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Jeudi 25 mai 2023, SMART IMPACT reçoit Charles Guirriec (fondateur, Poiscaille)

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00:00 [Musique]
00:06 Smart Ideas avec Charles Guirièque, le fondateur de Poiscaille. Bonjour.
00:10 Bonjour. Je suis sûr que vous avez la pêche.
00:12 Bah ouais, on essaye. Vous l'avez créé en décembre 2014.
00:16 C'était quoi l'idée de départ ? Racontez-moi tout ça.
00:18 L'idée c'est l'inspiration du panier de légumes en faisant pareil avec le poisson.
00:22 Chez Poiscaille, on achète en direct des pêcheurs pour vendre aux consommateurs du poisson frais, durable et éthique.
00:27 Comme tous les gens qui vendent du poisson. Mais sauf qu'on a voulu étayer ces valeurs fortes par des critères précis.
00:33 Quand je vous parle de durabilité, par exemple, je vous parlais uniquement de techniques douces, de navires qui font 12 mètres maximum.
00:38 On ne vend que du poisson français, on ne vend pas de poisson d'élevage.
00:41 La fraîcheur est garantie par un délai de 72 heures max entre la pêche à bord du bateau et la remise aux consommateurs.
00:48 Et on paye les pêcheurs 20% de plus que le marché au minimum.
00:51 Comment on tient un modèle économique avec autant de défis à relever ?
00:55 Par la détermination et par la passion.
00:57 Je suis un fan de pêche à la base, j'ai fait toute ma carrière là-dedans.
01:01 Et puis par l'engouement des consommateurs qui arrivaient assez vite en disant que la qualité est largement au-dessus de ce qu'on a sur le marché habituellement.
01:09 Et derrière, par l'engouement des pêcheurs qui nous disent que grâce à nous, ils peuvent pêcher moins.
01:14 Parce que comme vous garantissez des prix fixes toute l'année, plus élevés que le marché, je peux prendre la décision de ne pas sortir en mer demain parce que la météo est un peu limite.
01:23 Et donc c'est vraiment ça la motivation de Poescai, c'est de dire grâce à une meilleure rémunération, les pêcheurs pourront vraiment pêcher moins.
01:29 Et ça commence à se voir.
01:31 Alors ça, c'est un modèle d'abonnement ?
01:33 C'est ça, on s'inscrit sur poescai.fr.
01:35 On peut choisir à la semaine, à la quinzaine ou au mois de recevoir ce qu'on appelle un casier de la mer qui fait un repas pour 2 à 3 personnes.
01:41 On va pouvoir changer sa date si on n'est pas là, on va pouvoir arrêter son inscription quand on veut.
01:45 Donc c'est le plus flexible et le plus libre possible.
01:47 Et puis après on va choisir le contenu de son casier l'avant-veille pour aller le récupérer.
01:52 Après dans un commerce partenaire, il y en a 1500 partout en France, essentiellement des épiceries bio, d'irrig producteurs, où le poisson en général manque.
01:59 Vous dites pêche 100% française, ça semble du bon sens, sauf que c'est pas si évident que ça.
02:05 Dans le poisson consommé en France, il y en a combien qui viennent de pêcheurs français ?
02:09 À peine un tiers de ce qu'on mange en produit de la mer.
02:12 Donc si on inclut les coquillages, les crustacés et produits en France.
02:15 Si on regarde le poisson, ça monte quasiment à 80% d'import.
02:19 Ça peut venir d'Europe, mais ça peut venir aussi beaucoup plus loin.
02:23 Le saumon vient de Norvège en majorité, et après ça peut venir d'encore plus loin.
02:27 Comment vous garantissez la livraison de poissons frais ? Il doit y avoir un petit défi logistique derrière ça.
02:32 Il y a un défi logistique, mais c'est grâce aussi à cette inscription en avance.
02:35 C'est-à-dire que nous on connaît les volumes qu'on va pouvoir livrer.
02:38 Donc contrairement à un poissonnier qui ouvre un étal et qui ne sait pas exactement ce qu'il va vendre,
02:42 nous on sait ce qu'on va pouvoir écouler, donc on peut prendre au pêcheur uniquement ce dont on a besoin.
02:46 Et ensuite après, on fait tout au plus court en disant que la pêche du dimanche part le mardi,
02:52 la pêche du lundi part le mercredi, etc.
02:55 Pour le constructeur, ça fait un choix qui n'est peut-être pas aussi pléthorique que sur un étal.
02:58 Mais si on veut avoir cette garantie de fraîcheur, de technique de pêche vertueuse
03:01 et de bonne rémunération de producteur, on n'a pas trouvé de meilleure solution.
03:04 Poiscaille a levé 8 millions d'euros au mois d'octobre dernier, il y a à peu près 6 mois.
03:10 Avec quel objectif ?
03:12 L'objectif c'est d'aller atteindre 50 000 abonnés.
03:14 Aujourd'hui on a 20 000 abonnés actifs chez Poiscaille.
03:17 50 000 ça nous permettra de toucher 10% de la flotte française.
03:21 Donc aujourd'hui on a 250 pêcheurs partenaires qui bénéficient des bons prix de Poiscaille toute l'année.
03:26 L'objectif c'est de dépasser les 500 pour voir l'impact sur leur activité, voir sur l'état des stocks.
03:31 On se dit que Poiscaille est peut-être un peu la solution à la surpêche.
03:34 On aimerait bien le démontrer avec les scientifiques qui commencent à s'intéresser à nous.
03:39 C'est un sacré défi notamment sur les techniques de pêche.
03:43 Quand vous dites des techniques douces, ça veut dire quoi concrètement ?
03:46 Toutes les techniques qui n'ont pas d'impact sur le fond.
03:49 On exclut chalut et drag.
03:51 Chez Poiscaille il y a très peu de langoustines qui sont pêchées au chalut en France.
03:56 Par contre on a de l'araignée de mer, du homard, du tourteau qui sont pêchées au casier.
04:00 C'est un engin qu'on pose au fond et qu'on relève après.
04:02 Pareil sur la drag, on ne fait que de la coquille Saint-Jacques pêchée en plongée.
04:06 Les pêcheurs mettent des bouteilles et attrapent les coquilles une à une
04:09 au lieu de racler les fonds et d'arriver à emporter les coquilles mais aussi tout le reste.
04:14 Les techniques douces ont l'avantage d'être sélectives.
04:17 On n'attrape que ceux qu'on a ciblés et on ne rejette pas de poissons morts à l'eau.
04:23 En plus Poiscaille a un comportement vertueux là-dessus.
04:25 On prend toute la pêche des pêcheurs et on ne prend pas juste les barres, les sols et les turbos.
04:29 Le reste tu le remets à l'eau.
04:31 Ça permet d'éviter tous les rejets que peuvent générer les autres techniques de pêche.
04:35 On en parlait avec les invités précédents, l'impact de l'inflation sur un modèle comme le Vaud.
04:39 Vous le ressentez ? Il y a peut-être un peu moins de consommateurs ?
04:43 Oui on le ressent. Nous on a dû augmenter les prix chez Poiscaille en fin d'année
04:49 parce que sinon ça ne passait pas à terme.
04:53 Et on sent plutôt les commerces partenaires qui voient moins de consommateurs.
04:58 Essentiellement des commerces bio, on entend le bio qui patine un peu.
05:02 Mais par contre on sent qu'il y a quand même encore un déficit d'offres dans le poisson frais, hors des supermarchés.
05:08 Donc le marché il est encore là et les consommateurs qui ont envie de s'impliquer
05:14 et de financer la transition avec leur consommation, je pense qu'il y en a encore un petit peu.
05:18 Il y en a encore évidemment beaucoup.
05:20 Merci beaucoup Charles Guirièque et on souhaite évidemment bon vent à Poiscaille et à vos pêcheurs.
05:26 C'est la fin de ce numéro de Smart Impact. Merci à toutes et à tous de votre fidélité. A demain.
05:31 [Musique]

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