• il y a 2 ans
Interrogé par le député RN Jean-Philippe Tanguy sur les révélations de Marianne concernant les concessions d’autoroute et la plainte pour faux déposée contre le secrétariat général du gouvernement, le ministre Clément Beaune a laissé éclaté sa colère


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Transcription
00:00 Clément Beaune, ministre des Transports, est tout chonchon.
00:07 Et il est surtout dans ses petits souliers, ce qui le rend légèrement désagréable.
00:12 Alors, la scène se déroule lors des questions au gouvernement, mardi 23 mai.
00:18 Et Clément Beaune s'énerve.
00:21 Je vais vous dire, M. Tanguy, j'en ai assez.
00:23 J'en ai ras le bol de votre démagogie au service de votre électoralisme insupportable.
00:29 Ce complotisme de bas étage qui salit nos agents publics.
00:33 Vous venez de parler du secrétariat général du gouvernement
00:35 qui est sous l'autorité de la Première ministre et composé de fonctionnaires dévoués.
00:39 Je ne supporterai pas que vous jetiez le soupçon sur le secrétariat général du gouvernement.
00:43 Je ne supporterai pas que vous jetiez le soupçon sur l'administration du ministère des Transports
00:47 comme vous l'avez fait sur l'administration du ministère de l'Économie.
00:50 Il dénonce un complotisme odieux.
00:53 Alors, quel est le sujet de cette rage qui permet de convoquer, à peu près,
00:59 les clichés habituels, donc les complotistes ?
01:02 Ce sont les méchants qui s'opposent au camp du bien et à la bonne politique.
01:08 Alors, en l'occurrence, le problème, c'est qu'on n'est pas dans une question idéologique ou de camp du bien.
01:12 On est dans un débat sur les concessions autoroutières
01:16 et dans un débat tout ce qu'il y a de plus rigoureux qui repose sur des faits.
01:20 Et ce débat, il a été lancé par Marianne.
01:23 Ça fait déjà très longtemps que les journalistes de Marianne,
01:27 en particulier Emmanuel Lévy et Vanessa Ratigny,
01:30 travaillent sur le scandale monstrueux des concessions d'autoroutes.
01:35 Marianne avait été le premier journal à dénoncer la privatisation des autoroutes
01:40 et le cadeau fait à Vinci, Effiage et autres.
01:45 Mais il y a des rebondissements, quasiment tous les jours.
01:49 Et le dernier en date, c'est donc que Marianne a révélé la plainte
01:54 déposée auprès du parquet national financier et du tribunal judiciaire de Paris
02:00 contre le secrétariat général du gouvernement.
02:04 Alors, ce n'est pas n'importe quoi le secrétariat général du gouvernement.
02:07 C'est la tour de contrôle.
02:09 C'est là où on prend les décisions fondamentales.
02:12 Alors, qu'est-ce qui est reproché au secrétariat général du gouvernement ?
02:16 Eh bien, de ne pas avoir fourni les documents préparatoires à une réunion
02:24 qui permettait à l'État de demander des travaux aux concessionnaires d'autoroutes
02:31 en échange d'un prolongement de trois ans de leur concession.
02:37 On parle là de 3,2 milliards.
02:41 Et donc, il n'y aurait pas eu de discussion préparatoire.
02:44 Alors, c'est curieux parce que Marianne a produit des documents
02:47 qui sont des documents préparatoires.
02:49 Mais d'après le secrétariat général du gouvernement,
02:51 on a regardé, il n'y avait rien, on n'a rien trouvé.
02:55 Et cette histoire, donc, intéresse des députés.
03:00 Alors, bien sûr, c'est le député du Rassemblement national
03:04 qui a interrogé Clément Beaune, le ministre, sur cette question.
03:11 C'est donc facile de reprocher au Rassemblement national une forme de complotisme
03:16 dans la mesure où la question de Jean-Philippe Tanguy
03:19 était formulée volontairement de façon plus que provocante.
03:25 En l'occurrence, en se demandant si la première ministre
03:28 avait continué à travailler pour ses précédents employeurs,
03:32 puisque c'est bien elle qui, à l'époque, avait négocié cela.
03:39 À la manœuvre, on retrouve Élisabeth Borne et Alexis Collère.
03:44 Alors, la preuve de cet usage immodéré des termes disqualifiants, complotisme et autres,
03:51 c'est peut-être que, sur le fond, le ministre des Transports Clément Beaune
03:55 et, derrière, l'ensemble du gouvernement, commencent à être sérieusement embêtés
04:01 par cette affaire qui met en cause la première ministre
04:05 et le secrétaire général de l'Élysée, ce qui fait quand même beaucoup.
04:09 Mais, pour le coup, la meilleure réponse serait peut-être tout simplement
04:13 d'apporter des éléments, de parler du fond,
04:16 plutôt que de dériver sur l'éventuel complotisme de ceux qui s'interrogent sur des liens,
04:23 des liens qu'ils soient idéologiques ou qu'ils soient de connivence
04:27 entre des gouvernants et des concessionnaires d'autoroutes
04:31 qui ont été très, très bien servis ces dernières années.
04:34 [SILENCE]

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