on fasse des politiques réellement sociales
23:41 sur le bien-être au travail, sur la rémunération,
23:43 sur la formation. - Et comment
23:45 on peut être sûr quand on est consommateur ?
23:47 Philippe, vous l'a dit tout à l'heure,
23:49 il y a du bio qui ne vient pas de chez nous,
23:51 sur la traçabilité,
23:53 est-ce qu'il y a un site internet, quelque chose
23:55 qu'on peut aller voir ?
23:57 - Ah bah oui, alors je vous incite !
23:59 Je vous incite !
24:01 Oui, oui, je vous incite
24:03 à aller sur notre site internet,
24:05 donc, effectivement, Bioéquitable en France,
24:07 où vous allez voir la liste
24:09 de nos marques,
24:11 la liste de nos adhérents,
24:13 évidemment notre cahier des charges détaillé,
24:15 tout est absolument disponible
24:17 et mis à la disposition
24:19 de toutes les personnes qui s'intéressent à notre tabelle.
24:21 - Est-ce que... Oui, allez-y, pardon.
24:23 - Sur la traçabilité, pardon, oui, ce que je voulais vous dire,
24:25 un point très important qui fait partie du commerce équitable,
24:27 d'ailleurs,
24:29 la matière première est tracée
24:31 depuis le producteur
24:33 jusqu'au produit fini.
24:35 Donc, sur les bons de livraison,
24:37 les factures,
24:39 sur les sacs, sur les
24:41 produits, vous retrouvez
24:43 le label Bioéquitable
24:45 en France qui permet une traçabilité
24:47 complète depuis le producteur
24:49 français bio jusqu'au produit fini,
24:51 le lait, le beurre,
24:53 les conserves, etc.
24:55 Donc, pour nous, c'est
24:57 un point hyper important, cette traçabilité
24:59 complète des produits
25:01 agricoles jusqu'au produit fini
25:03 que nous consommons. - Eh bien, en tout cas,
25:05 c'est une vraie
25:07 belle nouvelle, ce label Bioéquitable
25:09 en France. - Je vous le donne, ce label.
25:11 - Depuis 2020...
25:13 - Depuis 2020,
25:15 notre petit logo, c'est un carré
25:17 vert et jaune avec deux mains
25:19 qui se tiennent pour montrer
25:21 le partenariat qui existe entre
25:23 les producteurs, les PME
25:25 familiales, les distributeurs.
25:27 On peut trouver ce logo
25:29 sur des marques comme Eticab,
25:31 comme Paysans d'ici, en grande distribution,
25:33 Terre et Céréales, pour les flocons
25:35 d'avoine
25:37 pour les sportifs,
25:39 en magasins spécialisés
25:41 sur des marques comme
25:43 Biocop, comme Procin,
25:45 comme le Lait de chèvre de l'Allemence.
25:47 Bref, on a beaucoup, beaucoup
25:49 de produits et de marques
25:51 qui nous ont rejoints et qui nous font confiance
25:53 et plus ça va,
25:55 plus certaines d'entre elles
25:57 nous rejoignent et on est très contents
25:59 de ça et on incite vraiment
26:01 les consommateurs à regarder ce label,
26:03 à regarder les ingrédients,
26:05 à regarder où c'est produit et d'où ça vient.
26:07 - En tout cas, on était ravis de vous donner
26:09 la parole. Merci beaucoup Vincent Rousselet,
26:11 directeur de l'association Label Bioéquitable
26:13 en France. Vous restez avec nous.
26:15 On va parler du café
26:17 dans quelques instants. On voit la direction
26:19 l'Équateur, on sera en direct
26:21 d'Équateur. Ça s'appelle Terre de Café.
26:23 Son président sera avec nous dans
26:25 quelques instants, tout de suite.
26:27 On va vous parler de goût,
26:29 d'humain, de traçabilité
26:31 et de café, d'un café incroyable.
26:33 C'est ce qu'on appelle le café de spécialité.
26:35 Pour en parler, Christophe Serveil
26:37 est avec nous, président de Terre de Café.
26:39 Bonsoir, merci d'être avec nous en direct
26:41 d'Équateur. Quel temps fait-il ?
26:43 - Bonsoir.
26:45 Je suis à la frontière équatorienne.
26:47 Je suis en Colombie, mais pas loin de l'Équateur.
26:49 Il pleut depuis trois jours
26:51 et aujourd'hui il ne pleut pas.
26:53 - C'est un peu bizarre.
26:55 - Il pleut depuis trois jours et aujourd'hui il ne pleut pas.
26:57 - Très bien.
26:59 - C'est l'effet Sud Radio, les vraies voix responsables.
27:01 - Alors, rappelons
27:03 quand même votre parcours. Vous, vous avez
27:05 choisi de faire le métier de votre
27:07 papa. Vous avez été
27:09 élu meilleur torréfacteur
27:11 de France en 2015.
27:13 Et là, aujourd'hui, vous avez décidé
27:15 de parcourir le monde parce que
27:17 à un moment donné, il faut que les Français
27:19 se mettent à boire un vrai
27:21 et bon café. Et c'est le combat
27:23 que vous menez.
27:25 - Oui, le bon café,
27:29 c'est un nom aujourd'hui, ça s'appelle le café de spécialité.
27:31 C'est un nom un petit peu bizarre parce qu'en fait,
27:33 ce sont des cafés qui sont faits d'une manière spéciale.
27:35 Et pour les trouver, le café,
27:37 il faut voyager, il faut rencontrer des producteurs.
27:39 Et ce café, il doit être bon
27:41 et il doit également être durable.
27:43 Et c'est tout le combat qu'on mène
27:45 avec Terre de Café.
27:47 - Mais expliquez-nous...
27:49 - C'est être en direct avec des producteurs qui...
27:51 - Allez-y, pardon.
27:53 - Je vous ai perdu. - Non, non, allez-y.
27:55 Si, si, vous nous entendez.
27:57 - Vous allez perdre. - Non, non, vous êtes avec nous.
27:59 - Non, vous êtes avec nous.
28:01 - Oui. Non, la culture du café en général...
28:03 Ok, très bien. La culture du café
28:05 en général, elle est de basse qualité
28:07 dans le monde entier, dans tous les pays producteurs.
28:09 Et elle est non durable.
28:11 C'est une culture assez intensive, extensive.
28:13 On voit beaucoup d'intrants chimiques.
28:15 Et nous, on se bat pour faire la promotion de producteurs
28:17 qui sont plus petits et qui
28:19 ne mettent pas d'intrants, qui font...
28:21 laissent pousser leurs arbres sur les caféiers
28:23 et qui font de la qualité.
28:25 Mais pour ça, il faut voyager et
28:27 les rencontrer. - Alors, il y a une chose
28:29 importante. Est-ce que c'est vrai que la production
28:31 mondiale de café est en danger ?
28:33 L'arabica qui pousse en altitude
28:35 rapport à la montée des températures
28:37 et le robusta qui pousse en pleine
28:39 à cause des problèmes mythiques de l'eau.
28:41 - Oui. Alors,
28:43 le grand problème, c'est le réchauffement climatique.
28:45 Et effectivement, tous les...
28:47 ...
28:49 ...
28:51 ...
28:53 ...
28:55 ...
28:57 - Il y a un petit problème de son,
28:59 Christophe Servel, on va vous appeler.
29:01 - On vous entend par
29:03 intermittence. - Vous m'entendez ? - Oui, allez-y, c'est bon.
29:05 - Non.
29:07 Il y a un changement climatique.
29:09 ...
29:11 Un changement climatique.
29:13 Et ça entraîne, en fait,
29:15 une hausse des prix de terre. Et d'ici 2050,
29:17 la moitié des terres cultivées en arabica ne pourront plus l'être.
29:19 Donc on aura de moins en moins de
29:21 café.
29:23 Et il y a une autre problématique, c'est
29:25 qu'avec les prix bas, les producteurs
29:27 ne se renouvellent pas.
29:29 Donc on aura à la fois moins de surface agricole
29:31 et moins de producteurs. Et donc,
29:33 ce qui va faire une chute des rendements.
29:35 - D'accord.
29:37 Qu'est-ce que vous dites, "chute des rendements" ?
29:39 Si on dit "baisse de la production",
29:41 mécaniquement, la loi de l'offre et de la demande,
29:43 ça va causer une hausse des prix du café ?
29:45 Et que le petit expresso, il va augmenter ?
29:47 ...
29:49 - Alors, c'est déjà le cas.
29:51 Le café a déjà pris 20 à 30%
29:53 ces deux dernières années.
29:55 Et oui, on pense que le café,
29:57 les prix du café vont doubler.
29:59 - Doubler ? - Et ce qui va entraîner, nous on l'espère en tout cas,
30:01 un changement... Oui, oui.
30:03 D'ici une vingtaine d'années, les prix...
30:05 Enfin, même avant, d'ici une dizaine d'années, on pense que les prix vont redoubler.
30:07 Mais ça doit entraîner
30:09 un changement de comportement par rapport au café.
30:11 Puisqu'en France, aujourd'hui, et dans le monde entier,
30:13 on voit surtout des cafés
30:15 non durables, pas très bons, mais beaucoup.
30:17 Et ce serait peut-être temps de réfléchir
30:19 à boire un peu moins de café, mais à boire beaucoup
30:21 mieux de café. Beaucoup mieux de...
30:23 Enfin, de café de plus bonne qualité.
30:25 C'est d'ailleurs vraiment changer la perception
30:27 qu'on a de ce produit-là, qui est devenu un produit de masse,
30:29 alors qu'il y a encore une cinquantaine
30:31 d'années, c'était un produit...
30:33 Un produit pas de luxe, mais en tout cas,
30:35 il était considéré comme une épice, quoi. Comme un très joli produit.
30:37 - Ce café de spécialité,
30:39 si on regarde un petit peu dans le monde,
30:41 qui en consomme le plus, et comment
30:43 on est en Europe et en France ?
30:45 - Alors... - Oui, vous nous entendez ?
30:53 - 15% aux Etats-Unis. Donc c'est énorme.
30:55 J'ai en train de se retourner. En France, on estime...
30:57 Oui, je vous entends. - OK. - Je vous entends.
30:59 - Allez-y. - Donc, aux Etats-Unis,
31:01 c'est déjà 15% de la consommation.
31:03 Aux Etats-Unis, c'est 15% déjà de la consommation.
31:05 Donc c'est assez énorme. Le marché s'est
31:07 déjà retourné. En France, on estime
31:09 ce 4 à 5%. Et c'est environ
31:11 5% aussi en Europe. Mais surtout,
31:13 c'est un marché qui croît de 20%
31:15 en moyenne chaque année. Donc c'est
31:17 une progression fulgurante
31:19 du marché de café de spécialité.
31:21 - Ça veut dire
31:23 qu'aujourd'hui, dans des villes de France ou dans
31:25 des villes d'Europe, le concept
31:27 est différent. C'est-à-dire qu'on va chez un
31:29 torréfacteur, dans un magasin particulier,
31:31 on n'en trouvera pas. Dans les supermarchés,
31:33 c'est vraiment destiné à une
31:35 certaine clientèle.
31:37 - Exactement.
31:39 Il y a une multiplication
31:41 exponentielle aussi d'endroits
31:43 qu'on appelle des coffee shops, qui sont
31:45 des endroits où on sert et on vend du café de spécialité.
31:47 On est capable d'expliquer comment c'est fait, où c'est fait,
31:49 par qui c'est fait. Et je voyage beaucoup
31:51 et j'en vois absolument partout.
31:53 - Christophe Servel, est-ce que... - Là, je suis dans une
31:55 toute petite ville au fin fond de la Colombie.
31:57 - Oui. - Oui. - Allez-y, vous êtes dans
31:59 une toute petite ville, allez-y.
32:03 - Allô, Christophe Servel ? - Il y a du décalage.
32:05 - Ah, à priori, il y a
32:07 une rupture de ligne. On va... - Je vous entends.
32:09 - Là, vous nous entendez ou pas ?
32:11 - Oui, je vous entends, là.
32:13 - Oui, est-ce que... Je vais vous poser une question.
32:15 Quand on connaît les chiffres, c'est impressionnant.
32:17 Trois torréfacteurs industriels,
32:19 je ne sais pas si on peut les citer,
32:21 se partagent 85% du marché mondial.
32:23 Vous n'êtes pas un peu le Asterix
32:25 qui essaye de faire, en France,
32:27 le café contre les
32:29 légions romaines, on va les appeler
32:31 comme ça ?
32:33 - Si, si, absolument.
32:35 Mais des Asterix comme moi,
32:37 il y en a des milliers dans le monde entier, aujourd'hui.
32:39 Et donc, ça change la donne.
32:41 À l'origine, on est de plus en plus à acheter des
32:43 beaux cafés, à avoir
32:45 des relations directes avec des producteurs.
32:47 Et le marché est en train de changer très, très vite.
32:49 - Alors, c'est fou, parce que
32:51 quand on lit, on regarde
32:53 finalement cette
32:55 filière, on découvre énormément
32:57 de métiers qu'on ne connaissait
32:59 pas, en tout cas pas dans
33:01 cette fonctionnalité, les botanistes, les agronomes,
33:03 les sourceurs,
33:05 ce sont des métiers
33:07 dont on parle assez peu aujourd'hui.
33:09 - Oui,
33:11 parce que ce sont des métiers qui existaient
33:13 déjà, mais il y a
33:15 une multiplication des acteurs,
33:17 il y a une intelligence qui se crée autour
33:19 du café de spécialité, et surtout
33:21 il y a une chose qui a changé
33:23 depuis une dizaine d'années,
33:25 vraiment depuis 5 ans en France, et moi,
33:27 je le précise tous les jours, avec Terre de café,
33:29 c'est qu'on a
33:31 une multitude, une génération,
33:33 une multitude de jeunes gens,
33:35 brillants, qui ont décidé de faire de leur vie
33:37 du café. C'est-à-dire que le café devient
33:39 leur raison d'être, devient leur profession, mais aussi
33:41 devient, comment dire,
33:43 leur préoccupation journalière.
33:45 Ce sont des barristas, c'est un métier
33:47 qui n'existait pas en France il y a 10 ans,
33:49 ce sont effectivement des agronomes,
33:51 et ce sont aussi des journalistes, ce sont des vidéastes,
33:53 ce sont des sourceurs, il y a
33:55 tout un écosystème autour du café
33:57 de spécialité qui s'est mis en place, et surtout
33:59 toute une économie, il n'y a jamais eu
34:01 autant d'investissement sur le café, notamment
34:03 ...
34:05 ...
34:07 qu'il n'y en a aujourd'hui.
34:09 - Merci en tout cas, Christophe Servel,
34:11 d'avoir été avec nous, fondateur de Terre de café,
34:13 merci beaucoup. - Merci à vous.
34:15 - Cette liaison n'était pas très bonne, mais en tout cas
34:17 on a bien compris l'intérêt de cette
34:19 formidable dynamique de ce café
34:21 de spécialité. Allez voir,
34:23 ça s'appelle Terre de café. - Désolé.
34:25 - Non, c'était très bien, c'était canon de vous avoir.
34:27 - Un plaisir de voir l'Amérique du Sud pour ceux qui sont en vidéo.
34:29 - C'est ça. Vous restez avec nous
34:31 sur Sud Radio, bien entendu. - OK, merci.
34:33 - Merci, passez une belle soirée, à bientôt.
34:35 Et on se retrouve demain à 17h.
34:37 - Demain à 17h, Cécile, avec un immense plaisir pour les vrais voix.
34:39 - Avec une joie, une bonne humeur. - Une joie, une bonne humeur
34:41 comme d'habitude. Tout de suite, on va parler de votre
34:43 argent avec Stéphane Moller dans
34:45 Conseil de famille et dans le Loft Music,
34:47 l'invité de Yvan Cujous et
34:49 Christophe Allevec et Benzi.

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