SMART JOB - Emission du mardi 6 juin

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Mardi 6 juin 2023, SMART JOB reçoit Jean-Philippe Acensi (Président, APELS) , Dominique Largaud (déléguée régionale IDF, APEC) , François Rouvier (Directeur Général, Salvum) , Marc Landré (Associé, Sia Partners) , Julien Breuilh (directeur relations entreprises, Groupe EDC Business School) et Albane Armand-Prieto (Directrice, Robert Half France)
Transcript
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RHC tous les jours du lundi au vendredi.
00:13 Débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment.
00:16 Bien dans Smart Job, aujourd'hui, on s'intéresse à la sécurité routière au travail.
00:21 Alors pas sur votre lieu de travail, mais lorsque vous vous rendez au travail,
00:24 plus de 236 000 personnes blessées en 2022 parce qu'elles étaient au volant.
00:30 On en parle avec François Rouvier, directeur général de Salvoom, il nous expliquera tout.
00:35 Les entreprises s'engagent avec une entreprise ou une association.
00:39 Aujourd'hui, une association pour parler de l'inclusion par le sport.
00:42 Oui, c'est aussi un levier d'insertion professionnel.
00:45 On en parlera avec Jean-Philippe Assensi, président d'Appels, l'agence de l'éducation par le sport.
00:50 Et puis le cercle RHC, le nouveau lien de subordination pour le dire simplement,
00:55 pourquoi allons-nous travailler ? Pour le sens, pour le salaire, comment faire lorsqu'on est une entreprise
01:00 pour maintenir l'engagement de ses collaborateurs ?
01:03 On en parlera avec des experts et des spécialistes de ce sujet.
01:06 Et puis pour terminer notre émission, fenêtre sur l'emploi, le grand désengagement
01:10 ou simple évolution des comportements.
01:13 On fera le point avec Julien Breuil qui a compilé des études.
01:16 Il est le directeur des relations entreprise au groupe EDC Business School.
01:20 Voilà le programme. Tout de suite, c'est Bien dans son job.
01:22 Bien dans son job, c'est un sujet de société qui impacte les salariés,
01:40 la sécurité routière lorsque vous êtes en voiture et que vous vous rendez sur votre lieu de travail.
01:45 Il arrive assez fréquemment que vous ayez un accrochage, un accident, des blessures
01:49 et parfois allant jusqu'à la mort. On en parle avec François Rouvier.
01:52 Bonjour François. - Bonjour.
01:54 - Ravi de vous accueillir. Vous êtes le directeur général de Salvoom.
01:57 On vous accueille aujourd'hui parce qu'on avait été interpellé par les propos de Laurent Pietraszewski,
02:02 ancien ministre en charge de la réforme des retraites mais aussi des questions de santé
02:07 qui avaient sur notre plateau évoqué la mortalité.
02:11 C'est considéré par le nombre d'accidents mortels de salariés allant au travail.
02:16 C'est votre sujet. Pourquoi avoir décidé de l'adresser et pourquoi choisir d'interpeller les entreprises sur ce sujet ?
02:24 - Alors d'abord parce que comme vous l'avez dit, c'est un sujet majeur.
02:28 C'est la première cause de mortalité sur les routes en France.
02:32 Et le trajet domicile-travail est la première occasion de perdre sa vie et d'ailleurs d'avoir un accident sur la route.
02:44 La raison est simple. C'est que comme on connaît par cœur le chemin, on se concentre moins.
02:49 Et on se concentre moins donc forcément on perd son attention.
02:53 Son attention elle est encore dans sa vie professionnelle à venir ou passer.
02:58 Et donc on est moins en contact avec la route.
03:01 Alors pourquoi est-ce qu'on s'intéresse à ça ?
03:03 D'abord parce que SalveHomme qui a été créé en 2014 est né de la volonté de sauver le maximum de vies grâce à des formations digitales.
03:13 Les formations au présentiel qui existent depuis très longtemps, secourisme et prévention, ont l'inconvénient du présentiel.
03:19 Il faut les organiser etc.
03:21 Et l'inconvénient du fait que vous avez peut-être été vous-même formé au secourisme ici.
03:27 On l'est une fois et puis ensuite six mois après on a un peu oublié les gestes.
03:31 Et quand on se retrouve en situation, on n'ose pas agir.
03:34 Là on peut ouvrir l'application le temps que l'on veut.
03:36 Alors que là on peut ouvrir l'application sur son téléphone, sa tablette, autant de fois qu'on veut.
03:39 Un mot quand même et quelques chiffres pour bien comprendre l'importance de l'accompagnement que vous faites à travers le numérique.
03:45 Puisque c'est à travers le numérique que vous accompagnez des collaborateurs.
03:49 12,3% des accidents de travail sont des accidents de la route.
03:53 Et ce dernier chiffre, 35% des accidents de travail mortels sont des accidents de la route.
03:58 Moi je rajoutais le chiffre de 236 000 personnes blessées sur la route en France métropolitaine.
04:05 C'est des chiffres ahurissants.
04:07 Il y a la connaissance du parcours.
04:10 J'ai envie de dire, il y a aussi le stress au travail.
04:12 Parce qu'on commence à travailler dans sa voiture.
04:14 Et on commence aussi à répondre à des SMS, à des mails, à parler au téléphone.
04:18 Est-ce que ça c'est quantifié ? Est-ce qu'on a des données sur ce sujet ?
04:22 Alors on a des données.
04:24 Vous savez, 82% aujourd'hui des employeurs ne savent même pas tous les chiffres que vous citez.
04:30 Ça veut dire qu'en plus il y a une très très forte méconnaissance de la part des employeurs eux-mêmes.
04:35 Tout ça touche.
04:36 Et je trouve que c'est important que vous le soulignez à des sujets sur lesquels nous travaillons aussi.
04:41 Qui sont les troubles, les risques psychosociaux.
04:44 Aujourd'hui, la non-déconnexion.
04:47 Les salariés sont dans leur voiture, ils sont déjà au travail.
04:50 Il y a un stress qui fait qu'on ne veut pas perdre de temps.
04:53 Et on utilise son téléphone au volant.
04:55 Et on sait les catastrophes, le nombre d'accidents qui sont provoqués par le téléphone au volant, évidemment.
05:00 Cause de perte d'attention.
05:03 Rappelons le chiffre porté par Laurent Pietraszewski, mais qui est le chiffre officiel.
05:06 454 personnes tuées dans des accidents de la route liées au travail.
05:10 Elles sont responsables ou elles sont victimes d'un accident.
05:13 Qu'importe, c'était sur le chemin du travail.
05:16 Votre formation, votre accompagnement, les DRH s'en emparent.
05:21 Est-ce que c'est un sujet de préoccupation ?
05:24 Ou ils ouvrent les yeux en disant "mais vous avez tellement raison".
05:27 Les deux.
05:29 Je pense que les DRH avec lesquels on est en contact savent qu'on a raison.
05:35 Encore faut-il que quand on est en contact, ça veut dire qu'ils ont pris conscience.
05:39 Ou ça veut dire qu'on a pu les rencontrer, leur parler du sujet.
05:43 Et ensuite, quand ils lancent le sujet,
05:46 en général, au départ, ils le font pour des raisons réglementaires.
05:50 Parce qu'ils savent que le code du travail les oblige à prendre soin de la sécurité de leurs collaborateurs.
05:55 Et puis au fur et à mesure que les formations se font,
05:59 ils découvrent que ça a un impact RSE très fort.
06:03 C'est-à-dire que, en général, les responsables RSE disent
06:06 "là, tu es en train de toucher un sujet de responsabilité de l'entreprise".
06:10 Et deux, les collaborateurs sont très reconnaissants à leur DRH
06:15 parce qu'on s'implique sur des sujets qui sont vitaux.
06:18 - Salvoom, dans la plateforme, quels sont les conseils ?
06:21 Sans dévoiler, évidemment, le programme, mais quels sont les outils,
06:25 les leviers pédagogiques que vous utilisez pour sensibiliser ?
06:28 On se souvient des campagnes de la prévention routière
06:30 qui, parfois, avaient suscité la polémique, très violente, très choc,
06:34 qui heurtent tel téléspectateur.
06:36 Comment vous y prenez pour faire prendre conscience
06:39 que quand on prend sa voiture, on peut se mettre en danger,
06:42 qu'il faut être prudent ? Comment on fait ?
06:44 - Le cœur de la formation de Salvoom, c'est le digital.
06:48 On est aussi capable d'organiser des formations présentielles
06:51 quand le client nous le demande, on organise des webinaires, etc.
06:54 Mais le cœur de notre formation, c'est le digital.
06:56 Depuis 2014, l'entreprise a été créée.
06:59 L'accent a été mis sur l'ancrage mémoriel.
07:01 On travaille sur un ensemble de petites scènes, toutes virtuelles.
07:07 On ne mélange pas des images réelles et des images virtuelles,
07:10 parce que c'est factice.
07:12 Ce ne sont que des scènes qui simulent une situation réelle.
07:17 On fait interagir l'apprenant qui va se tromper.
07:22 Par le fait qu'il va se tromper, il va comprendre ce qu'il faut faire.
07:26 Il va se mettre à la place du secouriste.
07:29 Ensuite, on a des petits modules de récapitulation
07:32 de façon à ce qu'il apprenne les essentiels.
07:35 On le répète.
07:37 L'intérêt du digital, c'est qu'il peut refaire plusieurs fois les exercices.
07:41 - On parle beaucoup de voitures.
07:43 Les cas dont nous parlons sont les accidents routiers.
07:47 Il suffit de se balader à Paris pour voir le nombre de Parisiens à vélo.
07:51 Est-ce que vous engagez, vous réfléchissez à la fois une pédagogie,
07:55 une manière d'apprendre au vélo, à s'arrêter au feu rouge
07:58 et à se comporter comme des citoyens civilisés ?
08:01 - C'est une question extrêmement importante que vous soulevez.
08:05 C'est celle des mobilités douces qui n'ont de douce que le nom
08:09 ou que l'aspect durable.
08:12 Mais en termes d'accidents, vous avez vu l'explosion
08:16 du nombre d'accidents mortels et d'accidents avec de graves séquelles
08:20 provoqués par la trottinette.
08:22 Nous avons développé un module spécifique sur les mobilités douces.
08:26 Là encore, à l'attention des entreprises,
08:29 pour qu'elles sensibilisent leurs collaborateurs
08:32 à la fois à la prévention et au secours.
08:35 - C'est un sujet important.
08:37 Merci François Rouvier d'être venu nous éclairer.
08:40 DG de Salvoom, créé en 2014, avec des programmes, vous l'aurez compris,
08:44 tech, digitaux, que vous pouvez revoir à l'envie.
08:47 Parce que c'est vrai qu'une fois, ça ne suffit pas.
08:50 Il faut en général faire ce qu'on appelle la piqûre de rappel.
08:53 - On tourne une page, "Les entreprises s'engagent",
08:56 c'est notre rubrique, à la rencontre d'entreprises,
08:59 mais aussi d'associations de structures engagées pour l'inclusion.
09:02 On accueille notre invité.
09:04 [Générique]
09:08 Les entreprises s'engagent, avec des entreprises,
09:11 mais aujourd'hui avec une association que vous connaissez.
09:14 On va parler du sport, l'inclusion par le sport, avec un passionné.
09:17 Jean-Philippe Assensi, bonjour. - Bonjour.
09:20 - On n'a pas changé.
09:23 Président de l'agence de l'éducation par le sport.
09:26 Vous portez ce sujet depuis votre plus jeune âge,
09:30 après votre rencontre avec Perrin, qui était un entraîneur incroyable,
09:34 perchiste, je crois, entraîneur de perche.
09:37 Vous vous êtes dit, il y a le sport compétition, il y a les trophées,
09:40 puis il y a aussi le sport, comment on pourrait dire, inclusion.
09:44 C'était ça votre idée ?
09:46 - À la base, il y a la grande école du sport.
09:48 Je suis tombé dedans dès l'âge de 7 ans.
09:50 Vous vous rappelez que j'ai eu cette chance immense
09:53 de rencontrer mon père spirituel, Jean-Claude Perrin.
09:56 Le sport, c'est une grande école.
09:58 C'est avant tout une école de valeur.
10:00 C'est un espace de fraternité unique, de lien social,
10:04 et de fil en aiguille, j'y ai fait ma vie professionnelle.
10:08 C'est un bonheur quotidien, parce qu'aujourd'hui, on permet à des jeunes,
10:11 à cette grande injustice, à ce grand gâchis,
10:15 de dire aujourd'hui, vous avez 1,5 million de jeunes au chômage sans diplôme,
10:19 et certainement la moitié dans les quartiers populaires.
10:21 Il y a un vivier extraordinaire, et avec le sport,
10:24 on a créé une méthode qui leur permet d'accéder à l'emploi.
10:27 - Des événements, ça se passera le 9 juin au Stade de France.
10:31 La ministre des Sports sera là, elle vous suit, elle vous accompagne.
10:34 On va voir quelques images qui sont intéressantes,
10:36 parce qu'on voit bien, ces jeunes au chômage
10:39 viennent la plupart du temps, en tout cas souvent de zones rurales isolées,
10:42 mais aussi du quartier prioritaire de la ville.
10:44 Ça, c'était dans les Yvelines.
10:46 Un coach d'insertion par le sport, tout est dit sur le t-shirt,
10:50 ou en tout cas le manteau de ce coach.
10:53 L'objectif, c'est quoi ? C'est à la fois de faire découvrir des sports,
10:56 et de lui dire, tu es capable de t'engager sur quelque chose.
11:00 C'est ça aussi l'objectif ?
11:01 - Oui, c'est ça. La principale caractéristique de ces jeunes,
11:04 c'est qu'ils évoluent dans des milieux pauvres,
11:07 et ils n'ont pas de réseau.
11:09 Donc le premier travail des coachs d'insertion par le sport,
11:12 c'est un vrai métier. On forme ces gens-là,
11:15 il y a une vraie reconnaissance.
11:17 Les coachs d'insertion par le sport vont détecter les qualités de ces jeunes-là,
11:21 ils vont travailler sur la notion de collectif,
11:23 ils vont embarquer ces jeunes-là pour les présenter aux entreprises.
11:27 C'est tout ce travail aujourd'hui qui est lourd,
11:29 parce que vous avez aujourd'hui beaucoup de ces jeunes.
11:32 À Garges-Légonnes, par exemple, vous avez 400 jeunes.
11:35 - Ministre de l'Industrie. - Ministre de l'Industrie.
11:37 - Camille Légand. - Camille Légand, qui a été très bon.
11:40 On l'attend maintenant pour qu'il nous ramène quelques grandes entreprises françaises.
11:43 Je parle des médailles, non, ce n'est pas des médailles.
11:45 C'est plus des entreprises.
11:47 Les médailles, c'est l'autre ministre, mais qui est aussi un milieu d'IA,
11:50 qui est très sensible à ces valeurs d'inclusion.
11:52 Et qui vous accompagne sur votre initiative.
11:54 Elle est formidable.
11:55 Membre du réseau des entreprises sans gage,
11:57 et je ne voudrais pas qu'on oublie Thibaut Guillouis,
11:59 qui porte aussi cette communauté qui grossit.
12:02 Qu'est-ce que vous avez envie de leur dire à cette communauté ?
12:04 Parce que dans cette communauté, il y a beaucoup plus de 70 000 entreprises.
12:08 Tendez la main à ces jeunes.
12:10 - J'ai envie de leur dire, on a un grand projet à faire ensemble.
12:13 Et on annoncera des choses dans les semaines à venir avec ces grandes entreprises.
12:16 Vous avez les moyens de sortir ces jeunes de l'état dans lequel ils sont.
12:23 Vous avez les moyens de changer les quartiers et de changer la France.
12:26 Vous avez un potentiel extraordinaire.
12:29 On vient d'en placer 600 au Crédit Agricole.
12:31 Une centaine à Décathlon.
12:34 Vous avez aujourd'hui des jeunes qui sont différents, qui sont généreux.
12:37 Ils ont l'ANIAC. Il faut changer vos méthodes de recrutement.
12:40 Et nous, on vous accompagne.
12:41 Nous, on accompagne ces boîtes-là à recruter différemment,
12:45 à recruter par le talent, par les soft skills.
12:47 Et il y a des jeunes qui sont fantastiques, qui ont envie de changer ces boîtes de l'intérieur.
12:51 - Un mot. Il y a eu une traversée de désert parce que ce sujet n'était pas adressé.
12:56 Les gens ne comprenaient pas ce que vous portiez.
12:58 J'ai aujourd'hui le sentiment, quand on accueille Thibaut Guillouis sur ce plateau
13:01 ou quelques autres acteurs engagés, qu'ils ont parfaitement compris l'initiative,
13:05 qu'ils vous soutiennent parce qu'ils ont compris le levier, le vecteur.
13:08 - C'est vrai ce que vous dites. Il y a une ambiance aujourd'hui.
13:11 L'État fait beaucoup de choses. On est toujours à critiquer l'État.
13:15 L'État fait beaucoup de choses sur le plan d'investissement des compétences.
13:17 Thibaut Guillouis, qui est un ancien entrepreneur, est une personnalité qui s'est fédérée.
13:22 Les entreprises qui ont des besoins aujourd'hui incroyables
13:25 et qui ont des besoins d'aller chercher d'autres jeunes.
13:28 Et puis le sport qui se dit, on a une grande mission sociale.
13:32 Et Amélie Oudéa qui veut porter ce dossier-là.
13:35 Et nous, on est évidemment derrière.
13:38 Et cette grande ambition, il faut vraiment la porter au même niveau qu'on porte l'ambition des Jeux Olympiques.
13:44 - Un mot quand même assez important. On voit quand même l'intérêt du sport qui devient...
13:49 C'est pas un prétexte. C'est génial de faire du sport.
13:51 Il faut faire du sport. Je fais du sport. Vous faites du sport.
13:54 Mais c'est devenu un prétexte finalement pour aller vers l'entreprise.
13:57 C'est ça qui est formidable.
13:59 - Oui parce que finalement, qu'est-ce qu'on défend dans les entreprises ?
14:03 On défend des valeurs. Qu'est-ce qu'on défend aussi dans le sport associatif ?
14:08 En tous les cas, on défend des valeurs. Je parlais de la générosité.
14:11 Je parlais du sens de l'effort. Je parlais de la mixité sociale.
14:15 Dans des villes qui sont compliquées, apprendre à vivre ensemble.
14:18 On apprend ça aussi dans le sport. Et c'est très utile aujourd'hui pour l'entreprise.
14:22 Donc on est au balbutiement de quelque chose d'énorme.
14:25 Il faut dire aux entreprises "Aidez-nous, challengez-nous, etc."
14:29 Mais on a besoin de vous aujourd'hui.
14:31 - En tous cas, à travers l'appel, il y a une forme de sourcing.
14:33 Parce qu'on entend souvent des entreprises qui disent
14:35 "Mais je n'arrive pas à sourcer ces jeunes. On n'arrive pas à aller les chercher."
14:38 Il s'avère que ces jeunes, on les a. Vous les avez.
14:40 Ils sont là sur les rines. Ils sont dans les clubs de sport.
14:43 - 1500 l'année dernière. Et on ne fait qu'évoluer.
14:46 Donc ils sont là, ces jeunes-là.
14:48 Sauf qu'il faut faire cette passerelle qui n'existe pas aujourd'hui.
14:51 Ces jeunes sont parfois coupés du monde de l'entreprise.
14:54 - Ils en ont même peur.
14:56 - Oui, parce qu'ils ne la connaissent pas.
14:58 Tout simplement.
15:00 Mais quand on arrive à décoder ce travail-là,
15:02 et quand on les accompagne vers l'emploi,
15:04 ça marche. Et c'est de formidables réussites.
15:06 - Et avec un ministre, le ministre Lescure,
15:08 en charge de l'industrie,
15:10 qui est là aussi pour mettre en relation les entreprises
15:13 avec ces jeunes qui cherchent un emploi.
15:15 - Exactement.
15:16 - Allez sur le site de l'Appel.
15:17 Merci Jean-Philippe Assensi.
15:18 Vous n'avez pas perdu votre passion et votre énergie.
15:21 C'est un vrai plaisir de vous accueillir, président de l'Appel.
15:23 L'agence de l'éducation par le sport,
15:25 avec le 9 juin, un point d'orgue en tout cas,
15:28 avant ces JO de 2024, ça sera au Stade de France.
15:31 Combien de jeunes ?
15:32 - Les trophées de l'inclusion par le sport,
15:33 on sera 400 à peu près.
15:34 - Génial.
15:35 Et avec la ministre Oudéa Castera.
15:37 Merci d'être venu nous rendre visite.
15:39 On tourne une page.
15:40 Le cercle est racheté dans quelques instants après la pause.
15:43 Pourquoi je vais travailler ?
15:44 Pourquoi je m'engage dans une entreprise ?
15:46 Ou d'ailleurs, pourquoi je me désengage de mon entreprise ?
15:49 C'est des questions fondamentales qui, depuis le Covid,
15:52 ont pris une proportion incroyable.
15:54 Les DRH, évidemment, se préoccupent de toutes ces questions
15:57 d'engagement et de marque employeur.
15:58 On en parle avec des experts juste après la pause.
16:00 Le cercle est racheté, notre débat quotidien pour s'intéresser
16:16 à un sujet à la fois qui est au carrefour de l'économie,
16:19 de l'entreprise, de la philosophie, de la psychologie.
16:21 C'est pourquoi je m'engage ? Pourquoi je vais travailler ?
16:24 Et évidemment, versus pourquoi je me désengage ?
16:26 Pourquoi je n'ai plus envie d'aller travailler
16:29 ou de donner à mon entreprise ?
16:31 Ça, c'est le sujet central qui traverse, évidemment, les entreprises.
16:34 On en parle avec mes invités.
16:35 Je ne sais pas si on va résoudre le sujet,
16:37 mais en tout cas, on va le poser sur la table.
16:39 Albane Armand.
16:41 Vous savez, Albane Armand.
16:42 Vous avez un problème avec mon nom, Armand ?
16:44 Mais je n'ai aucun problème avec mon nom.
16:45 Albane Armand.
16:46 Je suis ravi de vous accueillir, directrice chez Robert Half.
16:49 Et on commentera cette étude que vous étiez venue nous présenter
16:52 il y a quelques semaines maintenant,
16:53 qui est assez intéressante sur l'engagement et le désengagement
16:56 et les envies des collaborateurs.
16:58 - Exactement. - Elle est intéressante.
16:59 Dominique Largot, ravi de vous accueillir.
17:01 Vous êtes la déléguée régionale Île-de-France pour l'APEC.
17:04 On parlera de ses cadres, de leur envie de renverser la table.
17:08 Mais ils en ont plus envie qu'ils ne le font, si j'ai bien compris.
17:10 Oui, c'est plutôt ça.
17:11 Ils en rêvent, mais ils ne le font pas.
17:13 Et avec nous, Marc Landré.
17:15 Ravi de vous accueillir, Marc.
17:16 Associé chez SIA Partners, avec beaucoup de vos équipes
17:20 qui sont venues dans nos émissions.
17:22 Et c'était passionnant.
17:23 Juste pour qu'on soit d'accord sur le sujet dont on va parler.
17:26 Est-ce que poser le problème sur "Pourquoi vais-je travailler ?"
17:30 vous semble être la bonne thématique du moment.
17:32 C'est-à-dire le nouveau rapport que l'on entretient au travail.
17:35 Est-ce que ce rapport a changé, pour ne pas dire a explosé, Albane ?
17:41 Oui, alors je pense que c'est le bon angle, effectivement.
17:44 Il y a le sujet de ce que veulent les candidats
17:47 et ce qu'ils ne veulent plus aujourd'hui.
17:49 Et puis corrélée à ce que les entreprises comprennent de ces messages.
17:53 Et puis un deuxième sujet que vous avez déjà évoqué avec Dominique,
17:56 qui est l'intention des candidats et puis la réalité aussi derrière.
18:01 62% des SAC APEC, des entreprises recrutant des cadres,
18:04 ont révisé la rémunération à la hausse.
18:06 Je vous donne la parole, mais Marc Landré,
18:09 vous avez une vue un petit peu comme ça, un peu en hauteur
18:11 de l'histoire du marché du travail.
18:13 Restons modestes, mais vous connaissez ce sujet.
18:16 Est-ce qu'on est en train de vivre une révolution
18:18 dans le rapport de force entre le collaborateur et l'entreprise ?
18:22 C'est une révolution, une accélération.
18:24 Parce que chaque génération n'a pas envie de revivre
18:27 ce que ses parents ont vécu en matière professionnelle.
18:29 Donc il y a toujours des variations, des évolutions, des modifications
18:33 dans leur rapport au travail par rapport à la génération précédente.
18:36 Mais là, il y a un double phénomène qui est en train de se passer,
18:39 qui est le phénomène post-Covid,
18:41 où on a vu le rapport au travail changer du fait des confinements,
18:45 du fait de l'isolement, du fait du développement du télétravail.
18:49 Et on a cette nouvelle génération,
18:51 qui est une génération qui est dite "zapping",
18:53 c'est-à-dire qu'elle va de cause en cause
18:55 et sur des modalités qui sont encore très différentes des précédentes,
18:58 notamment sur toutes les questions de développement durable,
19:00 sur les questions d'égalité professionnelle.
19:02 Et donc ces deux phénomènes-là viennent se cumuler
19:06 pour faire un rapport au travail qui a fortement évolué,
19:09 en tout cas qui a plus fortement évolué
19:11 par rapport aux générations précédentes
19:13 que ce qu'on avait connu par le passé.
19:14 Alors là, ça se gâte, c'est la question du recrutement.
19:17 Je me mets du côté des recruteurs, de ceux qui chassent,
19:20 mais aussi des RH en direct.
19:22 Côté APEC, 64% des entreprises ayant recruté au moins un cadre en 2022
19:26 ont rencontré des difficultés de recrutement.
19:28 Quels sont les problèmes de recrutement auxquels ils sont confrontés ?
19:32 C'est-à-dire que le candidat n'a pas envie de venir,
19:34 l'entreprise n'est pas attractive.
19:35 C'est quoi les sujets qui bloquent ?
19:37 De l'avis des entreprises, le premier sujet, c'est le déficit de candidature.
19:40 Ça, c'est très clair, c'est le premier élément qui est évoqué.
19:43 Le deuxième, c'est celui de l'inadéquation des profils avec les postes proposés.
19:48 Et donc, effectivement, les entreprises sont obligées de s'adapter,
19:51 de faire des ajustements dans leurs pratiques de recrutement
19:53 pour pouvoir avoir des candidats pour occuper leurs postes.
19:57 En connaissant que c'est une révolution,
19:58 l'entreprise est obligée de se montrer sous son meilleur profil,
20:01 faire des campagnes, aller sur les réseaux sociaux.
20:04 Enfin, il y a 20 ans, mais...
20:05 Le rapport de force est inversé.
20:06 Mais totalement !
20:07 C'est le salarié qui choisit l'entreprise dans laquelle il veut aller,
20:09 alors qu'avant, quand on avait un marché du travail qui était nettement moins tendu,
20:13 l'employeur avait l'embarras du choix,
20:14 il pouvait choisir parmi un certain nombre de salariés.
20:16 Et ça, c'est une vraie révolution,
20:17 c'est une vraie différence par rapport aux générations précédentes.
20:20 Il y a même des entreprises qui aujourd'hui font leur CV.
20:25 C'est ça.
20:26 C'est elles qui se vendent.
20:28 C'est elles qui se vendent, absolument.
20:29 Donc, on a été créé en 2012, on a un bon chiffre d'affaires,
20:33 en RSE, on est top.
20:35 On propose ça, tel service, tel service, tel service,
20:38 parce qu'on parle effectivement, et on en parlera après, de la rémunération,
20:40 qui reste un facteur important de choix, mais pas que.
20:44 Avant, ça remportait tout.
20:46 Maintenant, c'est l'autonomie dans le travail,
20:48 c'est les capacités de progression de carrière,
20:50 et c'est les services plus qu'on va être capable d'offrir aux salariés
20:52 pour les attirer et ensuite les retenir.
20:54 Mais vous, collectivement, et moi-même d'ailleurs,
20:56 est-ce que vous avez le sentiment qu'on est en train de transformer le candidat en consommateur
21:00 et que la relation qui s'installe, c'est un peu une relation de consommateur avec un produit ?
21:04 Je ne sais pas si c'est consommateur, parce que quand on pose la question au cadre
21:07 sur le lien qu'ils ont avec leur entreprise,
21:11 et je pense que c'est important que les entreprises l'aient en tête,
21:14 ils sont 58% à dire que ce lien est plus affectif que contractuel.
21:17 Donc en fait, ce n'est pas forcément un sujet de consommation,
21:20 mais c'est un sujet d'attraction et de séduction entre les candidats et les entreprises.
21:25 Mais le lien du consommateur, excusez-moi, à une marque est souvent affectif.
21:28 On a les souvenirs d'enfance, on aime un yaourt plutôt qu'un autre,
21:31 parce qu'on a des souvenirs. C'est un peu le rapport qu'on a avec sa boîte.
21:34 Mais avec une capacité de zapping qui est beaucoup plus importante que par les passés.
21:37 Regardez, vous avez une étude américaine qui démontrait qu'aujourd'hui,
21:41 la génération alpha est capable de quitter un job parce qu'il y a une politique dans l'entreprise
21:45 qui ne lui plaît pas. C'est des choses qu'on ne connaissait pas avant,
21:48 parce que quand on avait la peur du chômage ou qu'on n'avait pas la même relation au travail,
21:51 on hésitait beaucoup plus avant de se lancer dans l'aventure,
21:54 de quitter une entreprise pour aller retrouver un autre emploi.
21:57 Et ça, c'est une révolution, c'est un changement fondamental dans le lien de subordination
22:01 et dans la relation que les uns et les autres vont avoir avec la notion même de travail.
22:06 - Albane, vos études montrent aussi cela.
22:09 Montrent non pas un désengagement, mais un rapport un peu distordu avec le travail.
22:14 Ce n'est pas une question que de désengagement ?
22:16 - Alors, ce n'est pas une question que de désengagement.
22:18 Je rejoins Marc, effectivement, sur le fait que la génération de nos parents
22:21 est avant rentrée dans une structure pour y faire carrière jusqu'au bout.
22:25 - Dans un lien de subordination rigide.
22:27 - Dans un lien très patriarcal, finalement, dans l'approche.
22:30 Aujourd'hui, ce que demandent les candidats et les générations suivantes, c'est du collectif.
22:36 Donc, la relation au management, elle n'est plus verticale, comme on pouvait...
22:40 - Mais plus horizontale. - Exactement.
22:42 - Management par projet. - C'est management par projet, c'est le collectif.
22:45 On se met autour d'une table, on est transparent et on va chercher les informations aussi.
22:51 J'allais dire presque du bas vers le haut.
22:53 En tout cas, tout le monde est corrélé dans un projet qui est commun.
22:57 - Juste un petit focus, vous l'avez évoqué, les crises environnementales,
23:00 les sujets d'écologie pour tous les alumnis qui sortent d'école,
23:03 c'est le sujet de préoccupation numéro un, sondage Ipsos.
23:06 Il y a un sujet, je voudrais l'ouvrir, quand on interroge les cadres,
23:10 et quand ils sont dans l'entreprise, ils vous disent, moi j'ai un besoin.
23:13 Alors, je mets le mot "amour", mais le vrai mot, c'est le mot "reconnaissance".
23:16 J'ai besoin de reconnaissance. Est-ce que ça, ça ressort aussi ?
23:20 C'est-à-dire, c'est-à-dire de dire, je viens dans une boîte,
23:23 je me lève le matin pour y aller, mais je voudrais qu'on me rende quelque chose.
23:26 - Absolument. Ça se traduit sous deux formes.
23:29 Il y a la reconnaissance salariale, évidemment, mais ces derniers temps,
23:31 les entreprises ont fait beaucoup d'efforts sur le sujet.
23:34 Mais il y a aussi la possibilité d'avoir une vision sur ses perspectives.
23:38 Et ça, c'est vraiment important.
23:40 Ça apparaît en deuxième point comme élément de fidélisation et de maintien dans l'entreprise
23:45 ou comme premier élément de départ de l'entreprise si on n'a pas de perspective.
23:49 Évidemment, dans ce cadre-là, les TPE, PME sont un peu moins facilités
23:56 que les grandes entreprises qui peuvent offrir des perspectives de carrière un peu différentes.
24:00 Mais c'est un vrai sujet pour les...
24:02 Non, mais la reconnaissance, elle passe aussi dans la relation directe qu'on a avec son manager,
24:06 c'est-à-dire le lien que je peux avoir avec lui ou le pas de lien
24:09 qui fait qu'à un moment donné, je me dis "mais pourquoi je reste ici ?
24:12 J'ai pas de retour, j'ai pas d'intérêt à rester".
24:15 On le voit beaucoup, ça, dans les études. C'est un peu sociologique.
24:17 Oui, il n'y a pas que ça.
24:19 Ce n'est pas exclusivement focussé non plus sur la relation managériale.
24:22 C'est-à-dire que ce que dit Dominique est très juste dans la reconnaissance,
24:26 il y a aussi un package et même les petites entreprises peuvent apporter autre chose sur la table
24:31 et notamment la dimension formation.
24:33 Parce qu'aujourd'hui, ils cherchent des repères.
24:35 Effectivement, ils vont switcher en 3-4 ans si derrière, il n'y a pas plus à apporter.
24:40 Et c'est... Il y a du salaire.
24:42 Si je vais jeter quoi ?
24:43 Mais il y a de la formation.
24:44 Dans notre étude, ce qui ressort, je trouve ça intéressant en termes de dimension chiffrée,
24:48 c'est que vous avez un candidat sur 4 qui aujourd'hui va envisager de la reconversion professionnelle.
24:55 Et quand on parle de reconversion professionnelle,
24:57 ce n'est pas passer de directeur commercial à boucher nécessairement.
25:01 Ça peut être du transvers, de même secteur.
25:03 C'est beaucoup le même secteur.
25:05 On ne passe pas comme ça de producteur de fromage de chèvre en étant cadre.
25:09 C'est très rare.
25:10 Non, mais vous voyez, si effectivement, le dialogue est beaucoup plus instauré entre la direction et les collaborateurs,
25:17 derrière, vous prenez ça en considération.
25:19 Vous voyez qu'il faut remettre de l'humain, il faut mettre des mots.
25:21 Vous retenez vos talents.
25:22 Mais pas que.
25:23 L'offre de travail, aujourd'hui, elle a évolué.
25:24 C'est un package.
25:25 C'est une offre au sens large, avec du psychologique, du sociologique,
25:29 avec de l'accompagnement, avec de la progression de carrière, de la promesse, du salaire.
25:34 C'est le mouton à 5 pattes que vous nous écrivez.
25:36 Le recruteur, il s'arrache la tête.
25:37 Oui, mais avec une donne qu'on n'avait pas vue depuis longtemps, ou du moins qui est apparue,
25:41 c'est dans cette relation en travail, c'est ma propre relation par rapport à mon organisation du travail.
25:46 Avant, effectivement, on était dans les travails post.
25:48 Je deviens mon patron, en fait.
25:49 Oui, je suis ma propre TPE, c'est-à-dire que je fais mon travail comme je l'entends.
25:53 Et vous avez des stratégies d'optimisation qui vont se présenter sur le marché, auxquelles les employeurs vont devoir répondre.
25:59 C'est-à-dire, je recrute un cadre et le cadre vient à l'entretien en disant "très bien, mais moi, c'est ça".
26:03 C'est 3 ou 4 jours de télétravail, y compris si la politique interne est à 2 jours.
26:08 Et on voit de plus en plus d'entreprises dire "je ne veux pas rentrer dans ce processus-là, me vendre à tout prix, donc je refuse".
26:14 Surtout parce que je décale, je fais rentrer un cadre en 4 jours télétravail, on est à 2.
26:18 On est à 2, ça fait une discrimination ou une disproportion.
26:21 C'est le bazar.
26:22 C'est le bordel.
26:23 Donc on ne le prend pas.
26:24 On ne le prend pas.
26:25 Donc on recrute en interne, là, maintenant.
26:26 Oui, et on arrive maintenant avec des... et j'en discutais pas plus tard que la semaine dernière avec un leaderage d'un grand groupe français,
26:31 qui dit "j'ai été au regret de dire à une postulante "non" parce qu'elle voulait travailler 4 jours en télétravail depuis chez elle en province,
26:39 c'est pas la politique de la maison, et donc pour pas créer de distorsion en interne, même si son profil était exceptionnel,
26:45 j'ai été obligé de dire "non" et ça me met dans la panade parce qu'il va falloir que je trouve quelqu'un d'autre, que je comble ce besoin".
26:50 Il nous reste un peu de temps.
26:52 Ces deux chiffres, je voudrais qu'on les commande parce qu'encore une fois, on creuse un peu plus loin cette relation au travail.
26:57 En 90, 60%, c'est la proportion de Français qui considéraient que le travail comme très important dans leur vie.
27:03 On est en 1990. On fait un petit saut, 2021, on sort Covid.
27:08 24%, c'est la proportion de Français qui considèrent que leur travail comme très important dans leur vie.
27:14 - Oui. - Comment vous recevez ce chiffre ?
27:16 - Je le reçois... - Le travail, ça compte plus ?
27:18 En fait, c'est en effet le miroir de ce qui se passe pour moi, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'équilibre privé-vie professionnelle a pris le pas.
27:25 Aujourd'hui, c'est ce qui ressort en top 1.
27:27 - Un quart le travail. - Oui.
27:29 Et puis donc, effectivement, la relation au travail, elle a totalement changé.
27:33 Donc aujourd'hui, c'est quelque chose d'important pour...
27:36 - Mais pas essentiel. - Être payé, mais avoir des loisirs.
27:39 - Pouvoir vivre avec sa vie de famille le mieux possible. - Une société de loisirs.
27:43 - De société, oui. - Et avec une nécessité de s'adapter à ce nouveau paradigme.
27:48 Et c'est ce qu'a pas compris le gouvernement avec la réforme des retraites.
27:51 En pensant que le fait d'augmenter de 2 ans l'âge de départ en retraite passerait comme une lettre à la poste ou pas loin.
27:57 En réalité, comme le rapport au travail a changé, les gens se sont dit "moi je préfère partir au même âge, en gagnant moins, sauf qu'on lui a pas demandé son avis".
28:06 - C'est là où le schisme s'est passé. - C'est pas un débat politique, c'est un choc sociologique.
28:11 "On me prend 2 ans de loisirs".
28:13 Le travail n'a plus le même poids pour moi que ce qu'il avait avant, ou ce qu'il avait pour mes parents.
28:17 Donc j'organise ma vie professionnelle, personnelle, différemment de ce qu'on avait tendance à voir par le passé.
28:25 - Dominique Largo, vos cadres, ça colle ces chiffres là ?
28:28 - Totalement, il y a plus de la moitié des cadres qui disent avoir des difficultés dans l'équilibre vie pro-vie perso.
28:33 Puisque c'est des... particulièrement, ils sont particulièrement engagés, donc effectivement le travail s'immisce dans la vie personnelle.
28:41 Et du coup, ils sont en recherche d'un meilleur équilibre. Et ce sujet là devient prégnant et crucial pour toutes les entreprises.
28:47 Et on a effectivement de plus en plus d'entreprises qui réfléchissent, y compris dans la négociation, ce que vous disiez tout à l'heure,
28:54 la négociation au moment du recrutement, sur le package cadre de travail, quelles sont les conditions de travail,
29:00 à augmenter le télétravail, imaginer d'autres choses.
29:04 On a aussi le sujet de la semaine de 4 jours, qui commence à pointer assez fortement.
29:11 Et dans ce cadre là, par exemple, sur la semaine de 4 jours, les entreprises qui sont passées la semaine de 4 jours
29:16 ont multiplié par 2 les candidatures sur la page.
29:19 - Papiers du monde avant-hier, sur le début de l'explosion, enfin une vraie prise de conscience.
29:24 Ils vous disent quoi, vos cadres ? Parce qu'on était sur le rapport de subordination, restons-y.
29:28 Chacun est un peu patron de sa petite TPE, il veut organiser son temps, comme s'il était entrepreneur.
29:32 Est-ce qu'il y a un désir aussi de ne plus être dans le CDI, mais plutôt être dans une relation de consultant ?
29:36 J'ai le sentiment que le CDI reste encore paradoxalement majoritaire.
29:40 - 75% ! - On est d'accord ! Donc on veut tout en même temps.
29:43 - Et on oublie qu'au milieu des 20ème siècle, on avait beaucoup moins de CDI et beaucoup plus d'indépendants.
29:49 Donc on arrive à une forme de... - Et au début du siècle, il n'y avait que des indépendants.
29:53 - C'était très majoritaire, et même chez les jeunes générations, on pourrait imaginer...
29:58 - Ils veulent être le CDI ? - Absolument. Et en fait, ils veulent le CDI.
30:01 - Ils veulent le beurre et l'argent du beurre. - Et la flexibilité du cadre de travail.
30:04 - Albane, c'est vrai, ça ? - Alors, il y a un côté... Le freelancing, par exemple,
30:07 ou le portage salarial, aujourd'hui, c'est quand même plébiscité majoritairement aussi par des profils tech.
30:13 - Qualifiés cadres. - IT, digital, qualifiés cadres.
30:16 L'autre sujet, dans notre étude, on a vu une disparité entre novembre 2022 et avril 2023.
30:21 C'est-à-dire 6 mois. En 6 mois, l'intention de se mettre en freelance a quand même baissé.
30:27 Pourquoi ? Parce qu'il y a quand même un retour un petit peu sécuritaire aussi, avec l'inflation, etc.
30:32 - Il fait un peu plus froid. - C'est-à-dire que, attention, c'est une intention.
30:36 - Donc, c'est ce qu'on se disait tout à l'heure. - On se reconnaît. On est d'accord.
30:39 - C'est une narrative. - On a plein de rêves. Et puis, le CDI, c'est quand même très protecteur.
30:43 - Ça reste protecteur aujourd'hui. - On est d'accord.
30:45 - Oui, mais on est capable de le rompre beaucoup plus facilement que par le passé. - C'est vrai.
30:48 - Et en plus, les ruptures conventionnelles... - Vous savez, c'était Laurence Parizeau qui,
30:51 justement, au moment de la définition de la rupture conventionnelle en 2008, disait
30:54 "Le travail, c'est comme l'amour, c'est précaire." Et donc, ils avaient créé la rupture conventionnelle.
30:59 Et on arrive finalement aujourd'hui au bout du bout du processus où, effectivement, un CDI protège,
31:04 mais protège tant que j'en ai envie. - C'est ça.
31:06 - Et je suis capable de le rompre. - C'est encore le salarié qui a la main.
31:08 - Le salarié qui a la main. - Qualité de vie au travail...
31:10 Alors, ça, c'est des chiffres intéressants parce que, vous l'évoquez, pouvoir choisir ses heures de travail à 45%,
31:15 avoir plus de jours de vacances à 36%, avoir des options de travail entièrement flexibles 35%.
31:20 Moi, je ne veux pas faire le réac absolu sur ce plateau, mais...
31:23 - Un peu quand même. - Un peu quand même.
31:25 Je ne suis pas des RACH non plus, mais quand même, je me dis, vous voulez à la fois un CDI ultra protecteur,
31:30 assez peu de contraintes sur ce que je vous oblige à faire en temps de travail,
31:33 des demandes sur la semaine des 4 jours... Enfin, attendez, excusez-moi, on va où, là ?
31:38 Je mets les pieds dans le plat, mais on va où ?
31:40 - Il y a une équation quand même aussi, c'est-à-dire que ça augmente la relation de confiance,
31:45 d'autonomie du collaborateur avec son patron. - D'accord.
31:47 - Avec son patron. - C'est une demande.
31:49 - C'est vrai, ça c'est positif. - En revanche, on ne se questionne pas sur comment les entreprises draguent les choses derrière.
31:54 Et c'est vrai que le degré, le rapport à la performance a aussi été accru.
31:59 - De la part des entreprises, mais de la part des salariés, non. - Oui, exactement.
32:03 - C'est la question professionnelle. - Mais s'il vous plaît, comment vous mettez le curseur ?
32:06 Lorsque vous avez plus de télétravail, etc., à un moment donné, le rapport à la performance est obligatoire.
32:12 - Bah, qu'à la confiance. - Bah oui.
32:13 - Je ne peux faire que confiance à celui que je n'ai pas à moi. - Pas le choix.
32:15 - Mais j'ai pas le choix. - Exactement.
32:17 - Après, là, on parle aussi de sociétés qui sont des sociétés tertiaires, avec des personnalités...
32:21 - Côles blancs. - Côles blancs.
32:23 - Dans les côles bleus, on n'est pas du tout là. La semaine de 4 jours, ils la connaissent avec les 3 8,
32:28 et des concentrations sur certaines parties de la semaine.
32:30 - C'est vrai qu'on n'en parle jamais de cette semaine. C'est 4 jours en 3 8.
32:33 Elle existe déjà, cette semaine des 4 jours.
32:35 - Et pour des ouvriers. Même si les ouvriers deviennent de plus en plus qualifiés, de plus en plus digitaux,
32:39 enfin, avec des outils digitaux, mais on est en train...
32:42 - Finalement, c'est une extension du champ du domaine de la lutte, comme dirait l'autre.
32:45 - C'est du Walbeck. - Voilà.
32:47 - P.A. son âme.
32:49 - Des choses qu'on connaissait dans l'industrie, ou pour les côles bleus, effectivement,
32:54 se transposent dans les côles blancs.
32:56 Et puis après, on va avoir un retour en arrière des côles blancs vers les côles bleus.
32:59 Et on le voit notamment sur le télétravail.
33:01 Quand vous avez du télétravail qui est permis pour les côles blancs...
33:03 - Qu'est-ce que... Les côles bleus, ils disent "mais nous..."
33:05 - Et nous, on ne peut pas. Donc c'est pour ça que vous avez maintenant des possibilités de e-formation
33:10 qui sont beaucoup plus développées, ou des logiques en horaires partagés, en horaires choisis,
33:15 pour leur permettre d'avoir cette flexibilité qui est permise pour les côles blancs.
33:18 - Une lutte des classes sur la transformation du travail.
33:21 - Et de son organisation. - Eh oui, parce que ceux qui sont postés disent
33:25 "mais moi, je ne peux pas faire du télétravail en servant un café".
33:28 Je vous ai vu sourire tout à l'heure quand je dis "ils veulent tout".
33:30 Je suis un peu dur. Mais c'est vrai que celui qui recrute dit
33:33 "attendez, vous ne pouvez pas me demander 4 jours, plus le... Je ne peux pas, je ne peux pas".
33:38 - Est-ce qu'il y a un rapport de force ? - Je ne suis pas sûre que tous les salariés
33:41 ou tous les candidats aujourd'hui demandent 4 jours de télétravail.
33:44 Parce qu'il y a aussi une demande assez forte de collectifs, de rapports humains.
33:49 Et donc, on est plutôt autour de 2 jours de télétravail.
33:52 - C'est 2 jours, hein ? - 2-3.
33:54 - La moyenne, c'est 2 jours. - Excepté, effectivement, dans l'IT,
33:56 où là, on a un peu une surenchère sur le télétravail.
33:59 - Mais avant de nous quitter, est-ce que vous êtes, excusez-moi d'utiliser ce terme un peu fort,
34:01 mais un peu halluciné de ce qu'on est en train de vivre collectivement, là ?
34:04 Quand même, vous qui êtes des spécialistes de ces sujets.
34:06 - C'est un vrai changement. C'est un vrai changement avec un nouveau paradigme
34:09 auquel tout le monde doit s'adapter.
34:11 Et pour l'instant, ce ne sont pas les entreprises qui ont la main.
34:13 Donc, c'est pour ça qu'elles sont déstabilisées.
34:15 Le rapport de force a changé de camp, et donc, les entreprises doivent s'adapter.
34:18 Et la vraie question, c'est jusqu'où on peut aller trop loin.
34:20 - On est d'accord. - Jusqu'où on peut aller trop loin
34:22 quand on est un candidat dans sa demande de package par rapport à un usage...
34:28 - Où j'arrête le curseur, quoi, pour être sûr de trouver le bon...
34:31 Vous êtes d'accord ? - Alors, je suis d'accord.
34:33 - C'est fascinant, ce qu'on vit, quand même. - Je suis totalement d'accord, effectivement.
34:36 Et pour autant, j'ai envie d'avoir aussi une vision un peu positive de la suite.
34:39 - Moi, je vais faire un peu la positive du plateau.
34:41 Ce n'est pas si noir que ça. - Je vois aussi...
34:43 On voit au quotidien chez nos clients des rebonds de créativité.
34:47 Il y a des choses qui se mixent collectivement.
34:50 - Ils réfléchissent ? - Ils réfléchissent.
34:52 Même dans les packages, les petites entreprises de moins de 50 salariés
34:55 qui arrivent à faire des choses détonantes
34:58 et qui bougent un peu tout ça, si vous voulez.
35:01 Oui, bien sûr, il y aura toujours des divas au niveau des candidats.
35:04 Il faut savoir les recadrer et leur dire les choses aussi.
35:07 - Ça, c'est dit. - Les conseiller.
35:09 - Un petit coup de règle. - Mais ce n'est pas tout noir.
35:11 - Ce n'est pas tout noir. - Je suis totalement d'accord
35:13 avec ce qu'Alban vient de dire.
35:15 La diversité des packages et la possibilité d'être un peu créative dans les packages,
35:20 ça joue énormément. En fait, c'est vraiment un sujet de...
35:24 - D'attractivité. - Oui, et puis de différenciation des entreprises.
35:28 - Un peu de communication. - Il vaut mieux ne pas promettre
35:31 des choses qu'on ne pourra pas tenir, mais par contre,
35:34 être vraiment au clair sur ce qu'on peut ouvrir.
35:36 - Ne survendez pas. - Voilà.
35:38 - Soyez honnêtes. Ne survendez pas. - Oui.
35:40 Et avec cette ère de l'individualisation du rapport au travail,
35:43 vous avez la technologie et les nouvelles technologies
35:45 qui vous offrent des possibilités énormes dans les packages
35:48 d'offrir des services qui n'existaient pas avant.
35:50 Juste en résumé, je pense à une petite boîte qui s'appelle Thiel
35:53 qui fait de l'accompagnement à la santé mentale.
35:55 Aujourd'hui, on sait que dans nos professions,
35:58 on est beaucoup plus fragiles, l'engagement est beaucoup plus fort,
36:01 en tout cas, en demande, et donc, on peut beaucoup plus facilement
36:04 rassigner. Et vous avez cette petite boîte, Thiel, qui propose
36:07 un accompagnement dans un package d'entreprises
36:10 pour des accès à des psychologues sur un accompagnement au quotidien.
36:14 - Oui, d'un être... - Et ça, ça...
36:16 - Du service. - C'est du bien-être salarié.
36:18 - On est d'accord. Merci à vous trois. Vous me faites peur, Alba.
36:21 - Oui, excusez-moi, Arnaud, mais je voulais juste le placer quand même
36:24 parce que les entreprises aussi vont beaucoup plus dans le partage
36:27 de leur propre succès. PPV, primes de partage de valeur, etc.
36:31 Et ça, bravo à eux quand même aussi.
36:33 - De partager aussi le fruit de la réussite.
36:36 C'est un débat d'inflation, puis c'est un débat purement politique, ça,
36:38 du partage de la valeur avec un texte qui se profite et qui arrive.
36:42 Merci à vous trois, à Dominique Largot, aux délégués régionales IDF,
36:45 Île-de-France, APEC. Merci à Alba Narman, ça y est, c'est entré,
36:49 directrice Robert Half, et merci à Marc Landry, associé SIA Partners.
36:53 Merci pour ce nouveau débat. - Merci.
36:54 - On termine avec Fenêtre sur l'emploi.
36:56 Tiens, on ne va pas être dépaysé, on va s'intéresser à l'engagement.
36:58 C'est Julien Breuil, EDC Business School, qui a compilé pas mal d'études
37:01 passionnantes sur ce sujet, et on l'accueille.
37:03 Fenêtre sur l'emploi, tiens, pour rester dans l'esprit du débat
37:19 engagement-désengagement, est-ce qu'on va un peu loin,
37:22 est-ce qu'on exagère un peu en parlant de désengagement ?
37:24 On en parle avec, justement, Julien Breuil. Bonjour, Julien.
37:27 - Bonjour. - Directeur Relations Entreprises
37:29 au groupe EDC Business School. Alors, on vient d'avoir un débat
37:31 sur cette espèce de révolution du travail, du désengagement
37:34 ou du réengagement. D'abord, il y a quand même des éléments fondateurs
37:40 qui justifient ce mot de désengagement.
37:42 - Oui, tout à fait. C'est vrai qu'on... Désengagement, réengagement,
37:46 déjà, c'est un concept entre... On l'abordera tout à l'heure,
37:49 entre désengagement, motivation, implication. - C'est vrai.
37:51 - Mais ce qui est certain, et vous l'avez dit, c'est qu'il y a des éléments
37:55 fondamentaux qui, en tout cas, posent des fondations sur un potentiel
37:59 des engagements. Le premier, c'est la relation au travail.
38:01 Je crois que ça a été abordé dans la table ronde précédente.
38:06 La relation au travail des salariés et des Français a considérablement changé.
38:10 La place du travail n'est plus essentielle. Elle n'est essentielle
38:13 que pour 24 % des salariés versus 60 % dans les années 90.
38:17 - C'est assez extravagant. - C'est une chute brutale.
38:21 - Ah oui, ce n'est pas 60-55. - Non, non, tout à fait.
38:24 Alors, il y a quand même un laps de temps qui est quand même important.
38:27 Ça aurait pu être intéressant, d'ailleurs, statistiquement,
38:29 de faire l'étude pré-Covid et post-Covid. - C'est vrai.
38:31 - On y reviendra, parce que je pense que le Covid est un élément catalyseur
38:35 de l'évolution du comportement des salariés.
38:38 Le deuxième élément, c'est le niveau d'appartenance des salariés
38:42 à leur entreprise. Alors, on ne peut pas dire qu'ils n'ont pas un sentiment
38:45 d'appartenance. On sait simplement que 38 % avaient un sentiment
38:49 d'appartenance très fort ou étaient tout à fait d'accord avec cette notion-là
38:52 et qu'on est passé à 20 %. Et puis, symbole un peu de tout ça,
38:56 c'est le niveau d'absentéisme. On voit que le niveau d'absentéisme
38:59 a tendance à progresser. Alors, il faut être vigilant,
39:01 parce qu'il y avait des notions de Covid aussi sur les années écoulées,
39:03 un peu moins sur l'année 2022. Mais le pourcentage de salariés
39:07 qui ont eu un jour d'absence progresse et est bien plus supérieur
39:12 à ce qu'on a pu connaître en 2019, par exemple.
39:14 – Vous évoquiez le débat du vocabulaire, désengagement, démotivation,
39:18 manque d'implication. Comment vous le situez, ça ?
39:22 – Mon analyse, ce serait de se dire que le désengagement, c'est quelque part
39:25 un peu la quintessence de ce qu'on peut attendre d'un salarié,
39:27 d'une relation entre un salarié et une entreprise.
39:29 – C'est le sommet.
39:30 – C'est le sommet. En amont, il y a sans doute la motivation.
39:33 Est-ce que je suis motivé ? Pas motivé. Là, on revient avec la notion de travail.
39:36 Là, clairement, on voit qu'il y a quand même une certaine baisse de motivation
39:40 des salariés, puisque 36% nous disent que leur motivation a baissé.
39:44 Je me fais l'avocat du diable, il y en a quand même 64% qui vous disent
39:47 qu'elle est restée stable ou qu'elle a augmenté.
39:48 Mais enfin, c'est un chiffre quand même assez fort en baisse de motivation.
39:51 Après, il y a l'implication. Est-ce que je suis impliqué dans ce que je fais ?
39:54 Oui, je fais mon travail et même j'ai tendance à dire que je le fais plus
39:57 que ce qu'on me demande. 77% nous le disent.
39:59 Et ensuite, il y a l'engagement. Les salariés nous disent,
40:03 après les études qu'on a pu avoir, beaucoup sur les études soit de Malakoff,
40:06 soit de Difop, qu'ils n'ont pas le sentiment d'être moins désengagés.
40:09 Il n'y a que 14% qui nous disent "je ne suis pas moins engagé qu'avant".
40:13 Et on en revient justement à la table ronde précédente ou au propos.
40:17 C'est simplement la relation au travail qui a changé et que le niveau d'implication
40:22 ou d'engagement que je mets, il est important, mais il faut qu'il y ait
40:25 un juste retour et qu'il y ait une promesse d'entreprise
40:28 qui corresponde à mes attentes. Et c'est là où le babelaisse.
40:30 C'est là où le babelaisse, ça revient à l'importance de la place du travail
40:33 dans nos vies et la proportion qui l'occupe.
40:35 Exactement.
40:36 Comment on reconstitue, comment on recrée ce lien, j'allais dire confiance,
40:40 entre le salarié et l'entreprise ?
40:42 La finalité, c'est d'avoir un matching entre les attentes des collaborateurs
40:46 et les propositions faites par l'entreprise.
40:48 Ça, c'est le grand rêve.
40:49 Ça, c'est le grand rêve. On voit qu'il y a du décalage,
40:51 notamment sur les notions de conditions de travail, mais pas uniquement.
40:54 Je trouve intéressant d'ailleurs que lorsqu'on regarde les éléments fondateurs
40:58 de ce que peut être l'engagement, il y a beaucoup d'items qui sont quand même
41:01 liés plus spécifiquement au poste, à l'entreprise et pas simplement
41:05 aux conditions de travail.
41:06 Globalement, ils nous disent qu'ils veulent être utilisés,
41:09 qu'on utilise leurs compétences à leur juste mesure.
41:12 Qui renvoient à la notion de reconnaissance.
41:13 Qui renvoient à la notion de reconnaissance.
41:15 Ensuite, il y a l'utilité et le sens du métier. Ensuite, il y a effectivement
41:19 l'autonomie. Tout à l'heure, on a parlé presque de freelance
41:22 au sein de leur propre entreprise. Je veux être autonome,
41:24 je veux qu'on me reconnaisse. En tout cas, je veux avoir quelque chose,
41:27 un métier qui ait du sens et sur lequel j'ai un intérêt à le faire.
41:32 Ce sont des dimensions plus professionnelles, autres que purement sociologiques.
41:36 - Un tout dernier mot, peut-être un meilleur accompagnement de formation ?
41:40 Qu'est-ce qui fait qu'un salarié dira "oui, ça y est, ils m'ont réengagé".
41:44 - La formation est quand même le sujet qu'on traite depuis beaucoup d'années.
41:49 Tous les salariés et les cadres nous disent "je veux être formé".
41:52 Le gouvernement a bien compris qu'il fallait avoir une formation
41:54 tout au long de la vie. C'est souvent le principal élément
41:56 sur lequel il y a une insatisfaction. Je crois qu'il y a surtout
41:59 la prise de conscience qu'il y a des attentes qui ont changé.
42:02 La relation travail ne sera plus du tout la même que ce qu'on a pu connaître.
42:05 Et surtout, il y a un marché de l'emploi qui est dynamique.
42:09 C'est-à-dire que le rapport de force entre les collaborateurs et les entreprises
42:13 va durer jusqu'à 2030, puisque de toute façon, il y a un déficit démographique.
42:17 Donc, pour l'instant, c'est à l'entreprise de s'adapter.
42:21 Ce n'est pas simple, clairement, parce qu'il y a des attentes fortes.
42:24 Mais si aujourd'hui, un salarié a des attentes et veut reprendre le contrôle de sa vie,
42:29 et c'est ce qu'a révélé le Covid, si l'entreprise a un modèle patriarcal,
42:32 il y a conflit et donc forcément, il y a une démission et du turnover.
42:35 Merci Julien Breuil nous avoir éclairé en compilant toutes ces études.
42:38 Directeur des Relations Entreprises, on est très en retard,
42:40 au groupe EDC Business School. C'est un vrai plaisir, comme chaque jour,
42:43 de partager cette émission avec vous, avec toute l'équipe, évidemment.
42:46 Raphaël à la réalisation, Héloïse et Alexis au son,
42:49 et je remercie évidemment l'équipe de programmation de Nicolas Juchat et Alexis,
42:53 que je salue. Merci à vous, merci pour votre fidélité et tous vos messages.
42:57 Je vous dis à très très bientôt. Bye bye.
42:59 [Musique]