LE QG POLITIQUE - 02/06/23 - Avec Julien Polat

  • l’année dernière
Maire de Voiron depuis 2014, Julien Polat est également le vice-président en charge des finances du Département de l'Isère dont le budget s'élève à 1,6 milliards d'euros.

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00:00:00 (Générique)
00:00:17 -Bonjour à tous. Bienvenue dans "Le QG",
00:00:19 l'émission politique de Télé Grenoble.
00:00:21 45 minutes chaque semaine en tête à tête
00:00:23 avec un élu du territoire
00:00:24 dont les décisions impactent directement notre vie quotidienne.
00:00:27 Aujourd'hui, je reçois Julien Polard.
00:00:29 Bonjour. Merci de m'avoir invité.
00:00:31 -Bienvenue sur "Le QG", Julien Polard,
00:00:33 maire d'Iverdroit de Voiron,
00:00:35 également vice-président du pays voironné
00:00:38 en charge de l'économie
00:00:39 et vice-président également du département de l'ISER
00:00:42 en charge des finances.
00:00:43 On peut dire que vous êtes un spécialiste de l'argent public.
00:00:47 -Ce serait prétentieux, mais en tout cas,
00:00:49 c'est avec l'argent public qu'on conduit tous les projets.
00:00:51 Donc quand on est intéressé à conduire des projets,
00:00:53 il vaut mieux s'y intéresser,
00:00:55 au budget et aux marges de manoeuvre dont on dispose pour faire.
00:00:58 Et puis c'est important de bien gérer cet argent
00:01:01 qui est le fruit de l'impôt et du travail de nos concitoyens.
00:01:05 Donc je suis très fier et très heureux
00:01:07 de m'occuper de ces sujets-là.
00:01:08 -1,6 milliard d'euros, c'est le budget du département de l'ISER.
00:01:11 On en parlera un petit peu plus loin dans cette émission.
00:01:15 Vous avez 38 ans, c'est jeune en politique,
00:01:18 mais vous êtes quand même élu depuis bientôt une dizaine d'années
00:01:21 à Voiron, en 2014,
00:01:22 votre première élection à la mairie de Voiron.
00:01:25 J'ai vu que votre meilleur souvenir en politique,
00:01:28 c'était pas la première fois, mais la deuxième en 2020,
00:01:30 votre réélection.
00:01:31 -C'est vrai, parce que la première fois,
00:01:34 on peut toujours être élu sur un accident.
00:01:37 On peut être élu en partie,
00:01:39 et c'est toujours le cas, par rejet du sortant.
00:01:43 Et on est peut-être celui qui hérite d'une situation
00:01:47 qui fait que le prédécesseur est impopulaire.
00:01:49 On n'est pas élu que pour soi-même
00:01:50 ou par reconnaissance de ce qu'on porte.
00:01:53 Alors que quand on est réélu,
00:01:55 les gens ont eu six ans pour vous connaître,
00:01:57 pour apprécier ce que vous avez fait.
00:01:59 Et quand ils vous redonnent leur confiance,
00:02:01 ça peut pas être le hasard.
00:02:03 Et donc, c'est très gratifiant,
00:02:04 parce que ça vaut reconnaissance de ce qu'on a fait,
00:02:07 pas tout seul, d'ailleurs, en équipe, bien entendu,
00:02:09 mais c'est très encourageant, très gratifiant.
00:02:13 Et moi, c'est clairement la soirée qui m'a le plus marqué.
00:02:17 -Voiron, c'est la 7e commune de l'Isère en termes d'habitants,
00:02:22 une ville située entre Grenoble et Bourgoin-Jalieu.
00:02:27 On voit quelques images aériennes.
00:02:28 C'est une commune où vous essayez de préserver au maximum
00:02:31 le cadre de vie.
00:02:33 -Oui, parce que ce qui fait l'identité de Voiron,
00:02:35 d'abord, c'est d'être un territoire autonome.
00:02:38 Voiron n'est pas une ville banlieue de Grenoble.
00:02:42 On a toutes les fonctions sur le territoire
00:02:43 qui nous permettent de vivre confortablement
00:02:45 et d'apporter aux habitants ce dont ils ont besoin.
00:02:48 En matière de commerce, on a 500 commerces
00:02:50 pour une ville de notre taille, c'est exceptionnel.
00:02:52 On a un bassin économique qui est très dynamique.
00:02:54 On a des équipements sportifs, culturels.
00:02:56 On a un cadre de vie privilégié au pied de la Chartreuse.
00:03:00 On a du patrimoine.
00:03:01 Et puis, moi, je dis souvent que la force de Voiron,
00:03:04 c'est quand même d'avoir des références
00:03:06 qui constituent son identité, qui sont extraordinaires.
00:03:09 On est la ville de la Chartreuse, de Anthesit,
00:03:12 des Chocolat-Bonnat, de Rossignol, de Radial, de King's Jouet,
00:03:15 de Fitness Boutique, le territoire de Poma, de Sidas,
00:03:19 des sociétés, des noms qui rayonnent.
00:03:22 -Des termes mématiques du territoire.
00:03:23 -Oui, vous vous rendez compte,
00:03:24 c'est une ville qui se construit quand même
00:03:25 comme richesse d'appartenance.
00:03:27 Donc, les Voironnais sont fiers d'être Voironnais.
00:03:29 Ils ont raison de l'être.
00:03:30 Et cette ville est évidemment très attachante pour ça.
00:03:33 Notre enjeu, c'est qu'elle demeure à taille humaine
00:03:36 et que ça demeure aussi la ville à la campagne,
00:03:38 parce que c'est la réalité.
00:03:39 -On l'a vu, effectivement, avec ces images de drones
00:03:41 que Voiron est entourée de verdures.
00:03:44 Une ville agréable à vivre, ça passe aussi par la sécurité.
00:03:48 Ce sont des sujets qui reviennent régulièrement
00:03:51 à la une de l'actualité.
00:03:53 En ce moment, c'est le cas.
00:03:55 Comment ça se passe chez vous ?
00:03:56 Il y a la vidéo-surveillance à Voiron depuis de nombreuses années.
00:03:59 -La sécurité, c'est un combat de tous les instants
00:04:01 et c'est une guerre qui n'est jamais emportée.
00:04:04 Parce que, combien même ça peut aller mieux
00:04:06 pendant une certaine période,
00:04:07 on n'est jamais à l'abri que ça se redégrade.
00:04:09 Et puis, c'est des phénomènes qui sont toujours
00:04:12 grandement liés à l'esprit de la société.
00:04:15 Le territoire peut jamais être complètement étanche
00:04:18 de la situation générale.
00:04:19 Donc, ça, c'était quelque chose qu'on a fixé
00:04:21 comme étant une priorité pour nous au début de mon 1er mandat,
00:04:23 il y a maintenant 9 ans.
00:04:24 Entre-temps, on a doublé les effectifs de police municipale,
00:04:27 on a développé de la vidéoprotection qui n'existait pas,
00:04:30 on a un peu plus de 70 caméras dans le centre-ville aujourd'hui.
00:04:32 On a investi dans un nouveau poste de police municipale,
00:04:34 là, on met un peu plus d'un million d'euros
00:04:37 pour qu'il soit livré au mois de septembre.
00:04:39 Parce que ma conviction, c'est que les enjeux de sécurité
00:04:43 doivent impliquer tout le monde.
00:04:44 C'est bien évidemment l'affaire de l'État,
00:04:46 dont c'est une compétence régalienne,
00:04:48 mais à l'inverse de certains de mes homologues
00:04:52 de grandes villes du département, que je ne citerai pas,
00:04:55 je n'ai jamais considéré que sous prétexte
00:04:56 que c'est l'affaire de l'État,
00:04:57 ça voudrait dire que ce n'est pas celle des maires.
00:04:59 C'est une coproduction, la sécurité.
00:05:01 On doit travailler ensemble parce que c'est un enjeu d'intérêt général
00:05:05 qui ne souffre pas, me semble-t-il, d'ambiguïté
00:05:07 par rapport à l'appartenance politique des uns ou des autres.
00:05:10 Et je constate à Voiron quand même qu'au fur et à mesure des années,
00:05:13 cette capacité à faire converger les efforts,
00:05:15 à travailler ensemble, produit malgré tout des résultats
00:05:19 parce qu'on a des problèmes, mais globalement un peu moins aigus
00:05:23 que la plupart de ceux qui nous entourent.
00:05:25 – On voyait, pendant que vous parliez, quelques images justement
00:05:27 du dispositif de vidéosurveillance de la ville,
00:05:29 c'est la police municipale ou la police nationale qui gère ça à Voiron ?
00:05:32 – Les deux.
00:05:33 La police municipale, on a un centre de supervision urbain,
00:05:36 donc elle a la main sur le système,
00:05:38 mais il y a un déport à la police nationale également.
00:05:41 Donc c'est un outil, ce n'est jamais qu'un outil,
00:05:43 c'est pour ça que les caméras, ça ne fait pas le travail tout seul.
00:05:45 C'est pour ça qu'on a déployé les caméras,
00:05:46 mais on a aussi doublé les effectifs de police municipale,
00:05:49 parce qu'il faut bien des agents qui sont sur le terrain
00:05:51 quand les caméras constatent quelque chose,
00:05:53 et les deux peuvent intervenir, on le met au service des forces de l'ordre.
00:05:58 – La police municipale est armée chez vous à Voiron ?
00:06:01 – Absolument, mais elle l'était depuis longtemps,
00:06:03 ça n'a jamais été à ma connaissance un sujet à Voiron,
00:06:06 parce qu'elle l'est depuis… enfin je ne sais même pas depuis quand,
00:06:08 mais on l'a toujours connue armée me semble-t-il,
00:06:11 et puis les alternances de droite et de gauche n'ont pas remis ça en question,
00:06:14 donc on leur a mis des armes un peu plus modernes,
00:06:16 ils ont des Glock 17 aujourd'hui, pour ceux que ça intéresse,
00:06:19 qui sont des pistolets semi-automatiques,
00:06:20 mais bon, ils n'ont jusqu'à présent jamais eu à en faire usage,
00:06:24 et c'est tant mieux, c'est évidemment pour les protéger,
00:06:27 et pour qu'ils puissent protéger autrui en cas de besoin extrême.
00:06:32 – La sécurité ou l'insécurité touche aussi le monde politique,
00:06:36 les élus et notamment en ce moment la démission du maire de Yannick Brévin,
00:06:41 maire de Saint-Brévin en Bretagne, Yannick Moresse pardon,
00:06:44 maire de Saint-Brévin en Bretagne, suite à des menaces répétées,
00:06:48 allant jusqu'à un début d'incendie de sa maison,
00:06:50 a fait beaucoup réagir la classe politique,
00:06:52 et même le grand public ces dernières semaines,
00:06:54 qu'est-ce que ça vous inspire ce cas très concret d'un élu
00:06:57 qui lâche l'affaire face à des menaces ?
00:07:00 – Malheureusement c'est quelque chose qu'on voit de plus en plus,
00:07:04 qui n'est pas spécifique aux élus,
00:07:05 c'est un climat de violence latente qui monte dans la société,
00:07:10 vis-à-vis de tous ceux qui incarnent une forme d'autorité.
00:07:13 Regardez ce qu'ont vécu des enseignants encore récemment,
00:07:17 des agressions et une enseignante qui a été tuée,
00:07:19 sans même parler des phénomènes terroristes qui ont pu concerner Samuel Paty,
00:07:24 les forces de l'ordre, à Vienne il y a quelques jours,
00:07:28 un commandant de police qui est renversé au détour d'un contrôle,
00:07:31 et les élus n'échappent pas à cette règle, il faut qu'on lutte contre ça,
00:07:34 parce que notre société a besoin d'être organisée,
00:07:37 et elle a besoin pour être organisée d'avoir des hommes ou des femmes
00:07:40 qui acceptent d'endosser des responsabilités pour participer à cette organisation.
00:07:45 Et si on brise des vocations, parce que les gens ont peur
00:07:49 ou ne veulent pas infliger au-delà d'eux-mêmes, à leur famille,
00:07:52 les conséquences de leur engagement, notre pays va dans le mur.
00:07:56 Donc il faut la plus grande sévérité par rapport à ça,
00:07:59 et puis il faut aussi lutter contre ce phénomène qui veut que des gens
00:08:02 très raisonnables par ailleurs, et qui peuvent être très sympathiques
00:08:04 quand on les croise dans la rue, quand ils sont sur Internet,
00:08:07 sur les réseaux sociaux, ça devient des autres personnes,
00:08:10 et puis ça décomplexe les phénomènes d'expression injurieuse,
00:08:15 ou en tout cas pas raisonnable, et parfois condamnable,
00:08:21 parce que tout ça, ça crée un contexte qui n'est quand même pas propice,
00:08:25 alors même que le pays aurait besoin que tout le monde serre les rangs
00:08:28 pour relever les défis qui nous attendent.
00:08:30 – Vous même, vous avez été menacé de mort il y a quelques années,
00:08:33 vous aviez porté plainte à la victime, l'agresseur avait été condamné
00:08:37 en suite à cette affaire ?
00:08:38 – Oui, malheureusement, ça reste un épiphénomène,
00:08:41 puisque moi je tiens à dire quand même que 99,9% des gens que je croise,
00:08:45 évidemment ne me menacent pas, ne m'agressent pas,
00:08:48 la plupart sont extrêmement sympathiques, certains ont des choses à demander,
00:08:53 c'est normal, c'est mon rôle que d'être à leur service,
00:08:55 mais c'est toujours pareil, on parle des trains qui arrivent en retard,
00:08:59 et on parle malheureusement des incidents générés par l'extrême minorité
00:09:03 qui pose des problèmes, mais celle-ci, il faut lutter contre elle,
00:09:06 il faut que la justice se saisisse du sujet avec des sanctions qui sont exemplaires.
00:09:11 – 3 mois avec sursis, je crois que ça avait été la sanction…
00:09:13 – Non, ça a été plus que ça, en appel.
00:09:15 – D'accord, ça c'était sûrement le premier jugement.
00:09:18 Les hommes et femmes politiques sont assez protégés selon vous ?
00:09:23 C'est un peu aussi la polémique qui naît de l'affaire du maire de Saint-Brévin ?
00:09:28 – Écoutez, je vous redis comme tout à l'heure,
00:09:32 les hommes et les femmes politiques c'est une chose,
00:09:34 les infirmières dans les services d'urgence,
00:09:37 les enseignants dans certains établissements, les forces de l'ordre,
00:09:41 on ne peut pas avoir un policier derrière chaque élu,
00:09:44 c'est d'ailleurs pas ce dont on a envie,
00:09:47 ce qu'il faut c'est créer le contexte qui dissuade les passages à l'acte
00:09:51 et puis qui les condamne quand ils sont constatés.
00:09:53 Le maire de Saint-Brévin, le problème ce n'est pas tant qu'il ait été attaqué chez lui,
00:09:59 que surtout rien ne se soit passé derrière.
00:10:01 – Il n'a pas senti soutenu, il est protégé.
00:10:03 – Il démissionne, bien sûr, parce qu'il a dépendant même des sanctions judiciaires,
00:10:06 dans le discours il s'est senti complètement isolé,
00:10:09 il n'a pas senti l'État à côté de lui,
00:10:11 c'est dans cet esprit-là qu'il faut que les choses changent,
00:10:14 c'est ça que les élus attendent, on prend des responsabilités
00:10:17 avec ce que ça implique de risque, d'engagement,
00:10:21 mais il faut que quand ça dépasse les bornes,
00:10:24 il n'y ait pas une feuille de papier à cigarette qui fasse obstacle
00:10:29 à l'unité qui prévaut pour condamner ça,
00:10:33 quels que soient les bords de la classe politique,
00:10:34 quelle que soit l'étiquette des élus concernés, la taille de leur commune,
00:10:38 il faut une solidarité autour de ça, sinon je redis,
00:10:41 malheureusement on brisera des vocations,
00:10:43 on finira par ne plus trouver de gens qui s'engagent,
00:10:45 et puis le pays n'en sortira pas grandi, c'est certain.
00:10:48 – Une violence qui touche en tout cas ce qui concerne les élus,
00:10:51 tous types, de tous les bords politiques, mais aussi de tous types d'élus,
00:10:55 jusqu'au président de la République, Emmanuel Macron,
00:10:58 ces images ont été tournées en place publique à Grenoble en avril dernier,
00:11:02 un mannequin à l'effigie du président de la République,
00:11:05 brûlé par des manifestants hostiles à la réforme des retraites,
00:11:09 ça vous a choqué cette scène ?
00:11:12 – Je trouve ça extrêmement choquant, bien sûr,
00:11:14 et on peut partager le fond des revendications,
00:11:17 mais ça c'est insoutenable, c'est pas normal,
00:11:21 il n'y a rien qui permet de tolérer ça,
00:11:23 parce qu'on sait malheureusement qu'il y a des esprits faibles
00:11:26 qui font assez peu la différence entre ce qui peut être une allégorie,
00:11:31 et ce qui peut se traduire dans la réalité.
00:11:33 – Vous estimez que certains hommes politiques jouent un peu avec le feu,
00:11:38 pour rebondir sur ces dernières images,
00:11:40 dans leur discours incitent à ce type de violence ?
00:11:43 – Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a parfois des expressions
00:11:49 qui souffrent d'une ambiguïté qui n'est pas utile.
00:11:52 La mauvaise République de Mélenchon,
00:11:55 je ne pense pas que ça aide à pacifier l'atmosphère,
00:12:00 et que ce soit très responsable.
00:12:02 – Je crois que vous aviez eu quelques ennuis,
00:12:07 il y a quelques semaines, sur le campus universitaire,
00:12:10 suite à une conférence à laquelle vous étiez convié.
00:12:14 – Oui, une conférence qui d'ailleurs n'avait même pas de connotation polémique,
00:12:18 je devais simplement, devant un groupe d'étudiants,
00:12:20 expliquer ce qu'est le quotidien d'un maire et d'un élu local.
00:12:23 Mais sur le campus universitaire, aujourd'hui, manifestement,
00:12:26 il y a des groupuscules qui sont autorisés à décider
00:12:29 qui a le droit de parler et qui n'a pas le droit de le faire,
00:12:32 en présumant même de ce qu'ils vont dire,
00:12:34 puisqu'ils ne laissent même pas l'opportunité de commencer.
00:12:36 Sur un lieu, un campus universitaire,
00:12:39 qui est quand même par nature censé être un lieu de partage des idées,
00:12:43 voire de controverses, et puis d'assumer la controverse,
00:12:46 de l'encadrer, de laisser toutes les idées s'exprimer,
00:12:49 se confronter, s'entendre,
00:12:51 qu'on en soit arrivé à devoir annuler
00:12:54 parce que la menace de perturbation est sous des formes un peu violentes,
00:12:59 je trouve ça absolument gravissime.
00:13:02 – C'était effectivement des étudiants d'extrême-gauche
00:13:07 qui avaient empêché la tenue de cette conférence.
00:13:11 Dans le cas du maire de Saint-Brévin,
00:13:13 c'est plutôt l'extrême-droite qui est dans le viseur,
00:13:16 et notamment Éric Zemmour, qui a lancé la fronde en février,
00:13:22 et lancé un peu ses troupes sur le maire de Saint-Brévin.
00:13:25 Si je vous en parle, c'est que vous êtes un des rares élus et zérois
00:13:27 à l'avoir parrainé en 2022 pour l'élection présidentielle.
00:13:32 Est-ce que ça veut dire que vous partagez ces idées ?
00:13:34 – Non, moi j'ai parrainé Éric Zemmour parce que j'estimais
00:13:38 que si on veut que notre démocratie fonctionne bien,
00:13:41 il faut que tous ceux qui portent une parole ou des idées
00:13:45 qui sont susceptibles d'avoir un écho dans l'opinion,
00:13:47 aient l'opportunité de la confronter au suffrage universel.
00:13:51 Interdire à quelqu'un de se présenter, ne pas lui donner les moyens
00:13:56 de porter sa parole, c'est constitutif aussi de tensions qui sont dingues.
00:14:03 Enfin, moi il y a des gens qui m'ont reproché ça
00:14:05 parce qu'ils combattent Éric Zemmour.
00:14:07 Moi je veux poser la question, est-ce qu'Éric Zemmour est plus fort aujourd'hui
00:14:12 après avoir été candidat à l'élection présidentielle,
00:14:15 à avoir réalisé un score décevant, qui aujourd'hui a quand même
00:14:19 considérablement fait baisser son influence dans la vie politique française,
00:14:22 me semble-t-il ?
00:14:23 Et qu'est-ce qu'il en aurait été s'il avait été interdit de se présenter
00:14:26 faute de parrainage suffisant et qu'il pouvait dire
00:14:30 "mais j'étais en capacité de gagner, je n'ai pas pu le démontrer
00:14:33 parce qu'on m'a empêché d'être candidat" ?
00:14:35 Ça lui aurait donné de la force et notre démocratie, elle a besoin
00:14:38 que tous ceux qui portent des idées puissent les confronter
00:14:41 et les gens font le tri et choisissent.
00:14:44 Et le parrainage qui est attendu des maires, c'est l'autorisation
00:14:49 donnée à quelqu'un de pouvoir porter sa parole.
00:14:51 Ce n'est pas un témoignage de soutien, il ne faut pas mélanger les choses.
00:14:56 Et à quoi ça aboutit d'ailleurs, à un moment donné, ce mélange des choses ?
00:14:59 Au fait que de plus en plus d'élus préfèrent ne donner leur parrainage à personne.
00:15:04 Ah c'est la situation la plus confortable.
00:15:06 J'aurais pu dire "ah non je ne parraine pas" parce que vous comprenez,
00:15:09 mais au même titre que si un jour tous les citoyens s'abstiennent
00:15:13 de voter aux élections, on aura des élus qui ne sont représentatifs de rien
00:15:17 et vu les niveaux de participation, des fois ça commence déjà à interroger.
00:15:21 Si les élus s'abstiennent de parrainer en disant "je ne veux pas m'engager ou m'exposer",
00:15:25 on aura des élections présidentielles, on n'aura plus de candidats.
00:15:28 Est-ce qu'on pense que la démocratie en sortira grandi ?
00:15:30 Moi, ce n'est certainement pas ma conviction.
00:15:33 - Alors le patron du parti, Dérick Zemmour, en Auvergne-Renalde,
00:15:36 c'est un de vos collègues au département, Gérard Dezamp,
00:15:38 il a été exclu de votre majorité au mois de mars
00:15:42 pour des propos racistes envers un de ses opposants politiques.
00:15:45 Comment ça se passe avec lui aujourd'hui au sein de l'Assemblée départementale ?
00:15:50 Vous continuez à le fréquenter, à lui parler ?
00:15:52 - On lui parle, Gérard Dezamp, moi je le connais depuis des années,
00:15:55 c'est quelqu'un à titre personnel contre qui je n'ai rien.
00:15:59 La majorité départementale a fait le choix effectivement de manière collégiale
00:16:05 sur proposition de notre président de mettre Gérard Dezamp en congé de la majorité,
00:16:12 de lecture du groupe majoritaire, non pas parce qu'il avait un engagement
00:16:17 aux côtés d'Éric Zemmour, mais parce que lui sont reprochés des propos
00:16:22 à caractère raciste, qu'il n'a d'ailleurs même pas démenti.
00:16:26 - Il y avait des SMS qui étaient assez courants.
00:16:29 - Voilà, donc ça, on estime que le racisme, ce n'est pas une opinion, c'est un délit.
00:16:35 On respecte toutes les opinions, mais ça, on ne peut pas l'accepter, le cautionner.
00:16:40 Donc il faut de la clarté et c'est la raison pour laquelle cette décision a été prise.
00:16:44 - Vous aimeriez qu'il démissionne de son poste d'élu ?
00:16:48 - Pas, non, parce que ça c'est une autre affaire.
00:16:50 Gérard Dezamp, il occupe les fonctions qu'il occupe parce qu'il a été élu
00:16:54 par ses concitoyens qui lui ont donné leur confiance.
00:16:56 Donc c'est à ses concitoyens qu'il appartient de décider ce qu'ils doivent faire
00:17:01 de Gérard Dezamp, s'ils doivent élire quelqu'un à la place.
00:17:07 Il a été régulièrement et depuis longtemps reconduit dans ses différents mandats.
00:17:13 Preuve qu'il doit accomplir un travail de proximité qui manifestement
00:17:17 n'est pas insatisfaisant pour les habitants de son territoire.
00:17:21 Sauf à ce que la justice vienne déclarer qu'il n'est plus apte à pouvoir exercer un mandat
00:17:27 en prononçant une inéligibilité, ce qui n'a pas été le cas aujourd'hui.
00:17:31 - L'affaire est encore en cours et il émerge de charvieux chavagneux.
00:17:34 Pour préciser ce petit détail géographique, il y a une des communes iséroises du Nord-Isère.
00:17:39 Beaucoup annoncent l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir en France pour 2026.
00:17:43 Vous y croyez, vous, à cette hypothèse ?
00:17:46 - Bah écoutez, on est forcé de penser que ça peut arriver.
00:17:50 Quand on entend aujourd'hui les voix qui s'élèvent nombreuses
00:17:53 pour demander la démission du président de la République,
00:17:56 supposer qu'ils prennent la parole demain en disant "je vous ai entendu, je démissionne",
00:18:01 qui est en mesure d'être président à sa place ?
00:18:04 Il y a beaucoup de gens qui veulent le faire tomber, mais quand on demande "oui, mais pour qui ?"
00:18:08 c'est tout de suite un peu plus nébuleux.
00:18:11 Et on peut éventuellement considérer que Marine Le Pen,
00:18:14 qui a été quand même deux fois consécutivement son adversaire au second tour,
00:18:19 n'est pas la moins bien placée pour pouvoir être élue un jour.
00:18:22 Ça me paraît… enfin on y va tout droit au fur et à mesure.
00:18:26 Ça crante quand même de plus en plus haut dans les niveaux remportés au moment de la démission.
00:18:31 Dans les niveaux remportés au moment des élections.
00:18:34 Et dans le crédit qui lui est donné à elle et sa formation politique pour gouverner aussi.
00:18:39 Donc c'est préoccupant parce que la réalité c'est quand même que le choix du Front National,
00:18:44 de toute façon ça reste pour la plupart de nos concitoyens un choix par défaut.
00:18:50 C'est jamais un choix du cœur.
00:18:52 On a le sentiment qu'on a essayé la droite, ça n'a pas bien marché,
00:18:55 la gauche ça n'a pas bien marché, donc après tout les seuls qu'on n'a pas essayé c'est eux,
00:18:58 pourquoi on ne le ferait pas ?
00:19:01 Qu'il s'agisse d'elle ou de quelqu'un d'autre,
00:19:03 tant qu'on aura des gens qui sont élus par défaut,
00:19:06 on aura un malaise dans notre vie politique qui s'exprime à la fois
00:19:11 par un problème de leadership et d'incarnation
00:19:13 et aussi par un appauvrissement des idées d'une manière générale.
00:19:17 Et ça c'est en partie le fruit de la conjugaison des chaînes d'actualité en continu
00:19:23 avec les réseaux sociaux, le culte de la punchline, les 160 caractères Twitter
00:19:28 qui font que globalement il y a un niveau moyen d'attention qui n'excède plus 1 minute 30.
00:19:34 Comment voulez-vous présenter votre projet pour la France en 1 minute 30 ?
00:19:37 C'est un peu ce qu'on demande à des candidats, c'est absurde.
00:19:40 Donc l'état de notre vie politique est assez préoccupant, il faut le dire.
00:19:44 – Aujourd'hui ce n'est pas la droite traditionnelle
00:19:47 qui risque de faire de l'ombre au Rassemblement national.
00:19:51 Vous avez fait partie de l'équipe de direction des Républicains, du MP,
00:19:54 en Isère pendant plusieurs années,
00:19:56 vous avez quitté le parti en 2019, pourquoi ?
00:19:59 – Parce que je ne m'y reconnaissais plus.
00:20:02 Je trouve que les Républicains ont fini par se définir beaucoup
00:20:08 par rapport aux autres que par rapport à eux-mêmes,
00:20:11 que la ligne du parti est difficile à comprendre
00:20:16 tant elle est traversée par des fractures.
00:20:19 Moi ma conviction c'est qu'en fait l'idée d'un grand parti de la droite et du centre
00:20:22 ça ne peut plus marcher.
00:20:26 – C'est un écart idéologique ?
00:20:28 – Oui bien sûr, parce que mettre dans le même parti de manière permanente
00:20:32 des gens qui sont plutôt libéraux sur le plan économique
00:20:35 avec des gens qui sont plutôt de tradition gaullienne
00:20:38 qui considèrent que l'État a un rôle régulateur à exercer,
00:20:42 des gens qui sont plutôt conservateurs sur le plan sociétal
00:20:45 avec des gens qui sont plutôt des progressistes.
00:20:48 Ce qui jadis était pour l'IVG avec ceux qui étaient contre,
00:20:51 l'UDF était pour, le RPR était contre, le mariage pour tous,
00:20:55 l'USUDF était plutôt favorable, le RPR était plutôt opposé.
00:21:00 Sur le plan européen on en a qui sont pour une intégration très forte, fédéraliste,
00:21:03 d'autres qui sont plutôt pour une dimension souverainiste
00:21:06 dans la construction européenne.
00:21:08 En fait c'est des familles qui ont des points en commun
00:21:11 mais qui n'ont pas vocation à être perpétuellement dans la même boutique
00:21:15 et moi j'aspire à ce qu'on renoue avec un grand parti du centre,
00:21:19 un grand parti de la droite, que ça éclaircisse les choses.
00:21:22 C'est en partie parce qu'on a essayé de définir une ligne médiane
00:21:25 qui ne fonctionne pas, que le Front National a aussi pu grignoter du terrain
00:21:28 et prendre des électeurs traditionnels de la droite
00:21:32 qui ne s'y reconnaissaient plus et qu'Emmanuel Macron
00:21:35 a fait le même chemin en allant grignoter des électeurs du centre.
00:21:38 Au milieu il reste quoi ? Un morceau qui s'étiole, qui se réduit
00:21:42 mais la question de fond, de la clarification de la ligne
00:21:45 qui n'est toujours pas faite, jusque quand il faut voter la réforme des retraites.
00:21:49 – Oui puisque deux tiers l'ont votée, un tiers était opposé à cette réforme
00:21:55 de façon un peu incompréhensible puisqu'Eric Ciotti, le patron des LR
00:21:58 avait donné des consignes assez claires, le fait qu'il ait pris la direction du parti
00:22:03 c'est une bonne chose selon vous ?
00:22:05 – Ça ne règle pas le problème que je viens de poser sur la clarification de la ligne.
00:22:09 – Oui, il n'a pas la carrure pour imposer une ligne et que tout le monde le suive.
00:22:14 – Le rôle d'un chef de parti ce n'est pas d'imposer une ligne,
00:22:18 c'est de l'incarner et de conduire un collectif.
00:22:21 Et je ne pense pas que ce soit le problème personnel d'Eric Ciotti.
00:22:25 En l'état actuel de ce qu'est cette volonté de faire un grand parti de droite et du centre
00:22:29 on ne résoudra pas le sujet et la difficulté restera la même.
00:22:33 Moi je dis ça, ça me navre, ça me fait beaucoup de la peine
00:22:36 parce que sincèrement moi j'ai grandi politiquement avec l'UMP
00:22:41 et je ne me réjouis pas de constater ces difficultés.
00:22:46 J'ai beaucoup d'amitié évidemment encore pour tous ceux qui composent le parti.
00:22:50 Je loue le travail exceptionnel qui est fait en Isère par Yannick Noder,
00:22:54 par Nathalie Béranger, par les équipes qui assurent l'unité des acteurs de droite et du centre.
00:23:00 Et de ce point de vue-là, on a connu des époques en Isère où c'était plus compliqué.
00:23:04 C'est quand même un confort extraordinaire qui nous permet d'avoir des élus
00:23:08 qui sont soudés au service de l'intérêt général et de nos territoires
00:23:11 avec une majorité départementale de Jean-Pierre Barbier
00:23:14 qui rassemble aussi tout le monde de manière complètement étanche
00:23:18 à ses problématiques internes, à l'avis des partis.
00:23:21 Mais j'aimerais qu'un jour les choses se clarifient pour la ligne du parti
00:23:25 et que ça me donne des raisons d'y retourner.
00:23:28 Donc voilà pourquoi je n'y suis plus, tout en restant quelqu'un
00:23:31 dont le corps de doctrine fait de moi un homme de droite.
00:23:35 – Éric Ciotti qui est en tout cas venu à la présidence des LR avec une promesse,
00:23:39 celle que Laurent Wauquiez serait le candidat du parti
00:23:42 aux prochaines élections présidentielles en 2026.
00:23:45 Vous l'avez accueilli plusieurs fois sur votre territoire,
00:23:48 Laurent Wauquiez j'imagine que vous le connaissez bien, vous le soutiendrez ?
00:23:52 – Ecoutez moi j'ai toutes les raisons de soutenir Laurent Wauquiez
00:23:54 parce qu'il a fait beaucoup pour la région depuis qu'il a pris la tête de la région.
00:23:58 Je mesure en qualité de maire de Voiron la part que la région a exercée
00:24:04 pour nous permettre de réaliser nos ambitions.
00:24:06 Il y a énormément de projets qu'on n'aurait pas pu sortir sans la région.
00:24:09 C'est une contribution de la région qui a été déterminante
00:24:12 pour relancer le projet de nouvel hôpital.
00:24:14 On a un lycée Ferdinand Buisson exemplaire qui a été réhabilité
00:24:19 par 80 millions d'euros d'engagement de la région,
00:24:21 dans les quartiers politiques de la ville, dans les enjeux de santé,
00:24:24 la région est active.
00:24:26 Laurent Wauquiez a quand même amené une dynamique qui est très forte.
00:24:29 Moi je considère que à l'échelle de la région au Verne en Alpes
00:24:34 qui a quand même à peu près la taille et le poids de l'Autriche ou de la Suisse,
00:24:39 réussir à cet échelon-là donne le sentiment qu'on a toutes les compétences requises
00:24:44 pour pouvoir réussir à l'échelle nationale.
00:24:47 Et puis je déplorais tout à l'heure l'appauvrissement de la pensée,
00:24:50 la logique un peu superficielle des 140 caractères Twitter.
00:24:53 Moi j'invite tous ceux qui veulent renouer avec un petit peu de fond dans les idées
00:24:57 à aller voir sur les réseaux sociaux ce qu'écrit Laurent Wauquiez parfois.
00:25:00 C'est l'un des rares aujourd'hui encore qui prend le temps de réaliser
00:25:04 des analyses approfondies sur des sujets de société fondamentaux
00:25:07 en ayant le temps de développer des arguments, de mettre les choses en perspective.
00:25:11 Moi ça me fait beaucoup de bien de lire ça parce qu'au moins il y a de la pensée,
00:25:14 il y a du fond, il y a une colonne vertébrale.
00:25:16 Et ce dont a besoin un pays avant tout c'est d'avoir un cap,
00:25:20 d'avoir une colonne vertébrale.
00:25:22 En creux ça implique aussi peut-être les limites du "en même temps".
00:25:26 – En attendant peut-être que Laurent Wauquiez devienne le prochain président de droite français.
00:25:32 Le dernier c'était Nicolas Sarkozy.
00:25:35 On a appris la semaine dernière qu'il avait été confirmé dans sa condamnation
00:25:39 à un an de prison ferme, trois ans au total pour corruption et trafic d'influence.
00:25:44 Une peine de prison pour un président, un ancien président de la République,
00:25:49 c'est une première en France, prison ferme.
00:25:51 En tout cas il sera également déchu de ses droits civiques pendant trois ans.
00:25:55 Qu'est-ce que ça vous inspire cette condamnation ?
00:25:57 – D'abord ça me navre, ça m'exaspère, ces feuilletons politiques qui n'en terminent pas.
00:26:04 Je pense que ça finit par lasser tout le monde, on n'arrive même plus bien à suivre.
00:26:08 Moi si j'ai bien compris dans l'affaire quand même,
00:26:12 il est condamné pour une affaire de corruption
00:26:15 alors qu'il n'a pas obtenu ce qu'il était susceptible de vouloir avoir,
00:26:19 que ce qui aurait été promis à celui à qui il a demandé, le mec ne l'a pas eu non plus.
00:26:24 Alors en fait…
00:26:27 – Vous pensez que la justice en fait une affaire "personnelle" du cas Sarkozy ?
00:26:33 – Je crois que c'est un peu, oui c'est un peu le sentiment que ça me donne quand même.
00:26:37 Et au regard des antécédents des relations entre certains magistrats,
00:26:42 et, parce que je ne veux pas généraliser sur l'institution judiciaire de manière générale,
00:26:47 mais l'affaire du mur des cons, je crois qu'il y avait une personne
00:26:51 qui était partie prenante de ce jugement,
00:26:53 qui au demeurant était à l'époque au syndicat de la magistrature
00:26:56 et avait pu tenir sur Nicolas Sarkozy des propos qui avaient un caractère politique manifeste.
00:27:01 Bon, ça lasse tout le monde et en tout cas moi je pense qu'aujourd'hui en France,
00:27:11 il y a des gens qui méritent d'être en prison parce qu'ils font peser des menaces sur la société,
00:27:17 qui sont un petit peu plus haut dans le niveau de priorité que Nicolas Sarkozy.
00:27:21 – Ce n'est pas sa première condamnation, il avait déjà pris un an de prison ferme
00:27:25 pour le financement illégal d'une campagne politique,
00:27:28 c'était celle de 2012 avec la fameuse affaire Big Malion,
00:27:31 c'est une affaire qui en appelle, donc on verra si la peine est confirmée.
00:27:36 En tout cas ça fait du mal à la droite ce type de condamnation après coup,
00:27:41 ce n'est pas le seul à avoir…
00:27:43 – Non, ça ne fait pas du mal à la droite, ça fait du mal à la politique en général,
00:27:45 parce que ça fait plaîner un climat de suspicion généralisée,
00:27:49 évidemment ça conduit à alimenter le "tous pourris",
00:27:51 si ça faisait du mal à la droite uniquement, ça veut dire que ça fait du bien à la gauche,
00:27:56 croyez, ben non, ça fait pas du bien à la gauche non plus.
00:27:58 Et ce que je vous tiens sur les propos relatifs à Nicolas Sarkozy,
00:28:02 franchement je pourrais les tenir face à quelqu'un de gauche dans une affaire similaire,
00:28:06 c'est vraiment pas une question de partisane, mais…
00:28:10 tout ça c'est lassant parce qu'en fait quelle image ça donne du monde politique en général,
00:28:17 des élus, on est dans une société où on a le sentiment de toute façon
00:28:22 que quand on exerce des responsabilités aujourd'hui,
00:28:25 on finira forcément par passer par la barre un jour,
00:28:27 parce que ça devient un sport aussi que de juridiciariser tous les sujets de manière systématique,
00:28:34 et ça, ça ne contribue pas non plus, comme les menaces sur les élus qu'on évoquait tout à l'heure,
00:28:38 à susciter des vocations, et on en a besoin pourtant de ces vocations.
00:28:42 – Anna Marlex, président du groupe LR à l'Assemblée,
00:28:45 rappelé il y a quelques semaines que deux personnages importants de l'État
00:28:49 étaient eux aussi mis en examen, le ministre de la Justice lui-même,
00:28:52 et puis le secrétaire général de l'Élysée, qui est moins connu, lexicoleur,
00:28:57 mais qui a un rôle important dans les décisions qui sont prises à l'Élysée,
00:29:01 donc effectivement ça a une tendance en tout cas à voir toutes ces affaires sortir
00:29:06 et être traitées en justice, est-ce bien, est-ce pas bien,
00:29:08 chacun a son avis sur la question, en tout cas on a compris que vous,
00:29:13 c'était quelque chose qui vous lassait, qui ne grandissait pas la politique.
00:29:17 – Oui, et puis en plus tout le monde y perd son latin,
00:29:19 vous rappeliez une condamnation, j'aurais même été pas capable de la citer,
00:29:23 j'ai eu oui de dire qu'il y avait une information judiciaire
00:29:26 ou une procédure qui était engagée par rapport au financement libyen de la campagne,
00:29:31 voilà, au moins dix ans plus tard, enfin bon…
00:29:36 – Et puis on ne parle pas de l'affaire Fillon,
00:29:39 c'est terminé aussi par de la prison ferme pour l'ancien Premier ministre,
00:29:43 un mot sur la réforme des retraites, on a beaucoup parlé ces derniers mois
00:29:47 dans cette émission, elle a agité la vie politique depuis le début d'année,
00:29:52 vous auriez voté ce texte si vous aviez été député ?
00:29:56 – Non.
00:29:56 – Non ?
00:29:57 – Non parce que…
00:29:58 – Il fait partie de ce tiers des LR qui ont refusé cette réforme ?
00:30:01 – Écoutez d'abord, moi je pense que c'était absurde de la mettre sur la table en ce moment,
00:30:06 quand on est dans une situation où les gens peinent à remplir leur caddie au supermarché,
00:30:13 où la situation n'est quand même pas simple, au regard de l'inflation,
00:30:17 l'explosion du prix du carburant, des moyens de se chauffer,
00:30:23 mettre la réforme des retraites qui est quand même un sujet brûlant sur la table,
00:30:26 ça témoigne pour le moins d'un choix de calendrier un peu hasardeux.
00:30:31 Ensuite, il est fondamental qu'on équilibre le système et qu'on travaille davantage,
00:30:39 quand on arrive à un ratio où il y a quelques dizaines d'années,
00:30:42 il y avait 4 actifs qui cotisaient pour un retraité
00:30:45 et qu'on est dans une situation où il y a maintenant moins de 2 actifs qui cotisent pour un retraité,
00:30:49 à l'évidence il faut faire quelque chose.
00:30:51 Et prétendre qu'on veut soutenir le système de retraite par répartition en ne le changeant pas,
00:30:56 c'est mentir, parce que le meilleur moyen de soutenir le système par répartition,
00:30:59 c'est de garantir qu'il puisse avoir la perspective de demeurer équilibré.
00:31:03 Donc il faut sans doute travailler davantage,
00:31:06 mais moi je suis pour qu'on égalise la durée de cotisation, mais pas l'âge limite.
00:31:12 Moi vous savez, j'ai commencé à travailler à 22 ans,
00:31:15 ça veut dire que si on fait le calcul avec le temps de cotisation qu'on a tant de mois,
00:31:20 que l'âge limite soit 60, 62, 64, ça ne change rien.
00:31:24 Donc ça change pour qui ?
00:31:26 Pour les gens qui ont commencé à travailler tôt.
00:31:28 Et je peux comprendre que quelqu'un qui a commencé à travailler à 17 ans,
00:31:31 juge injuste et inacceptable qu'on lui demande, qu'on change les règles en cours de route,
00:31:35 et qu'on lui dit "non mais en fait tu vas bosser 2 ans de plus",
00:31:37 alors même qu'il a cotisé les 42 années attendues.
00:31:41 Et par ailleurs, ces gens qui ont commencé à travailler tôt,
00:31:44 c'est aussi souvent ceux qui ont des salaires un peu plus modestes,
00:31:48 qui vont donc avoir aussi des pensions de retraite modestes,
00:31:51 qu'on dise que chacun cotise la même durée,
00:31:57 vous avez commencé à travailler plus tôt, vous partirez plus tôt,
00:32:00 vous avez commencé à travailler plus tard, vous partirez plus tard.
00:32:03 Si on commence à rentrer dans la vie active très tard,
00:32:06 éventuellement que soit donnée la possibilité de racheter des trimestres de retraite à la fin de la carrière,
00:32:12 parce que si on rentre tard dans la vie professionnelle,
00:32:15 c'est aussi qu'on a des moyens en général, peut-être de pouvoir racheter des trimestres,
00:32:20 ce que ce qu'une personne modeste ne pourrait pas faire pour sa propre situation.
00:32:22 Donc voilà, vous voyez il y a un problème du calendrier,
00:32:25 et puis sur le fond il y a quelque chose qui n'est pas juste.
00:32:28 – Il y a eu des manifestations à Varon,
00:32:30 beaucoup de petites villes dans le cadre de cette réforme des retraites
00:32:33 ont connu leur première manifestation, c'était le cas de Saint-Marcelin,
00:32:36 par exemple, est-ce que Varon a été également animé par des cortèges ?
00:32:39 – On en a eu moins régulièrement qu'à Saint-Marcelin,
00:32:41 parce que globalement il y avait beaucoup de manifestants issus du territoire
00:32:44 qui sont souvent allés à Grenoble,
00:32:46 mais on a eu effectivement deux ou trois rassemblements contre cette réforme à Varon.
00:32:50 – Vous n'êtes pas allé jusqu'à décembre dans la rue avec les manifestants ?
00:32:53 – Non, non, non, parce que ce n'est pas mon rôle,
00:32:55 mais au demeurant ça s'est fait dans un esprit tout à fait respectueux,
00:32:59 sans débordement, comme à l'échelle nationale,
00:33:02 pour l'essentiel et avant les dernières pages de la fin.
00:33:05 – On voit quelques images d'un des nombreux rassemblements qui se sont tenus à Grenoble,
00:33:10 certains ont souhaité qu'un référendum soit proposé sur cette question
00:33:14 pour trancher avec le plus grand nombre,
00:33:16 c'est une bonne idée selon vous sur des sujets comme celui-là ?
00:33:19 – Oui, parce que quand on atteint un tel niveau de mobilisation
00:33:23 et d'intérêt dans l'opinion sur un sujet,
00:33:25 finalement on en revient aux fondamentaux "vox populi, vox dei",
00:33:30 en étant démocratie sur des sujets que le peuple considère comme déterminants,
00:33:35 qu'il soit amené à se prononcer lui-même directement, ça ne me paraît pas choquant.
00:33:40 En tout cas ce serait une voie de sortie honorable de cet impasse.
00:33:43 – Ça vous est déjà arrivé, vous, en tant que maire de Voiron,
00:33:46 de prendre une décision impopulaire,
00:33:48 pas forcément qui va mettre la ville dans la rue,
00:33:50 mais où vous sentez qu'elle n'est pas du tout acceptée par la population ?
00:33:54 – Des décisions difficiles ? Oui, j'en ai eu dans l'esprit par exemple,
00:33:58 c'est qu'au début de mon premier mandat, j'ai eu à Fermin l'école,
00:34:01 l'école du quartier de Paviot,
00:34:03 pourquoi ? Parce que cette école, qui était une toute petite école,
00:34:06 elle n'avait plus que deux classes, une classe de maternelle
00:34:09 et une classe d'élémentaire à triple niveau, CP, CE1, CE2.
00:34:13 Et à partir du CM1, de toute façon les élèves partaient dans une école voisine
00:34:16 qui est l'école Jules Ferry.
00:34:18 L'inspectrice d'académie à l'époque me disait "Monsieur le maire,
00:34:21 c'est insoutenable pour l'enseignant de devoir prendre en charge 25 enfants
00:34:25 et d'apprendre à écrire et à lire à l'enfant de CP
00:34:28 dans le même temps que je dois faire la géographie à l'enfant de CE2
00:34:31 et les mathématiques à celui de CE1."
00:34:33 Moralité, les enfants, quand ils arrivaient en CM1 à l'école Jules Ferry,
00:34:37 ils avaient un niveau moyen qui était plus faible
00:34:39 que ceux qui avaient fait l'essentiel dans ce qu'on a dit à Jules Ferry.
00:34:42 Donc il y avait une perte de chance,
00:34:44 a fortiori parce qu'on était dans un quartier qui sociologiquement
00:34:47 était en plus frappé par certaines difficultés.
00:34:50 Donc c'était l'intérêt des enfants de fermer cette école
00:34:53 pour leur offrir, dans une école qui était au démarrant pas très loin,
00:34:56 à un peu plus d'un kilomètre,
00:34:58 des conditions pédagogiques beaucoup plus solides.
00:35:01 Mais c'est la symbolique de fermer une école
00:35:04 et puis de l'enlever aussi dans un quartier
00:35:06 que ça peut éventuellement dévitaliser.
00:35:08 C'était dur comme décision à prendre
00:35:10 mais j'ai toujours pensé que c'était pour autant la bonne décision.
00:35:13 Je ne l'ai jamais regretté, d'autant moins qu'aujourd'hui,
00:35:16 je pense que si on voulait revenir en arrière,
00:35:18 plus personne ne voudrait non plus parce que ça se passe très bien
00:35:20 à l'école Jules Ferry et qu'entre-temps,
00:35:22 cette école de pavillot est devenue un centre des cultures du monde
00:35:26 qui fonctionne avec une association du territoire,
00:35:29 la TP Salmon 1, qui fait un travail extraordinaire.
00:35:31 Donc voilà, tout va bien.
00:35:33 - Vous avez fermé une école, vous avez aussi ouvert un hôpital.
00:35:36 Alors pas vous tout seul, Gilles Impaulat,
00:35:38 mais en tout cas, c'était sous votre mandature
00:35:41 puisque le bâtiment a été inauguré, je crois, en 2021.
00:35:45 Un hôpital flambant neuf qui, depuis son ouverture,
00:35:48 a du mal à fonctionner à plein régime.
00:35:50 - Alors en fait, il y a du mal essentiellement
00:35:52 sur les services d'urgence.
00:35:54 Vous savez que les urgences hospitalières sont en crise
00:35:56 partout dans le pays,
00:35:58 donc on manque de professionnels, de médecins urgentistes,
00:36:02 parfois d'infirmières.
00:36:04 Et l'hôpital de Voiron est frappé comme les autres
00:36:08 par cette difficulté qui est importante,
00:36:10 qui n'est pas qu'un problème de moyens,
00:36:12 parce qu'aujourd'hui, c'est un problème de vocation.
00:36:15 On manque de professionnels qui acceptent d'accomplir ces missions
00:36:19 et c'est pas... On peut augmenter les budgets,
00:36:22 ça ne résoudra pas tout,
00:36:24 même si les budgets sont forcément toujours un sujet.
00:36:26 C'est une vraie souffrance pour nous,
00:36:28 parce que notre combat, ce n'était pas d'avoir des murs neufs,
00:36:31 c'était de maintenir un service sur le territoire.
00:36:34 Donc de ce point de vue-là,
00:36:37 j'appelle de mes voeux, évidemment,
00:36:39 que dès que ce sera possible,
00:36:41 les services d'urgence rouvrent de manière sans interruption.
00:36:45 Alors la nuit, sauf urgence pédiatrique
00:36:48 et sauf urgence vitale.
00:36:50 Il est recommandé d'appeler le 15.
00:36:52 On a le SMUR qui intervient
00:36:55 et quelqu'un qui est en situation d'infarctus
00:36:57 à la porte de l'hôpital sera évidemment accueilli
00:37:00 et les enfants sont toujours pris en charge.
00:37:02 Pour autant, entre 20h le soir et 8h le matin,
00:37:06 si vous arrivez à un problème de vie quotidienne,
00:37:10 donc on casse une jambe ou autre,
00:37:12 il faut soit attendre 8h que le service ouvre,
00:37:14 soit aller à Grenoble où de toute façon,
00:37:16 c'est presque pas moins saturé.
00:37:18 C'est un vrai sujet d'urgence à l'échelon national.
00:37:21 Mais par ailleurs,
00:37:23 il ne faudrait pas non plus que l'on globalise
00:37:26 la situation de l'hôpital de Voiron
00:37:28 sous le seul angle de cette souffrance d'urgence
00:37:30 parce que par ailleurs, on a des services extraordinaires
00:37:32 qui fonctionnent très bien avec des professionnels
00:37:34 extrêmement compétents et engagés dans leur mission.
00:37:37 On a une maternité qui a battu l'année dernière
00:37:40 le record de naissance sur la commune
00:37:43 pour laquelle on n'a que des échos exceptionnels
00:37:46 qui reçoivent encore un label de reconnaissance
00:37:50 de la qualité du travail.
00:37:52 Donc voilà, il y a des grosses tensions aux urgences,
00:37:55 c'est vrai, j'espère qu'une solution sera trouvée,
00:37:58 que le gouvernement s'emparera de ça
00:38:01 mieux qu'il ne le fait aujourd'hui.
00:38:03 – Quel pouvoir a le maire de Voiron
00:38:06 sur un dossier comme celui des urgences de l'hôpital ?
00:38:08 – Malheureusement aucun,
00:38:10 parce que moi je ne suis pas gestionnaire de l'hôpital,
00:38:14 on aurait éventuellement le pouvoir de sensibiliser
00:38:18 et de se faire porte-parole de ces difficultés
00:38:20 pour que les décisionnaires soient en capacité de faire changer les choses.
00:38:23 J'ai eu l'opportunité de m'entretenir en tête à tête
00:38:27 avec Olivier Véran sur ce sujet
00:38:29 du temps où il était encore ministre de la Santé
00:38:31 et où les urgences de l'hôpital de Voiron venaient de fermer.
00:38:35 Ça n'a rien produit.
00:38:37 J'ai eu face à moi quelqu'un qui m'a donné le sentiment
00:38:41 d'être lui-même impuissant
00:38:44 alors que ministre de la Santé, je ne vois pas qui était plus compétent.
00:38:48 Ça m'a fichu un coup au moral quand même
00:38:51 de me dire quand on était arrivé à ce stade si grave
00:38:54 que le ministre de la Santé vienne m'expliquer
00:38:56 qu'il ne savait pas quoi faire pour résoudre le problème.
00:38:59 Et donc ça a fini de me convaincre que si je ne pouvais même pas
00:39:02 être efficace par l'intermédiaire d'une sensibilisation
00:39:05 auprès du plus haut niveau des autorités compétentes,
00:39:08 malheureusement sur une situation d'hôpital,
00:39:10 on a pu se mobiliser parce que c'était un projet d'aménagement du territoire,
00:39:13 un projet d'urbanisme aussi, à faire émerger ce nouvel hôpital
00:39:17 qui relève de son fonctionnement quotidien.
00:39:19 Je n'en suis pas responsable, pas davantage que du fonctionnement
00:39:21 de la justice ou du commissariat de police national par exemple.
00:39:24 - Beaucoup de territoires en Isère et ailleurs
00:39:26 se plaignent aussi du manque de médecins généralistes.
00:39:29 Est-ce que c'est le cas à Voiron ?
00:39:31 - Malheureusement oui, clairement.
00:39:33 On a une démographie médicale qui est très défavorable.
00:39:36 C'est-à-dire que l'âge moyen des médecins est plutôt élevé
00:39:39 et le nombre de ceux qui vont partir en retraite dans les années qui viennent
00:39:42 est important, sans garantie qu'ils soient remplacés.
00:39:45 Raison pour laquelle il faut aussi qu'on s'empare de cette question.
00:39:47 De toute façon, elle est très liée à celle des urgences.
00:39:49 Parce que vous avez aux urgences des gens qui s'y rendent
00:39:52 en n'ayant rien à y faire, mais parce qu'ils n'ont pas de médecins généralistes.
00:39:54 Ils ont besoin d'être pris en charge par un professionnel.
00:39:58 Et donc par dépit et en sachant bien que ce n'est pas leur place,
00:40:01 ils vont aux urgences.
00:40:02 C'est difficile de leur reprocher puisqu'ils veulent voir un médecin,
00:40:05 ce qui est quand même normal dans un pays comme la France.
00:40:08 Mais donc il faut que la médecine de proximité soit renforcée
00:40:12 et ça résoudra une partie du problème de l'hôpital.
00:40:15 Donc nous on a investi dans une maison de santé pluridisciplinaire
00:40:19 qui va nous permettre, dans un territoire qui est attractif
00:40:22 pour le personnel de santé, d'avoir un outil lui-même attractif.
00:40:25 Donc outil attractif dans un territoire attractif,
00:40:27 normalement ça devrait nous permettre de recruter des médecins
00:40:29 plus facilement pour essayer de combler le trou.
00:40:32 C'est un lourd investissement.
00:40:33 C'est plus d'un million d'euros que la ville va engager sur ce dossier
00:40:37 pour quelque chose qui n'est pas de notre compétence au sens de la loi.
00:40:42 Mais on le fait quand même parce qu'on se dit qu'il y a urgence à faire.
00:40:46 Donc je suis optimiste malgré tout pour l'avenir parce qu'on agit.
00:40:50 Mais par contre ça ne suffira pas non plus
00:40:52 pour résoudre le problème de manière globale.
00:40:54 Donc il faut qu'on s'en empare.
00:40:56 Je rappelle qu'en 5 ans l'ISER a perdu 68 médecins généralistes.
00:41:00 Une baisse de 6% des effectifs.
00:41:02 Ce n'est pas propre à notre département
00:41:03 mais c'est vrai que chaque territoire essaye de trouver des solutions.
00:41:06 Et ça va sans doute mieux en ISER qu'ailleurs
00:41:07 parce que le conseil départemental lui-même a un plan ISER médecin
00:41:10 qui est très dynamique pour recruter des médecins
00:41:12 notamment dans les zones tendues qui produit des résultats.
00:41:15 Il y a beaucoup de médecins qui sont arrivés par l'intermédiaire de ce dispositif
00:41:18 et donc je pense que ça aide.
00:41:20 Mais le problème il est quand même que de toute façon
00:41:23 quand un territoire arrive à séduire des médecins parce qu'il a investi pour ça
00:41:27 il pique le médecin qui n'ira pas ailleurs.
00:41:29 Donc à l'échelle nationale c'est quand même pas très satisfaisant.
00:41:32 L'urgence c'est de former des médecins.
00:41:34 Quand je vois qu'on a quand même des étudiants motivés
00:41:37 qui sont brillants et qui ne sont pas retenus à l'issue de la première année
00:41:41 et à qui on explique qu'il faut qu'ils fassent autre chose de leur vie
00:41:44 que ce pourquoi ils se sentaient une vocation
00:41:46 et qu'en parallèle de ça en fait on fait venir des médecins de l'étranger
00:41:49 à qui on donne une équivalence de diplôme
00:41:51 sans qu'on puisse nécessairement penser.
00:41:53 Ils sont très compétents, je ne remets pas ça en question
00:41:55 et on est content de les avoir parce qu'on en a besoin d'eux.
00:41:57 Mais est-ce que ça valait le coup de dire à des jeunes français
00:42:01 qui voulaient se former qu'il faut qu'ils fassent autre chose ?
00:42:04 Vous voyez, il y a quelque chose qui manque un petit peu de sens.
00:42:07 – On change de sujet, Julien Polat,
00:42:10 et pour l'introduire ce n'est pas moi qui vais vous poser une question
00:42:14 mais l'invité de la semaine dernière, Christophe Harry,
00:42:17 le président de la Métropole, c'est le jeuf du QG politique, on l'écoute.
00:42:22 – Cher Julien, Monsieur le Maire, êtes-vous favorable dans une perspective
00:42:31 de simplifier la vie de nos concitoyens dans leur déplacement du quotidien
00:42:36 à ce que le voir-en-nez puisse transférer ses transports en commun au SMAG
00:42:42 et que nous soyons dans cette nouvelle étape de la construction
00:42:46 d'un réseau finalement à la bonne échelle ?
00:42:50 Nous sommes en train de le travailler avec le Grésil-Vaudan,
00:42:53 ça serait dommage pour moi qu'il n'aille pas sur le voir-en-nez.
00:42:59 Ne me parlez pas de dette du SMAG, on fait notre affaire de la dette du SMAG,
00:43:04 on gère notre histoire, on gère notre affaire.
00:43:07 Moi je veux savoir si sur ce principe-là vous y êtes favorable
00:43:11 et si finalement, aussi petite question annexe,
00:43:13 mais c'est un petit clin d'œil avec le sourire,
00:43:15 que pensez-vous du renoncement de la gratuité des transports scolaires
00:43:19 de la région aujourd'hui ?
00:43:22 – Alors, deux questions, un petit peu abusées de Président Ferrari,
00:43:26 sur l'intégration des transports en commun du Pays-Voir-En-Nez au SMAG,
00:43:31 un syndicat qui gère les mobilités sur la grande aire grenobloise.
00:43:35 – Alors, Christophe Ferrari me demande si je suis favorable
00:43:37 pour améliorer les conditions de déplacement de nos concitoyens au quotidien,
00:43:42 améliorer les conditions de déplacement de nos concitoyens,
00:43:45 j'y suis évidemment favorable.
00:43:47 Ce dont je ne suis pas certain, c'est que le transfert de la compétence
00:43:51 du Pays-Voir-En-Nez au SMAG soit nécessairement la garantie
00:43:54 que ça sera mieux, ça reste à démontrer,
00:43:57 il y a quand même aujourd'hui des convergences parfaites
00:44:00 sur les biétiques notamment, vous avez une carte OURA,
00:44:04 vous pouvez de manière tout à fait transparente prendre un train SNCF,
00:44:08 un bus dans le Pays-Voir-En-Nez et un bus dans la métropole,
00:44:10 donc de ce point de vue-là il y a eu des progrès,
00:44:12 mais je ne suis pas certain que sous prétexte que le SMAG gère
00:44:15 à la place du Pays-Voir-En-Nez, ça sera nécessairement mieux,
00:44:17 premier point.
00:44:18 Le deuxième, ne me parlez pas de dette, bon j'entends, dont acte,
00:44:22 on peut quand même parler de fiscalité, parce que l'harmonisation
00:44:26 des réseaux entre le Pays-Voir-En-Nez et le SMAG,
00:44:28 ça voudrait dire augmentation du versement de mobilité
00:44:31 des entreprises de 1% de masse salariale dans le territoire d'emblée,
00:44:35 donc voilà, 1% de masse salariale de taxes en plus
00:44:37 pour les entreprises du Pays-Voir-En-Nez si demain on rejoint le SMAG,
00:44:40 ça mérite quand même qu'en contrepartie de cette augmentation
00:44:43 de taxes, le cas échéant, on se préoccupe d'une véritable
00:44:47 amélioration de la qualité du service et je redis en l'état actuel
00:44:50 des choses, j'attends qu'on me démontre qu'à l'Israël.
00:44:52 Et puis, 3ème élément, moi aujourd'hui j'ai un vrai problème
00:44:54 de relation avec la métropole, j'attends que la métropole
00:44:57 soit un partenaire loyal si on doit construire des choses avec elle,
00:45:01 or aujourd'hui j'ai par exemple un problème qui témoigne
00:45:04 que la loyauté n'est pas au rendez-vous, c'est que la métropole
00:45:08 était engagée par l'intermédiaire des pompes funèbres intercommunales
00:45:11 à réaliser un crématorium à Voiron, au terme d'une procédure
00:45:14 de délégation de services publics pour laquelle elle avait été candidate
00:45:17 et qu'elle avait remporté.
00:45:18 Aujourd'hui les PFI de manière unilatérale disent non, non,
00:45:21 on ne va plus le faire le crématorium.
00:45:23 Ils sont pourtant engagés à ça, contractuellement.
00:45:26 J'attendais quand même que politiquement la métropole,
00:45:28 qui est l'actionnaire majoritaire des PFI, puisse dire on a
00:45:31 un engagement, moralement cet engagement on va le tenir,
00:45:33 le crématorium nous allons donc le faire, d'autant plus qu'il s'agit
00:45:36 quand même d'un équipement important d'intérêt général qui rayonne
00:45:39 sur un territoire qui excède évidemment la seule ville de Voiron
00:45:43 et qui vient en soutien aux habitants dans les moments où ils sont
00:45:47 les plus fragiles quand ils ont perdu un proche.
00:45:49 Or aujourd'hui dans les périodes où on a des pics de mortalité
00:45:52 comme on l'a connu dans le Covid, il y a des gens qui doivent souffrir
00:45:54 d'être en 10 jours avant que leur proche soit pris en charge
00:45:57 par un crématorium parce qu'ils sont tous complets.
00:46:00 J'estime que ça, unilatéralement renoncer à cet engagement,
00:46:04 c'est un acte de déloyauté majeur.
00:46:07 Et travailler sur des compétences multiples avec des partenaires
00:46:11 qui ne sont pas plus fiables que ça, ça m'en passe l'envie.
00:46:14 - Qu'est-ce qu'il faut qu'il fasse Christophe Ferrari
00:46:16 pour regagner votre confiance ou la gagner peut-être ?
00:46:18 - Qu'ils disent au PFI que quand on a pris un engagement contractuel,
00:46:23 légal, d'obtenir une délégation de service public
00:46:26 au terme d'une procédure de mise en concurrence,
00:46:28 quand on prend un engagement, on le tient.
00:46:30 Et on ne le rompt pas unilatéralement,
00:46:32 surtout sur un sujet, je redis quand même,
00:46:35 d'intérêt public majeur qui est celui d'assurer
00:46:38 des inhumations dignes à nos concitoyens.
00:46:42 - On a compris, donc l'intégration dans le SMIC,
00:46:45 ce n'est pas pour tout de suite.
00:46:46 En tout cas, si on vous demande votre avis,
00:46:49 que pensez-vous du renoncement de la région,
00:46:52 la gratuité des transports scolaires ?
00:46:55 Jusqu'à cette année, c'était le département
00:46:57 qui assurait encore cette compétence,
00:46:59 mais qui va être basculée à la région.
00:47:01 - Écoutez, moi j'avais défendu la gratuité
00:47:04 au moment où le département devait la prendre.
00:47:06 Donc sur le principe, je le regrette.
00:47:09 Mais j'imagine que la région ne prend pas plaisir
00:47:12 à rendre payant un service qui était gratuit.
00:47:15 La région a aussi un service à gérer à l'échelon
00:47:18 d'un territoire régional qui est vaste.
00:47:20 On évoquait tout à l'heure une superficie équivalente
00:47:22 à celle de l'Autriche.
00:47:24 La région, elle est forcée d'assurer un service
00:47:26 équivalent à tous ces territoires.
00:47:28 Elle ne peut pas mettre la gratuité des transports
00:47:30 dans l'ISER, tandis que ce serait payant
00:47:33 dans l'Allier ou dans le Rhône.
00:47:35 Donc si elle a eu à faire un choix
00:47:37 entre mettre gratuit partout
00:47:39 ou remettre payant de partout,
00:47:41 je peux comprendre les raisons
00:47:43 pour lesquelles on en arrive là.
00:47:45 C'est sûr que j'aurais préféré
00:47:48 que les choses ne changent pas.
00:47:50 Le transfert de compétences,
00:47:51 ce n'est pas nous qui l'avons souhaité,
00:47:53 c'est le législateur qui a souhaité
00:47:55 que le transfert soit fait à la région.
00:47:57 C'est peut-être ça qui pose problème
00:47:58 parce que je ne suis pas sûr que la région l'avait demandé
00:48:01 et le département ne l'avait pas demandé non plus.
00:48:03 - La gratuité des transports en commun,
00:48:05 c'est un débat qui se déroule au SMAG.
00:48:07 En tout cas, certains élus,
00:48:09 membres de la majorité métropolitaine,
00:48:10 y sont fortement favorables,
00:48:11 notamment les écologistes.
00:48:13 Est-ce qu'au sein des transports voire nés,
00:48:15 c'est une question aussi qui se discute ?
00:48:17 - Moi, je suis, en tout cas intellectuellement,
00:48:21 curieux de savoir ce que ça pourrait produire.
00:48:23 Quand vous savez qu'un réseau de transports en commun,
00:48:25 ça coûte extrêmement cher à exploiter
00:48:27 et que la contribution des usagers au financement,
00:48:30 oui, c'est moins de 10 %,
00:48:32 je me dis finalement,
00:48:34 est-ce qu'il ne vaut mieux pas que cette part-là,
00:48:36 la collectivité, l'apporte de manière complète ?
00:48:40 En contrepartie de quoi,
00:48:42 si on a effectivement une augmentation très forte
00:48:45 de la fréquentation et donc un délestage des routes,
00:48:48 un abandon de la voiture individuelle
00:48:50 pour les transports en commun,
00:48:51 en fait, la rentabilité, elle se calculera
00:48:53 par rapport à ce niveau de fréquentation
00:48:55 plus que sur la simple dimension financière
00:48:57 puisque de toute façon,
00:48:58 il n'y en aura jamais de rentabilité financière en cette matière.
00:49:01 Donc, ça mériterait peut-être de l'expérimenter
00:49:03 et au moins peut-être commencer à le faire partiellement
00:49:06 pendant certaines périodes de fêtes,
00:49:08 de fortes fréquentations, par exemple,
00:49:10 pour qu'on juge à l'usage.
00:49:12 Moi, je n'ai pas de conviction en la matière.
00:49:14 Je suis certain que ce soit la bonne décision.
00:49:16 Je ne suis pas non plus certain
00:49:18 qu'il faille absolument l'éviter.
00:49:20 J'ai envie de dire, essayons pour voir.
00:49:22 Et je crois d'ailleurs que certains territoires
00:49:23 à l'échelle nationale
00:49:24 ont déjà réalisé ces expérimentations.
00:49:27 Ce serait intéressant qu'on essaye de voir ce que ça a donné.
00:49:29 Il y a Dunkerque, Aix-en-Provence,
00:49:31 il y a Montpellier qui va s'y mettre,
00:49:32 grande ville à partir de la fin d'année.
00:49:35 Puisqu'on parle de déplacement,
00:49:36 est-ce qu'il y a des bouchons à voirons ?
00:49:38 Oui, il y en a aux heures de pointe
00:49:40 comme à peu près dans toutes les villes.
00:49:42 Mais bon, on a des situations qui restent
00:49:44 tout à fait maîtrisées à ce stade.
00:49:46 - Vous avez un projet d'achever
00:49:48 le contournement routier de la ville ?
00:49:50 J'imagine que c'est pour aussi alléger
00:49:52 cette circulation automobile.
00:49:54 - Alors le projet de la fin du contournement de voirons,
00:49:56 en fait, il est lié au fait qu'il y avait un projet
00:49:58 de contournement de la ville par l'ouest,
00:50:00 une rocade ouest,
00:50:01 qui est censée permettre de contourner voirons
00:50:03 sans avoir à y rentrer.
00:50:04 Sauf que ça a été réalisé en trois tronçons successifs
00:50:07 et le quatrième n'a jamais été fait.
00:50:09 Donc aujourd'hui, cette rocade, elle débouche
00:50:11 soit sur l'autoroute, mais l'autoroute,
00:50:13 il y a des gens qui n'ont pas envie de s'y rendre,
00:50:15 soit sur un réseau secondaire de voiries
00:50:18 à caractère rural qui sont complètement débordées
00:50:21 et qui représentent des dangers,
00:50:24 de la pollution aussi.
00:50:26 Il y a des villages qui sont traversés
00:50:28 de part en part alors qu'ils ne devraient pas l'être
00:50:31 pour des trafics de transit.
00:50:32 Et l'idée, c'est que ce tronçon
00:50:34 qui représente 1,5 km à peu près de l'INEAR
00:50:37 permette justement d'avoir un transit
00:50:39 beaucoup plus direct et d'encombrer
00:50:41 des chœurs de villages, etc.
00:50:42 Donc moi, je suis très, très partisan de ce projet.
00:50:44 Ce n'est pas tant Voiron qui a à y gagner.
00:50:47 On aurait certes 5 000 véhicules jour en moins
00:50:49 dans les traversées du centre-ville.
00:50:50 Mais ça fait en fait beaucoup de villages ruraux
00:50:53 en périphérie qui auraient un gain de qualité de vie majeur.
00:50:57 Je pense que l'environnement y gagnerait
00:50:59 parce que vaut mieux que les voitures aillent plus vite
00:51:02 du point A au point B à un régime moteur
00:51:04 qui produit moins de pollution
00:51:06 que d'aller se foutre dans les chœurs de villages
00:51:10 ou au milieu du trafic en ville
00:51:11 quand en fait on n'a pas vocation à y être.
00:51:13 - Vous en parlez au conditionnel ?
00:51:15 C'est-à-dire que ce projet n'est pas sûr d'aboutir ?
00:51:18 - Ce projet, il fait l'objet de controverses.
00:51:22 - Aujourd'hui, quand on construit des routes,
00:51:24 c'est difficile de faire l'unanimité.
00:51:25 - Exactement.
00:51:26 D'ailleurs, ce qui me navre un petit peu,
00:51:27 c'est que les arguments des opposants à ce projet
00:51:29 pourraient être exactement les mêmes
00:51:32 au mot près pour un projet au fin fond du Morbihan
00:51:35 ou en Corse du Sud.
00:51:39 Ils auraient exactement les mêmes arguments
00:51:40 sur l'idée qu'il ne faut pas faire des routes
00:51:41 parce que faire des routes, ça attire les voitures.
00:51:43 En l'état actuel des choses,
00:51:44 le projet, c'est justement de remettre les voitures
00:51:46 à un endroit où elles gêneront moins les piétons,
00:51:48 les cyclistes et les habitants.
00:51:50 Et en matière de respect de l'environnement,
00:51:53 je redis qu'une voiture qui circule
00:51:55 sur des petites routes de campagne
00:51:58 vaut peut-être mieux qu'elle aille
00:52:00 sur un axe qui lui est complètement dédié
00:52:03 plutôt que d'aller polluer en ville
00:52:04 là où il y a les habitants qui habitent et qui dorment.
00:52:06 - Il y a notamment la deuxième vice-présidente
00:52:08 du Pays voironné, la maire de Moiron,
00:52:10 qui est contre ce projet.
00:52:11 Est-ce qu'il y a la même ambiance
00:52:13 que parfois ou souvent à la métropole de Grenoble
00:52:15 dans les discussions au sein de l'exécutif
00:52:18 du Pays voironné,
00:52:19 puisque vous faites partie du même bateau
00:52:20 quand on est vice-président ?
00:52:22 - Non, absolument pas.
00:52:23 L'ambiance est très bonne
00:52:24 dans le travail au Pays voironné,
00:52:25 dans la cohésion des élus de manière générale.
00:52:27 Là, vous prenez vraiment l'exemple qui se distingue
00:52:31 parce qu'au terme d'un débat
00:52:33 qui a été quand même extrêmement nourri
00:52:34 en assemblée communautaire,
00:52:36 avec tous les arguments
00:52:37 qui sont sur la table longuement,
00:52:38 je rappelle quand même
00:52:39 que l'Assemblée communautaire du Pays voironné
00:52:40 a validé le projet à plus de 75 %.
00:52:44 Donc je dis que c'est un projet
00:52:46 qui ne fait pas l'unanimité, ça c'est sûr,
00:52:47 et j'emploie le conditionnel.
00:52:48 Pourquoi ?
00:52:49 Parce que je suis respectueux de la procédure.
00:52:51 On va rentrer dans une phase de concertation publique
00:52:54 suivie d'une enquête publique
00:52:56 au cours de laquelle les habitants
00:52:58 pourront dire pourquoi ils veulent le projet,
00:53:00 pourquoi ils s'y opposent,
00:53:01 et c'est au terme de l'enquête publique
00:53:04 qu'il sera décidé si oui ou non
00:53:06 le projet peut aboutir.
00:53:08 Rien n'exclut que la déclaration d'utilité publique
00:53:11 ne soit pas délivrée par l'État
00:53:13 parce que l'enquête publique conclurait
00:53:15 au fait qu'il ne faut pas faire le projet.
00:53:17 Voilà, ce sont les règles
00:53:18 et nous on respectera les règles.
00:53:19 Donc c'est pour ça que j'emploie le conditionnel
00:53:21 mais qu'il n'y ait aucun doute sur le fait
00:53:22 que je souhaite que ce projet se réalise,
00:53:24 qu'il est salutaire pour le territoire,
00:53:26 qu'il est nécessaire aussi
00:53:27 pour faciliter les accès à l'hôpital justement.
00:53:30 Et c'est là où je ne comprends pas du tout
00:53:32 les arguments de la maire de Moiran.
00:53:33 Les Moirannais sont parmi ceux
00:53:34 qui ont le plus à gagner à la réalisation du projet
00:53:37 parce que c'est une liaison beaucoup plus facile
00:53:39 au nord du territoire, à l'hôpital,
00:53:41 à la zone commerciale des Blanchisseries,
00:53:42 au campus de la Brunerie.
00:53:44 Bon, mais...
00:53:46 - A suivre, le budget de ce projet,
00:53:51 il se chiffre à combien de millions d'euros ?
00:53:52 - C'est une vingtaine de millions d'euros
00:53:54 pris en charge par le département,
00:53:55 essentiellement qui est maître d'ouvrage.
00:53:57 Donc voilà, c'est un projet qui est important
00:54:02 mais qui est nécessaire pour structurer le territoire.
00:54:05 - On voit quelques images justement
00:54:06 de cette zone commerciale des Blanchisseries,
00:54:08 donc en périphérie de Varon,
00:54:10 que vous vouliez à un moment donné étendre.
00:54:12 En tout cas, il y avait un projet d'extension
00:54:13 qui a été abandonné.
00:54:14 - Il y avait un projet d'extension
00:54:15 qui était dans les rails depuis longtemps
00:54:17 qui consistait à ce qu'on puisse avoir
00:54:20 sur 4 hectares, une extension de la zone commerciale.
00:54:23 Et puis, on s'est aperçu quand même
00:54:24 qu'on faisait beaucoup d'efforts
00:54:26 pour essayer de maintenir la vitalité
00:54:27 des commerces de proximité en centre-ville
00:54:29 et que ça serait navrant
00:54:30 qu'on défasse d'une main ce qu'on s'efforce de faire de l'autre
00:54:34 et qu'on vienne fragiliser le commerce de centre-ville
00:54:36 par l'extension de la zone commerciale
00:54:38 sur un modèle de commerce
00:54:40 qui, au demeurant, n'est plus non plus dans l'air du temps.
00:54:43 Des surfaces commerciales de 3 000 m²,
00:54:45 même les enseignes aujourd'hui ne demandent plus ça
00:54:48 parce que le modèle de commerce ont changé.
00:54:51 Donc, il était plus sage d'y renoncer
00:54:54 et puis de garder le potentiel de développement
00:54:57 que représente cet espace
00:54:59 pour répondre mieux aux besoins du territoire
00:55:02 en sachant qu'une partie a été rendue de toute façon à l'agriculture
00:55:05 parce qu'il est important de sanctuariser les terres agricoles
00:55:07 si on veut préserver nos agriculteurs d'une part
00:55:10 et puis la physionomie rurale du territoire.
00:55:12 - Un petit mot, puisque vous évoquiez sur ce projet routier
00:55:14 le financement du département.
00:55:17 Vous êtes vice-président aux finances 1,6 milliard d'euros.
00:55:21 C'est le budget de cette année pour le département.
00:55:25 Alors, on a déjà parlé, dans le cadre de cette émission
00:55:27 avec Jean-Pierre Barbier au mois de janvier,
00:55:29 on peut rappeler peut-être les grandes lignes quand même
00:55:32 de ces montants qui sont assez importants pour un département.
00:55:35 - Le département a un budget important,
00:55:37 vous l'avez dit, 1,6 milliard
00:55:39 parce que d'abord, il a des compétences qui elles-mêmes sont importantes
00:55:42 et qu'il redistribue une grande partie de son budget
00:55:44 au service des solidarités, donc des plus fragiles,
00:55:46 de ceux qui en ont besoin, sur le social, sur le RSA,
00:55:49 la dépendance, l'accompagnement des personnes handicapées.
00:55:52 Donc, c'est des budgets qui sont importants.
00:55:55 La santé financière du département est bonne
00:55:57 parce que le département est bien géré
00:55:59 avec beaucoup d'attention depuis longtemps,
00:56:01 parce que nous avons bénéficié des faits de conjoncture
00:56:04 qui nous ont apporté des recettes qui étaient dynamiques,
00:56:06 notamment ce qu'on appelle les DMTO, les droits de mutation à titre onéreux,
00:56:10 autrement appelés, les frais de notaire,
00:56:12 qui, par l'effet des dynamiques du marché immobilier,
00:56:15 qui ont été excellentes ces trois dernières années,
00:56:17 ont beaucoup porté nos recettes.
00:56:19 Mais c'est ce qui nous donne les moyens d'agir.
00:56:21 Le département et la collectivité qui investit le plus,
00:56:24 400 millions d'euros par an
00:56:26 pour rénover les collèges, pour construire des routes,
00:56:29 pour aménager ou protéger les espaces naturels sensibles,
00:56:32 pour soutenir l'agriculture,
00:56:34 pour venir en soutien aux plus fragiles.
00:56:38 Ce sont des compétences qui sont majeures dans la vie quotidienne
00:56:42 et ces moyens dont nous disposons,
00:56:44 nous les mettons de manière extrêmement active
00:56:46 au service des habitants.
00:56:48 - On va finir cette émission, Julien Polat,
00:56:50 par une bonne nouvelle pour le pays voie ronnée,
00:56:53 pour tout le sport isérois.
00:56:55 C'est la montée en Ligue 2 de l'équipe de basket de voie ronnée,
00:56:59 Ligue 2 féminine, c'est le deuxième niveau national.
00:57:03 J'imagine que pour vous, c'est une satisfaction de voir le club,
00:57:06 c'est le sport phare de voie ronnée, le basket féminin,
00:57:09 depuis très longtemps.
00:57:10 - On a beaucoup de clubs phares en voie ronnée.
00:57:13 La vie sportive est extrêmement riche.
00:57:15 Mais le PVBC, c'est l'héritier de l'étoile de voie ronnée,
00:57:18 qui était déjà en Ligue professionnelle
00:57:20 il y a un peu plus de 10 ans.
00:57:22 On renoue avec l'histoire,
00:57:24 on n'a jamais dû perdre,
00:57:26 dans la mesure où c'était des raisons extrasportives
00:57:28 qui, malheureusement, avaient conduit à la relégation du club.
00:57:31 Et puis, ils nous ont gratifiés d'une saison absolument exceptionnelle.
00:57:35 Il faut voir ce que c'est, l'ambiance du gymnase Chotard,
00:57:38 les soirs de match à domicile, c'est extraordinaire.
00:57:41 Il faut pas que je dise des vrais chiffres,
00:57:43 parce que pour des raisons de sécurité, on aura des problèmes.
00:57:45 Il y a au moins 700 personnes qui sont survoltées, qui vivent ça.
00:57:49 - C'est l'inversé syndical, vous voulez baisser le chiffre.
00:57:52 - Exactement.
00:57:54 C'est extraordinaire.
00:57:56 C'est une chance pour la ville
00:57:58 de pouvoir vibrer de manière positive à des occasions comme celle-ci.
00:58:02 - On le voit, ce gymnase, qui est le siège historique du club,
00:58:06 mais qui n'est pas forcément adapté à l'accueil d'un public nombreux,
00:58:09 notamment pour évoluer en sport professionnel.
00:58:11 Est-ce qu'il y a des projets d'aménagement,
00:58:13 de changement de salles éventuels ?
00:58:15 - C'est un gymnase qui commence à être ancien.
00:58:17 La ferveur des supporters est telle
00:58:19 que pousser les murs, ça serait parfois utile.
00:58:22 Les exigences du sport professionnel demandent des espaces
00:58:26 dont on n'a pas forcément le confort aujourd'hui.
00:58:30 Moi, j'ai toujours dit,
00:58:32 on accompagne la réussite des acteurs du territoire
00:58:35 dans le champ de l'économie, dans le champ associatif,
00:58:37 dans le champ du sport.
00:58:39 Le PVBC réussit, la ville sera à ses côtés pour accompagner sa réussite.
00:58:43 Et évidemment, ça nous conduit à envisager
00:58:46 les nouvelles enceintes pour le club,
00:58:49 pour réfléchir aux modalités sur lesquelles
00:58:51 on pourrait lui donner un écran conforme à ses besoins.
00:58:54 - Et puis, il y aura un derby en Ligue 2,
00:58:56 à ne pas rater, c'est Voiron contre le club de Mélan,
00:59:00 qui est lui également en Ligue 2 depuis deux saisons.
00:59:04 Et je pense que le derby, aller-retour,
00:59:06 vendra le déplacement dans les deux cas.
00:59:08 - Ça va être chaud.
00:59:10 On a eu les derbys quand Mélan était encore en NF1.
00:59:13 Je peux vous dire que là aussi, il y a du spectacle.
00:59:15 - Dernière petite image de sport.
00:59:18 Il y a quelques jours, la course de la résistance
00:59:20 qui se déplace d'année en année dans les communes iséroides,
00:59:22 c'était à Voiron avec un record de participation.
00:59:25 - Ah oui, ça a été une journée extraordinaire.
00:59:28 D'abord, on a eu un temps à la hauteur,
00:59:31 une ambiance, une convivialité qui était extrêmement forte.
00:59:35 Et puis, je crois que je viens de me voir passer là.
00:59:39 Et puis bon, la démarche, la course de la résistance
00:59:42 que le département organise, c'est quand même la volonté de dire
00:59:45 que c'est un territoire qui est riche d'une charge historique importante.
00:59:50 La résistance, ça a quelque chose qui a voulu dire beaucoup
00:59:53 dans notre territoire.
00:59:54 Le 8 mai n'est pas qu'un jour férié.
00:59:57 Et si on doit trouver des moyens ludiques
01:00:00 de re-sensibiliser les gens à la richesse de cette histoire
01:00:02 par l'entremise du sport, c'est une très bonne idée
01:00:05 et la preuve que ça marche.
01:00:06 Et je suis très reconnaissant, Jean-Pierre Barbier,
01:00:08 d'avoir été à nos côtés cette journée.
01:00:09 - Alors je savais que vous étiez un adepte des sports de combat,
01:00:11 pas forcément de la course à pied,
01:00:12 mais vous avez terminé 35e sur 442 du 8 km
01:00:15 en 41 minutes 48 secondes.
01:00:17 Ça fait 12 km/h, c'est une super moyenne.
01:00:21 Vous avez des talents cachés d'endurance.
01:00:24 - Vous savez, quand on se compare, on peut toujours se rassurer,
01:00:26 mais j'étais pas loin de 10 minutes derrière le premier aussi.
01:00:29 Donc voilà, je me fais plaisir.
01:00:31 C'est agréable, ça vide la tête de pouvoir courir.
01:00:33 On a la chance d'être dans un cadre de vie
01:00:35 qui fait que courir est agréable.
01:00:37 Bon, je n'aurai pas une carrière sportive après ma vie politique.
01:00:41 - On verra ce qui sera peut-être représenté l'an prochain
01:00:44 aux Jeux olympiques de Paris, au départ du marathon
01:00:46 par Hassan Chali, qui est licencié au club d'athlétisme de Voiron
01:00:51 et qui est l'un des Français qui, normalement,
01:00:52 devrait avoir sa sélection olympique pour le grand rendez-vous.
01:00:57 Dernier exercice, Julien Polat,
01:00:59 vous allez regarder la caméra à côté de moi
01:01:01 et poser une question à notre prochain invité.
01:01:03 C'est Émilie Chalas, l'ancienne députée de l'ISER,
01:01:06 qui est devenue, il y a quelques semaines,
01:01:08 la patronne du parti Renaissance,
01:01:10 parti d'Emmanuel Macron en ISER.
01:01:12 Je vous laisse lui poser la question,
01:01:14 quelle est la question que vous souhaitez ?
01:01:15 - Madame Chalas, en tant qu'élu d'opposition
01:01:18 au Conseil municipal de Grenoble,
01:01:20 vous appelez de vos voeux qu'à l'issue du mandat d'Éric Piolle,
01:01:23 la page des écologistes à Grenoble soit tournée.
01:01:25 C'est un objectif avec lequel je me sens assez en phase,
01:01:29 spontanément. Toutefois, le sentiment m'a parfois été donné
01:01:33 que vous tapiez sur lui aussi fort que sur les autres oppositions.
01:01:37 Or, l'unité me paraît être un gage important
01:01:42 pour donner des garanties de renversement et d'alternance.
01:01:45 Est-ce que c'est une dimension que vous prenez en considération ?
01:01:49 - Merci Julien Paula. Émilie Chalas vous répondra
01:01:51 la semaine prochaine dans le QG politique,
01:01:53 le vendredi à 21h15, le samedi à 13h
01:01:56 et le dimanche à 19h, une émission qu'on pourra revoir
01:01:59 en replay sur le site de Télé-Grenoble.
01:02:01 Bonne continuation et puis bonne chance au PVBC
01:02:03 pour la prochaine saison.
01:02:05 - Merci à vous pour votre invitation.
01:02:08 ...

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