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00:00 Une minute de silence a eu lieu ce mercredi à midi dans tous les établissements hospitaliers français
00:05 à la demande du ministre de la Santé François Braune pour rendre hommage à Karen Mezino,
00:11 l'infirmière poignardée au CHU de Reims et dont le décès a été confirmé hier matin.
00:15 Une aide-soignante agressée, elle aussi, est toujours dans un état critique.
00:19 Selon les informations dont on dispose, l'agression a été commise par un rémois de 59 ans
00:24 qui avait des antécédents psychiatriques.
00:26 Il avait d'ailleurs bénéficié d'un non-lieu dans une affaire de violence aggravée en 2022
00:30 du fait d'une irresponsabilité pénale liée à son état psychiatrique.
00:34 Le procureur de Reims, Mathieu Bourret, en a en effet indiqué lundi
00:38 dans un communiqué que l'auteur des faits semble souffrir de troubles sévères
00:41 et fait l'objet depuis plusieurs années d'une mesure de curatel renforcé.
00:46 Il aurait agi sans mobile apparent dans une pièce non exposée au public.
00:51 Plusieurs questions se posent.
00:53 Comment ça se fait qu'un tel profil psychiatrique n'ait pas été mieux pris en charge ?
00:56 Comment une agression pareille a pu avoir lieu ?
00:59 L'hôpital public a-t-il si peu de budget qu'il ne peut plus assurer
01:02 ni la sécurité de ses locaux, ni de son personnel ?
01:05 Le député France Insoumise François Ruffin a sa réponse, synthétisant effectivement
01:09 le manque de moyens de l'hôpital public et de la psychiatrie,
01:12 ainsi que les conditions de travail des infirmières.
01:14 Il en parlait ce matin sur Europe 1. Écoutez.
01:16 On a un hôpital qui va mal, qui est déjà pauvre,
01:21 et à l'intérieur de ça on a une psychiatrie qui est le parent pauvre dans l'hôpital.
01:24 On a économisé en net, les budgets ont diminué dans la psychiatrie.
01:28 Quand j'entends les infirmiers, ils me disent "nous on ne peut plus faire notre travail".
01:31 C'est le cas dans plein de domaines, mais c'est le cas aussi en psychiatrie.
01:33 Ils ont prévenu, ils savaient qu'un tel drame pouvait arriver.
01:36 Et moi c'est la phrase que j'ai entendue, ça va se terminer par des drames.
01:38 Ça va se terminer par des drames.
01:40 Les coupes budgétaires dans l'hôpital public,
01:43 qui sont de l'ordre de 12 milliards d'euros entre 2010 et 2020,
01:46 un manque de moyens pas tant accordé effectivement à la psychiatrie,
01:49 ainsi que le sous-effectif du côté des infirmières et du personnel hospitalier en général,
01:54 peuvent effectivement expliquer un tel drame.