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[Un témoignage inédit au micro de Jacques Vendroux pour Europe 1] Après sa défaite en quart de finale en 1982, Yannick Noah revient à Roland-Garros en 1983 plus motivé que jamais. Il sait que cette fois, il fait partie de ceux qui ont une vraie chance d’arriver au bout de la compétition. Depuis la Coupe Davis de 1982, ses fameuses dreadlocks de "rasta" ne le quittent plus. C’est donc armé de son look signature qu’il entre dans le tournoi, prêt à éliminer adversaire sur adversaire pour décrocher ce titre sur la terre battue qu'il connaît si bien… Dans l’épisode 6 de "Yannick Noah : entre vous et moi", Yannick Noah retrace son parcours à Roland-Garros, de la défaite contre la Tchécoslovaquie en 1982 à la demi-finale face à Christophe Roger-Vasselin en 1983.

Pour les 40 ans de la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros, Europe 1, radio officielle du tournoi, s’est rendue au Cameroun pour rencontrer la légende du tennis français. Il a accepté de se confier comme jamais auparavant sur ses rêves d’enfant, ses souvenirs de champion et sa nouvelle vie en Afrique au cours d’un entretien exceptionnel au micro de Jacques Vendroux.
Retrouvez "Yannick Noah, entre vous et moi" sur : http://www.europe1.fr/emissions/podcast-yannick-noah

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Transcription
00:00 J'ai grandi dans une culture d'arriver en demi-finale, c'est pas mal.
00:06 Je suis en 82. Je crois que j'ai perdu en quarts de finale cette année-là.
00:11 On a perdu en finale de la Coupe Davis. C'est déjà pas mal.
00:24 L'année suivante, en 1983, Yannick Noah arrive à Paris avec un seul objectif, gagner Roland-Garros.
00:32 Il se prépare dans le plus grand secret avec son entraîneur Patrice Agelauer, à Melun, au Club de la Rochette.
00:39 Bienvenue dans le podcast Yannick Noah, entre vous et moi.
00:44 Un podcast européen, une saga exceptionnelle en 10 épisodes.
00:50 Salut à tous, nous sommes à Etoudi, dans le lieu dit Village Noah.
00:55 Épisode 6, Roland-Garros à la conquête du Graal.
01:00 Là où j'ai vraiment réalisé, où ça a tout résumé le sentiment que j'étais,
01:07 c'est qu'on joue en quarts de finale contre la Tchécoslovaquie à Roland-Garros en 82.
01:12 Et la Tchécoslovaquie, c'est très fort.
01:14 Il y a Thomas Schmid, Pavel Slozil en double, Yvan Lendl, on joue à Roland-Garros.
01:19 C'était une des premières fois qu'on jouait un match, un gros match, sur le central de Coupe Davis.
01:24 On joue le vendredi, mais le jeudi, il y a la demi-finale de la Coupe du Monde.
01:30 Et on perd un match imperdable, imperdable, contre les Allemands, au Main3.
01:43 On est plus forts qu'eux.
01:45 Ils nous font des trucs à la tête, « je te blesse », et machin, et on perd.
01:50 Et le lendemain, je ne te parle pas de perdre, on peut perdre.
01:54 Le lendemain, l'équipe qui est la Bible, on lit l'équipe tous les jours.
02:01 Le lendemain de la défaite, c'est marqué « formidable » ou « extraordinaire », un truc comme ça, en gros.
02:08 C'était extraordinaire.
02:11 Et là, ça a coupé un truc en moi, par rapport à la vision de l'entourage du sport français.
02:19 Et moi, j'ai dit « non, alors moi, je ne suis pas formidable si je perds en demi, et je vais lutter contre ces gens-là ».
02:27 En 1983, je pensais que je pouvais gagner.
02:34 Je pensais que c'était possible.
02:36 Je pensais que je faisais partie des deux, trois qui pouvaient gagner.
02:40 En 1982, je fais partie des dix.
02:42 Avant, je ne t'en parle pas.
02:44 Mais là, je me dis « c'est possible ».
02:46 Et moi, j'ai un mec à côté de moi qui s'appelle Patrice Agerwer.
02:51 Et on est dans une osmose, tous les deux, humaine, qui m'entraîne depuis quelques années.
02:59 Et là, on se dit « on peut le faire, on peut le faire le truc, on va essayer ».
03:08 Mais on va essayer en se disant « on essaye un truc, mais pour aller chercher le Graal ».
03:14 Ce n'est pas un tournoi comme un autre.
03:18 On a tous fait des stages à Roland.
03:20 J'ai fait champion de France minime.
03:22 J'ai gagné mon premier titre en France, champion de France minime, à Roland.
03:26 Je connais Grignard.
03:28 Grignard.
03:29 Tu ne connais pas Grignard ?
03:30 Grignard, le jardinier.
03:33 Je connais le jardinier de Roland, moi.
03:35 Je connais ses enfants.
03:36 Je connais Titi, moi, son fils.
03:38 Je connais Mabrouk, le couscous avec Mabrouk le vendredi, quand on ne savait pas quoi bouffer.
03:43 Mais par-dessus tout ce côté affectif du lieu, le truc, à chaque fois, on va nous voir les matchs et on paume !
03:52 On ne gagne jamais.
03:54 On n'a pas le truc dans la salle des trophées, dans les photos, dans les vestiaires, dans nos salles d'entraînement,
04:02 d'un des nôtres qui a le trophée de Roland.
04:06 Et nous, on se dit, on va le faire nous, ça.
04:09 Et quand on joue à Roland, on est porté par ce truc-là.
04:20 On va gagner, mais...
04:22 Parce qu'à la fin, qu'est-ce qui te porte ?
04:25 Bien sûr, tu es seul à la rochette.
04:27 Mais tu te dis, mais putain, si on gagne...
04:30 Mais ça va être le feu !
04:32 Mais ça va être...
04:34 Mais ils vont tous mourir de joie !
04:40 Et on peut faire ça.
04:42 Je vais être celui-là.
04:44 Je vais être celui-là.
04:45 Je rêve de ça.
04:47 On s'est donc fixé cet objectif.
04:50 Voilà, c'est trois mois.
04:54 Donc pendant trois mois, c'est tous les jours, il va y avoir une étape pour y arriver.
04:59 On a fait un mois et demi à Monte-Carlo.
05:02 J'ai merdé.
05:03 Je suis sorti la veille d'un match que je pensais facile.
05:06 J'ai voulu me faire une petite dernière sortie vite fait.
05:09 J'ai foiré, complet, bien dans ma gueule.
05:13 Là, je me suis bien pris un coup dans la gueule.
05:15 Je me suis pris un savon par Agel.
05:18 On est reparti.
05:19 Deux plus belles.
05:20 C'est-à-dire que la marche que j'ai ratée, celle d'après, je l'ai sauté trois par trois.
05:25 J'allais faire des matchs et j'allais courir dix bornes après les matchs.
05:28 C'est-à-dire que là, non, alors là, je veux dire un truc, je mets tout.
05:32 Donc on sait ce qu'on doit faire pour arriver à Roland à 100%.
05:39 Pas 95. 95, c'est final.
05:43 Ou demi.
05:44 Ou non, 95, je perds en quart.
05:46 Non, c'est 100%.
05:48 Au cours de la conférence de presse qui a suivi le tirage au sort,
05:54 un confrère américain lui a posé une question.
05:57 Qu'est-ce qui vous fait peur chez Yannick Noah ?
05:59 Réponse de McEnroe, sa nouvelle coiffure.
06:02 Les poignées Rasta, je les ai mises à la finale à Coups-d'Évice.
06:04 Et la première fois que j'ai mis ça, c'était à Aix-en-Provence contre la Nouvelle-Zélande.
06:08 En demi-finale.
06:09 Ça faisait longtemps qu'on n'était pas arrivé en demi-finale.
06:11 La Nouvelle-Zélande sur Terre-Battuche, on allait les massacrer, c'était sûr.
06:15 Mais une semaine avant, ma soeur se marie avec Patrick Proisi.
06:19 Et donc, comme je suis témoin et que le mariage se passe chez moi,
06:25 je me dis, dans mon esprit de gamin de 22 ans, en Ferrari et machin,
06:30 je dis, je la blague, déjà mettre un costard, pour moi c'était un projet.
06:34 Donc tant qu'à mettre un costard, je vais me déguiser.
06:36 Donc je vais rue Saint-Mort à Belleville,
06:38 et je vais me faire mettre des fausses Rasta, des dreads, c'est des trucs en laine en fait.
06:43 Et je mets ça, je mets ma chaise, des fausses lunettes de vue,
06:47 et je me fais un espèce de look complètement farfelu,
06:49 où j'ai un costard, des lunettes et des dreadlocks.
06:53 Ils se marient le dimanche, sauf que moi, le lendemain matin,
06:56 je pars au rassemblement de l'équipe de France, mais pour enlever le bordel.
07:00 Ça prend du temps, j'ai pas le temps.
07:02 Donc j'arrive à l'aéroport comme ça, et j'arrive à l'entraînement,
07:05 ben j'ai toujours pas le temps, ben je m'entraîne.
07:08 Et le lendemain, je vois, je sais plus, c'est quoi, dans la Provence,
07:12 Yannick Noah s'est fait une coiffure,
07:16 bon alors, il connaissait pas les dreadlocks, ils ont appelé ça une coiffure Rasta,
07:20 pour rappeler ses origines africaines.
07:24 J'ai dit, ben tiens, ça j'aime bien le plan, ça je trouve ça très marrant,
07:28 d'autant plus qu'à côté de l'hôtel où on était,
07:30 y'avait un espèce de Rasta-quere, et ils vendaient des poignées,
07:33 et je dis, attends, je vais aller plus loin,
07:35 je vais me déguiser en Bob Marley pour la demi-finale.
07:39 Et c'est parti de là.
07:41 Buffalo Soldier, dreadlock Rasta,
07:49 Buffalo Soldier, in the heart of America,
07:57 stolen from Africa, brought to America.
08:05 Pour la première fois, j'ai dit, putain, j'ai un look, j'ai un look, à moi en plus,
08:10 et c'est parti de là, j'ai fait la demi-finale, on a fait la finale,
08:14 et j'ai gardé ça jusqu'à Roland, où c'était devenu mon look.
08:18 To me it make a lot of sense,
08:22 half a dreadlock Rasta,
08:26 was a Buffalo Soldier, yeah.
08:29 Pour gagner un tournoi du Grand Chlem,
08:32 il faut gagner 7 matchs, sur 15 jours, en 5-7.
08:38 Tu joues un jour sur deux, des fois il pleut,
08:41 et ça, c'est un peu emmerdant,
08:43 parce que pour peu qu'il y ait fait un long match,
08:46 tu peux jouer deux matchs de suite en 5-7.
08:48 Physiquement, c'est lourd.
08:51 L'idée, quand tu commences un tournoi du Grand Chlem,
08:53 avec l'ambition qu'on avait avec Patrice à ce moment-là,
08:56 un jour du tournoi, on a vu le tirage au sort,
08:59 on ne va pas dire, on va gagner les matchs facilement,
09:02 mais en tout cas, on reste concentré,
09:05 quelle que soit l'évolution du match,
09:08 pour essayer de jouer rapidement.
09:11 Premier tour, je joue Ander Jarrys.
09:22 Ander Jarrys, bon joueur.
09:24 Plutôt bon joueur de double, mais un joueur qui peut être dangereux.
09:27 Je suis en forme, à ce moment-là,
09:30 il n'a pas forcément de très bons résultats.
09:32 Je joue sur le 1, l'époque,
09:35 le cours qui a disparu depuis.
09:38 C'est devenu un jardin.
09:40 J'aimais bien le 1, moi, parce que le 1,
09:42 quand tu passais avenue Suzanne Langley,
09:44 ils avaient mis tout autour du 1, le palmarès.
09:47 Et il se trouve que 83, c'était marqué
09:51 Chris Evert, Yannick Noah.
09:53 Donc quand je passais, de temps en temps,
09:55 pour aller voir Charvet ou aller au Parc des Princes,
09:57 j'aimais bien voir mon nom, tu sais, c'est bizarre.
10:00 Je pense que je ne suis pas passé une fois
10:02 sans regarder si j'étais toujours là.
10:04 Tu ne vois pas qu'il y a un enfoiré qui m'ait effacé ?
10:06 Non, non, j'étais toujours là.
10:08 C'était sur la rue, en fait.
10:10 Donc je joue Ander Jarrys sur le cours
10:12 et je gagne très facilement.
10:14 Un match facile.
10:16 Je joue bien, je suis en forme,
10:18 mais il fait un non-match.
10:20 Match facile.
10:27 Deuxième tour, je joue Victor Pétit.
10:30 Victor Pétit, là, c'est un match un peu particulier
10:33 parce que Victor Pétit, n'oublie pas que là,
10:36 moi, j'ai un look de rockstar
10:38 que j'ai fait Marity et Gilbert Carpentier
10:41 quelques mois avant,
10:44 où là, je suis en mode chanteur.
10:46 Donc là, ce truc-là me donne
10:49 une confiance en moi, un peu rockstar.
10:52 Et dans l'univers du tennis,
10:54 ils sont tous un peu clean-cut,
10:56 des tenues blanches parfaites, nickel.
11:00 J'aime bien avoir cette place
11:03 du métissé, rasta, queer,
11:05 avec mon truc, j'avais un bon look.
11:08 Le problème, c'est que Pétit,
11:10 c'était le playboy du moment.
11:12 Pétit, quand il arrive en finale de Roland-Garros,
11:17 je ne pense pas qu'il y a une meuf en France
11:20 qui n'a pas envie de se le pécho.
11:22 Et donc moi, je joue contre Pétit.
11:24 Donc moi, il prend un peu cet espace
11:27 quand on rentre sur le cours,
11:29 mais ce n'est pas le joueur qu'il était.
11:31 Je fais un bon match et je gagne,
11:33 je crois, en 3-7.
11:35 Le match d'après,
11:44 je joue contre Pat Dupré.
11:46 Pat Dupré débarque sur le cours,
11:48 un Américain, pas bon joueur,
11:51 mais un gars qui a plutôt un bon stratège.
11:54 Il ne jouait pas bien,
11:56 mais il faisait mal jouer,
11:58 et ça, pas raté.
12:00 Il me fait mal jouer et je gagne un match en 3-7,
12:03 mais un match qui aurait pu vraiment mal tourner.
12:06 Mais ce qui m'énerve en plus,
12:08 c'est que moi, j'étais très content
12:10 de ma tenue du coq sportif.
12:12 On peut faire de la pub,
12:14 parce qu'elle était belle, cette tenue.
12:16 C'était tout blanc avec le haut jaune,
12:18 ça pouvait être le haut rouge,
12:20 mais j'ai décidé de mettre le haut jaune.
12:22 Et Dupré met la même que moi.
12:24 Il met la même tenue que moi.
12:26 Donc, si tu veux le côté, c'est moi le plus beau.
12:28 Déjà, il m'a cassé le truc,
12:30 parce qu'il avait la même tenue.
12:32 Mais je gagne ce match difficile.
12:34 Après, je joue John Alexander,
12:36 et là, je gagne facilement.
12:38 Il a un bon jeu.
12:40 Je ne sais pas comment il arrive jusqu'en huitième.
12:42 Il a dû faire des bons matchs,
12:44 mais ce n'est pas un joueur de terre battu,
12:46 il est assez lent,
12:48 et je passe la première semaine
12:50 où je n'ai pas perdu de 7.
12:52 Donc, ça, c'est bien, je suis frais,
12:54 je n'ai pas puser dans mes ressources physiques.
12:56 Et là, je fais mon premier gros test,
12:58 je joue l'Hendel en quart.
13:00 C'est à la campagne, dans l'Essonne,
13:02 près de Millis-la-Forêt,
13:04 en compagnie de quelques amis
13:06 et de sa jeune fiancée américaine,
13:08 que Yannick Noah a préparé son quart de finale.
13:10 Il a beaucoup dormi
13:12 afin d'emmagasiner des forces et de se détendre.
13:14 À son programme, seulement deux heures d'entraînement,
13:16 en dilettante,
13:18 avec son entraîneur Patrice Agellewer.
13:20 L'Hendel, on se connaît depuis qu'on a 14 ans.
13:22 Pour battre Yvan Lendel,
13:24 Yannick Noah doit faire le compte
13:26 de ses qualités.
13:28 Ses qualités, c'est d'être aussi bien physiquement
13:30 qu'en première semaine,
13:32 aussi serein et aussi confiant qu'en première semaine,
13:34 mais également mieux servir
13:36 qu'il ne l'a fait en première semaine.
13:38 Il était numéro un en Europe,
13:40 j'étais numéro deux, des fois j'étais numéro un,
13:42 il était numéro deux.
13:44 Et là, Lendel, à l'époque, 83,
13:46 c'est le joueur,
13:48 je devrais être comme Lendel,
13:50 parce que lui il est sérieux et moi je suis un guignol.
13:52 Donc c'est la France,
13:54 mais ça m'énerve,
13:56 et à ce moment-là c'est plutôt bien de m'énerver,
13:58 parce que ce problème devient mon opportunité,
14:00 parce que ça me motive,
14:02 et j'aimais beaucoup jouer Lendel.
14:04 Pour cette raison,
14:06 je n'avais rien de particulier contre lui,
14:08 sauf qu'il y avait cette espèce de truc créé,
14:10 comme quoi,
14:12 c'est le mec parfait,
14:14 et moi je suis le guignol.
14:16 Enfin, pas le guignol des boîtes de nuit,
14:18 en boîte de nuit j'étais largement au-dessus de lui, laisse tomber.
14:20 Il ne pécho rien du tout par rapport à moi,
14:22 je peux dire un truc,
14:24 je n'avais rien à lui envenir.
14:26 Donc il y avait un petit peu de ça,
14:28 je déconne,
14:30 mais il y avait un peu de ça,
14:32 et je joue, et je gagne un set, deux sets,
14:34 cinq trois au troisième, balle de match,
14:36 il fait des espoirs,
14:40 des petits coups de bluff,
14:42 comme ça,
14:44 ça passe, je perds le set
14:46 après avoir eu des balles de match,
14:48 et là l'ambiance
14:50 de mon stade,
14:52 de mon pays,
14:54 une tension,
14:56 une crispation,
14:58 alors déjà moi j'étais au bout de ma vie,
15:00 j'avais deux balles de demi-finale,
15:02 je me retrouve au quatrième set,
15:04 et dans une ambiance
15:06 pourrie,
15:08 tu sais nos équipes
15:10 quand elles commencent à moins bien jouer,
15:12 et que le stade commence à ou les siffler,
15:14 tu vois,
15:16 ou les huer même des fois,
15:18 ça n'allait pas jusque là,
15:20 mais où alors ?
15:22 Une ambiance comme ça,
15:26 et heureusement je gagne
15:28 le premier jeu du quatrième set,
15:30 et j'y mets 6-0 au quatrième.
15:32 Là-dessus je joue contre Vasselin,
15:36 qui est un joueur de promotion,
15:38 Christophe c'est partie des espoirs
15:40 du tennis à l'époque,
15:42 il arrive en demi-finale dans un parcours incroyable,
15:44 et c'est surtout qu'il m'ouvre le tableau,
15:46 parce qu'il bat Connors que je détestais jouer.
15:48 Et là je joue Christophe,
15:50 et donc pour moi jouer Christophe c'était une embellie,
15:52 franchement,
15:54 c'était une embellie, d'autant qu'il avait fait un match compliqué,
15:56 il joue en huitième de finale
15:58 contre Luna, il fait un match en 5-7,
16:00 il joue Guntard, il joue en 5-7,
16:02 il joue Connors, il joue un match de malade,
16:04 et entre les deux matchs,
16:06 dès que j'ouvre la télé, je le vois en train de faire des interviews,
16:08 chez lui, sur le cours,
16:10 et tout, je me dis "mais il va arriver, il va être vidé !"
16:12 Moi j'étais à la rochette, tranquille,
16:14 en train de me charger d'énergie,
16:16 donc je joue contre lui, moi je fais un
16:18 très bon match, et lui il fait un non-match,
16:20 donc le score n'a aucune importance,
16:22 parce que ça ne reflète pas du tout
16:24 le match qu'on aurait pu faire.
16:26 Mais bon, je suis en finale,
16:28 et de toute façon, moi,
16:30 dans l'état dans lequel je suis,
16:32 je ne perds pas contre un Français
16:34 en demi à Roland.
16:36 Je n'ai pas fait tout ça pour perdre contre un Français.
16:38 Vous venez d'écouter Yannick Noah
16:44 "Entre vous et moi", un témoignage
16:46 exceptionnel recueilli par Jacques Vendroux
16:48 au Cameroun pour Europe 1.
16:50 Dans l'épisode suivant...
16:52 J'ai joué qu'une finale dans ma vie,
16:54 et le samedi soir, je la perds,
16:56 dans mon rêve. Et je peux te dire,
16:58 quand je me suis réveillé, mon corps, il était...
17:00 mon esprit,
17:02 parce que c'est l'esprit qui gère tout le reste,
17:04 mon esprit, il était...
17:06 dans la tombe.
17:08 Yannick Noah "Entre vous et moi"
17:10 "Entre vous et moi"
17:12 Production Europe 1 Studio,
17:14 Sébastien Guyot. Réalisation et direction artistique,
17:16 Xavier Joli.
17:18 Pour découvrir la suite,
17:20 vous pouvez vous abonner gratuitement
17:22 et glisser un maximum d'étoiles sur votre plateforme préférée.
17:24 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]
17:26 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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